Archive pour le Tag 'chrétiens'

Assomption : lieux de culte chrétiens menacés d’après Darmanin

Assomption :  lieux de culte chrétien menacés d’après  Darmanin

 Gérald Darmanin demande à renforcer la sécurité des lieux de culte chrétien, à l’approche de la fête de l’Assomption. En cause, «le niveau très élevé de la menace terroriste», et «  de vives tensions au plan international».

Ainsi, les autorités sont invitées à porter une «attention» particulière aux «offices, rassemblements, processions et pèlerinages»«notamment dans les sanctuaires mariaux». Les forces de l’ordre devront ainsi être en contact constant avec les responsables des sites religieux.

Des forces de l’opération Sentinelle sont susceptibles d’être déployées en plus grand nombre à leurs abords, tandis qu’une «présence (policière) statique visible aux heures d’arrivée et de départ des fidèles, lors des rassemblements et offices», devra être mise en place.

Daech vise maintenant les pays chrétiens d’Afrique

 Daech vise maintenant les pays chrétiens d’Afrique

Un article deBenoit Faucon, Nicholas Bariyo et Joe Parkinson dans le Wall Street Journal

Au moment où Daech s’effondrait en Irak et en Syrie, dans la jungle de l’est du Congo, un djihadiste prenait la parole sur YouTube pour déclarer que le califat se repliait en Afrique centrale.

« J’appelle tous les musulmans du monde à nous rejoindre au Congo, affirmait, au milieu d’une forêt, un homme se définissant comme arabe et arborant fusil automatique et chargeurs devant un improbable groupe de combattants. Je le jure devant Dieu : c’est ici que Daech a sa demeure. »

Pour les analystes, la vidéo montrait surtout que le groupe terroriste, à l’agonie, cherchait à faire parler de lui. Mais trois ans après la diffusion des images, la province de l’Etat islamique en Afrique centrale (ou ISCAP, pour Islamic State Central Africa Province) s’est développée au point que, le mois dernier, le département d’Etat américain a pour la première fois infligé des sanctions au groupe et à ses dirigeants.

Fin mars, au Mozambique, des centaines de combattants ont occupé une ville portuaire clé après plusieurs jours de siège au cours desquels ils ont massacré des dizaines d’habitants et provoqué le départ de milliers d’autres. L’attaque a également forcé Total à évacuer l’ensemble des salariés d’un projet gazier à 16 milliards de dollars, ainsi que 2 000 réfugiés.

L’organisation cible des pays à majorité chrétienne et vient se greffer aux groupes terroristes qui rassemblent les minorités musulmanes opprimées. Renonçant à ses velléités territoriales, Daech veut désormais adopter des tactiques de guérilla : cooptation de leaders locaux, renforcement des entraînements, amélioration de la tactique et de la propagande

Les militants congolais et mozambicains de l’ISCAP s’étaient par le passé battus pour l’autonomie de la région. Cette année, ils sont devenus le groupe terroriste le plus meurtrier, affirme SITE, un site spécialisé dans la surveillance des groupes extrémistes. Menée par Musa Baluku, un Ougandais vétéran du djihad, la milice (autrefois appelée Forces démocratiques alliées, ou FDA) a tué plus de 849 civils rien qu’en 2020, estime le département d’Etat.

L’essor de cette faction africaine témoigne de l’évolution de Daech, qui se rapproche désormais d’une multitude de groupes armés comme s’ils étaient ses franchisés. Voyant son rêve de califat en Syrie et d’islamisme radical partir en fumée, Daech a pris la décision (judicieuse) de s’ingérer dans des conflits locaux au Nigéria, en Libye et au Sahel, la région semi-aride qui s’étend d’est en ouest au sud du Sahara. Dans un premier temps, en Syrie et en Irak, Daech s’est aventurée en territoire musulman.

Mais aujourd’hui, l’organisation cible des pays à majorité chrétienne et vient se greffer aux groupes terroristes qui rassemblent les minorités musulmanes opprimées. Renonçant à ses velléités territoriales, Daech veut désormais adopter des tactiques de guérilla : cooptation de leaders locaux, renforcement des entraînements, amélioration de la tactique et de la propagande. L’objectif : donner le sentiment que le groupe peut frapper des intérêts occidentaux là où on ne l’attend pas.

Ces groupes locaux sont désormais ses alliés et Daech les utilise pour sa propagande. L’organisation leur fournit des fonds et forme les combattants, mais, contrairement à ce qu’elle faisait dans son califat syro-irakien, elle ne s’occupe pas des affaires courantes, selon des responsables occidentaux.

Chrétien à 95 % et exempt d’idéologie djihadiste, le Congo est un parfait exemple de cette évolution. Nouvel allié local de Daech, les FDA sont nées dans les années 1990 d’une rébellion des musulmans ougandais qui se sentaient persécutés par le régime du président Yoweri Museveni. Poursuivi par Kampala, le groupe s’est réfugié dans l’est du Congo, aussi riche en groupes armés qu’en ressources minérales et où l’Etat central n’a guère d’emprise.

Des transfuges affirment que quelques volontaires arabes entraînés au combat figurent parmi les combattants de l’ISCAP. Le djihadiste de la vidéo YouTube a, lui, était identifié comme un Tanzanien d’origine arabe. Dans la région, le groupe terroriste s’est lancé dans une série d’attaques toujours plus hardies et plus élaborées, n’hésitant pas à s’attaquer à des prisons congolaises pour libérer certains de ses membres et recruter parmi les prisonniers libérés. En octobre, il a ainsi réussi à faire sortir 1 300 condamnés.

Les militaires congolais indiquent de leur côté avoir retrouvé les corps de deux combattants arabes, « probablement des instructeurs » au mois de décembre, après des affrontements près de la ville de Beni. Des photos prises par l’armée que le Wall Street Journal a pu consulter montrent un bras à la peau claire au bout d’un corps enterré par les terroristes en fuite. Des images aériennes réalisées par les drones des forces de sécurité de l’ONU révèlent aussi la présence d’un combattant blanc, mort, peu après l’attaque.

L’ISCAP, dont les effectifs sont passés de 200 à 1 500 combattants selon les services de renseignement ougandais, s’est rapprochée des insurgés mozambicains qui ont attaqué la ville portuaire de Palma le mois dernier.

Parmi les personnes tuées lors du raid figuraient des ressortissants britanniques et sud-africains travaillant sur le projet gazier. Elles ont perdu la vie après avoir tenté de fuir l’hôtel dans lequel 180 expatriés et locaux s’étaient réfugiés, ont rapporté des prestataires locaux. La police a retrouvé les corps décapités de douze hommes et procède actuellement à leur identification.

Les attaques, qui ont eu lieu pendant une mission d’entraînement des forces spéciales américaines au Mozambique, ont mis la puce à l’oreille de l’administration Biden, qui revoit actuellement sa politique vis-à-vis du continent africain et de Daech. Les sanctions prises en mars obligent les banques à geler les actifs de la branche congolaise de Daech et de son leader, Musa Baluku, ainsi que de la filiale mozambicaine et son chef, Abu Yasir Hassan. Elles ont également interdiction de traiter avec eux.

A la peine après des années de combats meurtriers et de défections, les FDA n’étaient pas une cible facile pour l’austère commandement de Daech. Le groupe a, un temps, combattu aux côtés de milices regroupant des animistes et des chrétiens, selon des transfuges des FDA et de l’armée congolaise. Des femmes et des enfants ont participé aux attaques, une pratique inimaginable pour Daech. En Syrie et en Irak, les terroristes formaient des « jeunes loups », mais ne les ont jamais envoyés au combat.

Fin 2017, peu après la diffusion de la première vidéo de l’ISCAP, Abdulrahman Ssali était âgé de 25 ans. Il a fait tout le trajet de l’Ouganda vers l’est du Congo à la demande son père, Abdurahuman Waswa, lettré musulman qu’il n’avait pas vu depuis longtemps. Quelques années plus tôt, l’homme avait secrètement rejoint les rangs d’un groupe islamique qui affirmait que les musulmans étaient persécutés en Ouganda depuis la chute d’Idi Amin Dada en 1979.

Aujourd’hui caché en Ouganda, son fils affirme qu’il pensait se rendre à une réunion de famille. En guise de retrouvailles, son père l’a convaincu de rejoindre Daech. Des instructeurs arabes, certains venus de Syrie, lui ont donné une mission simple : « faire prospérer la province de l’Etat islamique en Afrique centrale », se souvient-il. Abdulrahman fils a reçu une formation idéologique et militaire puis s’est battu à leurs côtés pendant des mois, affrontant l’armée congolaise et pillant les bananeraies pour y voler nourriture et jeunes enfants.

Son père, qui maîtrise parfaitement la langue arabe, avait gravi les échelons du groupe. Un jour, il a ordonné l’exécution d’une fillette de 14 ans accusée de désertion, raconte-t-il. Et prévenu son fils que s’il essayait de s’échapper, le même sort lui serait réservé. « La décapitation de cette jeune fille m’a traumatisé », raconte Abdulrahman Ssali.

Il fait partie des quelques transfuges désormais placés sous la protection de l’Etat à Kampala et témoigne de la montée en puissance de l’ISCAP.

Selon des responsables occidentaux, les djihadistes ont dépensé un petit million de dollars pour ce nouveau groupe, soit 1 % de leur trésor de guerre, estimé à 100 millions de dollars par les Nations unies. D’après les experts de l’ONU, ils avaient davantage investi dans les pays où l’insurrection islamiste est plus ancienne : Afghanistan, Libye ou Philippines, par exemple.

En 2015, poursuivies par l’armée du Congo soutenue par l’ONU et minées par des dissensions internes, les FDA avaient failli disparaître. Après l’arrestation du fondateur du groupe, Jamil Mukulu, son remplaçant Musa Baluku s’était heurté à l’opposition de certains membres historiques, révèlent des échanges obtenus par Bridgeway Foundation, une organisation à but non lucratif qui étudie les insurrections en Afrique de l’Est. Selon un rapport de l’ONU, les FDA ne comptaient alors plus que 65 combattants.

Entre octobre 2019 et octobre 2020, le groupe a revendiqué 118 attaques, selon al-Naba, le magazine de Daech. Toujours en octobre de l’an passé, les FDA ont libéré 900 prisonniers d’un établissement de l’est du Congo, pour beaucoup des membres qui ont immédiatement rejoint les combats. Daech a affirmé que l’opération faisait partie d’un mouvement mondial pour « détruire les forteresses » et libérer les prisonniers, notamment en Syrie et en Afghanistan

Alors âgé de 37 ans, Musa Baluku, commandant aux traits poupins, avait eu une idée : s’allier au lointain Daech. « C’est nous qui avons décidé de nous placer sous la houlette de Daech, car cela permet de faire prospérer l’Etat islamique dans le monde », avait-il affirmé à un lieutenant lors d’un échange fin 2019 obtenu par Bridgeway. Il se targuait également de compter « des blancs » dans son groupe, faisant référence à des hommes venus du Moyen-Orient.

Pour les transfuges, les choses se sont mises à changer quand Waleed Ahmed Zein, un Kenyan, s’est mis à envoyer des dons à Musa Baluku. Il avait lui-même reçu cet argent de son père, qui s’était rendu en Syrie où il avait rejoint les rangs de Daech, selon une note des services de sécurité ougandais et une déclaration de la police kenyane.

Abdulrahman Ssali raconte qu’en 2018 et 2019, dans le camp congolais, il a vu des liasses de dollars dans la maison en terre du grand patron. Panneaux solaires, batteries, torches, lunettes à vision nocturne : les nouveaux équipements affluaient, tous portant des inscriptions en arabe, poursuit-il.

Les nouvelles armes ont, elles, permis aux militants de perpétrer des attaques plus meurtrières contre les villages chrétiens et les patrouilles militaires. Entre octobre 2019 et octobre 2020, le groupe a revendiqué 118 attaques, selon al-Naba, le magazine de Daech. Toujours en octobre de l’an passé, les FDA ont libéré 900 prisonniers d’un établissement de l’est du Congo, pour beaucoup des membres qui ont immédiatement rejoint les combats. Daech a affirmé que l’opération faisait partie d’un mouvement mondial pour « détruire les forteresses » et libérer les prisonniers, notamment en Syrie et en Afghanistan.

Les transfuges racontent qu’une partie de l’argent du bailleur de fonds kenyan a été utilisée pour acheter du nitrate d’ammonium et des minuteurs, éléments essentiels des engins explosifs improvisés. Des djihadistes yéménites et syriens se sont rendus au Congo pour former les combattants locaux aux tactiques militaires et à la confection de bombes, ajoutent-ils. En juillet 2020, un rapport de l’ONU indiquait que les FDA commençaient à utiliser des engins explosifs improvisés.

Les deux entités centrafricaines se sont peu à peu rapprochées, les Congolais revendiquant les attaques au nom de leurs alliés mozambicains, selon un rapport sur Daech et ses ramifications du programme de l’université George Washington sur l’extrémisme.

C’est par l’argent et les armes que l’idéologie extrémiste s’est infiltrée dans les camps. L’armée congolaise qui a tué des militants des FDA a retrouvé des textes en arabe rédigés par le bureau de la recherche de Daech, une entité basée dans la ville irakienne de Mossoul qui diffuse les éléments doctrinaux qui étayent sa vision du monde.

Abdulrahman Ssali se souvient, lui, d’un régime aussi rigide que brutal. Dès 10 ans, les enfants étaient formés au maniement des armes, à l’arabe et à l’idéologie de Daech. Les voleurs dont le butin dépassait les deux dollars risquaient de voir leur main coupée. Quiconque propageait une rumeur avait la bouche cousue au fil de fer. Allumer une lampe de poche au passage d’un drone était passible de mort.

Les tactiques militaires traduisaient une même violence. Lors d’un raid sur une bananeraie, Abdulrahman Ssali a vu des combattants décapiter un couple et repartir, couverts du sang de leurs victimes, avec leurs enfants, leurs poules et leurs chèvres.

Au Mozambique, en novembre, les militants ont transformé un stade de football en terrain d’exécution sur lequel ils ont décapité 50 personnes, selon les médias publics mozambicains.

Après avoir été témoin de ces exactions, Abdulrahman Ssali a décidé de s’échapper. Profitant d’une accalmie lors d’une attaque, il s’est caché dans la végétation avant de marcher pendant sept jours, se nourrissant de racines et buvant de l’eau stagnante, avant de se rendre à l’armée congolaise. Un an plus tard, cette dernière l’a remis aux services de renseignement ougandais.

Il reste hanté par son passage au sein du groupe terroriste et regrette d’avoir laissé sa sœur au camp. « Mon père m’a piégé, je n’ai jamais eu l’intention de rejoindre ces islamistes radicaux, regrette-t-il, les larmes toutes proches. Et maintenant, peut-être que je ne reverrai jamais ma sœur. »

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Marion Issard)

Traduit à partir de la version originale en anglais

Pékin : après les chrétiens, répression sur les musulmans

Pékin : après les chrétiens, répression sur les musulmans

Le travail de sinisation se poursuit en Chine surtout depuis que le président Xi a réussi à faire sauter le verrou de la durée de son mandat. Désormais comme Mao,  il est président à vie. Et comme Mao, il a engagé une sorte de nouvelle guerre culturelle y compris vis-à-vis des religions À Pékin, les autorités chinoises ont exigé auprès d’employés de onze restaurants de retirer de leurs échoppes toutes écritures et symboles qui s’apparentent à l’islam, rapporte Reuters ce 1er août. Ce regain du nationalisme coïncide avec la crise économique chinoise caractérisée notamment par une industrie manufacturière en panne. Rien ne va plus en effet au plan économique. La Chine est la première victime du tassement des échanges internationaux et le relais n’est pas pris par la consommation intérieure plombée par un endettement général. Le mécontentement des couches moyennes commence à monter. La guerre commerciale Pékin-Washington, qui leste depuis l’an passé l’économie chinoise, avait  connu une pause fin juin, le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping ayant convenu d’une trêve lors du sommet du G20 à Osaka (Japon). Mais le président américain a décidé début août d’imposer une taxe supplémentaire de 10 % sur 300 milliards d’importations en provenance de Chine. La Chine subit donc une nouvelle tension des relations commerciales internationales mais aussi de façon plus discrète certaines tensions internes. D’où cette tentation du régime dictatorial de reprendre en main toute forme de dissidence. Par exemple dissidence démocratique à Hong Kong ou les dissidences religieuses chrétiennes ou musulmanes. Les pays développés après avoir introduit même de façon un peu théorique la problématique environnementale dans les échanges internationaux ferait bien d’intégrer désormais la problématique démocratique sauf à se montrer complice des pires exactions et autres infractions aux droits de l’homme.

Chrétiens persécutés : les institutions internationales indifférentes ( Le pape François)

Chrétiens persécutés : les institutions internationales indifférentes ( Le pape François)

Il n’a pas tort le pape François il faut bien constater uen certaine indifférence de la communauté internationale vis-à-vis des massacres de chrétiens par les islamistes. Un peu comme si il s’agissait de chrétiens de seconde zone. Comme l’indique le pape les chrétiens ne sont pas les seules victimes, . Les victimes les plus importantes, et de loin, sosnt musulmanes. Il est clair que la riposte internationale n’est pas  la hauteur des enjeux. On peut quand s’inquiéter que la communauté infranationale ne soit pas capable de réduire à néant uen armée de 40 000 djihadistes. Comment ferait-elle s’il  s’agissait d’affronter plusieurs s centaines de milliers de soldats déterminés ? Le pape François a présidé aux cérémonies du Vendredi saint, priant pour les chrétiens persécutés dans le monde au lendemain de l’attaque d’un campus universitaire au Kenya par des combattants islamistes somaliens. L’opération menée par les djihadistes qui visaient des étudiants chrétiens à l’université de Garissa dans l’est du Kenya a fait au moins 147 morts. Le pape s’est exprimé d’une voix sombre alors que des fidèles se relayaient pour porter la croix au long des 14 « stations » commémorant les dernières de la vie du Christ. Plus tôt dans la journée, le père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, a dénoncé l’indifférence de la communauté internationale face à la persécution des chrétiens dans le monde. Dans son sermon à l’occasion de la messe traditionnelle du Vendredi saint, le père Cantalamessa a lui aussi évoqué l’attaque des Chabaab à Garissa, jeudi. « Bien sûr, les chrétiens ne sont pas les seules victimes de violences homicides dans le monde mais nous ne pouvons pas ignorer que dans de nombreux pays ils sont les victimes les plus fréquemment visées », a dit Raniero Cantalamessa lors de l’office célébrant la « Passion du Christ ». Le père a également dénoncé « la troublante indifférence des institutions mondiales et de l’opinion publique face à ces massacres de chrétiens ». Outre l’attaque des islamistes somaliens qui visaient des étudiants chrétiens kényans, le prédicateur a rappelé le sort des 22 Coptes égyptiens qui avaient été décapités sur une plage libyenne par des djihadistes de l’Etat islamique en février.

 

Etat islamique : 21 chrétiens égyptiens décapités en Libye, on fait quoi ?

Etat islamique :  21 chrétiens égyptiens décapités en Libye, on fait quoi ?

Nouvelle démonstration médiatique de l’horreur du régime de l’Etat islamique. Une démonstration qui devrait faire davantage réfléchir pays arabes et occidentaux dont la réplique n’est pas à la hauteur de cette barbarie. Jusque là en effet la coalition internationale se caractérise en effet par une grande mollesse car chaque pays tente de ne pas trop s’exposer compte tenu des réactions possibles de son opinion publique . De quoi vraiment s’interroger sur la solidarité inter nationale pour défendre le droit en général et la démocratie en particulier. Comment comprendre qu’une coalition internationale est-elle incapable de mettre fin aux exactions de 40 000 combattants de ‘Etat islamique ? Pourquoi les puits de pétrole contrôlés par l’Etat islamique (et autres matières premières) qui procure 1 million de dollars par jour  n’ont pas encore été neutralisés, Pourquoi autorise-t-on encore la Turquie à favoriser le trafic de l’Etat islamique qui passe par son territoire ? Pourquoi autorise-on certains pays de Golfe à perpétuer leurs relations ambigües avec l’Etat islamique ? Pourquoi se limiter à des frappes aériennes qui ont montré leurs limites ? Pourquoi ne pas imposer aux grands fournisseurs d’accès du web de boycotter toute propagande islamique radicale ? Pourquoi l’Europe est –elle aussi nulle et absente au plan infranational ( dernier exemple en date, la démarche relativement isolée de Merkel et Hollande en Ukraine ) , Pourquoi aucune réaction à la lacheté du Japon qui a contraint la mère d’une victime de l’Etat islamique à s’éxcuser de la présence de son fils en Syrie ?  Etc.  Daech a en effet mis en ligne dimanche une vidéo destinée à montrer la décapitation de 21 chrétiens égyptiens enlevés en Libye. Le président égyptien fait planer la menace de représailles « adéquates ».  Sur les images, des activistes vêtus de noirs conduisent leurs prisonniers habillés de combinaisons orange jusqu’à une plage. Là, ils les obligent à s’agenouiller et procèdent aux décapitations. Un porte-parole de l’Eglise copte a confirmé que 21 fidèles qui avaient été enlevés par les djihadistes étaient décédés en Libye. Ces décapitations ont été revendiquées par la branche libyenne de l’organisation Daech. Le président égyptien Abdel Fattah al Sissi a décrété sept jours de deuil national et a convoqué une réunion d’urgence des chefs de l’état-major de l’armée, rapporte la télévision égyptienne. Il a également indiqué que son pays se réservait « le droit de répliquer de la manière et au moment adéquat, pour punir ces assassins« . Avec ces exécutions en Libye, l’organisation djihadiste démontre qu’elle a exporté ses méthodes d’extrême brutalité en dehors des régions qu’elle contrôle en Syrie et en Irak et où elle a multiplié les atrocités.

 

Chrétiens d’Irak : urgence

Chrétiens d’Irak : urgence

 « Face à la gravité de cette situation dont la population civile et les minorités religieuses sont les premières victimes, la France demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, afin que la communauté internationale se mobilise pour contrer la menace terroriste en Irak et pour apporter aide et protection aux populations menacées » Fabius. Cette demande intervient quelques heures après la prise de Karakoch, la plus grande ville chrétienne du pays. Cette ville de 50 000 habitants abritait aussi de nombreux chrétiens chassés de Mossoul, tombée aux mains des djihadistes le 10 juin.  « La France est très vivement préoccupée par les dernières avancées de l’EIIL [ancien nom de l'EI, NDLR] dans le nord de l’Irak et par la prise de Karakoch, la plus grande ville chrétienne d’Irak, et par les exactions intolérables qui sont commises », a souligné Laurent Fabius. Les djihadistes se sont aussi emparés d’autres villes du nord de l’Irak, forçant des dizaines de milliers de personnes à s’échapper. Quelques heures avant la demande de Laurent Fabius, Le pape François avait lancé un appel à la communauté internationale pour protéger les populations du nord de l’Irak et leur « assurer les aides nécessaires ». Ces populations, en grande partie chrétiennes, ont été contraintes de fuir devant l’avancée des djihadistes de l’Etat islamique. Le pape a adressé ce « pressant appel à la communauté internationale, afin qu’elle se mobilise pour mettre fin au drame humanitaire en cours ».  Le patriarche chaldéen Louis Sako, qui évoque 100 000 chrétiens déplacés, a également exhorté la communauté internationale à agir, redoutant un « génocide » : « Aujourd’hui, nous lançons un appel avec beaucoup de douleur et de tristesse, au conseil de sécurité de l’ONU, à l’Union européenne et aux organisations humanitaires, pour qu’ils aident ces gens en danger de mort. » Dans une lettre adressée au pape François, aux patriarches d’Orient et aux présidents des conférences épiscopales du monde entier, il appelle la communauté internationale à une « prise de conscience » et à des « actions concrètes ». La solution se trouve « uniquement entre les mains de la communauté internationale, à commencer par les superpuissances», affirme-t-il dans sa lettre, citée par La Croix.  Avant l’invasion américaine de 2003, plus d’un million de chrétiens vivaient en Irak, dont plus de 600 000 à Bagdad. Mais, en raison des violences meurtrières qui ont secoué le pays depuis dix ans, ils ne sont aujourd’hui pas plus de 400 000 sur l’ensemble du territoire.

 

Empêcher le massacre des chrétiens d’Irak ( D’Ormesson*)

Empêcher le massacre des chrétiens d’Irak ( D’Ormesson*)

 

« Il se passe dans ce monde, et souvent autour de nous, et parfois même chez nous, beaucoup de choses affreuses et tout à fait inacceptables. En Libye, en Syrie, au Mali, dans plusieurs pays d’Afrique, en Ukraine, hier dans les Balkans, dans le Caucase, au Tibet – aujourd’hui encore, peut-être? -, avant-hier au Cambodge ou au Rwanda, des abominations ont été commises. L’origine et le sommet du mal, nous les connaissons. Elles sont européennes: Hitler et son national-socialisme, Staline et son communisme, les uns et les autres si longtemps acclamés par des populations aveuglées et par de soi-disant élites devenues folles. Dans un coin névralgique du Moyen-Orient, au nord de l’Irak, entre la Syrie, la Turquie et l’Iran, surgit soudain comme la foudre un péril formidable et nouveau: l’État islamique - le Daech, en arabe – d’Abou Bakr al-Baghdadi, dit le calife Ibrahim, il y a encore quelques semaines tout à fait inconnu.Auprès de ce qui est en train de se développer autour du calife Ibrahim, al-Qaida apparaît comme une organisation largement dépassée en matière de terrorisme et de cruauté. Mossoul et ses champs de pétrole sont déjà tombés. Bagdad, au nom prestigieux, siège, il y a un peu plus de mille ans, d’une des civilisations les plus éblouissantes de l’histoire, est sur le point d’être emporté. Depuis la chute de Saddam Hussein, ou peut-être plutôt depuis sa prise de pouvoir, l’Irak n’en finit pas de poursuivre son chemin de croix. Sunnites et chiites se massacrent sauvagement. Auprès de ce qui est en train de se développer autour du calife Ibrahim et de son Daech, Al-Qaïda apparaît comme une organisation largement dépassée en matière de terrorisme et de cruauté. Les conséquences de l’ascension fulgurante de l’État islamique sont imprévisibles. Le jeu politique risque d’en être largement modifié. Il n’est pas exclu que nous assistions à un rapprochement entre les États-Unis, la Russie, l’Iran – et peut-être même Assad – auquel personne n’aurait pu croire il y a encore trois mois. N’importe quoi d’inattendu et de terrifiant peut naître de la situation actuelle dans cette région du monde. Le plus clair, en tout cas, est qu’en proie à une des persécutions les plus cruelles de tous les temps les chrétiens d’Irak sont menacés d’extinction. Avec Abraham, légende ou réalité, la Mésopotamie et l’Irak sont à la naissance du judaïsme – et donc du christianisme. Les communautés chrétiennes d’Irak sont parmi les plus anciennes de l’histoire. Elles sont sur le point d’être exterminées. Une question est souvent posée : que peut-on faire pour les chrétiens persécutés ? D’abord, ne pas les oublier. Il n’est pas question de réclamer un statut particulier pour les chrétiens où qu’ils soient. Mais il est tout aussi impossible d’accepter que les chrétiens d’Irak soient traités aujourd’hui comme ils le sont par l’État islamique en voie de constitution autour de Mossoul et peut-être, demain, de Bagdad. Une question est souvent posée: que peut-on faire pour les chrétiens persécutés? D’abord, ne pas les oublier. Prier pour eux si l’on est croyant. Agir en leur faveur par les voies politiques et diplomatiques. Les accueillir dans des pays où ils pourraient survivre. Leur témoigner de toutes les façons possibles une solidarité et un soutien. Faut-il que l’Europe soit faible et les Nations unies peu présentes pour avoir laissé se dérouler le fil des massacres annoncés! Le cardinal Barbarin, en se rendant aux environs de Mossoul en compagnie de deux prélats, n’a pas seulement apporté avec courage aux chrétiens d’Irak l’appui de l’Église de France. Il a sauvé l’honneur d’une Europe et d’un monde désespérément absents. Toutes les instances nationales et internationales ont le devoir de prendre les mesures nécessaires pour sauver ce qui peut encore être sauvé. Il est impossible de ne pas souligner aussi le mal que fait à l’islam un mouvement comme celui de l’État islamique d’Abou Bakr al-Baghdadi. L’islam est une grande et belle religion. Il faut la reconnaître, la respecter, l’honorer. Mais il faut aussi que les musulmans dénoncent eux-mêmes avec force les abominations du soi-disant État islamique. Nous dénonçons ici toutes les formes d’intolérance qui peuvent se présenter chez nous à l’égard de l’islam. Nous attendons des musulmans de France et d’ailleurs qu’ils dénoncent aussi les horreurs du califat de Mossoul et qu’ils le combattent activement. »

 

* Membre de l’Académie française

 




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