Conflit Israël : la main de l’Iran pour empêcher le rapprochement avec l’Arabie Saoudite
On peut s’interroger sur la nature et l’ampleur de l’attaque du Hamas sur Israël. Sans doute un conflit largement soutenu par l’Iran actuellement en position délicate dans la société iranienne et un peu marginalisé au plan international.
En lâchant les troupes du Hamas sur Israël, l’Iran détourne ainsi l’attention internationale et surtout pose une grave hypothèque sur le rapprochement qui était en cours entre Israël et l’Arabie Saoudite. Une normalisation largement condamnée par Téhéran.
À noter aussi que l’attaque du Hamas correspond avec l’attribution du prix Nobel à une journaliste iranienne en prison pour 25 ans dans son pays pour avoir milité en faveur de la liberté des femmes.
L’Iran par ailleurs est de plus en plus critiqué dans la progression de son processus d’accès à l’arme nucléaire. Là aussi le conflit va détourner l’attention pendant des semaines voire des mois.
Au total cette nouvelle guerre entre Israël et le Hamas de Gaza aura nui aux populations des deux zones avec des milliers et des milliers de morts avec en plus une perspective de paix globale entre Israël et les palestiniens qui s’éloigne de plus en plus.
Le problème, c’est que le nombre de victimes ne compte pas dans la logique chiite iranienne, pas davantage dans le régime intérieur qu’à l’extérieur. D’une certaine manière Israël païen si le prix de la détérioration considérable au plan économique, politique et social intérieur de l’Iran.
Le rapprochement d’Israël avec les pays arabes sunnites est donc compromis par l’opération choc menée par le mouvement islamiste Hamas, soutenu par l’Iran.
À en juger par les réactions des pays arabes après l’attaque d’une ampleur inédite perpétrée samedi par les islamistes palestiniens du Hamas en Israël, la reconfiguration du Moyen-Orient autour d’un nouvel axe arabo-israélien hostile à l’Iran et oublieux de la cause palestinienne a du plomb dans l’aile. Exceptés les Émirats arabes unis et le Maroc – qui ont normalisé leurs relations en 2020 avec l’État hébreu et se sont contentés d’appeler à la désescalade – la plupart des pays arabes ont nommément tenu Israël et son occupation des Territoires palestiniens comme responsable de la flambée de violences. Même l’Arabie saoudite, pourtant engagée dans des négociations de normalisation avec Israël sous l’égide des États-Unis, a dénoncé la politique de l’État hébreu. « Il paraît évident que Riyad va ralentir cette tentative de normalisation », analyse l’ancien diplomate Denis Bauchard.
Télécoms : comment empêcher la dictature des GAFA (Arcep)
Télécoms : comment empêcher la dictature des GAFA (Arcep)
La question qui se pose est de savoir si la puissance mondiale des GAFA ne va pas conduire à asservir les citoyens consommateurs et à transformer les opérateurs en simples distributeurs des services commerciaux américains. Une problématique que posait notamment Marc Dugain et Christophe Labbé dans leur ouvrage techno-critique L’homme nu, la dictature invisible du numérique, paru récemment chez Plon. Un ouvrage qui dénoncé la dictature des GAFA et qui peut ouvrir la porte à toutes les dérives, dans tous les domaines. Une dictature invisible, celle du numérique. Américaine de fait. Intrusive, globale, cynique, dissimulée derrière des smileys abêtissants, des icônes infantilisantes, des prétentions louches à nous ‘simplifier la vie’. Les auteurs ne sont pas des réactionnaires ronchons et sont les premiers à reconnaître la formidable révolution qu’a été la naissance du web. Ce qui ne les empêche pas de s’interroger sur ses dérives (inscrites dès le début dans les gènes de cette invention militaire). Actuellement, ils reprennent l’histoire du 2.0, racontent la montée irréversible des géants Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon), les nouveaux rois du monde, toujours plus gourmands de data-données (nos goûts, nos choix, nos clics, nos humeurs, nos positions physiques à tout moment). Rappellent au passage la célèbre maxime qui meut les réseaux sociaux : Un exemple parmi cent : Facebook, numéro deux mondial de la pub en ligne, Facebook et ses 1,4 milliards d’utilisateurs (20 millions en France), Facebook, ses ‘amis’, ses cœurs et ses identifications sympathiques (tout est sympa sur FB) à qui nous avons cédé l’accès à notre intimité, nos listes, nos pensées, nos photos, en signant ‘j’accepte ces conditions d’utilisation’, vient de se doter d’un outil de tracking acheté à Microsoft, encore plus efficace que les cookies mouchards. Appelé Atlas, il permet de pister chaque membre du réseau social. À la trace, la firme de Mark Zuckerberg suit donc près d’1,4 milliards d’humains n’importe où sur la toile. « Depuis 2010, l’humanité produit autant d’informations en deux jours qu’elle ne l’a fait depuis l’invention de l’écriture il y 5300 ans. 98% de ces informations sont aujourd’hui consignées sous forme numérique. Apple, Microsoft, Google ou Facebook détiennent 80% de ces informations personnelles de l’humanité. » Le secteur du data (traitement de cette masse de données intimes pour mieux cibler les consommateurs) : un véritable gisement d’une croissance de 40% l’an et dont le chiffre d’affaires atteindra 24 milliards de dollars en 2016. Car la philosophie libertarienne (chacun pour soi, abolition des états, des impôts, création d’une élite entrepreneuriale) portée par les Bill Gates, Mark Zuckerberg, le défunt Steve Jobs (qui, pas fou, conscient des dégâts sur l’attention, interdisait le numérique à ses jeunes enfants) et autres souriants grands patrons 2.0 remet en cause la souveraineté des états aimés les situations les consommateurs sous dépendance. les big data . L’objectif est de transformer les citoyens en consommateurs dociles). Comme souvent en matière de progrès technologique, ce n’est pas la technique qui est en cause mais son appropriation est sa domination par certains au service du seul intérêt commercial voire sociétal. Dans une interview à l’Usine Digitale, l’été dernier, Sébastien Soriano, président de l’ARCEP, s’alarmait des conséquences de leur mainmise sur Internet. « Il y a des géants qui sont de véritables gatekeepers et ont pouvoir de vie ou de mort dans cet espace », dénonçait-il. Avant d’illustrer ses propos par « les histoires de déréférencement sur Google ou dans l’appstore d’Apple [qui] sont légion ». Selon lui, cette « concentration du pouvoir entre quelques acteurs » prend « une dimension considérable ». Ainsi, « pour les acteurs économiques, les plates-formes sont un peu les nouveaux gestionnaires du domaine public qui acceptent ou refusent sa terrasse dans la rue à un commerçant. » Du coup l’ARCEPT s’interroge sur les moyens qui pourraient lui permettre de réguler les GAFA et autres géants du Net.