Archive pour le Tag 'Afrique'

Afrique: Investir dans l’humain

Afrique: Investir dans l’humain

Par Franck Kié est commissaire général du Cyber Africa Forum et associé Gérant de Ciberobs Consulting dans l’Opinion

La transformation numérique de l’Afrique est un véritable game changer pour le continent. A mesure que celui-ci se digitalise, nous assistons à un développement socio-économique fulgurant des pays africains.

Un article intéressant qui sort un peu de l’approche classique du codéveloppement réduit au financement des grosses infrastructures matérielles. La formation dans l’humain est un préalable sans doute à l’indispensable développement de l’Afrique NDLR

Selon un rapport publié en 2020 par Google et la Société Financière Internationale (SFI), l’économie numérique en Afrique a le potentiel de générer 180 milliards de dollars de revenus d’ici 2025 et 712 milliards de dollars d’ici 2050. En quelques années, les technologies du numérique se sont imposées comme de véritables piliers de développement de l’Afrique. Seul le numérique semble pouvoir permettre au continent de répondre aux Objectifs de Développement Durables (ODD) des Nations Unies, et ainsi de réduire la pauvreté et de favoriser l’inclusion sous toutes ses formes.

Une formation adaptée à ces nouveaux outils paraît indispensable pour permettre de profiter entièrement de toutes les potentialités qu’offre le numérique. C’est un enjeu d’autant plus urgent à adresser que la population devrait atteindre les 2,4 milliards d’habitants d’ici 2050, faisant de l’Afrique le continent de la jeunesse.

Plus de 30 millions de jeunes africains entreront chaque année sur le marché du travail et près de 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques selon la Société Financière Internationale. En 2017, les titulaires d’un diplôme en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) ne représentaient que 2 % de la population africaine totale selon une étude du World Economic Forum intitulée « The Future of Jobs and Skils in Africa. Preparing the Region for the Fourth Industrial Revolution ». Il est urgent pour l’ensemble des Etats de notre continent d’impulser des politiques d’enseignement supérieur à même de répondre à cette nouvelle économie numérique qui se déploie.

Déficit pédagogique. Nombreux sont les acteurs privés à proposer des initiatives et à se mobiliser pour faire face à ce déficit pédagogique, mais celles-ci sont loin d’être suffisantes. Nous avons besoin de l’implication et de l’engagement des pouvoirs publics pour consolider le tissu pédagogique qui se construit. Le Maroc a su le faire, en lançant sa plateforme nationale d’e-learning « Academia Ramqya » qui vise à renforcer les compétences et les connaissances de ses talents aux différents métiers du digital. Désormais, il en va de la responsabilité de tous les dirigeants africains de se doter de telles solutions.

L’appui aux start-up et à l’innovation s’impose également comme un enjeu majeur. En Tunisie, le gouvernement a développé un programme d’initiation à l’entrepreneuriat numérique. Pour permettre à toutes les populations de tirer le meilleur profit de cette révolution technologique, il est primordial de disposer, là encore, d’une formation adaptée à cette nouvelle réalité.

Au-delà de l’enjeu socio-économique, il s’agit aussi d’un enjeu de souveraineté. Alors que les cyberattaques sur le continent se multiplient et que nos données sont hébergées en grande majorité par des puissances étrangères, la sécurité nationale de chacun des pays du continent est en danger. Nous aurons besoin de data scientists, de data analystes et de développeurs, etc. Faisons en sorte qu’ils soient formés en Afrique afin qu’ils participent aux enjeux numériques de l’Afrique.

Notre jeunesse est un vivier de talents que nous ne pouvons plus ignorer. Il est plus que jamais urgent de lui offrir l’accompagnement permettant de déployer toutes les opportunités qu’offre cette transition numérique.

Franck Kié est commissaire général du Cyber Africa Forum et est associé Gérant de Ciberobs Consulting

Politique-Afrique et sentiment anti-français

Politique-Afrique et sentiment anti-français

Emmanuel Macron a annoncé, ce lundi, un changement d’approche dans la présence française sur le continent africain. Lova Rinel, chercheuse associée au think tank Fondation pour la recherche stratégique, analyse les enjeux de La nouvelle stratégie.(Dans le Figaro)

Une contribution assez superficielle qui témoigne bien du manque de connaissance concrète de la problématique de développement de l’Afrique. Une approche très politique , voire politicienne , et très peu économique et sociale pourtant la question centrale NDLR

Lova Rinel est chercheuse associée au think tank Fondation pour la recherche stratégique.

Ce mercredi 29 février, Emmanuel Macron s’envolera pour une tournée dans quatre pays d’Afrique centrale. Que peut-on en attendre ?
Lova RINEL. – Les enjeux ne sont pas du tout les mêmes dans ces quatre pays, on peut donc avoir des attentes différentes pour chacune des visites. Le Gabon, par exemple, est en pleine préparation des élections électorales, alors que le Congo, lui, est proche d’une guerre avec le Rwanda. Concernant , ce n’est pas un pays francophone, il est donc moins lié à notre histoire et nécessite une réflexion différente.

Ainsi, ce que l’on peut attendre du président Macron dépend des circonstances. Au Congo, on peut espérer un soutien diplomatique beaucoup plus assumé envers les Congolais dans le cadre du conflit sur les frontières avec le Rwanda. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, nous avons une obligation assez forte en termes de sécurité internationale. À l’opposé, au Gabon, on peut attendre du président qu’il soit beaucoup plus neutre en période électorale. Il doit éviter de se présenter comme un proche d’Ali Bongo. On peut également espérer qu’il s’engage sur le sommet sur les forets à Libreville. Emmanuel Macon doit, en effet, promouvoir une politique écologique, non seulement en France, mais aussi en Afrique, pour permettre à ce continent de suivre la marche en faveur de la lutte contre les changements climatiques.

Pour la République du Congo, la difficulté réside dans la distance à avoir avec le président Denis Sassou-Nguesso. Ce dernier est le président africain, encore en fonction, qui est resté le plus longtemps au pouvoir. Il est un symbole de dictature, et cristallise dans son mandat beaucoup d’agacement, de rancœur, d’interrogations. Ainsi, Emmanuel Macron ne peut pas s’afficher avec lui, et en même temps il ne peut pas l’ignorer lorsqu’il vient dans son pays. Ce qui va être assez difficile. Concernant l’Angola, ce qui est intéressant c’est que le pays n’est pas dans le narratif France-Afrique. On peut donc se demander quel discours va adopter Emmanuel Macron. Il faudrait qu’il garde le même ton que lors de son discours sur l’Afrique à l’Élysée le 27 février, où il a prôné des relations plus équilibrées.

Dans le cadre de sa tournée africaine, Emmanuel Macron a choisi de ne pas aller au Mali et au Burkina Faso. Faut-il y voir la volonté de rompre diplomatiquement avec ces pays ? Leur adresse-t-il un signe ?
Il s’agit avant tout d’une tournée en Afrique centrale, or le Mali et le Burkina Faso sont des pays d’Afrique de l’Ouest. Et quand bien même il aurait voulu se rendre dans ces pays, il aurait bien fallu que les autorités en place le veuillent. Il n’est pas impossible, aujourd’hui, que le Mali et le Burkina Faso refusent une visite d’Emmanuel Macron.

Selon Emmanuel Macron «la France devient un bouc émissaire idéal». Ne surestime-t-on pas les effets de la propagande russe ? Pourquoi l’image de la France s’est-elle autant dégradée en Afrique ?
La propagande russe est importante, mais il ne faut effectivement pas la surestimer. Cependant, c’est une erreur de croire que le sentiment anti-français repose uniquement sur la propagande russe. La Chine, la Turquie, et même les États-Unis et l’Allemagne peuvent avoir une part de responsabilité. On a tendance à l’oublier. La Chine tient, en Afrique, un discours proche de la Russie, mais fait moins de propagande. La Russie, elle, réalise un important travail pour répandre le sentiment anti-français. La Turquie, quant à elle, nous accuse plutôt d’islamophobie, et propage ces éléments de langage en Afrique. La communication turque en Afrique lors de l’assassinat de Samuel Paty était terrible, elle faisait de la France un pays d’islamophobes et de racistes. Pour les États-Unis et l’Allemagne c’est un peu différent, ils ne vont jamais s’en prendre à la démocratie française, mais vont essayer de s’immiscer dans nos politiques étrangères, sous prétexte qu’ils ne sont pas, eux,

Il ne faut pas que ces interventions militaires soient vues comme une survivance de la colonisation. Pour cela, il faut changer notre vocabulaire.

Mais les Français ont également leur part de responsabilité. Il faut bien admettre, d’une part, qu’Emmanuel Macron a fait des erreurs de verbiage ; et d’autre part que les Français dans ces pays africains, notamment les militaires à la retraite, ont eu des comportements tout à fait nocifs et coloniaux. Et on retrouve ce phénomène avant tout dans les anciennes colonies, c’est assez problématique. Ainsi, le comportement des Français a participé à l’accroissement du sentiment anti-français. Dans son discours, Emmanuel Macron a été très clair à ce sujet. Il a, en effet, affirmé que les Français en Afrique devaient changer leurs habitudes, car derrière leurs actes, c’est toute la France qui en assume la responsabilité.

Selon le président de la République, «Notre modèle (des relations France-Afrique) ne doit plus être les bases militaires telles qu’elles existent aujourd’hui. Demain, ce seront des bases écoles avec des effectifs français et africains». Une relation démilitarisée avec l’Afrique est-elle souhaitable ? Ce nouveau modèle est-il adéquat ?
Comme armée rime avec colonisation, on a tendance à se féliciter de cette démilitarisation. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a, sur le continent africain, des enjeux de sécurité internationale, qui réclament de la part de l’Occident un soutien. La question est de savoir quel équilibre doit adopter la France. Il ne faut pas que ces interventions militaires soient vues comme une survivance de la colonisation. Pour cela, il faut changer notre vocabulaire. Si on continue à parler de «pré-carré français» lorsque l’on assure la sécurité d’une zone dangereuse en Afrique, on ne sortira jamais de cette image coloniale. Un autre moyen de mettre fin à cette image, c’est de tuer les symboles de la colonisation, à savoir les bases militaires. Nous n’en avons, en tant que tel, que trois, si on ne compte pas celles qui concernent avant tout la sécurité dans l’Indo-Pacifique. Même les Africains qui soutiennent la France veulent mettre fin à ces bases militaires.

Afrique: Investir dans le capital humain

Afrique: Investir dans le capital humain

Par Franck Kié est commissaire général du Cyber Africa Forum et associé Gérant de Ciberobs Consulting dans l’Opinion

La transformation numérique de l’Afrique est un véritable game changer pour le continent. A mesure que celui-ci se digitalise, nous assistons à un développement socio-économique fulgurant des pays africains.

Selon un rapport publié en 2020 par Google et la Société Financière Internationale (SFI), l’économie numérique en Afrique a le potentiel de générer 180 milliards de dollars de revenus d’ici 2025 et 712 milliards de dollars d’ici 2050. En quelques années, les technologies du numérique se sont imposées comme de véritables piliers de développement de l’Afrique. Seul le numérique semble pouvoir permettre au continent de répondre aux Objectifs de Développement Durables (ODD) des Nations Unies, et ainsi de réduire la pauvreté et de favoriser l’inclusion sous toutes ses formes.

Une formation adaptée à ces nouveaux outils paraît indispensable pour permettre de profiter entièrement de toutes les potentialités qu’offre le numérique. C’est un enjeu d’autant plus urgent à adresser que la population devrait atteindre les 2,4 milliards d’habitants d’ici 2050, faisant de l’Afrique le continent de la jeunesse.

Plus de 30 millions de jeunes africains entreront chaque année sur le marché du travail et près de 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques selon la Société Financière Internationale. En 2017, les titulaires d’un diplôme en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) ne représentaient que 2 % de la population africaine totale selon une étude du World Economic Forum intitulée « The Future of Jobs and Skils in Africa. Preparing the Region for the Fourth Industrial Revolution ». Il est urgent pour l’ensemble des Etats de notre continent d’impulser des politiques d’enseignement supérieur à même de répondre à cette nouvelle économie numérique qui se déploie.

Déficit pédagogique. Nombreux sont les acteurs privés à proposer des initiatives et à se mobiliser pour faire face à ce déficit pédagogique, mais celles-ci sont loin d’être suffisantes. Nous avons besoin de l’implication et de l’engagement des pouvoirs publics pour consolider le tissu pédagogique qui se construit. Le Maroc a su le faire, en lançant sa plateforme nationale d’e-learning « Academia Ramqya » qui vise à renforcer les compétences et les connaissances de ses talents aux différents métiers du digital. Désormais, il en va de la responsabilité de tous les dirigeants africains de se doter de telles solutions.

L’appui aux start-up et à l’innovation s’impose également comme un enjeu majeur. En Tunisie, le gouvernement a développé un programme d’initiation à l’entrepreneuriat numérique. Pour permettre à toutes les populations de tirer le meilleur profit de cette révolution technologique, il est primordial de disposer, là encore, d’une formation adaptée à cette nouvelle réalité.

Au-delà de l’enjeu socio-économique, il s’agit aussi d’un enjeu de souveraineté. Alors que les cyberattaques sur le continent se multiplient et que nos données sont hébergées en grande majorité par des puissances étrangères, la sécurité nationale de chacun des pays du continent est en danger. Nous aurons besoin de data scientists, de data analystes et de développeurs, etc. Faisons en sorte qu’ils soient formés en Afrique afin qu’ils participent aux enjeux numériques de l’Afrique.

Notre jeunesse est un vivier de talents que nous ne pouvons plus ignorer. Il est plus que jamais urgent de lui offrir l’accompagnement permettant de déployer toutes les opportunités qu’offre cette transition numérique.

Franck Kié est commissaire général du Cyber Africa Forum et est associé Gérant de Ciberobs Consulting

Afrique : Pour une autonomie alimentaire ?

Afrique : Pour une autonomie alimentaire ?
par Benoit Faivre-Dupaigre

Chargé de recherche, département Diagnostics économiques et politiques publiques, Agence française de développement (AFD)

Inflation, conflits, changement climatique… Pour toutes ces raisons, l’insécurité alimentaire en Afrique refait l’actualité : début janvier 2023, l’ONU alertait notamment sur la hausse de l’insécurité alimentaire « grave » au Sahel.

Depuis trente ans, c’est la pauvreté, plus que le déficit de production, qui est mise en exergue comme cause profonde de l’insécurité alimentaire. Mais avec une population africaine qui pourrait presque doubler d’ici 2050, la question de l’offre, et donc de la production locale d’aliments, redevient une priorité.

La définition de l’insécurité alimentaire a évolué au cours des dernières décennies pour mieux prendre en compte ses manifestations et ses causes immédiates.

La sous-alimentation, indicateur le plus marquant de l’insécurité alimentaire, est caractérisée par un accès moyen déficient à une alimentation saine, nutritive et suffisante. Elle touchait 278 millions d’Africains en 2021, soit un tiers des personnes concernées dans le monde. L’Asie en représente actuellement la moitié ; mais en 2030, la sous-alimentation devrait concerner autant d’Africains que d’Asiatiques.

En complément, des indicateurs d’insécurité alimentaire modérée et grave ont été établis à partir d’enquêtes de ménages afin de déceler des périodes de restriction ou de privation de nourriture allant jusqu’à mettre en péril la santé des personnes. L’insécurité modérée se manifeste par des repas sautés ou des quantités ingérées réduites, alors que l’insécurité grave se traduit par des journées entières sans manger.
L’Afrique est la région du monde où non seulement la prévalence de l’insécurité alimentaire globale est la plus élevée (58 % de la population craint de ne pas pouvoir, ou ne peut pas, se nourrir tous les jours), mais aussi celle où la part de personnes en situation d’insécurité grave est la plus forte.

Au total, 322 millions d’Africains sont touchés par l’insécurité alimentaire grave et 473 millions supplémentaires par des formes modérées, pour une population de plus de 1,2 milliard de personnes sur le continent. Sans oublier que l’Afrique concentre sept des huit pays où plus de 80 % des habitants sont en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave.

La principale cause de la sous-alimentation est, en Afrique comme dans le reste du monde, la pauvreté. Les ménages pauvres qui achètent leur nourriture, notamment dans les villes, doivent y faire face à un coût de l’alimentation particulièrement élevé.
L’alimentation saine en Afrique, qui coûte 3,46 dollars par personne et par jour, était en moyenne plus chère qu’en Amérique du Nord et en Europe, où la dépense moyenne équivalait à 3,19 dollars en 2020. Parallèlement, la population rurale, encore majoritaire en Afrique, dispose de peu de moyens (terres, eau, intrants) lui permettant de produire suffisamment de nourriture jusqu’à la récolte suivante.

Logiquement, donc, c’est grâce à la forte croissance économique enregistrée lors de la décennie avant 2015 que la sécurité alimentaire avait pu s’améliorer. Elle s’est accompagnée, dans certains cas, d’une nette amélioration des indicateurs de malnutrition, notamment en ce qui concerne le retard de croissance des enfants de moins de 5 ans ou l’émaciation des enfants. Ces progrès sont à mettre au crédit de politiques plus performantes de ciblage des familles vulnérables et des femmes allaitantes.
Une dépendance alimentaire généralement modeste

L’idée que l’insécurité alimentaire en Afrique est liée aux difficultés d’accès aux denrées (faute de revenus suffisants) plus qu’au manque de disponibilité de la nourriture est bien ancrée.

Cependant, une autre fragilité entre dans l’équation : la dépendance alimentaire, c’est-à-dire la proportion des biens alimentaires importés par rapport à l’ensemble de ceux consommés. Globalement, elle reste modeste, puisque la part de l’approvisionnement alimentaire national issu des importations n’est que de 16 % en moyenne sur le continent (contre 13 % à l’échelle mondiale). Mais ces chiffres cachent des inégalités au sein du continent. Ainsi, dans la moitié des pays, la dépendance aux importations céréalières est supérieure à 40 % (30 % en moyenne). Cette dépendance est encore plus marquée dans des pays comme l’Algérie, le Congo, le Gabon, le Botswana et le Lesotho, qui sont dépendants des importations céréalières à plus de 70 % (à l’inverse, d’autres, comme ceux du Sahel, ont une dépendance inférieure à 10 %).

Or, l’analyse sur de larges données montre que plus un pays est dépendant de l’extérieur pour son alimentation, plus les indicateurs d’insécurité alimentaire sont sensibles aux dégradations macroéconomiques liées aux échanges internationaux. Cela place ces pays dans une situation de vulnérabilité en cas de choc économique, notamment sur les marchés internationaux et intra-africains, comme ce fut le cas en 2022 avec la guerre russo-ukrainienne.

Dès lors, les perspectives de croissance démographique de l’Afrique et donc d’une hausse de la demande en nourriture couplées aux conséquences du changement climatique sur son agriculture, remettent la question de l’offre et de l’autonomie alimentaire des Africains au premier plan.

D’ici à 2050, 60 % de l’augmentation de la population mondiale se produira en Afrique, et ce continent sera le seul dont la population rurale aura continué à croître (+ 35 %). L’Afrique devra satisfaire une demande alimentaire qui sera supérieure de plus de 160 % à ce qu’elle est aujourd’hui.

La recherche de l’autonomie alimentaire est donc essentielle à la sécurité alimentaire de l’Afrique comme stratégie de réduction de la dépendance externe, de création de richesse en direction des ruraux pauvres – les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire – et de création d’emplois (nécessaire à court terme, notamment dans les campagnes).

La croissance de la production alimentaire est indispensable, mais avec une contrainte : si l’on veut éviter l’expansion des cultures sur de nouvelles terres, notamment au détriment des forêts, cette croissance doit être atteinte en privilégiant la hausse des rendements. Cela revient à s’éloigner de la trajectoire suivie depuis les indépendances, largement fondée sur l’extension des surfaces cultivées.
La marge de manœuvre est étroite, puisque différents scénarios réalistes projettent pour l’Afrique des besoins en surfaces supplémentaires allant d’une centaine jusqu’à plus de 500 millions d’hectares – et ce, avec des hypothèses souvent modestes de changement climatique et de son impact sur les rendements.

Si l’on devait se limiter à cultiver les surfaces actuellement cultivées (hors herbages), on devrait multiplier par huit les importations alimentaires en Afrique subsaharienne. D’autres études montrent que pour maintenir le niveau d’autosuffisance, il faudrait non seulement combler le fossé de rendement entre l’existant et le potentiel, mais aussi multiplier le nombre de récoltes sur une même surface, ce qui impose d’irriguer beaucoup plus largement.

Un compromis reste à trouver, mais la hausse des rendements demeure incontournable. Dans cette logique, le soutien à l’agriculture par l’amélioration de la productivité de la terre aurait une triple vertu : limiter l’impact environnemental de cette croissance, lutter contre la dépendance aux marchés internationaux, mais aussi lutter contre la pauvreté et donc améliorer la sécurité alimentaire. Soutenir l’agriculture en Afrique serait deux fois plus efficace que de mettre en œuvre des politiques visant à augmenter la productivité dans le secteur industriel pour lutter contre la pauvreté.

La relance de l’offre agricole – qui bénéficierait aux agriculteurs, qui sont aussi les plus pauvres – et la recherche de plus d’indépendance alimentaire redeviendront donc des sujets prioritaires dans les années à venir.
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Cet article a été co-écrit avec Bio Goura Soulé (Institut de recherches et d’applications des méthodes de développement/Cédéao). Pour une analyse plus détaillée de ces questions, lire L’Économie africaine 2023, paru aux éditions La Découverte en ja

Co-dévelppement et Afrique : aider ou partir

Co-dévelppement et Afrique : aider ou partir

Macon découvre sans doute mais peut-être un peu tard l’endormissement économique de la France vis-à-vis de l’Afrique. De ce point de vue, il souhaite maintenant un« réveil collectif ». Il serait temps en effet dans le domaine du business ce sont surtout les Chinois qui très discrètement ont pris la place notamment pour s’approprier les richesses minières et agricoles. Sur le plan politique, c’est en particulier la Russie qui pousse ses pions partout où la démocratie est en position de faiblesse. Grâce à l’intermédiation criminelle de Wagner, il est facile de faire monter la tension de quelques centaines de manifestants au service d’une mafia locale qui peut ensuite amplifier la corruption à son profit tout en bénéficiant du bouclier militaire antidémocratique de la Russie.

Cependant les responsabilités de la France sont également grandes car le codéveloppement n’a jamais connu un niveau à la hauteur de l’enjeu. Certes quelques entreprises, en générale très grandes interviennent en Afrique mais ce continent a surtout besoin de la constitution d’un tissu de PME pratiquement absent. C’est donc le grand vide entre très grandes entreprises surtout étrangères et le secteur informel.

La problématique n’est pas seulement militaire, elle est aussi sociale et économique dans un continent où la plupart des habitants ont des revenus en dessous du seuil de pauvreté. Certes l’Afrique a besoin d’investissements, d’aides techniques et technologiques mais aussi tout autant d’une régulation des marchés pour assurer la stabilité. Enfin d’un transfert de compétences techniques mais aussi en matière de gestion. Trop de petites entreprises meurent rapidement faute de rigueur dans ce domaine. On voit donc qu’un changement de posture de la France ( en lien avec l’Europe ) implique un changement de paradigme prenant en compte les dimensions militaires mais surtout économiques, technologiques et organisationnelles.

Moins de présence militaire, plus de coopération économique. Ainsi pourrait-on résumer à grands traits la stratégie africaine de la France esquissée ce lundi par Emmanuel Macron. Très attendu sur la question du déploiement des soldats français en Afrique, le chef des Armées a confirmé qu’aucune des grandes bases françaises à Libreville, Dakar, Djibouti ou Abidjan ne serait fermée.

Néanmoins, les effectifs militaires français doivent y être réduits et les installations pourraient être reconverties en académies militaires, directement gérées par les pays hôtes. En rupture affichée avec la « Françafrique », dont il dit n’avoir aucune « nostalgie », le Président désire que les relations franco-africaines ne soient plus régies par les seuls enjeux de sécurité.

selon Emmanuel Macron : « la logique de rente » qui prévaut dans la tête des dirigeants économiques français vis-à-vis du continent et « les travaux de moindre qualité » qu’ils livrent sur place. A l’écouter, les entreprises tricolores ne sont pas suffisamment « prêtes à se battre » pour décrocher des contrats, lors de ces déplacements, a-t-il affirmé, déplorant que certains groupes français envoient lors de rencontres officielles leur « N-10 face à des chefs d’Etat africains » aux côtés des délégations élyséennes.

Son message fait écho à celui délivré à Yaoundé lors d’une tournée au Cameroun en juillet dernier. Dans ce pays où les entreprises françaises ne représentent par exemple plus que 10% de l’économie camerounaise contre 40% dans les années 1990, il y avait admis que les groupes français étaient « bousculés, et parfois peut-être (…) endormis. En nous disant, c’est notre pré carré, c’est « chez nous ». Beaucoup d’entreprises raisonnaient comme ça. La concurrence est arrivée et a bousculé les positions acquises ».
« Il faut un réveil collectif »

« Je ne défendrai plus ces entreprises. Il faut un réveil collectif. On doit y aller et se battre », a-t-il clamé ce lundi, insistant sur les atouts dont jouit la France sur le marché africain. « La France est forte des ses diasporas, de ses réseaux d’entrepreneurs. Notre intérêt, c’est de positionner l’Europe comme partenaire de référence », a insisté Emmanuel Macron dans son propos, exhortant les patrons français à contribuer à la co-industrialisation du continent.

Plus concrètement, l’Agence française de développement (AFD) compte lancer une deuxième édition de son programme de financement de l’entrepreneuriat africain « Choose Africa », déclinaison africaine dotée de trois milliards d’euros de financement du projet « Choose France ». Un premier pas pour concurrencer les prêts massifs de la Chine aux gouvernements africains en difficulté, désignés par Emmanuel Macron comme de la « prédation financière ». Pour le chef de l’Etat, il faut passer d’une logique « d’aide » à une logique « d’investissement. »

Afrique et sentiment anti-français

Afrique et sentiment anti-français

Emmanuel Macron a annoncé, ce lundi, un changement d’approche dans la présence française sur le continent africain. Lova Rinel, chercheuse associée au think tank Fondation pour la recherche stratégique, analyse les enjeux de La nouvelle stratégie.(Dans le Figaro)

Une contribution assez superficielle qui témoigne bien du manque de connaissance concrète de la problématique de développement de l’Afrique. Une approche très politique voire politicienne et très peu économique et sociale, pourtant la question centrale NDLR

Lova Rinel est chercheuse associée au think tank Fondation pour la recherche stratégique.

Ce mercredi 29 février, Emmanuel Macron s’envolera pour une tournée dans quatre pays d’Afrique centrale. Que peut-on en attendre ?
Lova RINEL. – Les enjeux ne sont pas du tout les mêmes dans ces quatre pays, on peut donc avoir des attentes différentes pour chacune des visites. Le Gabon, par exemple, est en pleine préparation des élections électorales, alors que le Congo, lui, est proche d’une guerre avec le Rwanda. Concernant , ce n’est pas un pays francophone, il est donc moins lié à notre histoire et nécessite une réflexion différente.

Ainsi, ce que l’on peut attendre du président Macron dépend des circonstances. Au Congo, on peut espérer un soutien diplomatique beaucoup plus assumé envers les Congolais dans le cadre du conflit sur les frontières avec le Rwanda. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, nous avons une obligation assez forte en termes de sécurité internationale. À l’opposé, au Gabon, on peut attendre du président qu’il soit beaucoup plus neutre en période électorale. Il doit éviter de se présenter comme un proche d’Ali Bongo. On peut également espérer qu’il s’engage sur le sommet sur les forets à Libreville. Emmanuel Macon doit, en effet, promouvoir une politique écologique, non seulement en France, mais aussi en Afrique, pour permettre à ce continent de suivre la marche en faveur de la lutte contre les changements climatiques.

Pour la République du Congo, la difficulté réside dans la distance à avoir avec le président Denis Sassou-Nguesso. Ce dernier est le président africain, encore en fonction, qui est resté le plus longtemps au pouvoir. Il est un symbole de dictature, et cristallise dans son mandat beaucoup d’agacement, de rancœur, d’interrogations. Ainsi, Emmanuel Macron ne peut pas s’afficher avec lui, et en même temps il ne peut pas l’ignorer lorsqu’il vient dans son pays. Ce qui va être assez difficile. Concernant l’Angola, ce qui est intéressant c’est que le pays n’est pas dans le narratif France-Afrique. On peut donc se demander quel discours va adopter Emmanuel Macron. Il faudrait qu’il garde le même ton que lors de son discours sur l’Afrique à l’Élysée le 27 février, où il a prôné des relations plus équilibrées.

Dans le cadre de sa tournée africaine, Emmanuel Macron a choisi de ne pas aller au Mali et au Burkina Faso. Faut-il y voir la volonté de rompre diplomatiquement avec ces pays ? Leur adresse-t-il un signe ?
Il s’agit avant tout d’une tournée en Afrique centrale, or le Mali et le Burkina Faso sont des pays d’Afrique de l’Ouest. Et quand bien même il aurait voulu se rendre dans ces pays, il aurait bien fallu que les autorités en place le veuillent. Il n’est pas impossible, aujourd’hui, que le Mali et le Burkina Faso refusent une visite d’Emmanuel Macron.

Selon Emmanuel Macron «la France devient un bouc émissaire idéal». Ne surestime-t-on pas les effets de la propagande russe ? Pourquoi l’image de la France s’est-elle autant dégradée en Afrique ?
La propagande russe est importante, mais il ne faut effectivement pas la surestimer. Cependant, c’est une erreur de croire que le sentiment anti-français repose uniquement sur la propagande russe. La Chine, la Turquie, et même les États-Unis et l’Allemagne peuvent avoir une part de responsabilité. On a tendance à l’oublier. La Chine tient, en Afrique, un discours proche de la Russie, mais fait moins de propagande. La Russie, elle, réalise un important travail pour répandre le sentiment anti-français. La Turquie, quant à elle, nous accuse plutôt d’islamophobie, et propage ces éléments de langage en Afrique. La communication turque en Afrique lors de l’assassinat de Samuel Paty était terrible, elle faisait de la France un pays d’islamophobes et de racistes. Pour les États-Unis et l’Allemagne c’est un peu différent, ils ne vont jamais s’en prendre à la démocratie française, mais vont essayer de s’immiscer dans nos politiques étrangères, sous prétexte qu’ils ne sont pas, eux,

Il ne faut pas que ces interventions militaires soient vues comme une survivance de la colonisation. Pour cela, il faut changer notre vocabulaire.

Mais les Français ont également leur part de responsabilité. Il faut bien admettre, d’une part, qu’Emmanuel Macron a fait des erreurs de verbiage ; et d’autre part que les Français dans ces pays africains, notamment les militaires à la retraite, ont eu des comportements tout à fait nocifs et coloniaux. Et on retrouve ce phénomène avant tout dans les anciennes colonies, c’est assez problématique. Ainsi, le comportement des Français a participé à l’accroissement du sentiment anti-français. Dans son discours, Emmanuel Macron a été très clair à ce sujet. Il a, en effet, affirmé que les Français en Afrique devaient changer leurs habitudes, car derrière leurs actes, c’est toute la France qui en assume la responsabilité.

Selon le président de la République, «Notre modèle (des relations France-Afrique) ne doit plus être les bases militaires telles qu’elles existent aujourd’hui. Demain, ce seront des bases écoles avec des effectifs français et africains». Une relation démilitarisée avec l’Afrique est-elle souhaitable ? Ce nouveau modèle est-il adéquat ?
Comme armée rime avec colonisation, on a tendance à se féliciter de cette démilitarisation. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a, sur le continent africain, des enjeux de sécurité internationale, qui réclament de la part de l’Occident un soutien. La question est de savoir quel équilibre doit adopter la France. Il ne faut pas que ces interventions militaires soient vues comme une survivance de la colonisation. Pour cela, il faut changer notre vocabulaire. Si on continue à parler de «pré-carré français» lorsque l’on assure la sécurité d’une zone dangereuse en Afrique, on ne sortira jamais de cette image coloniale. Un autre moyen de mettre fin à cette image, c’est de tuer les symboles de la colonisation, à savoir les bases militaires. Nous n’en avons, en tant que tel, que trois, si on ne compte pas celles qui concernent avant tout la sécurité dans l’Indo-Pacifique. Même les Africains qui soutiennent la France veulent mettre fin à ces bases militaires.

Afrique : Macron enfin pour un réveil économique de la France !


Afrique : Macron enfin pour un réveil économique de la France

Macon découvre sans doute mais peut-être un peu tard l’endormissement économique de la France vis-à-vis de l’Afrique. De ce point de vue, il souhaite maintenant un« réveil collectif ». Il serait temps en effet dans le domaine du business ce sont surtout les Chinois qui très discrètement ont pris la place notamment pour s’approprier les richesses minières et agricoles. Sur le plan politique, c’est en particulier la Russie qui pousse ses pions partout où la démocratie est en position de faiblesse. Grâce à l’intermédiation criminelle de Wagner, il est facile de faire monter la tension de quelques centaines de manifestants au service d’une mafia locale qui peut ensuite amplifier la corruption à son profit tout en bénéficiant du bouclier militaire antidémocratique de la Russie.

Cependant les responsabilités de la France sont également grandes car le codéveloppement n’a jamais connu un niveau à la hauteur de l’enjeu. Certes quelques entreprises, en générale très grandes interviennent en Afrique mais ce continent a surtout besoin de la constitution d’un tissu de PME pratiquement absent. C’est donc le grand vide entre très grandes entreprises surtout étrangères et le secteur informel.

La problématique n’est pas seulement militaire, elle est aussi sociale et économique dans un continent où la plupart des habitants ont des revenus en dessous du seuil de pauvreté. Certes l’Afrique a besoin d’investissements, d’aides techniques et technologiques mais aussi tout autant d’une régulation des marchés pour assurer la stabilité. Enfin d’un transfert de compétences techniques mais aussi en matière de gestion. Trop de petites entreprises meurent rapidement faute de rigueur dans ce domaine. On voit donc qu’un changement de posture de la France ( en lien avec l’Europe ) implique un changement de paradigme prenant en compte les dimensions militaires mais surtout économiques, technologiques et organisationnelles.

Moins de présence militaire, plus de coopération économique. Ainsi pourrait-on résumer à grands traits la stratégie africaine de la France esquissée ce lundi par Emmanuel Macron. Très attendu sur la question du déploiement des soldats français en Afrique, le chef des Armées a confirmé qu’aucune des grandes bases françaises à Libreville, Dakar, Djibouti ou Abidjan ne serait fermée.

Néanmoins, les effectifs militaires français doivent y être réduits et les installations pourraient être reconverties en académies militaires, directement gérées par les pays hôtes. En rupture affichée avec la « Françafrique », dont il dit n’avoir aucune « nostalgie », le Président désire que les relations franco-africaines ne soient plus régies par les seuls enjeux de sécurité.

selon Emmanuel Macron : « la logique de rente » qui prévaut dans la tête des dirigeants économiques français vis-à-vis du continent et « les travaux de moindre qualité » qu’ils livrent sur place. A l’écouter, les entreprises tricolores ne sont pas suffisamment « prêtes à se battre » pour décrocher des contrats, lors de ces déplacements, a-t-il affirmé, déplorant que certains groupes français envoient lors de rencontres officielles leur « N-10 face à des chefs d’Etat africains » aux côtés des délégations élyséennes.

Son message fait écho à celui délivré à Yaoundé lors d’une tournée au Cameroun en juillet dernier. Dans ce pays où les entreprises françaises ne représentent par exemple plus que 10% de l’économie camerounaise contre 40% dans les années 1990, il y avait admis que les groupes français étaient « bousculés, et parfois peut-être (…) endormis. En nous disant, c’est notre pré carré, c’est « chez nous ». Beaucoup d’entreprises raisonnaient comme ça. La concurrence est arrivée et a bousculé les positions acquises ».
« Il faut un réveil collectif »

« Je ne défendrai plus ces entreprises. Il faut un réveil collectif. On doit y aller et se battre », a-t-il clamé ce lundi, insistant sur les atouts dont jouit la France sur le marché africain. « La France est forte des ses diasporas, de ses réseaux d’entrepreneurs. Notre intérêt, c’est de positionner l’Europe comme partenaire de référence », a insisté Emmanuel Macron dans son propos, exhortant les patrons français à contribuer à la co-industrialisation du continent.

Plus concrètement, l’Agence française de développement (AFD) compte lancer une deuxième édition de son programme de financement de l’entrepreneuriat africain « Choose Africa », déclinaison africaine dotée de trois milliards d’euros de financement du projet « Choose France ». Un premier pas pour concurrencer les prêts massifs de la Chine aux gouvernements africains en difficulté, désignés par Emmanuel Macron comme de la « prédation financière ». Pour le chef de l’Etat, il faut passer d’une logique « d’aide » à une logique « d’investissement. »

Pas de fermetures de nouvelles bases militaires en Afrique

Pas de fermetures de nouvelles bases militaires en Afrique

Lee chef de l’Etat n’annoncera aucune fermeture et pour cause la France a déjà été pratiquement chassée du Mali, du Burkina Faso et de Centrafrique grâce aux manœuvre politique de d’apprentis dictateurs locaux souvent soutenus par le groupe Wagner.

Toutefois, le dispositif sera « réarticulé » avec une diminution des effectifs. Paris souhaite rendre sa présence militaire « moins visible » et l’inscrire dans un cadre de « coopération » avec les Etats concernés, grâce à des « partenariats militaires opérationnels ». L’idée n’a rien de nouveau : elle n’est qu’une version, remise au goût du jour, du concept Recamp (Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix) datant de 1997.

La France possède quatre bases permanentes en Afrique, plus quelques autres. Il s’agit de Dakar (Sénégal), Abidjan (Côte d’Ivoire), Libreville (Gabon) et Djibouti. Cette dernière, qui relève de la zone indo-pacifique, n’est pas concernée et pourrait même être renforcée dans ses moyens aériens. A ces bases traditionnelles, s’en ajoutent d’autres, au Tchad (N’Djamena) et au Niger (Niamey). Le Niger est désormais le principal point d’appui français dans la zone du Sahel, depuis que l’armée française a été expulsée du Mali, comme le sont les forces spéciales du Burkina Faso. En décembre dernier, l’armée française avait déjà dû plier bagage de Bangui (Centrafrique). Une réarticulation pas franchement volontaire.

Le groupe criminel russe Wagner enfin dénoncé en Afrique

Le groupe criminel russe Wagner enfin dénoncé en Afrique

Il est clair que le groupe Wagner constitue une organisation militaire de mercenaires destinés aussi à déstabiliser les pays pauvres pour s’approprier les richesses locales et conforter les régimes dictatoriaux.

Le groupe Wagner sert en fait de garde nationale pour protéger la clique des dictateurs et leur entourage de toute menace démocratique afin de continuer en toute tranquillité leur activité principale de corruption. En échange le groupe Wagner peut exploiter comme il l’entend les ressources locales.

Les différentes enquêtes ont démontré exactement le rôle de Wagner. Une organisation économique internationale, une institution paramilitaire au service de Poutine et une extraordinaire entreprise d’intoxication dans le monde entier pour discréditer les pays occidentaux.

L’Union européenne a donc annoncé samedi de nouvelles sanctions contre le groupe paramilitaire russe Wagner pour ses « violations des droits humains » en Afrique, visant notamment son chef au Mali et plusieurs de ses hauts responsables en Centrafrique. Onze personnes – 9 en Afrique et 2 en Ukraine – et sept entités liées au groupe ont été ajoutées à la liste du bloc européen imposant des gels d’avoirs et des interdictions de voyager. Le groupe Wagner lui-même – qui combat activement avec l’armée russe en Ukraine – avait déjà été sanctionné en 2021 par l’UE.
Ces nouvelles sanctions ont été décidées « au vu de la dimension internationale et de la gravité des activités du groupe, ainsi que de son impact déstabilisateur sur les pays où il est actif », a écrit le Conseil européen dans un communiqué.

Wagner, groupe paramilitaire fondé en 2014, est considéré par les Etats-Unis comme une organisation terroriste internationale. Les Etats-Unis qui essayent depuis plusieurs années de contrecarrer l’influence russe en Afrique accusent le groupe Wagner de « commettre des violations des droits humains et d’extorquer les ressources naturelles en Afrique ».
Le groupe s’est imposé comme un acteur majeur du conflit en Ukraine et ses mercenaires ont également été aperçus en Syrie ou en Libye. Lors d’une mise à jour samedi, deux nouveaux membres de Wagner ont été inscrits sous le régime de sanctions de l’UE punissant la Russie pour sa guerre en Ukraine. Ces deux paramilitaires sont des commandants de Wagner qui seraient impliqués dans la conquête russe en janvier de la ville ukrainienne de Soledar.

Afrique : De la démocratie à la dictature militaire soutenue par les Russes !

Afrique : De la démocratie à la dictature militaire soutenue par les Russes !


L’Afrique est actuellement travaillée par le retour à la dictature qui permet aux militaires de reprendre le pouvoir et en même temps de mettre la main sur les richesses nationales. Un modèle soutenu souvent par les Russes qui ainsi peuvent déstabiliser une région très fragile sur le plan politique, économique et social tout en s’appropriant aussi les ressources potentielles. La démocratie pourrait être confisquée pendant longtemps avec les méthodes russes qui vont également aliéner les populations et accentuer la pauvreté ( comme en Russie). Cinq pays d’Afrique ont dernièrement connu des putschs militaires couronnés de succès. Dans aucun d’entre eux, le retour à l’ordre constituionnel n’est garanti, loin de là. Par Thierry Vircoulon, Université Paris Cité

Depuis 2020, une étonnante épidémie de putschs (cinq en deux ans) a frappé la zone comprise entre les 10e et le 20e parallèles nord, qui va du Soudan à la Guinée. De Khartoum à Conakry, des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2022 et entendent y rester. Niger mis à part, cette bande est ainsi devenue la « bande des juntes ».

Analyse d’une tendance qui, malgré les promesses des putschistes, n’annonce nullement l’avènement – ou la restauration – de la démocratie dans les pays concernés.
Putschs de guerre, putschs de paix et putsch consenti
Commençons par un bref rappel des événements.

• Au Mali, le 18 août 2020, le colonel Assimi Goïta a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013. En mai 2021, le colonel Assimi Goïta a démis et remplacé le président de la transition, Bah N’Daw.
• Au Tchad, le 21 avril 2021, le général Mahamat Déby a succédé avec l’appui d’un Conseil militaire de transition (CMT) à son père tué en pleine opération militaire.
• En Guinée, le 5 septembre 2021, le colonel Doumbouya a renversé le président Alpha Condé réélu depuis 2010.
• Au Soudan, le 25 octobre 2021, le général Abdel Fatah al-Burhane a fait un putsch au sein de la transition ouverte par la chute du régime d’el-Béchir en 2019 en mettant fin au gouvernement civilo-militaire et en arrêtant le premier ministre Hamdok, en poste depuis 2019.
• Au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, le colonel Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré élu depuis 2015. En octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a démis et remplacé le lieutenant-colonel Damiba.

Bien que tous ces pays aient une longue histoire de pouvoirs militaires, il faut distinguer, dans cette succession de coups de force, les « putschs de guerre », les « putschs de paix » et le putsch consenti tchadien. Les premiers (Mali et Burkina Faso) sont motivés par la défaite progressive face aux groupes djihadistes et le mécontentement consécutif des militaires vis-à-vis du pouvoir civil.
Les noms que se sont donnés les putschistes au Burkina Faso (Comité national pour le salut du peuple, CNSP) et au Mali (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, MPSR) illustrent leur motivation : prendre les rênes de la guerre pour sauver le pays face à ses ennemis.

Parmi ces cinq coups d’État, le Tchad est un cas particulier car il peut être qualifié de putsch consenti. En effet, il n’y a pas eu de renversement du pouvoir, mais une succession familiale anticonstitutionnelle dans laquelle l’oligarchie militaire a joué un rôle-clé.

Après le décès inattendu du président Déby, le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi a renoncé à être président par intérim comme le prévoyait la Constitution, au profit d’un des fils de Déby et d’un groupe de généraux (Conseil militaire de transition, CMT). Dans la mesure où les protestations ont été minoritaires et vite réprimées, la succession militaro-dynastique a été consentie par la majorité de la classe politique, y compris des figures historiques de l’opposition.

Quant aux « putschistes de paix » (Guinée, Soudan), ils ont – de même qu’au Tchad – pris le pouvoir pour préserver des intérêts, avant tout ceux de l’armée. Au Soudan, la transition prenait une direction dangereuse pour l’oligarchie militaire, le comité de démantèlement du régime d’Omar el-Béchir commençant à s’intéresser de près à son empire économique. Le putsch a donc mis un coup d’arrêt à la « débachirisation » du pays et s’est traduit par le retour aux affaires de plusieurs fidèles d’el-Béchir.

Au Tchad, le demi-putsch visait la conservation du pouvoir par le groupe militaro-clanique qui soutenait Idriss Déby. En Guinée, si le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a justifié son putsch par la nécessité de « fonder une nation et de bâtir un État », il représente aussi et surtout des intérêts particuliers à l’intérieur des forces de sécurité. Dans ces trois pays, des mesures salariales en faveur des forces de sécurité ont d’ailleurs rapidement été ordonnées par les nouveaux dirigeants.

Ces juntes ne sont pas uniformes. En revanche, elles ont toutes la même stratégie pour résister à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, qui est une demande à la fois interne (partis politiques, organisations de la société civile) et externe (Cédéao, Union africaine, UE, ONU, etc.).

Les juntes font des concessions cosmétiques et gagnent du temps en retardant l’application du schéma habituel de retour à l’ordre constitutionnel. Élaboré au fil des nombreuses transitions en Afrique (Tchad 1993-1997, République démocratique du Congo 2003-2006, Centrafrique 2014-2016, etc.), ce schéma prévoit l’inéligibilité des dirigeants des gouvernements de transition et trois étapes politiques :
• Un dialogue national. Il permet généralement de créer un consensus sur les principes de la future Constitution et de l’organisation des élections.
• Une nouvelle Constitution. Elle est généralement validée par un référendum.
• Des élections présidentielle et législatives. La mise en place d’un gouvernement et d’un Parlement élus au suffrage universel clôture la transition.
Pour l’heure, seules les autorités maliennes, tchadiennes et guinéennes ont franchi la première étape. Encore ont-elles mis un an pour organiser un dialogue national qui a été en partie boycotté et qui a abouti, au Tchad, à une répression violente.

Au Soudan, la tentative d’organiser un dialogue entre militaires et civils a échoué au printemps 2022 pour réussir en décembre. Dans tous les pays, les putschistes ont refusé l’idée d’une transition courte (entre six et dix-huit mois selon les pays) voulue par la Cédéao et l’UA. La perspective d’élections en 2022 s’est donc rapidement éloignée et, après de longues négociations, les pouvoirs putschistes ont fini par accepter une transition en deux ans.

Théoriquement, toutes ces transitions militaires devraient donc s’achever par des élections en 2024. Si cette date est respectée, seul le Burkina Faso aura connu une transition de deux ans, et les autres putschistes seront restés au pouvoir trois ou quatre ans avant l’échéance électorale. Ils auront donc réussi à imposer des transitions longues, décrocher quelques années de pouvoir et, pour certains d’entre eux (Tchad, Mali, Soudan), refuser le principe de l’inéligibilité des dirigeants des juntes aux prochaines échéances électorales. Dans ces trois pays, l’installation des putschistes aux commandes du pays pendant plusieurs années et la possibilité de se présenter aux élections ne laissent guère de doutes sur leur intention de conserver le pouvoir après la transition.
En outre, quelques concessions secondaires des juntes permettent d’atténuer les pressions internes et externes. En supprimant le CMT à la fin 2022, Mahamat Deby a donné la fausse impression d’une démilitarisation de la transition et, avec l’accord de décembre 2022, le général Abdel Fatah al-Burhane rend possible le retour à un gouvernement civilo-militaire de transition au Soudan en 2023.

Même si les juntes promettent toutes le retour à l’ordre constitutionnel, le chemin de la transition est semé d’embûches.
Les élections sont hypothéquées au Mali et au Burkina Faso par la situation sécuritaire. Tant qu’une majeure partie du territoire national restera inaccessible aux forces armées et aux fonctionnaires, organiser des élections et mener une campagne électorale sera irréaliste. Le Soudan, où les conflits se multiplient dans un climat politique confus, peut aussi être forcé de reporter les élections pour des raisons d’insécurité.

Par ailleurs, outre l’assaut de rébellions agressives, deux menaces planent sur ces transitions militaires : le putsch dans le putsch (comme ceux qui ont eu lieu au Mali en mai 2021 et au Burkina Faso en octobre 2022), et la contestation populaire.

D’autres coups de force entre militaires sont envisageables car l’appareil sécuritaire des cinq juntes considérées est travaillé par des rivalités de groupes et de personnes que le marasme sécuritaire et économique ne fait qu’accentuer. Pour les putschistes, l’état de grâce a été de courte durée car leur base sociale est réduite, la situation socio-économique s’aggrave et, au Mali et au Burkina Faso, les juntes sont incapables de concrétiser leur promesse de retour de la sécurité.

L’acceptation populaire des juntes étant essentiellement fondée sur le discrédit des pouvoirs précédents et l’espoir d’une amélioration sécuritaire et socio-économique, le désenchantement peut aisément se transformer en mobilisations contestataires. Alors qu’en Guinée le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) interdit en août 2022 exprime le désenchantement vis-à-vis de la junte, qu’au Soudan les comités de résistance ayant fait tomber le régime d’el-Béchir restent mobilisés contre le pouvoir militaire et qu’au Mali la junte est ouvertement critiquée, le gouvernement de transition tchadien a déjà été menacé par la rue et par des militaires mécontents.

Enfin, si les juntes réussissent à se maintenir, elles organiseront des élections dans des scènes politiques nationales sinistrées. Dans ces cinq pays, la société civile est épuisée et affaiblie, la classe politique est discréditée, l’opposition est incapable de s’unir et peine à se renouveler, et le paysage politique est fragmenté à l’extrême (le Tchad, le Burkina Faso et la Guinée comptent chacun environ 200 partis). Les élections prévues en 2024 se joueront entre des forces politiques probablement divisées, à court de moyens et d’idées et face à des électeurs appauvris et mécontents.
Pour les putschistes qui sont au pouvoir et entendent y rester, ces scrutins constitueront l’occasion idéale d’être légitimés par les urnes – même en recourant à la fraude électorale. Alors qu’en Afrique de l’Ouest, les transitions des années 1990 ont ouvert la voie vers la démocratie, les transitions militaires actuelles inaugurent une nouvelle période d’instabilité et risquent fort d’aboutir à des régimes pseudo-civils où les militaires conserveront plus ou moins discrètement l’essentiel du pouvoir.
______
Par Thierry Vircoulon, Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Afrique: Le danger du terrorisme …….et de la Russie

Afrique: Le danger du terrorisme …….et de la Russie

En sus de la guerre en Ukraine, d’autres menaces persistent et continuent de peser sur le territoire français ou celui de nos alliés. Dans ce contexte et malgré des difficultés avec certains pays africains, la France reste engagée de plain-pied contre le terrorisme, notamment au Sahel où elle fait là aussi face à l’expansionnisme russe. Par Gabriel Robin, Directeur de l’agence Monceau / Consultant en intelligence économique. ( la Tribune)

Frappé sur son sol à plusieurs reprises, depuis une dizaine d’années, lors d’attentats dramatiques, la France a douloureusement pris la mesure de la menace terroriste islamiste. Les gouvernements successifs ont ainsi mis en place un arsenal législatif et judiciaire afin d’anticiper et d’agir efficacement contre de potentielles attaques.

En 2017, le gouvernement d’Edouard Philippe faisait ainsi voter la loi sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme qui a institué des mesures prophylactiques de prévention contre ce phénomène, qui étaient autrefois contenues dans l’état d’urgence [1]. Les conflits internationaux comme l’Afghanistan, la Syrie ou la Libye furent des théâtres offrant aux djihadistes une formation guerrière qu’ils ont pu par la suite exporter dans leur pays d’origine. La France est alors intervenue à l’étranger avec l’aide de ses partenaires pour réduire la menace du djihadisme international. Cette lutte, par nature globale, ne peut être menée par la seule France qui compter sur des partenaires crédibles dans le monde occidental comme en Orient et en Afrique.
La France et ses partenaires opérationnels
Depuis le lancement de l’opération Serval au Mali en 2013 jusqu’à l’opération Barkhane dans le reste de Sahel, la France a pu s’appuyer sur ses alliés dans son soutien aux pays du G5 Sahel. Principal but de l’opération : coordonner régionalement la réponse à la menace terroriste. Le rôle de la France consistant à contenir la menace le temps que les armées des pays du G5 (Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger, Tchad) deviennent pleinement opérationnelles. Depuis, la progression a été inégale et le Mali a quitté l’organisation, mais cette dernière garde sa pertinence.

Paris sait jouer d’anciennes fidélités pour nouer des relations privilégiées avec des partenaires internationaux de longue date dans la région. Ainsi, le soutien des États-Unis s’est avéré décisif dans le domaine du renseignement opérationnel : les drones de Washington fournissant près de 50% du renseignement des forces françaises. Un appui ayant permis par exemple l’élimination d’Abdelmalek Droukdel émir d’AQMI[2].
Sur un autre plan, plus modeste, mais décisif, les Émirats Arabes Unis ont fourni un appui volontaire à la France. Dès 2017, les EAU ont contribué avec une enveloppe d’un montant de 30 millions d’euros à la force conjointe du G5 Sahel. En 2019, ils ont poussé leur engagement jusqu’à solliciter auprès du Niger l’installation d’une base militaire[3]. Ils s’investissent aussi dans le domaine institutionnel en soutenant la création du Collège de Défense du G5 Sahel. Alignée sur la stratégie française, la fédération émiratie apporte son soutien financier aux projets de développement locaux (Mauritanie, Burkina-Faso, Mali, etc) et à la lutte contre l’Islamisme politique.
Du côté européen, Paris reçoit l’aide de ses partenaires de l’Union via les missions de formations militaires comme EUTM Mali (Allemagne, Espagne) ou bien policière via EUCAP Niger. On note aussi un investissement ponctuel, sur le terrain, d’hélicoptères britanniques et danois. À noter également la présence d’un contingent d’une cinquantaine de soldats estoniens dans le cadre de l’opération Barkhane dès 2019, puis d’une centaine de forces spéciales dans le cadre de la Task Force Takuba, aux côtés d’autres pays européens. Ce qui fait de l’engagement estonien, proportionnellement, l’un des plus significatifs de tous les partenaires européens de la France, témoignant d’une approche proactive nouvelle à destination des pays de l’est voisins de la Russie qui ont un besoin impérieux de protection [4].

Malgré le changement de cap du Mali qui se tourne désormais vers la Russie, la France reste présente dans la région grâce au Niger qui lui fait désormais office de porte-avion [5].
Il est d’ailleurs intéressant de constater que les attaques informationnelles russes contre l’action française en Afrique n’ont pas les effets escomptés. L’expertise et l’efficacité militaires de la France sont toujours appréciées par ses alliés, qui savent pouvoir compter sur sa détermination sans faille dans la lutte contre le terrorisme et la protection d’un espace commun de prospérité.

La coopération dans le contre-terrorisme ne se limite pas au Sahel, malgré le caractère stratégique de la région. En 2014, la France rejoignait la coalition internationale menée par les États-Unis afin de lancer des frappes aériennes coordonnées contre des cibles terroristes en Irak et en Syrie. Paris a pu y jouer un rôle cadre via son opération Chammal par le déploiement d’artillerie lourde, d’avions de chasses et périodiquement du porte-avion Charles de Gaulle. Le succès des frappes françaises doit beaucoup au fructueux partenariat de défense signé en 2009 avec les Emirats Arabes Unis. L’accord prévoit l’établissement d’une base militaire française (toujours en place) et d’une coopération en matière de forces spéciales et de renseignement.

Autant d’aspects qui ont joué un rôle certain lors des opérations. Le volet renseignement s’est d’ailleurs renforcé en 2016, via l’installation, à Abu Dhabi, du Commandement maritime des navires français déployés dans l’océan Indien.

En ce mois de novembre, Europol a aussi annoncé le démantèlement d’un super-cartel de narco-trafiquants européens. Parmi les 49 suspects appréhendés, six cibles prioritaires l’ont été à Dubaï en collaboration avec les autorités émiraties, dont deux ressortissants français. La mocro-mafia néerlandaise dirigée par Ridouan Taghi, le milieu bosnien, le clan Kinahan irlandais, les familles espagnoles de Galice ou encore la mafia de Raffaelle Imperiale étaient impliquées dans ce trafic qui contrôlaient un tiers du marché de la cocaïne en Europe. Les bonnes relations entre les Emirats Arabes Unis et la France ne sont pas étrangères au succès de cette opération policière internationale.

Afrique: Faire face au terrorisme…. et à la Russie

Afrique: Faire face au terrorisme…. et à la Russie

En sus de la guerre en Ukraine, d’autres menaces persistent et continuent de peser sur le territoire français ou celui de nos alliés. Dans ce contexte et malgré des difficultés avec certains pays africains, la France reste engagée de plain-pied contre le terrorisme, notamment au Sahel où elle fait là aussi face à l’expansionnisme russe. Par Gabriel Robin, Directeur de l’agence Monceau / Consultant en intelligence économique. ( la Tribune)

Frappé sur son sol à plusieurs reprises, depuis une dizaine d’années, lors d’attentats dramatiques, la France a douloureusement pris la mesure de la menace terroriste islamiste. Les gouvernements successifs ont ainsi mis en place un arsenal législatif et judiciaire afin d’anticiper et d’agir efficacement contre de potentielles attaques.

En 2017, le gouvernement d’Edouard Philippe faisait ainsi voter la loi sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme qui a institué des mesures prophylactiques de prévention contre ce phénomène, qui étaient autrefois contenues dans l’état d’urgence [1]. Les conflits internationaux comme l’Afghanistan, la Syrie ou la Libye furent des théâtres offrant aux djihadistes une formation guerrière qu’ils ont pu par la suite exporter dans leur pays d’origine. La France est alors intervenue à l’étranger avec l’aide de ses partenaires pour réduire la menace du djihadisme international. Cette lutte, par nature globale, ne peut être menée par la seule France qui compter sur des partenaires crédibles dans le monde occidental comme en Orient et en Afrique.
La France et ses partenaires opérationnels
Depuis le lancement de l’opération Serval au Mali en 2013 jusqu’à l’opération Barkhane dans le reste de Sahel, la France a pu s’appuyer sur ses alliés dans son soutien aux pays du G5 Sahel. Principal but de l’opération : coordonner régionalement la réponse à la menace terroriste. Le rôle de la France consistant à contenir la menace le temps que les armées des pays du G5 (Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger, Tchad) deviennent pleinement opérationnelles. Depuis, la progression a été inégale et le Mali a quitté l’organisation, mais cette dernière garde sa pertinence.

Paris sait jouer d’anciennes fidélités pour nouer des relations privilégiées avec des partenaires internationaux de longue date dans la région. Ainsi, le soutien des États-Unis s’est avéré décisif dans le domaine du renseignement opérationnel : les drones de Washington fournissant près de 50% du renseignement des forces françaises. Un appui ayant permis par exemple l’élimination d’Abdelmalek Droukdel émir d’AQMI[2].
Sur un autre plan, plus modeste, mais décisif, les Émirats Arabes Unis ont fourni un appui volontaire à la France. Dès 2017, les EAU ont contribué avec une enveloppe d’un montant de 30 millions d’euros à la force conjointe du G5 Sahel. En 2019, ils ont poussé leur engagement jusqu’à solliciter auprès du Niger l’installation d’une base militaire[3]. Ils s’investissent aussi dans le domaine institutionnel en soutenant la création du Collège de Défense du G5 Sahel. Alignée sur la stratégie française, la fédération émiratie apporte son soutien financier aux projets de développement locaux (Mauritanie, Burkina-Faso, Mali, etc) et à la lutte contre l’Islamisme politique.
Du côté européen, Paris reçoit l’aide de ses partenaires de l’Union via les missions de formations militaires comme EUTM Mali (Allemagne, Espagne) ou bien policière via EUCAP Niger. On note aussi un investissement ponctuel, sur le terrain, d’hélicoptères britanniques et danois. À noter également la présence d’un contingent d’une cinquantaine de soldats estoniens dans le cadre de l’opération Barkhane dès 2019, puis d’une centaine de forces spéciales dans le cadre de la Task Force Takuba, aux côtés d’autres pays européens. Ce qui fait de l’engagement estonien, proportionnellement, l’un des plus significatifs de tous les partenaires européens de la France, témoignant d’une approche proactive nouvelle à destination des pays de l’est voisins de la Russie qui ont un besoin impérieux de protection [4].

Malgré le changement de cap du Mali qui se tourne désormais vers la Russie, la France reste présente dans la région grâce au Niger qui lui fait désormais office de porte-avion [5].
Il est d’ailleurs intéressant de constater que les attaques informationnelles russes contre l’action française en Afrique n’ont pas les effets escomptés. L’expertise et l’efficacité militaires de la France sont toujours appréciées par ses alliés, qui savent pouvoir compter sur sa détermination sans faille dans la lutte contre le terrorisme et la protection d’un espace commun de prospérité.

La coopération dans le contre-terrorisme ne se limite pas au Sahel, malgré le caractère stratégique de la région. En 2014, la France rejoignait la coalition internationale menée par les États-Unis afin de lancer des frappes aériennes coordonnées contre des cibles terroristes en Irak et en Syrie. Paris a pu y jouer un rôle cadre via son opération Chammal par le déploiement d’artillerie lourde, d’avions de chasses et périodiquement du porte-avion Charles de Gaulle. Le succès des frappes françaises doit beaucoup au fructueux partenariat de défense signé en 2009 avec les Emirats Arabes Unis. L’accord prévoit l’établissement d’une base militaire française (toujours en place) et d’une coopération en matière de forces spéciales et de renseignement.

Autant d’aspects qui ont joué un rôle certain lors des opérations. Le volet renseignement s’est d’ailleurs renforcé en 2016, via l’installation, à Abu Dhabi, du Commandement maritime des navires français déployés dans l’océan Indien.

En ce mois de novembre, Europol a aussi annoncé le démantèlement d’un super-cartel de narco-trafiquants européens. Parmi les 49 suspects appréhendés, six cibles prioritaires l’ont été à Dubaï en collaboration avec les autorités émiraties, dont deux ressortissants français. La mocro-mafia néerlandaise dirigée par Ridouan Taghi, le milieu bosnien, le clan Kinahan irlandais, les familles espagnoles de Galice ou encore la mafia de Raffaelle Imperiale étaient impliquées dans ce trafic qui contrôlaient un tiers du marché de la cocaïne en Europe. Les bonnes relations entre les Emirats Arabes Unis et la France ne sont pas étrangères au succès de cette opération policière internationale.

L’Égypte s’est aussi engagée aux côtés de la France contre la menace terroriste pesant sur son territoire. Le chaos libyen a rapidement fait peser sur Le Caire des risques d’incursions djihadistes. La multiplication des attaques sur des postes frontières a contraint le régime de Sissi à prendre position sur le conflit [6]. Des interventions directes sur le sol Lybien ont de mêmes étés officiellement envisagés [7]. Globalement, l’Égypte s’est alignée sur les positions françaises en Lybie, notamment face aux visées de la Turquie. La résolution de la situation dans le pays entraînant des conséquences directes sur le Sahel. L’Égypte est aujourd’hui un allié majeur de la France en méditerranée orientale, non seulement contre les djihadistes, mais aussi contre les manoeuvres néo-impérialistes d’Ankara. En vertu de cette coopération, la Direction du Renseignement Militaire (DRM) a lancé l’opération Sirli en 2016 qui a pour but de surveiller le désert occidental pour y détecter d’éventuelles menaces terroristes venues de Libye et de transmettre les renseignements recueillis aux militaires égyptiens [8]. Dix-neuf frappes ont ainsi été décidées contre des éléments pénétrant le territoire égyptien.
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[1] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000035932811
[2] https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200612-mort-droukdel-aqmi-implication-etats-unis-usa?ref=tw_i
[3] https://mondafrique.com/le-president-issoufou-accueille-une-base-militaire-emiratie-au-niger/

https://www.africaintelligence.fr/afrique-ouest/2019/08/28/le-projet-de-base-emiratie-en-suspens,108369797-bre

[4] https://www.aa.com.tr/fr/afrique/lestonie-décide-de-retirer-ses-forces-déployées-au-mali/2503117
[5] https://www.decryption.fr/le-niger-nouveau-porte-avion-de-la-france-en-afrique/
[6] https://www.bbc.com/afrique/region-53824591
[7] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/21/le-parlement-egyptien-approuve-une-possible-intervention-en-libye_6046815_3212.html
[8] https://egypt-papers.disclose.ngo/fr/chapter/operation-sirli
[9] https://www.revueconflits.com/ces-emirats-unis-a-la-france/

Afrique : Abandon militaire de la France ?

Afrique : Abandon militaire de la France ?

Il est clair que la France dispose d’un système de défense particulièrement sous-dimensionnée. Elle a de plus en plus de difficultés à assurer des missions dans les opérations extérieures et elle serait bien dans l’incapacité de faire face à un conflit de haute intensité et de longue durée sur son territoire.

Pour boucher les trous de la raquette en quelque sorte, il est question de revoir la présence militaire de la France en Afrique. En clair de se désengager. Le problème est que la place sera vite prise par la Russie en particulier exemple au Mali et maintenant au Burkina Faso.

Alors que le président de la république parle d’un renforcement du dispositif global de défense, dans les faits la France subit avec l’opération Barkhane un véritable échec. À tel point que la France a été obligée de se retirer complètement du Mali sur pression de forces notamment politiques proches de la Russie. Ainsi le groupe Wagner a remplacé la France ! On envisage maintenant de se retirer aussi du Burkina Faso ou des mouvements de protestation contre la France sont aussi organisés par des groupes de pressions au service de la Russie.

Demain peut-être faudra-t-il se retirer aussi du Niger et plus tard pourquoi pas aussi de pays d’Afrique de l’Ouest comme la Côte d’Ivoire (en conflit larvé actuellement avec le Burkina Faso);

Outre des emprises au Niger, au Tchad et au Burkina Faso, ouvertes pour conduire des opérations extérieures antiterroristes, l’armée française est installée dans quatre autres pays: la Côte d’Ivoire (environ 900 soldats), le Sénégal (environ 350 soldats), le Gabon (environ 350 soldats) et Djibouti (environ 1 500 soldats). Ces bases forment un maillage essentiel à la préservation des intérêts de la France et de ses ressortissants. S’en priver risque de contraindre fortement les capacités d’intervention française, notamment en cas d’évacuation sanitaire.

Cette situation révèle l’insuffisance dramatique des moyens de la défense française et de ce point de vue les orientations budgétaires confirment cette situation même avec des progrès mais qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.

. «Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales», déclare Sébastien Lecornu dans un entretien au Journal du Dimanche.

Les déclarations du ministre de la défense Sébastien le cornu résonne comme un aveu.
. «Il n’est plus question de lutter contre le terrorisme « à la place » de nos partenaires, mais de le faire avec eux, à leurs côtés», indique-t-il.

Vendredi, une manifestation contre la présence de la France au Burkina Faso, miné par les violences jihadistes, a visé l’ambassade de France à Ouagadougou et la base militaire de Kamboisin, en périphérie de la capitale, où est stationné un contingent de forces spéciales de la force Sabre.

Politique et Afrique : Abandon militaire de la France ?

Politique et Afrique : Abandon militaire de la France

Il est clair que la France dispose d’un système de défense particulièrement sous-dimensionnée. Elle a de plus en plus de difficultés à assurer des missions dans les opérations extérieures et elle serait bien dans l’incapacité de faire face à un conflit de haute intensité et de longue durée sur son territoire.

Pour boucher les trous de la raquette en quelque sorte, il est question de revoir la présence militaire de la France en Afrique. En clair de se désengager. Le problème est que la place sera vite prise par la Russie en particulier exemple au Mali et maintenant au Burkina Faso.

Alors que le président de la république parle d’un renforcement du dispositif global de défense, dans les faits la France subit avec l’opération Barkhane un véritable échec. À tel point que la France a été obligée de se retirer complètement du Mali sur pression de forces notamment politiques proches de la Russie. Ainsi le groupe Wagner a remplacé la France ! On envisage maintenant de se retirer aussi du Burkina Faso ou des mouvements de protestation contre la France sont aussi organisés par des groupes de pressions au service de la Russie.

Demain peut-être faudra-t-il se retirer aussi du Niger et plus tard pourquoi pas aussi de pays d’Afrique de l’Ouest comme la Côte d’Ivoire (en conflit larvé actuellement avec le Burkina Faso);

Outre des emprises au Niger, au Tchad et au Burkina Faso, ouvertes pour conduire des opérations extérieures antiterroristes, l’armée française est installée dans quatre autres pays: la Côte d’Ivoire (environ 900 soldats), le Sénégal (environ 350 soldats), le Gabon (environ 350 soldats) et Djibouti (environ 1 500 soldats). Ces bases forment un maillage essentiel à la préservation des intérêts de la France et de ses ressortissants. S’en priver risque de contraindre fortement les capacités d’intervention française, notamment en cas d’évacuation sanitaire.

Cette situation révèle l’insuffisance dramatique des moyens de la défense française et de ce point de vue les orientations budgétaires confirment cette situation même avec des progrès mais qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.

. «Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales», déclare Sébastien Lecornu dans un entretien au Journal du Dimanche.

Les déclarations du ministre de la défense Sébastien le cornu résonne comme un aveu.
. «Il n’est plus question de lutter contre le terrorisme « à la place » de nos partenaires, mais de le faire avec eux, à leurs côtés», indique-t-il.

Vendredi, une manifestation contre la présence de la France au Burkina Faso, miné par les violences jihadistes, a visé l’ambassade de France à Ouagadougou et la base militaire de Kamboisin, en périphérie de la capitale, où est stationné un contingent de forces spéciales de la force Sabre.

Afrique : Abandon militaire de la France ?

Afrique : Abandon militaire de la France

Il est clair que la France dispose d’un système de défense particulièrement sous-dimensionnée. Elle a de plus en plus de difficultés à assurer des missions dans les opérations extérieures et elle serait bien dans l’incapacité de faire face à un conflit de haute intensité et de longue durée sur son territoire.

Pour boucher les trous de la raquette en quelque sorte, il est question de revoir la présence militaire de la France en Afrique. En clair de se désengager. Le problème est que la place sera vite prise par la Russie en particulier exemple au Mali et maintenant au Burkina Faso.

Alors que le président de la république parle d’un renforcement du dispositif global de défense, dans les faits la France subit avec l’opération Barkhane un véritable échec.
À tel point que la France a été obligée de se retirer complètement du Mali sur pression de forces notamment politiques proches de la Russie. Ainsi le groupe Wagner a remplacé la France ! On envisage maintenant de se retirer aussi du Burkina Faso ou des mouvements de protestation contre la France sont aussi organisés par des groupes de pressions au service de la Russie. Demain peut-être faudra-t-il se retirer aussi du Niger et plus tard pourquoi pas aussi de pays d’Afrique de l’Ouest comme la Côte d’Ivoire (en conflit larvé actuellement avec le Burkina Faso);

Outre des emprises au Niger, au Tchad et au Burkina Faso, ouvertes pour conduire des opérations extérieures antiterroristes, l’armée française est installée dans quatre autres pays: la Côte d’Ivoire (environ 900 soldats), le Sénégal (environ 350 soldats), le Gabon (environ 350 soldats) et Djibouti (environ 1 500 soldats). Ces bases forment un maillage essentiel à la préservation des intérêts de la France et de ses ressortissants. S’en priver risque de contraindre fortement les capacités d’intervention française, notamment en cas d’évacuation sanitaire.

Cette situation révèle l’insuffisance dramatique des moyens de la défense française et de ce point de vue les orientations budgétaires confirment cette situation même avec des progrès mais qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.

. «Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales», déclare Sébastien Lecornu dans un entretien au Journal du Dimanche.

Les déclarations du ministre de la défense Sébastien le cornu résonne comme un aveu.
. «Il n’est plus question de lutter contre le terrorisme « à la place » de nos partenaires, mais de le faire avec eux, à leurs côtés», indique-t-il.

Vendredi, une manifestation contre la présence de la France au Burkina Faso, miné par les violences jihadistes, a visé l’ambassade de France à Ouagadougou et la base militaire de Kamboisin, en périphérie de la capitale, où est stationné un contingent de forces spéciales de la force Sabre.

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