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Réforme orthographe : « on se fout de nous » (Jean d’Ormesson)

Réforme orthographe : « on  se fout de nous » (Jean d’Ormesson)

Comme d’autres, Jean d’Ormesson, membre de l’académie française s’interroge sur l’intérêt de la réforme de l’orthographe soutenue par le gouvernement. Jean d’Ormesson refuse « absolument de parler d’accent circonflexe et de virgule à un moment où les écoliers n’apprennent plus à lire et à écrire ». Selon lui, les débats sur l’orthographe devaient donc attendre. « . On peut effectivement se demander si cette réforme est très opportune. D’ Après le Monde « le constat d’une dégradation du niveau des élèves au cours des vingt dernières années est réel en se fondant  Une étude sur laquelle s’est appuyé le e. Elle repose sur une dictée, que son service statistique a proposée à des élèves de CM2 en 1987, puis en 2007. Il en ressort que le nombre d’erreurs a augmenté en moyenne de 10,7 à 14,7. La proportion d’élèves faisant plus de quinze fautes atteint 46 % en 2007, contre 26 % vingt ans plus tôt. Dans une précédente étude comparable, qui date de 2007, deux professeures en sciences du langage, Danièle Cogis et Danièle Manesse, tiraient les mêmes conclusions. Selon leur étude, les élèves de 2005 accusaient un retard d’environ deux niveaux scolaires par rapport à ceux de 1987. Autrement dit, un élève de 5e en 2005 faisait le même nombre d’erreurs qu’un élève de CM2 vingt ans plus tôt… ». Des comparaisons qui portent sur une vingtaine d’années mais il est vraisemblable que  l’écart serait encore beaucoup plus considérable s’il était possible de comparer les niveaux des élèves actuels avec ceux d’il y a 50 ou 70 ans. Faut-il rappeler qu’à l’époque cinq fautes été sanctionnée par un beau 0, on est loin évidemment des 15 ou 30 fautes actuelles. Du coup la tentation est grande de s’orienter progressivement vers une écriture à caractère phonétique.

Empêcher le massacre des chrétiens d’Irak ( D’Ormesson*)

Empêcher le massacre des chrétiens d’Irak ( D’Ormesson*)

 

« Il se passe dans ce monde, et souvent autour de nous, et parfois même chez nous, beaucoup de choses affreuses et tout à fait inacceptables. En Libye, en Syrie, au Mali, dans plusieurs pays d’Afrique, en Ukraine, hier dans les Balkans, dans le Caucase, au Tibet – aujourd’hui encore, peut-être? -, avant-hier au Cambodge ou au Rwanda, des abominations ont été commises. L’origine et le sommet du mal, nous les connaissons. Elles sont européennes: Hitler et son national-socialisme, Staline et son communisme, les uns et les autres si longtemps acclamés par des populations aveuglées et par de soi-disant élites devenues folles. Dans un coin névralgique du Moyen-Orient, au nord de l’Irak, entre la Syrie, la Turquie et l’Iran, surgit soudain comme la foudre un péril formidable et nouveau: l’État islamique - le Daech, en arabe – d’Abou Bakr al-Baghdadi, dit le calife Ibrahim, il y a encore quelques semaines tout à fait inconnu.Auprès de ce qui est en train de se développer autour du calife Ibrahim, al-Qaida apparaît comme une organisation largement dépassée en matière de terrorisme et de cruauté. Mossoul et ses champs de pétrole sont déjà tombés. Bagdad, au nom prestigieux, siège, il y a un peu plus de mille ans, d’une des civilisations les plus éblouissantes de l’histoire, est sur le point d’être emporté. Depuis la chute de Saddam Hussein, ou peut-être plutôt depuis sa prise de pouvoir, l’Irak n’en finit pas de poursuivre son chemin de croix. Sunnites et chiites se massacrent sauvagement. Auprès de ce qui est en train de se développer autour du calife Ibrahim et de son Daech, Al-Qaïda apparaît comme une organisation largement dépassée en matière de terrorisme et de cruauté. Les conséquences de l’ascension fulgurante de l’État islamique sont imprévisibles. Le jeu politique risque d’en être largement modifié. Il n’est pas exclu que nous assistions à un rapprochement entre les États-Unis, la Russie, l’Iran – et peut-être même Assad – auquel personne n’aurait pu croire il y a encore trois mois. N’importe quoi d’inattendu et de terrifiant peut naître de la situation actuelle dans cette région du monde. Le plus clair, en tout cas, est qu’en proie à une des persécutions les plus cruelles de tous les temps les chrétiens d’Irak sont menacés d’extinction. Avec Abraham, légende ou réalité, la Mésopotamie et l’Irak sont à la naissance du judaïsme – et donc du christianisme. Les communautés chrétiennes d’Irak sont parmi les plus anciennes de l’histoire. Elles sont sur le point d’être exterminées. Une question est souvent posée : que peut-on faire pour les chrétiens persécutés ? D’abord, ne pas les oublier. Il n’est pas question de réclamer un statut particulier pour les chrétiens où qu’ils soient. Mais il est tout aussi impossible d’accepter que les chrétiens d’Irak soient traités aujourd’hui comme ils le sont par l’État islamique en voie de constitution autour de Mossoul et peut-être, demain, de Bagdad. Une question est souvent posée: que peut-on faire pour les chrétiens persécutés? D’abord, ne pas les oublier. Prier pour eux si l’on est croyant. Agir en leur faveur par les voies politiques et diplomatiques. Les accueillir dans des pays où ils pourraient survivre. Leur témoigner de toutes les façons possibles une solidarité et un soutien. Faut-il que l’Europe soit faible et les Nations unies peu présentes pour avoir laissé se dérouler le fil des massacres annoncés! Le cardinal Barbarin, en se rendant aux environs de Mossoul en compagnie de deux prélats, n’a pas seulement apporté avec courage aux chrétiens d’Irak l’appui de l’Église de France. Il a sauvé l’honneur d’une Europe et d’un monde désespérément absents. Toutes les instances nationales et internationales ont le devoir de prendre les mesures nécessaires pour sauver ce qui peut encore être sauvé. Il est impossible de ne pas souligner aussi le mal que fait à l’islam un mouvement comme celui de l’État islamique d’Abou Bakr al-Baghdadi. L’islam est une grande et belle religion. Il faut la reconnaître, la respecter, l’honorer. Mais il faut aussi que les musulmans dénoncent eux-mêmes avec force les abominations du soi-disant État islamique. Nous dénonçons ici toutes les formes d’intolérance qui peuvent se présenter chez nous à l’égard de l’islam. Nous attendons des musulmans de France et d’ailleurs qu’ils dénoncent aussi les horreurs du califat de Mossoul et qu’ils le combattent activement. »

 

* Membre de l’Académie française

 




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