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Gouvernement: Le compromis prendra du temps

Gouvernement: Le compromis prendra du temps

 

Alors qu’Emmanuel Macron est souvent décrit comme un politicien/manager, l’absence de majorité à l’Assemblée nationale force le président de la République et l’ensemble des partis politiques à mettre en place des pratiques centrées sur le dialogue, le compromis et la négociation, à l’instar de ce qui se fait aujourd’hui dans certaines entreprises. Si le Nouveau Front populaire (NFP) revendique la « victoire » suite aux dernières élections législatives, le scrutin n’a cependant pas débouché sur une majorité à l’Assemblée nationale. Avec 182 sièges, il manque 107 sièges à la coalition de gauche pour gouverner seule.Le Président de la République et les autres partis politiques n’ont pas manqué de le leur rappeler et de nombreuses voix s’élèvent pour essayer de proposer des coalitions alternatives. Quelle que soit l’issue finale de cette séquence inédite sous la Ve République, il faudra que le président, le gouvernement et les députés apprennent à travailler avec des personnes et des groupes n’ayant pas les mêmes projets politiques.

 

par 

Enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École dans The Conversation

Cette nécessité constitue un défi de taille pour les formations politiques françaises. Avec son élection présidentielle au suffrage universel direct et son élection législative au scrutin majoritaire, la Vᵉ République s’est structurée autour du principe de l’alternance entre deux grandes forces de gauche et de droite. La culture du compromis y est très peu développée contrairement à d’autres pays comme la Belgique ou l’Allemagne.

Le système actuel a notamment été mis en place pour faire oublier une IVe République qui s’était distinguée par son parlementarisme et son instabilité. Les gouvernements se succédaient à un rythme soutenu au gré des alliances entre des partis nombreux et volatiles. Au-delà de la nécessité de sortir de l’impasse dans laquelle se trouvait le pays avec la guerre d’Algérie, le retour du Général de Gaulle et la nouvelle Constitution avaient aussi mis en lumière la culture bonapartiste française de l’homme providentiel et du chef indiscuté et peu enclin au compromis.

Dans cette perspective, la cohabitation constitue un partage du pouvoir entre le président et le premier ministre qui correspond peu à cette culture et à l’esprit censé inspiré les institutions de la Ve République.

Malgré le respect de quelques domaines « réservés » au président, comme la défense nationale et la politique étrangère, les trois premières furent marquées par un rapport de force à l’avantage du premier ministre.

Ironie de l’histoire, elles furent pourtant fatales à leurs ambitions présidentielles de l’époque (Jacques Chirac en 1988Edouard Balladur en 1995 et Lionel Jospin en 2002). Celle qui s’annonce devrait être bien différente tant elle dépendra, compte tenu de l’absence de majorité, de la recherche d’équilibre et de compromis entre le président et le premier ministre, entre le premier ministre et le gouvernement et entre le gouvernement et les partis le soutenant.

Trouver des terrains d’entente entre des personnes et des formations politiques au départ très éloignées en matière d’idées et de convictions ne sera pas une tâche facile dans le contexte actuel. Tout d’abord parce que notre société moderne se distingue par une très forte bipolarisation liée à l’intensité des problématiques actuelles.

Les questions portant sur l’environnement, l’immigration, la répartition des richesses… sont existentielles et créent des oppositions marquées. Les moyens de communication, en particulier les réseaux sociaux, exacerbent leur perception.

Les tensions géopolitiques liées à la situation en Ukraine, avec la guerre contre la Russie, ou la situation en Israël, suite aux attaques du Hamas, illustrent bien ce phénomène.

La France sort aussi d’une mandature législative marquée par des antagonismes et des clivages très profonds. L’usage répété du 49.3, pour faire passer des lois parfois impopulaires comme celle des retraites, et les polémiques et invectives, qui ont émaillé les travaux de l’Assemblée nationale lors des deux dernières années, ont généré des tensions et des inimitiés qu’il sera compliqué de dépasser.

Les sciences de gestion éclairent d’une lumière intéressante cet impératif de dialogue et de compromis du monde politique. Nombreux sont les ouvrages et articles scientifiques qui ont mis en lumière les efforts des organisations pour dépasser des modèles fondés sur des structures très hiérarchisées, menées par des leaders autoritaires et se caractérisant par l’absence de dialogue.

En matière de management, le leadership narcissique, solitaire et déconnecté de ses équipes, a laissé la place à un leadership transformationnel. Cette forme de leadership mise sur la confiance, le dialogue et met en avant la compétence et la capacité à convaincre et à partager une vision stratégique.

En matière d’organisation, des concepts comme ceux d’entreprises libérées ou d’organisations agiles sont apparus. Ces théories mettent l’accent sur des structures revendiquant des fonctionnements avec peu ou même sans strates hiérarchiques. Elles visent à responsabiliser et à mettre sur un pied d’égalité les collaborateurs et les « chefs ». Elles obligent les personnes à privilégier la communication, l’entente et le compromis.

En matière de stratégie, la coopétition, qui désigne la coopération entre des entreprises concurrentes, requiert la mise en place d’une relation de confiance. Elle ne peut s’établir qu’en écoutant l’autre et en étant capable d’accepter ses idées et de les intégrer dans des projets communs.

Si ces concepts sont à la mode et alimentent recherches et pratiques en entreprise, il serait naïf de penser qu’ils concernent la majorité des organisations et se mettent en place sans heurts. Les difficultés et les limites sont nombreuses. Beaucoup d’entreprises continuent de privilégier les anciens modèles basés sur la verticalité des décisions et des hiérarchies très stratifiées. C’est par exemple généralement le cas dans les entreprises du CAC 40 français.

Pendant longtemps, la culture du compromis et du dialogue a été liée à l’importance des corps intermédiaires comme les syndicats. Mais leur perte d’influence et l’avènement de pratiques démocratiques plus directes, liées notamment aux progrès technologiques, ont renforcé une culture politique française où faire des concessions est souvent perçu comme un aveu de faiblesse.

Les blocages actuels mettent en lumière les faiblesses des personnels politiques en matière de management et expliquent sans doute le choix de certains de suivre des formations en la matière. L’ampleur de la tâche qui attend les responsables politiques français dans les semaines et les mois qui viennent est immense. Si certains d’entre eux ont officiellement revendiqué l’adhésion à cette nouvelle approche, la grande majorité des responsables politiques semble encore privilégier le rapport de forces et la compétition, malgré la nécessité d’avancer autrement.

Comme tout changement culturel profond, le passage à des pratiques politiques basées sur le compromis et le dialogue devrait prendre du temps. L’urgence de la situation actuelle ne le permet pourtant pas et augure mal des prochaines semaines en matière de stabilité.

Maîtrise inflation et humour : « ça prendra un certain temps »…. Comme le fût du canon

Maîtrise inflation et humour : « ça prendra un certain temps »…. Comme le fût du canon


Dans l’histoire de l’humoriste Fernand Raynaud à la question « combien faut-il de temps pour refroidir le fût du canon » la réponse était : « un certain temps ». C’est un peu maintenant la réponse que donne la présidente de la commission européenne quant aux perspectives d’évolution des prix dans l’union européenne. En dépit de la politique contraignante de la banque centrale européenne et des promesses de réduction de l’envolée des prix, l’objectif de 2 % promis est encore bien loin. On est actuellement plus proche de 5 %. Une inflation qui évidemment tue le pouvoir d’achat, réduit la consommation et pèse sur la croissance. Dans le même temps, les gouvernements libéraux ne veulent pas prendre des mesures de régulation pour encourager la baisse des prix et n’envisagent pas non plus -surtout pour la France – de réduction de la fiscalité.

Ce mercredi 13 septembre, la présidente de la Commission européenne a pris la parole devant les eurodéputés, Ursula von der Leyen, a indiqué que le retour à l’objectif d’une inflation à 2% dans la zone euro « prendra du temps ». En cause, « la persistance d’une inflation forte », « un grand défi économique » pour le continent, a-t-elle estimé. « Christine Lagarde [la présidente de la BCE, ndlr] et la Banque centrale européenne travaillent sans relâche pour juguler l’inflation », a-t-elle néanmoins salué.

Bref du bla-bla qui ne constitue pas vraiment une analyse sérieuse des facteurs explicatifs. Parmi cela il y a évidemment des éléments conjoncturels liés en particulier à la hausse des tous et au prix de l’énergie mais il y a aussi des mesures structurelles liées à la spéculation de grandes entreprises qui se répercutent par exemple de façon dramatique dans l’alimentaire

Concernant l’énergie, la présidente de la Commission européenne a, en outre, annoncé une série de mesures à venir en faveur de l’énergie éolienne, insistant sur la nécessité d’accélérer la délivrance des permis. Exactement la politique désastreuse de l’Allemagne qui dans la réalité se rabat sur le gaz et même le charbon

« Nous allons présenter un train de mesures européennes sur l’énergie éolienne – étroitement concertées avec l’industrie et les États membres », a-t-elle indiqué, souhaitant également « améliorer les systèmes d’enchères dans l’ensemble de l’UE ».

SNCF : la mobilisation ne prendra pas !

SNCF : la mobilisation ne prendra pas !

 

C’est l’avis de la plupart des médias qui ne cessent de taper sur les cheminots et leurs privilèges. Une sorte de défoulement général comme si l’objectif était surtout de cogner sur  les cheminots, la SNCF et la CGT en particulier. Tous les experts sont unanimes la grève de 2018 ne ressemblera pas à celle de 1995 et l’opinion publique condamne nettement l’action du secteur ferroviaire. Et les médias d’expliquer que la bataille de l’opinion ne tournera pas forcément l’avantage des grévistes. L’image du géant du rail s’est détériorée. Et dans son sillage, la capacité de mobilisation des syndicats. « C’est comme s’ils étaient mis dans le même sac que les politiques, observe Raymond Soubie (ancien conseiller de Sarkozy). Depuis dix ans, le taux de syndicalisation s’effondre, tout comme le niveau de conflictualité et de participation aux élections professionnelles. C’est un ancien monde qui s’affaiblit. Des propos de la même tonalité que celle de ces experts qui devraient pourtant savoir qu’on ne peut jamais hypothéquer l’ampleur, les modalités et les conséquences d’un mouvement social. Certes la généralisation de la grève n’est evidemmenet pas souhaitable pour l’économie française qui parvient tout juste de se relever avec un  taux de croissance autour de 2% en 2017 et en 2018, ce qui  ne constitue pas une situation paradisiaque surcout compte tenu du nombre de chômeurs. Mais pour éviter les mécontentements inutiles et la mobilisation de certains secteurs encore faudrait-il éviter les provocations inutiles et  contre productives. Encore faudrait-il intégrer la négociation comme vecteur indispensable de la recherche de compromis. Or de ce point de vue Macron agit trop à la hussarde avec des ordonnances qui ne sont pas justifiées aboutissant aussi à des réformes parfois un peu bâclées et mal gérées. Macron devraient se méfier car de elles méthodes risquent d’aboutir a un nouvel affaiblissement dans l’opinion publique (voir à cet égard l’affaire des retraités, des hôpitaux et des Ehpad). Les médias devraient quant à eux se monter plus prudents quant à l’échec qu’ils annoncent pour cette mobilisation. Il est vrai que si la température sociale devait par hypothèse monter, ces mêmes medias  diraient le lendemain le contraire de ce qu’ils ont dit la veille !

 

TER trop larges : avec quel argent RFF prendra en charge 50 millions d’euros de travaux

TER trop larges : avec quel argent RFF prendra en charge 50 millions d’euros de travaux

RFF, sas doute pour étouffer le scandale, déclare prendre en charge les 50 millions de travaux nécessaires. Une somme d’abord très approximative (le montant serait plus proche de 400 millions) car plus de 1000 gares sont concernées ; ensuite avec quel argent puisque la dette de RFF dépasse les 30 milliards ; Finalement c’est le contribuable qui paiera, un jour ou l’autre. Le gestionnaire d’infrastructures ferroviaires a donc expliqué dans un communiqué que les 50 millions d’euros de travaux, nécessaires pour raboter les quais de gares, seront à la charge de l’entreprise. Minimiser la casse. C’est la stratégie adoptée par Réseau Ferré de France (RFF). Dans son édition de ce mercredi 21 mai, Le Canard Enchaîné explique que la SNCF et RFF auraient commandé des rames trop grandes, pour ses quais. L’erreur coûtera 50 millions d’euros. L’affaire ne cesse de prendre de l’ampleur. Après les moqueries postées par des internautes, sur Twitter, les politiques ont aussi dénoncé la bêtise commise par les deux entreprises. Dans un communiqué publié ce mercredi, RFF se défend et explique que « comme à chaque livraison de nouveaux trains, l’infrastructure doit être adaptée. Certaines installations datent de plus d’un siècle et doivent être mises aux normes actuelles ». Quant au coût des travaux, estimé à 50 millions d’euros, RFF minimise la somme. Elle représente « 1,5% du coût de la commande totale de ces trains », ajoute la société dans son communiqué. Le gestionnaire d’infrastructures explique qu’il prendra « en charge intégralement les 50 millions d’euros ». Un rapport d’enquête interne devrait être remis le 26 mai prochain au ministre des Transports, Frédéric Cuvillier.




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