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Politique :Faire l’apprentissage du compromis en France

 

Politique :Faire l’apprentissage du compromis en France

 

Loïc Blondiaux, politiste : « En France, le compromis est souvent perçu comme synonyme de compromission et de faiblesse »La nouvelle Assemblée nationale n’est pas plus ingouvernable que la plupart des Parlements européens, affirme l’universitaire dans un entretien au « Monde ». Elle offre une « occasion historique de rompre avec la centralisation du pouvoir » et avec une culture politique réfractaire à la délibération et à la négociation.

 

Loïc Blondiaux est spécialiste des questions de démocratie et de participation citoyenne. Professeur au département de science politique de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, il a coordonné avec Bernard Manin l’ouvrage collectif Le Tournant délibératif de la démocratie (Les Presses de Sciences Po, 2021).

Avec une Assemblée nationale sans majorité, la France est-elle devenue ingouvernable ?
Les résultats de ces élections législatives sont ceux d’un scrutin proportionnel, avec trois blocs assez comparables. Cette Assemblée peut paraître ingouvernable si l’on se réfère aux catégories d’analyse du pouvoir sous la Ve République.
Mais elle ne l’est pas du tout au regard des standards de la plupart des autres démocraties européennes. Elle n’est pas plus divisée que les Parlements allemand ou italien, dont les députés, élus avec un mode de scrutin mixte à dominante de proportionnelle, sont capables de construire des gouvernements de coalition beaucoup plus représentatifs de la population et plus efficaces que ne l’est le système français avec son scrutin majoritaire, où le gagnant emporte habituellement toute la mise.

 

Jusqu’à ces dernières années, le « fait majoritaire » dominait notre vie politique en favorisant l’émergence d’une majorité nette au bénéfice du camp du président de la République, sauf en période de cohabitation. Cette configuration particulière n’existe plus. Aucune force politique ne représente aujourd’hui plus d’un tiers de l’électorat.

L’enjeu de l’apprentissage de la lecture

L’enjeu de l’apprentissage de la lecture

L’entrée à l’école primaire coïncide avec la découverte des savoirs fondamentaux qui vont structurer la vie et la personnalité des élèves. La lecture implique de passer par un apprentissage relativement long, sur plusieurs années, et plus ou moins difficile selon les élèves, ce qui représente un défi croissant dans une société caractérisée par un mouvement d’accélération.

par Frédéric Bernard
Maître de conférences en neuropsychologie, Université de Strasbourg dans The Conversation

L’apprentissage de la lecture peut se concevoir comme une fusée à deux étages. Le premier implique d’apprendre à décoder, c’est-à-dire à reconnaître chacun des mots. Le deuxième étage permet aux enfants de comprendre ce que signifient des ensembles de mots sous la forme de phrases et de textes.

Cette dichotomie entre décodage et compréhension n’est pas arbitraire, elle repose sur le « modèle simple de la lecture » proposé dans les années 1980 par les chercheurs Gough et Tunmer.

Décrivons ce qu’impliquent ces deux étapes d’un point de vue cognitif et penchons-nous sur quelques activités permettant d’en faciliter le déroulement ou l’acquisition.

Une étape cruciale de l’apprentissage de la lecture consiste non seulement à apprendre à connaître puis reconnaître visuellement chaque lettre de l’alphabet comme ayant une identité propre mais surtout à associer sa forme à un son qui lui est propre. On appelle ce dernier processus « la conversion graphème (forme écrite)/phonème (forme sonore) ».

L’apprentissage en parallèle de l’écriture sous forme manuscrite va permettre aux enfants de créer une représentation plus forte, plus durable et plus facilement mobilisable de ces lettres. À l’écriture s’ajoute la possibilité de manipuler des lettres sous forme d’objets réels se distinguant par leur couleur, leur texture ou leur poids, ce qui enrichira la représentation que se fait l’enfant.

Étant donné que le lien entre la forme écrite des lettres et le son correspondant est de nature arbitraire, la conversion graphème/phonème suppose un apprentissage complexe. Il s’accompagne notamment d’un point de vue cérébral du développement d’une partie d’un faisceau de fibres de substance blanche (une sorte d’autoroute cérébrale) reliant une aire occipito-temporale impliquée dans le traitement de la forme visuelle des lettres à une aire plus dorsale impliquée dans le traitement des sons.

Le processus de conversion graphème/phonème reposera sur les capacités à associer des représentations visuelles de lettres à des représentations sonores. C’est pour cette raison que, de façon en apparence paradoxale, la capacité à discriminer et à manipuler les sons du langage, ce que l’on appelle la « conscience phonologique », jouera un rôle important dans l’apprentissage de la lecture, une activité semblant de prime abord exclusivement visuelle.

Manipuler les formes des lettres peut aider les enfants à mieux les reconnaître ensuite.
Il existe différentes manières d’entraîner cette conscience phonologique et ce, dès la maternelle. On peut avoir recours par exemple à des comptines avec des rimes, des assonances ou des allitérations, faire des exercices impliquant de manipuler les sons des mots (reconnaître le premier son d’un mot, reconnaître un son commun à plusieurs mots, etc.).

Il est aussi possible d’utiliser des images sur lesquelles sont représentés un animal ou un objet dont le nom commence par le son de la lettre (par exemple un serpent pour la lettre S). La possibilité de toucher des lettres avec un certain relief facilitera aussi l’apprentissage de la conversion graphème/phonème.

Il s’agira ensuite d’apprendre à convertir des groupes de lettres de plus en plus importants en sons correspondants (« OU » en [u] par exemple) pour parvenir de façon ultime à décoder des mots entiers. Cette voie dite « graphophonologique » (ou « indirecte » car elle implique une conversion de l’information visuelle en information phonologique) permettra notamment de décoder des mots réguliers par exemple lavabo.

Une autre voie, dite « orthographique » (ou « directe ») va se développer en parallèle et permettra de reconnaître des mots plutôt à partir de leur orthographe. Elle sera notamment très utile pour identifier des mots irréguliers comme le mot femme.

Une fois les capacités de décodage suffisamment développées et automatisées, l’élève va pouvoir commencer à lire des phrases et des textes de complexité croissante. Selon le modèle cognitif de Construction-Intégration proposé par Walter Kintsch et qui fait autorité par rapport à l’étude de la compréhension, les enfants vont apprendre à activer, pendant la lecture de phrases et de textes, deux formes de représentation mentale : la base de texte et le modèle de situation.

La base de texte comprend :

les éléments dits de « surface », c’est-à-dire les mots individuels (chaque mot a une forme écrite correspondant à une combinaison de lettres et une ou plusieurs significations) et la façon dont ces mots sont ordonnés dans chaque phrase selon une syntaxe particulière ;

et des propositions que l’on peut définir comme étant l’association entre un prédicat (verbe, adjectif ou adverbe) et un ou plusieurs arguments (en général, un nom ou un substantif) ; par exemple, la phrase « Le renard regarde la poule » contient une proposition qui associe le prédicat verbe « regarde » aux arguments « renard » et « poule ».

La deuxième forme de représentation mentale, le modèle de situation, va émerger progressivement pendant la lecture à partir de l’interaction continue entre les informations du texte et les connaissances et souvenirs propres des élèves. Il s’agira ainsi d’apprendre à mobiliser ses connaissances et souvenirs pertinents pendant la lecture pour se représenter de façon personnelle et subjective ce qui est décrit dans un texte (un personnage, un paysage…).

Enfants rêvant de voler entre des nuages, des livres et des animaux fantastiques
Quand un enfant lit un texte, il apprend à mobiliser ses connaissances et souvenirs pertinents pour se représenter ce qui est décrit. Shutterstock
Et ce n’est pas tout. Les élèves auront la possibilité de faire des inférences pendant la lecture d’un texte, c’est-à-dire d’activer des informations qui ne sont pas exprimées de façon explicite mais dont la production contribuera fortement à l’établissement, au maintien ou au rétablissement de la cohérence de la représentation mentale du texte lu.

Par exemple, la simple lecture de la phrase « Il déteste cette chanteuse et il a acheté un billet pour son concert » nécessite de faire une inférence pour rétablir la cohérence : le personnage peut acheter en fait un billet pour ce concert parce que ce serait un cadeau pour un ami qui adore cette chanteuse, même s’il ne l’apprécie pas lui-même.

Autrement dit, la lecture d’un texte implique d’activer une représentation comprenant différentes sortes d’informations (des propositions, des connaissances, des souvenirs) plus ou moins bien connectées entre elles. Il y aura une compréhension effective de ce texte seulement s’il y a cohérence, c’est-à-dire si les informations pertinentes sont connectées entre elles au sein du réseau activé.

Une bonne capacité de compréhension en lecture repose ainsi sur celle à bien décoder les mots individuels, à activer les propositions, les connaissances et les souvenirs pertinents et à faire de bonnes inférences quand cela est nécessaire.

Dans une étude publiée en 2011, Jarrod Moss et ses collègues ont montré que l’apprentissage de l’utilisation combinée de cinq stratégies cognitives en plus d’une stratégie générale d’auto-explication permettait à des étudiants de mieux comprendre des textes documentaires qu’ils lisaient. Ces cinq stratégies étaient les suivantes :

Vérification de sa compréhension : évaluer sa propre compréhension pendant la lecture

Paraphrase : reformuler le texte avec ses propres mots pour activer les connaissances sémantiques pertinentes

Élaboration : faire des inférences élaboratives ou associatives pour faciliter la compréhension du texte en utilisant ses propres connaissances

Rapprochement : créer des liens entre les phrases pour faciliter la compréhension des textes

Prédiction : faire des inférences prédictives à la fin d’une phrase ou d’un paragraphe au sujet d’informations qui pourraient apparaître par la suite dans le texte

Évidemment, il n’est pas souhaitable que les élèves apprennent à utiliser d’emblée autant de stratégies de façon combinée mais plutôt de prendre le temps pour qu’ils puissent apprendre à en utiliser certaines (les plus pertinentes) l’une après l’autre avant de commencer à envisager de les combiner.

Mais il n’est pas nécessaire d’attendre de savoir décoder les mots pour pouvoir commencer à les appliquer. En effet, les enfants pourront y être sensibilisés dès la maternelle à partir d’histoires qui leur seront lues par les enseignants ou, plus tôt, lors de séances de lecture partagée avec les parents.

Ecole: La méthode globale qui tue l’apprentissage de la lecture


Ecole: La méthode globale qui tue l’apprentissage de la lecture

On aurait pu imaginer que la méthode de la lecture globale très à la mode il y a 50 ans avait disparu des pédagogies pour l’apprentissage de la lecture. Rien n’y fait car cette pédagogie qui consiste essentiellement à photographier les mots au lieu de distinguer chaque syllabe est toujours en vigueur dans des ouvrages scolaires.

Une véritable catastrophe pour l’enseignement de la langue car la lecture est le premier exercice d’apprentissage des savoirs fondamentaux.

Résultat, la France et dans le fond des classements pour la maîtrise de la langue comme d’ailleurs pour l’apprentissage des mathématiques.

Pour se persuader de la véritable dégringolade de maîtrise de la langue, il suffit par exemple de lire les commentaires des lecteurs des sites Internet : un véritable naufrage avec une faute toutes les lignes ou presque y compris pour les médias les plus sérieux et dont on suppose que les lecteurs sont les plus cultivés.

Le conseil scientifique de l’Éducation nationale (CSEN), mis en place en 2018 par le prédécesseur de Pap Ndiaye, Jean-Michel Blanquer, constate, dans une note de deux pages publiée en octobre, que «les méthodes et manuels (de lecture) efficaces continuent d’être parmi les moins utilisés» par les enseignants. En d’autres termes, la méthode dite «mixte», alliant la fameuse méthode «globale», très en vogue dans les années 1970 – basée sur la reconnaissance automatique des mots sans forcément les déchiffrer -, et la méthode syllabique, reste bel et bien utilisée dans les classes. Des pédagogies «totalement inacceptables», assène le conseil scientifique.

«La lecture est l’un des apprentissages fondamentaux sur lesquels s’appuie toute la scolarité. C’est aussi un des domaines dans lesquels les données scientifiques sont relativement unanimes.

Le lycée professionnel marginalisé par l’apprentissage

Le lycée professionnel marginalisé par l’apprentissage

L’enseignement professionnel a perdu 100 000 élèves en vingt ans, et ses diplômés connaissent de réelles difficultés pour trouver un emploi, alors que l’apprentissage est devenu une voie royale vers l’insertion.

 

En cause le fait que l’enseignement dans les lycées professionnels a souvent été considéré comme un placard pour élèves en difficulté et que la filière apprentissage a souvent démontré une autre efficacité. NDLR

 

Analyse.

 

Le temps du lycée professionnel est-il venu ? Fait rare, les candidats à l’élection présidentielle portent des propositions construites à son sujet, au-delà du simple refrain sur sa nécessaire revalorisation. Emmanuel Macron en fait « l’une des grandes réformes » qu’il veut mettre en œuvre s’il est réélu. Souhaitant rapprocher l’école de l’entreprise, le président candidat entend faire participer ces formations à son objectif de plein-emploi d’ici à 2027. Jean-Luc Mélenchon ou Yannick Jadot, eux, souhaitent faire de ces cursus des outils de la transition écologique et de l’augmentation du niveau de qualification des jeunes.

Un chantier ambitieux, tant les réformes du lycée professionnel se sont succédé depuis quarante ans sans jamais changer la donne : cette filière, qui forme près de 650 000 jeunes du CAP au baccalauréat professionnel, après la 3e, est le plus souvent perçue comme une voie de relégation, et les difficultés d’insertion de ses diplômés sont réelles. Un décalage peut exister entre les formations et leurs débouchés. A l’image de la société, la voie professionnelle s’est tertiarisée. Les spécialités de services comptent 60 % des effectifs en bac pro, avec une concentration en « commerce et vente » et « sanitaire et social ». Or, mis à part l’aide à domicile et l’hôtellerie-restauration, les pénuries de compétences aujourd’hui se focalisent ailleurs : dans l’industrie.

Pire, au fil du temps, une concurrence – « déloyale », diront les enseignants de ces lycées – s’est installée avec les filières en apprentissage, conduites dans les centres de formation des apprentis (CFA) en prise directe avec le monde économique local, alors que les lycées professionnels relèvent de l’éducation nationale. La loi Avenir professionnel de 2018 a ouvert les vannes de l’alternance, la gestion n’étant plus conduite par les régions, mais par les branches professionnelles elles-mêmes.

Résultat : alors que, à la fin des années 1980, les lycées professionnels formaient l’élite ouvrière, aujourd’hui, les meilleurs élèves deviennent apprentis, et les lycées professionnels accueillent « ceux qui restent », souvent dans une orientation plus subie que choisie. Alors que l’image de l’apprentissage a radicalement changé, celui-ci devenant même une voie royale vers l’insertion, surtout dans l’enseignement supérieur, le lycée professionnel pâtit toujours d’une image dégradée. On tente bien de jeter des passerelles entre les deux systèmes, notamment avec la dernière réforme à l’initiative du ministre Jean-Michel Blanquer qui prône des formations en apprentissage dans tous les lycées professionnels et une mixité des parcours entre voie scolaire et alternance. Mais ces formules peinent à se déployer.

Formation : comme en Allemagne favoriser l’apprentissage et l’alternance

Formation : comme en Allemagne favoriser l’apprentissage et l’alternance

Il est plus urgent que jamais d’attirer l’attention des entreprises, des jeunes et de leurs familles sur les opportunités de la formation professionnelle, surtout à un stade précoce. (Par Patrick Brandmaier, directeur général de la Chambre franco-allemande de commerce et d’industrie) ( dans l’Opinion)

 

Au deuxième trimestre de cette année, la France comptait 264 000 emplois vacants, selon les chiffres du ministère du Travail. En Allemagne, 158 000 offres d’emplois n’étaient pas pourvues à fin juin dernier, selon l’Agence fédérale pour l’emploi et 43 % des chefs d’entreprise s’estimaient sous la menace d’un manque de compétences. Cette crise de l’emploi, qui se reproduit dans de nombreux pays de l’Union européenne, trouve son origine dans un élément conjoncturel : la puissance de la reprise de l’activité dans un certain nombre de branches. Mais elle a aussi des raisons structurelles : le manque de main-d’œuvre qualifiée dans les activités concernées au plus près par la transition numérique et énergétique. Les entreprises doivent embaucher des profils nouveaux pour s’adapter à une économie en pleine transformation.

Il existe une réponse à la crise de l’emploi : l’apprentissage et la formation en alternance. C’est un élément clé dans la période que nous traversons, particulièrement en France et en Allemagne, puisque les deux pays mènent, parfois conjointement, des stratégies d’investissement ambitieuses dans l’énergie, les nouvelles technologies, la protection de l’environnement, l’agriculture. Sans l’apprentissage et l’enseignement professionnel, ces investissements ne pourront pas être mis en œuvre. De nombreuses entreprises franco-allemandes se plaignent déjà d’un manque de travailleurs qualifiés et ce problème va s’aggraver dans les années à venir.

Nous devons donc intensifier nos efforts communs pour attirer les jeunes vers la formation professionnelle et la formation duale. La « langue de l’autre » et la compétence interculturelle constituent une condition préalable importante. L’anglais revêt une importance capitale dans le monde professionnel d’aujourd’hui. Mais il ne faut pas oublier que la pratique de l’allemand ou du français constitue des qualifications supplémentaires – et donc un avantage compétitif pour les jeunes qui entrent dans l’entreprise – et ouvre des opportunités de progression salariale et de carrière très concrètes. En Allemagne, de nombreux travailleurs qualifiés gagnent bien plus que 50 000 euros par an dans l’industrie, une rémunération plus élevée que celle procurée par certains diplômes universitaires.

Au moment où la Chambre franco-allemande de Commerce et d’Industrie, qui est un acteur important de la formation en alternance et de l’apprentissage en France et en Allemagne, organise sa huitième Journée de la formation professionnelle et de l’apprentissage, il est plus urgent que jamais d’attirer l’attention des entreprises, des jeunes et de leurs familles sur les opportunités et les possibilités de la formation professionnelle, surtout à un stade précoce.

Dans les lycées en France, de nombreuses offres sont proposées, qui concernent la formation académique dans les universités et les grandes écoles. Malheureusement, l’information proposée en ce qui concerne la formation professionnelle et la formation en alternance est beaucoup trop limitée. Il est important d’insister sur le fait qu’il n’y a pas de cursus meilleur que l’autre entre la formation professionnelle et de l’enseignement académique, même si beaucoup de parents, d’élèves, d’enseignants et de directeurs d’académie croient encore que l’enseignement académique est le seul moyen de réussir une carrière professionnelle et d’obtenir un emploi sûr.

Il existe de nombreux exemples de diplômés qui ne terminent pas leurs études et choisissent la voie de la formation professionnelle. Il est donc important de souligner qu’il n’y a pas de bon chemin et que la formation professionnelle et en alternance peut être parfaitement combinée avec la formation académique. Avec plus de 500 000 contrats d’apprentissage en 2020, la France a réalisé une progression spectaculaire grâce aux nombreuses mesures de soutien de l’État. Ajouter une dimension franco-allemande à ces formations est un plus, dont peuvent attester les nombreux jeunes qui travaillent aujourd’hui dans des entreprises franco-allemandes. La voie est tracée, n’attendons pas pour l’emprunter !

Patrick Brandmaier est directeur général de la Chambre franco-allemande de commerce et d’industrie.

Pour un développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur

Pour un développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur 

À l’image de ce qui se pratique en Allemagne,Les présidents des fédérations de l’assurance, Florence Lustman, de la banque, Nicolas Théry et des entreprises de high-tech, Laurent Giovachini affirment, dans une tribune au « Monde » que le développement de l’apprentissage dans les universités et grandes écoles permet de lutter efficacement contre les inégalités sociales et territoriales.

 

Tribune. 

Avec près de 500 000 contrats signés dans le secteur privé en 2020, soit une hausse de 40 % par rapport à 2019, l’apprentissage connaît un décollage sans précédent en France et s’impose durablement dans le paysage de la formation. Il s’agit d’une réussite de politique publique majeure, issue de la loi « Avenir professionnel » du 5 septembre 2018 et fortement portée par les efforts communs des entreprises et des établissements d’enseignement.

Plus encore, l’accélération de l’apprentissage dans les formations de l’enseignement supérieur favorise leur démocratisation pour briser le plafond de verre des classes et territoires moins favorisés. Les métiers de l’assurance, de la banque, du conseil, de l’ingénierie et du numérique – qui représentent environ 1,7 million de salariés en France et 60 000 jeunes en alternance – ont ainsi triplé en dix ans le nombre d’alternants des formations de niveau Bac + 4/5.

 

L’apprentissage constitue aujourd’hui le tremplin le plus efficace vers la vie active. En valorisant une pédagogie qui intègre les réalités de l’entreprise et met en avant les compétences humaines et relationnelles, l’apprentissage favorise l’acquisition des « soft skills » [autonomie, créativité, capacité à travailler en équipe, etc.] indispensables pour évoluer et progresser professionnellement.

De plus, l’intégration de l’apprentissage dans les cursus universitaires et grandes écoles a provoqué une véritable révolution culturelle et contribué à renforcer son image auprès des chefs d’entreprise, des enseignants mais aussi des étudiants eux-mêmes. Mais surtout, le développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur représente un vecteur essentiel de cohésion sociale et de promotion de l’égalité des chances, en permettant aux étudiants issus de tous les milieux, de financer des études de plus en plus longues et coûteuses.

 

La Conférence des grandes écoles indique ainsi qu’il y a deux fois plus d’élèves ayant un parent « ouvrier » dans les cursus par apprentissage que dans les autres voies. Nous avons là une responsabilité collective à permettre à ces jeunes d’accéder à ces formations de haut niveau. Plus d’égalité des chances, plus de réussite aux examens, moins de risque de décrochage et de réelles garanties d’obtenir un emploi stable dès la fin de sa formation, les bénéfices de l’apprentissage dans le supérieur sont là et tout l’enjeu aujourd’hui est d’accélérer dans cette voie pour en faire une filière d’excellence pour tous.

Une nouvelle année record pour l’apprentissage et pourtant ridicule

Une  nouvelle année record pour l’apprentissage et pourtant ridicule

 

La ministre du travail se félicite de résultats exceptionnels concernant l’apprentissage avec 50 000 sur un trimestre. De quoi rire en effet quand on sait qu’il y a environ 800 000 jeunes à former chaque année dont la plupart choisissent les études longues qui mènent tout droit au chômage pour une grande partie. Beaucoup obtenant en effet un diplôme sans perspectives d’embauche ou pas de diplôme du tout. Le nombre annuel d’apprentissage tourne autour de 400 000 par an. Les autres s’engagent pour la plupart dans l’impasse de l’université pour en ressortir avec un rien du tout un diplôme très théorique dont se nourrissent d’ailleurs les effectifs de l’administration.

 

Entre janvier et avril, le nombre de contrats conclus s’est en effet élevé à 50.000. Un véritable bond par rapport aux quelque 17.000 signatures comptabilisées sur cette même période en 2020 et les 12.000 en 2019. Les entrées en apprentissage sur le premier trimestre ont ainsi été multipliées par trois en l’espace d’un an et même par quatre comparativement à deux ans en arrière. «On ne veut pas vendre la peau de l’ours mais ces chiffres laissent augurer une très bonne dynamique et une belle rentrée», souffle l’entourage de la ministre du Travail, Élisabeth Borne.

L’apprentissage en Allemagne : pourquoi ça marche ?

L’apprentissage en Allemagne : pourquoi ça marche ?

 

 

Plusieurs facteurs explicatifs, d’abord la filière française set surtout réservée à ceux qui sont éjectée du système scolaire classique, ensuite en Allemagne l’apprentissage concerne toutes les filières et toutes les qualifications ; A noter auusi la réticence des enseignants qui préfèrent orienter les élèves français vers les voies plus académiques enfin il faut bien le dire l’attitude des parents qui en France ont un certain mépris pour la voie de l’apprentissage. Le succès du système d’apprentissage Outre-Rhin, dit «système dual», se résume en un chiffre: le taux de chômage des moins de 25 ans s’y limite à 5,5% contre 24% dans l’Hexagone. Conçu comme une voie d’excellence axée sur la maîtrise d’une compétence professionnelle, l’apprentissage est l’un des piliers de la réussite du «Made in Germany», qui repose en grande partie sur la qualité de sa main d’œuvre. L’Allemagne compte trois fois plus de jeunes formés en alternance qu’en France: 1,5 million, contre 600.000. L’importance de l’apprentissage dans l’économie allemande s’explique d’abord par «une longue tradition remontant au Moyen Age et jamais interrompue», explique Andreas Pieper, porte-parole de l’Institut Fédéral pour la formation professionnelle (BIBB). Le système inspiré de l’artisanat y a été adapté à l’industrie et aux services. Après l’école primaire, un système assez sélectif oriente les élèves allemands vers deux possibilités: passer le bac et étudier à l’université ou suivre une scolarité plus manuelle et appliquée. L’apprentissage relève d’un choix positif et assumé et non d’une solution de rechange soldant les échecs scolaires. La formation pratique est mieux acceptée en Allemagne. On estime possible une réussite professionnelle en dehors d’un système académique. L’apprentissage concerne toutes les branches de l’économie: commerce, banque, assurance, industrie et pas seulement l’artisanat. Il forme les techniciens supérieurs voire certains ingénieurs. Son financement est assuré par l’État en ce qui concerne les établissements d’enseignement et par les entreprises en ce qui concerne les salaires des apprentis. La sélection des candidats à l’apprentissage appartient à l’entreprise, qui inscrit les candidats retenus dans les écoles professionnelles avec lesquelles elle travaille. En Allemagne, 60% des jeunes apprentis sont embauchés par l’entreprise qui les a formés. Les autres trouvent relativement facilement un emploi ailleurs. Parmi les apprentis arrivés au sommet, Jürgen Schrempp, patron de Daimler de 1995 à 2005, ou Franz Müntefering, apprenti vendeur industriel devenu vice-chancelier de 2005 à 2007.




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