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L’unité de la gauche : le principal frein pour gouverner

L’unité de la gauche : le principal frein pour gouverner

Rémi Lefebvre, politologue : « Si la gauche tient à son unité, elle ne peut pas gouverner. Mais cette unité est-elle une fin en soi ? »
Le professeur de sciences politiques à l’université de Lille explique que le blocage des négociations au sein du Nouveau Front populaire pour le choix d’un premier ministre « révèle le cœur des désaccords stratégiques à gauche ».

 

Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à l’université de Lille, auteur de Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022), analyse, dans un entretien au Monde, les blocages politiques d’un Nouveau Front populaire (NFP) arrivé en tête des élections législatives le 7 juillet, mais qui peine à s’entendre pour proposer un nom pour Matignon.

A l’issue des élections législatives, le NFP pouvait-il ne pas déclarer qu’il avait gagné même si c’était une victoire en demi-teinte ?
Non, c’était impossible. Idéologiquement, c’était important d’affirmer cette victoire, parce que le peuple de gauche la réclame, même s’il ne l’attendait pas. La gauche ne peut pas perdre la face et laisser le « point » à Emmanuel Macron. Préempter la victoire, c’est acter que la gauche progresse, qu’elle peut gagner à terme, qu’elle donne un espoir alors qu’un désespoir règne. La gauche sociale et électorale a essuyé tellement de défaites…
Mais la suite, on le constate, est très compliquée. D’un certain point de vue, on peut dire que Jean-Luc Mélenchon [le leader de La France insoumise, LFI] a « cornérisé » la gauche, même si c’était surtout une manière de mettre d’emblée la pression sur le Parti socialiste [PS]. Désormais, ce « on a gagné » est à prendre ou à laisser. Jean-Luc Mélenchon est le maître des horloges. Il dicte le tempo.

Gouverner passe par le compromis

Gouverner passe par le compromis

 

Au lendemain des élections législatives, la France connaît une situation inédite et incertaine quant à la forme que pourra prendre le prochain gouvernement et à son espérance de vie. Aucune des trois grandes coalitions préélectorales n’a obtenu de majorité absolue à l’Assemblée nationale. La première force, le Nouveau Front populaire, ne dispose que de 180 sièges sur les 289 que nécessite une majorité absolue. Dans la plupart des régimes parlementaires ou semi-présidentiels, cette situation n’aurait rien d’inhabituel et déboucherait sur une séquence démocratique classique : un représentant de la première force (en l’espèce, le NFP) serait appelé par le chef de l’État à négocier avec les autres forces sur le programme de politiques publiques à mettre en œuvre et la distribution des positions ministérielles. Si la première force s’avérait incapable de constituer un gouvernement de coalition et/ou d’obtenir le soutien d’une majorité de l’Assemblée nationale, la seconde force serait chargée de former un gouvernement, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé.

 

par  Chargée de recherches CNRS, Sciences Po

 Chercheur postdoctoral, University of Konstanz

 Professeur des Universités en science politique, Université Grenoble Alpes (UGA) dans The Conversation

 

En France, il semble qu’on ne sait pas faire. À l’exception des dirigeants du RN, qui ont visiblement acté qu’ils n’accéderont pas immédiatement au gouvernement et entretiennent le flou sur la manière dont ils comptent investir l’opposition, les responsables politiques revendiquent presque tous la légitimité de former un gouvernement assis sur leur propre socle programmatique et semblent incapables de s’extraire de la culture majoritaire qui s’est imposée sous la Ve République. Aucun des leaders ne se montre prêt à négocier un programme de coalition au-delà de son propre bloc. Parmi les dirigeants du Front populaire, rares sont celles et ceux qui, comme l’écologiste Marine Tondelier, admettent que le programme du Front populaire devra être revu pour convaincre un nombre suffisant de députés de soutenir sa mise en œuvre, ou au moins ne pas s’y opposer.

Après avoir critiqué Emmanuel Macron pour avoir gouverné sans majorité et passé au forceps ses réformes depuis deux ans, les responsables de gauche ne semblent pas envisager de mode de gouvernement alternatif maintenant qu’ils disposent eux-mêmes d’une majorité relative.

Du côté de l’ex-majorité présidentielle, plusieurs ténors ont pris position en faveur d’une coalition qui irait du MoDem aux Républicains, alors même que cette coalition sortante à peine élargie a été sanctionnée dans les urnes, et regrouperait environ 240 députés, encore plus loin de la majorité absolue que sous la précédente législature.

La « lettre aux Français » d’Emmanuel Macron n’est guère constructive non plus. Certes, il y appelle à constituer un :

« large rassemblement […] des forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines, l’État de droit, le parlementarisme, une orientation européenne et la défense de l’indépendance française ».

Et envisage pour cela l’existence d’une coalition post-électorale. Mais, en déclarant que « personne n’a gagné » alors même que le paysage est extrêmement tripolarisé et que les deux gagnants de cette élection sont le Nouveau Front populaire et Rassemblement national, il ralentit l’ouverture de négociations entre les blocs.

Cette situation plonge les observateurs étrangers dans la perplexité. Un gouvernement minoritaire qui ne serait pas disposé à négocier un soutien au moins passif auprès de certaines forces d’opposition semble voué au mieux à la paralysie législative (faute de majorité), au pire à une fin prématurée par voie de motion de censure.

Pourquoi et comment les partis français ne se rendent-ils pas à l’évidence ?

L’observation du fonctionnement des coalitions en France – car les gouvernements de la Ve République ont presque toujours été composés d’au moins deux partis – est utile pour comprendre ces réactions et mettre en perspective la situation actuelle.

Si le jeu des coalitions est moins important que dans d’autres démocraties, c’est principalement parce que le système électoral à deux tours offre généralement une majorité à un seul parti.

Les responsables politiques français ayant toujours agi dans des institutions produisant des majorités absolues – qu’il s’agisse du niveau local ou national –, ils partagent une culture politique intrinsèquement majoritaire et rétive aux compromis qu’exigent les coalitions post-électorales.

Le mode de scrutin incite à la conclusion d’accords préélectoraux dans le cadre desquels les grands partis accordent des circonscriptions/sièges à des partenaires de moindre importance. Ces accords impliquent parfois des dimensions programmatiques, mais cela reste marginal. Ainsi, dans l’accord signé entre le PS et les Verts en vue des élections de 2012, qui a mené à un gouvernement de coalition, la dimension programmatique a été reléguée au second plan dès l’annonce des 60 engagements de François Hollande.

Une fois les élections passées, les petits partis sont rarement nécessaires à la formation d’un gouvernement. Ils rejoignent la coalition mais n’ont aucun moyen de pression car la majorité subsisterait même s’ils décidaient de la quitter. C’est ainsi qu’en 2014, les Verts ont quitté le gouvernement pour s’opposer à la nomination de Manuel Valls au poste de premier ministre, sans grande conséquence. L’exécutif a continué à faire passer des lois – souvent très éloignées du programme même de François Hollande – sans le soutien des Verts.

Les maigres accords de coalition pré-électoraux ne sont ainsi accompagnés d’aucun mécanisme garantissant quoi que ce soit aux partenaires juniors. Par exemple, le gouvernement Jospin a pu se permettre de rompre sa promesse de mettre un coup d’arrêt aux privatisations malgré l’importance accordée à cet engagement par le partenaire communiste et les factions de gauche du PS. Une fois au gouvernement, les négociations sont réduites à la portion congrue – même si les choses ont commencé à changer entre 2022 et 2024, du fait d’une majorité relative.

Lors de nos entretiens avec d’anciens ministres et responsables de petits partis, ces derniers ont ironisé sur leurs marges de manœuvre infimes, limitées essentiellement à « tracer quelques lignes rouges » et à s’adresser au « chef » de la majorité lorsque ces dernières sont franchies pour menacer de quitter le gouvernement.

Les partis français ne sont donc pas habitués à négocier des coalitions et des compromis. Chaque bloc espère bénéficier des institutions majoritaires pour mettre en œuvre « tout son programme et rien que son programme », comme l’ont invoqué de nombreux leaders du NFP ces derniers jours.

Cette approche a perduré après l’explosion du système partisan français en 2017, marquée par une situation de forte tripolarisation, y compris, depuis 2022, dans l’accès aux positions parlementaires. Ainsi, alors qu’Emmanuel Macron n’a pas obtenu de majorité absolue à l’Assemblée en 2022, il s’est appuyé sur les outils de forçage du parlementarisme offerts par la Constitution (notamment le fameux article 49.3) pour faire passer réformes et budgets sans soutien d’une majorité, plutôt que de négocier un soutien en échange de concessions politiques. En l’absence d’une majorité de députés prêts à renverser le gouvernement, celui-ci continue à gouverner et les ressentiments s’accumulent.

Tout gouvernement s’appuyant sur un seul bloc sera très fragile et n’aura que peu de chances de survivre. Gouverner durablement impliquera donc de négocier au moins quelques points d’accord avec les partis qui soutiendront le gouvernement au parlement – ou a minima ne s’y opposeront pas.

L’observation des forces en présence permet de déterminer le périmètre des coalitions possibles. Nous nous sommes ici concentrés sur les coalitions que la science politique, depuis les travaux pionniers de Wiliam Riker, qualifie de gagnantes et connectées.

Gagnantes, car elles incluent une majorité absolue des sièges ; connectées, car elles incluent des partis qui sont adjacents sur la division Gauche-Droite sur laquelle nous les avons positionnés, celle qui structure la compétition politique – et plus prosaïquement le positionnement des députés dans l’hémicycle – depuis la Révolution française.

Cette présentation des coalitions possibles doit être considérée avec précaution car elle se fonde sur les appartenances partisanes déclarées des élus et non de leur groupe parlementaire – que l’on ne connaîtra avec précision que lors de la reprise de l’activité parlementaire le 18 juillet.

Par exemple, tout indique que le groupe Renaissance pourrait perdre des membres issus de son aile gauche ; de même, le groupe de la France insoumise pourrait voir des départs associés à ceux de Clémentine Autain, François Ruffin et des autres députés sanctionnés par la FI.

Quoi qu’il en soit, chacune des coalitions présentées ci-dessous peut mener soit à un gouvernement de coalition qui inclurait tous ses membres, soit – il est important de garder cette possibilité à l’esprit – à un gouvernement minoritaire qui bénéficierait du soutien sans participation d’un ou plusieurs de ses membres, comme cela a été le cas lors de la mandature précédente avec le groupe LR.

Cela étant rappelé, on s’aperçoit que le champ des possibles est limité. Trois coalitions incluent le Rassemblement national, une hypothèse qui semble écartée par les déclarations des représentants des blocs centristes et de gauche.

Trois autres coalitions impliquent une division du NFP laissant à l’écart la France insoumise, une hypothèse là aussi écartée, pour le moment, par l’ensemble des dirigeants du NFP. Une dernière coalition inclut l’ensemble du NFP, mais va jusqu’aux députés Renaissance dont plusieurs cadres, à l’instar de Yael Braun-Pivet ont déclaré qu’ils et elles refuseraient de gouverner avec LFI.

Aucune des coalitions gagnantes et connectées envisageables n’ont réellement été discutées publiquement au moment où nous avons écrit. Chacune impliquerait des renoncements. Une coalition qui irait de LFI à Renaissance impliquerait, pour Renaissance, d’accepter de rejoindre un gouvernement où le NFP est majoritaire et, pour LFI, gouverner avec le soutien de macronistes. Toutes les coalitions qui n’impliqueraient que des portions du NFP signifieraient la division de cette coalition préélectorale, alors même que c’est la stratégie d’union qui a permis d’obtenir cette (très relative) victoire électorale.

Trouver un équilibre précaire mais fonctionnel pour gouverner le pays n’est donc pas une tâche aisée. Quels peuvent être les points d’étape ?

En premier lieu, le NFP, qui peut légitimement revendiquer la tête de l’exécutif, doit mandater un formateur – c’est-à-dire une personne chargée de négocier la formation d’une majorité basée sur un compromis – qui ne peut pas être considéré comme une compromission, au vu de la situation politique du pays avec un nombre important de députés issus de la majorité sortante.

En second lieu, il faut indiquer quels sont les éléments programmatiques sur lesquels il ne pourra y avoir de transaction. Ce ne peut être tout le programme et rien que le programme du NFP.

Pour ne prendre qu’un exemple, il est peu probable que le NFP réussisse à obtenir la suppression conjointe de la réforme des Retraites et de la loi Immigration, le rétablissement de l’ISF, l’augmentation des salaires, le moratoire sur les méga-bassines, le plan climat et l’abolition de Parcoursup. Il faudra établir des priorités.

Parmi ces priorités devraient se trouver les règles et les principes qui fondent et structurent l’exercice de la démocratie en France. L’adoption d’un mode de scrutin proportionnel, par exemple, bénéficie désormais d’un consensus assez large dans le système politique – seuls les gaullistes semblent irrémédiablement attachés au scrutin majoritaire à deux tours. Un tel objectif de réforme pourrait former le socle d’une nouvelle majorité.

Cette réforme nous paraîtrait même la principale voie possible pour un pays aussi clivé que l’est la France, divisé en trois pôles de taille à peu près équivalente, même si l’ordre d’arrivée fluctue selon les élections. Dans ce contexte, seule la proportionnelle permet d’écarter définitivement l’hypothèse d’une majorité absolue du RN à l’Assemblée nationale, hypothèse qui transformerait durablement le visage des institutions françaises.

La Ve République confère au chef de l’exécutif un pouvoir démesuré. Aux mains de responsables politiques qui remettent en cause certains fondamentaux de la République et de l’État de droit, elle donnerait une latitude autrement plus importante qu’en Italie, aux États-Unis ou au Brésil, pour glisser vers un régime autoritaire. La seule manière de s’en prémunir et d’obliger toute force politique, quelle qu’elle soit, au compromis et au respect du pluralisme.

Qui pour gouverner ?

    Qui pour gouverner ?
     Avec une majorité introuvable, le président n’a guère éclairci comme il le souhaitait la situation politique du pays. Pire, il aura des difficultés à constituer un gouvernement acceptable et il lui faudra sans doute du temps pour trouver un impossible équilibre. En effet le futur gouvernement se trouvera sous la menace permanente de motions de censure. Et pour les éviter il devra se contenter d’utiliser le 49–3 ou de ne traiter que de questions accessoires.
    Le nouvel environnement politique va imposer au président de prendre son temps et d’économiser les paroles provocatrices. La constitution même d’un gouvernement relève casse-tête. Dans toutes les hypothèses Macon ne pourra constituer une majorité absolue et c’est l’instabilité politique mais aussi économique qui va caractériser la situation du pays.

    Pour preuve du désarroi du président, aucune expression dimanche de l’Élysée. Une discrétion rare de la part d’un président pourtant particulièrement bavard.

    « La participation montre que la dissolution était nécessaire », assure l’Élysée, alors que la décision d’Emmanuel Macron il y a trois semaines a créé des remous et de nombreuses critique de tous bords, y compris au sein du camp présidentiel.

    « On avait annoncé le bloc central mort: il est là, même après 7 ans de pouvoir », souligne l’Élysée, alors qu’Ensemble (Renaissance, MoDem, Horizons, etc.) et divers centre obtient 158 sièges bien loin de la majorité absolue.

    Emmanuel Macron appelle à la « prudence », estimant que les résultats ne répondent pas à la question de « ‘qui pour gouverner?’ ».

    « La question va être de savoir si une coalition cohérente est capable de se composer pour atteindre les 289 députés », s’interroge l’Élysée, alors qu’aucun de trois camps n’a atteint le seuil de la majorité absolue.

    Bref après les législatives, la crise politique risque de s’approfondir

     

    La gauche en tête « prête à gouverner « 

    La gauche en tête « prête à gouverner « 

    La gauche devrait bien se méfier en reprenant le slogan du rassemblement national : « nous sommes prêts à gouverner ! ». La vérité pour le rassemblement national c’est qu’il n’était nullement prêt pour preuve trop de candidats fantaisistes et ou marginaux ou même inconnus. En plus un programme très évolutif surtout constitué de préoccupations sociétales et sans bouclage économique sérieux.
    Le même reproche qu’on pourrait faire aux partis de gauche qui prévoient eux aussi d’engager des dépenses mais sans réel chiffrage est évidemment sans financement correspondant. On voit mal par ailleurs qui pourrait prendre à gauche la tête du gouvernement. Sûrement pas Mélenchon qui fait semblant d’être candidat alors qu’il ne vise que la perspective des présidentielles. Il bloque d’ailleurs toute possibilité de gouverner en exigeant la mise en œuvre sans aucune concession du programme d’une gauche certes en tête mais qui ne dispose  pas de majorité absolue à l’assemblée. La gauche n’est nullement prête à gouverner. Elle se prépare plutôt à occuper une posture d’opposition avec de temps à autre une convergence avec un gouvernement relativement composite et fragile.

    Macron refuse de gouverner avec LFI

    Macron refuse  de gouverner avec LFI

    « Se désister aujourd’hui pour des élus de gauche face au Rassemblement national ne signifie pas gouverner demain avec LFI », a martelé, selon plusieurs participants, le chef de l’Etat lors du dernier Conseil des ministres du gouvernement.

     

    Macron est passé d’une position relativement ambiguë vis-à-vis de la gauche à une posture plus proche du front républicain. Sous-entendu, il pourrait s’accommoder d’un gouvernement de démocrates mais sans LFI est évidemment sans le RN.

    Le problème c’est que la majorité sera relativement introuvable car aucun des trois camps qui dominent le champ politique actuellement n’obtiendra sans doute la majorité absolue. Il faudra sans doute adopter une ligne politique minimaliste et repousser les grandes réformes aux calendes.

    L’hypothèse d’un gouvernement comprenant des personnalités de gauche du centre et de droite semble émerger désormais. À l’inverse l’hypothèse d’une majorité du rassemblement national semble de plus en plus écartée  du fait de l’insuffisance de réserves de voix pour le parti de Marine Le Pen , aussi en raison des désistements et des particularités locales.

    Alors qu’il ne reste que trois jours avant la clôture de la campagne officielle, vendredi à minuit, le paysage électoral s’est simplifié.

    Il y avait plus de 4.000 candidats avant le premier tour, ils seront encore un peu plus de 1.100 dimanche. Surtout, le nombre des triangulaires s’est fortement réduit par le jeu de désistements : selon un décompte effectué par « Les Echos », 215 candidats se sont désistés sur plus de 300 triangulaires possibles à l’issue du premier tour.

    Après les législatives, un pays impossible à gouverner ( Jérôme Fourquet)

    Après les législatives, un pays impossible à gouverner ( Jérôme Fourquet)

     Poussée de l’extrême gauche, anti-macronisme, hausse des prix… Quand il ne choisit pas l’abstention, l’électeur vote majoritairement pour les partis qui garantissent une dépense publique élevée et transforment l’État en guichet d’aides en tout genre, décrypte l’essayiste.

    Avec L’Archipel français. Naissance d’une nation multiple et divisée (Seuil), publié en 2019, puis La France sous nos yeux. Économie, paysages, nouveaux modes de vie (Le Seuil), coécrit avec Jean-Laurent Cassely et publié l’année dernière, Jérôme Fourquet est devenu le plus lu des analystes contemporains de la dissolution du lien politique. Le directeur du département Opinion de l’Ifop regarde la carte de France des élections, scrutin après scrutin. Elle confirme à chaque fois la fragmentation des forces politiques et la montée de l’abstention. Même les blocs auxquels chacun se réfère par commodité ne sont que des coalitions fragiles autour d’un chef plus que d’un parti.

     

     

    Écologistes : un manque de crédibilité pour gouverner

    Écologistes : un manque de crédibilité pour gouverner

    Selon la politiste Vanessa Jérome, alors que leurs idées se propagent, les écologistes ne savent toujours « pas vraiment comment faire majorité ».

     

    Vanessa Jérome est politiste, docteure associée au Centre européen de sociologie et de science politique de l’université Paris-I. Elle vient de publier Militer chez les Verts (Sciences Po les presses, 304 pages, 22 euros), une enquête sur le parti écologiste et le parcours de ses militants. Pour elle, la faiblesse d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) réside dans leur rapport méfiant au pouvoir et leurs impasses politiques internes.

    Après leurs succès électoraux aux élections européennes et aux municipales, les dirigeants d’EELV sont divisés à l’approche de leur primaire. Quel regard portez-vous sur cette séquence ?

    Il faut d’abord relativiser leurs bons scores car les européennes ont toujours été favorables aux écologistes, même si, cette fois, ils sont arrivés devant toutes les autres formations de gauche. Pour les municipales, les Verts ont gagné des villes dans des conditions inattendues de pandémie avec une abstention très élevée. Ils ont acquis une surface politique certaine mais sans pouvoir valider aucune stratégie car leurs alliances sont restées à géométrie variable : ils ne savent donc pas quelles sont celles qui sont les plus porteuses pour eux. C’est une des raisons qui vient alimenter leurs divisions récurrentes.

     

    On entend souvent dire que les Verts ne sont pas prêts à accéder au pouvoir. Partagez-vous cet avis ?

    Les écologistes savent qu’avec l’urgence écologique leur tour est venu : tout ce sur quoi ils alertaient, au risque de passer pour des Cassandre, est devant nos yeux. Et pourtant, on sent bien que ce moment politique pourrait leur échapper car l’évidence de l’urgence climatique s’est imposée à l’agenda de tous. Du coup, la guerre des autres forces politiques pour l’écologie et contre les écologistes a commencé. Le discours de certains leaders comme Yannick Jadot répétant comme un mantra « on est prêt à gouverner », est une manière de dire aux électeurs : « Les vrais écolos sont là. » Comme s’ils ne croyaient pas eux-mêmes en leur légitimité.

    Les dernières semaines ont vu se multiplier les sujets de polémique à la suite des déclarations de certains maires écologistes. Comment analyser ce que leurs opposants décrivent comme de l’amateurisme ?

    Ces élus sont des outsiders sur la scène politique – ils sont issus d’un petit parti de gouvernement avec peu de militants et peu de moyens – mais ils ne sont pas pour autant des amateurs : ils se sont souvent engagés très tôt et sont multicartes (activistes associatifs, syndicalistes et militants politiques). En revanche, parce qu’ils ont siégé comme simples conseillers dans des assemblées locales, ou au mieux comme adjoints au maire, ils n’ont pas exercé les fonctions qui professionnalisent le plus. Alors, on doute de leur capacité à coller à l’image normée du pouvoir, qui tient beaucoup à l’élocution, aux tenues, à la geste politique. De ce fait, leur parole politique ne paraît pas assez légitime pour emporter une majorité. Ce manque persistant de crédibilité, alors que leurs idées s’imposent, est leur plus grand échec.

    Les députés qui veulent gouverner la France incapables de gérer le budget de l’assemblée

    Les députés qui veulent gouverner la France incapables de gérer le budget de l’assemblée

     

    Il y a évidemment quelque chose de pathétique chez les députés qui prétendent gérer la France à coups de lois pour imposer les réformes et la rigueur alors que dans le même temps ils sont incapables de maîtriser le seul budget de l’Assemblée nationale. Un budget qui dérive et qui dégouline de partout. En raison d’investissements douteux comme   l’acquisition et l’aménagement de l’Hôtel de Broglie. Mais surtout du fait de    »la hausse des frais de secrétariat des groupes et des députés eux-mêmes » et « les charges de représentation de trois commissions » (Affaires étrangères, Finances et Défense). Pas étonnant quant une simple secrétaire de l’assemblée nationale touche un salaire de 6000 € ! Les députés eux mêmes se sucrent notamment en matière de retraites.  Sur une pension moyenne de 2 700 € net par mois servie par le régime spécial, 2 376 € ne sont pas payés par les principaux intéressés !!! Autrement dit, la retraite des parlementaires n’est pas soumise aux aléas économiques et démographiques comme les autres régimes de retraite par répartition, qui eux subissent de plein fouet la crise économique et la dégradation du ratio cotisants/retraités. la retraite moyenne culmine, atteint 2 700 € net par mois, les montants varient en fonction du nombre d’annuités cotisées à la retraite des députés. Des retraites financées en quasi totalité par la collectivité et non par les cotisations des députés. Pour 1 € de cotisation versé, la Caisse de retraite sert 6,1 € de retraite ! À titre de comparaison, un salarié qui cotise pour 1 € récupère 1,5 €. Les fonctionnaires, eux, dépassent péniblement les 2 €. En moyenne une retraite calculée sur la base de 5 années de cotisations (1 mandat) représente environ 1 100 € mensuel. Et encore, avant la réforme de 2010 il dépassait les 1 500 €. Un montant dont certains retraités ayant travaillé toute leur carrière pourraient se contenter puisque la retraite moyenne est de l’ordre de 1100 euros. . D’où lune des raisons du dérapage budgétaire de l’assemblée. Un  autre poste de dépenses, intitulé « Autres charges », explose également. Il passe à 16,60 millions, une hausse de 160%. Il s’agit de frais de comptabilité ou postaux mais aussi de l’équipement des députés et de leurs collaborateurs en ordinateurs et tablettes. Il faut également ajouter des frais de déplacement, en taxi notamment. Le journal pointe aussi « l’augmentation des voyages en avion et de leurs tarifs ». L’Assemblée devra puiser 47 millions d’euros dans ses réserves pour équilibrer son budget 2019. « (Une réserve évidemment constituée par les versements de la collectivité).

     

     

    Sondage FN : pas capable de gouverner pour 65%

    Sondage FN : pas capable de gouverner pour 65%

    65%  des Franaçis  estiment que le FN n’est pas capable de gouverner le pays et préfèrent à 40% que l’UMP ne donne pas de consigne de vote en cas de duel PS-FN, selon un sondage Opinionway pour Metronews et LCI. Selon cette enquête d’opinion publié dimanche, 65% des personnes interrogées répondent « non » à la question : « selon vous, le Front national est-il capable de gouverner le pays ? ». 43% disent « pas du tout » et 22% « plutôt non ». Pour 12%, le parti de Marine Le Pen peut « tout à fait » gouverner et pour 21% « plutôt » (total des oui : 33%).  C’est chez ceux qui ont voté François Hollande au premier tour de la présidentielle que le taux des « non » est le plus fort, atteignant 84%. 93% de ceux qui ont voté Le Pen répondent au contraire « oui ». Par ailleurs, une majorité relative de 40% estiment qu’en cas de duel final PS-FN à une élection, l’UMP ne doit pas donner de consigne de vote, 8% que le parti de droite « appelle à ne voter ni FN ni PS ». 34% optent pour un appel à voter PS et 16% un soutien au FN. Sondage mené par téléphone du 2 au 4 février.

     

    Sondage FN : un parti comme les autres mais pas pour gouverner !

    Sondage FN : un parti comme les autres mais pas pour gouverner !

    Curieux en apparence ce sondage qui démontre que 56% des Français considèrent le FN comme un parti comme les autres. La question set déjà ambigüe car que signifie une parti comme les autres : un parti responsable, un parti démagogique, un parti d’apparatchiks, un parti démocratique ? Seconde ambigüité quand les Français par contre estiment à seulement  28% que le FN est un parti en capacité de gouverner. Des contradictions toutefois apparentes car la vérité c’est que le FN est surtout un parti défouloir pour exprimer son opposition à peu près à tout et à son contraire ; Si on voulait faire une comparaison avec le syndicalisme on pourrait considérer que le FN est à la politique ce que Sud est au syndicalisme. Une organisation de contestation essentiellement.  Selon un sondage, plus de la moitié des Français estiment que le FN devrait être « considéré comme un parti comme les autres ».  Plus de la moitié des Français (56%) estiment que le Front national devrait être considéré comme un parti comme les autres, mais seulement 28% le croient capable de gouverner la France, selon un sondage Odoxa réalisé pour CQFD et iTELE publié ce vendredi 30 janvier. Dans cette enquête, 56% des Français jugent que le parti d’extrême droite « devrait être à présent considéré comme un parti comme les autres », 41% pensent l’inverse et 3% ne se prononcent pas. Chez les sympathisants de droite, ils sont 78% à soutenir cette idée, contre 28% chez les sympathisants de gauche. En revanche, 28% seulement considèrent que le FN est « en capacité » de gouverner la France (48% chez les sympathisants de droite, 11% chez ceux de gauche), 71% ne l’en jugent pas capable. 1% ne se prononce pas.
     

    Sondage Marine Lepen : 43% de bonnes opinions mais incapacité à gouverner pour 67%

    Sondage Marine Lepen : 43% de  bonnes opinions mais incapacité à gouverner pour 67%

    La présidente du Front national, Marine Le Pen, enregistre 43% de bonnes opinions, mais près de 7 Français sur 10 (67 %) ne lui font pas confiance pour « gouverner le pays », selon un sondage Odoxa pour Le Parisien publié dimanche. Selon ce sondage, 56% des personnes interrogées ont une « mauvaise opinion » de Marine Le Pen (30% « très mauvaise », 26% « plutôt mauvaise »). A contrario, elles sont 43% à avoir une bonne opinion (32% « plutôt bonne », 11% « très bonne »).  La présidente du parti d’extrême droite obtient 85 % de mauvaises opinions chez les sympathisants de gauche (14% de bonnes), mais 67% de bonnes opinions chez ceux de droite (32 % de mauvaises). Près de 8 Français sur 10 (78% que le qualificatif « d’extrême droite », qu’elle récuse, s’applique « plutôt bien » à elle, contre 21 % « plutôt mal ». Elle est aussi jugée « agressive » par 73% des sondés, mais aussi « courageuse » (72 %). Pour 63% des sondés, elle peut être qualifiée de « raciste ».

     

    Sondage FN : pas capable de gouverner pour 65%

    Sondage FN : pas capable de gouverner  pour 65%  

    Un sondage qui montre la nette progression du FN  et de certaines de ses idées pour autant 65% des Français considèrent que le Front national n’a pas la capacité de gouverner la France, selon un sondage Odoxa pour I-télé-CQFD et Le Parisien-Aujourd’hui en France diffusé aujourd’hui. À la question « le Front national est-il selon vous un parti qui a la capacité de gouverner la France? », 65% des personnes interrogées répondent « non », et 35% « oui ». Si 16% des sympathisants de gauche estiment que le FN peut gouverner la France, 54% des sympathisants de droite sont de cet avis. Parmi ces derniers, moins d’un quart des sympathisants UMP (23%) le partagent. L’enquête montre par ailleurs une progression de l’adhésion aux idées du Front national. 68% des personnes interrogées se prononcent pour la suppression du regroupement familial en matière d’immigration, une hausse de 24 points par rapport à mars 2011. 67% veulent réserver les aides sociales et les allocations familiales aux seuls Français (+27 points) et 65% rétablir le contrôle aux frontières intérieures de l’Europe (+19). 31% des personnes interrogées sont favorables à une sortie de l’Union européenne (+14 points) et 28% à une sortie de la zone euro et au retour au franc (+11).

     

    Marine Le Pen,:oui pour gouverner avec Hollande

    Marine Le Pen,:oui pour gouverner avec François Hollande

    Marine Lepen prend à contre-pied l’UMP qui ne veut pas de cohabitation et se dit prête à cohabiter avec Hollande ; une mélange sulfureux qui ne grandirait certainement pas la crédibilité du pays. Au point où il en est Hollande pourrait faire un nouveau virage, après le socialisme, la social démocratie, le social-libéralisme,l’ extrême droite ; En fait le même parcours que Mitterrand mais à l’envers !   »Je peux vous dire une chose très clairement : nous, si nous obtenons une majorité, nous assumerons les responsabilités que nous aurons confiées les Français », déclare Marine Le Pen. La dirigeante frontiste dit croire à une dissolution de l’Assemblée dans un délai assez rapide en raison de « la crise politique extrêmement lourde que nous vivons » et qui « ne peut qu’entraîner un retour aux urnes ».  Selon elle, le gouvernement Valls II, « dernière cartouche de François Hollande, est un gouvernement de pure provocation ». Soulignant qu’à l’inverse du Front national, la dissolution « n’est pas souhaitée à l’UMP, où la cohabitation semble exclue », elle critique cette attitude de la droite qui montre, selon elle, « son vrai visage, purement électoraliste ».   »Comment peuvent-ils refuser une cohabitation qu’ils ont eux-mêmes théorisée ? », « Comment expliqueront-ils aux électeurs qui votent pour eux qu’ils refuseront de prendre leurs responsabilités pour changer la situation dramatique dans laquelle est plongé le pays ? », lance la présidente du FN. Elle indique qu’ »au fil des prochaines semaines », elle va s’efforcer de « montrer à nos concitoyens…

     




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