Archive pour le Tag 'éviter'

États-Unis : «compromis» avec les Républicains pour éviter un défaut

États-Unis : «compromis» avec les Républicains pour éviter un défaut »


Comme souvent, un accord de dernière minute a été trouvé aux États-Unis pour trouver un accord entre les forces politiques afin de relever le plafond de la dette. Théoriquement cet accord a été conclu avec les républicains sous réserve de réduction des dépenses publiques.

Finalement les États-Unis se sont une nouvelle fois fait fait peur pour rien et les bourses devraient en profiter ses prochains jours pour enregistrer des hausses

«Nous sommes parvenus à un accord budgétaire bipartisan que nous sommes prêts à soumettre à l’ensemble du Congrès», a déclaré Joe Biden lors d’une brève apparition devant les médias dimanche soir à la Maison Blanche. «L’accord permet d’éviter la pire crise possible: un défaut de paiement pour la première fois dans l’histoire de notre pays, une récession économique, des comptes épargne retraite dévastés, des millions d’emplois perdus», a poursuivi le président. «Cet accord part maintenant à la Chambre des représentants et au Sénat. J’invite fermement les deux chambres à l’adopter», a-t-il ajouté.

Sans relèvement de cette limite, la première puissance mondiale risquait de se trouver en défaut de paiement le 5 juin, incapable d’honorer ses engagements financiers : salaires, retraites ou remboursements à ses créanciers. Comme toutes les grandes économies ou presque, les États-Unis vivent à crédit. Mais contrairement aux autres pays développés, l’Amérique bute régulièrement sur une contrainte juridique : le plafond de la dette, le montant maximal d’endettement des États-Unis, qui doit être formellement relevé par le Congrès.

L’accord de principe trouvé samedi soir donne un peu d’air aux marchés financiers, qui n’ont jamais réellement paniqué mais que cette paralysie commençait à impatienter. Il est de fait très courant que des compromis de dernière minute soient conclus sur ce type de dossier.

Politique-Ukraine : la Russie recule pour éviter la capitulation

Politique-Ukraine : la Russie recule pour éviter la capitulation

Le chef des armées russe vient curieusement de reconnaître les difficultés auxquelles l’armée russe est confrontée et qui nécessite un recul pour éviter une défaite honteuse. Pourtant ce nouveau chef des armées n’est pas un tendre mais sans doute a-t-il pris conscience des réalités du terrain et n’est-il pas prêt à faire sacrifier l’armée sur l’autel de la démence de Poutine.

On prépare aussi en même temps l’opinion russe à la défaite en l’habillant de prétexte humanitaire pour rapatrier des Russes d’Ukraine.

Le nouveau commandant de l’armée russe en Ukraine, Sergueï Sourovikine, a donc reconnu, mardi 18 octobre, que ses troupes faisaient face à une situation «tendue» et auraient à effectuer des choix difficiles.

Le nouveau commandant de l’armée russe ménage aussi son propre avenir en décrivant un tableau assez sombre de la situation héritage de son prédécesseur et sous-entendu de Poutine aussi.
Ces déclarations de Sergueï Sourovikine à l’antenne de la chaîne de télévision publique Rossiya 24 interviennent alors que le gouverneur nommé par les Russes dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, a annoncé une évacuation de civils face à la menace d’un assaut ukrainien.

« La situation dans le secteur de l’opération militaire spéciale peut être qualifiée de tendue », a dit Sergueï Sourovikine, général de l’armée de l’air nommé ce mois-ci à la tête des forces russes engagées en Ukraine, où elles subissent depuis début septembre une contre-offensive ukrainienne.

Recul russe. « L’ennemi tente continuellement d’attaquer les positions des troupes russes », a-t-il poursuivi. « Cela concerne avant tout les secteurs de Koupiansk, Lyman et Mykolaïv-Kryvyi Rih », a précisé Sergueï Sourovikine. Koupiansk et Lyman se trouvent dans l’est de l’Ukraine, et la zone de Mykolaïv et Kryvyi Rih recouvre essentiellement le nord de la région de Kherson. L’armée russe a reculé de 20 à 30 km ces dernières semaines dans le secteur de Kherson et elle risque d’être acculée sur la rive droite, ou occidentale, du fleuve Dniepr.

Sergueï Sourovikine a également paru reconnaître que les forces ukrainiennes risquaient désormais d’avancer vers la ville de Kherson, située près de l’embouchure du Dniepr sur la rive droite. Kherson est en outre difficile à ravitailler pour l’armée russe, car le principal pont menant à la rive gauche du Dniepr a été fortement endommagé par un bombardement ukrainien.
« Nos plans et nos actions à venir concernant la ville de Kherson elle-même dépendront de la situation militaro-tactique à venir. Je répète, c’est déjà très difficile aujourd’hui », a dit Sergueï Sourovikine. « Nous allons agir en conscience, de manière opportune, sans exclure des décisions difficiles », a-t-il conclu.

Éviter le pillage des ressources halieutiques

<ul

  • >
    Éviter le pillage des ressources halieutiques
  • La mise en place d’une gestion des pêches permet non sans mal une exploitation durable des ressources halieutiques, note l’économiste Olivier Thébaud dans une tribune au « Monde ». L’exploitation durable des ressources halieutiques est une question biologique, mais également économique, sociale et politique. Parce que ces ressources sont communes, la production de chaque exploitant dépend non seulement de son propre effort d’exploitation, mais aussi (négativement) de celui de tous les autres qui exploitent la même ressource.

    En l’absence de régulation, le phénomène de « course au poisson » se met en place, entraînant le développement de surcapacités de production, une moins bonne valorisation des productions, et des conflits. La gestion des pêches a été justement mise en place pour lutter contre ce phénomène, observé partout dans le monde, et a su relever plusieurs défis complexes.
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le réchauffement climatique pourrait entraîner le déclin des gros poissons dans les océans
    Dans l’Atlantique Nord, l’approche a d’abord été centrée sur la mise en œuvre de mesures de conservation, visant à limiter les niveaux de prélèvements et permettre ainsi la croissance des poissons et le renouvellement des populations exploitées. Les efforts de recherche internationaux menés depuis plus de soixante-dix ans ont débouché sur une science de l’exploitation des ressources halieutiques aujourd’hui très opérationnelle. Fondée notamment sur des modèles représentant l’effort de pêche et son impact sur les populations exploitées, elle permet d’identifier les niveaux de captures permettant d’espérer le maintien des rendements de la pêche à des niveaux garantissant une pêche durable. Ces modèles participent notamment à la fixation annuelle des « totaux autorisés de captures » (TAC) pour chaque stock ainsi évalué.

    La prise en compte des enjeux économiques et sociaux dans ces diagnostics a eu tendance à s’accroître, avec, par exemple, l’ouverture du Conseil international pour l’exploration de la mer aux sciences sociales. La détermination des mesures de conservation suppose en effet de s’accorder sur des objectifs à long terme pour la pêche, justifiant les limites de captures mises en œuvre. La politique commune de la pêche européenne vise le rendement maximum durable, c’est-à-dire la plus grande quantité de biomasse qui peut être extraite d’un stock halieutique sans affecter son processus de reproduction, dans un objectif de durabilité environnementale, économique et sociale.

    Les faits montrent que la course au poisson se développe tant que les règles encadrant l’exploitation n’abordent pas le partage des possibilités de pêche. Dans une pêcherie gérée par TAC, par exemple, le phénomène de course au poisson finit tôt ou tard par s’instaurer, chacun cherchant à prélever au mieux avant que la limite ne soit atteinte et la saison de pêche fermée. Un second grand défi est donc d’anticiper des règles de répartition des possibilités de pêche, en sélectionnant qui peut pêcher, et en répartissant ces possibilités entre groupes d’usagers. Les systèmes de répartitions en quotas de pêche, alloués à des collectifs comme les organisations de producteurs, ou à des exploitants individuels, suivant les pays et les pêcheries, participent à cet objectif. Cette sécurisation est aujourd’hui reconnue partout dans le monde comme une question majeure pour la viabilité économique de ces entreprises.

    Ecole : Comment éviter le naufrage ?

    Ecole : Comment éviter le naufrage ? 

     Les élèves français peinent à acquérir les savoirs fondamentaux, comme en témoignent les classements PISA de la France, et l’école de la République n’arrive plus à tenir sa promesse d’égalité des chances, socle de notre République. Professeurs en colère, parents inquiets, système éducatif qui semble péricliter… Comment éviter le naufrage annoncé ? Par Sandrine Dirani, PDG de Zeneduc. (La tribune)

     

    Qui dit attractivité de notre école dit nécessairement revalorisation du métier d’enseignant. La hausse des salaires annoncée par notre ministre de l’Education, Pap Ndiaye, est certes un prérequis indispensable mais elle ne sera pas suffisante pour stopper l’hémorragie des professeurs qui quittent le navire et pour pourvoir les postes vacants.

    Les enseignants sont également en quête d’une vraie reconnaissance de la hiérarchie à la hauteur de leur engagement et d’un accompagnement concret pour les aider à exprimer leur vocation : un mentorat de terrain des jeunes professeurs qui débutent leur carrière dans les établissements les plus difficiles, une meilleure formation sur les neurosciences, les aspects pédagogiques de la gestion de la classe et de l’hétérogénéité des élèves, une liberté pédagogique pour promouvoir l’innovation dans l’acquisition des savoirs fondamentaux, un meilleur dialogue avec les familles pour définir les rôles respectifs entre parents et école dans l’éducation des enfants, … Nombreuses sont les pistes à explorer pour répondre au malaise du corps professoral.

    L’école de la république ne parvient plus à éviter la reproduction sociale. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les enfants d’ouvriers représentent 12% des élèves du supérieur et le tableau est encore plus sombre si, aux inégalités socio-économiques, on rajoute celles d’origine territoriale. La France est le règne de l’entre-soi : trois lycées (Sainte Geneviève, Louis le Grand et Stanislas) remplissent à eux-seuls plus de la moitié des promotions de Polytechnique !

    Outre le fait que cela renforce les inégalités en créant une France à double vitesse, cet élitisme forcené tend à creuser sa propre tombe à force de consanguinité et d’inertie. Là encore, ce ne sont pas les pistes de réflexion qui manquent et notamment le renforcement du dédoublement des classes en zone prioritaire, l’attribution de primes et logements de fonction pour attirer les enseignants les mieux formés vers les zones défavorisées et la substitution de la notion d’équité à celle d’égalité des chances (aide aux devoirs, embauches d’assistantes sociales, révision des seuils de bourses pour l’enseignement secondaire).

    La France survalorise ses diplômes et ses élites au détriment d’une meilleure intégration entre le marché du travail et les apprentissages ou d’une revalorisation nécessaire des métiers techniques ou manuels.

    Il est grand temps que cela change ! Non un diplôme, une filière, un premier emploi ne devrait pas conditionner toute une vie. Créons des passerelles, libérons les énergies, permettons à notre jeunesse de tenter, d’échouer, de se relever, d’apprendre, de progresser à tout âge.

    Notre société ne cesse de parler de soft skills et pourtant, qu’est-il fait concrètement pour que nos jeunes apprennent à se connaître, découvrent leurs talents, se posent la question de leurs rêves et de leurs aspirations pour trouver une voie où ils pourraient véritablement s’épanouir et se réaliser ? Je pense qu’il est indispensable qu’ils se posent la question de leur orientation et de leurs intérêts bien plus tôt et au sein même de l’école qui devrait les préparer bien plus largement à leur vie professionnelle, en collaboration avec les entreprises.

    Le pessimisme ne sert à rien. Seule l’action nous permettra de redéfinir un nouveau contrat social et de renouer avec les valeurs républicaines de notre école. Tous les citoyens pourront, ainsi, croire à nouveau en sa capacité à leur assurer un avenir.

    ________
    (*) Sandrine Dirani est conférencière et autrice de « Aider son enfant à surmonter ses colères » – Hatier, « Ton meilleur atout, c’est toi ! » – de Boeck Supérieur et « Je maîtrise l’orthographe » (à paraître en janvier 2023).

    Système éducatif : Comment éviter le naufrage ?

    Système éducatif : Comment éviter le naufrage ? 

     Les élèves français peinent à acquérir les savoirs fondamentaux, comme en témoignent les classements PISA de la France, et l’école de la République n’arrive plus à tenir sa promesse d’égalité des chances, socle de notre République. Professeurs en colère, parents inquiets, système éducatif qui semble péricliter… Comment éviter le naufrage annoncé ? Par Sandrine Dirani, PDG de Zeneduc. (La tribune)

     

    Qui dit attractivité de notre école dit nécessairement revalorisation du métier d’enseignant. La hausse des salaires annoncée par notre ministre de l’Education, Pap Ndiaye, est certes un prérequis indispensable mais elle ne sera pas suffisante pour stopper l’hémorragie des professeurs qui quittent le navire et pour pourvoir les postes vacants.

    Les enseignants sont également en quête d’une vraie reconnaissance de la hiérarchie à la hauteur de leur engagement et d’un accompagnement concret pour les aider à exprimer leur vocation : un mentorat de terrain des jeunes professeurs qui débutent leur carrière dans les établissements les plus difficiles, une meilleure formation sur les neurosciences, les aspects pédagogiques de la gestion de la classe et de l’hétérogénéité des élèves, une liberté pédagogique pour promouvoir l’innovation dans l’acquisition des savoirs fondamentaux, un meilleur dialogue avec les familles pour définir les rôles respectifs entre parents et école dans l’éducation des enfants, … Nombreuses sont les pistes à explorer pour répondre au malaise du corps professoral.

    L’école de la république ne parvient plus à éviter la reproduction sociale. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les enfants d’ouvriers représentent 12% des élèves du supérieur et le tableau est encore plus sombre si, aux inégalités socio-économiques, on rajoute celles d’origine territoriale. La France est le règne de l’entre-soi : trois lycées (Sainte Geneviève, Louis le Grand et Stanislas) remplissent à eux-seuls plus de la moitié des promotions de Polytechnique !

    Outre le fait que cela renforce les inégalités en créant une France à double vitesse, cet élitisme forcené tend à creuser sa propre tombe à force de consanguinité et d’inertie. Là encore, ce ne sont pas les pistes de réflexion qui manquent et notamment le renforcement du dédoublement des classes en zone prioritaire, l’attribution de primes et logements de fonction pour attirer les enseignants les mieux formés vers les zones défavorisées et la substitution de la notion d’équité à celle d’égalité des chances (aide aux devoirs, embauches d’assistantes sociales, révision des seuils de bourses pour l’enseignement secondaire).

    La France survalorise ses diplômes et ses élites au détriment d’une meilleure intégration entre le marché du travail et les apprentissages ou d’une revalorisation nécessaire des métiers techniques ou manuels.

    Il est grand temps que cela change ! Non un diplôme, une filière, un premier emploi ne devrait pas conditionner toute une vie. Créons des passerelles, libérons les énergies, permettons à notre jeunesse de tenter, d’échouer, de se relever, d’apprendre, de progresser à tout âge.

    Notre société ne cesse de parler de soft skills et pourtant, qu’est-il fait concrètement pour que nos jeunes apprennent à se connaître, découvrent leurs talents, se posent la question de leurs rêves et de leurs aspirations pour trouver une voie où ils pourraient véritablement s’épanouir et se réaliser ? Je pense qu’il est indispensable qu’ils se posent la question de leur orientation et de leurs intérêts bien plus tôt et au sein même de l’école qui devrait les préparer bien plus largement à leur vie professionnelle, en collaboration avec les entreprises.

    Le pessimisme ne sert à rien. Seule l’action nous permettra de redéfinir un nouveau contrat social et de renouer avec les valeurs républicaines de notre école. Tous les citoyens pourront, ainsi, croire à nouveau en sa capacité à leur assurer un avenir.

    ________
    (*) Sandrine Dirani est conférencière et autrice de « Aider son enfant à surmonter ses colères » – Hatier, « Ton meilleur atout, c’est toi ! » – de Boeck Supérieur et « Je maîtrise l’orthographe » (à paraître en janvier 2023).

    Concept de » Sobriété énergétique »: Un slogan pour éviter des changements structurels

    Concept de » Sobriété énergétique »: Un slogan pour éviter des changements structurels 

     

    Yamina Saheb membre du GIEC, Experte des politiques d’atténuation du changement climatique estime dans le Monde  que  la mise en place de politiques de sobriété nécessite une métamorphose de l’économie qui va bien au-delà du plan annoncé par Emmanuel Macron. 

    On ne peut que se féliciter de l’émergence de la sobriété dans le débat public comme solution à la crise énergétique. Le concept de sobriété n’est pas nouveau, il remonte à la Grèce antique. La Thaïlande a été le premier pays à en faire la colonne vertébrale de sa politique de développement, alors que la France est le seul pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques à avoir inscrit la sobriété dans sa loi sur la transition énergétique.

    Malheureusement, la vision française de la sobriété se limite à sa dimension énergétique et ignore les autres composantes de la sobriété identifiées dans le rapport III du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). En effet, ce rapport définit les politiques de sobriété comme étant « un ensemble de mesures et de pratiques du quotidien qui évitent la demande en énergie, matériaux, sol et eau tout en assurant le bien-être pour tous dans les limites planétaires ».

    La sobriété n’est pas l’austérité ! Bien au contraire, les politiques de sobriété préservent l’accès pour tous aux services essentiels en éliminant les consommations superflues des plus aisés. Et contrairement aux idées reçues, les citoyens ne pourront avoir des comportements sobres que si, et seulement si, les politiques publiques mettent d’abord en place les solutions nécessaires pour que les activités essentielles au bien-être de tous se déroulent dans le respect des limites planétaires.

    Les politiques de sobriété nécessitent de considérer à la fois les aspects dimensionnels, coopératifs et l’usage des biens et services mis à la disposition des citoyens. La sobriété dimensionnelle consiste à mettre sur le marché des produits (voitures, logements, électroménager) qui correspondent aux besoins des citoyens. La sobriété coopérative revient, elle, à mettre en œuvre une organisation collective de l’espace de façon à permettre une mutualisation importante des services essentiels – ainsi pour la mobilité grâce aux transports en commun. La sobriété d’usage vise à éliminer l’obsolescence programmée des appareils et équipements et à mieux les utiliser. Il est clair que les citoyens ne pourront agir que sur l’utilisation des appareils dont ils disposent. Par conséquent, réduire la sobriété aux changements de comportement des individus serait une erreur fatale car les citoyens sont en vérité enfermés dans les solutions autorisées par les politiques publiques.

    Sans surprise, la vision de la sobriété par les patrons d’Engie, EDF et TotalEnergies se limite aux changements de comportement. Les énergéticiens français s’inscrivent dans la continuité de la stratégie bien rodée de désinformation, développée par les pétroliers américains pour détourner l’attention des pouvoirs publics des changements structurels nécessaires pour éliminer l’utilisation des énergies fossiles. La sobriété telle que préconisée par les énergéticiens français déclencherait, si les pouvoirs publics la mettaient en œuvre, une crise sociale sans précédent.

     

     

     » Sobriété énergétique »: Un slogan pour éviter des changements structurels

     » Sobriété énergétique »: Un slogan pour éviter des changements structurels 

     

    Yamina Saheb membre du GIEC, Experte des politiques d’atténuation du changement climatique estime dans le Monde  que  la mise en place de politiques de sobriété nécessite une métamorphose de l’économie qui va bien au-delà du plan annoncé par Emmanuel Macron. 

    On ne peut que se féliciter de l’émergence de la sobriété dans le débat public comme solution à la crise énergétique. Le concept de sobriété n’est pas nouveau, il remonte à la Grèce antique. La Thaïlande a été le premier pays à en faire la colonne vertébrale de sa politique de développement, alors que la France est le seul pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques à avoir inscrit la sobriété dans sa loi sur la transition énergétique.

    Malheureusement, la vision française de la sobriété se limite à sa dimension énergétique et ignore les autres composantes de la sobriété identifiées dans le rapport III du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). En effet, ce rapport définit les politiques de sobriété comme étant « un ensemble de mesures et de pratiques du quotidien qui évitent la demande en énergie, matériaux, sol et eau tout en assurant le bien-être pour tous dans les limites planétaires ».

    La sobriété n’est pas l’austérité ! Bien au contraire, les politiques de sobriété préservent l’accès pour tous aux services essentiels en éliminant les consommations superflues des plus aisés. Et contrairement aux idées reçues, les citoyens ne pourront avoir des comportements sobres que si, et seulement si, les politiques publiques mettent d’abord en place les solutions nécessaires pour que les activités essentielles au bien-être de tous se déroulent dans le respect des limites planétaires.

    Les politiques de sobriété nécessitent de considérer à la fois les aspects dimensionnels, coopératifs et l’usage des biens et services mis à la disposition des citoyens. La sobriété dimensionnelle consiste à mettre sur le marché des produits (voitures, logements, électroménager) qui correspondent aux besoins des citoyens. La sobriété coopérative revient, elle, à mettre en œuvre une organisation collective de l’espace de façon à permettre une mutualisation importante des services essentiels – ainsi pour la mobilité grâce aux transports en commun. La sobriété d’usage vise à éliminer l’obsolescence programmée des appareils et équipements et à mieux les utiliser. Il est clair que les citoyens ne pourront agir que sur l’utilisation des appareils dont ils disposent. Par conséquent, réduire la sobriété aux changements de comportement des individus serait une erreur fatale car les citoyens sont en vérité enfermés dans les solutions autorisées par les politiques publiques.

    Sans surprise, la vision de la sobriété par les patrons d’Engie, EDF et TotalEnergies se limite aux changements de comportement. Les énergéticiens français s’inscrivent dans la continuité de la stratégie bien rodée de désinformation, développée par les pétroliers américains pour détourner l’attention des pouvoirs publics des changements structurels nécessaires pour éliminer l’utilisation des énergies fossiles. La sobriété telle que préconisée par les énergéticiens français déclencherait, si les pouvoirs publics la mettaient en œuvre, une crise sociale sans précédent.

     

     

    EdF renationalisée pour éviter la faillite ?

    EdF  renationalisée pour éviter la faillite ? 

     

    EDF serait depuis longtemps en faillite si l’État ne possédait pas 85 % du capital. Officiellement l’entreprise traîne une dette de leur de 50 milliards mais en réalité réévaluée par l’agence de notation SP  pour près de 100 milliards.

    Il faut aussi prendre en compte une cinquantaine de milliards pour financer les six EPR décidés par le gouvernement sans parler du coût de l’enfouissement des déchets et du prix du Grand carénage entrepris dans les centrales anciennes afin de prolonger leur durée de vie.

    Ceci étant depuis hier, le Parlement européen a inscrit dans la taxonomie l’énergie nucléaire. ( Catalogue des énergies reconnues vertes). Cela ouvre des possibilités pour attirer les capitaux non seulement pour les centrales à construire en France mais tout autant pour celle à construire à l’étranger.

    Cette décision de renationalisation pourrait aussi dissimuler la volonté du pouvoir de scinder la répartition des responsabilités avec une société EDF recentrée uniquement sur la production d’électricité nucléaire et la mise en place de l’ouverture au marché pour la distribution ( sur le mode des télécoms). Une opération qui serait de nature à satisfaire Bruxelles mais évidemment pas les syndicats.

    De toute manière ,au-delà des questions organisationnelles des enjeux centraux sont à prendre en compte comme la restructuration de la dette, la régulation du marché de l’électricité dont celle du nucléaire et surtout peut-être les conditions de financement des nouvelles centrales.

     

    BCE : comment éviter une crise de l’euro ?

    BCE : comment éviter une crise de l’euro ?

     Pour éviter une nouvelle crise de l’euro quelles seraient les options possibles ? Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. ( Dans la Tribune, extraits)

     

     

    Fermer les yeux. En forte hausse en Europe, l’inflation annuelle dans l’Union européenne atteint 8,1% en avril 2022. En mars 2020, avant la pandémie le taux était en baisse à 0,7%. Jusqu’à présent, la position de la BCE a été de prendre du recul et d’affirmer que cette inflation est « temporaire » pour éviter la « fragmentation » de la zone euro.

    Pour gérer l’inflation, le taux d’intérêt directeur est le principal outil utilisé par les Banques centrales. Quand la BCE augmente son taux directeur, les taux des prêts sur le marché grimpent et la capacité d’emprunt est abaissée. Les dépenses sont diminuées et la pression sur les chaînes de production est réduite.

    Depuis quelques mois, alors que les taux directeurs de la Banque centrale européenne restent stables, les taux d’intérêt des prêts immobiliers augmentent et suivent la tendance de l’inflation et sont moins influencés par les taux directeurs. L’argent perd de sa valeur et les banques commerciales rehaussent leurs taux d’intérêt pour continuer à gagner de l’argent. De même au fur et à mesure que l’éventualité d’une hausse des taux directeurs se confirme, l’écart entre les coûts d’emprunts de l’Allemagne et les autres pays européens se creuse. Les détenteurs des obligations anticipent cette hausse et mettent en vente leurs anciennes obligations moins avantageuses. Cette vente surprend les décideurs économiques qui ne pensaient pas que les conditions actuelles équivalaient à une « fragmentation ». La BCE ne peut plus fermer les yeux mais les moyens disponibles sont limités.

     

    Dans le cas où un accroissement des écarts des coûts d’emprunts devient alarmant, la BCE pourrait tout simplement reprendre son principal outil de soutien au crédit et à l’économie depuis la crise de la dette dans la zone euro qui est le l’assouplissement quantitative. Cette décision estelle probable étant donné que la BCE vient de mettre fin à l’achat d’obligations ? Il y a un précédent lorsque l’épidémie de COVID19 a brièvement fait passer les spreads (l’écart qui existe entre deux taux) obligataires italiens/allemands audessus de 300 points de base. La Banque d’Italie a alors intensifié ses achats d’obligations pour le compte de la BCE. Plus tard la BCE a lancé son programme d’urgence PEPP (programme d’achats d’urgence face à la pandémie). En réalité, la BCE n’envisage pas une éventuelle réduction de son bilan qui a atteint 8.700 milliards d’euros en mars 2022, mais de le maintenir constant. Dans ce contexte comment créer un nouveau programme d’achat des actifs sans augmenter son bilan ?

     

    Pour garder son bilan stable, lorsqu’une obligation arrive à échéance ou maturité, la BCE va acheter une autre obligation sur le marché secondaire avec l’argent perçu au moment du remboursement. Dans ce cas, la BCE prolonge les effets de son programme en gardant la même liquidité sur les marchés. Avec une inflation forte et la fin du programme PEPP, la BCE s’est engagée à acheter des obligations des pays les plus faibles, Italie et Grèce, pour éviter la « fragmentation ». Mais réinvestir les achats acquis pendant la période de pandémie estelle suffisante pour empêcher les divergences des coûts d’emprunt dans la zone euros ? « Nous sommes frappés par le poids que la BCE accorde au canal de réinvestissement comme moyen d’empêcher la fragmentation, car nous pensons qu’il s’agit du canal le plus faible de soutien des flux (d’assouplissement quantitatif)« , a déclaré Rohan Khanna, stratégiste d’UBS. Cette approche n’est pas suffisante il faut réinventer un nouveau système.

     

    Un prêt direct de la BCE aux États est interdit par les traités européens relatifs à la Banque centrale. Avec un euro numérique, l’idée serait de reprendre partiellement une pratique établie avant les années 70 en Europe.

    « En 1974, on a eu une loi stupéfiante [...]. On a obligé l’État à aller se financer sur le marché financier privé à 4% ou 5%, et, du coup, notre dette est maintenant à 90% du produit national brut. » Michel Rocard, Europe 1, 22 décembre 2012.

    Si la BCE ne peut pas financer directement les dettes publiques des États membres de la zone euro, alors elle le fait indirectement avec les programmes de rachats d’actifs. La BCE rachète sur le marché secondaire les obligations souveraines des États de la zone euro. Avec l’euro numérique ne seraitil pas souhaitable d’autoriser chaque européen à détenir des euros numériques sur des comptes ouverts directement à la BCE ? Une partie des économies des ménages européens se retrouvera automatiquement au passif du bilan de cette banque et réduirait son bilan. Avec ces dépôts, il n’y a pas de création de liquidités, pas d’inflation. La Banque centrale européenne pourra financer directement les dettes publiques des États les plus faibles de l’Union économique et monétaire.

    D’après le traité de Rome, il n’est pas possible de forcer l’épargne privée à financer directement la croissance des dettes publiques. Mais voilà, avec la pandémie, la France a déjà dévié ces règles. « L’ensemble constitué des banques commerciales et de la Banque centrale a donc recyclé l’épargne des ménages pour prêter à l’État« , explique Agnès BénassyQuéré, Chef économiste de la DG trésor. Cependant, un tel écart par rapport à « l’orthodoxie monétaire » pourrait s’avérer un point de conflit, en particulier de la part de la Cour constitutionnelle allemande.

     

    Après le NextGenerationEU, qui a été accepté par la Cour constitutionnelle Allemande, ce plan sera bien plus qu’une relance : un plan de croissance pour éviter la stagflation (croissance faible et forte inflation). C’est un nouvel endettement commun des VingtSept et une nouvelle création de liquidité. C’est une seconde occasion pour l’Europe d’établir une autre perspective des règles de gouvernances et de transformer les économies des pays les plus faibles. Il s’agit d’accélérer la reprise tout en participant à la reconstruction de l’Ukraine. Il est urgent de rendre l’Europe plus homogène et d’investir massivement dans une économie verte.

     

    L’inflation actuelle est en grande partie liée à des phénomènes extérieurs comme les prix de l’énergie, la guerre en Ukraine. Les taux directeurs de la BCE ont peu d’influence sur le niveau des prix des événements extérieurs.

    Autrement dit, si l’offre du bien peut toujours répondre à la demande, il n’y aura pas de place pour l’inflation. Cela signifie une production plus élevée pour un coût et des prix inférieurs. Il faut des investissements rapides pour ralentir l’inflation en poussant la croissance à la hausse, tout en rendant les budgets européens plus homogènes.

     

    La BCE dispose d’autres outils comme le programme d’opérations monétaires sur titres (OMT). Conçu au plus fort de la crise de la dette dans la zone euro, ce programme permet à la Banque centrale d’acheter directement de la dette souveraine d’un pays donné sans aucune limite. Mais la Banque centrale européenne n’envisage pas de recourir à ce programme, pourquoi ?

     

    Suspendu pour cause de pandémie, le pacte de stabilité budgétaire sera de nouveau en vigueur en 2024 au lieu de mars 2023. Alors d’ici fin 2023, estil possible d’éviter une « fragmentation » sans règles strictes entre tous les pays Européens. Tous les pays de la zone euro présentent des taux d’endettement, d’inflation, de croissance, etc. tous différents. Ceci confirme que les niveaux de développement sont éloignés, les dynamiques économiques sont divergentes et la régulation des marchés du travail nationaux discordante. La Présidente de la BCE admet que l’Europe pourrait davantage agir sur « les modalités d’interprétation » des règles qui reviendront en 2024 au lieu de 2023, mais « ce ne seront certainement pas les mêmes règles« .

    La situation actuelle estelle comparable à celle des années 1970 ? Les mêmes causes sont présentes : des perturbations persistantes de l’offre qui alimentent l’inflation à cause de la pandémie, précédées d’une période prolongée de politique monétaire très accommodante et une faible croissance, etc.

    Dans les années 70, il n’y avait pas de guerre aux portes de l’Europe, pourtant « à l’époque, peu d’économistes comprennent que ces indices annoncent l’entrée des pays industrialisés dans une crise économique qui durera plus de vingt ans » .

    Energies : Une tarification pour éviter les gaspillages

     Energies : Une tarification pour éviter les gaspillages

     

     

    Face au choc d’une hausse durable des prix, l’histoire montre que les Etats ont su recourir à un rationnement justement réparti, rappelle la sociologue Mathilde Szuba dans une tribune au « Monde ».

     

    Tribune. 

     

    Faire payer les consommateurs, pourquoi pas, mais lesquels ? L’énergie n’est pas un produit comme les autres, car elle permet d’assurer des besoins de base (chauffage, hygiène, cuisine) que l’on peut qualifier sans hésiter d’essentiels. Aussi, quand une forte augmentation des prix de l’énergie menace de faire basculer de nombreux foyers dans la précarité, le blocage des prix du gaz et de l’électricité semble une solution d’urgence évidente. Sauf que l’énergie sert aussi à des usages nettement moins primordiaux : voyages d’agrément, voitures surdimensionnées, piscines, résidences secondaires… voire yachts de luxe ou tourisme spatial ! Or, on peut difficilement justifier le fait que le kilowatt/heure (kWh) soit subventionné à l’identique, qu’il s’agisse de chauffer l’eau d’une douche ou de chauffer l’eau d’une piscine. Et comment accepter que l’on paie collectivement pour venir au secours de pratiques énergétiques incompatibles avec nos engagements écologiques ?

    C’est pourquoi il est capital de distinguer les consommations essentielles et les autres. Cette distinction peut s’appliquer via un tarif progressif, où les premiers kWh consommés sont peu chers, mais où le prix augmente ensuite par paliers (un système déjà appliqué dans quelques communes pour l’eau).

    Cela correspond à une formule bien connue de l’écologie politique : « gratuité de l’usage, renchérissement du mésusage ». Un tarif progressif protège ainsi les besoins essentiels, tout en en faisant peser le coût sur les gros consommateurs. Comme la consommation d’énergie est fortement corrélée aux revenus (plus on est riche, plus on consomme d’énergie), un tarif progressif est aussi un tarif socialement progressiste.

    Cependant, la hausse du prix des énergies n’est qu’une partie du problème, qui ne devrait pas masquer deux crises majeures qui se dessinent devant nous : la fragilité de notre approvisionnement énergétique (les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie sont pleines de points d’interrogation, sans parler d’un possible chantage au gaz de la Russie) et la nécessité, au nom du climat, d’organiser une révolution énergétique de grande ampleur, qui passera nécessairement par de la sobriété. Chercher à corriger le problème de la hausse des prix sans tenir compte de ces deux enjeux reviendrait à se contenter de corrections cosmétiques, tout en perdant des ressources et un temps précieux. Planifier, organiser et répartir la réduction des consommations serait autrement plus ambitieux pour affronter à la fois le problème des prix de l’énergie et celui de la quantité que nous en consommons. Impensable ? Infaisable ? Pas vraiment, et d’ailleurs nous l’avons déjà fait.

     

    Intégrer la Bosnie-Herzégovine pour éviter une autre guerre

    Intégrer la  Bosnie-Herzégovine pour éviter une autre guerre

     

    Dans une tribune au « Monde », l’ancien député européen Daniel Cohn-Bendit et les politistes Timothy Garton Ash, Pawel Karolewski et Claus Leggewie appellent l’Union européenne à déclarer ses intentions d’intégrer la Bosnie-Herzégovine dans une union politique « prévoyant une assistance en cas d’agression ».

     

    Tribune. Le sommet européen de Versailles a raté une belle occasion : celle d’instaurer pour l’Europe un nouvel ordre de l’après-guerre dans un lieu hautement symbolique.

    Nous ne sommes pas des rêveurs. Nous savons que l’adhésion à l’Union européenne (UE) n’a rien d’une balade bucolique et que l’Ukraine est, en principe, soumise aux mêmes procédures que les pays candidats issus des Balkans. Pourtant, la possibilité s’offrait de poser les jalons d’une union politique en préalable d’une adhésion à part entière. Au lieu de cela, les chefs d’Etat ont pris la voie procédurière, comme si les règles routinières de l’UE s’appliquaient invariablement, même dans un cas aussi extrême qu’une guerre en Europe. Une fois de plus, les arguties de technocrates européens ont supplanté le projet de liberté et de paix.

    Dorénavant, l’Union européenne n’est plus l’union économique que nous avons connue. Sans le vouloir, Poutine l’a renvoyée à ses origines : celle d’une alliance normative et institutionnelle. C’est en tout cas ce qu’elle devrait être à nouveau. Désormais, il s’agit non seulement de protéger l’Ukraine contre l’agression russe, mais également de renforcer la protection des nouveaux membres, notamment dans les pays baltes, et d’y inclure tous les Etats souhaitant adhérer à l’UE.

    Un « triangle de Weimar élargi » s’impose pour veiller, en particulier, au développement régional et concerté de la politique de sécurité de l’UE. Ce triangle Allemagne-France-Pologne et les Etats baltes doivent s’engager dans une coopération renforcée en matière de politique de sécurité, y compris dans le domaine de l’armement nucléaire si cela s’avérait nécessaire. Le Royaume-Uni doit, pour sa part, retisser l’alliance politique qu’il a imprudemment abandonnée.

    Mais une protection renforcée contre la Russie nécessite également de s’attaquer aux chevaux de Troie de Poutine que sont la Hongrie d’Orban ou la Serbie de Vucic. Cela soulève évidemment des questions au sujet de l’appartenance de la Hongrie à l’UE et du statut de candidat de la Serbie.

    Dans ce contexte, la Bosnie-Herzégovine mérite une attention particulière. Les politiciens serbes de Banja Luka et de Belgrade y attisent les tendances à la division. Trente ans après le début de la guerre en Yougoslavie, la fragile confédération BiH est minée et une nouvelle guerre entre groupes ethniques devient possible. Les séparatistes de la « Grande Serbie » pouvant immanquablement compter sur le soutien actif du régime de Poutine.

    Eviter une guerre nucléaire

    Eviter une guerre nucléaire 

    Pour l’historien néerlandais Luuk van Middelaar, il est irresponsable de clamer que Poutine bluffe et imprudent d’agiter la perspective d’une adhésion de l’Ukraine à l’UE (le « Monde ») 

    Tribune. 

     

    En envahissant l’Ukraine, le président Poutine s’est lancé dans l’impensable. Il a franchi le Rubicon – déclencher une guerre. Aujourd’hui, Poutine ne peut faire machine arrière. L’Ukraine est à feu et à sang. Il risque le tout pour le tout.

    Pour nous, deux éléments sont vitaux dans une telle situation : la volonté politique et le sang-froid. Le premier abonde ; le second se fait rare. Mais quand les vngt-sept chefs d’Etat et de gouvernement se réuniront à Versailles ces jeudi 10 et vendredi 11 mars, ils auront grandement besoin de l’un et de l’autre. En période de grand danger, des forces inattendues se déchaînent. L’Ukraine, aujourd’hui, se défend avec courage. Elle a remporté une victoire éclatante dans la bataille pour l’opinion publique européenne. Ce n’est plus un pays chaotique de 40 millions d’âmes bordé par la mer Noire, mais une nation qui se présente comme porteuse de la promesse démocratique européenne, et dont le président Volodymyr Zelensky est le héros.

    La réaction allemande – sa forte mobilisation politique – est au moins aussi inattendue et soudaine. Investissements massifs dans la défense, soutien militaire à Kiev, reconnaissance de la gravité de l’erreur stratégique qu’est la dépendance au gaz russe – le chancelier Olaf Scholz multiplie les annonces surprises au Bundestag. Ce à quoi l’Allemagne n’a jamais voulu se résoudre, alors que ses voisins de l’Est et les présidents américains l’y exhortent depuis tant d’années, elle se hâte aujourd’hui de le faire face à la guerre de Vladimir Poutine.

    Ce revirement spectaculaire donne à l’Union européenne (UE) davantage d’unité et de force. A présent que Berlin ne freine plus des quatre fers, les sanctions contre la Russie tombent promptement et massivement. L’UE s’est engagée à débloquer 450 millions d’euros pour fournir des armements à Kiev – un geste tabou il y a dix ans encore. L’Europe a ainsi l’impression d’avoir franchi elle aussi un Rubicon.

     

    Le réveil géopolitique allemand a d’autres conséquences. Tant que la première puissance européenne éprouvait des réticences à user de la force militaire, l’Europe ne pouvait être forte. Mais maintenant que l’Allemagne accepte les réalités de la politique de puissance internationale, beaucoup de choses peuvent changer. Déjà, la France, qui milite pour une « Europe puissante » depuis de Gaulle, se sentira moins seule ; les autres pays dans la queue du peloton de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), comme l’Italie ou les Pays-Bas, ne pourront plus se cacher derrière l’Allemagne. 

    Hidalgo et la gauche : en recherche d’un moyen pour éviter la catastrophe

    Hidalgo et la gauche : en recherche d’un moyen pour éviter la catastrophe

     

    Inutile de tourner autour du pot, si Hidalgo et Montebourg- réclame désormais une candidature unique de la gauche avec une primaire c’est qu’ils sont complètement en perdition  dans les sondages. Dans l’opération, Hidalgo risque non seulement évidemment de perdre la présidentielle puisqu’on ne lui attribue que de l’ordre de 3 % dans les sondages actuellement mais aussi pour le futur la mairie de Paris.

    En fait, les  forces de gauche sont en décomposition totale. Ainsi Mélenchon qui avait réalisé presque 20 % lors de la dernière élection atteint tout juste de 8 %. Les écolos qui multiplient les bavures de sorte sont autour de 7 %. Les petits partis d’extrême gauche sont autour de 1 %. Au total la gauche même unie ne pourrait guère réunir plus de 20 à 25 % des voix.

    Une véritable catastrophe politique qui pourrait menacer leur existence si ensuite ces résultats devaient se confirmer lors des élections législatives. Ce sont en effet surtout les moyens des députés qui font tourner les partis politiques. De toute manière, cette union de la gauche est complètement illusoire tellement sont opposés les projets et les idéologies. Toute la gauche est en train de payer en faite le terrible bilan socialiste de François Hollande et de Mitterrand. Deux présidents qui ont trahi l’espérance de gauche et sa crédibilité pour longtemps.Et Jospin comme premier ministre n’a pas fait mieux

    .Pour résumer globalement la gauche tient un discours gauchiste et révolutionnaire dans l’opposition et se laisse ensuite absorber par les contraintes de gestion et les intérêts financiers quand elle est au pouvoir.

    Nouvelle-Calédonie : reporter le référendum pour notamment éviter la contagion des Antilles

    Nouvelle-Calédonie : reporter le référendum pour notamment éviter la contagion des Antilles

     

    Le gouvernement serait bien avisé de reporter la date référendum–qui doit être le dernier–concernant l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Le risque en effet ces que l’agitation observée dans les Antilles ne vienne contaminer une zone déjà bien malade. Les indépendantistes justifient leur demande de report par une situation sanitaire assez grave qui risque de fausser le résultat.Les indépendantistes s’expliquent dans une lettre au président de la république. L’enjeu est évidemment démocratique mais aussi économique avec notamment l’intérêt de la Chine pour le nickel de la Nouvelle-Calédonie.

    «Dire que nous sommes surpris serait mentir. Nous nous y attendions. Mais comme toujours, nous espérions, débutent les signataires de la missive. Nous espérions que le gouvernement français, malgré 168 ans de colonisation, saurait pour une fois faire preuve d’humanité, de compassion, d’intelligence, de respect, de bon sens. Nous espérions que le gouvernement français agirait dans l’esprit de consensus de l’accord de Nouméa, dans l’esprit de son préambule. Nous espérions… et nous avions tort».

    Pour les indépendantistes, «le gouvernement français se berce d’illusions» en pensant «pouvoir bâtir un avenir institutionnel durable pour la Nouvelle-Calédonie en méprisant la parole des représentants politiques et coutumiers du peuple kanak». Ils lui reprochent de croire que ce scrutin «mettra fin à la revendication du peuple kanak, lui ôtera toute légitimité et lui permettra de poursuivre son travail d’assujettissement et de domination». Pour eux, d’ailleurs, «la prochaine consultation n’a aucune chance de clore la séquence politique ouverte par l’accord de Nouméa». Et de rappeler deux «grands principes» liés à cet accord : «La reconnaissance par l’État français d’un ‘droit inné et actif à l’indépendance’ pour le peuple kanak» et «l’acceptation par le peuple kanak d’associer au futur processus de décolonisation et d’émancipation les membres des différentes communautés venus s’implanter dans le pays avec la colonisation».

    Les signataires s’en prennent ensuite directement au président Emmanuel Macron et à son gouvernement, «qui n’entendent rien, ne veulent rien entendre des conseils pourtant avisés que lui donnent certains de ceux qui avant lui ont eu en charge d’accompagner l’évolution de notre pays». Avant d’adresser un dernier avertissement : «Faites attention à ce qu’en niant une fois encore, une fois de plus, une fois de trop, le droit du peuple kanak à l’indépendance, vous ne preniez pas le risque que ce peuple se lasse de discuter et de négocier avec vous».

    Eviter une nouvelle crise économique avec l’écosociale?

    Eviter  une nouvelle crise économique avec l’écosociale?

    Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière estime qu’on peut éviter une crise si on oriente l’économie sur un axe éco social. (Dans la Tribune, extrait permet la parenthèse

     

    Avant et pendant la pandémie, on avait pu croire que tous les indicateurs économiques européens étaient maitrisés. On se retrouve avec des goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement, des coûts d’expédition plus élevés, une dégradation inquiétante du déficit du commerce extérieur et des pénuries de main-d’œuvre alors que la pandémie n’est pas terminée. Est-ce temporaire ? Beaucoup d’économistes pensent que l’envolée des coûts dans l’industrie va peser longtemps sur l’inflation. La combinaison des plans de relance des pays de l’Union européenne, du plan de relance fédéral de l’Europe de 750 milliards d’euros, d’une épargne forcée très importante des ménages européens (600 milliards d’euros) va certainement entraîner une augmentation très sensible de la demande des consommateurs.

    Les limites de la BCE…

    La BCE rencontre aujourd’hui ses propres limites dans la poursuite de son mandat principal : « maintenir la stabilité des prix » interprété par la BCE comme maîtriser l’inflation pour ne pas dépasser 2% sur un an. En 2008 face à la crise financière, la BCE a injecté 4.000 milliards d’euros de 2011 à 2017 représentant un tiers du PIB de la zone euro. Elle a abaissé son taux directeur à zéro (le plus bas) et elle a acheté de la dette publique et privée. Aujourd’hui la BCE subit une grande pression pour réduire son programme de rachat des dettes. Les politiques d’endettement de plusieurs pays européens, dont la France, sont tragiquement élevés. La BCE n’a plus beaucoup de moyens pour fabriquer des liquidités. Les politiques d’austérité en Europe peuvent devenir inévitables.

    La BCE suit la politique de la FED qui vient de déclarer qu’elle cherchait à relever le taux directeur dès que deux conditions seraient remplies : une inflation supérieure à 2% et un maximum de création d’emplois. Pour l’inflation, l’Europe sera à 2,2% en moyenne en 2021. Les taux d’inflation prévus en 2022 de 1,7% et en 2023 de 1,5% ne seront pas atteints. L’inflation aura tendance à croître plus longtemps que ce que pense la BCE. Elle peut baisser mais aucun analyste ne la voit descendre en dessous de 2% en 2022 et 2023. « Nous devons être très vigilants sur l’évolution de l’inflation », a déclaré Kristalina Georgieva directrice générale du FMI. Pour la deuxième condition, le chômage devrait redescendre au début de 2023 à son niveau d’avant la crise. Cette baisse nécessite que la croissance compense largement la hausse des licenciements à la suite de la suppression des dispositifs de chômage partiel mis en place depuis le début de la crise sanitaire. Pour la France, selon l’OFCE, le taux de chômage devrait baisser à 7,8% de la population active fin 2021 avant de remonter à 8% en 2022.  Cette prévision est proche de celle formulée par la Banque de France (8,2% en 2022). Aurions-nous une hausse du taux directeur en 2022 ?

    L’influence de la croissance sur l’emploi

    La Banque de France s’attend à une hausse de la croissance de 6,3% du PIB en 2021, puis de 3,7% en 2022 et de 1,9% en 2023. Ce rebond de l’économie française survient après une récession historique en 2020 de 8,2% du PIB. Compte tenu de cette récession, la croissance sera en moyenne d’environ 2% en 2022 et 2% en 2023. Le taux de croissance économique ne fixe que le plafond absolu en dessous duquel la croissance de l’emploi peut évoluer. On considère que c’est à partir de 1,5% de croissance minimale que le chômage peut commencer à baisser selon plusieurs économistes et instituts, dont l’OFCE. Ce seuil de 1,5% de croissance n’est pas figé. Avec les budgets nécessaires, l’État peut créer beaucoup d’emplois pour une croissance qui ne se ressentira que plus tard. Ces budgets seront investis massivement sur des projets à long terme comme le climat. Avec 30 milliards d’euros d’investissement sur des technologies de pointe, le Plan France 2030 est un très bon début mais ne répond pas aux objectifs zéro émission nette de CO2.

    Il faut éviter l’augmentation du taux directeur de la BCE et écarter le marasme budgétaire. « En 1974-1975, le monde industrialisé assiste à la dégradation des principaux indicateurs économiques : inflation, chute des taux de croissance, chômage. À l’époque, peu d’économistes comprennent que ces indices annoncent l’entrée des pays industrialisés dans une crise économique qui durera plus de vingt ans » Larousse Encyclopédie. Il faut transformer l’ensemble de la société et passer à une autre économie.

    Vers une économie écosociale pour sortir des crises et « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie« . Stéphane Hessel Indignez-vous en 2010. Il est temps de refermer la période libérale ouverte en 1973 et de réformer la BCE pour la mettre au service du développement écologique et humain. La définition retenue de l’économie écosociale est celle qui crée un équilibre entre une économie performante, la solidarité sociale et la protection de l’environnement basée sur des investissements citoyens. Quand les Banques centrales arrivent à leurs limites, les États n’auront-t-ils désormais d’autres choix que de convaincre les épargnants de leur prêter leurs économies ?

     

    Pour la France post-Covid avec le retour de l’inflation, la normalisation économique et sanitaire doit s’accompagner d’un changement dans l’application des critères de convergence. L’appel à l’épargne des ménages (6% à 10% du PIB sur 10 ans) pour des fonds d’investissements destinés à financer la nature, la dépendance, le rural, les entreprises, etc. sera le chemin le plus sûr pour rétablir l’équilibre macroéconomique de la France dans la zone euro. Emprunter aux ménages dans un cadre réglementé comme le livret A est simple et doit être rémunérateur au taux de l’inflation. C’est l’approche la plus sûre pour réduire la dette publique. C’est aussi empêcher les épargnes de précaution et favoriser la croissance. Avec un investissement massif pour un État sans recours à des emprunts extérieurs, c’est moins de création monétaire, moins d’excès de liquidité et d’envolée de la Bourse. C’est plus de croissance sans inflation et un retour à un taux de chômage d’avant les chocs pétroliers des années 1970.

    1234



    L'actu écologique |
    bessay |
    Mr. Sandro's Blog |
    Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
    | MIEUX-ETRE
    | louis crusol