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Interdiction des réseaux sociaux aux moins de 16 ans en Australie

Interdiction des réseaux sociaux aux moins de 16 ans en Australie

Adopté ce jeudi, ce projet de loi inédit interdit aux plus jeunes australiens l’accès des plateformes telles que X, TikTok, Instagram ou encore Facebook. 

Les entreprises de la tech bénéficieraient d’un délai d’un an pour appliquer la nouvelle législation. En cas de non-respect de cette obligation, des amendes pouvant aller jusqu’à 31 millions d’euros seraient imposées. Plusieurs plateformes ont déjà dénoncé une décision « précipitée », exprimant de « sérieuses inquiétudes » sur de potentielles « conséquences imprévues ».

L’Australie fait partie des pays à la pointe de la régulation des réseaux sociaux pour protéger les enfants. La limite d’âge proposée serait l’une des mesures les plus strictes au monde, mais son mode d’application reste encore flou. Car le texte amendé par les députés interdit désormais aux géants technologiques d’exiger des nouveaux utilisateurs qu’ils présentent une pièce d’identité pour prouver leur âge.

Des analystes ont d’ailleurs exprimé des doutes quant à la faisabilité technique d’une interdiction stricte selon l’âge. Ce projet de loi pourrait finalement accoucher d’une « politique symbolique », estime le professeur en communication digitale à l’université de Sydney, Terry Flew.

Outre l’Australie, plusieurs pays et territoires ont déjà décidé d’imposer un âge minimum pour accéder aux plateformes.

En France, une loi votée en juin 2023 a instauré une « majorité numérique » à 15 ans. Le texte n’interdit pas l’accès des plus jeunes aux réseaux sociaux, mais impose l’obligation pour les plateformes de vérifier l’âge de leurs utilisateurs, et le consentement des parents pour les mineurs de moins de 15 ans.

En théorie, les réseaux sociaux ne sont pas ouverts aux moins de 13 ans. Mais la première inscription y interviendrait en moyenne vers 8 ans et demi, et plus de la moitié des 10-14 ans y sont présents, d’après la Commission nationale française de l’informatique et des libertés (CNIL).

 

Réseaux sociaux : interdiction aux moins de 16 ans… en Australie

Réseaux sociaux : interdiction aux moins de 16 ans… en Australie

 

Pour lutter notamment contre la violence contre toutes ses formes, l’Australie va fixer à 16 ans l’âge à partir duquel les mineurs pourront accéder aux réseaux sociaux, a déclaré jeudi 7 novembre le premier ministre Anthony Albanese, qui s’est engagé à sévir contre les entreprises technologiques qui ne protègent pas les jeunes utilisateurs.

«C’est (une mesure) pour les mamans et les papas. Les réseaux sociaux font beaucoup de mal aux enfants et j’ai décidé d’y mettre un terme», a-t-il déclaré aux journalistes. Albanese avait annoncé en septembre une future législation en ce sens, mais il n’avait pas été tranché à l’époque si elle s’appliquerait à partir de 14 ou de 16 ans.

La débilité de certains réseaux sociaux

La débilité certains de réseaux sociaux

Les challenges lancés sur les réseaux sociaux peuvent être bizarres, hilarants ou carrément dangereux – apparemment il n’y a pas de limite à ce que les gens sont prêts à faire pour obtenir des likes.

 

par 

Professor and Director of the Clinical Anatomy Learning Centre, Lancaster University dans The Conversation 

Prenons par exemple le « défi du gallon ». Des influenceurs encouragent leurs followers à consommer un gallon (soit 3,78 litres) de lait en 60 minutes sans vomir. Cela n’a peut-être pas l’air trop effrayant, sauf quand on pense que la capacité de l’estomac humain moyen est de 1,5 litre. Des recherches ont montré qu’il faut un peu plus d’une heure pour que 250 ml de lait quittent l’estomac.

Ainsi, il y a fort à parier que le challenge du gallon se termine de l’une des deux façons suivantes. Soit le challenger sera pris de nausée, douleurs, ballonnements et diarrhée, le corps essayant d’aider l’estomac à supporter le trop-plein. Ou alors la personne vomit, le corps essayant de vider l’estomac de ce qu’il contient pour réduire les risques de dégât (dommage, lésion). Un estomac trop rempli peut entraîner un gastrorrhexis : la paroi de l’estomac est tellement étirée qu’elle se déchire – et c’est généralement mortel.

Parmi les autres défis d’ingestion, citons le « défi de la cannelle », qui consiste à essayer d’avaler une cuillère à soupe de cannelle en poudre en 60 secondes. Ce qui est une très mauvaise idée.

Pour commencer, la cannelle est une source riche en coumarine, un composé qui peut être toxique pour le foie. Il n’est donc pas conseillé de consommer de la cannelle moulue en si grande quantité.

Par ailleurs, ingérer de la cannelle ou de toute autre poudre de plantes ou d’épices peut abîmer la paroi de l’œsophage ou de la trachée, voire des poumons.
Pour protéger ces organes, le corps fait en sorte que leurs parois restent humides. Quand on ingère de la poudre, elle se colle instantanément à ces parois et les dessèche, ce qui peut causer des ruptures dans les couches protectrices et provoquer de graves infections.

Avaler des dosettes de lessive pour obtenir des likes
Vous vous souvenez peut-être du « Tide pod challenge » devenu viral en 2018. Des utilisateurs des réseaux sociaux avalaient des dosettes de lessive pour avoir des likes. Or les intoxications accidentelles liées à ces produits, en particulier chez les enfants, sont en soi un enjeu. Allez comprendre pourquoi certains choisissent de prendre de tels risques pour en amuser d’autres.

Les symptômes suite à l’ingestion de pastille de lessive comprennent des vomissements, des nausées, de la somnolence et des éruptions cutanées. Le détergent étant corrosif, avaler de la lessive peut causer des brûlures de l’œsophage et de la paroi de l’estomac et provoquer une détresse respiratoire et une altération de l’état mental. Il peut arriver qu’une assistance respiratoire soit nécessaire.

Des produits chimiques contenus dans la lessive visent à éliminer les tâches de fluides corporels, alors si une partie de votre corps – des yeux à la gorge en passant par l’estomac – entre en contact avec du détergent, celui-ci va essayer de les détruire.

Ces défis ne sont pas encore assez bizarres pour vous ? Alors voici le « Dragon’s breath » (nom d’un des piments les plus forts au monde). Pour ce challenge, les utilisateurs des réseaux mangent des bonbons enrobés d’azote liquide. L’azote liquide a un point d’ébullition à environ 196 °C, ce qui signifie que dans des conditions normales, il s’évapore. Mais tout contact avec une partie du corps peut provoquer de profondes brûlures.

Une fois consommé, le froid de l’azote liquide brûle les surfaces de l’œsophage et de l’estomac. Si l’azote liquide entre en contact avec des températures plus chaudes à l’intérieur du corps, cela augmentera la production de gaz qui peut s’expanser rapidement et déchirer l’œsophage ou l’estomac.

L’azote liquide n’est pas dangereux seulement pour les utilisateurs des réseaux qui tentent des challenges pour avoir des likes. Certains bars et restaurants servent des cocktails et des desserts à l’azote liquide. La fumée produite par ce produit chimique est spectaculaire visuellement, mais elle ne devrait jamais être ingérée.

En 2012, Gaby Scanlon fêtait son 18e anniversaire dans un bar de Lancaster, au Royaume-Uni, et on lui a servi un cocktail « Nitro-Jägermeister » à base d’azote liquide. La boisson lui a perforé l’estomac. Elle a dû subir une ablation de l’estomac, et son œsophage a été relié directement à son intestin grêle.
Pour le « Benadryl challenge », des utilisateurs se filment en train de consommer des quantités excessives d’antihistaminique. La Benardyl contient le principe actif diphénhydramine, qui a un effet sédatif – et que l’on retrouve également dans un certain nombre de somnifères en vente libre.

Une consommation excessive de ce médicament peut entraîner des problèmes cardiaques, des crises d’épilepsie et même des comas. Cela se soigne difficilement parce que les traitements peuvent aggraver les symptômes. Une surdose de diphénhydramine peut être fatale.

Qu’est-ce qui pourrait tourner mal ?
Pour finir, le « corn on the cob challenge » – le défi du maïs sur un épi. Il s’agit de manger un épi de maïs le plus vite possible, en le montant sur une perceuse électrique en pleine rotation. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

Eh bien, pour commencer, on peut y laisser ses dents. Un morceau de nourriture qui tourne très vite contre vos dents peut tout simplement les arracher de l’os alvéolaire et déchirer le ligament parondogtal. L’extraction d’une dent est assez commune chez les enfants. Moins chez les adultes. Des recherches ont montré que le fait de placer la dent dans du lait augmente ses chances de se rattacher à l’alvéole.

La morale de l’histoire est donc la suivante : si vous tenez aux parois de votre œsophage, de votre trachée, de vos poumons et de votre estomac, vous feriez bien d’éviter tous les défis bizarres ou risqués sur les médias sociaux. Bien trop souvent, ce qui est censé être amusant et divertissant pour les spectateurs a fini en terrible tragédie.

Réseau Twitter : de réseaux X à réseau Trump

Réseau Twitter : de réseaux X à réseau Trump

Elon Musk Le milliardaire a tendance à se mêler de tout d’économie bien sûr mais aussi de politique mondiale. Il est un des plus fervents supporters de Trump. Le milliardaire Elon Musk, à qui l’on impute la consommation de cocaïne, d’ecstasy ou de LSD de manière excessive ( Ce qui expliquerait sa proposition d’implanter des puces électroniques dans le le cerveau humain !), a d’ailleurs interviewé lui-même Trump sur le réseau X.  En mélangeant les deux genres, Elon Musk ne sert sans doute pas la cause de Trump et encore moins la cause d’un réseau X de plus en plus marqué politiquement et qui fait fuir d’ailleurs les annonceurs. Par ailleurs le réseau X est menacée par l’Europe d’une très forte amende pour diffusion de propos calomnieux et violents.

 

On se souvient qu’avant le rachat de Twitter par Elon Musk, Trump  avait été exclus de Twitter. Il a été réhabilité Elon Musk qui prend le risque d’une désaffection croissante non seulement des utilisateurs mais aussi des annonceurs. Après le rétablissement de son compte sur X, l’ex-président n’avait toutefois pas recommencé à poster régulièrement sur son ancien canal de communication favori, privilégiant pour ses publications quotidiennes sa propre plateforme, Truth Social. Grâce à Elon Musk, le réseau X devient cependant   le principal support de la campagne républicaine et de la désinformation

 

Twitter : de réseau X à réseau Trump

Twitter : de réseaux X à réseau Trump

Elon Musk Le milliardaire a tendance à se mêler de tout d’économie bien sûr mais aussi de politique mondiale. Il est un des plus fervents supporters de Trump. Le milliardaire Elon Musk, à qui l’on impute la consommation de cocaïne, d’ecstasy ou de LSD de manière excessive, prévoit d’ailleurs d’interviewer lui-même Trump sur le réseau X.  En mélangeant les deux genres, Elon Musk ne sert sans doute pas la cause de Trump et encore moins la cause d’un réseau X de plus en plus marqué politiquement et qui fait fuir d’ailleurs les annonceurs.

 

On se souvient qu’avant le rachat de Twitter par Elon Musk, Trump  avait été exclus de Twitter. Il a été réhabilité Elon Musk qui prend le risque d’une désaffection croissante non seulement des utilisateurs mais aussi des annonceurs. Après le rétablissement de son compte sur X, l’ex-président n’avait toutefois pas recommencé à poster régulièrement sur son ancien canal de communication favori, privilégiant pour ses publications quotidiennes sa propre plateforme, Truth Social. Grâce à Elon Musk, le réseau X devient cependant   le principal support de la campagne républicaine et de la désinformation

 

Mexique : un 25e candidat aux élections tué par les réseaux de drogue

Mexique : un 25e candidat aux élections tué par les réseaux de drogue

Dans la société des réseaux de narco trafiquants, l’assassinat des candidats aux élections se développe on vient en effet d’assister au 25e candidat tué par des réseaux de drogue.

 

Un nouveau candidat aux élections municipales a été assassiné vendredi 31 mai dans l’État de Puebla, dans le centre du Mexique, à moins de 48 heures des élections générales dans le pays, marquées par l’assassinat de plus d’une vingtaine de personnes qui briguaient des mandats locaux, selon les autorités. Jorge Huerta Cabrera, candidat pour un siège au conseil municipal d’Izucar de Matamoros, une ville d’environ 80.000 habitants, a été tué et son épouse et un collaborateur blessés dans l’attentat, ont indiqué à l’AFP une source du gouvernement de l’État de Puebla ainsi qu’un fonctionnaire du parquet. Selon les médias mexicains, Jorge Huerta Cabrera, 30 ans, a été abattu de plusieurs balles en plein jour, alors qu’il descendait de son véhicule.

 

Du bon usage des réseaux sociaux

Du bon usage des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux ont « un impact sur le développement affectif, sensoriel, cognitif d’un enfant ». Ces paroles sont celles du président Emmanuel Macron qui appelle à mettre en œuvre des recommandations pour « le bon usage des écrans […] parce qu’il en va de l’avenir de nos sociétés et de nos démocraties ». Mais comment éduquer les enfants si les parents sont eux-mêmes très souvent devant des écrans ? Cette question est d’autant plus importante que des recherches ont montré que nombres d’usages des écrans, et surtout des réseaux sociaux, sont également liés à des problèmes psychologiques chez les adultes et ce, sans même que les utilisateurs aient conscience de ces liens. Mais il y a une bonne nouvelle : on peut se protéger de ces problèmes et les solutions ne passent pas nécessairement par la diminution du temps d’écran.

 

par 

Professeur et Chercheur en Sciences de la Communication, Aix-Marseille Université (AMU) dans the Conversation

 

 

D’une manière globale, des études sur de larges populations montrent que plus on utilise les médias numériques (smartphones, Internet, réseaux sociaux, jeux vidéo…) et plus on est susceptible de souffrir de problèmes psychologiques (émotions négatives, anxiété, symptômes dépressifs…).

Les récentes recherches montrent que si les liens entre les utilisations de ces médias et l’altération du bien-être sont significatifs, l’ampleur n’est tout de même pas très élevée.

Par exemple, chez les adolescents, jusqu’à présent, les écrans ne causeraient pas le « tsunami délétère » que certains annoncent parfois.

Cependant, ces résultats globaux masquent de grandes différences entre individus, certains seraient plus touchés que d’autres. Analysons les deux grands processus impliqués dans les états affectifs négatifs et les altérations du bien-être.

Dans notre vie, se comparer aux autres est un besoin social fondamental qui permet d’obtenir des informations sur soi, de s’autoévaluer et de construire son identité sociale.

Si ce processus, normal, est souvent mis en œuvre de manière automatique, c’est-à-dire non intentionnelle et non consciente dans notre vie quotidienne, il est mis en œuvre de la même manière sur les réseaux sociaux. Toutefois, sur les réseaux, chacun essaye de présenter l’image de soi et ses activités d’une manière fortement valorisée. Les photos sont, par exemple, judicieusement construites et travaillées dans ce but.

Nombreuses sont alors les comparaisons en notre défaveur : à partir de son profil et de ses posts, nous allons considérer que telle personne, que nous connaissons plus ou moins, est « mieux que nous » (sur le plan physique, sur le plan de ses compétences dans la vie…) ou a « une plus belle vie que la nôtre ».

Ainsi, comme notre image de soi et notre estime personnelle est construite à la suite de nos interactions avec les autres, ces comparaisons dites ascendantes, peuvent altérer notre propre image et augmenteraient tristesse et mal-être.

Un adolescent est sur son smartphone dont sortent des émoticônes et signes négatifs.
Sur les réseaux sociaux, les comparaisons en notre défaveur peuvent altérer notre propre image et pourraient augmenter tristesse et mal-être.
Dans le processus de comparaison, les récentes recherches montrent que nous sommes différents les uns des autres. Examinons quelques cas où les personnes se comparent plus que les autres sur les réseaux sociaux, ce qui les rend plus vulnérables aux problèmes psychologiques.

En effet, il faut savoir que certains individus ressentent davantage, dans leur vie, le besoin de se comparer aux autres. Ils vont alors, bien plus souvent que les autres, se comparer sur les réseaux sociaux et ce, sans même qu’ils en aient conscience.

D’autre part, certaines personnes sont plus « matérialistes » que d’autres (les matérialistes pensent que le bonheur réside dans la possession matérielle). Globalement, elles passent plus de temps sur les réseaux sociaux que les personnes « non matérialistes ». Dans les informations qu’elles postent, elles affichent plus souvent que les autres les biens qu’elles possèdent et vont fortement se comparer pour entrer « en compétition » avec les autres et tenter de les surpasser. Les conséquences sont souvent délétères pour elles.

On sait également que les personnes qui n’ont pas une bonne image d’elles-mêmes, plutôt anxieuses, timides et hypersensibles sont également fortement sensibles aux comparaisons sociales.

Sur les réseaux sociaux, des études ont montré qu’elles utilisent des stratégies de présentation de soi plus valorisantes afin de diminuer l’angoisse sociale et d’accroître leur estime de soi.

Ces personnes sont également plus sensibles aux commentaires des autres qui, s’ils sont positifs, les rassurent quant à leur appartenance à des groupes sociaux et à leur identité sociale. À l’inverse, des commentaires négatifs altèrent facilement leur bien-être.

D’autres recherches ont également montré que plus les personnes présentent des symptômes dépressifs, plus elles se comparent aux autres. Elles entrent ensuite dans un cercle vicieux : plus elles se comparent et plus cela augmente leurs symptômes dépressifs initiaux.

Développer son intelligence numérique plutôt que diminuer son temps d’écran
On comprendra, dès lors, qu’une première solution n’est pas de diminuer le temps d’écran mais davantage de modifier la manière d’utiliser les médias numériques et notamment les réseaux sociaux. Globalement, le défi pour l’être humain aujourd’hui est de mieux s’adapter à ce nouvel environnement digital en développant une nouvelle forme d’intelligence : l’intelligence numérique.

Celle-ci est définie comme la capacité à bien s’adapter, grâce à des procédures mentales spécifiques, à un environnement numérique en mutation permanente et à interagir de manière optimale avec cet environnement pour satisfaire nos besoins psychologiques, et sociaux. Et ce, tout en préservant, voire en améliorant notre santé physique et mentale.

Ainsi, une fois que l’usager prend conscience du processus de comparaison à l’œuvre sur les réseaux sociaux, il peut mettre en place des « stratégies cognitives » conscientes pour corriger les conséquences potentiellement délétères pour lui.

Il peut par exemple chercher, d’une part, à diminuer le temps qu’il passe à regarder les infos que les autres postent sur eux-mêmes pour se valoriser, et d’autre part, se construire un “beau profil” et poster des informations sur lui-même dont il pourra être fier, aussi bien sur un plan personnel que social. En effet, poster des informations valorisantes pour soi contribue à améliorer son estime personnelle.
Le deuxième processus impliqué dans les états affectifs négatifs et l’altération du bien-être concerne les relations que nous entretenons sur les réseaux sociaux avec nos proches, c’est-à-dire les personnes psychologiquement et socialement importantes pour nous (famille, amis chers).

Les récentes recherches montrent que le bien-être dépend avant tout des relations positives et chaleureuses que nous établissons avec nos proches.

Or, de nombreuses pratiques sur Internet nuisent à ses relations si précieuses pour nous. C’est notamment le cas des jeux vidéo qui se jouent seul ou avec des inconnus en ligne. De même, lorsque nous passons du temps à naviguer sur les réseaux sociaux simplement pour lire ou regarder les posts ou vidéos mis en ligne par des individus que nous ne connaissons pas ou peu. C’est ce que les chercheurs nomment les « usages passifs ». Autant de temps non consacré à interagir avec nos proches.
À l’inverse, toutes les pratiques qui favorisent les relations sociales et affectives avec les proches comme des appels téléphoniques, les messages vocaux (entendre la voix d’un proche aimé apporte des émotions positives) ou écrits (les émoticônes affectivement chargés transmettent « de bonnes émotions »).

Pour être précis, les relations qui accroissent le plus le bien-être sont celles qui, d’une part, sont perçues comme réciproques, chacun montrant de l’intérêt pour l’autre, et, d’autre part, sont perçues comme véritablement chaleureuses.

De même, les vidéos et les divertissements sont bénéfiques lorsqu’ils favorisent l’interaction avec les proches en permettant de vivre des expériences socio-émotionnelles positives qui rapprochent affectivement.

Par exemple, lorsque les divertissements sont regardés ensemble en présentiel, offrant alors des moments de partages sociaux agréables lors desquels, par exemple, on rit ensemble, ou lorsqu’ils font l’objet d’un partage en ligne où on sait que nous allons surprendre ou faire rire nos proches, par écrans interposés.

Enfin, n’oublions pas que les médias numériques facilitent également les rencontres en présentiel (sorties, soirées…) avec les proches. Ainsi, s’ils sont bien utilisés, les médias numériques sont bénéfiques pour le bien-être, nous donnent le sentiment que nous sommes bien intégrés socialement et favorisent les relations affectives chaleureuses avec ceux que nous apprécions.

Sondage Internet : 90 % des Français pour la suppression de l’anonymat des réseaux sociaux

Sondage Internet : 90 % des Français pour la suppression de l’anonymat des réseaux sociaux

Un sondage représentatif dévoile que près de neuf Français sur dix sont favorables à la levée de l’anonymat en ligne. Très concrètement, selon une enquête Harris Interactive pour l’Association de l’économie du numérique (Acsel), 87% des Français estiment que l’identité des personnes inscrites sur les réseaux sociaux devrait être vérifiée pour lutter contre les comportements inappropriés (cyberharcèlement, arnaques, fake news…) et 81% accepteraient que leur propre identité soit vérifiée. ( info La Tribune)

 

Le niveau de violence, de racisme, de sexisme, de harcèlement est bien supérieur sur les réseaux sociaux à ce qu’il est dans la vie physique. On s’y insulte à tout-va et cela finit trop souvent en drame : un jeune se suicide tous les quinze jours dans notre pays, à la suite de harcèlement scolaire et de cyberharcèlement. Sans même parler des arnaques en ligne qui explosent et des fake news qui pullulent. Sommes-nous tous devenus fous ? Non. Mais le sentiment d’anonymat sur les réseaux génère un sentiment d’impunité : il n’y a plus de limites pour certains. Ce phénomène est documenté par les scientifiques.

 

Internet : 90 % des Français pour la suppression de l’anonymat des réseaux sociaux

Internet : 90 % des Français pour la suppression de l’anonymat des réseaux sociaux

Un sondage représentatif dévoile que près de neuf Français sur dix sont favorables à la levée de l’anonymat en ligne. Très concrètement, selon une enquête Harris Interactive pour l’Association de l’économie du numérique (Acsel), 87% des Français estiment que l’identité des personnes inscrites sur les réseaux sociaux devrait être vérifiée pour lutter contre les comportements inappropriés (cyberharcèlement, arnaques, fake news…) et 81% accepteraient que leur propre identité soit vérifiée. ( info La Tribune)

 

Le niveau de violence, de racisme, de sexisme, de harcèlement est bien supérieur sur les réseaux sociaux à ce qu’il est dans la vie physique. On s’y insulte à tout-va et cela finit trop souvent en drame : un jeune se suicide tous les quinze jours dans notre pays, à la suite de harcèlement scolaire et de cyberharcèlement. Sans même parler des arnaques en ligne qui explosent et des fake news qui pullulent. Sommes-nous tous devenus fous ? Non. Mais le sentiment d’anonymat sur les réseaux génère un sentiment d’impunité : il n’y a plus de limites pour certains. Ce phénomène est documenté par les scientifiques.

 

Une promesse hypothétique de 10 réseaux RER en France

Une promesse hypothétique de 10 réseaux RER en France

 

« Doubler la part du mode ferroviaire dans les déplacements du quotidien autour des grands pôles urbains », telle est l’ambition que se donnait la France au moment de voter la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), promulguée le 26 juin 2019. Idée y avait notamment été lancée de « favoriser la réalisation de projets de RER métropolitains », un type de réseau qui, dans l’Hexagone, n’existe aujourd’hui qu’en Île-de-France alors que l’on en retrouve dans nombreuses grandes villes européennes. Le 27 novembre 2022, le président de la République Emmanuel Macron répétait l’ambition de « développer un réseau de RER dans les dix principales villes françaises ». Il n’empêche que la mise en œuvre des futurs projets candidats demeure tributaire de multiples incertitudes. Elles font l’objet de plusieurs contributions, dont les nôtres.

 

Un article intéressant mais qui passe un peu rapidement sur la question centrale du financement d’autant que l’ambiguïté demeure sur l’hypothétique enveloppe de 100 milliards mis à toutes les sauces ( régénération du réseau d’infrastructures ferroviaires, développement du train et projet de RER) NDLR

par 

Docteure en aménagement-urbanisme, CY Cergy Paris Université

dans the conversation

La première agglomération à avoir engagé un projet de ce type est celle de Strasbourg. L’idée était portée depuis 2017 par l’ASTUS, une association alsacienne d’usagers des transports, et les autorités ont officiellement lancé le 11 décembre 2022 le REME, le réseau express métropolitain européen. Le premier bilan un an plus tard s’avère mitigé : des trains supplémentaires oui (700 de plus par semaine), mais moins que prévu (1072 promis initialement) et au prix d’un taux de régularité dégradé (86,3 % des trains) au cours du premier semestre 2023 (objectif : 95 %), notamment car les infrastructures n’était pas prêtes à fonctionner à une telle cadence.

Les raisons de ces difficultés sont multiples, au premier rang desquelles une exploitation mise à mal par une montée en charge trop rapide au regard des moyens disponibles, en personnel comme en matériel roulant. Ces préoccupations avaient d’ailleurs été exprimées par les représentants de la Fédération nationale des usagers de transport et de la CGT à la veille du lancement du REME. On pourrait imputer à la communication autour du projet de ne pas avoir annoncé un calendrier de montée en charge plus progressif, quitte à prendre de l’avance si cela avait été possible : aurait-on pu d’emblée annoncer un objectif de 1000 rames supplémentaires mais à un horizon plus lointain ? 2025 ? 2027 ? 2030 ? Depuis, le lancement on observe ainsi une inflexion du discours politique, qui privilégie désormais la stabilisation du système. L’augmentation de l’offre ainsi que son extension au-delà de la frontière franco-allemande n’est plus envisagée avant 2026.

Au niveau des infrastructures, l’aménagement de la gare de Strasbourg paraît également inadapté pour le fonctionnement d’un volume aussi important de trains qui impose un mouvement technique toutes les 30 secondes. Cela génère des situations d’encombrement à la moindre avarie matériel ou autre aléa. Aussi, Thibaud Philipps, vice-président en charge des transports dans la région Grand Est, reconnaissait en décembre dernier un défaut d’anticipation des aléas dans les modélisations envisagées avant le lancement du REME.

Certes, le taux de régularité s’est stabilisé autour de 94 % à la fin de l’année 2023, avec une moyenne de 830 rames supplémentaires circulant par semaine sur les quatre lignes concernées. Une restructuration de la gare de Strasbourg semble néanmoins nécessaire, l’Eurométropole de Strasbourg plaidant pour son agrandissement (projet de gare à 360 degrés) tandis que la région Grand Est privilégierait la création d’une gare supplémentaire. Le projet devra en outre favoriser la création d’un réseau de lignes traversantes afin de limiter les correspondances pour les voyageurs qu’impose un schéma en étoile.

Il ne faudrait cependant pas apprécier ces futurs réseaux à partir du seul nombre de trains et de leur ponctualité : les SERM ne se limitent en effet pas à un projet d’infrastructure visant à renforcer la fréquence des trains pour atteindre un cadencement élevé (15 minutes en heure de pointe).

Les Journées des mobilités du quotidien, organisées à Strasbourg les 8 et 9 février derniers ont été l’occasion de rappeler que le déploiement des SERM ne constitue pas une fin en soi. Il s’inscrit dans l’objectif de décarboner les mobilités, de relier les métropoles et leurs périphéries et enfin de pallier les difficultés croissantes d’accès à la voiture individuelle. Les SERM ne sauraient d’ailleurs, selon Nicolas Bordillat, directeur des programmes de SERM du Grand Est pour SNCF Réseau, être des répliques provinciales du RER parisien. L’appellation « RER métropolitain » a même été abandonnée dans la loi du 27 décembre 2023.

L’enjeu, selon un rapport de SNCF Réseau est de constituer un service intégré d’une part et un service attractif d’autre part. Pour être intégrée, l’offre ferroviaire doit être coordonnée avec une offre de cars express, de trams, de covoiturages ou de réseaux cyclables selon les besoins locaux pour accéder au réseau. Cela vaut en termes d’horaires, d’infrastructures multimodales mais aussi de tarifs avec par exemple des abonnements uniques, quel que soit le mode utilisé. L’attractivité passera elle par des horaires réguliers, sur une amplitude horaire importante (jusque minuit en week-end), une fréquence renforcée en heures de pointe et en zone dense.

Le REME est encore loin de répondre aux critères d’un service à la fois intégré et attractif. En premier lieu, il n’est pas clairement identifiable pour les voyageurs, ne serait-ce qu’en raison de l’absence d’un logo comme pour les S-Bahn allemand ou encore d’un plan de transport dédié. Il n’existe en outre pas encore de pass multimodal valable sur les quatre lignes du REME, enjeu clé en termes de tarification et de billettique.

Ces critères seront-ils repris par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires au moment de sélectionner les projets qui seront labellisés ? Des incertitudes demeurent quant aux motifs de sélection des projets, qui devraient être précisés par décret au cours des prochains mois. Selon le député Jean-Marc Zulesi, rapporteur de la loi SERM, la sélection devrait reposer davantage la capacité des collectivités territoriales à créer un consensus autour d’un projet fédérateur plutôt que sur le rang dans la hiérarchie territoriale.

Ainsi, le statut de métropole ne saurait garantir la labellisation, ouvrant la voie aux villes moyennes, La Rochelle par exemple, voire de territoires d’outre-mer ayant manifesté leur intérêt pour le déploiement d’un SERM sur leur territoire. Malgré les dispositions de la loi, la mise en œuvre des projets s’inscrit ainsi dans une gouvernance complexe, dont le cadre demeure nébuleux. À cet égard, l’échange de bonnes pratiques entre les territoires apparait nécessaire, dans un contexte où les porteurs de projet seront pourtant immanquablement en compétition.

Se posent également des questions d’ordre financier. Le Conseil d’Orientation des Infrastructures a présenté en février 2023 un Plan d’avenir pour les transports prévoyant des investissements à hauteur de 100 milliards d’euros d’ici 2040 pour la régénération puis le développement du réseau ferroviaire français. Le montant des projets SERM est estimé à hauteur de 15 à 20 milliards d’euros. Mais quelles seraient les modalités de financement ? Utiliser les capacités contributives de l’État ? Des collectivités territoriales ? Faire évoluer les versements-mobilité ? Mettre en place de nouveaux moyens de financement comme des taxes locales ? L’organisation, à l’initiative du Sénat et d’ici juin 2024, d’une conférence nationale sur le sujet est particulièrement attendue. La loi SERM prévoit, elle, que la Société du Grand Paris, rebaptisée Société des grands projets, pourra contracter des emprunts pour financer les projets dont elle aurait la maîtrise d’ouvrage.

Tous ces questionnements rendent d’autant plus nécessaires la circulation des connaissances et l’échange de bonnes pratiques entre les territoires pour améliorer la mise en œuvre des futurs projets SERM. Au-delà de l’expérience du REME en tant que projet pilote, il serait bon aussi de s’inspirer de nos voisins européens où les réseaux de type SERM sont en service depuis plusieurs décennies.

Politiques: une élite de réseaux parisiens

 Politiques: une élite de  réseaux parisiens

Juste titre, Carroll Delga critique sévèrement la manière dont fonction de monde politique en France qui s’appuie essentiellement sur des réseaux d’élites parisiennes. Cela vaut évidemment pour le gouvernement mais aussi pour le parti socialiste auquel elle appartient. À cet égard il faut signaler que le seul candidat ouvrier du parti socialiste se trouve en 42e position sur la liste des élections européennes. Ou quand le PS suit le chemin et le sort de la SFIO, en pire.

Dans un entretien à Dimanche Ouest-France, la présidente de la région Occitanie accuse le nouveau gouvernement d’atteindre des sommets de «parisianisme».

«J’ai connu ce parisianisme des élites issues des beaux quartiers de la capitale. Je le trouvais difficilement supportable, il constituait une sorte d’entrave à l’exercice du pouvoir, mais là, franchement, on atteint des sommets», déclare-t-elle. «Un fossé s’est creusé, presque un gouffre, entre des dirigeants qui ont fréquenté les mêmes écoles, et le reste du peuple. Cette fracture nourrit les incompréhensions, les injustices, les colères et donc le Rassemblement national», juge-t-elle. «En face de la petite élite qui va bien et fonctionne en réseau, vous avez la majorité qui se sent enfermée, figée dans sa condition».

Selon Carole Delga, ce fossé n’épargne pas la gauche. La liste proposée par les socialistes aux européennes ne lui paraît ainsi «pas assez représentative de la population française». Elle critique aussi «certains à gauche qui stigmatisent le monde rural en présentant celui qui n’a d’autres choix que de prendre sa voiture le matin comme un affreux pollueur»«On aide à l’achat de véhicules électriques, on encourage les mobilités décarbonées, mais on aura toujours besoin de routes pour désenclaver les territoires. Arrêtons le dogmatisme théorique», clame la politique, confrontée dans sa région à l’opposition des écologistes à l’autoroute A69 Toulouse-Castres.

 

Une l’élite politique de réseaux parisiens

Une  l’élite politique de réseaux parisiens

Juste titre, Carroll Delga critique sévèrement la manière dont fonction de monde politique en France qui s’appuie essentiellement sur des réseaux d’élites parisiennes. Cela vaut évidemment pour le gouvernement mais aussi pour le parti socialiste auquel elle appartient. À cet égard il faut signaler que le seul candidat ouvrier du parti socialiste se trouve en 42e position sur la liste des élections européennes. Ou quand le PS suit le chemin et le sort de la SFIO, en pire.

Dans un entretien à Dimanche Ouest-France, la présidente de la région Occitanie accuse le nouveau gouvernement d’atteindre des sommets de «parisianisme».

«J’ai connu ce parisianisme des élites issues des beaux quartiers de la capitale. Je le trouvais difficilement supportable, il constituait une sorte d’entrave à l’exercice du pouvoir, mais là, franchement, on atteint des sommets», déclare-t-elle. «Un fossé s’est creusé, presque un gouffre, entre des dirigeants qui ont fréquenté les mêmes écoles, et le reste du peuple. Cette fracture nourrit les incompréhensions, les injustices, les colères et donc le Rassemblement national», juge-t-elle. «En face de la petite élite qui va bien et fonctionne en réseau, vous avez la majorité qui se sent enfermée, figée dans sa condition».

Selon Carole Delga, ce fossé n’épargne pas la gauche. La liste proposée par les socialistes aux européennes ne lui paraît ainsi «pas assez représentative de la population française». Elle critique aussi «certains à gauche qui stigmatisent le monde rural en présentant celui qui n’a d’autres choix que de prendre sa voiture le matin comme un affreux pollueur»«On aide à l’achat de véhicules électriques, on encourage les mobilités décarbonées, mais on aura toujours besoin de routes pour désenclaver les territoires. Arrêtons le dogmatisme théorique», clame la politique, confrontée dans sa région à l’opposition des écologistes à l’autoroute A69 Toulouse-Castres.

 

Justice: Ne pas lui substituer les chaînes d’info, les réseaux sociaux et les pétitions

 Justice: Ne pas lui substituer les chaînes d’info, les réseaux sociaux et les pétitions

simple mise en accusation emporte malheureusement avec elle le droit de s’exprimer, de travailler ou de se défendre, regrettent les avocats Mathias Chichportich et Pierre-Olivier Sur dans une tribune au « Monde ».

 

La justice et la presse poursuivent la même aspiration : la manifestation de la vérité. Leurs deux légitimités s’entrechoquent autour de deux temporalités : le temps judiciaire, ponctué par les différentes étapes d’une procédure contradictoire et l’annonce d’un jugement qui prend parfois des années, et le temps médiatique, cristallisé en une fraction de seconde par l’image d’un célèbre acteur dont le comportement est manifestement outrageant ou l’annonce d’une garde à vue sur un bandeau « Urgent » diffusé sur une chaîne d’information en continu.

Le « vu à la télé », c’est un jugement moral sans appel qui se propage par cercles concentriques et par la viralité des réseaux sociaux. Au sein de ce prétoire virtuel, il n’y a pas de juge indépendant pour dire le droit, ni d’avocat pour assurer les droits de la défense. La foule numérique fixe ses propres normes dans un tribunal où l’opinion majoritaire impose la vérité de l’instant.La peine doit alors être immédiate : les appels à la déprogrammation des films et au retrait de la légion de l’honneur pour consacrer « la chute de l’ogre » du cinéma français. A Sciences Po, un mur d’affiches aux couleurs du soleil couchant réclame une démission. Des procédures de retrait pour les uns, des promesses d’avenir pour les autres et une sanction immédiate pour tous, y compris pour la plupart des plaignantes qui ne recherchent pas la lumière et dont la finalité de la démarche est dévoyée.

Ces affaires sont très différentes tant du point de vue des comportements incriminés que du stade de la procédure judiciaire auquel elles se situent, mais à l’heure où chacun est sommé de choisir son camp par pétition interposée, il nous paraît essentiel d’affirmer qu’il est absurde d’opposer la lutte légitime contre les violences faites aux femmes et les principes essentiels de la justice pénale.

Justice: Ne pas lui substituer les chaînes d’info, les réseaux sociaux et les pétitions

 Justice: Ne pas lui substituer les chaînes d’info, les réseaux sociaux et les pétitions

simple mise en accusation emporte malheureusement avec elle le droit de s’exprimer, de travailler ou de se défendre, regrettent les avocats Mathias Chichportich et Pierre-Olivier Sur dans une tribune au « Monde ».

 

La justice et la presse poursuivent la même aspiration : la manifestation de la vérité. Leurs deux légitimités s’entrechoquent autour de deux temporalités : le temps judiciaire, ponctué par les différentes étapes d’une procédure contradictoire et l’annonce d’un jugement qui prend parfois des années, et le temps médiatique, cristallisé en une fraction de seconde par l’image d’un célèbre acteur dont le comportement est manifestement outrageant ou l’annonce d’une garde à vue sur un bandeau « Urgent » diffusé sur une chaîne d’information en continu.

Le « vu à la télé », c’est un jugement moral sans appel qui se propage par cercles concentriques et par la viralité des réseaux sociaux. Au sein de ce prétoire virtuel, il n’y a pas de juge indépendant pour dire le droit, ni d’avocat pour assurer les droits de la défense. La foule numérique fixe ses propres normes dans un tribunal où l’opinion majoritaire impose la vérité de l’instant.La peine doit alors être immédiate : les appels à la déprogrammation des films et au retrait de la légion de l’honneur pour consacrer « la chute de l’ogre » du cinéma français. A Sciences Po, un mur d’affiches aux couleurs du soleil couchant réclame une démission. Des procédures de retrait pour les uns, des promesses d’avenir pour les autres et une sanction immédiate pour tous, y compris pour la plupart des plaignantes qui ne recherchent pas la lumière et dont la finalité de la démarche est dévoyée.

Ces affaires sont très différentes tant du point de vue des comportements incriminés que du stade de la procédure judiciaire auquel elles se situent, mais à l’heure où chacun est sommé de choisir son camp par pétition interposée, il nous paraît essentiel d’affirmer qu’il est absurde d’opposer la lutte légitime contre les violences faites aux femmes et les principes essentiels de la justice pénale.

Société- Réseaux sociaux : une chance ou une catastrophe pour la démocratie ?

Société- Réseaux sociaux : une chance ou une catastrophe pour la démocratie ?

Alors que le président libertarien Javier Milei, récemment élu en Argentine, a largement profité des réseaux sociaux lors de sa campagne présidentielle, notamment pour séduire les plus jeunes générations, d’autres personnalités politiques envisagent au contraire de quitter ces mêmes réseaux. En France, c’est la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a initié ce mouvement, déclarant en novembre dernier que X (ex-Twitter) constituait « une arme de destruction massive de nos démocraties ». Force est de constater que depuis de nombreuses années, les réseaux sociaux dominants, dont le modèle d’affaires repose sur l’économie de l’attention favorise structurellement le clash et la polarisation des opinions.

par Anne Alombert
Chercheuse associée à l’IRePh (Institut de Recherches Philosophiques), Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

Jean Cattan
Secrétaire général du Conseil national du numérique, Sciences Po dans The Conversation.

Selon ce modèle économique, il s’agit de « maximiser l’engagement » des utilisateurs afin de vendre leur « temps de cerveau » et leurs données personnelles à des entreprises susceptibles de les cibler avec leurs publicités. Dès lors, tout ce qui compte pour gagner en visibilité sur ce type de réseau, est de trouver la ligne de fracture – chez chaque utilisateur ou dans la société – et d’enfoncer le coin, afin d’obtenir plus de clics et plus de vues, alimentant ainsi le « business de la haine » des géants du numérique, qui tirent profit de cette cacophonie.

Le résultat, tel que décrypté par l’écrivain et politologue italien Giuliano da Empoli, est le suivant : tandis qu’hier la politique était « centripète » – il fallait rallier autour d’un point d’équilibre –, elle est devenue aujourd’hui centrifuge. L’expression d’« ingénieurs du chaos » trouve alors tout son sens : pour conquérir le pouvoir, la politique consiste désormais à exploiter au mieux les dynamiques d’infrastructures, ici de communication, pour éclater la société en tous points.

Comment changer la donne ? Il parait difficile d’imaginer l’ensemble des démocrates pratiquer la politique de la terre brûlée et quitter les réseaux sociaux dominants tant que l’espoir est encore à leur régulation. De même, nous ne pouvons uniquement nous en remettre à la bonne volonté de quelques autres réseaux dominants faisant pour l’instant office de refuge, tant que leur modèle demeure fondé sur la captation de l’attention.

Si nous devons poursuivre nos efforts pour « trouver des réponses politiques à la colère », nous ne pouvons pas non plus nous aveugler sur les velléités autoritaires ou nationalistes exploitant les failles des réseaux sociaux les plus utilisés. Néanmoins, nous pouvons les priver de l’infrastructure qui les fait émerger comme forces politiques de premier plan partout dans le monde. Pour cela, nous devons faire évoluer le modèle économique et l’architecture des réseaux sociaux. Car il faut bien se rendre compte, dans la lignée de la pensée du professeur de droit Lawrence Lessig, que l’architecture numérique est normative : de même que l’architecture de nos rues détermine nos comportements, l’architecture des réseaux sociaux détermine la façon dont nous nous y exprimons et dont nous y interagissons.

De manière générale et par définition, le principe des « followers », qui consiste à suivre des personnalités en particulier, ne favorise pas l’expression de points de vue diversifiés, mais plutôt les comportements mimétiques, la concurrence, la rivalité et in fine la dévalorisation de soi comme des autres.

Plus spécifiquement, X/Twitter et Thread sont construits pour faire se rencontrer absolument tous les sujets, points de vue et personnes d’opinions très diverses sur un flux unique et assurer des interactions directes au vu et au su de tous.

Le modèle des réseaux sociaux les plus populaires repose sur la captation de l’attention et la recherche de profits en vendant du temps de cerveau disponibles à des annonceurs publicitaires.

Autre architecture, autre ambiance, il en va autrement si l’on se rassemble autour d’un sujet, que ce soit pour en débattre ou seulement pour échanger. Sans qu’ils soient exempts de très nombreux défauts, TrustCafé, Reddit, Twitch, Discord donnent l’opportunité de créer des salons de discussion thématiques ou de regrouper des communautés en un espace et in fine d’avoir un débat plus approfondi. Mastodon repose quant à lui sur une structure décentralisée, c’est-à-dire que « chaque serveur Mastodon est totalement indépendant, mais capable d’interagir avec les autres pour former un réseau social mondial ». Cela permet d’éviter de cultiver l’animosité sociale. Des communautés irréconciliables n’ont pas à se côtoyer, ce qui permet d’éviter de propager le conflit de manière inopportune.

C’est pour orienter les réseaux sociaux vers des architectures permettant de créer des espaces de débat, d’apprentissage, d’échanges et de coopération que nous devons agir en premier lieu, avant même de nous intéresser à la modération des contenus qui y circulent. Le règlement européen sur les services numériques le permet en théorie, mais il faudra que la Commission européenne se mobilise en ce sens. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Jusqu’à présent, le débat a bien plus porté sur le nombre de modérateurs de tel ou tel réseau ou le nombre de contenus retirés que sur la structure des réseaux sociaux en elle-même. Ce qui risque surtout de nous épuiser pour un résultat très relatif.

Pour nous assurer que les réseaux servent une société démocratique où le débat, la construction collective et l’écoute sont privilégiés, nous devrions nous préoccuper de la manière dont les infrastructures numériques sont conçues, développées et financées. Comme les réseaux sociaux dominants sont structurellement fondés sur l’économie de l’attention, l’enfermement de leurs utilisateurs et l’amplification des contenus polémiques et choquants, nous devrions aussi décider de ne plus laisser aux mains du seul réseau social, c’est-à-dire d’une entreprise privée, le monopole de déterminer le flux algorithmique, soit le choix des contenus apparaissant sur nos fils d’actualités.

Une telle proposition est une exigence minimale pour tendre vers une plus grande réappropriation des réseaux sociaux par les utilisateurs. Elle a d’ailleurs déjà été faite sous diverses formes, que ce soit par des spécialistes du numérique, la Comission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), des journalistes ou des chercheurs. Ainsi, il s’agit non plus seulement de forcer la plate-forme à accentuer tel ou tel paramètre de leur algorithme mais de contester le fait que la recommandation soit le seul fait de la plate-forme.

Pour justifier ce principe, nous pouvons nous demander si une fois une taille critique et une certaine concentration du marché atteintes, il est bien légitime de laisser uniquement à des entreprises privées le soin de décider ce qui doit être vu ou ce qui doit être invisibilisé dans l’espace médiatique numérique. Quand bien même certains d’entre nous souhaiteraient s’abandonner aux algorithmes de TikTok ou de Twitter, pourquoi tout un chacun devrait-il s’y plier ? Est-ce à un acteur unique de déterminer les critères en fonction desquels les contenus apparaissent ou disparaissent de nos écrans ?

La chose doit encore être affirmée : oui les réseaux sociaux dominants sont des espaces publics. Ce ne sont plus seulement des cafés que l’on est libre ou non de fréquenter. L’analogie ne fonctionne plus. Ils ont un impact structurant sur nos sociétés, que l’on y soit ou non.

De plus, si tout le monde peut virtuellement s’exprimer sur les réseaux, ceux qui auront le plus de vues sont ceux qui joueront les codes du réseau et sponsoriseront leurs comptes ou publications. Ce qui laisse sur le bas-côté ceux qui ne peuvent pas ou refusent de jouer à ce jeu malsain de la mésestime de soi, des autres et du clash constant.

La prétendue liberté d’expression masque le sévère contrôle qui s’exerce sur la recommandation et la hiérarchie qu’elle recèle : l’apparence d’horizontalité (celle de tous les usagers exprimant leurs opinions ou leurs avis publiquement) masque une extrême verticalité (celle des entreprises décidant des critères de ce qui sera vu ou non).

Pour restaurer les libertés d’expression et de pensée, il nous faut donc décorréler l’intérêt du réseau social à voir promu tel ou tel contenu et l’intérêt social ou personnel à s’informer ou échanger sur tel ou tel sujet.

Cela n’est désormais plus une seule affaire d’imagination ou de prospective. Regardons Bluesky (le réseau social alternatif créé par Jack Dorsey, l’un des fondateurs de Twitter) ou Mastodon : les flux algorithmiques y sont à la main des utilisateurs.

Sur Bluesky, les utilisateurs les plus chevronnés, des médias ou autres tiers de confiance peuvent proposer à l’ensemble des utilisateurs des algorithmes de leur cru. Et le choix est particulièrement simple à opérer pour un effet immédiat. Sur Mastodon, le classement chronologique reste la clef d’entrée vers les contenus publiés, mais le principe même du logiciel libre permet à l’administrateur comme à l’utilisateur de développer les fonctionnalités de curation de contenus qu’il souhaite. Cela ne veut pas dire que tout le monde doit savoir coder, mais que nous pouvons avoir le choix entre de nombreux algorithmes, paramètres ou critères de recommandations qui ne sont pas seulement le fait de la plate-forme.

Comment bien débuter sur Mastodon, le réseau social qui attire les déçus de Twitter (BFMTV).
Regardons aussi des projets comme Tournesol : cette plate-forme de recommandation collaborative de contenus permet à de nombreux citoyens de participer en évaluant les contenus en fonction de leur utilité publique (et non en fonction d’intérêts privés ou d’agendas politiques déterminés). Grâce à de telles initiatives, il devient possible de découvrir des vidéos pertinentes et pédagogiques que des réseaux sociaux dominants ou une plate-forme comme YouTube n’auraient probablement pas recommandées.

Toutes ces initiatives nous montrent qu’il est possible d’œuvrer pour des infrastructures numériques démocratiques. Nous ne sommes qu’à un pas politique de les valoriser. Et entendons-nous bien, l’objectif n’est pas de nous anesthésier en empêchant le désaccord. Bien au contraire ! Le but est de vivifier la démocratie et renforcer l’intelligence collective en exploitant tout le potentiel des réseaux sociaux.

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