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COP28 : Nouvelle promesse financière de l’Union européenne aux pays vulnérables

COP28 : Nouvelle promesse financière de l’Union européenne aux pays vulnérables

Une nouvelle promesse financière de l’Union européenne aux pays pauvres vulnérables aux conséquences climatiques. Ceci étant, aucun montant n’a été décidé. De la même manière, cette contribution dite « substantielle » devrait sans doute être gérée par la Banque mondiale et non par une organisation spécifique supplémentaire. L’enjeu effectivement est d’éviter que cette contribution, comme celle du développement économique, ne finissent dans la poche de certains responsables du gouvernement.

Cette contribution ne devrait pas non plus être obligatoire mais volontaire pour convaincre de grands pays d’y participer.

« La COP28 est une occasion déterminante de faire preuve d’unité et de restaurer la foi dans le multilatéralisme dans un monde polarisé », affirme une déclaration commune, publiée par le commissaire européen chargé du Climat, Wopke Hoekstra, et le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber.

L’Union européenne ne veut pas être accusée de laisser tomber les pays en développement face au changement climatique. Dans cette optique, le commissaire européen chargé du Climat, Wopke Hoekstra, et le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, ont annoncé la préparation d’une « contribution financière substantielle » au fonds « pertes et dommages » climatiques des pays vulnérables.

La crédibilité du démarrage de ce nouveau fonds, revendication essentielle des pays en développement, aura une influence majeure sur le reste des négociations, destinées à accélérer la réduction des gaz à effet de serre de l’humanité, responsables du réchauffement climatique.

La COP 28 se déroule du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï. Après un an de bras de fer, pays du Nord et du Sud sont parvenus le 4 novembre à Abou Dhabi à un fragile compromis sur les contours du futur fonds, malgré les réserves des Etats-Unis.

Le texte propose donc d’établir le fonds, pendant une durée de quatre ans, au sein de la Banque mondiale, ce que refusaient initialement avec force les pays en développement, qui accusent l’institution d’être aux mains des Occidentaux et inadaptée à leurs besoins. Les pays riches, États-Unis en tête, refusent que leurs contributions soient obligatoires plutôt que volontaires, et veulent voir de riches pays émergents, comme l’Arabie Saoudite, rejoindre les pays donateurs.

COP28: petit compromis pas clair

COP28: petit compromis pas clair

Les discussions dans le cadre de la Cop 28 tourne toujours autour de la délicate question de la mise en place d’un fonds d’indemnisation des dommages climatiques que subissent les pays vulnérables. Le principe semble désormais acquis mais dans le cadre d’un compromis fragile sur les conditions et surtout le montant.

Le texte propose d’établir le fonds provisoirement, pour quatre ans, au sein de la Banque mondiale, ce que refusaient initialement avec force les pays en développement, qui accusent l’institution d’être aux mains des Occidentaux et inadaptée à leurs besoins.

«Il est maintenant impératif que nous activions et capitalisions rapidement le fonds», car «le monde n’a pas besoin d’un compte bancaire vide» mais «d’un fonds opérationnel qui puisse réellement faire la différence», a déclaré le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, dans un message lu aux délégués à l’issue de la réunion. Pays du nord et du sud sont parvenus ce samedi 4 novembre à un fragile compromis sur les contours du futur fonds sur les «pertes et dommages» climatiques des pays vulnérables, ouvrant la voie à un accord lors de la COP28 de Dubaï sur cette question cruciale pour la réussite du sommet. L’adoption sur le principe de ce fonds avait été considérée comme le résultat majeur de la COP27 en Égypte l’an dernier, et les discussions sur sa mise en œuvre (fonctionnement, donateurs, bénéficiaires…) ont été confiées à un comité de transition.

Samedi soir, une cinquième et ultime réunion de ce comité s’est conclue par l’adoption d’un texte de recommandations, malgré les réserves des États-Unis et de plusieurs pays en développement lors d’une séance plénière retransmise en ligne, a constaté l’AFP.

«Les recommandations sont faibles car elles ne font pas mention de la taille du fonds ni d’un plan clair de capitalisation», a abondé auprès de l’AFP Harjeet Singh, de l’ONG Climate Action Network, déplorant «un jour sombre pour la justice climatique».

«En outre, les États-Unis font pression pour que l’adhésion soit volontaire pour les pays développés», a-t-il ajouté, alors que les délégués des pays du sud défendaient une contribution obligatoire.

En vertu de cette responsabilité historique, établie par la Convention des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique, les pays développés ont promis 100 milliards de dollars d’aide annuelle aux pays en développement.

Mais leur défaillance jusqu’à ce jour à honorer cette promesse est devenue un motif de tension majeur dans les négociations climat, faisant craindre une contribution limitée des pays riches au nouveau fonds.

Un magnat du pétrole pour présider la COP28

Un magnat du pétrole pour présider la COP28

Le sultan Ahmed al Jaber, PDG de la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis, dirigera la conférence des Nations unies sur le climat COP28. En décembre 2023, les négociateurs des pays du monde entier se réuniront aux Émirats arabes unis pour le prochain cycle de négociations internationales sur le climat. Alors que ces négociations sont considérées comme essentielles pour obtenir les accords mondiaux nécessaires pour éviter d’atteindre un changement climatique dangereux, la confiance dans le sommet, connu sous le nom de COP28, est au plus bas. L’une des raisons tient à la personne qui est aux commandes. Les Émirats arabes unis ont mis le feu aux poudres en janvier 2023 en annonçant que le sultan Ahmed al Jaber, PDG de l’entreprise publique Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc), serait le président désigné du sommet sur le climat, ce qui lui donnerait un large contrôle sur l’ordre du jour de la réunion. Des hommes politiques américains et européens ont exigé la démission de M. al-Jaber. L’ancien vice-président américain Al Gore a affirmé que les intérêts des industries fossiles avaient « capturé le processus des Nations unies à un degré inquiétant, allant jusqu’à nommer le PDG de l’une des plus grandes compagnies pétrolières du monde à la présidence de la COP28 ».

Par Par Ibrahim Ozdemir, Professor of Philosophy, Uskudar University; Visiting Professor, Clark University

Les inquiétudes quant à l’obstruction des politiques proclimat par les industries fossiles sont tout à fait légitimes, à mon avis. Il existe de nombreuses preuves que les plus grandes industries fossiles savaient déjà depuis des décennies que leurs produits provoqueraient le changement climatique, et qu’elles ont délibérément tenté de nier les sciences du climat et de s’opposer à l’évolution des politiques climatiques.

Cependant, je pense que les appels à boycotter la COP28 et à bannir le choix de la région pour la diriger sapent la crédibilité des négociations des Nations unies et négligent le potentiel du programme de la COP28.

J’ai été conseiller du Programme des Nations unies pour l’environnement et je suis spécialiste de l’éthique environnementale. Mes propres préoccupations sur cette question m’ont amené à faire équipe avec six collègues du Sud pour mener une analyse comparative détaillée des objectifs et du comportement des cinq dernières présidences de la COP sur le climat.

Nous avons conclu, à notre grande surprise, que le programme politique promu par la présidence des Émirats arabes unis à la COP28 pourrait largement contribuer à accélérer la transition vers la sortie des énergies fossiles. Nous avons également constaté que de nombreuses critiques formulées à l’encontre de la présidence des Émirats arabes unis étaient infondées.
Tout d’abord, il est utile de comprendre comment les présidents des COP sont choisis.

Le choix du pays qui accueille le sommet de la COP est géré par un processus des Nations unies qui fait l’objet d’une alternance démocratique entre six régions. Les pays de chaque région se consultent pour savoir qui représentera leur région, et ce pays fait une proposition, qui est évaluée et finalisée par le secrétariat qui gère la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Pour la COP28, la région Asie-Pacifique, qui se compose d’un ensemble diversifié de pays en développement, a choisi les Émirats arabes unis et Ahmed al Jaber.

Pour certains pays du Sud, la perspective d’une élimination progressive des énergies fossiles – demandée par de nombreux groupes militants et pays à l’approche de la COP28 – semble non seulement décourageante, mais aussi une menace pour le développement économique.

Sur les dizaines de pays producteurs de pétrole dans le monde, environ la moitié sont des pays en développement à revenu intermédiaire dont les économies sont très vulnérables face à la volatilité des prix du pétrole et du gaz. Des études ont suggéré qu’une élimination rapide des énergies fossiles pourrait entraîner des milliers de milliards de dollars de pertes dues aux investissements dans les infrastructures des pays producteurs de pétrole, s’ils n’y sont pas préparés.

En même temps, de nombreux États du Sud sont confrontés aux conséquences démesurées du changement climatique, qu’il s’agisse de phénomènes météorologiques extrêmes ou de l’élévation du niveau de la mer qui peuvent menacer l’existence même de leurs communautés.

Ahmed Al Jaber a qualifié l’élimination progressive des combustibles fossiles d’« inévitable » et d’« essentielle », mais il a aussi déclaré que le système énergétique et les pays du Sud n’étaient pas prêts pour une élimination rapide du fossile tant que les énergies renouvelables n’augmenteront pas, et que le sommet devrait se concentrer sur l’adaptation. Ce point de vue, bien que soutenu par certains pays du Sud, a suscité de vives critiques.

La présidence de la COP28 par Ahmed Al-Jaber a été décrite par certains comme une tentative des Émirats arabes unis de « verdir » les plans d’expansion pétrolière et gazière d’Adnoc, l’une des plus grandes compagnies pétrolières au monde.

Bien que je sois sensible à cette préoccupation, mes collègues et moi-même l’avons trouvée beaucoup trop simpliste. Al-Jaber a passé l’essentiel de sa carrière dans le secteur des énergies renouvelables. En 2006, il a fondé et dirigé la société d’État des Émirats arabes unis spécialisée dans les énergies renouvelables, Masdar, qu’il a aidée à devenir le plus grand opérateur d’énergies renouvelables en Afrique.

Il a été nommé PDG de l’Adnoc en 2016, dans le cadre du lancement officiel par les Émirats arabes unis d’une stratégie nationale pour l’après-pétrole. L’année précédente, le prince héritier Mohammed bin Zayed avait prononcé un discours déclarant que les Émirats arabes unis célébreraient « le dernier baril de pétrole » d’ici le milieu du siècle.

L’Adnoc a été fortement critiquée pour avoir prévu d’investir 150 milliards de dollars dans l’expansion de ses capacités pétrolières et gazières au cours de cette décennie. Je partage ces inquiétudes. Pour rester dans les limites de 1,5 °C de réchauffement climatique adoptées dans le cadre de l’accord de Paris, le monde pourrait devoir cesser les nouveaux investissements dans les combustibles fossiles, comme l’a préconisé l’Agence internationale de l’énergie, et aussi déclasser quelque 40 % des réserves de combustibles fossiles déjà exploitées.

Cependant, je pense également qu’il faut replacer cette question dans un contexte mondial lorsque l’on discute de la présidence de la COP28 : des plans de croissance des énergies fossiles bien plus importants que ceux des Émirats arabes unis sont menés par les États-Unis, le Canada, la Russie, l’Iran, la Chine et le Brésil. La majeure partie du financement des énergies fossiles dans le monde provient de banques des États-Unis, du Canada et du Japon. Et depuis 2015, les banques européennes ont versé un montant colossal de 1,3 billion de dollars dans les combustibles fossiles, dont 130 milliards de dollars pour la seule année 2022.

Dans notre évaluation, nous avons constaté que les Émirats arabes unis font déjà preuve d’un leadership qui va au-delà des présidences précédentes de la COP.

Notre rapport a révélé que la valeur totale des projets d’énergie renouvelable prévus par les Émirats arabes unis avec divers partenaires au cours de la décennie s’élève à plus de 300 milliards de dollars. Selon notre analyse, ce montant est considérablement plus élevé que les investissements dans les énergies propres mobilisés par les présidences précédentes de la COP.

Le programme de la COP28 que les Émirats arabes unis promeuvent offre également une voie prometteuse pour accélérer la transition vers l’abandon des énergies fossiles.

Il prévoit de tripler la capacité des énergies renouvelables au cours des sept prochaines années, en réduisant encore les coûts pour concurrencer rapidement les combustibles fossiles, potentiellement au cours des 20 prochaines années.

Il demande également aux pays d’accepter de cesser la production d’énergies fossiles lorsque les émissions de CO2 ne sont pas capturées d’ici au milieu du siècle, ce qui pourrait accélérer le développement de la capture, de l’utilisation et du stockage du CO2 à des fins commerciales.

Enfin, la restructuration du financement de la lutte contre le changement climatique pour le rendre moins coûteux et réduire le fardeau de la dette, comme le propose la présidence des Émirats arabes unis, pourrait débloquer les milliers de milliards de dollars dont le monde en développement a désespérément besoin pour soutenir ses transitions énergétiques tout en s’industrialisant. Étant donné que le manque de financement est le principal obstacle à la transition énergétique dans les pays en développement, il est essentiel que la COP28 se concentre sur ce point.

Certes, le fait qu’un PDG du secteur pétrolier dirige un sommet sur le climat est inquiétant pour tous ceux qui prônent une réduction progressive et rapide des combustibles fossiles, et il reste à voir dans quelle mesure les Émirats arabes unis sont attachés à ces politiques. Mais mes coauteurs et moi-même avons conclu que si le sommet de la COP28 parvient à conclure des accords historiques sur les questions susmentionnées, il s’agira d’une avancée significative dans l’accélération d’une transition juste vers l’abandon des énergies fossiles. Mais aussi d’une amélioration considérable par rapport à ce qui a été proposé lors des précédents sommets de la COP.

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Par Ibrahim Ozdemir, Professor of Philosophy, Uskudar University; Visiting Professor, Clark University




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