Archive pour le Tag 'géants'

Panne informatique : Le risque de la dépendance aux géants de l’informatique

Panne informatique mondiale  : Le risque de la dépendance aux géants de l’informatique

Le professeur Jean-Gabriel Ganascia souligne, dans une tribune au « Monde », le défi que la dépendance aux géants de l’informatique lance à la souveraineté des Etats.

 

La panne informatique survenue le 19 juillet atteste de notre dépendance au numérique : plus de 22 000 vols retardés ou annulés, hôpitaux désorganisés, perturbations dans la diffusion des journaux télévisés… les dérèglements occasionnés ont été innombrables.

Pourtant les causes ont été connues très tôt, et vite corrigées, en moins d’une heure et demie. II ne s’agit pas d’une attaque informatique conduite par des cybercriminels, mais d’une incompatibilité entre deux logiciels consécutive à une mise à jour hâtive de l’un d’entre eux. Cela a pourtant suffi à désorganiser l’ensemble de la planète. A n’en pas douter, les leçons que l’on en tirera seront multiples et l’événement restera dans les annales.

Dès à présent, trois points cruciaux méritent qu’on y porte attention.

Le premier tient à la fragilité des infrastructures numériques. Une erreur de programmation minime suffit à provoquer des incidents en cascade aux effets tout à la fois catastrophiques et imprévisibles. Aujourd’hui, il n’est plus possible de prouver irréfutablement la solidité de systèmes informatiques, compte tenu de leur complexité. On ne saurait donc assurer une protection absolue !

On peut néanmoins réduire la probabilité de survenues de pannes. A cette fin, on procède à des tests massifs pour détecter des anomalies. On fait même parfois intervenir des « équipes rouges » chargées d’envisager tous les possibles pour déceler des failles potentielles. Mais, là encore, c’est coûteux et cela prend du temps. On doit donc faire des compromis du fait du nombre vertigineux de points de vulnérabilité.

Anticiper l’improbable

A cette fragilité s’ajoute le risque d’attaques adverses destinées à déstabiliser des entreprises, des institutions publiques, voire des ministères ou même des pays entiers, comme ce fut le cas pour les cyberattaques de 2007 en Estonie. A cet égard, il n’est pas anodin de constater que l’origine de l’incident massif du 19 juillet tint à la mise à jour d’un dispositif de protection, le système CrowdStrike, destiné à aider les responsables de la sécurité informatique à repérer des comportements inhabituels potentiellement responsables de malveillances.

Paris 2024 : dix travailleurs sans papiers attaquent des géants du BTP devant les prud’hommes

Paris 2024 : dix travailleurs sans papiers attaquent des géants du BTP devant les prud’hommes

Dix travailleurs sans papiers, ayant travaillé sur les chantiers des Jeux olympiques de Paris 2024, assignent des géants du BTP devant le conseil de prud’hommes de Bobigny (Seine-Saint-Denis), selon les informations de franceinfo mardi 20 juin.

Originaires du Mali ou de République démocratique du Congo, ils vivent en France depuis plusieurs années. Ils demandent des comptes à leurs anciens employeurs directs, huit sociétés sous-traitantes, mais également aux quatre géants du BTP, Vinci, Eiffage, Spie Batignolles et GCC, les donneurs d’ordre des chantiers sur lesquels ils travaillaient.

« Tout le monde savait que je n’avais pas de papiers. Et c’est Spie Batignolles qui commande sur le chantier », témoigne Moussa, l’un des travailleurs. « Un jour, j’avais mal au genou. J’ai demandé à mon patron si je pouvais prendre un ou deux jours de repos. Il m’a dit : ‘Si tu n’es pas là lundi, tu prends tes affaires’. J’ai dû continuer à travailler malgré la souffrance. La France n’est pas mieux que le Qatar. »

Selon la CGT qui défend ces travailleurs, les entreprises donneuses d’ordre, comme Vinci ou Eiffage, sont responsables, car le code du travail impose aux donneurs d’ordre de contrôler ce qui se passe sur le chantier. « On nous avait promis des chantiers des JO exemplaires, rappelle Richard Bloch, de la CGT. Finalement c’est pire qu’ailleurs, car il y a un impératif politique : il faut que les chantiers soient livrés en temps et en heure. Donc les sociétés mettent en œuvre tous les moyens légaux ou illégaux pour livrer dans les temps. » Le syndicat évalue à une centaine le nombre d’ouvriers dans cette situation. Mais la Solidéo, la Société de livraison des ouvrages olympiques, parle de moins d’une centaine de cas repérés malgré 850 contrôles.

« L’IA : pour renforcer les géants du numérique, mais aussi les affaiblir »

« L’IA : pour renforcer les géants du numérique, mais aussi les affaiblir »
CHRONIQUE par Alexandre Piquard dans Le Monde

L’intelligence artificielle en open source serait susceptible de rebattre les cartes du secteur dans un sens moins favorable aux Big Tech, explique Alexandre Piquard, journaliste au « Monde », dans sa chronique.L’intelligence artificielle (IA) va-t-elle rebattre les cartes du numérique ou asseoir le pouvoir des grands acteurs du secteur ? Le succès des logiciels capables de créer, à partir d’une simple commande écrite, des textes – comme ChatGPT – ou des images – comme Midjourney – a d’abord semblé confirmer la seconde hypothèse. Si c’était possible, ces systèmes allaient être encore davantage dominés par les Big Tech, tels Google, Microsoft, Meta (Facebook) ou Amazon, que la recherche en ligne, les réseaux sociaux, les logiciels ou l’e-commerce…

Mais ces derniers mois, avec l’apparition de modèles d’IA puissants diffusés en open source, donc accessibles à tous, une thèse alternative s’est développée : l’IA pourrait affaiblir les géants du numérique.

Pour étayer l’idée d’une consolidation du pouvoir des acteurs dominants, les éléments ne manquent pas : OpenAI, la start-up qui a créé ChatGPT, est depuis 2019 solidement arrimée, par un partenariat, à Microsoft, qui serait prêt à y investir 10 milliards de dollars (9,4 milliards d’euros). Google a, lui, misé 300 millions de dollars pour prendre une participation dans la start-up Anthropic. Et, grâce à leurs filiales d’hébergement et de services dans le cloud, Google a noué un partenariat avec Cohere ou C3 AI et Amazon avec Stability AI. Les géants du numérique apportent ici de la capacité de calcul pour entraîner des modèles gigantesques (540 milliards de paramètres pour PaLM, de Google). Il s’agit d’une ressource cruciale et coûteuse, car les puces dernier cri valent jusqu’à 40 000 dollars pièce.

Cette mainmise suscite déjà des critiques, notamment d’Elon Musk, pour qui créer OpenAI était une façon de pas laisser l’IA aux mains de Google. « La domination des Big Tech sur l’économie numérique sera scellée si les régulateurs n’interviennent pas », a mis en garde Sarah Myers West, de l’ONG AI Now Institute, dans le Financial Times. La FTC, l’autorité antitrust américaine, a dit être « vigilante », car « l’IA risque de conforter encore davantage la domination des grands acteurs du numérique ».

Certains craignent de voir les petites entreprises et la recherche publique dépendre d’une poignée de grands modèles d’IA, comme elles dépendent des grandes plates-formes, réseaux sociaux, environnements mobiles…

Télécoms : France, Italie et Espagne veulent faire payer les géants du numérique

Télécoms : France, Italie et Espagne veulent faire payer les géants du numérique

La France, l’Italie et l’Espagne veulent un projet européen de réglementation garantissant que les géants du numérique contribuent au financement des infrastructures de télécommunications.

Plus de la moitié du trafic Internet est aujourd’hui monopolisée par Google, Facebook, Netflix, Apple, Amazon et Microsoft, affirme une étude réalisée pour le compte de l’ETNO. Les opérateurs estiment que cela leur coûte chaque année entre 15 et 28 milliards d’euros par an.

Et selon une autre étude publiée plus tôt, une contribution annuelle de 20 milliards d’euros de la part des géants du numérique pourrait donner un coup de pouce de 72 milliards d’euros à l’économie européenne.

Cette fois-ci, dans un document commun, dont Reuters a pu consulter une copie, Paris, Rome et Madrid soulignent que les six principaux fournisseurs de contenus numériques représentant 55% du trafic sur internet.

« Cela entraîne des coûts spécifiques pour les opérateurs télécoms européens en matière de capacité, dans une période durant laquelle ils investissent déjà massivement dans les parties les plus coûteuses des réseaux 5G et fibre », est-il écrit.

France, Italie et Espagne exhortent l’exécutif européen à proposer un projet de loi « garantissant que tous les acteurs du marché contribuent aux coûts des infrastructures numériques », est-il ajouté dans le document.

Deux représentants du gouvernement italien ont confirmé les détails du document conjoint. Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès des gouvernements français et espagnol.

Les géants du Net pompent le sang des opérateurs télécoms

Les géants du Net pompent le sang des opérateurs télécoms

Plus de la moitié du trafic Internet est aujourd’hui monopolisée par Google, Facebook, Netflix, Apple, Amazon et Microsoft, affirme une étude réalisée pour le compte de l’ETNO, le lobby des opérateurs télécoms européens. Ces derniers estiment que cela leur coûte chaque année entre 15 et 28 milliards d’euros. Ils appellent Bruxelles à se mobiliser pour que les géants du Net participent au financement des réseaux ( un papier de la « Tribune »).

 

Les opérateurs télécoms européens militent pour que les grandes plateformes américaines investissent 20 milliards d’euros par an dans leurs réseaux.

Alors que l’Union européenne se mobilise enfin pour réguler les géants américains du Net, les opérateurs télécoms espèrent que Bruxelles entendra leurs récriminations. Cela fait des années qu’ils montent au créneau contre les Gafa. Ils déplorent que ces mastodontes ne payent pas un centime pour leurs réseaux 4G, 5G ou en fibre optique alors qu’ils en sont les plus gros utilisateurs. Une étude réalisée par le cabinet de conseil Axon, pour le compte de l’European Telecommunications Network Operators’ Association (ETNO), le lobby des opérateurs européens, lève le voile sur cette réalité.

Selon ces travaux, relayés par le Financial Times, Google, Facebook, Netflix, Apple, Amazon et Microsoft représentent 55% du trafic Internet global sur leurs réseaux. L’étude d’Axon souligne, surtout, que cela n’est pas sans conséquence pour le secteur des télécoms : cela lui coûterait, chaque année, entre 15 et 28 milliards d’euros.

Au regard de l’ETNO, cette situation est inacceptable. Le lobby appelle l’UE à faire passer les grandes plateformes à la caisse. Selon les opérateurs, si certains de ces mastodontes remettaient 20 milliards d’euros par an aux opérateurs, cela permettrait de créer quelque 840.000 nouveaux emplois d’ici à 2025, et de réduire considérablement la consommation d’énergie du secteur.

« Nous voulons lancer un dialogue ouvert avec les décideurs politiques, les consommateurs et les entreprises technologiques sur la façon de remédier aux déséquilibres spécifiques des marchés du trafic Internet », a déclaré Lise Fuhr, la directrice générale de l’ETNO, selon le Financial Times.

Toujours selon le quotidien économique, l’association s’appuie notamment sur une déclaration de la Commission européenne concernant le numérique. Celle-ci précise que « tous les acteurs du marché qui bénéficient de la transformation numérique doivent apporter une contribution juste et proportionnée aux coûts des biens, services et infrastructures numériques ».

Ce n’est pas la première fois que les opérateurs télécoms critiquent l’utilisation massive de leurs tuyaux par les Gafa. En novembre dernier, les PDG d’Orange, de Proximus, d’Altice Portugal, de Deutsche Telekom, de BT et de Vodafone ont signé une tribune, sous l’égide de l’ETNO, pour réclamer davantage d’équité vis-à-vis des géants américains du Net.

« Une part importante et croissante du trafic sur le réseau est générée et monétisée par les grandes plateformes technologiques », ce qui « nécessite des investissements continus et intensifs dans le réseau », soulignaient alors les opérateurs. Or « ce modèle » ne peut être « durable », insistaient-ils, « que si ces grandes plateformes technologiques contribuent également de manière équitable aux coûts du réseau ».

Ce nouveau coup de gueule de l’ETNO intervient alors que tous grands opérateurs européens souffrent en Bourse. Ils font aujourd’hui l’objet d’une fronde des investisseurs. Ceux-ci pestent, justement, contre leurs énormes investissements dans les réseaux, dans un contexte concurrentiel féroce et encouragé depuis des années par Bruxelles.

Avant de céder les rênes d’Orange à Christel Heydemann, le mois dernier, Stéphane Richard s’est montré particulièrement critique à l’égard de l’Union européenne, qui a, selon lui, une grande responsabilité dans cette situation.

« Vous savez, moi, en onze ans [en tant que PDG d'Orange, Ndlr], j’ai perdu un certain nombre d’illusions sur ce qu’on pouvait attendre de l’Europe, a-t-il lâché fin décembre, lors d’une conférence à Paris. Pardon, mais quand il s’agit de régulation, de concentration – et je suis bien placé pour le savoir -, il y a malheureusement une extraordinaire inertie dans le système. »

A en croire l’ancien responsable, Bruxelles a donné beaucoup trop de liberté aux Gafa, qui, grâce aux réseaux des opérateurs, ont transformé le continent en « colonie numérique »« Je me souviens toujours de cette phrase d’Eric Schmidt, ex-président de Google : ‘You made the investments, I made the profits’ ['Vous avez fait les investissements, j'ai engrangé les profits', Ndlr], s’est rappelé l’ancien patron d’Orange. C’est tellement ça… Et qu’est-ce qu’on a fait pour aller un peu à l’inverse de cette logique ? Rien. Strictement rien. » Cette tendance va-t-elle s’inverser ? C’est peu dire que les opérateurs attendent Bruxelles au tournant.

Digital Markets Act: enfin un vrai cadre de régulation des géants du Net

Digital Markets Act: enfin un vrai cadre de régulation des géants du Net

 

En aboutissant à une nouvelle législation sur les marchés numériques, l’Union européenne tire les leçons de l’inadaptation aux enjeux du secteur de l’actuelle politique de la concurrence. Dorénavant, ce ne sont plus les géants du Web qui dictent leurs règles, mais la Commission qui fixe le cadre à respecter. ( papier du « Monde »)

 

 

 L’Union européenne (UE) a été souvent brocardée pour sa lenteur bureaucratique et ses divisions. L’accord trouvé le 24 mars sur l’encadrement des géants de l’Internet montre que les Vingt-Sept savent aussi faire preuve d’efficacité. En un an, les Etats membres, le Parlement et la Commission européenne ont réussi à aboutir à une nouvelle législation sur les marchés numériques, le Digital Markets Act (DMA).

Ce texte vise à réguler les pratiques anticoncurrentielles des principales entreprises qui contrôlent l’accès au Web. Celles qui sont incontournables en matière de commerce électronique, de recherche sur Internet, d’informatique dématérialisée (cloud), de publicité numérique ou encore les principaux réseaux sociaux devront désormais rendre des comptes sur leur façon d’opérer.

La Commission a édicté une vingtaine de commandements auxquels ces entreprises devront se soumettre. Il s’agit de permettre la communication entre deux messageries n’appartenant pas à la même plate-forme, d’interdire pour les moteurs de recherche, les magasins d’applications ou les plates-formes d’e-commerce de favoriser leurs propres produits et services, d’empêcher de se servir de données d’entreprises utilisant un service dans le but de les concurrencer, de pouvoir retirer des applications préinstallées sur un smartphone et d’en ajouter en provenance de magasins tiers, dencadrer la publicité ciblée, ou encore d’obliger les grands groupes à notifier leurs acquisitions afin de prévenir la prédation de l’innovation chez des concurrents plus petits…

L’UE tire ainsi les leçons de l’inadaptation de l’actuelle politique de la concurrence aux enjeux du numérique. Jusqu’à présent, les enquêtes étaient menées a posteriori, une fois que les infractions étaient constatées. Les entreprises fautives n’étaient sanctionnées qu’au bout de longues années d’investigation par des amendes aux montants peu dissuasifs.

Le DMA renverse la logique avec une réglementation ex ante. Ce ne sont plus les géants du Web qui dictent leurs règles, mais la Commission qui fixe le cadre à respecter. Le numérique sera désormais soumis à une régulation inspirée de celles des secteurs de l’énergie, de la banque ou des télécommunications. Le barème des amendes a été également adapté à la puissance de ces groupes : en cas d’infraction, leur montant pourra aller de 6 % à 20 % du chiffre d’affaires mondial, ce qui, pour Google ou Amazon, représente plusieurs dizaines de milliards de dollars. En cas de récidive, des cessions d’activités pourront être imposées.

Cette réglementation marque un tournant. Il faut saluer la vitesse d’exécution européenne, malgré le lobbying intense des géants du Net. Cette célérité doit être comparée à la lenteur du processus aux Etats-Unis. Malgré les commissions d’enquête, les auditions parlementaires, les propositions de loi et le volontarisme politique de Joe Biden, aucune régulation significative n’a encore vu le jour.

Face à ce retard, l’UE, grâce au DMA, a l’occasion de donner naissance à des normes qui pourraient inspirer d’autres pays et fournir un point d’appui à ceux qui cherchent aussi à mieux y encadrer leur marché numérique.

Pour autant, la partie est loin d’être gagnée. Le règlement général de protection des données (RGPD), pourtant prometteur, a montré que les Gafam savaient trouver des échappatoires au cadre qui leur est imposé. L’enjeu pour le DMA consiste maintenant à se doter de moyens d’application et de contrôle suffisamment efficaces pour surmonter le manque de transparence et de volonté de coopérer dont ces entreprises ont toujours fait preuve.

Géants du numérique : les insuffisances européennes de la régulation

Géants du numérique : les insuffisances européennes de la régulation

 

L’économiste Bruno Alomar souligne, dans une tribune au « Monde », les nombreuses imprécisions – sources de contentieux à venir – du Digital Markets Act, qui a pour mission de prévenir les abus de position dominante des géants du numérique.

 

Tribune.

Le Digital Markets Act (DMA), présenté par la Commission européenne en décembre 2020, actuellement débattu par le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne, est la pièce maîtresse de l’Union européenne (UE) pour permettre à l’Europe de rattraper son grave retard dans le domaine du numérique. La France a fait de son adoption une priorité de la présidence française de l’Union européenne (PFUE).

Disons-le clairement : comme souvent, les espoirs portés par l’adoption de nouvelles normes européennes risquent d’être exagérés, la norme juridique étant un cadre qui ne peut pas tout. A ce stade, n’en déplaise à la France, qui a érigé le combat contre les grandes entreprises américaines du numérique au rang de véritable croisade, le texte, fruit d’un travail considérable qu’il faut savoir reconnaître, souffre d’imprécisions majeures telles qu’une adoption rapide semblerait déraisonnable, sauf à faire le lit de contentieux juridiques sans fin.

Imprécisions, d’abord, pourrait-on dire, sur ce qui semble en être le cœur, c’est-à-dire la notion de gatekeepers ou « donneurs d’accès ». Le texte, en effet, face à l’incapacité des mécanismes du droit européen structurés autour de la notion de position dominante – pourtant vantée comme pièce cardinale – à donner un cadre opératoire pour traiter le numérique, apporte une nouvelle définition du « pouvoir de marché », qu’il a baptisé, de manière imagée, « gatekeeper ».

Si le terme fait brèche dans l’esprit des adeptes du numérique, la définition de ces donneurs d’accès, sur les épaules desquels un cortège impressionnant d’obligations s’apprête à tomber, est particulièrement floue. Elle l’est tellement que l’article 3 du projet actuel a besoin de plusieurs pages pour la définir.

Imprécisions, encore, sur la question du partage des données, qui est essentielle tant pour la concurrence que pour la cybersécurité, la protection de la vie privée et les « valeurs » du Net que les Européens prétendent promouvoir. L’article 5 du projet du Digital Markets Act (DMA) propose ainsi que les entreprises qui passeront par les plates-formes des gatekeepers bénéficient d’un accès direct aux données des consommateurs obtenues au travers de ces plates-formes.

L’article 6 prévoit quant à lui que c’est aux donneurs d’accès qu’il incombera de s’assurer que les applications logicielles des parties tierces ne seront pas susceptibles d’endommager l’intégrité du système mis à disposition par les gatekeepers. En termes plus simples, cela signifie que, pour autant qu’un contrôle de l’usage des données privées qui auront été récupérées par des tiers devra être opéré afin d’éviter les abus, détournements et usages délictueux voire criminels, cela sera de la responsabilité des grandes plates-formes.

 

Géants de la tech: la transparence en question

 Géants de la tech: la transparence en question

Un article de Katherine Bindley Dans le Wall Street Journal aborde la demande croissante de transparence sur les géants de la tech.(Extrait)

De plus en plus de débats et de critiques internes concernant des entreprises comme Facebook, Google et Apple se retrouvent mises sur la place publique. « Les employés ont l’impression que leur seule option est de s’adresser à l’extérieur »

 

 

De plus en plus de débats internes et de critiques concernant des géants de la tech se retrouvent sur la place publique. Les fuites d’informations sensibles en représentent les exemples les plus spectaculaires. Elles ont conduit les plus grandes entreprises du secteur à restreindre l’accès à l’information de leur personnel avec une partie duquel s’est instaurée une méfiance réciproque et nouvelle.

Chez Netflix, certains employés ont débrayé mercredi pour protester contre la façon dont l’entreprise a géré le tollé provoqué par un spectacle de l’humoriste Dave Chappelle. Dans un récent e-mail adressé au personnel, révélé par The Verge, le directeur général d’Apple, Tim Cook, a déclaré que les salariés transmettant des informations confidentielles en dehors de l’entreprise n’y avaient pas leur place. Plus tôt cette année, Google a licencié une employée de son équipe d’intelligence artificielle accusé d’avoir partagé des documents internes. Et la semaine dernière, Facebook a annoncé à ses troupes qu’il limiterait le nombre de personnes pouvant consulter les discussions sur les messageries internes concernant certains sujets, notamment la sécurité des plateformes, après la collecte de documents par un ancien employé qui ont servi de base aux Facebook Files dévoilés dans The Wall Street Journal.

 

Lorsqu’il a rejoint Google il y a une dizaine d’années, Xavid Pretzer, ingénieur senior, a été attiré par la culture de liberté et de transparence de l’entreprise et par l’idée qu’il serait en mesure de faire changer les choses. A cette époque, les questions, les commentaires et les débats étaient davantage encouragés, assure M. Pretzer, délégué de l’Alphabet Workers Union, un syndicat qui s’est formé pendant la pandémie pour fédérer les collaborateurs et leur donner la possibilité de s’exprimer sur l’entreprise. Il comptait environ 800 membres en janvier.

« Souvent, les gens ne sont pas uniquement attirés dans ces entreprises par le salaire, mais aussi parce qu’ils sont convaincus qu’ils pourront participer à rendre le monde meilleur », dit-il.

M. Pretzer explique que, ces derniers jours, certains employés ont l’impression que leurs questions pointues reçoivent des réponses plus vagues au cours des grandes réunions où le dialogue et la transparence étaient jusqu’alors la norme. Ce changement d’attitude a érodé la confiance entre la direction et certains employés, poursuit-il, ajoutant que si les entreprises ne fournissent pas de canaux de communication sûrs et constructifs pour aborder les problèmes éthiques en interne, il « pense que certaines personnes auront l’impression que leur seule option pour se faire entendre est de se tourner vers l’extérieur ».

Google a refusé de répondre aux demandes de commentaires. Cette semaine, lors de la conférence Tech Live du Wall Street Journal, Sundar Pichai, son Google, a déclaré que l’activisme des employés incite les entreprises à être plus responsables. M. Pichai dirige également Alphabet, la société mère de Google.

« Les CEO doivent accepter le fait que, dans le monde professionnel moderne, les employés veuillent avoir leur mot à dire sur l’entreprise », a déclaré M. Pichai. Il a ajouté que les entreprises prenaient les décisions finales, même si elles pouvaient ne pas plaire à tous les salariés.

Depuis longtemps, Apple est réputé pour être plus opaque que certains de ses concurrents de la Silicon Valley. Au cours de l’année écoulée, ses collaborateurs se sont publiquement opposés à certains recrutements et ont accusé l’entreprise de pratiquer l’inégalité salariale et la discrimination. Au début du mois, l’entreprise a licencié Janneke Parrish, une salariée du groupe à Austin en pointe dans le mouvement #AppleToo, selon son avocat Vincent White. Ce dernier déclare penser, comme sa cliente, que ce licenciement est une mesure de représailles à sa décision de s’exprimer sur l’équité salariale et à sa position en matière de syndicalisation.

Une autre ancienne employée d’Apple, Ashley Gjovik, a déposé de nombreuses plaintes auprès du National Labor Relations Board (NDLR : agence américaine indépendante chargée d’enquêter sur les pratiques illégales dans le monde du travail). Elle affirme notamment que le mémo de M. Cook décourageant la diffusion d’informations confidentielles et certaines parties du règlement intérieur d’Apple violent le droit du travail. Mme Gjovik déclare avoir été licenciée en septembre.

The Verge a été le premier média à faire état de ces deux licenciements chez Apple.

« Nous prenons toutes les préoccupations au sérieux et nous menons une enquête approfondie chaque fois qu’un problème est soulevé. Par respect pour la vie privée des personnes concernées, nous ne communiquons pas sur les dossiers personnels des employés », affirme Josh Rosenstock, porte-parole d’Apple.

Pendant longtemps, le climat de confiance entre Facebook et ses collaborateurs était établi de manière instantanée. Les nouvelles recrues avaient généralement accès aux renseignements sur l’entreprise dès leur entrée — documents internes, les groupes de discussion entre employés et les comptes rendus des assemblées publiques. Les commentaires du PDG Mark Zuckerberg lors des réunions hebdomadaires avec l’ensemble du personnel restaient généralement au sein de l’entreprise. Mais ces dernières années, de plus en plus d’informations ont été rendues publiques et, au début du mois, l’entreprise a commencé à restreindre les informations partagées en interne.

Tim Carstens, un ingénieur logiciel senior qui a quitté Facebook le mois dernier, explique que travailler dans une grande entreprise de la tech signifie accepter à la fois les avantages et les inconvénients d’avoir une énorme influence sur le monde. Des tensions apparaissent entre dirigeants et collaborateurs lorsqu’ils doivent déterminer comment satisfaire à la fois le marché et la société, ajoute-t-il.

Selon des analystes et d’anciens travailleurs, l’évolution de la perception du public d’entreprises comme Facebook et Google pourrait rebuter certains jeunes employés.

« Il y a quelques années, si vous disiez que vous travailliez pour l’une de ces entreprises, neuf personnes sur dix disaient : “Oh, c’est génial.” Maintenant, ils ne sont plus que la moitié à trouver ça super tandis que l’autre répond : “Cette entreprise fait des choses qui ne sont pas bien” », observe Brian Kropp, responsable des études sur les pratiques des RH chez Gartner.

Nick Clegg, vice-président de Facebook chargé des affaires internationales, a publié le mois dernier un mémo, dévoilé par le New York Times, à l’intention des employés. Il y donne notamment des conseils sur la manière de parler avec des amis et des membres de la famille qui pourraient remettre en question le bien-fondé de leur travail chez Facebook et l’influence de l’entreprise sur le discours politique.

« On continuera à nous poser des questions difficiles. Et beaucoup de gens continueront à être sceptiques sur nos motivations, écrit M. Clegg. C’est ce qui arrive quand on fait partie d’une entreprise qui a un tel impact sur le monde. »

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Grégoire Arnould)

Traduit à partir de la version originale en anglais

Géants tech Internet : vaccination obligatoire

Géants tech Internet : vaccination obligatoire 

Les géants internet Google et Facebook ont annoncé mercredi qu’ils exigeraient de tous leurs employés amenés à se rendre dans leurs locaux qu’ils soient vaccinés, après une vague d’annonces similaires d’organismes publics aux Etats-Unis.

L’obligation sera mise en place «dans les prochaines semaines» aux États-Unis, avant d’être étendue à d’autres régions du monde «dans les prochains mois», a indiqué le directeur général de Facabook.

Le parti communiste chinois serre la vis au géants de la tech

Le parti communiste chinois serre la vis au géants de la tech

Après avoir assommé Ali Baba et marginalisé son patron, Pékin a lancé une enquête sur son champion de la mobilité Didi Chuxing, coupable d’avoir introduit la société à Wall Street sans l’aval du parti communiste. Comme pour Ali Baba cela pourrait se traduire par d’énormes amende fiscales susceptibles de menacer les équilibres financiers de la société et par la mise à l’écart de la direction. De ce point de vue, cela porte atteint à la crédibilité de l’internationalisation des grands de la tech chinoise. Une reprise en main par le parti communiste qui prend peur de la puissance de société qui pourrait s’affranchir de la tutelle de la dictature.

Le parti communiste chinois veut mettre sous tutelle les géants de la tech

Le parti communiste chinois veut mettre sous tutelle les géants de la tech

 

Pékin vient d’annoncer que les plates-formes avec plus d’un million d’utilisateurs devraient désormais se soumettre à des contrôles de sécurité avant toute cotation à l’étranger.

L’Administration chinoise du cyberespace (CAC)e vient d’annoncer que les plates-formes de plus d’un million d’utilisateurs devraient désormais se soumettre à des contrôles de sécurité avant toute cotation à l’étranger. La Chine accentue ainsi sa mainmise sur les géants nationaux de la tech.

L’autorité de régulation précise que ces inspections porteront sur les risques de compromission, de contrôle ou manipulation de données par des gouvernements étrangers. Les entreprises concernées devront également soumettre aux autorités tout projet d’introduction en Bourse.

 

« Pékin est mécontent de voir ses champions (du numérique) s’acoquiner avec des actionnaires étrangers », estime l’analyste du cabinet Eurasia Group, Lu Xiaomeng, interrogé par l’agence Bloomberg. Les autorités chinoises « veulent que les entreprises technologiques conservent leurs principaux actifs – données et algorithmes – en Chine », a-t-il ajouté.

 

Les géants de l’alimentaire pour le végétal industriel

  • Les grands de l’alimentaire n’ont pas tardé à se convertir au bio ou à faire semblant. Désormais ils vont beaucoup plus loin en se préparant à la mutation totale aux produits dits végétaux.
  • Une sorte de nouvelle industrie qui va brasser des plantes dont  les conditions de production sont inconnues pour en faire souvent des plats préparés et autres préparations « gastronomiques ».  Les industriels ne juraient ces dernières années que par le bio, les innovations alimentaires de la traditionnelle vague pré-estivale ont cette année un goût très prononcé de… végétal. Plus précisément, des recettes exemptes de toutes protéines issues des animaux. Exit donc le lait, le beurre, le miel, la viande, le crème ou les œufs, qui sont remplacés par des substituts végétaux censés reproduire la texture et - plus difficilement - le goût des produits carnés ou laitiers.
  • La phase ultérieure sera sans doute la substitution par des pilules à la limite de l’industrie alimentaire et pharmaceutique. Bon appétit !
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La fin lobbying des géants du numérique ?

 

Les lobbyistes du secteur de la techologie, dont de nombreux anciens de l’administration Obama, sont désormais confrontés à des adversaires bien implantés au Congrès et à la Maison Blanche.

Un article de Joshua Jamerson dans le Wall Street Journal

 

Lorsqu’il dirigeait Google, Eric Schmidt a aidé l’équipe de la première campagne présidentielle de Barack Obama à développer des outils pour cibler ses partisans.

 

La décision du président Biden de nommer la croisée antitrust et progressiste, Lina Khan, à la tête de la Commission fédérale du commerce (FTC) montre bien à quel point la Silicon Valley est tombée en disgrâce dans la capitale américaine.

Au Congrès, les démocrates et certains républicains s’efforcent d’encadrer les plus grandes entreprises de la tech avec des propositions visant à réduire leur emprise sur le marché. Les parlementaires se félicitent des enquêtes antitrust menées par le département de la Justice (DoJ) et la FTC, qui pourraient obliger ces sociétés à se défaire d’entreprises dont le rachat avait été validé par les pouvoirs publics.

M. Biden a écarté les candidats ayant des liens avec les géants de la tech pour intégrer son administration à la Maison Blanche. Sa décision, annoncée mercredi, de nommer Mme Khan au poste de présidente de la FTC a mis en évidence une chose : la fête est finie pour le secteur technologique, qui avait été cajolé pendant les huit ans de mandat de Barack Obama à la tête du pays.

Au cours des quatre ou cinq dernières années, le balancier s’est radicalement déplacé, passant de « la technologie ne peut rien faire de mal » à « la technologie ne peut rien faire de bien », observe Adam Kovacevich, qui a été pendant douze ans l’un des principaux lobbyistes de Google. Il dirige aujourd’hui Chamber of Progress, un nouveau groupement d’entreprises de la tech, dont l’objectif est de reconquérir les démocrates.

Pendant des années, Amazon et Facebook, ainsi qu’Apple et Google (filiale d’Alphabet), ont figuré parmi les entreprises les plus influentes à Washington. Elles avaient commencé à s’y implanter sous l’administration Obama en apprenant aux hommes politiques à utiliser Internet pour collecter des fonds et diffuser leurs idées

Les groupes de pression du secteur sont confrontés à une nouvelle réalité. Jusqu’à récemment, les lobbyistes de Facebook enregistrés à Washington comprenaient l’une des ex-collaboratrices les plus appréciées de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, Catlin O’Neill — qui est également la petite-fille de Tip O’Neill, un ancien président de la chambre.

Mme O’Neill a travaillé comme chef de cabinet de Mme Pelosi avant d’entrer chez Facebook. Mais en 2019, le refus de l’entreprise de réseaux sociaux de retirer une vidéo truquée la mettant en scène a mis Mme Pelosi dans une rage telle qu’elle a interdit l’accès de son bureau à toute l’équipe de Facebook.

Mme O’Neill a quitté l’entreprise cette année. Facebook n’a pas répondu à une demande de commentaire.

L’ancien directeur de la communication de M. Biden, Jay Carney, supervise, lui, le bureau des affaires publiques d’Amazon à Washington. Sur son compte Twitter, on peut voir une photo des deux hommes affichant un large sourire. Ce passé commun ne semble toutefois pas lui être d’un grand secours : M. Biden a récemment déclaré qu’il n’était « tout à fait anormal » que l’entreprise paie peu d’impôts fédéraux.

Pendant des années, Amazon et Facebook, ainsi qu’Apple et Google (filiale d’Alphabet), ont figuré parmi les entreprises les plus influentes à Washington. Elles avaient commencé à s’y implanter sous l’administration Obama en apprenant aux hommes politiques à utiliser Internet pour collecter des fonds et diffuser leurs idées.

Alors qu’il dirigeait Google, Eric Schmidt avait aidé l’équipe de la première campagne présidentielle de M. Obama à développer des outils pour cibler ses partisans. Il avait également participé à la fête célébrant l’accession à la Maison Blanche du candidat démocrate, à Chicago, et avait siégé dans plusieurs commissions de la nouvelle administration.

En 2012, des membres du personnel de la FTC avaient conclu que Google avait enfreint les lois antitrust. Ils avaient donc demandé aux cinq membres de la commission d’engager des poursuites contre l’entreprise pour avoir illégalement entravé la concurrence. Après une série d’échanges avec de hauts responsables de l’administration Obama-Biden, les membres démocrates de la commission, nommés sur une base politique, avaient joint leurs voix à celles des républicains pour mettre fin à l’enquête et clore le dossier.

Alors que son second mandat touchait à sa fin, M. Obama avait rendu hommage à la Silicon Valley lors d’un événement organisé à la Maison Blanche, baptisé « South by South Lawn ». Les membres de l’aréopage présent avaient posté des selfies sur Instagram avec des constructions en Lego aux formes humaines, avaient enfilé les lunettes de réalité virtuelle de Google et avaient opiné du chef lorsque M. Obama et l’acteur Leonardo DiCaprio avaient exposé les dangers du changement climatique. Certains participants avaient décrit l’événement comme un salon de l’emploi pour les collaborateurs de l’administration en partance.

Beaucoup sont devenus lobbyistes d’entreprises de la tech. Selon l’organisme indépendant Center for Responsive Politics, plus de 80 % des 334 personnes enregistrées l’année dernière en tant que lobbyistes pour Apple, Amazon, Facebook et Google avaient auparavant travaillé au Capitole ou à la Maison Blanche.

Mais la relation des démocrates avec les firmes du secteur s’est dégradée après l’élection de M. Trump en 2016. Pour de nombreuses membres du parti, ces entreprises sont alors apparues comme des adversaires.

Facebook a reconnu que des agents russes avaient publié des documents hostiles aux démocrates sur sa plateforme. Une société de données liée à la campagne de M. Trump, Cambridge Analytica, avait siphonné les données des utilisateurs du réseau social. De nombreux démocrates considèrent que ces erreurs, et d’autres, commises par Facebook, ont contribué à la victoire de M. Trump.

Mais les républicains ont, à leur tour, eu des différends avec ces entreprises.

De hauts responsables de Facebook ayant des liens avec les républicains ont rencontré, en juin 2018, le chef de la majorité républicaine de la Chambre des représentants de l’époque, Kevin McCarthy (Californie), et la présidente du Comité national républicain, Ronna McDaniel, pour discuter des reproches du Grand Old Party qui accusait Facebook de museler les opinions conservatrices.

Lors de cette réunion, les responsables de Facebook ont affirmé que ces allégations étaient sans fondement et ont rappelé que nombre de ses publications les plus consultées étaient le fait de personnalités conservatrices de premier plan. Mais la réunion n’a pas permis de faire redescendre la tension, et le géant des réseaux sociaux a décidé de ne pas communiquer sur sa position, de peur d’attiser le conflit.

« Tout le monde savait que les contenus publiés par M. Trump étaient très vus sur les réseaux sociaux. Les entreprises auraient pu repousser plus fermement les accusations de partialité, soit avec nos propres données, soit en le mettant au défi de produire les siennes », explique Nu Wexler, qui a travaillé dans les équipes de communication de Twitter, Facebook et Google. « Mais nous avons esquivé le combat et la situation est devenue incontrôlable. »

Google a également connu des turbulences à Washington peu après l’élection de M. Trump.

Les sénateurs démocrate Richard Blumenthal (Connecticut) et républicain Rob Portman (Ohio) ont fait équipe en 2017 pour lutter contre le proxénétisme en ligne.

Au début, Google a refusé de discuter du projet de loi avec les sénateurs. « Ils nous ont fait un bras d’honneur », se souvient M. Blumenthal.

Lorsque les parlementaires ont continué à faire pression en faveur de l’adoption de ce projet de loi, Google a envoyé un duo de lobbyistes pour expliquer aux membres des équipes de M. Blumenthal que la législation nuirait au sénateur sur le plan politique, poursuit M. Blumenthal.

Lors de cette réunion dans le bureau de M. Blumenthal au Capitole, les deux lobbyistes de Google ont demandé aux membres du personnel de lui transmettre un avertissement : « Vous allez détruire Internet tel que nous le connaissons, et ce sera de votre faute », ajoute M. Blumenthal.

Google n’a pas répondu à une demande de commentaire.

« Aujourd’hui, j’en ris, mais au fond de moi, cela a renforcé ma détermination à faire passer ce projet de loi, et honnêtement, cela m’a encore plus énervé », déclare M. Blumenthal.

Le projet de loi a été adopté par une large majorité.

La sénatrice démocrate Amy Klobuchar (Minnesota), qui dirige une commission sénatoriale compétente en matière de droit antitrust, explique avoir connu le même sentiment de rejet vis-à-vis de ces entreprises, en 2017, alors qu’elle rédigeait un projet de loi pour les obliger à divulguer davantage d’informations sur les publicités politiques en ligne.

« Ce que j’ai appris d’eux, c’est leur prétention à ne même pas vouloir jouer selon les mêmes règles » que les autres diffuseurs de publicités politiques, comme les stations de radio et les journaux, précise-t-elle. Par la suite, les entreprises de la tech ont davantage soutenu son projet de loi, qui n’a finalement pas été adopté.

Tim Wu, qui a été choisi pour diriger le National Economic Council, a récemment publié un livre dans lequel il affirme que les géants de la tech étouffent l’innovation. Quant à Lina Khan, nouvelle patronne de la Commission fédérale du commerce, elle a été l’une des principaux détracteurs du secteur depuis la publication, en 2017, d’un document appelant à adopter une nouvelle approche de l’application de la loi antitrust pour encadrer les entreprises technologiques

Cette année, elle en a présenté un autre texte qui faciliterait le démantèlement des géants du secteur par les pouvoirs publics. Elle a repoussé les demandes des lobbyistes qui souhaitaient un assouplissement de sa proposition.

Alors que cinq projets de loi de la Chambre des représentants relatifs au secteur de la tech ont été présentés ce mois-ci, les lobbyistes des entreprises les plus concernées affirment qu’ils ont été exclus du processus d’élaboration et que les parlementaires ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour qu’ils n’aient pas accès aux avant-projets.

« Le secteur a été traité comme un ennemi qu’il fallait maintenir à distance », affirme un lobbyiste. Résultat, les projets de loi sont plus sévères pour les entreprises de la tech que si les parlementaires avaient sollicité leur avis pour élaborer des textes qu’ils seraient susceptibles de soutenir.

Mais le signe le plus clair du déclin de l’influence des entreprises de la tech à Washington vient de la Maison Blanche elle-même.

L’ancien directeur de la communication de M. Biden défend Amazon contre les attaques des progressistes, et notamment de la sénatrice démocrate Elizabeth Warren (Massachusetts), qui a accusé à plusieurs reprises le géant du e-commerce de faire du lobbying pour insérer des niches fiscales dans le code des impôts afin de réduire sa facture. L’entreprise utilise depuis longtemps des crédits d’impôt, notamment pour sa recherche et développement.

Le 5 avril, lorsque Mme Warren a écrit sur Twitter qu’elle était « lasse des entreprises qui resquillent », M. Carney a répondu directement, en tweetant : « Sénatrice @ewarren, avec tout mon respect, le crédit d’impôt pour la R&D existe depuis 40 ans, soit bien avant Amazon. Le sénateur Sanders a voté 8 fois en sa faveur. Le sénateur Biden a voté pour 10 fois. Et en 2015, vous avez vous-même voté pour le rendre permanent. »

Mme Warren n’a pas répondu à M. Carney, et M. Biden s’est récemment plaint du niveau des impôts payés par Amazon.

Le président a également remis en question le nombre d’emplois créés par le secteur technologique et a appelé à une réglementation plus stricte du contenu des plateformes Internet.

Pendant sa campagne présidentielle, une publicité de la campagne Trump, notamment diffusée sur Facebook, a accusé à tort M. Biden d’avoir fait pression sur les autorités ukrainiennes pour qu’elles renvoient le procureur chargé d’enquêter sur une entreprise ayant des liens avec son fils, Hunter.

L’équipe de campagne de M. Biden a demandé à Facebook de retirer la publicité, mais la société a refusé. Après sa victoire, le nouveau président a déclaré que le géant de Menlo Park et d’autres entreprises devraient être tenus responsables du contenu publié sur leurs réseaux.

Les lobbyistes des entreprises de la tech ont cherché à persuader M. Biden de nommer des partisans du secteur au sein de son administration, tout comme l’avait fait M. Obama. Au lieu de cela, le président a nommé deux éminents adversaires des Big Tech — Mme Khan et Tim Wu — à des postes clés.

M. Wu, qui a été choisi pour diriger le National Economic Council, a récemment publié un livre dans lequel il affirme que les géants de la tech étouffent l’innovation. Quant à Mme Khan, elle a été l’une des principaux détracteurs du secteur depuis la publication, en 2017, d’un document appelant à adopter une nouvelle approche de l’application de la loi antitrust pour encadrer les entreprises technologiques.

« Ce ne sont plus les mêmes interlocuteurs bienveillants que la dernière fois », résume Barry Lynn, un partisan du démantèlement des entreprises technologiques qui l’Open Markets Institute, un organisme marqué à gauche.

Chad Day et Ryan Tracy ont contribué à cet article

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Grégoire Arnould)

Traduit à partir de la version originale en anglais

La mainmise des géants du numérique sur la santé

 

A la recherche de nouveaux marchés à rendre plus efficients, les géants de la tech, comme Apple, voit dans la santé un nouvel eldorado.

 

Un article du Wall Street Journal

 

 

Tim Cook, le directeur général d’Apple, a dit un jour que la plus grande contribution de la marque à la pomme à l’humanité serait la santé. Pourtant, d’après les indiscrétions de sources proches du dossier et des documents que le Wall Street Journal a pu consulter, une partie des initiatives lancées par le groupe pour révolutionner le secteur ont toujours du mal à s’imposer.

Selon ces sources et documents, Apple a imaginé un ambitieux projet comprenant des centres de santé détenus par le groupe, où des médecins salariés recevraient des patients. Pour tester la faisabilité de ce projet et d’autres idées novatrices, la firme de Cupertino a racheté les établissements qui s’occupaient de ses collaborateurs et monté une équipe composée de médecins, d’ingénieurs, de designers produits et autres.

Ces ambitions, qui ne sont pas forcément bien connues du grand public, ont été reléguées au second plan après un changement de cap en faveur de ce qu’Apple connaît le mieux : vendre des produits, en l’espèce l’Apple Watch, ont expliqué de fins connaisseurs de la stratégie du groupe.

L’activité de médecine générale n’a pas décollé, résument des personnes qui en sont proches. Selon certaines sources et des documents consultés par le Wall Street Journal, l’application de santé lancée en toute discrétion cette année peine à séduire les utilisateurs. Par ailleurs, en interne, certains salariés se sont interrogés sur l’intégrité des données issues des centres de santé détenus par Apple et utilisées pour la conception des produits, selon des proches de ces salariés et des documents.

Dans le domaine de la santé, l’une de ses idées les plus ambitieuses était de proposer des services de médecine générale, un projet né en 2016. Pendant des mois, une équipe d’Apple s’est demandé comment utiliser l’immense quantité de données sur la santé et le bien-être des propriétaires d’Apple Watch

Le porte-parole d’Apple a affirmé que l’intégrité des données était la base de toutes les innovations du groupe. Rappelant les succès engrangés par l’équipe spécialisée dans la santé, il a précisé que le groupe n’en était qu’à ses débuts dans ce domaine et que les nouvelles technologies, par exemple le suivi de la fréquence cardiaque par l’Apple Watch, avaient un impact positif sur la santé des utilisateurs. Selon lui, les données recueillies par les appareils Apple permettent d’approfondir des travaux de recherche qui pourraient améliorer la prise en charge médicale.

« Ce document comporte beaucoup d’informations partielles, anciennes et imprécises », a-t-il déclaré.

A la recherche de nouveaux marchés à rendre plus efficients (et en quête de croissance commerciale), le secteur technologique voit dans la santé un nouvel eldorado. Certains efforts ont échoué, à commencer par Haven, le partenariat d’envergure qu’Amazon avait conclu avec d’autres entreprises pour tenter de réduire le coût des soins médicaux. Aujourd’hui, le géant du commerce électronique s’intéresse à la vente de médicaments sur ordonnance et envisage de lancer un service de consultation virtuelle dans les 50 Etats américains.

Sous la houlette de Tim Cook, Apple a multiplié par huit son budget de recherche-développement ; selon des documents publics, il atteint 20 milliards de dollars par an. Outre sa montre connectée, le groupe a aussi lancé des écouteurs sans fil et de nouveaux services. Il a également investi massivement dans la santé, la conduite autonome et la réalité augmentée, des domaines à forts enjeux et grande complexité technique : la prochaine révolution d’Apple n’est donc pas pour demain (si elle se produit un jour).

Le groupe peut étudier le marché pendant des années avant de lancer son propre produit et, parfois, il se plonge avec ferveur dans des projets ou des technologies qu’il ne commercialise finalement pas.

Dans le domaine de la santé, l’une de ses idées les plus ambitieuses était de proposer des services de médecine générale, un projet né en 2016, selon les documents et des sources. Pendant des mois, une équipe d’Apple s’est demandé comment utiliser l’immense quantité de données sur la santé et le bien-être des propriétaires d’Apple Watch (sa montre intelligente lancée en 2015) pour améliorer les soins médicaux, ont expliqué des sources.

Jeff Williams, directeur des opérations du groupe et responsable de l’équipe santé, a exhorté ses équipes à voir les choses en grand. Son objectif : mettre fin à ce qu’il avait baptisé le « 363 » et le modèle du « cassé-réparé », c’est-à-dire le fait que les Américains ne vont pas voir leur médecin 363 jours par an et attendent d’avoir un problème pour le contacter, ont raconté de fins connaisseurs des projets du dirigeant.

Si la marque à la pomme parvenait à prouver qu’associer capteurs, logiciels et services permet d’améliorer la santé des Américains et de faire baisser les coûts, elle pourrait revendre son modèle aux systèmes de santé locaux, voire à l’étranger

L’équipe a estimé que l’une des meilleures façons d’y arriver était de proposer directement un service médical, toujours selon les sources, en liant les données produites par les appareils Apple à des soins en distanciel ou en présentiel par des médecins Apple. Le groupe pourrait proposer de la médecine générale, mais aussi du suivi régulier dans le cadre de programme de santé prescrit par les médecins, d’après des sources et des documents.

Si la marque à la pomme parvenait à prouver qu’associer capteurs, logiciels et services permet d’améliorer la santé des Américains et de faire baisser les coûts, elle pourrait revendre son modèle aux systèmes de santé locaux, voire à l’étranger, ont révélé des documents.

Pour commencer, Apple a choisi d’expérimenter son service sur ses salariés. Le groupe a racheté les centres de santé installés près de son siège californien (qui étaient gérés par une start-up) et les a utilisés pour tester son projet, ont raconté des sources proches de ces décisions. En 2017, il a recruté Sumbul Desai, une ancienne de Stanford, pour diriger l’initiative, dont le nom de code est Casper, ont précisé des sources.

Les travaux se poursuivent aujourd’hui encore, mais Casper peine à dépasser le stade préliminaire, toujours selon ces personnes.

L’unité dirigée par la docteure Desai a subi plusieurs départs de salariés affirmant que la culture de l’équipe décourageait l’esprit critique, ce qui peut être problématique pour un service axé sur les produits et les services liés à la santé, d’après des sources proches de l’équipe et des documents. Certains salariés s’étaient par exemple inquiétés du fait que les données internes relatives à la performance des centres de santé (des données récemment utilisées pour appuyer le lancement de la nouvelle application de santé) étaient imprécises ou avaient été mal compilées, toujours selon des sources et des documents.

Ces craintes ont régulièrement été transmises à Tim Cook et Jeff Williams, révèlent des documents et des personnes au fait de ces doutes.

Pour le porte-parole d’Apple, ces critiques sont infondées.

Les salariés préoccupés par la culture de l’équipe évoquent une réunion organisée en 2019, lors de laquelle une responsable avait soulevé des questions sur les données, selon des personnes ayant eu vent de la réunion et des documents. La docteure Desai lui avait alors répondu sèchement, ce qui avait poussé certaines personnes à conclure que les critiques n’étaient pas les bienvenues, toujours selon des sources et des documents. La responsable en question a quitté Apple quelques semaines plus tard, en partie à cause de cet épisode, montrent les documents.

Le porte-parole d’Apple a indiqué que la docteure Desai avait souligné l’importance de l’intégrité des données lors de cette réunion. « Ce point a été minutieusement étudié et les accusations n’ont pas pu être confirmées », a-t-il souligné. Apple n’a pas souhaité commenter les circonstances du départ de la responsable.

Le porte-parole du groupe a précisé qu’Apple était fier du travail accompli par la docteure Desai et qu’elle avait joué un rôle déterminant dans ses projets dans le domaine médical.

Jeff Williams et Sumbul Desai n’ont pas répondu aux demandes de commentaires et Apple n’a pas souhaité qu’ils s’expriment.

Outre la supervision des centres de santé AC Wellness, l’équipe de la docteure Desai est chargée des relations avec les régulateurs, des collaborations avec des chercheurs et de l’expertise médicale apportée aux autres produits Apple liés à la santé.

Elle a lancé une application médicale baptisée HealthHabit, qui est testée en ce moment auprès des salariés californiens d’Apple. Mais, six mois après ses débuts, l’application ne rencontre qu’un succès limité auprès des collaborateurs, selon des documents et des sources.

HealthHabit se propose de mettre en relation (par tchat) des patients et des médecins et encourage ses utilisateurs à se lancer des défis, par exemple « je ferai plus de sport cette semaine ». Les personnes souffrant d’hypertension peuvent aussi se rapprocher de coachs santé qui leur envoient un tensiomètre et une balance et leur donnent des conseils pour vivre de façon plus saine.

Fin mai, la moitié des personnes qui avaient téléchargé l’application ne l’utilisait pas et l’engagement de celles qui l’utilisaient était faible, révèlent des documents et des sources.

Les données utilisées pour le programme de suivi de l’hypertension ont relancé le débat sur l’intégrité des données et leur analyse, ont ajouté des sources.

Lors d’une présentation devant les salariés de l’activité santé d’Apple en mars dernier, Jeff Williams a salué les résultats obtenus par les centres médicaux en matière de traitement de l’hypertension, estimant qu’ils démontraient le potentiel de l’application HealthHabit, ont raconté des personnes ayant assisté à l’événement. Il a également sous-entendu qu’en cas de succès, Apple pourrait avoir de plus grandes ambitions pour HealthHabit, ont précisé ces sources.

Lors de la réunion, Jeff Williams a montré des données indiquant que 91 % des patients des centres de santé Apple atteints d’une hypertension de stade 2 étaient revenus à un niveau moins élevé ou normal, révèlent des documents consultés par le Wall Street Journal, un chiffre qui, pour certains salariés, pourrait exagérer le succès des centres médicaux, selon des sources présentes à la réunion et des documents.

Des concurrents qui proposent aussi des applications de suivi de l’hypertension ont publié des taux de réussite moins élevés. Hello Heart, par exemple, a indiqué que 23 % des patients de stade 2 avaient constaté une amélioration de leur tension au bout de six semaines. Livongo affirme de son côté qu’un tiers des patients souffrant d’une hypertension de stade 1 ou plus étaient revenus à une tension élevée ou normale en six semaines. Les données de Jeff Williams ne comportent pas de précisions temporelles, selon les documents.

Le porte-parole d’Apple a déclaré que les autres entreprises n’analysaient pas leurs données comme Apple et que les données évoquées par Jeff Williams lors de la réunion provenaient d’un projet-pilote interne et non d’un produit.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Marion Issard)

Projet de loi américain contre les géants numériques

Projet de loi américain contre les géants numériques

Chez les démocrates mais aussi chez les républicains la guerre est engagée pour parvenir à une régulation des géants du numérique afin de supprimer les situations de monopole et de domination économique sur toute la chaîne de production et de distribution. Il s’agit d’une guerre car le processus sera lent avant d’obtenir une majorité au congrès.

 

«Actuellement, les monopoles non régulés de la tech ont trop de pouvoir sur l’économie», a écrit le démocrate David Cicilline, président d’une commission anti-monopole à la Chambre des représentants. «Ils sont en position unique pour choisir les gagnants et les perdants, détruire les petites entreprises, augmenter les prix pour les consommateurs, et mettre les gens au chômage.» Son collègue républicain Ken Buck a renchéri que leurs projets de loi «cassent le pouvoir de monopole de la Big Tech sur ce que les Américains peuvent voir et dire en ligne, favorise un marché en ligne qui encourage l’innovation et donne aux petites entreprises américaines des règles du jeu équitables»«Apple, Amazon, Facebook et Google ont donné la priorité au pouvoir sur l’innovation et, ce faisant, ont nuit aux entreprises et consommateurs américains», a-t-il accusé.

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