Archive pour le Tag 'renouvelables'

Energies renouvelables : Dérapages financiers incontrôlés pour le budget de l’État

Energies renouvelables : Dérapages financiers incontrôlés pour le budget de l’État

La baisse des prix de marché oblige l’État à soutenir encore davantage les producteurs d’énergie renouvelable notamment pour le solaire photovoltaïque, l’injection de biogaz et l’éolien en mer . Soit un dérapage de 3,5 milliards de plus que des prévisions de 647 millions pour l’année 2024.

 

En cause les mécanismes d’aide aux renouvelables et la baisse des prix de marché prix de marché escomptés  autour de 174 euros/MWhet tombés à  63 euros/MWh dans la mise à jour de mardi !

A noter aussi que « Les premiers contrats signés au début des années 2010 avec l’Etat ont été décrochés autour de 600 euros par MWh », explique  La Tribune . Soit un niveau bien éloigné des coûts de production actuels. Résultat : sur les 2,9 milliards de soutien prévus pour le secteur en 2025, 67% de ce montant correspond à des charges engendrées par ces deals d’un autre temps, qui n’ont pas été renégociés depuis.

 

 

 

À lire aussi

Energies renouvelables et démocratie: Des passages en force contestés

Energies renouvelables et démocratie: Des passages en force contestés


L’implantation de centrales photovoltaïques dans la montagne de Lure met en péril la biodiversité de ce site des Alpes-de-Haute-Provence. Développer des énergies propres au mépris de celle-ci crée un inconfort psychologique qui peut pousser à l’action militante, explique le chercheur Joël Fagot dans une tribune au « Monde ».

Nous pouvons collectivement adhérer au projet de remplacement des énergies fossiles par des énergies renouvelables (EnR) pour limiter l’impact du changement climatique. Mais sommes-nous prêts à accepter une destruction des écosystèmes naturels pour soutenir la production d’EnR ?

Le gouvernement ne semble pas hésiter sur la réponse à donner à cette question. Tout montre qu’il tente un passage en force pour favoriser la conversion d’espaces naturels en zones de production d’EnR. Ainsi, la loi du 10 mars 2023 impose à chaque commune de définir des zones de production d’EnR. Les municipalités qui souhaitent protéger leurs espaces naturels n’ont pas la possibilité de délimiter des zones d’exclusion pour la production d’EnR, si d’autres zones, dites « d’accélération », ne sont pas proposées sur leur territoire. Un nouveau projet de décret, en cours d’évaluation, est actuellement porté par le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Il vise à considérer que toute installation d’EnR au-delà d’une certaine puissance bénéficiera automatiquement du statut de raison impérative d’intérêt public majeur, ce qui facilitera leur développement sur des sites naturels en limitant les recours possibles.

L’attachement à la nature, à l’écologie et à la ruralité est un attracteur psychologique fort qui ne fait pas bon ménage avec l’idée d’une destruction des environnements naturels au motif de production d’une énergie décarbonée. En 1957, Leon Festinger, un psychosociologue américain, a élaboré la théorie de la « dissonance cognitive ». Selon cette théorie, un état d’inconfort psychologique apparaît lorsque les attitudes d’un individu sont en contradiction avec ses pensées. Cet inconfort se manifeste de plus en plus par la montée des oppositions à la destruction des espaces naturels au profit d’une production d’EnR.

Les combats actuels contre l’implantation de panneaux photovoltaïques sur la montagne de Lure illustrent cette difficulté psychologique. Le 19 novembre 2023, près de 450 manifestants ont défilé face à la centrale solaire en construction dans la forêt de Cruis (Alpes-de-Haute-Provence), en opposition aux 17 hectares de déforestation et à la destruction d’espèces protégées sur le site. La grogne monte dans la région. On compte déjà une quinzaine de centrales solaires dans les environs immédiats de la montagne et une vingtaine en phase d’installation ou en projet. De 500 à 1 000 hectares de forêt ou de terres agricoles sont directement menacés de destruction par l’implantation de ces centrales dans la montagne de Lure, alors qu’il s’agit d’un site d’exception classé réserve de biosphère par l’Unesco.

Energies renouvelables: Des passages en force contestés

Energies renouvelables: Des passages en force contestés


L’implantation de centrales photovoltaïques dans la montagne de Lure met en péril la biodiversité de ce site des Alpes-de-Haute-Provence. Développer des énergies propres au mépris de celle-ci crée un inconfort psychologique qui peut pousser à l’action militante, explique le chercheur Joël Fagot dans une tribune au « Monde ».

Nous pouvons collectivement adhérer au projet de remplacement des énergies fossiles par des énergies renouvelables (EnR) pour limiter l’impact du changement climatique. Mais sommes-nous prêts à accepter une destruction des écosystèmes naturels pour soutenir la production d’EnR ?

Le gouvernement ne semble pas hésiter sur la réponse à donner à cette question. Tout montre qu’il tente un passage en force pour favoriser la conversion d’espaces naturels en zones de production d’EnR. Ainsi, la loi du 10 mars 2023 impose à chaque commune de définir des zones de production d’EnR. Les municipalités qui souhaitent protéger leurs espaces naturels n’ont pas la possibilité de délimiter des zones d’exclusion pour la production d’EnR, si d’autres zones, dites « d’accélération », ne sont pas proposées sur leur territoire. Un nouveau projet de décret, en cours d’évaluation, est actuellement porté par le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Il vise à considérer que toute installation d’EnR au-delà d’une certaine puissance bénéficiera automatiquement du statut de raison impérative d’intérêt public majeur, ce qui facilitera leur développement sur des sites naturels en limitant les recours possibles.

L’attachement à la nature, à l’écologie et à la ruralité est un attracteur psychologique fort qui ne fait pas bon ménage avec l’idée d’une destruction des environnements naturels au motif de production d’une énergie décarbonée. En 1957, Leon Festinger, un psychosociologue américain, a élaboré la théorie de la « dissonance cognitive ». Selon cette théorie, un état d’inconfort psychologique apparaît lorsque les attitudes d’un individu sont en contradiction avec ses pensées. Cet inconfort se manifeste de plus en plus par la montée des oppositions à la destruction des espaces naturels au profit d’une production d’EnR.

Les combats actuels contre l’implantation de panneaux photovoltaïques sur la montagne de Lure illustrent cette difficulté psychologique. Le 19 novembre 2023, près de 450 manifestants ont défilé face à la centrale solaire en construction dans la forêt de Cruis (Alpes-de-Haute-Provence), en opposition aux 17 hectares de déforestation et à la destruction d’espèces protégées sur le site. La grogne monte dans la région. On compte déjà une quinzaine de centrales solaires dans les environs immédiats de la montagne et une vingtaine en phase d’installation ou en projet. De 500 à 1 000 hectares de forêt ou de terres agricoles sont directement menacés de destruction par l’implantation de ces centrales dans la montagne de Lure, alors qu’il s’agit d’un site d’exception classé réserve de biosphère par l’Unesco.

Énergies renouvelables : un manque de moyens

Énergies renouvelables : un manque de moyens

Le développement des énergies renouvelables (EnR) est l’un des grands engagements pris par l’Union européenne (40 % dans le bouquet énergétique en 2030). Alors que l’UE s’est donné pour objectif une puissance installée de 100 gigawatts (GW) dans l’hydrogène en 2030, la capacité réelle aujourd’hui correspond à seulement 0,2% de cet objectif ! La France, elle, n’a pas atteint l’objectif fixé en 2009 : 23 % d’EnR dans sa consommation énergétique finale.

par Bruno Alomar , ancien conseiller au cabinet du Commissaire européen à l’énergie dans l’Opinion

Comment développer les EnR et surmonter les obstacles politiques, sociaux et économiques que l’on perçoit de plus en plus clairement ? Au-delà de l’ampleur des financements, sujet crucial, proposons d’ores et déjà quelques pistes.

Les EnR ne sont pas une martingale. Elles sont une condition nécessaire, dans un bouquet diversifié, mais pas suffisante. Rappelons ici qu’EDF, numéro un mondial du nucléaire, est aussi le premier producteur européen d’EnR. Rappelons qu’en fait de développement de l’hydrogène, l’électricité pour le produire est essentielle, et que la France a tout à gagner à développer l’hydrogène à partir du nucléaire… Ce qui a d’ailleurs suscité beaucoup de débats au sein de l’UE. Il est ainsi logique que les préconisations de RTE et les orientations de la Stratégie française pour l’Energie et le Climat prennent en compte cette complémentarité. Il faut également faire confiance au progrès technique. Plusieurs exemples l’attestent.

Le premier tient au nucléaire dont la COP28 a consacré le retour en grâce. D’ailleurs, si l’Allemagne conserve sa position sur les centrales, elle n’oublie pas de poursuivre ses recherches à moyen/long terme sur la fusion nucléaire car elle en perçoit tout le potentiel.

Le second concerne l’éolien flottant avec l’ambition affichée d’Emmanuel Macron de faire de la France le leader européen de ce secteur. L’Etat a déjà lancé des appels d’offres sans attendre les résultats des fermes-pilotes.

Chaîne de valeur. Le troisième concerne l’hydrolien. Comme toute innovation, cette technologie prometteuse comprend sa part d’aléa. Construire une filière nécessite de s’appuyer sur des briques technologiques éprouvées pour réduire les risques. Mais attention aux contradictions ! On ne peut pas faire grandir une filière en prenant des décisions frileuses. Lancer des appels d’offres commerciaux sans attendre le résultat des fermes-pilote est là aussi indispensable. C’est tout l’enjeu de la future programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) figurant dans le projet de loi sur la Souveraineté énergétique de la France qui sera débattu au Parlement début 2024.

L’UE a fait des efforts, notamment en matière d’aides d’Etats. Sommeillant dans les Traités, les Projets Importants d’Intérêt Européen Commun (PIIEC ou IPCEI) ont été utilisés dans les domaines des batteries et de l’hydrogène. Est-ce suffisant ? Sans doute pas. Si l’on s’arrête à l’hydrogène, à côté de la construction d’une offre, la solvabilité d’une demande qui, seule, permettra à un marché véritable de se faire jour, manque. Et si beaucoup d’obstacles ont été réduits, d’autres surgissent, comme l’attestent – hélas – de nouvelles obligations de consultation qui ralentissent les industriels. L’UE, pourtant bien consciente d’avoir raté le développement du photovoltaïque au profit de la Chine, son rival systémique, peine à développer de réelles protections de ses filières. Les Américains n’ont pas ces pudeurs…

En France, si l’Etat veut rester cohérent sur l’innovation, il devra tenir les deux bouts de la chaîne, de la création de la technologie au marché, en assumant une part de made in France.

Transition énergétique: hymne aux énergies renouvelables !

Transition énergétique: hymne aux énergies renouvelables !

Sous couvert d’énergie propre certains responsables européens militent en fait uniquement pour le développement des éoliennes et du solaire. Deux types d’énergie bien sûr utiles mais qui ont surtout l’inconvénient d’être intermittente et donc d’être suppléés par des centrales classiques y compris nucléaires. Notons par ailleurs que le concept d’énergie propre est discutable car toutes énergie nécessite dans sa phase de construction voire de fonctionnement des externalités négatives. M. Nicolas Schmit Commissaire européen à l’emploi et Mme Kadri Simson, commissaire à l’énergie, soutiennent cependant les seuls éoliennes et solaires.

Notons que cet hymne aux énergies inoubliables et peut-être aussi destinées à racheter l’image de la commissaire à l’énergie; Kadri Simson ayant été ministre au sein d’un gouvernement jugé peu soucieux des problématiques environnementales. Alors chargée de la politique énergétique, elle mise principalement sur le pétrole de schiste et le charbon. Si cette stratégie permet à l’Estonie d’atteindre l’indépendance énergétique, elle fait du pays le deuxième émetteur de dioxyde de carbone par habitant dans l’Union européenne. Le réseau international Les Amis de la Terre a ainsi jugé son discours au Parlement européen « incroyablement faible de la part de la candidate qui est censée conduire la transition énergétique en Europe pour éviter la crise climatique »

La Tribune

L’année dernière, au coude-à-coude avec la Chine et devant les États-Unis, l’UE s’est hissée en tête du classement international en matière de déploiement des énergies renouvelables. Les énergies éolienne et solaire ont généré 22% de l’électricité à l’échelle de l’UE, dépassant pour la première fois le gaz naturel.

Cette position de premier plan dans le domaine des énergies renouvelables ne trouve toutefois pas son pendant dans la production de technologies énergétiques à zéro émission nette. La question de savoir comment doter l’UE d’une base industrielle solide dans ce secteur en pleine croissance et assurer son autonomie stratégique sans créer de nouvelles dépendances est une priorité absolue.

Dans ce débat, un facteur est souvent négligé, à savoir l’importance du capital humain. Le rapport de 2023 sur la compétitivité des énergies propres, qui vient d’être publié par la Commission européenne, nous le rappelle avec force.

L’UE devra créer 3,5 millions de nouveaux emplois de qualité dans le secteur des énergies renouvelables si elle veut atteindre ses objectifs. Cela signifie qu’il lui faudra plus que doubler sa main-d’œuvre actuelle !

Le secteur des énergies renouvelables au sein de l’UE a occupé 1,5 million de personnes en 2021. Le taux de croissance ainsi enregistré, 12% par rapport à 2020, est supérieur à celui enregistré par l’économie globale. Le taux de vacance d’emploi dans le domaine de la production d’énergie propre a cependant doublé entre 2019 et 2023, entraînant dans son sillage une importante pénurie de compétences.

L’énergie et l’industrie manufacturière comptent parmi les secteurs où les besoins en formation sont les plus importants en matière de compétences techniques et spécifiques. Une mise à niveau professionnelle s’avère en effet nécessaire pour plus de la moitié de leurs travailleurs. Il faut agir pour inverser cette tendance.

L’année européenne des compétences a été lancée par l’UE en mai 2023. Cette initiative vise, pendant une année, à favoriser l’instauration d’une culture de la formation continue et à stimuler la mise en œuvre de politiques relatives aux compétences dans l’ensemble de l’UE.

Dans le cadre du pacte européen pour les compétences, l’UE a mis en place plusieurs partenariats public-privé destinés à promouvoir la reconversion et le perfectionnement professionnels de sa main-d’œuvre, en particulier dans les domaines du numérique, de l’écologie et de la technique. Ces partenariats réunissent des employeurs, des organisations syndicales, des services publics de l’emploi, des autorités régionales et d’autres acteurs pour déterminer les compétences recherchées dans différents secteurs de l’économie et prendre des engagements en faveur de la formation. À ce jour, 1.500 organisations ont adhéré au pacte pour les compétences, qui compte 18 partenariats à grande échelle. Jusqu’à présent, ses membres ont investi près de 160 millions d’euros dans des activités de formation, dont 2 millions de personnes ont déjà pu bénéficier.

Les financements de l’UE jouent un rôle central dans la révolution des compétences en Europe. Globalement, les fonds de l’UE permettent d’investir environ 65 milliards d’euros dans des programmes axés sur le développement des compétences. Les plans nationaux intégrés en matière d’énergie et de climat constituent en outre pour les États membres un outil précieux pour la planification stratégique des compétences liées à l’énergie.

Plus tôt cette année, la Commission européenne a présenté le plan industriel du pacte vert et le règlement pour une industrie «zéro net». Tous deux visent à stimuler la compétitivité de l’UE en accélérant l’octroi de permis, en facilitant l’accès au financement et en améliorant le développement des compétences au sein de l’Union. Une académie des compétences, créée en 2022 par l’alliance européenne pour les batteries, coordonne déjà les mesures de reconversion professionnelle à l’échelon européen et propose des formations de qualité dans l’ensemble des États membres pour combler les besoins de ce secteur en pleine expansion, demandeur d’environ 800.000 travailleurs qualifiés. Grâce au règlement pour une industrie «zéro net», d’autres secteurs du «zéro net» vont suivre le mouvement.

Les mesures de reconversion et de perfectionnement professionnels devraient tendre à attirer davantage de main-d’œuvre féminine dans les secteurs concernés. En effet, le secteur énergétique de l’UE fait face à un écart persistant entre les hommes et les femmes en matière d’emploi : en 2022, la gent féminine ne représentait que 26,6% de la main-d’œuvre dans la production et la distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné. Par conséquent, il y a lieu d’adapter les investissements dans les compétences des travailleurs pour accroître la part des femmes dans ces nouveaux emplois des technologies propres, en commençant notamment par organiser des campagnes en milieu scolaire afin d’inciter davantage de jeunes filles à s’orienter vers les matières STIM.

La transition vers une énergie propre représente une occasion sans précédent de créer des emplois de qualité. Si nous voulons que nos travailleurs en récoltent les fruits, nous devons investir massivement dans le capital humain. Le moment est venu pour les États membres de l’UE de penser à demain et de mettre en place des politiques du marché du travail actives et durables, pour qu’au cours des années à venir, l’Europe puisse compter sur les scientifiques, ingénieurs, techniciens et l’ensemble des travailleurs qualifiés dont elle a besoin pour construire un avenir énergétique propre.

Notons que la même argumentation pourrait être développée en faveur du nucléaire ! NDLR

Energie propre: hymne à aux énergies renouvelables !

Energie propre: hymne à aux énergies renouvelables !

Sous couvert d’énergie propre certains responsables européens militent en fait uniquement pour le développement des éoliennes et du solaire. Deux types d’énergie bien sûr utiles mais qui ont surtout l’inconvénient d’être intermittente et donc d’être suppléés par des centrales classiques y compris nucléaires. Notons par ailleurs que le concept d’énergie propre est discutable car toutes énergie nécessite dans sa phase de construction voire de fonctionnement des externalités négatives. M. Nicolas Schmit Commissaire européen à l’emploi et Mme Kadri Simson, commissaire à l’énergie, soutiennent cependant les seuls éoliennes et solaires.

Notons que cet hymne aux énergies inoubliables et peut-être aussi destinées à racheter l’image de la commissaire à l’énergie; Kadri Simson ayant été ministre au sein d’un gouvernement jugé peu soucieux des problématiques environnementales. Alors chargée de la politique énergétique, elle mise principalement sur le pétrole de schiste et le charbon. Si cette stratégie permet à l’Estonie d’atteindre l’indépendance énergétique, elle fait du pays le deuxième émetteur de dioxyde de carbone par habitant dans l’Union européenne. Le réseau international Les Amis de la Terre a ainsi jugé son discours au Parlement européen « incroyablement faible de la part de la candidate qui est censée conduire la transition énergétique en Europe pour éviter la crise climatique »

La Tribune

L’année dernière, au coude-à-coude avec la Chine et devant les États-Unis, l’UE s’est hissée en tête du classement international en matière de déploiement des énergies renouvelables. Les énergies éolienne et solaire ont généré 22% de l’électricité à l’échelle de l’UE, dépassant pour la première fois le gaz naturel.

Cette position de premier plan dans le domaine des énergies renouvelables ne trouve toutefois pas son pendant dans la production de technologies énergétiques à zéro émission nette. La question de savoir comment doter l’UE d’une base industrielle solide dans ce secteur en pleine croissance et assurer son autonomie stratégique sans créer de nouvelles dépendances est une priorité absolue.

Dans ce débat, un facteur est souvent négligé, à savoir l’importance du capital humain. Le rapport de 2023 sur la compétitivité des énergies propres, qui vient d’être publié par la Commission européenne, nous le rappelle avec force.

L’UE devra créer 3,5 millions de nouveaux emplois de qualité dans le secteur des énergies renouvelables si elle veut atteindre ses objectifs. Cela signifie qu’il lui faudra plus que doubler sa main-d’œuvre actuelle !

Le secteur des énergies renouvelables au sein de l’UE a occupé 1,5 million de personnes en 2021. Le taux de croissance ainsi enregistré, 12% par rapport à 2020, est supérieur à celui enregistré par l’économie globale. Le taux de vacance d’emploi dans le domaine de la production d’énergie propre a cependant doublé entre 2019 et 2023, entraînant dans son sillage une importante pénurie de compétences.

L’énergie et l’industrie manufacturière comptent parmi les secteurs où les besoins en formation sont les plus importants en matière de compétences techniques et spécifiques. Une mise à niveau professionnelle s’avère en effet nécessaire pour plus de la moitié de leurs travailleurs. Il faut agir pour inverser cette tendance.

L’année européenne des compétences a été lancée par l’UE en mai 2023. Cette initiative vise, pendant une année, à favoriser l’instauration d’une culture de la formation continue et à stimuler la mise en œuvre de politiques relatives aux compétences dans l’ensemble de l’UE.

Dans le cadre du pacte européen pour les compétences, l’UE a mis en place plusieurs partenariats public-privé destinés à promouvoir la reconversion et le perfectionnement professionnels de sa main-d’œuvre, en particulier dans les domaines du numérique, de l’écologie et de la technique. Ces partenariats réunissent des employeurs, des organisations syndicales, des services publics de l’emploi, des autorités régionales et d’autres acteurs pour déterminer les compétences recherchées dans différents secteurs de l’économie et prendre des engagements en faveur de la formation. À ce jour, 1.500 organisations ont adhéré au pacte pour les compétences, qui compte 18 partenariats à grande échelle. Jusqu’à présent, ses membres ont investi près de 160 millions d’euros dans des activités de formation, dont 2 millions de personnes ont déjà pu bénéficier.

Les financements de l’UE jouent un rôle central dans la révolution des compétences en Europe. Globalement, les fonds de l’UE permettent d’investir environ 65 milliards d’euros dans des programmes axés sur le développement des compétences. Les plans nationaux intégrés en matière d’énergie et de climat constituent en outre pour les États membres un outil précieux pour la planification stratégique des compétences liées à l’énergie.

Plus tôt cette année, la Commission européenne a présenté le plan industriel du pacte vert et le règlement pour une industrie «zéro net». Tous deux visent à stimuler la compétitivité de l’UE en accélérant l’octroi de permis, en facilitant l’accès au financement et en améliorant le développement des compétences au sein de l’Union. Une académie des compétences, créée en 2022 par l’alliance européenne pour les batteries, coordonne déjà les mesures de reconversion professionnelle à l’échelon européen et propose des formations de qualité dans l’ensemble des États membres pour combler les besoins de ce secteur en pleine expansion, demandeur d’environ 800.000 travailleurs qualifiés. Grâce au règlement pour une industrie «zéro net», d’autres secteurs du «zéro net» vont suivre le mouvement.

Les mesures de reconversion et de perfectionnement professionnels devraient tendre à attirer davantage de main-d’œuvre féminine dans les secteurs concernés. En effet, le secteur énergétique de l’UE fait face à un écart persistant entre les hommes et les femmes en matière d’emploi : en 2022, la gent féminine ne représentait que 26,6% de la main-d’œuvre dans la production et la distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné. Par conséquent, il y a lieu d’adapter les investissements dans les compétences des travailleurs pour accroître la part des femmes dans ces nouveaux emplois des technologies propres, en commençant notamment par organiser des campagnes en milieu scolaire afin d’inciter davantage de jeunes filles à s’orienter vers les matières STIM.

La transition vers une énergie propre représente une occasion sans précédent de créer des emplois de qualité. Si nous voulons que nos travailleurs en récoltent les fruits, nous devons investir massivement dans le capital humain. Le moment est venu pour les États membres de l’UE de penser à demain et de mettre en place des politiques du marché du travail actives et durables, pour qu’au cours des années à venir, l’Europe puisse compter sur les scientifiques, ingénieurs, techniciens et l’ensemble des travailleurs qualifiés dont elle a besoin pour construire un avenir énergétique propre.

Notons que la même argumentation pourrait être développée en faveur du nucléaire ! NDLR

Énergies renouvelables : sabotées par les intérêts pétroliers

Énergies renouvelables : sabotées par les intérêts pétroliers

L’un des arguments avancés pour défendre les énergies fossiles est qu’elles auraient représenté une nécessité historique, faute d’alternative viable pendant la majeure partie du XXe siècle. Selon cet argument, nous devrions être reconnaissants envers les combustibles fossiles qui ont accéléré notre développement. Et si je vous disais que cette alternative existait, mais qu’elle a peut-être été sabotée dès le départ par les intérêts des industries fossiles ? En faisant des recherches sur l’économie de l’innovation en matière d’énergie propre, je suis tombé sur une histoire peu connue : celle de l’inventeur canadien George Cove, l’un des premiers entrepreneurs au monde dans le domaine des énergies renouvelables. George Cove a inventé des panneaux solaires domestiques qui ressemblaient étrangement à ceux qui sont installés sur les toitures aujourd’hui : ils étaient même dotés d’une batterie rudimentaire pour continuer à fonctionner lorsque le soleil ne brillait pas. Sauf que ce n’était pas dans les années 1970. Ni même dans les années 1950. C’était en 1905.

par Sugandha Srivastav
British Academy Postdoctoral Fellow, Environmental Economics, University of Oxford

Il y a 114 ans déjà, on tirait parti du rayonnement solaire. Modern Electrics/Hathi Trust
La société de George Cove, Sun Electric Generator Corporation, basée à New York, était capitalisée à hauteur de 5 millions de dollars américains, soit environ 160 millions de dollars américains au cours actuel de la monnaie. En 1909, son idée a attiré l’attention des médias. Le magazine Modern Electric, par exemple, soulignait comment « avec deux jours de soleil… [l’appareil] stocke suffisamment d’énergie électrique pour éclairer une maison ordinaire pendant une semaine ».

L’article notait que l’énergie solaire bon marché avait le potentiel de libérer les gens de la pauvreté, « en leur apportant de la lumière, de la chaleur et de l’électricité bon marché, et en libérant les foules de la lutte constante pour acheter du pain ». Il poursuivait en spéculant sur le fait que même les avions pourraient un jour être alimentés par des batteries chargées par le soleil. L’avenir de l’énergie propre semblait être à portée de main.

Puis, selon un article paru dans le New York Herald du 19 octobre 1909, George Cove a été kidnappé. La condition de sa libération ? Renoncer à son brevet solaire et fermer son entreprise, ce que l’entrepreneur a refusé. Il a été libéré plus tard, près du zoo du Bronx.

Mais après cet incident, son activité dans le domaine de l’énergie solaire s’est soudainement arrêtée. Ce qui est d’autant plus surprenant que dans les années précédant son enlèvement, il avait développé des améliorations successives de son dispositif solaire.

Je ne peux pas affirmer avec certitude que des intérêts particuliers étaient impliqués dans cette affaire. À l’époque, certains ont accusé George Cove d’avoir mis en scène l’enlèvement pour se faire de la publicité, bien que cela ne semblait pas dans ses habitudes, d’autant plus que l’attention des médias ne manquait pas. D’autres sources suggèrent qu’un ancien investisseur pourrait en avoir été à l’origine.

Ce que l’on sait en revanche, c’est que les jeunes entreprises de l’industrie fossile ont souvent eu recours à des pratiques peu scrupuleuses à l’égard de leurs concurrents. L’énergie solaire représentait une menace, car il s’agit d’une technologie démocratique par nature – tout le monde a accès au soleil – qui peut donner du pouvoir aux citoyens et aux communautés, contrairement aux énergies fossiles, qui nécessitaient l’édification d’un empire.

La Standard Oil, dirigée par le premier milliardaire du monde, John D. Rockefeller, a tellement écrasé la concurrence qu’elle a obligé le gouvernement à introduire des lois antitrust pour lutter contre les monopoles.

De la même façon, le légendaire inventeur Thomas Edison a électrocuté des chevaux, des animaux de ferme et même un condamné à mort en utilisant le courant alternatif de son rival Nikola Tesla pour montrer à quel point il était dangereux, afin que la propre technologie d’Edison, le courant continu, soit favorisée. La firme Sun Electric de George Cove, avec son énergie solaire hors réseau, aurait nui à l’argumentaire d’Edison en faveur de la construction du réseau électrique alimenté par des centrales à charbon.

Bien que des efforts dispersés aient été déployés dans le domaine du développement solaire après l’enlèvement de George Cove, il n’y a pas eu d’activités commerciales majeures pendant les quatre décennies suivantes, jusqu’à ce que le concept soit relancé par Bell Labs, la branche de recherche de la compagnie de téléphone Bell aux États-Unis. Entre-temps, le charbon et le pétrole ont pu se développer à un rythme sans précédent et ont été soutenus par l’argent du contribuable et la politique gouvernementale. On peut dire que la crise climatique était déjà en route.

Lorsque j’ai découvert l’histoire de George Cove, j’ai voulu savoir ce que le monde avait perdu pendant ces 40 ans et j’ai réalisé une expérience de pensée. J’ai utilisé un concept appelé loi de Wright, qui s’applique à la plupart des énergies renouvelables. Il s’agit de l’idée selon laquelle, à mesure que la production augmente, les coûts diminuent grâce à l’amélioration des procédés industriels et à l’apprentissage.

Grâce à ce principe, j’ai calculé l’année où l’énergie solaire serait devenue moins chère que le charbon. Pour ce faire, j’ai supposé que l’énergie solaire aurait connu une croissance modeste entre 1910 et 1950, puis j’ai calculé comment cette « expérience » supplémentaire se serait traduite par une baisse des coûts plus rapide.

Dans un monde où Cove aurait réussi et où le solaire aurait concurrencé les combustibles fossiles dès le départ, il aurait battu le charbon dès 1997, alors que Bill Clinton était président et que les Spice Girls étaient à leur apogée. En réalité, cet événement ne s’est produit qu’en 2017.

Bien entendu, on suppose ici que le système énergétique serait resté inchangé. Or, il est possible que si l’énergie solaire avait existé dès 1910, l’ensemble de la trajectoire de l’innovation énergétique ait été très différent. Le réseau électrique et les chemins de fer utilisés pour soutenir l’économie du charbon auraient reçu beaucoup moins d’investissements.

Il se peut aussi que des progrès industriels plus récents aient été essentiels au décollage de l’énergie solaire et que la poursuite des travaux de Cove n’ait finalement pas entraîné de changement majeur. En fin de compte, il est impossible de savoir exactement quelle voie l’humanité aurait empruntée, mais je parie qu’en évitant une interruption de 40 ans dans le développement de l’énergie solaire, on aurait pu épargner au monde d’énormes quantités d’émissions de CO₂.

S’il est douloureux de réfléchir à ce grand « et si » alors que le climat s’effondre sous nos yeux, cela peut nous apporter quelque chose d’utile : savoir que tirer de l’énergie du soleil n’a rien d’une idée radicale, ni même nouvelle. C’est une idée aussi vieille que les entreprises de combustibles fossiles elles-mêmes.

La domination des énergies fossiles, qui s’est poursuivie au XXIe siècle, n’était pas inévitable – c’était un choix, mais un choix sur lequel peu d’entre nous avaient leur mot à dire. Les énergies fossiles ont d’abord été soutenues parce que nous ne comprenions pas leurs effets mortels sur l’environnement, puis parce que le lobby était devenu si puissant qu’il résistait au changement.

Mais il y a de l’espoir : l’énergie solaire fournit aujourd’hui une électricité parmi les moins chères que l’humanité ait jamais connue, et les coûts continuent de chuter au fur et à mesure de son déploiement. Plus nous allons vite, plus nous économisons. Si nous adoptons l’optimisme qui régnait à l’époque de Cove et si nous faisons les bons choix technologiques, ce monde alimenté par le soleil qu’il a imaginé il y a tant d’années est encore accessible.

Des énergies renouvelables qui rapportent à l’Etat mais coûtent à EDF

Des énergies renouvelables qui rapportent à l’Etat mais coûtent à EDF

Un curieux calcul du régulateur de l’énergie (la CRE) qui prétend que les énergies renouvelables ont rapporteraient 13,7 milliards à l’État. La CRE oublie d’insister que l’État a dépensé 30 milliards en matière de bouclier fiscal concernant les mesures de l’énergie et que la garantie des prix de rachat de l’électricité est payée par EDF. Bref des comptes d’apothicaire !

l’État garantit un certain niveau de prix de rachat de l’électricité aux producteurs d’énergies renouvelables, ce qui protège la rentabilité de leur investissement. En revanche, si le prix de marché dépasse ce niveau de prix garanti, ces mêmes producteurs reversent la différence à l’État. Et c’est précisément le cas actuellement, compte tenu de l’envolée des prix de l’électricité.

Cette « manne » permet de réduire en partie la facture des boucliers tarifaires mis en place par le gouvernement pour protéger les ménages et les entreprises de cette même envolée des prix de l’énergie. Les 13,7 milliards permettent ainsi « le financement d’environ 50 % des dépenses publiques liées aux boucliers tarifaires et amortisseurs », indique la CRE. Le régulateur du marché de l’énergie évalue ces « mesures exceptionnelles de protection des consommateurs à 28,5 milliards d’euros » au titre de l’année 2023.

Énergies renouvelables : vers un accord européen

Énergies renouvelables : vers un accord européen

Cet accord diplomatique, négocié dans le cadre du Coreper-Et après une longue bataille entre anti et pro nucléaire- confirme « un objectif de 42,5% d’énergies renouvelables » dans la consommation énergétique de l’Europe d’ici 2030. Avec cet objectif l’Europe « donne de la visibilité aux investisseurs et se positionne comme leader de la transition énergétique pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050″, a estimé la ministre française, Agnès Pannier-Runacher.

Point, crucial pour la France, l’accord « acte la reconnaissance du nucléaire » dans l’atteinte des objectifs de décarbonation de l’Europe, se félicite Agnès Pannier-Runacher. Cela faisait de longs mois que les Etats-membres affichaient leurs divergences sur la reconnaissance du nucléaire, notamment comme moyen de production d’hydrogène décarboné.

L’opposition entre pro et anti-nucléaire s’était matérialisée par la création d’une alliance du nucléaire par la France, regroupant une quinzaine d’Etats, face à l’Allemagne et les partisans des énergies renouvelables, contempteurs de l’atome. La négociation menée vendredi a notamment permis l’adoption d’un projet de règlement Refuel EU aviation, sur les carburants destinés au transport aérien.

Le compromis adopté vendredi, « tout en reconnaissant pleinement l’hydrogène d’origine nucléaire, donne le cadre ambitieux pour la décarbonation du secteur aérien », a indiqué Agnès Pannier-Runacher. Elle a souligné que ce texte était « attendu », au lendemain d’annonces par l’Elysée d’un plan d’aide de 2,2 milliard d’euros pour développer un avion « zéro émission » en France, alors que doit s’ouvrir lundi le plus grand salon aéronautique du monde, au Bourget.

Enfin, concernant le secteur agricole, « la France a obtenu hier des garanties de la Commission concernant les usines d’ammoniac qui s’engagent dans des investissements de décarbonation », a souligné la ministre. La matière première principale des engrais azotés, comme l’ammoniac, est le gaz naturel. Ces textes doivent encore être entérinés formellement dans les prochaines semaines par le Parlement européen et le Conseil européen.

ENERGIES RENOUVELABLES: ACCORD EUROPÉEN

ENERGIES RENOUVELABLES: ACCORD EUROPÉEN

Cet accord diplomatique, négocié dans le cadre du Coreper-Et après une longue bataille entre anti et pro nucléaire- confirme « un objectif de 42,5% d’énergies renouvelables » dans la consommation énergétique de l’Europe d’ici 2030. Avec cet objectif l’Europe « donne de la visibilité aux investisseurs et se positionne comme leader de la transition énergétique pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050″, a estimé la ministre française, Agnès Pannier-Runacher.

Point, crucial pour la France, l’accord « acte la reconnaissance du nucléaire » dans l’atteinte des objectifs de décarbonation de l’Europe, se félicite Agnès Pannier-Runacher. Cela faisait de longs mois que les Etats-membres affichaient leurs divergences sur la reconnaissance du nucléaire, notamment comme moyen de production d’hydrogène décarboné.

L’opposition entre pro et anti-nucléaire s’était matérialisée par la création d’une alliance du nucléaire par la France, regroupant une quinzaine d’Etats, face à l’Allemagne et les partisans des énergies renouvelables, contempteurs de l’atome. La négociation menée vendredi a notamment permis l’adoption d’un projet de règlement Refuel EU aviation, sur les carburants destinés au transport aérien.

Le compromis adopté vendredi, « tout en reconnaissant pleinement l’hydrogène d’origine nucléaire, donne le cadre ambitieux pour la décarbonation du secteur aérien », a indiqué Agnès Pannier-Runacher. Elle a souligné que ce texte était « attendu », au lendemain d’annonces par l’Elysée d’un plan d’aide de 2,2 milliard d’euros pour développer un avion « zéro émission » en France, alors que doit s’ouvrir lundi le plus grand salon aéronautique du monde, au Bourget.

Enfin, concernant le secteur agricole, « la France a obtenu hier des garanties de la Commission concernant les usines d’ammoniac qui s’engagent dans des investissements de décarbonation », a souligné la ministre. La matière première principale des engrais azotés, comme l’ammoniac, est le gaz naturel. Ces textes doivent encore être entérinés formellement dans les prochaines semaines par le Parlement européen et le Conseil européen.

SUR LE MÊME SUJET
Renouvelables: tripler la production d’électricité d’ici 2035, un objectif réaliste?
En attendant, lundi, un conseil de l’énergie réunissant les ministres européens à Luxembourg, abordera la très attendue réforme du marché européen de l’électricité. Si les discussions se poursuivent sur de nombreux points techniques relatifs à cette réforme, qualifiée de « point central » de la réunion par le cabinet de la ministre française, notamment sur les mécanismes européens en cas de crise énergétique, la France espère l’adoption lundi d’une « orientation générale » sur ce texte.

Energies renouvelables: multipliées par six ( Engie)

Energies renouvelables: multipliées par six ? ( Engie)

À son tour, Engie élabore des scénarios notamment pour la France et réclame que soient multipliées les énergies renouvelables par six. En faitedes scénarios en forme de défense des intérêts d’Engie vis-à-vis du gaz. Et pour cela l’entreprise estime qu’il faut utiliser toutes les sources susceptibles de décarboner et pas seulement le nucléaire.

Engie est vent debout contre les choix gouvernementaux qui condamneraient à plus ou moins brèves échéances une technologie. Un point crucial alors que le gouvernement multiplie les annonces en faveur de la rénovation énergétique, mais aussi du remplacement des chaudières au fioul ou à gaz. Le bras de fer s’annonce musclé. Argument ultime : les chaudières gaz sont fabriquées pour une part importante en France, tandis que les pompes à chaleur viennent de Chine….

Il faut multiplier par quatre le rythme de réduction des émissions de CO2.« Il faut être pragmatique et ne pas fermer la place à des technologies, il n’y a pas de place à pour l’idéologie ou le dogmatisme», a ajouté Catherine MacGregor qui «croit en l’importance du gaz. Se reposer uniquement sur l’électron fait peser trop de risques sur le système».

Engie défend aussi dans ses conclusions l’importance du gaz qui «sera totalement décarboné d’ici 2050 et jouera un rôle clé dans la transition énergétique ». En France, le biométhane jouera un rôle prépondérant et représentera les deux-tiers de la demande en 2050, demande qui sera alors divisée par deux ( en thérie !). . Surtout, le potentiel de biomasse est «suffisant». Une position forte, alors que des voix s’élèvent notamment au sein de gouvernement pour affirmer le contraire.

Autre gaz important : l’hydrogène décarboné et les molécules produites à partir d’hydrogène (e-molécules). La demande sera multipliée par 8 d’ici 2050, constituée à 75% des transports et 25% pour les secteurs industriels les plus difficiles à décarboner comme l’acier. Près de la moitié de cet hydrogène sera produite localement. Enfin, les investissements dans les infrastructures électriques augmenteront massivement, tandis que les infrastructures gazières existantes pourront être adaptées à un mix énergétique totalement décarboné avec un coût limité.

UE -Energies Renouvelables: un compromis difficile et bâtard

UE -énergiesRenouvelables: un compromis difficile et bâtard


Compromis très difficile et finalement bâtard à été conclu dans l’union européenne concernant les énergies renouvelables dans laquelle figure aussi l’énergie nucléaire mais aussi llhydrogène mais à des conditions complexes et contradictoires. Au lieu de fixer un objectif pour les énergies renouvelables, objectifs aléatoires, l’union européenne aurait sans doute été plus inspiré de décider d’un plan de réduction progressif des énergies fossiles n laissant ensuite à chaque pays le choix de sa politique énergétique.

L’Union européenne (UE) est parvenue ce jeudi 30 mars à un accord politique pour se doter d’objectifs plus ambitieux en matière d’énergies renouvelables à horizon 2030, dans la cadre de sa stratégie visant à lutter contre le changement climatique et mettre fin à l’utilisation d’énergies fossiles russes. Les pays membres de l’UE et le Parlement européen ont convenu qu’à horizon 2030, les Vingt-Sept tireront 42,5 % de leur énergie des ressources renouvelables comme l’éolien et le solaire, a fait savoir sur Twitter le député européen Markus Pieper.

Le texte assure par ailleurs « la reconnaissance du rôle spécifique du nucléaire qui n’est ni vert ni fossile », a indiqué l’eurodéputé Pascal Canfin, président de la commission parlementaire Environnement, selon des propos rapportés par Le Figaro. Ces dernières semaines, les Vingt-Sept s’étaient montrés divisés sur le fait de comptabiliser l’énergie nucléaire dans les objectifs de l’UE en matière d’énergies renouvelables. La France a mené une campagne visant à faire reconnaître la contribution de « l’hydrogène à faible teneur en carbone », c’est-à-dire l’hydrogène produit à partir de l’énergie nucléaire.

Compromis. Finalement, l’accord conclu ce jeudi prévoit que les pays membres, dont la part d’hydrogène fossile consommée est de moins de 23 % en 2030, pourront réduire leurs obligations en matière d’hydrogène renouvelable à hauteur de 20 %, ce qui leur permettra ainsi d’utiliser l’énergie nucléaire. Cependant, Paris n’a pas obtenu que l’hydrogène renouvelable soit reconnu au même titre que « l’hydrogène à faible teneur en carbone », comme le note Les Echos.

Cet accord politique doit désormais être voté par le Parlement européen et les Vingt-Sept pour pouvoir entrer en vigueur, mais ces votes sont généralement une formalité. La nouvelle directive remplacerait l’objectif actuel fixant la part des renouvelables à 32 % à horizon 2030. En 2021, les renouvelables ont représenté 22 % de l’énergie des Vingt-Sept, mais la situation varie considérablement d’un pays membre à l’autre. Si la part des énergies renouvelables atteint 63 % en Suède, elle représente moins de 13 % dans des pays comme le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas ou encore l’Irlande.

>Energies renouvelables : des risques financiers

Energies renouvelables : des risques financiers

La volatilité des marchés ou encore la hausse des coûts de développement a engendré une hausse de la prime de risque ces dernières années. Par Frédéric Blanc-Brude, EDHEC Business School; Laurence Monnier, EDHEC Business School et Leonard Lum, EDHEC Business School

Face à l’impérieuse nécessité de lutter contre le changement climatique et de mettre un terme à l’exploitation des énergies fossiles, les énergies renouvelables paraissent promises à un bel avenir. En croissance régulière depuis plusieurs années, elles ont représenté 19,1 % de la consommation finale brute d’énergie en France en 2020. Outre-Manche, 43 % de l’énergie consommée au Royaume-Uni provient désormais de sources renouvelables comme l’éolien, le solaire, ou encore l’hydroélectrique.

Dans ce contexte, l’investissement dans les valeurs du secteur des énergies renouvelables apparaît comme particulièrement attrayant. Une nette accélération des investissements dans les énergies renouvelables reste en effet essentielle pour soutenir la croissance économique, tout en assurant la transition vers un monde plus vert.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, plus de 2 000 milliards de dollars d’investissements annuels dans l’électricité propre seront d’ailleurs nécessaires d’ici 2030 pour espérer atteindre la neutralité carbone.

La guerre en Ukraine a en outre mis en évidence les risques posés par la dépendance des États aux importations d’hydrocarbures. Dans ces conditions, les projets de développement des énergies renouvelables s’imposent comme un impératif aussi bien environnemental que politique.

Pour autant, nous soulignons dans une étude EDHECinfra que ce type d’investissement comporte un certain nombre de risques qui lui sont inhérents. Nos travaux ont porté sur le suivi de 20 ans de transition énergétique au Royaume-Uni, un exemple d’économie qui a réussi à s’éloigner du tout-charbon et à effectuer une transition rapide vers les énergies renouvelables, tout en s’appuyant sur des installations hydroélectriques et nucléaires limitées.

Comme dans la plupart des économies développées, la part croissante des énergies renouvelables intermittentes dans le mix énergétique a créé de nouveaux défis :
• une augmentation des coûts de développement ;
• une plus grande volatilité de production ;
• une volatilité accrue des prix du marché.

Ainsi, alors que les énergies renouvelables enregistrent des bénéfices records (une récente note de recherche de l’EDHECinfra a montré que le rendement des actifs liés aux énergies renouvelables européennes a atteint 16 % en 2020, contre 10 % en 2015), les risques que rencontrent les investisseurs augmentent également.
Et si l’intérêt de ces derniers reste fort, la prime de risque exigée par le marché dans les projets éoliens et solaires non cotés a recommencé à augmenter depuis le début de 2022, après avoir diminué pendant une décennie. Cette prime atteint maintenant 700 points de base pour les projets éoliens dans les économies les plus développées, d’après notre indicateur infraMetrics, fournisseur de données, contre un peu plus de 500 à la fin 2020.

La transition rapide vers une production d’énergies renouvelables intermittentes a donc des conséquences non négligeables sur les investisseurs.
Ces conséquences sont de plusieurs ordres : l’instabilité du système énergétique, tout d’abord, mais aussi l’augmentation de la valeur de la production de gaz qui reste l’une des principales sources d’énergie, une volatilité accrue des prix, et bien sûr un impact négatif sur les rendements attendus par les investisseurs.
Pour rééquilibrer les risques, la mise en place de mécanismes de stabilisation des prix pourrait avoir des conséquences positives, aussi bien pour les investisseurs que pour les consommateurs.

Pour ce qui est des investisseurs, il s’agit là d’une opportunité pour mieux penser et gérer les risques auxquels ils sont exposés. Une partie de ces risques peut être gérée par l’investissement vers les technologies qui semblent aujourd’hui les plus nécessaires, comme celles qui permettent d’augmenter des capacités de stockage. À ce jour, la majorité des nouveaux investissements sont en effet orientés vers la production d’énergie intermittente (comme l’éolien et le photovoltaïque). Or, les capacités de stockage peinent à se développer au même rythme, ce qui fragilise la chaîne d’approvisionnement.

Mais d’autres outils que la stratégie d’investissement sont également mobilisables. À cet égard, on peut citer la diversification. Par exemple : associer des investissements dans plusieurs types d’énergies renouvelables, comme les énergies éoliennes et solaires, ou dans plusieurs pays européens.
Les investisseurs peuvent aussi opter pour un recours à des stratégies de couverture comme le hedging (contrats d’assurance ou de garantie contre le risque). Les Power Purchase Agreement (PPAs) et les Contracts for difference (CfDs), des instruments financiers pensés pour limiter les risques de pertes, peuvent également être mobilisés.

Si les investisseurs disposent de levier pour maîtriser les risques auxquels ils s’exposent, une intervention publique forte reste nécessaire pour accélérer le développement des énergies renouvelables. Il s’agit d’abord de protéger les consommateurs de l’envolée des prix (+65,5 % pour l’électricité au Royaume-Uni sur la période de novembre 2021 à novembre 2022, +15 % en France à partir de janvier 2023 grâce au bouclier tarifaire).
Ainsi, la préservation des mécanismes de stabilisation des prix existants comme le bouclier tarifaire en France, les « contrats de différence », ou encore la fin du couplage des prix entre le gaz et l’électricité apparaît comme essentielle.

Ce type de mesure permettrait en effet de pallier les déficiences d’un marché qui se base de plus en plus sur la production d’énergies renouvelables, mais où le gaz reste, paradoxalement, la mesure de toute chose.
______
Par Frédéric Blanc-Brude, Directeur de l’EDHEC Infrastructure Institute, EDHEC Business School ; Laurence Monnier, Research Associate and member of the EDHECinfra Advisory Board, EDHEC Business School et Leonard Lum, Data analyst, EDHECinfra, EDHEC Business School
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Politique- Énergies renouvelables : le Sénat écarte justement le «droit de veto» des maires

Politique- Énergies renouvelables : le Sénat écarte justement le «droit de veto» des maires

Un invraisemblable amendement des « Républicains « a finalement été rejeté par le Sénat concernant l’éventuel droit de veto des maires en matière d’infrastructures d’énergie renouvelable. En apparence, ce droit de veto pouvait constituer une sorte de progrès démocratique. Le problème c’est qu’on ne développe pas une stratégie énergétique cohérente avec l’addition des positions de responsables locaux. Ou alors les énergies nouvelles comme les éoliennes ne sont que des gadgets accessoires pour faire plaisir aux écolos et donc soumis à l’avis des maires dans un souci de pseudo rééquilibrage démocratique.

Avec un tel dispositif, on n’ aurait jamais pu construire le réseau ferroviaire, le réseau routier, le réseau électrique, le réseau numérique ou le réseau d’eau.Pour faire Face à l’anarchie de d’implantation des éoliennes, Élisabeth Borne avait proposé un temps la création d’un schéma national. Mais il semble bien que la planification écologique demeurera une coquille vide.

Certes les élus locaux doivent être concertés mais ils le sont déjà quand ils définissent les plans locaux d’urbanisme où sont définies les affectations de chaque zone.

Le nouveau dispositif adopté reprend l’amendement voté, qui part de l’avis des territoires, complété par une autre proposition du gouvernement qui donne tout de même aux maires «le dernier mot» pour la mise en place de ces projets, comme des éoliennes.

Mais en réalité Chaque maire définit des zonages dans lesquels il peut ou souhaite recevoir des énergies renouvelables.

«On remet les maires au centre du développement des énergies renouvelables, on leur donne la possibilité de définir des zones propices pour l’implantation de ces énergies. (…). Ce qu’ils ne souhaitent pas, c’est d’être mis devant le fait accompli.» Selon elle, il ne s’agirait plus d’une validation «projet par projet», mais «à l’échelle d’une zone».

En réalité , la ministre redécouvre le fil à couper le beurre puisque les zones propices à l’implantation des énergies sont déjà définies par les collectivités locales dans les PLU.

Énergies renouvelables : le Sénat Écarte justement le «droit de veto» des maires

Énergies renouvelables : le Sénat Écarte justement le «droit de veto» des maires

Un invraisemblable amendement des « Républicains « a finalement été rejeté par le Sénat concernant l’éventuel droit de veto des maires en matière d’infrastructures d’énergie renouvelable.En apparence, ce droit de veto pouvait constituer une sorte de progrès démocratique. Le problème c’est qu’on ne développe pas une stratégie énergétique cohérente avec l’addition des positions de responsables locaux.Ou alors les énergies nouvelles comme les éoliennes ne sont que des gadgets accessoires pour faire plaisir aux écolos et donc soumis à l’avis des maires dans un souci de faux rééquilibrage démocratique.

Avec un tel dispositif, on n’ aurait jamais pu construire le réseau ferroviaire, le réseau routier, le réseau électrique, le réseau numérique ou le réseau d’eau.

Certes les élus locaux doivent être concertés mais ils le sont déjà quand ils définissent les plans locaux d’urbanisme où sont définies les affectations de chaque zone.

Le nouveau dispositif adopté reprend l’amendement voté, qui part de l’avis des territoires, complété par une autre proposition du gouvernement qui donne tout de même aux maires «le dernier mot» pour la mise en place de ces projets, comme des éoliennes.

Mais en réalité Chaque maire définit des zonages dans lesquels il peut ou souhaite recevoir des énergies renouvelables.

«On remet les maires au centre du développement des énergies renouvelables, on leur donne la possibilité de définir des zones propices pour l’implantation de ces énergies. (…). Ce qu’ils ne souhaitent pas, c’est d’être mis devant le fait accompli.» Selon elle, il ne s’agirait plus d’une validation «projet par projet», mais «à l’échelle d’une zone».

En réalité , la ministre redécouvre le fil à couper le beurre puisque les zones propices à l’implantation des énergies sont déjà définies par les collectivités locales dans les PLU.

1234



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol