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Gaspillage : 42 ministres, 577 députés pour quoi faire et quel coût ?

Gaspillage : 42 ministres, 577 députés pour quoi faire et quel coût ?

D’une manière générale, le gouvernement et certaines  forces politiques militent pour un rétablissement des comptes publics caractérisés par un endettement record en même temps qu’un autre record celui de la pression fiscale (prélèvements obligatoires). D’une certaine manière, une curieuse contradiction bien française d’autant que le service public n’est pas toujours à la hauteur en termes de qualité.

En cause souvent des superstructures partout, du sommet jusqu’au plan local, devenues complètement incontrôlables, qui génèrent elles-mêmes la demande de finances publiques et que les élus ne contrôlent absolument plus. Il faut dire que les responsables nationaux ne donnent pas l’exemple.

Ainsi pourquoi un gouvernement comprenant 42 ministres dont d’ailleurs la plupart n’ont pas la main sur la moindre administration mais dont l’objet est de satisfaire les équilibres politiques, de mixité et de sensibilité. Bref du potage politique. On pourrait aussi citer comme exemple celui de l’Assemblée nationale avec ce chiffre fou de 577 députés dont la plupart ne servent à rien. À peine une centaine travaillent  effectivement. Une moitié serait grandement suffisante. Pour preuve de ce gaspillage l’ancien président François Hollande qui n’a voté qu’une seule fois quand d’autres ont voté une centaine de fois ! Il n’est pas le seul à se limiter à faire acte de présence de temps en temps.

Au-delà des aspects quantitatifs se posent est encore davantage la légitimité de ces députés dont beaucoup n’ont jamais exercé le moindre mandat local ou de responsable d’association. Ils doivent leur mandat au copinage entre technocrates et amitiés particulières avec certains grands leaders.

Le grand gaspillage commence au plus haut niveau y compris à l’Élysée mais aussi au Parlement. Comment pourrait-on convaincre les Français d’une nécessaire austérité quand dans le même temps des élus  nationaux se montrent aussi illégitimes et aussi nuls.

Ce n’est pas seulement le coût de fonctionnement des institutions visées qu’il faut prendre en compte mais toute la machine procédurière générée par ces élus  qui compliquent la vie du pays en générant réglementations, budgets et structures inutiles.

Budget : l’austérité, pour quoi faire ?

Budget : l’austérité, pour quoi faire ?

Faut-il rétablir les finances publiques par des réformes structurelles, réduire les dépenses et/ou augmenter les impôts et taxes ? Cette tribune analyse les dépenses de l’État et propose les deux postes les plus importants à réformer sans impacter le quotidien des Français. Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière.( dans la « Tribune »)

La France a mis en œuvre d’importantes réformes structurelles au cours des dernières décennies. Ces réformes n’ont pas permis pour autant de combler l’écart de PIB par habitant avec les pays les plus performants. Pour l’Europe, « La situation est souvent le résultat de retards ou d’insuffisances dans la mise en œuvre de réformes structurelles dans ces économies… L’Union européenne a fait de la mise en œuvre des réformes structurelles une de ses priorités d’action afin de libérer le potentiel de croissance nécessaire pour renforcer la capacité d’ajustement, et de soutenir le processus de convergence ». Avec une Assemblée nationale divisée, le gouvernement évite aujourd’hui d’engager de nouvelles réformes des retraites ou du chômage, etc. Il a choisi, en même temps, de réduire les dépenses et d’augmenter les impôts et taxes. Cette solution est-elle vraiment la bonne ?

La Grèce a subi de plein fouet les conséquences de réductions de ses dépenses publiques. Le 8 décembre 2009, l’agence de notation Fitch annonce sa décision de ramener la note de la dette publique grecque de A- à BBB+ avec une perspective négative. Le problème mis en lumière était le surendettement. La solution résidait dans la baisse des dépenses, baisse des retraites et des salaires, etc. Elle a créé une véritable cure d’austérité. L’efficacité de ces mesures a été remise en cause.

En Suède, le choix s’est porté sur des réductions de l’emploi public. Les dépenses publiques à 70% du PIB en 1993 ont fortement diminué à 37% en 2012. Avec des réformes importantes de son système social et de retraite, l’emploi qui était majoritairement public est devenu essentiellement privé. En réalité l’amélioration de la situation budgétaire est due uniquement à une forte croissance.

Reste le cas du Portugal. Toute la presse française vante le cas d’école d’un pays qui a réussi à passer d’une dette colossale à un excédent budgétaire. Aujourd’hui, avec une meilleure croissance, la colère continue de monter, avec l’explosion du prix du logement, etc. La classe moyenne se sent délaissée, l’économie entière s’est appauvrie. Pour comprendre : après la crise des subprimes, en 2009, la crise portugaise a débuté en 2009. Elle est liée à la crise de la zone euro. Il a suivi une détérioration de ses finances publiques (déficit budgétaire de 9,4% du PIB et dette publique de 89,6% du PIB détenue en grande partie par des étrangers), etc. De 2011 à 2018, le Portugal a suivi deux politiques économiques différentes. La première infligée par la Troïka (les instances européennes et le FMI) qui ont imposé une violente cure d’austérité qui a contraint à l’exil plus de 340.000 Portugais et jeté dans la pauvreté plus de 2 millions de personnes. D’après les prévisions de la Troïka, de 2010 à 2014 le déficit public devait chuter de 9,8% à 2,3% en 2014. Ce fut un échec. Le déficit termina l’année 2014 à 7,2%. La seconde après les élections d’octobre 2015 adopte l’opposé de la première politique tout en respectant les critères de convergences. Elle allège l’austérité par des mesures de soutien à la demande (accroissement du salaire minimum mensuel, privatisations, programme de valorisation de la fonction publique, etc.). Le taux de croissance atteint 2,2% en 2019, le chômage tombe à 6,5% et le déficit à 0,2%. Tout laisse à penser qu’une autre politique est possible en désaccord avec à la politique de l’offre et des restrictions budgétaires.
La France est déjà numéro un européen du ratio (impôts + taxes + cotisations) / PIB. Le montant de ses prélèvements obligatoires en France est de 1.218 milliards d’euros , soit 43,2% du PIB, en 2023, après 1.194 milliards d’euros (45,0% du PIB) en 2022 selon l’Insee. « Chaque impôt, considéré en lui-même, et de même l’ensemble du système fiscal d’un pays, se détruit lui-même en dépassant un certain niveau des taux de prélèvement » Ludwig von Mises. Pour les plus riches, il serait plus percutant de réviser les lois du capital. Ne faut-il pas plutôt baisser les impôts et créer de la croissance pour redonner confiance aux entreprises comme aux investisseurs ?

Le budget de l’État correspond à l’ensemble de ses ressources et de ses dépenses. L’essentiel des ressources provient des prélèvements payés par les citoyens et les entreprises. Il faut distinguer deux ensembles de ressources. D’une part, le budget de l’État est composé des impôts et taxes. D’autre part, « L’argent public » est composé des prélèvements obligatoires : ensemble des impôts, des taxes et des cotisations prélevés au bénéfice des administrations publiques (centrales, locales, Sécurité sociale et des institutions européennes). L’État a une part minoritaire dans la dépense publique. Depuis 1996, il a la mainmise sur le budget de la Sécurité sociale qui représente une somme supérieure à celle du budget de l’État. Depuis la suppression de la taxe d’habitation, les collectivités territoriales sont financées à la fois par les contribuables locaux, par les dotations de l’État et au besoin par l’endettement. Quant aux cotisations qui sont des contributions des salariés et/ou de leurs employeurs pour assurer la protection sociale, l’État décide des taux d’augmentation et surtout des allégements pour les entreprises.

1.000 euros de dépenses pour les missions et programmes de l’État en 2023 ont été répartis sur : les dépenses d’enseignement scolaire et supérieur 201 euros ; les intérêts de la dette publique 94 euros ; les dépenses militaires 94 euros ; pour la solidarité, insertion et égalité des chances 53 euros ; l’écologie, développement et mobilité durables 49 euros ; la sécurité 41 euros  ; au travail et emploi 37 euros ; la cohésion des territoires 32 euros : la justice pour 20 euros ; le plan de relance et investir pour la France 19 euros ; les régimes sociaux de retraite 11 euros ; la culture 7 euros  ; la santé 6 euros ; etc. (sources PLF-2023). Beaucoup de postes peuvent être optimisés dans le temps en améliorant le coût/efficacité. Il y a un seul poste à réduire drastiquement ce sont les intérêts de la dette publique.

Avec 82,52 milliards d’euros en 2008 et 156,88 milliards d’euros versés en 2019, les subventions aux entreprises sont devenues le premier poste de dépenses de l’État français. Les aides publiques aux entreprises sont en principe interdites (sauf cas particulier) par le droit européen, car elles « faussent ou menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions » (article 107 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne).

Avec le déploiement massif des aides en réponse à la pandémie, le total est élevé à près de 175 milliards d’euros en 2022. En 15 ans elle a augmenté de 112,07%. Le taux d’exonération apparent du secteur privé ‒ ratio entre le montant des cotisations exonérées et la masse salariale ‒ atteint le niveau record de 10,9% (après 10,5% en 2021 et 2020). En 2022, les allégements de cotisations sociales des employeurs du régime général représentent 73,6 milliards d’euros. Ce poste doit être immédiatement remanié.

Pour éviter une nouvelle crise financière demain, la France doit investir massivement sur un minimum de quatre années, pour le climat, pour le pacte dépendance et handicap, pour le pacte républicain de solidarité, pour le pacte ruralité, pour le développement responsable des PME-PMI. Cet argent ne doit pas venir des nouveaux emprunts de l’État, mais uniquement des économies des ménages. Ces économies sont l’épargne financière estimée à 4 427,7 milliards d’euros en 2023, dont 935,5 milliards d’euros déposés sur les produits d’épargne réglementée, un encours des dépôts à vue des particuliers au mois de juillet 2024 de 478 milliards d’euros. Une partie de cette manne peut être utilisée pour créer des nouveaux livrets d’épargne réglementés. Ces fonds serviront à des investissements productifs au lieu d’exporter cette épargne, via les banques commerciales pour acheter des titres de dettes étrangers.

Avec des plafonds de versement, les nouveaux produits d’épargne seraient garantis et rémunérés. Les nouveaux contrats devraient présenter plusieurs atouts pour les consommateurs : flexibilité, frais de gestion nuls, pas de frais de transfert, avantages fiscaux, etc. En plus tous les livrets réglementés doivent être gérés uniquement par des caisses de crédit publiques paritaires pour financer des prêts d’investissements ou des prêts participatifs et non par des banques commerciales. Conformément au traité de Rome, les caisses de crédit publiques peuvent en plus emprunter directement à la Banque centrale européenne à des taux très compétitifs. Au lieu de développer des champions nationaux côtés en Bourse, la France pourra créer plusieurs milliers de PME locales et innovantes financées en totalité et à long terme par les établissements de crédit publics. Ainsi, c’est réduire la dette publique, favoriser la croissance sans accroitre les inégalités.

Les subventions pour la recherche et le développement, pour l’investissement immatériel en capital (c’est-à-dire la propriété intellectuelle, la R&D, les logiciels, la technologie, le capital humain…) sont à garder. Les subventions doivent être en proportion du chiffre d’affaires réalisé en France, par des sociétés ayant leurs sièges sociaux en France. Ensuite, les allégements de cotisations sociales des employeurs du régime général doivent être réformés.

En 1993, les allégements de cotisations ont été justifiés par leur impact positif sur l’emploi. Les entreprises qui bénéficient de ces aides ne sont pas obligées de prendre et de respecter des engagements relatifs à l’évolution de leurs effectifs. « Aujourd’hui, l’amélioration de la situation du marché du travail et le niveau important des réductions de cotisations rendent son efficacité en termes d’emplois moindre que dans le passé, notamment parce que le progrès technique pourrait toucher d’autres catégories de travailleurs » Les politiques d’exonérations de cotisations sociales octobre 2024. Certaines entreprises pourraient faire faillite après la réduction ou l’arrêt de ces aides par l’État. Mieux vaut répartir l’annulation des allègements des cotisations sur un minimum de quatre ans et les remplacer par des fonds propres : emprunts participatifs ou avances conditionnées par l’État, avec des taux zéro et gérés par des caisses de crédits publiques. Le renforcement des fonds propres sert à consolider la structure financière, à augmenter la trésorerie, à financer une nouvelle activité, à créer des emplois et à rassurer les créanciers.

Budget : une cure d’austérité pour quoi faire ?

Budget : une cure d’austérité pour quoi faire ?

Faut-il rétablir les finances publiques par des réformes structurelles, réduire les dépenses et/ou augmenter les impôts et taxes ? Cette tribune analyse les dépenses de l’État et propose les deux postes les plus importants à réformer sans impacter le quotidien des Français. Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière.( dans la « Tribune »)

La France a mis en œuvre d’importantes réformes structurelles au cours des dernières décennies. Ces réformes n’ont pas permis pour autant de combler l’écart de PIB par habitant avec les pays les plus performants. Pour l’Europe, « La situation est souvent le résultat de retards ou d’insuffisances dans la mise en œuvre de réformes structurelles dans ces économies… L’Union européenne a fait de la mise en œuvre des réformes structurelles une de ses priorités d’action afin de libérer le potentiel de croissance nécessaire pour renforcer la capacité d’ajustement, et de soutenir le processus de convergence ». Avec une Assemblée nationale divisée, le gouvernement évite aujourd’hui d’engager de nouvelles réformes des retraites ou du chômage, etc. Il a choisi, en même temps, de réduire les dépenses et d’augmenter les impôts et taxes. Cette solution est-elle vraiment la bonne ?

La Grèce a subi de plein fouet les conséquences de réductions de ses dépenses publiques. Le 8 décembre 2009, l’agence de notation Fitch annonce sa décision de ramener la note de la dette publique grecque de A- à BBB+ avec une perspective négative. Le problème mis en lumière était le surendettement. La solution résidait dans la baisse des dépenses, baisse des retraites et des salaires, etc. Elle a créé une véritable cure d’austérité. L’efficacité de ces mesures a été remise en cause.

En Suède, le choix s’est porté sur des réductions de l’emploi public. Les dépenses publiques à 70% du PIB en 1993 ont fortement diminué à 37% en 2012. Avec des réformes importantes de son système social et de retraite, l’emploi qui était majoritairement public est devenu essentiellement privé. En réalité l’amélioration de la situation budgétaire est due uniquement à une forte croissance.

Reste le cas du Portugal. Toute la presse française vante le cas d’école d’un pays qui a réussi à passer d’une dette colossale à un excédent budgétaire. Aujourd’hui, avec une meilleure croissance, la colère continue de monter, avec l’explosion du prix du logement, etc. La classe moyenne se sent délaissée, l’économie entière s’est appauvrie. Pour comprendre : après la crise des subprimes, en 2009, la crise portugaise a débuté en 2009. Elle est liée à la crise de la zone euro. Il a suivi une détérioration de ses finances publiques (déficit budgétaire de 9,4% du PIB et dette publique de 89,6% du PIB détenue en grande partie par des étrangers), etc. De 2011 à 2018, le Portugal a suivi deux politiques économiques différentes. La première infligée par la Troïka (les instances européennes et le FMI) qui ont imposé une violente cure d’austérité qui a contraint à l’exil plus de 340.000 Portugais et jeté dans la pauvreté plus de 2 millions de personnes. D’après les prévisions de la Troïka, de 2010 à 2014 le déficit public devait chuter de 9,8% à 2,3% en 2014. Ce fut un échec. Le déficit termina l’année 2014 à 7,2%. La seconde après les élections d’octobre 2015 adopte l’opposé de la première politique tout en respectant les critères de convergences. Elle allège l’austérité par des mesures de soutien à la demande (accroissement du salaire minimum mensuel, privatisations, programme de valorisation de la fonction publique, etc.). Le taux de croissance atteint 2,2% en 2019, le chômage tombe à 6,5% et le déficit à 0,2%. Tout laisse à penser qu’une autre politique est possible en désaccord avec à la politique de l’offre et des restrictions budgétaires.
La France est déjà numéro un européen du ratio (impôts + taxes + cotisations) / PIB. Le montant de ses prélèvements obligatoires en France est de 1.218 milliards d’euros , soit 43,2% du PIB, en 2023, après 1.194 milliards d’euros (45,0% du PIB) en 2022 selon l’Insee. « Chaque impôt, considéré en lui-même, et de même l’ensemble du système fiscal d’un pays, se détruit lui-même en dépassant un certain niveau des taux de prélèvement » Ludwig von Mises. Pour les plus riches, il serait plus percutant de réviser les lois du capital. Ne faut-il pas plutôt baisser les impôts et créer de la croissance pour redonner confiance aux entreprises comme aux investisseurs ?

Le budget de l’État correspond à l’ensemble de ses ressources et de ses dépenses. L’essentiel des ressources provient des prélèvements payés par les citoyens et les entreprises. Il faut distinguer deux ensembles de ressources. D’une part, le budget de l’État est composé des impôts et taxes. D’autre part, « L’argent public » est composé des prélèvements obligatoires : ensemble des impôts, des taxes et des cotisations prélevés au bénéfice des administrations publiques (centrales, locales, Sécurité sociale et des institutions européennes). L’État a une part minoritaire dans la dépense publique. Depuis 1996, il a la mainmise sur le budget de la Sécurité sociale qui représente une somme supérieure à celle du budget de l’État. Depuis la suppression de la taxe d’habitation, les collectivités territoriales sont financées à la fois par les contribuables locaux, par les dotations de l’État et au besoin par l’endettement. Quant aux cotisations qui sont des contributions des salariés et/ou de leurs employeurs pour assurer la protection sociale, l’État décide des taux d’augmentation et surtout des allégements pour les entreprises.

1.000 euros de dépenses pour les missions et programmes de l’État en 2023 ont été répartis sur : les dépenses d’enseignement scolaire et supérieur 201 euros ; les intérêts de la dette publique 94 euros ; les dépenses militaires 94 euros ; pour la solidarité, insertion et égalité des chances 53 euros ; l’écologie, développement et mobilité durables 49 euros ; la sécurité 41 euros  ; au travail et emploi 37 euros ; la cohésion des territoires 32 euros : la justice pour 20 euros ; le plan de relance et investir pour la France 19 euros ; les régimes sociaux de retraite 11 euros ; la culture 7 euros  ; la santé 6 euros ; etc. (sources PLF-2023). Beaucoup de postes peuvent être optimisés dans le temps en améliorant le coût/efficacité. Il y a un seul poste à réduire drastiquement ce sont les intérêts de la dette publique.

Avec 82,52 milliards d’euros en 2008 et 156,88 milliards d’euros versés en 2019, les subventions aux entreprises sont devenues le premier poste de dépenses de l’État français. Les aides publiques aux entreprises sont en principe interdites (sauf cas particulier) par le droit européen, car elles « faussent ou menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions » (article 107 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne).

Avec le déploiement massif des aides en réponse à la pandémie, le total est élevé à près de 175 milliards d’euros en 2022. En 15 ans elle a augmenté de 112,07%. Le taux d’exonération apparent du secteur privé ‒ ratio entre le montant des cotisations exonérées et la masse salariale ‒ atteint le niveau record de 10,9% (après 10,5% en 2021 et 2020). En 2022, les allégements de cotisations sociales des employeurs du régime général représentent 73,6 milliards d’euros. Ce poste doit être immédiatement remanié.

Pour éviter une nouvelle crise financière demain, la France doit investir massivement sur un minimum de quatre années, pour le climat, pour le pacte dépendance et handicap, pour le pacte républicain de solidarité, pour le pacte ruralité, pour le développement responsable des PME-PMI. Cet argent ne doit pas venir des nouveaux emprunts de l’État, mais uniquement des économies des ménages. Ces économies sont l’épargne financière estimée à 4 427,7 milliards d’euros en 2023, dont 935,5 milliards d’euros déposés sur les produits d’épargne réglementée, un encours des dépôts à vue des particuliers au mois de juillet 2024 de 478 milliards d’euros. Une partie de cette manne peut être utilisée pour créer des nouveaux livrets d’épargne réglementés. Ces fonds serviront à des investissements productifs au lieu d’exporter cette épargne, via les banques commerciales pour acheter des titres de dettes étrangers.

Avec des plafonds de versement, les nouveaux produits d’épargne seraient garantis et rémunérés. Les nouveaux contrats devraient présenter plusieurs atouts pour les consommateurs : flexibilité, frais de gestion nuls, pas de frais de transfert, avantages fiscaux, etc. En plus tous les livrets réglementés doivent être gérés uniquement par des caisses de crédit publiques paritaires pour financer des prêts d’investissements ou des prêts participatifs et non par des banques commerciales. Conformément au traité de Rome, les caisses de crédit publiques peuvent en plus emprunter directement à la Banque centrale européenne à des taux très compétitifs. Au lieu de développer des champions nationaux côtés en Bourse, la France pourra créer plusieurs milliers de PME locales et innovantes financées en totalité et à long terme par les établissements de crédit publics. Ainsi, c’est réduire la dette publique, favoriser la croissance sans accroitre les inégalités.

Les subventions pour la recherche et le développement, pour l’investissement immatériel en capital (c’est-à-dire la propriété intellectuelle, la R&D, les logiciels, la technologie, le capital humain…) sont à garder. Les subventions doivent être en proportion du chiffre d’affaires réalisé en France, par des sociétés ayant leurs sièges sociaux en France. Ensuite, les allégements de cotisations sociales des employeurs du régime général doivent être réformés.

En 1993, les allégements de cotisations ont été justifiés par leur impact positif sur l’emploi. Les entreprises qui bénéficient de ces aides ne sont pas obligées de prendre et de respecter des engagements relatifs à l’évolution de leurs effectifs. « Aujourd’hui, l’amélioration de la situation du marché du travail et le niveau important des réductions de cotisations rendent son efficacité en termes d’emplois moindre que dans le passé, notamment parce que le progrès technique pourrait toucher d’autres catégories de travailleurs » Les politiques d’exonérations de cotisations sociales octobre 2024. Certaines entreprises pourraient faire faillite après la réduction ou l’arrêt de ces aides par l’État. Mieux vaut répartir l’annulation des allègements des cotisations sur un minimum de quatre ans et les remplacer par des fonds propres : emprunts participatifs ou avances conditionnées par l’État, avec des taux zéro et gérés par des caisses de crédits publiques. Le renforcement des fonds propres sert à consolider la structure financière, à augmenter la trésorerie, à financer une nouvelle activité, à créer des emplois et à rassurer les créanciers.

Déficits-Michel Barnier : « Nous devons tous faire un effort »

Déficits-Michel Barnier : « Nous devons tous faire un effort »

Michel Barnier détaille les économies à venir Dans une interview à la » Tribune »

 La crise financière « est devant nous », avez-vous déclaré vendredi en déplacement à Cournon-d’Auvergne. À  vos yeux, est-elle donc inéluctable  ?

MICHEL BARNIER - Non, certainement pas. La crise, si on ne fait rien, est probable. Notre devoir est donc de la prévenir. Et comme on va agir, on va l’empêcher. Quand on a une situation budgétaire comme la nôtre avec une dette de 3 228,4  milliards d’euros, des intérêts qui coûtent aux Français près de 55  milliards par an, c’est un devoir de responsabilité de freiner le déficit public. Je ne sais pas combien de temps je serai là. Cela dépendra de l’Assemblée nationale et, dans tous les cas, cela s’arrêtera en 2027. Mais tant que je serai ici, je me suis fixé deux ambitions : tenter de réduire les dettes budgétaire et écologique et trouver avec le gouvernement des solutions concrètes pour améliorer la vie des Français.

 

Diriez-vous être à la tête d’un État en faillite  ?

Non. D’abord je ne suis pas à la tête de l’État, c’est le président de la République qui l’est. Pour ma part, je suis à la tête d’un gouvernement qui doit gérer une situation très dégradée et sauvegarder la crédibilité de la signature française. Et, très franchement, cette dégradation ne date pas de six mois, ni même de sept ans. Je veux, pour être objectif, dire que Gabriel Attal a commencé à réduire la dépense publique et à faire des efforts.

Avez-vous l’impression de faire le sale boulot que les autres n’ont pas voulu faire  ?

Non. Je suis chargé à coup sûr d’un travail difficile. Mais je l’ai accepté en connaissance de cause quand le chef de l’État me l’a proposé. Je suis là pour servir. Je n’ai pas d’ambition pour l’après. J’ai 73 ans. Je ne me suis pas roulé par terre pour devenir Premier ministre. Ma seule préoccupation est d’être utile. Je suis à un moment de ma vie où je vais utiliser tout ce que j’ai appris depuis quarante ans. Et j’apprends encore beaucoup aujourd’hui.

Gabriel Attal a commencé à réduire la dépense publique et à faire des efforts

 

Vous imposez 60  milliards d’euros d’économies, dont 20  milliards de hausses d’impôts. Pour l’homme de droite que vous êtes, n’est-ce pas renier vos principes
et faire fausse route  ?

Nous ne faisons pas fausse route. Je veux que l’effort soit juste. Les hausses d’impôts seront exceptionnelles et ciblées sur les grandes entreprises et les très hauts revenus. Leur durée maximale sera de deux ans et elle sera inscrite dans la loi. Ce n’est pas cela qui va empêcher les entrepreneurs d’investir. Ce qui est susceptible de les décourager serait que l’État continue à créer des postes et à dépenser l’argent public alors qu’ils triment. Nous devons tous faire un effort et nous retrousser les manches. Un pays est mieux géré quand on lui donne une perspective et quand on dit la vérité.

La revalorisation des pensions de retraite est reportée du 1er  janvier au 1er  juillet. Qu’en est-il des autres prestations sociales  ?

Elles seront bien revalorisées aux dates prévues. Ce sera aussi le cas du minimum vieillesse, au 1er  janvier. Je vois bien que le gel provisoire des pensions de retraite génère du mécontentement. Laurent Wauquiez l’a fait remarquer. Cela reste néanmoins un effort raisonnable qui traduit cet effort collectif, partagé. Les parlementaires ont la possibilité, comme sur d’autres sujets, de faire évoluer le texte, à condition de trouver des économies équivalentes, à hauteur de 4 milliards d’euros. De manière générale, il est essentiel que les efforts votés au Parlement atteignent 60 milliards d’euros. Aux parlementaires, s’ils le souhaitent, de proposer d’autres économies que celles qui seront mises sur la table cette semaine.

 

Les 40  milliards d’économies sur la dépense publique restent extrêmement flous…

Nous allons demander un effort à tous les ministres. Nous allons regrouper des structures qui exercent des activités proches. Est-ce vraiment nécessaire d’avoir trois dispositifs différents pour accompagner la transition vers les voitures électriques  ? Nous avons aussi deux agences pour promouvoir l’économie française à l’étranger [Business France et Atout France], il n’y en aura plus qu’une. Nous pouvons également rapprocher les agences du sport et le ministère des Sports. Nous allons simplifier le fonctionnement de l’État  : nous pouvons gagner 1 ou 2 points de PIB en quelques années si nous simplifions nos structures. Je refuse que l’on ajoute de nouvelles normes à celles qui existent déjà. Il faut que ce pays soit géré au plus près des gens. Il faut que nous déconcentrions des pouvoirs à l’échelle des préfets. Il faut leur donner une capacité d’expérimentation, de dérogation et de flexibilité. Ce travail est long, il va s’étaler sur deux ou trois ans. Nous allons aussi engager un travail avec les collectivités locales. Partout où il y a des doublons, ils doivent être supprimés.

Les lois de programmation ont fixé des hausses budgétaires sur cinq ans
pour la défense, la justice et la recherche. Sont-elles remises en question  ?

Il y a plusieurs lois de programmation. De manière générale, accroître les moyens sur ces secteurs est essentiel pour notre justice, notre sécurité au quotidien et notre défense. Ces ministères devront néanmoins fournir leur part d’efforts, notamment par redéploiement, même si les lois de programmation seront dans l’ensemble préservées.

Les partenaires sociaux vont reprendre la main sur l’assurance chômage et rouvrir la négociation. Leur demandez-vous de dégager de nouvelles économies  ?

La négociation doit aboutir à mieux utiliser l’argent des contribuables. Il faut surtout que cette réforme encourage le travail. C’est aussi l’objectif de l’allocation sociale unique que nous comptons mettre en œuvre dans les prochaines années. Elle fusionnera plusieurs prestations sociales et garantira que les personnes au travail gagnent systématiquement plus que les autres. Il faut que le travail paie davantage.

S’agissant de la fonction publique, combien de postes seront supprimés  ?

Il n’y aura pas de coup de rabot. Je sais que l’on a besoin de fonctionnaires pour un service public de qualité dans la santé, à l’hôpital, à l’Éducation nationale, pour la sécurité.

 

Vous appliquerez le ratio d’un départ sur deux non remplacé, comme sous Nicolas Sarkozy  ?

Je le répète, nous ne voulons pas de coup de rabot. S’agissant des administrations centrales et des opérateurs, nous allons passer des contrats avec leurs responsables, qui doivent avoir une forte latitude de gestion. Une partie de leurs efforts pourraient être redistribués en interne, comme cela se pratique dans les entreprises.

 

Les collectivités locales sont pointées du doigt pour leurs dépenses excessives. Que leur demandez-vous  ?

Nous allons travailler avec les collectivités locales. Je ne veux pas les mettre en accusation. J’ai moi-même dirigé un département, la Savoie, pendant dix-sept ans. Certes, il y a beaucoup de dépenses d’investissement et de fonctionnement. Mais nous allons signer un contrat de responsabilité avec les mairies, départements et Régions. Catherine Vautrin, ministre que j’ai chargée du Partenariat avec les territoires, a engagé cette mission avec détermination.

L’apprentissage est une belle réussite, mais cela a pu créer des effets d’aubaine coûteux

 

Selon Bercy, les aides à l’apprentissage sont trop généreuses. Est-ce un gisement d’économies pour vous  ?

L’apprentissage est une belle réussite. Mais cela a pu créer des effets d’aubaine coûteux. Faut-il baisser l’aide forfaitairement, limiter le dispositif en fonction du niveau de diplôme  ? Cela fait partie des sujets pour lesquels la discussion est possible à l’Assemblée nationale et au Sénat. De manière générale, nous allons co-construire le budget avec les parlementaires. On discutera de leurs amendements, j’en déposerai au nom du gouvernement. Je vous rappelle que nous n’avons eu que quinze jours pour préparer ce budget  !

Les arrêts de travail coûtent de plus en plus cher, allez-vous limiter leur prise en charge  ?

Il y a plusieurs sujets, celui de la prise en charge, des indemnités journalières, du jour de carence, et de la prévention… Il faut en effet limiter le coût des arrêts de travail, et nous en discuterons avec les parlementaires.

Le récent rapport des économistes Bozio et Wasmer préconise une refonte des allègements de charges, avec 4  milliards d’euros d’économies à la clé. Allez-vous appliquer leur recommandation  ?

J’ai reçu ce rapport il y a quatre jours  ! Je souscris à l’idée de revoir les aides, afin d’éviter le phénomène de trappe à bas salaires dont tous les syndicats que j’ai rencontrés m’ont parlé. Il existe 80  milliards d’allégements de charges pour les entreprises, nous souhaitons en retirer quatre et favoriser une meilleure dynamique salariale au-dessus du smic avec les 76  milliards restants.

 

En matière de lutte contre la fraude, quels sont vos objectifs  ?

S’agissant de la fraude fiscale, nous renforcerons la lutte contre les réseaux mafieux et les trafiquants. Certains effets d’optimisation peuvent aussi être limités. S’agissant de la fraude sociale, nous voulons sécuriser les cartes Vitale en les adossant aux cartes d’identité numériques. Il y a, en France, trop de fraude sociale. Il faut redire cette vérité.

Votre ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, estime qu’il ne faut pas toucher à l’aide médicale d’État (AME) tandis que votre ministre de l’Intérieur veut la réformer. Dans quel sens allez-vous arbitrer  ?

Je ne ferai pas d’idéologie. Je vais être pragmatique. Je veux vérifier qui utilise l’AME et qui ne l’utilise pas. Nous verrons comment cette aide peut faire l’objet d’abus ou de détournements, et nous tiendrons compte avec les ministres des travaux d’évaluation précédents.

En matière d’OQTF (obligation de quitter le territoire français), la politique de restriction des visas vis-à-vis des pays du Maghreb a peu porté ses fruits. Pourquoi cela marcherait-il mieux avec vous  ?

Les Français ne le supportent plus. Les expulsions seront rendues plus effectives par le ministre de l’Intérieur. Il y est déterminé. Les pays d’origine doivent reprendre leurs nationaux. Cela n’a pas bien marché jusqu’à présent. On doit utiliser tous les moyens, y compris la renégociation de traités bilatéraux, pour améliorer le dialogue avec le Maroc, l’Algérie, le Sénégal et d’autres pays. J’en parlerai avec le chef de l’État pour que nous trouvions les meilleures solutions. On doit aussi aller vers une mise en œuvre des procédures d’asile dans les pays de transit en utilisant mieux nos consulats et ambassades.

Y a-t-il eu du laxisme en matière de politique migratoire  ?

Cela n’a pas fonctionné, depuis quinze ou vingt ans. On doit pouvoir rétablir des contrôles à nos frontières, comme le fait l’Allemagne. Au niveau européen, les frontières extérieures ne sont pas assez contrôlées. Le nouveau pacte européen asile et immigration, sur lequel Gérald Darmanin a beaucoup travaillé, nous donne de nouveaux moyens d’action. Frontex doit retrouver sa mission de garde-frontière. On doit pouvoir savoir qui entre dans l’Union européenne et qui en sort. Il faut y mettre les moyens.

 

Mardi, Marine Le  Pen a réclamé un projet de loi sur l’immigration reprenant les mesures censurées par le Conseil constitutionnel en janvier. Avez-vous l’intention d’y donner suite  ?

Bruno Retailleau a dit qu’il faudrait changer certaines lois, pas l’État de droit mais certaines lois  quand elles ne fonctionnent pas. On le fera. Mais nous allons d’abord utiliser tous les moyens que nous donnent aujourd’hui les textes européens et les lois qui ont déjà été votées pour mieux sécuriser les frontières et expulser ceux qui doivent l’être. Si on veut agir le plus efficacement et le plus rapidement pour les Français, il faut d’abord effectivement mettre en œuvre tout l’arsenal qui existe et rendre effective l’application des lois. Proposer de nouvelles lois et les faire voter, ça prend du temps. Je ne dis pas qu’on ne le fera pas, mais l’agenda est déjà chargé cet automne avec les textes budgétaires puis la loi d’orientation agricole, qu’il faut reprendre après les travaux très importants conduits par Marc Fesneau. À des lois qui auront des effets lointains, je préfère des progrès concrets. Je veux être le Premier ministre d’un gouvernement qui apporte des solutions concrètes, visibles sur le terrain.

 

J’irai moi-même en Nouvelle-Calédonie le moment venu parce que je pense que c’est la responsabilité d’un Premier ministre

Irez-vous bientôt en Nouvelle-Calédonie  ?

C’est un dossier dont je me suis occupé dès le lendemain de ma nomination. J’ai tout de suite consulté l’ensemble des élus de toutes sensibilités pour essayer de reconstruire un chemin d’apaisement, de discussion et de considération. Je pense que nous pouvons y parvenir avec les deux mesures que j’ai annoncées, d’un commun accord avec le chef de l’État, lors de ma déclaration de politique générale : un report des élections qui étaient prévues et la non-saisine du Congrès pour entériner le dégel initialement prévu du corps électoral. Nous prendrons le temps, au moins une année, pour en rediscuter et trouver un nouvel équilibre. Nous pouvons reconstruire un dialogue entre toutes les communautés. Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, que je remercie, vont aller en Nouvelle-Calédonie pour une mission de dialogue de très haut niveau. J’irai moi-même en Nouvelle-Calédonie le moment venu parce que je pense que c’est la responsabilité d’un Premier ministre. À côté de ce chemin d’apaisement que nous devons trouver, avec le ministre des Outre-Mer, il faudra s’atteler aussi à la reconstruction économique et sociale, puisque 20 % du capital productif a été détruit par les émeutiers durant la crise.

Sur la proportionnelle, quelle sera votre méthode  ?

Nous ouvrirons la discussion en début d’année prochaine. Faut-il faire appel à une personnalité extérieure pour éclairer le chantier ou repartir des travaux qui ont déjà été conduits à l’Assemblée nationale  ? Je prendrai le temps d’écouter tous les partis politiques.

Mais, depuis votre nomination, on vous sent personnellement plutôt réticent sur ce sujet…

Ce n’est pas le cas. J’ai moi-même été élu à la proportionnelle en 1986 et aux européennes en 2009. Ce sont d’ailleurs des modalités de scrutin proportionnel différentes.

Vous ne ménagez pas beaucoup vos alliés, comme par exemple Gabriel Attal. Êtes-vous sûr que cela va tenir  ?

Je suis comme je suis, c’est-à-dire assez spontané parfois. Mais, j’apprécie et j’ai confiance en mes alliés. Pour être clair, la dette que j’ai trouvée n’est pas seulement celle de mes prédécesseurs immédiats. Elle est le fruit de vingt ans de laisser-aller. Mon état d’esprit n’est pas celui de faire un inventaire, ni de distribuer des bons et des mauvais points. Je n’ai pas le temps pour ça. J’ai beaucoup d’estime pour Gabriel Attal. C’est un élu de grande qualité qui a un avenir. J’entends bien ce qui se dit, mais il n’y a entre nous aucune difficulté, même si nous avons un tempérament et un style différents. Nous nous parlons régulièrement. Il est à la tête d’un groupe parlementaire important. J’ai besoin de lui. Comme j’ai besoin en particulier de Laurent Wauquiez, de François Bayrou, d’Édouard Philippe et de tous les présidents de groupe et des parlementaires au Sénat et à l’Assemblée, et évidemment, des deux présidents des chambres, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. L’expérience que nous vivons est inédite. Nous sommes des « inventeurs ». Le gouvernement a besoin de tout le monde.

Mardi, vous affronterez votre première motion de censure. Dans quel état d’esprit l’abordez-vous  ?

Je sais que je suis dans la main du Parlement. S’il y a conjonction de la gauche et du Rassemblement national, je quitterai mon poste. Je sais ça. Quand je suis arrivé ici, j’ai passé des coups de fil à Boris Vallaud, à Olivier Faure que je connais bien, à François Hollande… Tous m’ont dit, avant même que je présente un programme de gouvernement, qu’ils déposeraient une censure tout simplement parce que j’ai été nommé. Je leur rappellerai simplement que si la majorité qui soutient mon gouvernement est relative, c’est bien la plus importante à l’Assemblée.

Nouveau gouvernement : mais pour quoi faire ?

Nouveau gouvernement : mais pour quoi faire ?

Évidemment d’un point de vue institutionnel et politique, l’absence d’un gouvernement constitue un problème qui pourrait d’ailleurs déboucher sur une crise institutionnelle en mettant notamment en cause le mode de désignation des députés. La question se pose quand même de l’intérêt réel d’un gouvernement. D’ailleurs Darmanin a constaté avec malice que les choses allaient pas plus mal sans gouvernement officiel ! De toute manière en l’état des rapports de force c’est-à-dire la division en trois camps totalement opposés à l’assemblée nationale , aucune majorité n’est possible sauf pour une motion de censure destinée à abattre un nouveau gouvernement. Pour la démolition il y a possibilité d’union mais pas pour la construction.

 

Notons surtout que les marges d ‘ action du nouveau gouvernement seront très réduites sur la question du budget. Il faut en effet réduire le déficit et la dette en même temps. Une dette abyssale qui sans plan d’amortissement même à long terme nous conduira sans doute sur le chemin de la Grèce. Nous empruntons en effet assez logiquement pour les investissements mais malheureusement aussi pour le fonctionnement ; bref pour faire tourner la boutique de l’État notamment payer salaires, allocations  et pensions. Le budget 2025 devra forcément ressembler à celui de 2024 avec au minimum une dizaine de milliards d’économies au moins . Cette perspective va rencontrer des oppositions très fortes et sans doute justifier des motions de censure qui vont balayer le nouveau gouvernement. Heureusement juridiquement en cas de crise grave on peut toujours reconduire le budget précédent dans ses montants.

En l’état des divisions, il ne faut guère espérer qu’il y aura d’autres débats fondamentaux à l’Assemblée nationale peut-être seulement quelques lois de portée assez marginale et encore. En fait, le pays risque d’être géré tout simplement par l’administration. Ce qui est déjà largement le cas actuellement; dans les faits les politiques parlent mais l’administration gère de façon forcément technocratique et centralisée. Les inflexions politiques sont toujours à la marge.

Il faut en effet en cas de nouvelles lois sortirent aussi les décrets et les circulaires et la plupart des lois sont mal appliquées voire pas du tout tout. Avant de prévoir une nouvelle flambée de lois dites structurelles, on ferait mieux de procéder à un audit généralisé du dispositif législatif existant. Au lieu de cela, on promet évidemment la lune sans savoir d’ailleurs assez souvent de quoi on parle faute de concertation avec les corps intermédiaires et les organisations représentatives.

Bref le paysage politique relève surtout d’une forme d’agitation théâtrale et la France ne souffrirait peut-être pas d’une absence de gouvernement pendant une période d’une année par exemple.
On entend déjà les cris sur  les atteintes à la démocratie de la part de ceux qui sont surtout des professionnels de la politique  !

Un nouveau gouvernement : pour quoi faire ?

Un nouveau gouvernement :  pour quoi faire   ?

Évidemment d’un point de vue institutionnel et politique, l’absence d’un gouvernement constitue un problème qui pourrait d’ailleurs déboucher sur une crise institutionnelle en mettant notamment en cause le mode de désignation des députés voire la présence de Macron . La question se pose quand même de l’intérêt réel d’un gouvernement. D’ailleurs Darmanin a constaté avec malice que les choses allaient pas plus mal sans gouvernement officiel ! De toute manière en l’état des rapports de force, c’est-à-dire la division en trois camps totalement opposés à l’assemblée nationale , aucune majorité n’est possible sauf pour une motion de censure destinée à abattre un nouveau gouvernement. Pour la démolition il y a possibilité d’union mais pas pour la construction.

 

Notons surtout que les marges d ‘ action du nouveau gouvernement seront très réduites sur la question du budget. Il faut en effet réduire le déficit et la dette en même temps. Une dette abyssale qui sans plan d’amortissement même à long terme nous conduira sans doute sur le chemin de la Grèce. Nous empruntons en effet assez logiquement pour les investissements mais malheureusement aussi pour le fonctionnement ; bref pour faire tourner la boutique de l’État notamment payer salaires, allocations  et pensions. Le budget 2025 devra forcément ressembler à celui de 2024 avec au minimum une bonne dizaine de milliards d’économies au moins . Cette perspective va rencontrer des oppositions très fortes et sans doute justifier des motions de censure qui vont balayer le nouveau gouvernement. Heureusement juridiquement en cas de crise grave on peut toujours reconduire le budget précédent dans ses montants.

En l’état des divisions, il ne faut guère espérer qu’il y aura d’autres débats fondamentaux à l’Assemblée nationale peut-être seulement quelques lois de portée assez marginale et encore. En fait, le pays risque d’être géré tout simplement par l’administration. Ce qui est déjà largement le cas actuellement; dans les faits les politiques parlent mais l’administration gère de façon forcément technocratique et centralisée. Les inflexions politiques sont toujours à la marge.

Il faut en effet en cas de nouvelles lois sortirent aussi les décrets et les circulaires et la plupart des lois sont mal appliquées voire pas du tout tout. Avant de prévoir une nouvelle flambée de lois dites structurelles, on ferait mieux de procéder à un audit généralisé du dispositif législatif existant. Au lieu de cela, on promet évidemment la lune sans savoir d’ailleurs assez souvent de quoi on parle faute de concertation avec les corps intermédiaires et les organisations représentatives.

Bref le paysage politique relève surtout d’une forme d’agitation théâtrale et la France ne souffrirait peut-être pas d’une absence de gouvernement pendant une période d’une année par exemple.
On entend déjà les cris sur  les atteintes à la démocratie de la part de ceux qui sont surtout des professionnels de la politique qui cadenassent la démocratie  !

Hormis concernant le vote du budget,  il ne se passera rien à l’Assemblée nationale. On pourrait utilement mettre au silence les députés pendant un an sinon on va encore subir leurs bavardages contradictoires, démagogiques et fatigants. Et le même silence de Macron pendant une période ne traumatiserait   personne en attendant les prochaines élections législatives de l’été 2025.

 

 

Un nouveau gouvernement : pour faire quoi ?

Un nouveau gouvernement :  pour faire quoi  ?

Évidemment d’un point de vue institutionnel et politique, l’absence d’un gouvernement constitue un problème qui pourrait d’ailleurs déboucher sur une crise institutionnelle en mettant notamment en cause le mode de désignation des députés. La question se pose quand même de l’intérêt réel d’un gouvernement. D’ailleurs Darmanin a constaté avec malice que les choses allaient pas plus mal sans gouvernement officiel ! De toute manière en l’état des rapports de force c’est-à-dire la division en trois camps totalement opposés à l’assemblée nationale , aucune majorité n’est possible sauf pour une motion de censure destinée à abattre un nouveau gouvernement. Pour la démolition il y a possibilité d’union mais pas pour la construction.

 

Notons surtout que les marges d ‘ action du nouveau gouvernement seront très réduites sur la question du budget. Il faut en effet réduire le déficit et la dette en même temps. Une dette abyssale qui sans plan d’amortissement même à long terme nous conduira sans doute sur le chemin de la Grèce. Nous empruntons en effet assez logiquement pour les investissements mais malheureusement aussi pour le fonctionnement ; bref pour faire tourner la boutique de l’État notamment payer salaires, allocations  et pensions. Le budget 2025 devra forcément ressembler à celui de 2024 avec au minimum une dizaine de milliards d’économies au moins . Cette perspective va rencontrer des oppositions très fortes et sans doute justifier des motions de censure qui vont balayer le nouveau gouvernement. Heureusement juridiquement en cas de crise grave on peut toujours reconduire le budget précédent dans ses montants.

En l’état des divisions, il ne faut guère espérer qu’il y aura d’autres débats fondamentaux à l’Assemblée nationale peut-être seulement quelques lois de portée assez marginale et encore. En fait, le pays risque d’être géré tout simplement par l’administration. Ce qui est déjà largement le cas actuellement; dans les faits les politiques parlent mais l’administration gère de façon forcément technocratique et centralisée. Les inflexions politiques sont toujours à la marge.

Il faut en effet en cas de nouvelles lois sortirent aussi les décrets et les circulaires et la plupart des lois sont mal appliquées voire pas du tout tout. Avant de prévoir une nouvelle flambée de lois dites structurelles, on ferait mieux de procéder à un audit généralisé du dispositif législatif existant. Au lieu de cela, on promet évidemment la lune sans savoir d’ailleurs assez souvent de quoi on parle faute de concertation avec les corps intermédiaires et les organisations représentatives.

Bref le paysage politique relève surtout d’une forme d’agitation théâtrale et la France ne souffrirait peut-être pas d’une absence de gouvernement pendant une période d’une année par exemple.
On entend déjà les cris sur  les atteintes à la démocratie de la part de ceux qui sont surtout des professionnels de la politique qui cadenassent la démocratie  !

Hormis concernant le vote du budget,  il ne se passera rien à l’Assemblée nationale. On pourrait utilement mettre au silence les députés pendant un an sinon on va encore subir leurs bavardages contradictoires, démagogiques et fatigants. Et le même silence de Macron pendant une période ne traumatiserait   personne en attendant les prochaines élections législatives de l’été 2025.

 

 

Un nouveau gouvernement : mais pour quoi faire vraiment ?

Un nouveau gouvernement : mais pour quoi faire ?

Évidemment d’un point de vue institutionnel et politique, l’absence d’un gouvernement constitue un problème qui pourrait d’ailleurs déboucher sur une crise institutionnelle en mettant notamment en cause le mode de désignation des députés. La question se pose quand même de l’intérêt réel d’un gouvernement. D’ailleurs Darmanin a constaté avec malice que les choses allaient pas plus mal sans gouvernement officiel ! De toute manière en l’état des rapports de force c’est-à-dire la division en trois camps totalement opposés à l’assemblée nationale , aucune majorité n’est possible sauf pour une motion de censure destinée à abattre un nouveau gouvernement. Pour la démolition il y a possibilité d’union mais pas pour la construction.

 

Notons surtout que les marges d ‘ action du nouveau gouvernement seront très réduites sur la question du budget. Il faut en effet réduire le déficit et la dette en même temps. Une dette abyssale qui sans plan d’amortissement même à long terme nous conduira sans doute sur le chemin de la Grèce. Nous empruntons en effet assez logiquement pour les investissements mais malheureusement aussi pour le fonctionnement ; bref pour faire tourner la boutique de l’État notamment payer salaires, allocations  et pensions. Le budget 2025 devra forcément ressembler à celui de 2024 avec au minimum une dizaine de milliards d’économies au moins . Cette perspective va rencontrer des oppositions très fortes et sans doute justifier des motions de censure qui vont balayer le nouveau gouvernement. Heureusement juridiquement en cas de crise grave on peut toujours reconduire le budget précédent dans ses montants.

En l’état des divisions, il ne faut guère espérer qu’il y aura d’autres débats fondamentaux à l’Assemblée nationale peut-être seulement quelques lois de portée assez marginale et encore. En fait, le pays risque d’être géré tout simplement par l’administration. Ce qui est déjà largement le cas actuellement; dans les faits les politiques parlent mais l’administration gère de façon forcément technocratique et centralisée. Les inflexions politiques sont toujours à la marge.

Il faut en effet en cas de nouvelles lois sortirent aussi les décrets et les circulaires et la plupart des lois sont mal appliquées voire pas du tout tout. Avant de prévoir une nouvelle flambée de lois dites structurelles, on ferait mieux de procéder à un audit généralisé du dispositif législatif existant. Au lieu de cela, on promet évidemment la lune sans savoir d’ailleurs assez souvent de quoi on parle faute de concertation avec les corps intermédiaires et les organisations représentatives.

Bref le paysage politique relève surtout d’une forme d’agitation théâtrale et la France ne souffrirait peut-être pas d’une absence de gouvernement pendant une période d’une année par exemple.
On entend déjà les cris sur  les atteintes à la démocratie de la part de ceux qui sont surtout des professionnels de la politique  !

 

Un nouveau gouvernement : mais pour quoi faire ?

Un nouveau gouvernement : mais pour quoi faire ?

Évidemment d’un point de vue institutionnel et politique, l’absence d’un gouvernement constitue un problème qui pourrait d’ailleurs déboucher sur une crise institutionnelle en mettant notamment en cause le mode de désignation des députés. La question se pose quand même de l’intérêt réel d’un gouvernement. D’ailleurs Darmanin a constaté avec malice que les choses allaient pas plus mal sans gouvernement officiel ! De toute manière en l’état des rapports de force c’est-à-dire la division en trois camps totalement opposés à l’assemblée nationale , aucune majorité n’est possible sauf pour une motion de censure destinée à abattre un nouveau gouvernement. Pour la démolition il y a possibilité d’union mais pas pour la construction.

 

Notons surtout que les marges d ‘ action du nouveau gouvernement seront très réduites sur la question du budget. Il faut en effet réduire le déficit et la dette en même temps. Une dette abyssale qui sans plan d’amortissement même à long terme nous conduira sans doute sur le chemin de la Grèce. Nous empruntons en effet assez logiquement pour les investissements mais malheureusement aussi pour le fonctionnement ; bref pour faire tourner la boutique de l’État notamment payer salaires, allocations  et pensions. Le budget 2025 devra forcément ressembler à celui de 2024 avec au minimum une dizaine de milliards d’économies au moins . Cette perspective va rencontrer des oppositions très fortes et sans doute justifier des motions de censure qui vont balayer le nouveau gouvernement. Heureusement juridiquement en cas de crise grave on peut toujours reconduire le budget précédent dans ses montants.

En l’état des divisions, il ne faut guère espérer qu’il y aura d’autres débats fondamentaux à l’Assemblée nationale peut-être seulement quelques lois de portée assez marginale et encore. En fait, le pays risque d’être géré tout simplement par l’administration. Ce qui est déjà largement le cas actuellement; dans les faits les politiques parlent mais l’administration gère de façon forcément technocratique et centralisée. Les inflexions politiques sont toujours à la marge.

Il faut en effet en cas de nouvelles lois sortirent aussi les décrets et les circulaires et la plupart des lois sont mal appliquées voire pas du tout tout. Avant de prévoir une nouvelle flambée de lois dites structurelles, on ferait mieux de procéder à un audit généralisé du dispositif législatif existant. Au lieu de cela, on promet évidemment la lune sans savoir d’ailleurs assez souvent de quoi on parle faute de concertation avec les corps intermédiaires et les organisations représentatives.

Bref le paysage politique relève surtout d’une forme d’agitation théâtrale et la France ne souffrirait peut-être pas d’une absence de gouvernement pendant une période d’une année par exemple.
On entend déjà les cris sur  les atteintes à la démocratie de la part de ceux qui sont surtout des professionnels de la politique !

 

Foot-Les Girondins de Bordeaux en redressement judiciaire pourraient faire école

Foot-Les Girondins de Bordeaux en redressement judiciaire pourraient  faire école

Le célèbre club de football des Girondins de Bordeaux même pas sûr de continuer en national 1. Le phénomène pourrait bien être contagieux car les recettes de football via les retransmissions télévisées sont loin d’être assurées compte tenu notamment du prix exorbitant des abonnements. En outre on perd une vedette essentielle qui faisait l’attraction de la ligue 1 à savoir celle de Mbappé.
Une partie de l’attention des supporters va se tourner vers le championnat espagnol par ailleurs de meilleure qualité que celui de la France. Un championnat français également concurrencé par le haut niveau des championnats britannique, allemand, italien.Lourdement endettés et sans solution, les Girondins de Bordeaux de Gérard Lopez ont donc été placés en redressement judiciaire ce mardi par le tribunal de commerce de Bordeaux. Cette décision, qui gèle l’endettement, permet au club d’espérer sauver les meubles et de se maintenir en championnat de National 1 la saison prochaine.Une bonne partie les équipes de nationales  risquent de connaître des difficultés cette année du fait de la désaffection du public vis-à-vis d’un championnat français relativement maussade mais aussi de la fragilité des contrats qui lient les sociétés qui diffusent les matchs. Dans la plupart des cas, les clubs français ne peuvent fonctionner sans la dotation des sociétés éditrices de match via la télé.

L’impact du départ de Mbappé  sur les recettes de tous les clubs ne devraient pas être négligeable car nombre de spectateurs se déplaçaient autant pour voir Mbappé  que le PSG.

Les recettes spectateurs devrait être également affectées surtout si en plus les clubs qualifiés pour les compétitions européennes sont éliminés encore plus tôt que l’habitude.

 

 

Foot-Les Girondins de Bordeaux en redressement judiciaire pourraient faire école

Foot-Les Girondins de Bordeaux en redressement judiciaire Pourraient  faire école

Le célèbre club de football des Girondins de Bordeaux même pas sûr de continuer en national 1. Le phénomène pourrait bien être contagieux car les recettes de football via les retransmissions télévisées sont loin d’être assurées compte tenu notamment du prix exorbitant des abonnements. En outre on perd une vedette essentielle qui faisait l’attraction de la ligue 1 à savoir celle de Mbappé.Une partie de l’attention des supporters va ce tourner vers le championnat espagnol par ailleurs de meilleure qualité que celui de la France. Un championnat français également concurrencé par le haut niveau des championnats britannique, allemand, italien.

Lourdement endettés et sans solution, les Girondins de Bordeaux de Gérard Lopez ont donc été placés en redressement judiciaire ce mardi par le tribunal de commerce de Bordeaux. Cette décision, qui gèle l’endettement, permet au club d’espérer sauver les meubles et de se maintenir en championnat de National 1 la saison prochaine. À condition de convaincre la DNCG dès jeudi.ent judiciaire pour éviter la liquidation pure et simple du club.

 

 

 

Politique :Faire l’apprentissage du compromis en France

 

Politique :Faire l’apprentissage du compromis en France

 

Loïc Blondiaux, politiste : « En France, le compromis est souvent perçu comme synonyme de compromission et de faiblesse »La nouvelle Assemblée nationale n’est pas plus ingouvernable que la plupart des Parlements européens, affirme l’universitaire dans un entretien au « Monde ». Elle offre une « occasion historique de rompre avec la centralisation du pouvoir » et avec une culture politique réfractaire à la délibération et à la négociation.

 

Loïc Blondiaux est spécialiste des questions de démocratie et de participation citoyenne. Professeur au département de science politique de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, il a coordonné avec Bernard Manin l’ouvrage collectif Le Tournant délibératif de la démocratie (Les Presses de Sciences Po, 2021).

Avec une Assemblée nationale sans majorité, la France est-elle devenue ingouvernable ?
Les résultats de ces élections législatives sont ceux d’un scrutin proportionnel, avec trois blocs assez comparables. Cette Assemblée peut paraître ingouvernable si l’on se réfère aux catégories d’analyse du pouvoir sous la Ve République.
Mais elle ne l’est pas du tout au regard des standards de la plupart des autres démocraties européennes. Elle n’est pas plus divisée que les Parlements allemand ou italien, dont les députés, élus avec un mode de scrutin mixte à dominante de proportionnelle, sont capables de construire des gouvernements de coalition beaucoup plus représentatifs de la population et plus efficaces que ne l’est le système français avec son scrutin majoritaire, où le gagnant emporte habituellement toute la mise.

 

Jusqu’à ces dernières années, le « fait majoritaire » dominait notre vie politique en favorisant l’émergence d’une majorité nette au bénéfice du camp du président de la République, sauf en période de cohabitation. Cette configuration particulière n’existe plus. Aucune force politique ne représente aujourd’hui plus d’un tiers de l’électorat.

Dissolution de l’assemblée: pour quoi faire ?

Dissolution de l’assemblée: pour quoi faire ?

 

Prenant acte du très mauvais score obtenu par le parti présidentiel (Renaissance) et ses alliés lors de ces élections européennes, et surtout du très fort écart avec la liste du Rassemblement national (RN), le président Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale. Il le fait à chaud, convoquant dans l’urgence des élections législatives dont le second tour se déroulera dans moins d’un mois, en plein départ en vacances des juilletistes. À quelle finalité stratégique ce choix de dissoudre peut-il correspondre compte tenu de l’histoire politique française ? Est-il d’ailleurs possible de restituer avec certitude la logique du chef de l’État dans ce choix et de cerner les risques qu’il prend ?

 

 

par ,Professeur en Information-Communication à l’Institut Français de presse (Université Paris-Panthéon-Assas), Université Paris-Panthéon-Assas et , professeur, Université Paris-Panthéon-Assas dans The Conversation.
Commençons par un bref rappel des usages, rares, de la dissolution depuis 1958. Le général de Gaulle s’y est essayé à deux reprises, avec succès, en 1962 et 1968, car il considérait qu’il y avait une crise politique majeure et qu’il fallait donner au peuple le soin de trancher. Et en effet, en 1962 le gouvernement Pompidou avait été renversé au Parlement (la seule fois de toute la Ve République) à cause de la décision du chef de l’État d’imposer un référendum modifiant la constitution pour faire élire le président au suffrage universel direct.

En juin 1968, le pays sortait de la crise étudiante puis ouvrière de mai 68 et la majorité conservatrice des Français, notamment hors des grandes métropoles, était effarée par les violences observées et les concessions faites aux syndicats. Le général de Gaulle avait cru donc utile de clarifier le rapport de force politique au Parlement face à la rue, et les forces gaullistes gagnèrent bien mieux ces législatives que celles de 1967 gagnées de peu (200 députés en 1967 sur 486 ; 293 députés en juin 1968).

François Mitterrand, quant à lui, a dissout en 1981 et 1988 pour demander aux électeurs de lui donner une majorité pour gouverner après son élection à la présidence de la République. Ce qu’il a obtenu. Seul Jacques Chirac, en 1997, a pris le risque de dissoudre sans contexte de crise politique.

Cette dissolution tactique n’a pas porté ses fruits, puisque le parti présidentiel, qui avait la majorité pour gouverner avant la dissolution, l’a perdue aux législatives, et la troisième cohabitation a débuté, avec Lionel Jospin à Matignon. La seule dissolution ratée fut donc celle où le pouvoir fut incapable d’évoquer une crise politique claire, afin d’obtenir l’appui de son électorat pour la trancher en sa faveur.

La décision d’Emmanuel Macron est difficile à classer, placée dans un entre-deux indéfinissable, dans un « en même temps » si cher au positionnement du président Macron.

D’un certain point de vue, cette dissolution intervient dans un contexte qui possède certains attributs d’une crise politique, puisque la majorité sortie des urnes aux législatives de 2022 n’est que relative.

Et rien n’a permis à l’exécutif de bâtir depuis une coalition durable, sur la base d’un contrat de gouvernement, avec les forces qui l’entourent (LR à sa droite ou le PS et des écologistes sur sa gauche).

Isolée, la majorité présidentielle légifère à coup d’article 49.3, au risque de subir l’accusation de déni démocratique par les formations d’opposition. La difficulté de l’exécutif à trouver des majorités ne pouvait qu’aller crescendo, comme le montrent les actuels débats houleux sur la loi sur la fin de vie, qui, au passage, est la grande sacrifiée de cette dissolution. Donc, le président Macron en tirerait les conséquences en allant à la dissolution. Soit, mais pourquoi avoir attendu deux années avant de s’y résoudre ? Puisque la notion de crise implique l’idée d’urgence, de moment paroxystique, cet aspect de la crise politique date de juin 2022 pas d’aujourd’hui.

On peut dès lors considérer que la principale raison resterait celle du déficit de légitimité démocratique des forces macroniennes en regard du seul scrutin des Européennes.

On se trouverait face à un problème classique d’usure du pouvoir, et la majorité en place chercherait à rafraîchir sa légitimité en retournant devant le peuple pour tester sa popularité.

Comme on ne peut prêter au président des pensées politiques suicidaires, il faut retrouver la rationalité de ce choix dangereux politiquement. S’il dissout, c’est qu’il pense pouvoir gagner son pari électoral, en faisant le choix d’une campagne précipitée et courte, où les oppositions auront peine à s’organiser pour aligner des candidatures et un programme cohérent. Son gouvernement en sortirait renforcé, plus apte à gouverner, fort d’un pari démocratique gagné.

Sans doute le président Macron parie-t-il sur la désorganisation de la gauche et sur ses profondes divisions internes voire sur ses dangers – que l’exécutif souligne depuis la campagne de 2022, pour qu’elle ne puisse pas partir unifiée en campagne.

Le président fait aussi l’hypothèse que le seul parti prêt, en reproduisant son organisation de 2022 et en profitant d’une dynamique électorale porteuse, est le RN. Sans doute, pense-t-il qu’à ce petit jeu partisan, le parti présidentiel et ses alliés peuvent tirer leur épingle du jeu et participer à de nombreux duels face au RN, en appelant les autres partis politiques à « faire barrage » en appelant à voter pour les candidats des partis présidentiels au second tour.

La défaite des Européennes servirait donc à justifier un choix tactique de dissoudre, tout en se parant des atours d’une réponse à une crise politique majeure. Ni vraiment réponse à une crise politique majeure, ni dissolution tactique de pure convenance personnelle, la dissolution Macron ouvre un espace politique inédit.

D’autant plus inédit que lorsqu’il s’est agi d’utiliser la dissolution pour (re)donner au camp présidentiel une majorité parlementaire, comme dans les dissolutions Mitterrand, ce dernier venait de gagner l’élection présidentielle et était donc porté par une dynamique positive. Alors qu’ici le président Macron prend l’énorme risque de convoquer des élections législatives dans le sillage d’une déroute électorale. Ce qui, sous tous les cieux, est rarement le meilleur tremplin pour gagner l’élection d’après.

Deux biais rendent périlleuse la justification de cette décision, au risque de mal mobiliser son camp, à l’instar de ce qui est arrivé à Jacques Chirac en 1997.

D’abord, le fait que le retour aux urnes, suite à un premier scrutin, ne porte pas du tout sur le même enjeu. Parce qu’on a perdu aux élections pour envoyer des députés européens à Strasbourg, il faudrait réélire des députés en France et qui ne siègent que depuis seulement deux ans ?

Le parallélisme est bancal, et des électeurs favorables à priori au camp macronien pourraient ne pas valider ce choix, comme des électeurs chiraquiens avaient mal accepté une dissolution si mal justifiée, en ne se mobilisant pas au niveau escompté par le « Président dissolveur ».

De plus, l’appel à la dissolution a été une constante de la rhétorique du RN depuis la réforme des retraites de 2023. Face à cela, l’exécutif a rappelé à plusieurs reprises que ce n’était pas une élection nationale et que la demande était inappropriée, puisque selon Gabriel Attal, qui ne sera finalement qu’un éphémère premier ministre, ce n’était qu’un « référendum pour ou contre l’Europe ».

Voilà que le président Macron change radicalement d’avis et donne satisfaction à ses opposants. Ce revirement subit, alors même que ce vote n’a rien changé au rapport de force interne au Parlement, peut apparaître difficile à accepter pour une part de son électorat, qui peut même reprocher à son champion de prendre le risque de fragiliser plus encore la majorité présidentielle, sans rien résoudre sur le fond puisqu’il n’y a pas de crise de régime à résoudre. Et si la chambre nouvelle est encore plus divisée que la précédente, des soutiens du président ne se sentiront-ils pas en droit de l’en rendre responsable ? Cet argument pourrait même émerger par anticipation au sein des rangs macroniens, dans les heures et jours à venir.

L’exercice de justification de cette dissolution inédite est donc un parcours semé d’embûches, ce qui ne fait qu’accroître le risque de ne pas trouver à la fin l’issue espérée. Comme en 1997.

Le camp macronien appelle déjà au sursaut, à un nouveau dépassement des clivages, à la mobilisation des citoyens, dramatise l’enjeu pour ressouder sa base électorale et retrouver sa majorité perdue. Pourtant, si on regarde lucidement l’état des rapports de force issus des législatives de 2022, le résultat le plus probable est celui d’une chambre ingouvernable, avec un pôle d’opposition du RN renforcé.

En effet, qui peut imaginer un instant que la dynamique électorale qui porte le RN va s’arrêter subitement, du fait d’une campagne législative anticipée ? Le RN va donc non seulement retrouver ses nombreux députés mais très probablement en acquérir de nouveaux, dans une proportion difficile à apprécier au 10 juin.

La droite LR, existentiellement coincée qu’elle est entre les forces macroniennes et le RN, va-t-elle subitement, dans l’urgence et l’affolement d’une campagne éclair, se rallier au camp présidentiel, alors qu’elle refuse de le faire depuis deux ans au Parlement ? On peut en douter, sinon elle l’aurait déjà fait. Mais sans doute des ralliements individuels, dans des circonscriptions menacées pour les sortants LR sont à prévoir, et escomptés à l’Élysée.

Les électeurs sociaux-démocrates pro-européens naguère séduits par Emmanuel Macron et qui viennent de faire retour au nid familial en votant Glucksmann, vont-ils repartir voter pour les candidats macroniens, trois semaines après avoir permis une improbable renaissance du PS ? Ce serait étrange. Mais c’est sans doute l’espoir du président.

Persuadés que face à un tiraillement entre voter pour des candidats d’une LFI toujours portée par Jean-Luc Mélenchon et sa garde rapprochée et des progressistes libéraux macroniens, ces sociaux-démocrates n’auront d’autres choix que de rallier le centre-droite plutôt que la gauche de la gauche. Cela reste un énorme pari car la séparation de cette frange de l’électorat avec Emmanuel Macron a des causes profondes.

Les forces insoumises, pilotées par un Jean-Luc Mélenchon clivant, ne semblent pas en mesure d’accepter de rompre avec le dogme stratégique de la radicalité, qui a si bien réussi à la présidentielle de 2017, mais déjà moins en 2022. L’alliance électorale avec le PS et les écologistes semble donc difficile pour sûr, fragile, au mieux. Des duels fratricides sont inéluctables au sein de la gauche.

Mais face au niveau d’impopularité atteint par le président Macron, aucun parti extérieur à sa galaxie politique n’a intérêt à la rejoindre et à jouer le jeu d’un dépassement partisan au risque de s’y perdre.

La dissolution est un outil institutionnel de résolution de crise. Il est donc évident que tout résultat qui apparaîtrait comme aggravant les difficultés à gouverner le pays, faute de majorité cohérente, serait un échec dans l’échec, une crise dans la crise.

La situation serait alors inextricable, avec une chambre ingouvernable. Sans pouvoir dissoudre avant un an au moins, le président auteur de la dissolution serait amené à composer avec une majorité encore plus… minoritaire. Ce qui ne signifie pas nécessairement paralysie législative, mais un équilibrisme encore plus périlleux, et des frustrations accrues de toutes parts.

L’image d’un président courageux, osant redonner la parole au peuple s’effacerait alors derrière celle d’un apprenti sorcier qui aurait grillé pour rien l’outil dissolution, incapable d’en faire une arme de sortie de crise.

 

Dissolution: pour quoi faire ?

Dissolution: pour quoi faire ?

 

Prenant acte du très mauvais score obtenu par le parti présidentiel (Renaissance) et ses alliés lors de ces élections européennes, et surtout du très fort écart avec la liste du Rassemblement national (RN), le président Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale. Il le fait à chaud, convoquant dans l’urgence des élections législatives dont le second tour se déroulera dans moins d’un mois, en plein départ en vacances des juilletistes. À quelle finalité stratégique ce choix de dissoudre peut-il correspondre compte tenu de l’histoire politique française ? Est-il d’ailleurs possible de restituer avec certitude la logique du chef de l’État dans ce choix et de cerner les risques qu’il prend ?

 

 

par ,Professeur en Information-Communication à l’Institut Français de presse (Université Paris-Panthéon-Assas), Université Paris-Panthéon-Assas et , professeur, Université Paris-Panthéon-Assas dans The Conversation.
Commençons par un bref rappel des usages, rares, de la dissolution depuis 1958. Le général de Gaulle s’y est essayé à deux reprises, avec succès, en 1962 et 1968, car il considérait qu’il y avait une crise politique majeure et qu’il fallait donner au peuple le soin de trancher. Et en effet, en 1962 le gouvernement Pompidou avait été renversé au Parlement (la seule fois de toute la Ve République) à cause de la décision du chef de l’État d’imposer un référendum modifiant la constitution pour faire élire le président au suffrage universel direct.

En juin 1968, le pays sortait de la crise étudiante puis ouvrière de mai 68 et la majorité conservatrice des Français, notamment hors des grandes métropoles, était effarée par les violences observées et les concessions faites aux syndicats. Le général de Gaulle avait cru donc utile de clarifier le rapport de force politique au Parlement face à la rue, et les forces gaullistes gagnèrent bien mieux ces législatives que celles de 1967 gagnées de peu (200 députés en 1967 sur 486 ; 293 députés en juin 1968).

François Mitterrand, quant à lui, a dissout en 1981 et 1988 pour demander aux électeurs de lui donner une majorité pour gouverner après son élection à la présidence de la République. Ce qu’il a obtenu. Seul Jacques Chirac, en 1997, a pris le risque de dissoudre sans contexte de crise politique.

Cette dissolution tactique n’a pas porté ses fruits, puisque le parti présidentiel, qui avait la majorité pour gouverner avant la dissolution, l’a perdue aux législatives, et la troisième cohabitation a débuté, avec Lionel Jospin à Matignon. La seule dissolution ratée fut donc celle où le pouvoir fut incapable d’évoquer une crise politique claire, afin d’obtenir l’appui de son électorat pour la trancher en sa faveur.

La décision d’Emmanuel Macron est difficile à classer, placée dans un entre-deux indéfinissable, dans un « en même temps » si cher au positionnement du président Macron.

D’un certain point de vue, cette dissolution intervient dans un contexte qui possède certains attributs d’une crise politique, puisque la majorité sortie des urnes aux législatives de 2022 n’est que relative.

Et rien n’a permis à l’exécutif de bâtir depuis une coalition durable, sur la base d’un contrat de gouvernement, avec les forces qui l’entourent (LR à sa droite ou le PS et des écologistes sur sa gauche).

Isolée, la majorité présidentielle légifère à coup d’article 49.3, au risque de subir l’accusation de déni démocratique par les formations d’opposition. La difficulté de l’exécutif à trouver des majorités ne pouvait qu’aller crescendo, comme le montrent les actuels débats houleux sur la loi sur la fin de vie, qui, au passage, est la grande sacrifiée de cette dissolution. Donc, le président Macron en tirerait les conséquences en allant à la dissolution. Soit, mais pourquoi avoir attendu deux années avant de s’y résoudre ? Puisque la notion de crise implique l’idée d’urgence, de moment paroxystique, cet aspect de la crise politique date de juin 2022 pas d’aujourd’hui.

On peut dès lors considérer que la principale raison resterait celle du déficit de légitimité démocratique des forces macroniennes en regard du seul scrutin des Européennes.

On se trouverait face à un problème classique d’usure du pouvoir, et la majorité en place chercherait à rafraîchir sa légitimité en retournant devant le peuple pour tester sa popularité.

Comme on ne peut prêter au président des pensées politiques suicidaires, il faut retrouver la rationalité de ce choix dangereux politiquement. S’il dissout, c’est qu’il pense pouvoir gagner son pari électoral, en faisant le choix d’une campagne précipitée et courte, où les oppositions auront peine à s’organiser pour aligner des candidatures et un programme cohérent. Son gouvernement en sortirait renforcé, plus apte à gouverner, fort d’un pari démocratique gagné.

Sans doute le président Macron parie-t-il sur la désorganisation de la gauche et sur ses profondes divisions internes voire sur ses dangers – que l’exécutif souligne depuis la campagne de 2022, pour qu’elle ne puisse pas partir unifiée en campagne.

Le président fait aussi l’hypothèse que le seul parti prêt, en reproduisant son organisation de 2022 et en profitant d’une dynamique électorale porteuse, est le RN. Sans doute, pense-t-il qu’à ce petit jeu partisan, le parti présidentiel et ses alliés peuvent tirer leur épingle du jeu et participer à de nombreux duels face au RN, en appelant les autres partis politiques à « faire barrage » en appelant à voter pour les candidats des partis présidentiels au second tour.

La défaite des Européennes servirait donc à justifier un choix tactique de dissoudre, tout en se parant des atours d’une réponse à une crise politique majeure. Ni vraiment réponse à une crise politique majeure, ni dissolution tactique de pure convenance personnelle, la dissolution Macron ouvre un espace politique inédit.

D’autant plus inédit que lorsqu’il s’est agi d’utiliser la dissolution pour (re)donner au camp présidentiel une majorité parlementaire, comme dans les dissolutions Mitterrand, ce dernier venait de gagner l’élection présidentielle et était donc porté par une dynamique positive. Alors qu’ici le président Macron prend l’énorme risque de convoquer des élections législatives dans le sillage d’une déroute électorale. Ce qui, sous tous les cieux, est rarement le meilleur tremplin pour gagner l’élection d’après.

Deux biais rendent périlleuse la justification de cette décision, au risque de mal mobiliser son camp, à l’instar de ce qui est arrivé à Jacques Chirac en 1997.

D’abord, le fait que le retour aux urnes, suite à un premier scrutin, ne porte pas du tout sur le même enjeu. Parce qu’on a perdu aux élections pour envoyer des députés européens à Strasbourg, il faudrait réélire des députés en France et qui ne siègent que depuis seulement deux ans ?

Le parallélisme est bancal, et des électeurs favorables à priori au camp macronien pourraient ne pas valider ce choix, comme des électeurs chiraquiens avaient mal accepté une dissolution si mal justifiée, en ne se mobilisant pas au niveau escompté par le « Président dissolveur ».

De plus, l’appel à la dissolution a été une constante de la rhétorique du RN depuis la réforme des retraites de 2023. Face à cela, l’exécutif a rappelé à plusieurs reprises que ce n’était pas une élection nationale et que la demande était inappropriée, puisque selon Gabriel Attal, qui ne sera finalement qu’un éphémère premier ministre, ce n’était qu’un « référendum pour ou contre l’Europe ».

Voilà que le président Macron change radicalement d’avis et donne satisfaction à ses opposants. Ce revirement subit, alors même que ce vote n’a rien changé au rapport de force interne au Parlement, peut apparaître difficile à accepter pour une part de son électorat, qui peut même reprocher à son champion de prendre le risque de fragiliser plus encore la majorité présidentielle, sans rien résoudre sur le fond puisqu’il n’y a pas de crise de régime à résoudre. Et si la chambre nouvelle est encore plus divisée que la précédente, des soutiens du président ne se sentiront-ils pas en droit de l’en rendre responsable ? Cet argument pourrait même émerger par anticipation au sein des rangs macroniens, dans les heures et jours à venir.

L’exercice de justification de cette dissolution inédite est donc un parcours semé d’embûches, ce qui ne fait qu’accroître le risque de ne pas trouver à la fin l’issue espérée. Comme en 1997.

Le camp macronien appelle déjà au sursaut, à un nouveau dépassement des clivages, à la mobilisation des citoyens, dramatise l’enjeu pour ressouder sa base électorale et retrouver sa majorité perdue. Pourtant, si on regarde lucidement l’état des rapports de force issus des législatives de 2022, le résultat le plus probable est celui d’une chambre ingouvernable, avec un pôle d’opposition du RN renforcé.

En effet, qui peut imaginer un instant que la dynamique électorale qui porte le RN va s’arrêter subitement, du fait d’une campagne législative anticipée ? Le RN va donc non seulement retrouver ses nombreux députés mais très probablement en acquérir de nouveaux, dans une proportion difficile à apprécier au 10 juin.

La droite LR, existentiellement coincée qu’elle est entre les forces macroniennes et le RN, va-t-elle subitement, dans l’urgence et l’affolement d’une campagne éclair, se rallier au camp présidentiel, alors qu’elle refuse de le faire depuis deux ans au Parlement ? On peut en douter, sinon elle l’aurait déjà fait. Mais sans doute des ralliements individuels, dans des circonscriptions menacées pour les sortants LR sont à prévoir, et escomptés à l’Élysée.

Les électeurs sociaux-démocrates pro-européens naguère séduits par Emmanuel Macron et qui viennent de faire retour au nid familial en votant Glucksmann, vont-ils repartir voter pour les candidats macroniens, trois semaines après avoir permis une improbable renaissance du PS ? Ce serait étrange. Mais c’est sans doute l’espoir du président.

Persuadés que face à un tiraillement entre voter pour des candidats d’une LFI toujours portée par Jean-Luc Mélenchon et sa garde rapprochée et des progressistes libéraux macroniens, ces sociaux-démocrates n’auront d’autres choix que de rallier le centre-droite plutôt que la gauche de la gauche. Cela reste un énorme pari car la séparation de cette frange de l’électorat avec Emmanuel Macron a des causes profondes.

Les forces insoumises, pilotées par un Jean-Luc Mélenchon clivant, ne semblent pas en mesure d’accepter de rompre avec le dogme stratégique de la radicalité, qui a si bien réussi à la présidentielle de 2017, mais déjà moins en 2022. L’alliance électorale avec le PS et les écologistes semble donc difficile pour sûr, fragile, au mieux. Des duels fratricides sont inéluctables au sein de la gauche.

Mais face au niveau d’impopularité atteint par le président Macron, aucun parti extérieur à sa galaxie politique n’a intérêt à la rejoindre et à jouer le jeu d’un dépassement partisan au risque de s’y perdre.

La dissolution est un outil institutionnel de résolution de crise. Il est donc évident que tout résultat qui apparaîtrait comme aggravant les difficultés à gouverner le pays, faute de majorité cohérente, serait un échec dans l’échec, une crise dans la crise.

La situation serait alors inextricable, avec une chambre ingouvernable. Sans pouvoir dissoudre avant un an au moins, le président auteur de la dissolution serait amené à composer avec une majorité encore plus… minoritaire. Ce qui ne signifie pas nécessairement paralysie législative, mais un équilibrisme encore plus périlleux, et des frustrations accrues de toutes parts.

L’image d’un président courageux, osant redonner la parole au peuple s’effacerait alors derrière celle d’un apprenti sorcier qui aurait grillé pour rien l’outil dissolution, incapable d’en faire une arme de sortie de crise.

 

Un russe soupçonné de vouloir faire un attentat

Un russe soupçonné de faire un attentat

 

Encore un événement qui à première vue peut être considéré comme un fait divers d’un marginal mais qui s’inscrit dans un climat général de provocation et de déstabilisation de la France par la Russie. Un Individu âgé de 26 ans, Russo ukrainien a été placé en garde à vue à la DGSI après avoir été blessé par un engin explosif improvisé sans doute destiné a préparé un attentat.

 
De sources proches de l’enquête, le suspect, qui serait un Ukrainien du Donbass ayant acquis la nationalité russe et ayant combattu du côté russe, nierait tout projet d’attentat et affirmerait qu’il s’agit d’un simple accident !

Ces dernières semaines, des services de renseignement ont alerté sur des risques de sabotages russes. Et une succession de faits suspects a été observée. Fin mai, trois personnes étaient interpellées en Pologne et soupçonnées d’avoir déclenché plusieurs incendies criminels pour le compte de la Russie. Les autorités lituaniennes et britanniques s’interrogent sur des incidents similaires ces dernières semaines. Début avril, le ministère tchèque des Transports accusait Moscou d’avoir cherché à saboter les infrastructures ferroviaires européennes.

Autant d’actions qui n’ont au demeurant rien de surprenant. Depuis l’ère soviétique, ce qu’à Moscou on désigne sous le terme de «mesures actives», comprenant notamment des sabotages, est une spécialité des services de renseignement russes. Et les attaques ne font probablement que commencer.

 

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