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Gouverner passe par le compromis

Gouverner passe par le compromis

 

Au lendemain des élections législatives, la France connaît une situation inédite et incertaine quant à la forme que pourra prendre le prochain gouvernement et à son espérance de vie. Aucune des trois grandes coalitions préélectorales n’a obtenu de majorité absolue à l’Assemblée nationale. La première force, le Nouveau Front populaire, ne dispose que de 180 sièges sur les 289 que nécessite une majorité absolue. Dans la plupart des régimes parlementaires ou semi-présidentiels, cette situation n’aurait rien d’inhabituel et déboucherait sur une séquence démocratique classique : un représentant de la première force (en l’espèce, le NFP) serait appelé par le chef de l’État à négocier avec les autres forces sur le programme de politiques publiques à mettre en œuvre et la distribution des positions ministérielles. Si la première force s’avérait incapable de constituer un gouvernement de coalition et/ou d’obtenir le soutien d’une majorité de l’Assemblée nationale, la seconde force serait chargée de former un gouvernement, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé.

 

par  Chargée de recherches CNRS, Sciences Po

 Chercheur postdoctoral, University of Konstanz

 Professeur des Universités en science politique, Université Grenoble Alpes (UGA) dans The Conversation

 

En France, il semble qu’on ne sait pas faire. À l’exception des dirigeants du RN, qui ont visiblement acté qu’ils n’accéderont pas immédiatement au gouvernement et entretiennent le flou sur la manière dont ils comptent investir l’opposition, les responsables politiques revendiquent presque tous la légitimité de former un gouvernement assis sur leur propre socle programmatique et semblent incapables de s’extraire de la culture majoritaire qui s’est imposée sous la Ve République. Aucun des leaders ne se montre prêt à négocier un programme de coalition au-delà de son propre bloc. Parmi les dirigeants du Front populaire, rares sont celles et ceux qui, comme l’écologiste Marine Tondelier, admettent que le programme du Front populaire devra être revu pour convaincre un nombre suffisant de députés de soutenir sa mise en œuvre, ou au moins ne pas s’y opposer.

Après avoir critiqué Emmanuel Macron pour avoir gouverné sans majorité et passé au forceps ses réformes depuis deux ans, les responsables de gauche ne semblent pas envisager de mode de gouvernement alternatif maintenant qu’ils disposent eux-mêmes d’une majorité relative.

Du côté de l’ex-majorité présidentielle, plusieurs ténors ont pris position en faveur d’une coalition qui irait du MoDem aux Républicains, alors même que cette coalition sortante à peine élargie a été sanctionnée dans les urnes, et regrouperait environ 240 députés, encore plus loin de la majorité absolue que sous la précédente législature.

La « lettre aux Français » d’Emmanuel Macron n’est guère constructive non plus. Certes, il y appelle à constituer un :

« large rassemblement […] des forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines, l’État de droit, le parlementarisme, une orientation européenne et la défense de l’indépendance française ».

Et envisage pour cela l’existence d’une coalition post-électorale. Mais, en déclarant que « personne n’a gagné » alors même que le paysage est extrêmement tripolarisé et que les deux gagnants de cette élection sont le Nouveau Front populaire et Rassemblement national, il ralentit l’ouverture de négociations entre les blocs.

Cette situation plonge les observateurs étrangers dans la perplexité. Un gouvernement minoritaire qui ne serait pas disposé à négocier un soutien au moins passif auprès de certaines forces d’opposition semble voué au mieux à la paralysie législative (faute de majorité), au pire à une fin prématurée par voie de motion de censure.

Pourquoi et comment les partis français ne se rendent-ils pas à l’évidence ?

L’observation du fonctionnement des coalitions en France – car les gouvernements de la Ve République ont presque toujours été composés d’au moins deux partis – est utile pour comprendre ces réactions et mettre en perspective la situation actuelle.

Si le jeu des coalitions est moins important que dans d’autres démocraties, c’est principalement parce que le système électoral à deux tours offre généralement une majorité à un seul parti.

Les responsables politiques français ayant toujours agi dans des institutions produisant des majorités absolues – qu’il s’agisse du niveau local ou national –, ils partagent une culture politique intrinsèquement majoritaire et rétive aux compromis qu’exigent les coalitions post-électorales.

Le mode de scrutin incite à la conclusion d’accords préélectoraux dans le cadre desquels les grands partis accordent des circonscriptions/sièges à des partenaires de moindre importance. Ces accords impliquent parfois des dimensions programmatiques, mais cela reste marginal. Ainsi, dans l’accord signé entre le PS et les Verts en vue des élections de 2012, qui a mené à un gouvernement de coalition, la dimension programmatique a été reléguée au second plan dès l’annonce des 60 engagements de François Hollande.

Une fois les élections passées, les petits partis sont rarement nécessaires à la formation d’un gouvernement. Ils rejoignent la coalition mais n’ont aucun moyen de pression car la majorité subsisterait même s’ils décidaient de la quitter. C’est ainsi qu’en 2014, les Verts ont quitté le gouvernement pour s’opposer à la nomination de Manuel Valls au poste de premier ministre, sans grande conséquence. L’exécutif a continué à faire passer des lois – souvent très éloignées du programme même de François Hollande – sans le soutien des Verts.

Les maigres accords de coalition pré-électoraux ne sont ainsi accompagnés d’aucun mécanisme garantissant quoi que ce soit aux partenaires juniors. Par exemple, le gouvernement Jospin a pu se permettre de rompre sa promesse de mettre un coup d’arrêt aux privatisations malgré l’importance accordée à cet engagement par le partenaire communiste et les factions de gauche du PS. Une fois au gouvernement, les négociations sont réduites à la portion congrue – même si les choses ont commencé à changer entre 2022 et 2024, du fait d’une majorité relative.

Lors de nos entretiens avec d’anciens ministres et responsables de petits partis, ces derniers ont ironisé sur leurs marges de manœuvre infimes, limitées essentiellement à « tracer quelques lignes rouges » et à s’adresser au « chef » de la majorité lorsque ces dernières sont franchies pour menacer de quitter le gouvernement.

Les partis français ne sont donc pas habitués à négocier des coalitions et des compromis. Chaque bloc espère bénéficier des institutions majoritaires pour mettre en œuvre « tout son programme et rien que son programme », comme l’ont invoqué de nombreux leaders du NFP ces derniers jours.

Cette approche a perduré après l’explosion du système partisan français en 2017, marquée par une situation de forte tripolarisation, y compris, depuis 2022, dans l’accès aux positions parlementaires. Ainsi, alors qu’Emmanuel Macron n’a pas obtenu de majorité absolue à l’Assemblée en 2022, il s’est appuyé sur les outils de forçage du parlementarisme offerts par la Constitution (notamment le fameux article 49.3) pour faire passer réformes et budgets sans soutien d’une majorité, plutôt que de négocier un soutien en échange de concessions politiques. En l’absence d’une majorité de députés prêts à renverser le gouvernement, celui-ci continue à gouverner et les ressentiments s’accumulent.

Tout gouvernement s’appuyant sur un seul bloc sera très fragile et n’aura que peu de chances de survivre. Gouverner durablement impliquera donc de négocier au moins quelques points d’accord avec les partis qui soutiendront le gouvernement au parlement – ou a minima ne s’y opposeront pas.

L’observation des forces en présence permet de déterminer le périmètre des coalitions possibles. Nous nous sommes ici concentrés sur les coalitions que la science politique, depuis les travaux pionniers de Wiliam Riker, qualifie de gagnantes et connectées.

Gagnantes, car elles incluent une majorité absolue des sièges ; connectées, car elles incluent des partis qui sont adjacents sur la division Gauche-Droite sur laquelle nous les avons positionnés, celle qui structure la compétition politique – et plus prosaïquement le positionnement des députés dans l’hémicycle – depuis la Révolution française.

Cette présentation des coalitions possibles doit être considérée avec précaution car elle se fonde sur les appartenances partisanes déclarées des élus et non de leur groupe parlementaire – que l’on ne connaîtra avec précision que lors de la reprise de l’activité parlementaire le 18 juillet.

Par exemple, tout indique que le groupe Renaissance pourrait perdre des membres issus de son aile gauche ; de même, le groupe de la France insoumise pourrait voir des départs associés à ceux de Clémentine Autain, François Ruffin et des autres députés sanctionnés par la FI.

Quoi qu’il en soit, chacune des coalitions présentées ci-dessous peut mener soit à un gouvernement de coalition qui inclurait tous ses membres, soit – il est important de garder cette possibilité à l’esprit – à un gouvernement minoritaire qui bénéficierait du soutien sans participation d’un ou plusieurs de ses membres, comme cela a été le cas lors de la mandature précédente avec le groupe LR.

Cela étant rappelé, on s’aperçoit que le champ des possibles est limité. Trois coalitions incluent le Rassemblement national, une hypothèse qui semble écartée par les déclarations des représentants des blocs centristes et de gauche.

Trois autres coalitions impliquent une division du NFP laissant à l’écart la France insoumise, une hypothèse là aussi écartée, pour le moment, par l’ensemble des dirigeants du NFP. Une dernière coalition inclut l’ensemble du NFP, mais va jusqu’aux députés Renaissance dont plusieurs cadres, à l’instar de Yael Braun-Pivet ont déclaré qu’ils et elles refuseraient de gouverner avec LFI.

Aucune des coalitions gagnantes et connectées envisageables n’ont réellement été discutées publiquement au moment où nous avons écrit. Chacune impliquerait des renoncements. Une coalition qui irait de LFI à Renaissance impliquerait, pour Renaissance, d’accepter de rejoindre un gouvernement où le NFP est majoritaire et, pour LFI, gouverner avec le soutien de macronistes. Toutes les coalitions qui n’impliqueraient que des portions du NFP signifieraient la division de cette coalition préélectorale, alors même que c’est la stratégie d’union qui a permis d’obtenir cette (très relative) victoire électorale.

Trouver un équilibre précaire mais fonctionnel pour gouverner le pays n’est donc pas une tâche aisée. Quels peuvent être les points d’étape ?

En premier lieu, le NFP, qui peut légitimement revendiquer la tête de l’exécutif, doit mandater un formateur – c’est-à-dire une personne chargée de négocier la formation d’une majorité basée sur un compromis – qui ne peut pas être considéré comme une compromission, au vu de la situation politique du pays avec un nombre important de députés issus de la majorité sortante.

En second lieu, il faut indiquer quels sont les éléments programmatiques sur lesquels il ne pourra y avoir de transaction. Ce ne peut être tout le programme et rien que le programme du NFP.

Pour ne prendre qu’un exemple, il est peu probable que le NFP réussisse à obtenir la suppression conjointe de la réforme des Retraites et de la loi Immigration, le rétablissement de l’ISF, l’augmentation des salaires, le moratoire sur les méga-bassines, le plan climat et l’abolition de Parcoursup. Il faudra établir des priorités.

Parmi ces priorités devraient se trouver les règles et les principes qui fondent et structurent l’exercice de la démocratie en France. L’adoption d’un mode de scrutin proportionnel, par exemple, bénéficie désormais d’un consensus assez large dans le système politique – seuls les gaullistes semblent irrémédiablement attachés au scrutin majoritaire à deux tours. Un tel objectif de réforme pourrait former le socle d’une nouvelle majorité.

Cette réforme nous paraîtrait même la principale voie possible pour un pays aussi clivé que l’est la France, divisé en trois pôles de taille à peu près équivalente, même si l’ordre d’arrivée fluctue selon les élections. Dans ce contexte, seule la proportionnelle permet d’écarter définitivement l’hypothèse d’une majorité absolue du RN à l’Assemblée nationale, hypothèse qui transformerait durablement le visage des institutions françaises.

La Ve République confère au chef de l’exécutif un pouvoir démesuré. Aux mains de responsables politiques qui remettent en cause certains fondamentaux de la République et de l’État de droit, elle donnerait une latitude autrement plus importante qu’en Italie, aux États-Unis ou au Brésil, pour glisser vers un régime autoritaire. La seule manière de s’en prémunir et d’obliger toute force politique, quelle qu’elle soit, au compromis et au respect du pluralisme.

Politique :Faire l’apprentissage du compromis en France

 

Politique :Faire l’apprentissage du compromis en France

 

Loïc Blondiaux, politiste : « En France, le compromis est souvent perçu comme synonyme de compromission et de faiblesse »La nouvelle Assemblée nationale n’est pas plus ingouvernable que la plupart des Parlements européens, affirme l’universitaire dans un entretien au « Monde ». Elle offre une « occasion historique de rompre avec la centralisation du pouvoir » et avec une culture politique réfractaire à la délibération et à la négociation.

 

Loïc Blondiaux est spécialiste des questions de démocratie et de participation citoyenne. Professeur au département de science politique de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, il a coordonné avec Bernard Manin l’ouvrage collectif Le Tournant délibératif de la démocratie (Les Presses de Sciences Po, 2021).

Avec une Assemblée nationale sans majorité, la France est-elle devenue ingouvernable ?
Les résultats de ces élections législatives sont ceux d’un scrutin proportionnel, avec trois blocs assez comparables. Cette Assemblée peut paraître ingouvernable si l’on se réfère aux catégories d’analyse du pouvoir sous la Ve République.
Mais elle ne l’est pas du tout au regard des standards de la plupart des autres démocraties européennes. Elle n’est pas plus divisée que les Parlements allemand ou italien, dont les députés, élus avec un mode de scrutin mixte à dominante de proportionnelle, sont capables de construire des gouvernements de coalition beaucoup plus représentatifs de la population et plus efficaces que ne l’est le système français avec son scrutin majoritaire, où le gagnant emporte habituellement toute la mise.

 

Jusqu’à ces dernières années, le « fait majoritaire » dominait notre vie politique en favorisant l’émergence d’une majorité nette au bénéfice du camp du président de la République, sauf en période de cohabitation. Cette configuration particulière n’existe plus. Aucune force politique ne représente aujourd’hui plus d’un tiers de l’électorat.

Gouvernement: Le compromis prendra du temps

Gouvernement: Le compromis prendra du temps

 

Alors qu’Emmanuel Macron est souvent décrit comme un politicien/manager, l’absence de majorité à l’Assemblée nationale force le président de la République et l’ensemble des partis politiques à mettre en place des pratiques centrées sur le dialogue, le compromis et la négociation, à l’instar de ce qui se fait aujourd’hui dans certaines entreprises. Si le Nouveau Front populaire (NFP) revendique la « victoire » suite aux dernières élections législatives, le scrutin n’a cependant pas débouché sur une majorité à l’Assemblée nationale. Avec 182 sièges, il manque 107 sièges à la coalition de gauche pour gouverner seule.Le Président de la République et les autres partis politiques n’ont pas manqué de le leur rappeler et de nombreuses voix s’élèvent pour essayer de proposer des coalitions alternatives. Quelle que soit l’issue finale de cette séquence inédite sous la Ve République, il faudra que le président, le gouvernement et les députés apprennent à travailler avec des personnes et des groupes n’ayant pas les mêmes projets politiques.

 

par 

Enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École dans The Conversation

Cette nécessité constitue un défi de taille pour les formations politiques françaises. Avec son élection présidentielle au suffrage universel direct et son élection législative au scrutin majoritaire, la Vᵉ République s’est structurée autour du principe de l’alternance entre deux grandes forces de gauche et de droite. La culture du compromis y est très peu développée contrairement à d’autres pays comme la Belgique ou l’Allemagne.

Le système actuel a notamment été mis en place pour faire oublier une IVe République qui s’était distinguée par son parlementarisme et son instabilité. Les gouvernements se succédaient à un rythme soutenu au gré des alliances entre des partis nombreux et volatiles. Au-delà de la nécessité de sortir de l’impasse dans laquelle se trouvait le pays avec la guerre d’Algérie, le retour du Général de Gaulle et la nouvelle Constitution avaient aussi mis en lumière la culture bonapartiste française de l’homme providentiel et du chef indiscuté et peu enclin au compromis.

Dans cette perspective, la cohabitation constitue un partage du pouvoir entre le président et le premier ministre qui correspond peu à cette culture et à l’esprit censé inspiré les institutions de la Ve République.

Malgré le respect de quelques domaines « réservés » au président, comme la défense nationale et la politique étrangère, les trois premières furent marquées par un rapport de force à l’avantage du premier ministre.

Ironie de l’histoire, elles furent pourtant fatales à leurs ambitions présidentielles de l’époque (Jacques Chirac en 1988Edouard Balladur en 1995 et Lionel Jospin en 2002). Celle qui s’annonce devrait être bien différente tant elle dépendra, compte tenu de l’absence de majorité, de la recherche d’équilibre et de compromis entre le président et le premier ministre, entre le premier ministre et le gouvernement et entre le gouvernement et les partis le soutenant.

Trouver des terrains d’entente entre des personnes et des formations politiques au départ très éloignées en matière d’idées et de convictions ne sera pas une tâche facile dans le contexte actuel. Tout d’abord parce que notre société moderne se distingue par une très forte bipolarisation liée à l’intensité des problématiques actuelles.

Les questions portant sur l’environnement, l’immigration, la répartition des richesses… sont existentielles et créent des oppositions marquées. Les moyens de communication, en particulier les réseaux sociaux, exacerbent leur perception.

Les tensions géopolitiques liées à la situation en Ukraine, avec la guerre contre la Russie, ou la situation en Israël, suite aux attaques du Hamas, illustrent bien ce phénomène.

La France sort aussi d’une mandature législative marquée par des antagonismes et des clivages très profonds. L’usage répété du 49.3, pour faire passer des lois parfois impopulaires comme celle des retraites, et les polémiques et invectives, qui ont émaillé les travaux de l’Assemblée nationale lors des deux dernières années, ont généré des tensions et des inimitiés qu’il sera compliqué de dépasser.

Les sciences de gestion éclairent d’une lumière intéressante cet impératif de dialogue et de compromis du monde politique. Nombreux sont les ouvrages et articles scientifiques qui ont mis en lumière les efforts des organisations pour dépasser des modèles fondés sur des structures très hiérarchisées, menées par des leaders autoritaires et se caractérisant par l’absence de dialogue.

En matière de management, le leadership narcissique, solitaire et déconnecté de ses équipes, a laissé la place à un leadership transformationnel. Cette forme de leadership mise sur la confiance, le dialogue et met en avant la compétence et la capacité à convaincre et à partager une vision stratégique.

En matière d’organisation, des concepts comme ceux d’entreprises libérées ou d’organisations agiles sont apparus. Ces théories mettent l’accent sur des structures revendiquant des fonctionnements avec peu ou même sans strates hiérarchiques. Elles visent à responsabiliser et à mettre sur un pied d’égalité les collaborateurs et les « chefs ». Elles obligent les personnes à privilégier la communication, l’entente et le compromis.

En matière de stratégie, la coopétition, qui désigne la coopération entre des entreprises concurrentes, requiert la mise en place d’une relation de confiance. Elle ne peut s’établir qu’en écoutant l’autre et en étant capable d’accepter ses idées et de les intégrer dans des projets communs.

Si ces concepts sont à la mode et alimentent recherches et pratiques en entreprise, il serait naïf de penser qu’ils concernent la majorité des organisations et se mettent en place sans heurts. Les difficultés et les limites sont nombreuses. Beaucoup d’entreprises continuent de privilégier les anciens modèles basés sur la verticalité des décisions et des hiérarchies très stratifiées. C’est par exemple généralement le cas dans les entreprises du CAC 40 français.

Pendant longtemps, la culture du compromis et du dialogue a été liée à l’importance des corps intermédiaires comme les syndicats. Mais leur perte d’influence et l’avènement de pratiques démocratiques plus directes, liées notamment aux progrès technologiques, ont renforcé une culture politique française où faire des concessions est souvent perçu comme un aveu de faiblesse.

Les blocages actuels mettent en lumière les faiblesses des personnels politiques en matière de management et expliquent sans doute le choix de certains de suivre des formations en la matière. L’ampleur de la tâche qui attend les responsables politiques français dans les semaines et les mois qui viennent est immense. Si certains d’entre eux ont officiellement revendiqué l’adhésion à cette nouvelle approche, la grande majorité des responsables politiques semble encore privilégier le rapport de forces et la compétition, malgré la nécessité d’avancer autrement.

Comme tout changement culturel profond, le passage à des pratiques politiques basées sur le compromis et le dialogue devrait prendre du temps. L’urgence de la situation actuelle ne le permet pourtant pas et augure mal des prochaines semaines en matière de stabilité.

Gouvernement : d’où viendra le compromis

Gouvernement : d’où viendra le compromis

 

Alors qu’Emmanuel Macron est souvent décrit comme un politicien/manager, l’absence de majorité à l’Assemblée nationale force le président de la République et l’ensemble des partis politiques à mettre en place des pratiques centrées sur le dialogue, le compromis et la négociation, à l’instar de ce qui se fait aujourd’hui dans certaines entreprises. Si le Nouveau Front populaire (NFP) revendique la « victoire » suite aux dernières élections législatives, le scrutin n’a cependant pas débouché sur une majorité à l’Assemblée nationale. Avec 182 sièges, il manque 107 sièges à la coalition de gauche pour gouverner seule.Le Président de la République et les autres partis politiques n’ont pas manqué de le leur rappeler et de nombreuses voix s’élèvent pour essayer de proposer des coalitions alternatives. Quelle que soit l’issue finale de cette séquence inédite sous la Ve République, il faudra que le président, le gouvernement et les députés apprennent à travailler avec des personnes et des groupes n’ayant pas les mêmes projets politiques.

 

par 

Enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École dans The Conversation

Cette nécessité constitue un défi de taille pour les formations politiques françaises. Avec son élection présidentielle au suffrage universel direct et son élection législative au scrutin majoritaire, la Vᵉ République s’est structurée autour du principe de l’alternance entre deux grandes forces de gauche et de droite. La culture du compromis y est très peu développée contrairement à d’autres pays comme la Belgique ou l’Allemagne.

Le système actuel a notamment été mis en place pour faire oublier une IVe République qui s’était distinguée par son parlementarisme et son instabilité. Les gouvernements se succédaient à un rythme soutenu au gré des alliances entre des partis nombreux et volatiles. Au-delà de la nécessité de sortir de l’impasse dans laquelle se trouvait le pays avec la guerre d’Algérie, le retour du Général de Gaulle et la nouvelle Constitution avaient aussi mis en lumière la culture bonapartiste française de l’homme providentiel et du chef indiscuté et peu enclin au compromis.

Dans cette perspective, la cohabitation constitue un partage du pouvoir entre le président et le premier ministre qui correspond peu à cette culture et à l’esprit censé inspiré les institutions de la Ve République.

Malgré le respect de quelques domaines « réservés » au président, comme la défense nationale et la politique étrangère, les trois premières furent marquées par un rapport de force à l’avantage du premier ministre.

Ironie de l’histoire, elles furent pourtant fatales à leurs ambitions présidentielles de l’époque (Jacques Chirac en 1988Edouard Balladur en 1995 et Lionel Jospin en 2002). Celle qui s’annonce devrait être bien différente tant elle dépendra, compte tenu de l’absence de majorité, de la recherche d’équilibre et de compromis entre le président et le premier ministre, entre le premier ministre et le gouvernement et entre le gouvernement et les partis le soutenant.

Trouver des terrains d’entente entre des personnes et des formations politiques au départ très éloignées en matière d’idées et de convictions ne sera pas une tâche facile dans le contexte actuel. Tout d’abord parce que notre société moderne se distingue par une très forte bipolarisation liée à l’intensité des problématiques actuelles.

Les questions portant sur l’environnement, l’immigration, la répartition des richesses… sont existentielles et créent des oppositions marquées. Les moyens de communication, en particulier les réseaux sociaux, exacerbent leur perception.

Les tensions géopolitiques liées à la situation en Ukraine, avec la guerre contre la Russie, ou la situation en Israël, suite aux attaques du Hamas, illustrent bien ce phénomène.

La France sort aussi d’une mandature législative marquée par des antagonismes et des clivages très profonds. L’usage répété du 49.3, pour faire passer des lois parfois impopulaires comme celle des retraites, et les polémiques et invectives, qui ont émaillé les travaux de l’Assemblée nationale lors des deux dernières années, ont généré des tensions et des inimitiés qu’il sera compliqué de dépasser.

Les sciences de gestion éclairent d’une lumière intéressante cet impératif de dialogue et de compromis du monde politique. Nombreux sont les ouvrages et articles scientifiques qui ont mis en lumière les efforts des organisations pour dépasser des modèles fondés sur des structures très hiérarchisées, menées par des leaders autoritaires et se caractérisant par l’absence de dialogue.

En matière de management, le leadership narcissique, solitaire et déconnecté de ses équipes, a laissé la place à un leadership transformationnel. Cette forme de leadership mise sur la confiance, le dialogue et met en avant la compétence et la capacité à convaincre et à partager une vision stratégique.

En matière d’organisation, des concepts comme ceux d’entreprises libérées ou d’organisations agiles sont apparus. Ces théories mettent l’accent sur des structures revendiquant des fonctionnements avec peu ou même sans strates hiérarchiques. Elles visent à responsabiliser et à mettre sur un pied d’égalité les collaborateurs et les « chefs ». Elles obligent les personnes à privilégier la communication, l’entente et le compromis.

En matière de stratégie, la coopétition, qui désigne la coopération entre des entreprises concurrentes, requiert la mise en place d’une relation de confiance. Elle ne peut s’établir qu’en écoutant l’autre et en étant capable d’accepter ses idées et de les intégrer dans des projets communs.

Si ces concepts sont à la mode et alimentent recherches et pratiques en entreprise, il serait naïf de penser qu’ils concernent la majorité des organisations et se mettent en place sans heurts. Les difficultés et les limites sont nombreuses. Beaucoup d’entreprises continuent de privilégier les anciens modèles basés sur la verticalité des décisions et des hiérarchies très stratifiées. C’est par exemple généralement le cas dans les entreprises du CAC 40 français.

Pendant longtemps, la culture du compromis et du dialogue a été liée à l’importance des corps intermédiaires comme les syndicats. Mais leur perte d’influence et l’avènement de pratiques démocratiques plus directes, liées notamment aux progrès technologiques, ont renforcé une culture politique française où faire des concessions est souvent perçu comme un aveu de faiblesse.

Les blocages actuels mettent en lumière les faiblesses des personnels politiques en matière de management et expliquent sans doute le choix de certains de suivre des formations en la matière. L’ampleur de la tâche qui attend les responsables politiques français dans les semaines et les mois qui viennent est immense. Si certains d’entre eux ont officiellement revendiqué l’adhésion à cette nouvelle approche, la grande majorité des responsables politiques semble encore privilégier le rapport de forces et la compétition, malgré la nécessité d’avancer autrement.

Comme tout changement culturel profond, le passage à des pratiques politiques basées sur le compromis et le dialogue devrait prendre du temps. L’urgence de la situation actuelle ne le permet pourtant pas et augure mal des prochaines semaines en matière de stabilité.

L’objectif pour limiter à 1,5° la température paraît désormais fortement compromis d’après une soixantaine de chercheurs.

Climat : une hausse sans précédent

L’objectif pour limiter à 1,5° la température paraît désormais fortement compromis d’après une soixantaine de chercheurs. 

Le réchauffement climatique causé par les activités humaines a atteint un «rythme sans précédent» et la fenêtre pour limiter à 1,5°C la hausse des températures est déjà presque fermée, mettent en garde des dizaines de chercheurs renommés dans une étude parue mercredi 5 juin. «Le réchauffement causé par l’Homme a augmenté à un rythme sans précédent dans les mesures instrumentales, atteignant 0,26°C en 2014-2023», indiquent ces scientifiques. Ce constat, publié dans la revue Earth System Science Data, est le fruit du travail de près d’une soixantaine de chercheurs de renom qui s’appuient sur les méthodes du Giec, les experts climat mandatés par l’ONU. L’intérêt de l’étude est de fournir des indicateurs actualisés à partir du rapport de ces derniers, sans attendre le prochain cycle dans plusieurs années.

Par rapport à l’ère préindustrielle, ce réchauffement d’origine humaine a atteint 1,19°C sur cette décennie, ce qui témoigne d’une nette augmentation par rapport aux chiffres du dernier rapport publié il y a un an (+1,14°C sur 2013-2022). Pour la seule année 2023, le réchauffement attribuable à l’activité humaine a atteint 1,31°C. Le réchauffement total observé a lui touché 1,43°C – car la variabilité naturelle du climat a également joué, à commencer par le phénomène El Niño. L

  Malgré les niveaux records atteints, le rythme d’augmentation des émissions de CO2 a en effet ralenti cette décennie comparé aux années 2000. Le rapport contient «un peu d’optimisme», juge ainsi Piers Forster, de l’université de Leeds, auteur principal de l’étude. «Les émissions de gaz à effet de serre augmentent moins vite qu’en 2000, mais elles augmentent toujours», donc leurs «concentrations continuent à augmenter et le réchauffement aussi», explique à l’AFP Pierre Friedlingstein, de l’université d’Exeter. «Il faut qu’elles descendent à zéro émission nette», a-t-il souligné.

 

Nouvelle-Calédonie : « trouver les voies d’un nouveau compromis pour toutes les communautés »

Nouvelle-Calédonie : «  trouver les voies d’un nouveau compromis pour toutes les communautés »

 

L’Etat modifie unilatéralement la composition du corps électoral de ce pays d’outre-mer, malgré l’opposition du peuple kanak, s’inquiète, dans une tribune au « Monde », le juriste Antoine Leca, alors que les accords de Nouméa reposent sur l’existence d’un corps électoral excluant les allochtones sans racines locales.

L’incendie est rallumé en Kanaky – Nouvelle-Calédonie. Il était prévisible et prévu, sauf peut-être pour le gouvernement français et le service de renseignement territorial local, aveuglés par les rodomontades des loyalistes. Le territoire a connu près de quarante ans de paix, depuis les accords de Matignon de 1988, car les deux camps en présence ont fait le choix du compromis, et l’Etat, celui de l’impartialité entre indépendantistes et loyalistes.

Trois référendums clivants se sont succédé (en 2018, 2020, 2021). Ils n’ont rien réglé et ont affermi le « vote ethnique », où les Calédoniens d’origine européenne sont pour la France et les autochtones pour l’indépendance. La troisième consultation, en 2021, maintenue par l’Etat contre l’avis des indépendantistes, a tranché en faveur de la France (à 96,49 % – mais avec seulement 43 % de participation, ce qui est un désaveu démocratique). Ce référendum a soulevé des réserves dans le cadre de la 78e session de l’Organisations des Nations unies, au point que l’Assemblée générale a engagé « vivement toutes les parties concernées (…) à poursuivre leur dialogue dans le cadre de l’accord de Nouméa [1998] ».

Ce n’est pas le point de vue des loyalistes. On regrettera que leur cheffe de file, Sonia Backès, ait décidé de recourir à la menace, en usant, le 28 mars, d’une grossièreté indigne de qui fut ministre de la République : « Je vais leur dire à eux [les indépendantistes] : on a été gentils, trop gentils. Mais c’est terminé. (…) On va plus se laisser faire ! (…) On ne partira pas, on va se battre. Je le dis à Paris aujourd’hui, aux parlementaires qui tremblent. Le bordel, c’est nous qui le mettrons si on essaie de nous marcher dessus ! »

Pour une société de compromis ? (Jean Viard)

Pour une société de compromis ? (Jean Viard)

Le très célèbre sociologue Jean Viard milite pour une société de compromis et il estime qu’il convient de revenir à la proportionnelle à l’Assemblée nationale pour favoriser des solutions communes. intreview sur Franceinfo.

On a l’impression qu’un an et demi après les élections législatives, Jean Viard, c’est difficile de s’adapter à la majorité relative, à l’obligation de trouver des compromis finalement ?

Jean Viard : Oui, c’est difficile, mais tout le monde cherche un peu l’affrontement, donc on ne sait pas très bien où on va, parce qu’en fait, ce dont on parle, c’est de l’immigration des gens de couleur, puisque l’immigration des Ukrainiens ne pose pas de problèmes.

Vous dites que c’est ça le fond du débat, c’est ce qui pose problème en fait ?

Ben oui, et puis l’idée de mélanger dans une loi le fait qu’on a besoin de plus de travail – on n’arrête pas de nous le dire – pour la bataille climatique, il faut plus travailler ou avoir plus de travailleurs. L’Italie vient de récupérer 500.000 personnes du sud pour créer des emplois, alors que c’est un gouvernement plus à droite que le nôtre. Donc, on est dans un modèle absurde, on mélange ‘plus de travail’ – oui, on en a besoin – ‘plus d’expulsions de délinquants’ – oui, on en a besoin. En gros, c’est ce que pensent les Français. Et on met tout ça dans la même loi, sans majorité. Donc, si on y arrive, c’est vraiment qu’on aura abandonné la loi.

Tout cela me semble politiquement désastreux, parce qu’on dirait qu’on est complètement envahi. On n’est pas envahi. La société française n’est pas plus brutale, la société française n’est pas insécurisée. Il y a des cas dramatiques, il y en a trois morts par jour en France, bien entendu. Deuxième chose, le plus important, c’est que c’est le réel qui change. Le problème, c’est que la cinquième République a été construite au moment où il y avait deux camps politiques. Il y avait l’Église d’un côté, et le Parti communiste de l’autre, pour aller très vite. Et puis, petit à petit, le Parti communiste a été mangé par Mitterand. Mais il y avait deux camps. Donc au fond chaque camp pouvait arriver à 51%.Pour simplifier, droite et gauche aussi, mais on n’est plus là-dedans.

Je suis en train de finir un livre qu’on est en train d’écrire avec Laurent Berger, qui va s’appeler : Pour une société de compromis. On n’a pas fini, ça va sortir dans trois ou quatre mois. Mais pourquoi ? Parce qu’on est dans une époque de rupture radicale : rupture climatique, avec ses conséquences effectivement sur les migrations, mais pas seulement. L’innovation, nos modes culturels, nos façons de nous déplacer, le monde va changer à une vitesse phénoménale dans ce XXIe siècle.

Et le problème, c’est que quand il y a des ruptures radicales, est-ce qu’il faut des affrontements radicaux ou à l’inverse, est-ce qu’il faut apprendre à faire des compromis ? Et donc, du coup, dans tous les pays, il y a à peu près les mêmes pourcentages. Regardez l’extrême droite, il y a 27% en Hollande, on dit l’extrême droite a gagné, nous, l’extrême droite va être presque à 40%, entre 37 et 40%, si on ajoute toutes les listes.

L’éclatement du paysage politique dans beaucoup de pays est lié à la transformation des enjeux dites-vous, mais si on comprend bien, le compromis est difficile à trouver et qu’en France, il paraît même être une faiblesse pour la classe politique parfois ?

Oui, mais c’est aussi parce que le modèle de la Ve République est construit pour un monde binaire, et ne fonctionne plus dans un monde où il faut faire des compromis. Donc ça veut dire qu’il faut revenir à un système proportionnel. La Ve République est une très belle règle, d’ailleurs elle marche, mais évidemment qu’il faut arriver à une société où on va effectivement faire de la proportionnelle, peut-être pondérer, c’est à discuter, moi, je serais pour qu’on dissolve la chambre et qu’on fasse une élection à la proportionnelle. Ça n’a pas besoin d’une loi.

Et qu’est-ce que ça changerait ?

Mais ça changerait qu’on saurait, pendant la campagne, qu’on ne va pas se gouverner tout seul. il y a quelques idées dans d’autres camps qu’on trouve sympa. Donc je veux dire, il n’y a pas le bien, le mal, les gentils, les méchants, et une société de proportionnelle oblige à des négociations, et oblige à apprendre la négociation. Regardez dans les entreprises, plus de 80% des accords, et même parfois 89% des accords sont signés par tout le monde. Et dans toutes les entreprises de France, et par tous les syndicats.

Donc on sait négocier puisqu’on sait le faire dans les entreprises, et que les syndicats ne sont pas plus d’accord entre eux – les luttes syndicales et patronales, c’est quand même des affrontements autrement violents. On sait négocier, simplement il faut un cadre qui soit un cadre de la Ve République et il faut effectivement une proportionnelle intelligente en disant aux gens : personne ne va être majoritaire, donc faites campagne en sachant que vous allez négocier, ça prendra un peu de temps. Je vous rappelle que Michel Rocard disait toujours : « gouvernons avec les sociologues », et il a quand même donné le modèle d’un gouvernement minoritaire qui, mine de rien, a bien travaillé.

COP28: petit compromis pas clair

COP28: petit compromis pas clair

Les discussions dans le cadre de la Cop 28 tourne toujours autour de la délicate question de la mise en place d’un fonds d’indemnisation des dommages climatiques que subissent les pays vulnérables. Le principe semble désormais acquis mais dans le cadre d’un compromis fragile sur les conditions et surtout le montant.

Le texte propose d’établir le fonds provisoirement, pour quatre ans, au sein de la Banque mondiale, ce que refusaient initialement avec force les pays en développement, qui accusent l’institution d’être aux mains des Occidentaux et inadaptée à leurs besoins.

«Il est maintenant impératif que nous activions et capitalisions rapidement le fonds», car «le monde n’a pas besoin d’un compte bancaire vide» mais «d’un fonds opérationnel qui puisse réellement faire la différence», a déclaré le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, dans un message lu aux délégués à l’issue de la réunion. Pays du nord et du sud sont parvenus ce samedi 4 novembre à un fragile compromis sur les contours du futur fonds sur les «pertes et dommages» climatiques des pays vulnérables, ouvrant la voie à un accord lors de la COP28 de Dubaï sur cette question cruciale pour la réussite du sommet. L’adoption sur le principe de ce fonds avait été considérée comme le résultat majeur de la COP27 en Égypte l’an dernier, et les discussions sur sa mise en œuvre (fonctionnement, donateurs, bénéficiaires…) ont été confiées à un comité de transition.

Samedi soir, une cinquième et ultime réunion de ce comité s’est conclue par l’adoption d’un texte de recommandations, malgré les réserves des États-Unis et de plusieurs pays en développement lors d’une séance plénière retransmise en ligne, a constaté l’AFP.

«Les recommandations sont faibles car elles ne font pas mention de la taille du fonds ni d’un plan clair de capitalisation», a abondé auprès de l’AFP Harjeet Singh, de l’ONG Climate Action Network, déplorant «un jour sombre pour la justice climatique».

«En outre, les États-Unis font pression pour que l’adhésion soit volontaire pour les pays développés», a-t-il ajouté, alors que les délégués des pays du sud défendaient une contribution obligatoire.

En vertu de cette responsabilité historique, établie par la Convention des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique, les pays développés ont promis 100 milliards de dollars d’aide annuelle aux pays en développement.

Mais leur défaillance jusqu’à ce jour à honorer cette promesse est devenue un motif de tension majeur dans les négociations climat, faisant craindre une contribution limitée des pays riches au nouveau fonds.

États-Unis : «compromis» avec les Républicains pour éviter un défaut

États-Unis : «compromis» avec les Républicains pour éviter un défaut »


Comme souvent, un accord de dernière minute a été trouvé aux États-Unis pour trouver un accord entre les forces politiques afin de relever le plafond de la dette. Théoriquement cet accord a été conclu avec les républicains sous réserve de réduction des dépenses publiques.

Finalement les États-Unis se sont une nouvelle fois fait fait peur pour rien et les bourses devraient en profiter ses prochains jours pour enregistrer des hausses

«Nous sommes parvenus à un accord budgétaire bipartisan que nous sommes prêts à soumettre à l’ensemble du Congrès», a déclaré Joe Biden lors d’une brève apparition devant les médias dimanche soir à la Maison Blanche. «L’accord permet d’éviter la pire crise possible: un défaut de paiement pour la première fois dans l’histoire de notre pays, une récession économique, des comptes épargne retraite dévastés, des millions d’emplois perdus», a poursuivi le président. «Cet accord part maintenant à la Chambre des représentants et au Sénat. J’invite fermement les deux chambres à l’adopter», a-t-il ajouté.

Sans relèvement de cette limite, la première puissance mondiale risquait de se trouver en défaut de paiement le 5 juin, incapable d’honorer ses engagements financiers : salaires, retraites ou remboursements à ses créanciers. Comme toutes les grandes économies ou presque, les États-Unis vivent à crédit. Mais contrairement aux autres pays développés, l’Amérique bute régulièrement sur une contrainte juridique : le plafond de la dette, le montant maximal d’endettement des États-Unis, qui doit être formellement relevé par le Congrès.

L’accord de principe trouvé samedi soir donne un peu d’air aux marchés financiers, qui n’ont jamais réellement paniqué mais que cette paralysie commençait à impatienter. Il est de fait très courant que des compromis de dernière minute soient conclus sur ce type de dossier.

Union européenne et énergies renouvelables: Compromis difficile

Union européenne et énergies renouvelables: Compromis difficile et bâtard

Un compromis difficile et finalement bâtard à été conclu dans l’union européenne concernant les énergies renouvelables dans laquelle figure aussi l’énergie nucléaire mais aussi l’hydrogène mais à des conditions complexes et contradictoires. Au lieu de fixer un objectif pour les énergies renouvelables, objectifs aléatoires, l’union européenne aurait sans doute été plus inspiré de décider d’un plan de réduction progressif des énergies fossiles n laissant ensuite à chaque pays le choix de sa politique énergétique.

L’Union européenne (UE) est parvenue ce jeudi 30 mars à un accord politique pour se doter d’objectifs plus ambitieux en matière d’énergies renouvelables à horizon 2030, dans la cadre de sa stratégie visant à lutter contre le changement climatique et mettre fin à l’utilisation d’énergies fossiles russes. Les pays membres de l’UE et le Parlement européen ont convenu qu’à horizon 2030, les Vingt-Sept tireront 42,5 % de leur énergie des ressources renouvelables comme l’éolien et le solaire, a fait savoir sur Twitter le député européen Markus Pieper.

Le texte assure par ailleurs « la reconnaissance du rôle spécifique du nucléaire qui n’est ni vert ni fossile », a indiqué l’eurodéputé Pascal Canfin, président de la commission parlementaire Environnement, selon des propos rapportés par Le Figaro. Ces dernières semaines, les Vingt-Sept s’étaient montrés divisés sur le fait de comptabiliser l’énergie nucléaire dans les objectifs de l’UE en matière d’énergies renouvelables. La France a mené une campagne visant à faire reconnaître la contribution de « l’hydrogène à faible teneur en carbone », c’est-à-dire l’hydrogène produit à partir de l’énergie nucléaire.

Compromis. Finalement, l’accord conclu ce jeudi prévoit que les pays membres, dont la part d’hydrogène fossile consommée est de moins de 23 % en 2030, pourront réduire leurs obligations en matière d’hydrogène renouvelable à hauteur de 20 %, ce qui leur permettra ainsi d’utiliser l’énergie nucléaire. Cependant, Paris n’a pas obtenu que l’hydrogène renouvelable soit reconnu au même titre que « l’hydrogène à faible teneur en carbone », comme le note Les Echos.

Cet accord politique doit désormais être voté par le Parlement européen et les Vingt-Sept pour pouvoir entrer en vigueur, mais ces votes sont généralement une formalité. La nouvelle directive remplacerait l’objectif actuel fixant la part des renouvelables à 32 % à horizon 2030. En 2021, les renouvelables ont représenté 22 % de l’énergie des Vingt-Sept, mais la situation varie considérablement d’un pays membre à l’autre. Si la part des énergies renouvelables atteint 63 % en Suède, elle représente moins de 13 % dans des pays comme le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas ou encore l’Irlande.

UE -Energies Renouvelables: un compromis difficile et bâtard

UE -énergiesRenouvelables: un compromis difficile et bâtard


Compromis très difficile et finalement bâtard à été conclu dans l’union européenne concernant les énergies renouvelables dans laquelle figure aussi l’énergie nucléaire mais aussi llhydrogène mais à des conditions complexes et contradictoires. Au lieu de fixer un objectif pour les énergies renouvelables, objectifs aléatoires, l’union européenne aurait sans doute été plus inspiré de décider d’un plan de réduction progressif des énergies fossiles n laissant ensuite à chaque pays le choix de sa politique énergétique.

L’Union européenne (UE) est parvenue ce jeudi 30 mars à un accord politique pour se doter d’objectifs plus ambitieux en matière d’énergies renouvelables à horizon 2030, dans la cadre de sa stratégie visant à lutter contre le changement climatique et mettre fin à l’utilisation d’énergies fossiles russes. Les pays membres de l’UE et le Parlement européen ont convenu qu’à horizon 2030, les Vingt-Sept tireront 42,5 % de leur énergie des ressources renouvelables comme l’éolien et le solaire, a fait savoir sur Twitter le député européen Markus Pieper.

Le texte assure par ailleurs « la reconnaissance du rôle spécifique du nucléaire qui n’est ni vert ni fossile », a indiqué l’eurodéputé Pascal Canfin, président de la commission parlementaire Environnement, selon des propos rapportés par Le Figaro. Ces dernières semaines, les Vingt-Sept s’étaient montrés divisés sur le fait de comptabiliser l’énergie nucléaire dans les objectifs de l’UE en matière d’énergies renouvelables. La France a mené une campagne visant à faire reconnaître la contribution de « l’hydrogène à faible teneur en carbone », c’est-à-dire l’hydrogène produit à partir de l’énergie nucléaire.

Compromis. Finalement, l’accord conclu ce jeudi prévoit que les pays membres, dont la part d’hydrogène fossile consommée est de moins de 23 % en 2030, pourront réduire leurs obligations en matière d’hydrogène renouvelable à hauteur de 20 %, ce qui leur permettra ainsi d’utiliser l’énergie nucléaire. Cependant, Paris n’a pas obtenu que l’hydrogène renouvelable soit reconnu au même titre que « l’hydrogène à faible teneur en carbone », comme le note Les Echos.

Cet accord politique doit désormais être voté par le Parlement européen et les Vingt-Sept pour pouvoir entrer en vigueur, mais ces votes sont généralement une formalité. La nouvelle directive remplacerait l’objectif actuel fixant la part des renouvelables à 32 % à horizon 2030. En 2021, les renouvelables ont représenté 22 % de l’énergie des Vingt-Sept, mais la situation varie considérablement d’un pays membre à l’autre. Si la part des énergies renouvelables atteint 63 % en Suède, elle représente moins de 13 % dans des pays comme le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas ou encore l’Irlande.

Démocratie: Retrouver le sens de la délibération et du compromis

Démocratie: Retrouver le sens de la délibération et du compromis

 

Dans une tribune au « Monde », le spécialiste d’histoire politique invite à renouer avec la société de la délibération. C’est grâce à elle que, dans le passé, ont été conçues « les grandes lois constituant encore aujourd’hui le socle de notre vie démocratique ».

 

Il y a urgence de dépasser les affrontements stériles et caricaturaux. Témoin les débats actuels à l’Assemblée  plus proches du cirque que d’une réunion de responsables nationaux NDLR

 

« Je rêve d’un pays où l’on se parle à nouveau », disait Michel Rocard dans sa déclaration de politique générale, le 29 juin 1988. L’apôtre de la deuxième gauche, nommé à Matignon par François Mitterrand pour mener une politique d’ouverture, était à l’époque motivé par trois considérations. Primo, ses propres convictions, héritées de Pierre Mendès France, de la « nouvelle société » de Jacques Chaban-Delmas et des travaux d’intellectuels comme Pierre Rosanvallon, prônant une démocratie rénovée par la délibération permanente entre les pouvoirs publics, les agents de l’Etat, les élus des territoires, les corps intermédiaires et les citoyens.

Secundo, la prolongation de la campagne menée par François Mitterrand pour sa réélection, une campagne de rassemblement et de pacification face à la brutalité des « clans » chiraquiens et du FN. Tertio, et c’était l’urgence de l’heure, la nécessité de gérer une situation de majorité relative à l’Assemblée nationale, qui obligeait le premier ministre à négocier texte par texte des majorités d’idées, dans la discussion, la concession et le compromis, soit auprès du groupe communiste, soit auprès des centristes, ce que le juriste Guy Carcassonne, grand négociateur de ces accords alternatifs, appelait non sans humour « la majorité stéréo ».

 

Des similitudes s’imposent entre ce « moment Rocard » et la situation actuelle. La demande sociale de délibération n’a cessé de se manifester depuis quelques années, que soit par le succès de la « démocratie participative » mise en avant par Ségolène Royal dans sa campagne de 2007, au moment des Nuits debout en 2016 ou des « gilets jaunes » en 2018-2019. Dans les meetings de l’ancienne candidate à la présidentielle, sous les tentes parisiennes ou sur les ronds-points de la France oubliée, c’était à chaque fois la même frénésie de discussion, de débats, une volonté affirmée de retrouver les grands moments délibératifs de notre histoire, des clubs de la Révolution française, de 1848 ou de la Commune de Paris.

Adhésion à l’Otan: Zelensky prêt à un compromis

Adhésion à l’Otan: Zelensky prêt à un compromis

 

«S’agissant de l’Otan, j’ai tempéré ma position sur cette question il y a déjà un certain temps, lorsque nous avons compris» que «l’Otan n’était pas prête à accepter l’Ukraine», a  déclaré le président ukrainien dans cette interview diffusée lundi soir. «L’Alliance a peur de tout ce qui est controversé, et d’une confrontation avec la Russie», a-t-il déploré. Il a ajouté ne pas vouloir être le président d’un «pays qui implore à genoux» pour une telle adhésion.

Le président Poutine a aussi reconnu peu avant d’engager son invasion deux «républiques» séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine en guerre depuis 2014 avec les forces de Kiev. Il réclame maintenant que leur indépendance soit aussi reconnue par l’Ukraine.

Interrogé sur cette exigence russe, le président Zelensky s’est dit sur ABC ouvert au dialogue. «Je parle de garanties de sécurité. Je pense que s’agissant de ces territoires temporairement occupés», «qui n’ont été reconnus que par la Russie», «nous pouvons discuter et trouver un compromis sur l’avenir de ces territoires», a-t-il expliqué.

Nucléaire iranien : vers un compromis ?

Nucléaire iranien : vers un compromis ?

 

Déjà empêtré dans le dossier ukrainien, les Européens mais aussi Biden  souhaiteraien t bien sortir avec un compromis concernant le nucléaire iranien. Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a affirmé dimanche qu’un accord sur le dossier nucléaire iranien serait « imminent » et mis en garde contre sa « fragilité » par rapport au précédent conclu en 2015. Les  pourparlers de Vienne visent à sauver l’accord nucléaire de 2015 destiné à empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique. Les Etats-Unis s’en sont retirés en 2018, sous la présidence de Donald Trump qui le jugeait insuffisant, et ont rétabli dans la foulée leurs sanctions économiques. En riposte, la République islamique s’est affranchie des restrictions-clés à son programme nucléaire, placé sous surveillance de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Les négociations visent donc à mettre en œuvre un « retour mutuel » de Washington et Téhéran dans l’accord, défendu par l’actuel président américain Joe Biden.

Pass sanitaire : un compromis bâtard

Pass sanitaire : un compromis bâtard

Un accord a été conclu entre les parlementaires du Sénat de l’Assemblée nationale en commission mixte paritaire concernant le pass sanitaire. La mise en application des mesures concernant le pass pourrait donc débuter début août. Le projet de loi prévoit une extension du « pass sanitaire » (parcours vaccinal complet, test négatif récent ou certificat de rétablissement) début août dans les cafés-restaurants, foires et salons, avions, trains et cars longs trajets, établissements médicaux. L’enjeu pour l’exécutif est de tenter de prendre de vitesse une quatrième vague épidémique redoutée par les scientifiques et le ministre de la Santé Olivier Véran comme « forte, avec un impact hospitalier qui pourrait être très dur à la mi ou à la fin août ». Concernant les grands espaces commerciaux la responsabilité incombera aux préfets. Des préfets qui déjà pris des mesures restrictives dans nombre de départements fortement atteints par le virus qui d’une certaine façon viennent  contredire les orientations générales actuelles et même futures. Bref un compromis bâtard entre l’Assemblée nationale et le Sénat qui ne va pas clarifier la compréhension du pass sanitaire par la population. D’autant que l’identité des intéressés ne sera pas vérifiée.  Il est clair que l’obligation de la vaccination aurait été beaucoup plus compréhensible.

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