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Coronavirus: Pour un soutien massif aux pays du sud

Coronavirus:  Pour un soutien massif aux pays du sud

 

Tidjane Thiam, ancien directeur général de Prudential puis du Crédit suisse, et Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (AFD  plaident pour un soutien massif aux économies du sud.

Cette crise est-elle comparable à l’une de celles traversées par le monde depuis le krach boursier de 1929 ?

Tidjane Thiam : Elle est sans précédent lorsque l’on regarde son impact économique. Elle remet en cause nos modes de production, de travail, de déplacement, les interactions entre nous tous. Le coronavirus sévit partout, de la même manière et au même moment. Cette crise aura des conséquences sociologiques et, à terme, politiques. Les crises classiques, du type choc pétrolier, ont des répercussions différentes entre pays, avec des gagnants et des perdants. Dans celle-ci, nous sommes tous potentiellement perdants. Il y a deux scénarios pour le monde à moyen et long terme : une sortie par le haut reposant sur la solidarité et le partage du fardeau économique, ou le repli sur soi et la fermeture.

Rémy Rioux : Ce virus livre, en quelque sorte, une guerre à la mondialisation. Il a suivi des routes historiques, celle de la soie jusqu’à la Lombardie-Vénétie, celle des grandes découvertes qui mène à l’Afrique et aux Amériques. Il montre qu’il existe quelque chose de plus fort que l’économie, alors qu’on vivait dans l’illusion du contraire. C’est une crise unique, simultanée, plus globale et plus rapide qu’en 1929, plus profonde que la crise financière de 2009. Le FMI prévoit désormais une récession de 3 % cette année, très loin des 3,4 % de croissance prévus auparavant. Heureusement, il n’y a pas de contagion, pour l’instant, à la sphère financière. La Réserve fédérale américaine s’est montrée plus solidaire qu’en 2008, au profit notamment des banques centrales des pays émergents. Mais nous allons plus loin encore dans une économie de la dette, avec le risque de créer une bulle financière dans les prochaines années.

 

Quel sera l’impact en Afrique ?

T. T. : Je crains que la crise sanitaire soit encore loin de son pic sur le continent mais ses effets économiques se font déjà sentir. Lors d’un tel choc, les marchés réagissent immédiatement. L’Afrique est frappée de plein fouet. On peut craindre une récession de 2 %, après dix-huit ans de croissance ininterrompue. Quelque 22 millions d’Africains pourraient se retrouver au chômage. Tout cela conduit à une baisse des recettes des Etats, au moment où ils doivent dépenser plus sur le plan sanitaire. Tout cela dans un contexte mondial de compétition entre pays pour l’achat d’équipements vitaux. La démographie africaine ne va pas s’arrêter du jour au lendemain, entraînant une hausse continue et nécessaire des dépenses sociales. Nous aurons du mal à accueillir tous les patients si la pandémie progresse. Le confinement n’est pas une solution durable dans les quartiers défavorisés, avec des populations vivant de revenus journaliers, dans des espaces réduits et sans accès à l’eau. Les Africains – 60 % ont moins de 25 ans – ne sont pas habitués à de telles restrictions.

R. R. : Le Sahel sera probablement moins affecté au plan économique car les pays les plus pauvres ont une meilleure capacité d’adaptation que ceux tournés vers l’extérieur. Je suis plus inquiet pour les pays pétroliers et les économies émergentes, notamment en Afrique du nord et en Afrique australe, exposés à la chute des cours des matières premières, à la baisse subite des transferts de leur diaspora, aux fuites de capitaux, alors que leur système de santé, plus performant, est davantage sollicité. Ils sont aussi plus insérés dans les chaînes de valeur mondiales, donc plus exposés aux chocs de l’économie réelle. Leurs difficultés pourraient avoir un effet d’entraînement sur leurs voisins. Il va falloir trouver des solutions adaptées pour tous les pays d’Afrique.

Les systèmes sanitaires africains vont-ils tenir le choc ?

T. T. : La situation est différente d’un pays à l’autre. L’impact dépendra des politiques suivies dans le passé et de l’existence de capacités locales. Plus la réponse sera proche du terrain, plus on aura de chance de prendre les bonnes décisions. Les progrès en matière d’éducation et de capital humain ont été importants ces dernières années en Afrique. A son indépendance, la Côte d’Ivoire comptait 150 diplômés universitaires. Ils sont des centaines de milliers aujourd’hui. Des leaders comme Macky Sall, Paul Kagamé, Cyril Ramaphosa communiquent dans nos réunions via messagerie électronique. Leur approche est compétente et pragmatique. Autre facteur d’optimisme, la mobilisation des ministres des Finances et des entrepreneurs. Ces derniers sont rassemblés au sein d’un groupe de riposte, chacun apportant son expertise pour acquérir les équipements nécessaires. L’Afrique a changé, et en bien.

R. R. : Vu d’Europe, je suis frappé par la rapidité, la cohérence et l’unité de la réaction politique de l’Union africaine (UA) et de ses Etats membres. La coopération sanitaire est de mise. Et puis n’oublions pas les grands progrès en matière d’éducation en Afrique depuis vingt ans. La population possède des ressorts pour faire face, avec le dynamisme de sa jeunesse et la longue expérience acquise dans la lutte contre la variole, Ebola ou le sida. Les équipements de réanimation vont cruellement manquer, évidemment, et la persistance de conflits et les migrations forcées sont des facteurs aggravants, mais les comportements face à la crise sont porteurs d’espoir. Tous les gouvernements du monde sont confrontés à un même dilemme : comment sauver le plus de vies possible, en évitant le naufrage des activités ? L’Afrique va trouver sa réponse et des solutions qui nous inspireront en Europe. Nous devons être à son écoute et l’accompagner.

Le package annoncé par le G20 sur le report du service de la dette des pays pauvres n’est-il pas insuffisant ?

T. T. : Quand la maison est en feu, on ne se préoccupe pas de la qualité de l’eau. Le moratoire sur la dette accordé par le G20 permet de disposer rapidement et sans conditionnalités de ressources financières pour combattre un virus qui n’attendra pas et qui ignore les frontières. Ne pas traiter l’Afrique de manière exceptionnelle serait inique alors que tous, les États-Unis comme l’Europe, ont tourné le dos à l’orthodoxie financière – injection immédiate de plus de 3 000 milliards de dollars dans l’économie – pour répondre à la crise. Les économies intermédiaires ont le plus à perdre si on ne les aide pas. Elles ont fait de gros efforts pour assainir leurs finances publiques et elles doivent pouvoir continuer à investir, notamment dans les secteurs éducatifs et sociaux. Il ne faut pas compromettre les progrès accomplis. Il faudra s’assurer que les dettes publiques et privées sont soutenables. Et veiller à ce que l’argent frais soit au rendez-vous, via notamment l’utilisation de droits de tirage spéciaux (DTS, quotes-parts des pays) du FMI existants et non utilisés. Cela permettra d’éviter tout défaut sur la dette privée. L’histoire montre que les pays qui ont réussi leur décollage ont misé sur l’économie de marché tout en mobilisant de façon efficace à la fois capitaux publics et capitaux privés.

R. R. : Pas de « corona-morale » en Afrique, surtout ! Ce n’est pas le moment de conditionner les aides. Il faut éviter à tout prix qu’un choc exogène provoque des dégâts permanents. Nous sommes dans un moment keynésien, il faut réamorcer la pompe pour permettre aux pays africains d’accroître leurs investissements publics et éviter les faillites d’entreprises. La question du financement de l’Afrique est posée et on ne sortira pas de cette crise avec les instruments du passé. Il faudra notamment un effort supplémentaire en annulant des dettes, alors que les ministres des Finances africains ont évalué leurs besoins à 100 milliards de dollars. Pour les pays intermédiaires qui ont fortement recours aux marchés de capitaux, c’est plus complexe. Des annulations de dette signifieraient leur insolvabilité et rendraient plus difficile leur accès aux marchés de capitaux. Il est important que l’Afrique mène une concertation avec l’ensemble de ses créanciers, publics comme privés. Et essentiel que la Chine comme les membres des grandes banques et institutions financières de l’Institute of international finance s’engagent dans cet effort collectif. Il sera enfin nécessaire de renforcer les institutions financières africaines qui interviennent sur le continent. Nous rassemblerons les 400 banques de développement du monde dans le cadre du Forum de Paris sur la paix, en novembre, pour trouver des solutions.

Les Africains sont-ils optimistes sur l’engagement de la Chine à plus long terme?

T. T. : Le dialogue est permanent et à haut niveau entre dirigeants africains et chinois. On peut être confiant dans l’engagement de la Chine à participer à l’effort financier. Celle-ci souhaite être un partenaire de long terme de l’Afrique. Les autorités chinoises ont ainsi récemment envoyé en Afrique des équipes médicales ayant vécu l’expérience de Wuhan. Des milliardaires philanthropes comme Jack Ma apportent une contribution personnelle sous forme de dons en matériel. Sur les solutions financières, l’UA a demandé à la Chine de participer à la concertation collective.

Quels sont les enseignements à tirer de cette crise ?

R. R. : Cette crise remet en cause nos modèles et appelle une plus forte coopération internationale, au moment où nous vivons un affrontement mondial entre les partisans de la réconciliation – pour le climat, la biodiversité, contre les inégalités – et les forces de fragmentation, partout ravivées. Les grands ensembles politiques doivent articuler de façon renouvelée réponses nationales, régionales et internationales. La demande de protection et de souveraineté des populations aura des conséquences sur le partage des chaînes de valeur mondiales et entraînera des relocalisations. Elle peut avoir aussi des conséquences favorables, pour protéger l’environnement et renforcer les intégrations régionales. Il y aura sûrement un moment européen et un autre européo-africain à l’heure du renouvellement des accords liant les deux parties. Espérons que cette crise ne se traduise pas par un affaiblissement du multilatéralisme. La refondation de la solidarité internationale doit être en tête de l’agenda.

T. T. : La visibilité est encore réduite et les incertitudes sont grandes. Cela dit, une leçon que je suis prêt à tirer à ce stade est que cette crise nous rappelle la valeur de… l’humilité. La résilience de nos sociétés sera un thème important à l’avenir et devra être renforcée. Certains utilisent cette crise pour remettre en cause la mondialisation. Les réponses simplistes sont séduisantes mais parfois dangereuses. Ce qu’il faut faire c’est une meilleure mondialisation, plus consciente de ses externalités négatives et de ses conséquences sur le long terme, mettant plus d’accent sur l’enracinement local et la subsidiarité. C’est un défi que l’on pourra relever par le dialogue et la concertation, notamment entre l’Europe et l’Afrique. Cette crise montre enfin que l’on a besoin de leadership au niveau mondial. L’accord du G20 sur le report de la dette des pays les plus défavorisés est un exemple de ce que le monde peut faire de meilleur quand nous travaillons tous ensemble.

L’agenda climatique de la France est-il remis en cause ?

R. R. : Au contraire ! C’est une seule et même crise, sanitaire, économique, sociale et environnementale que nous vivons, où le court et le long terme s’entremêlent. Pour la première fois, chacun ressent le coût de l’inaction et peut comprendre la nécessité d’amplifier significativement nos efforts pour le climat. Défendons avec force le Green New deal de la Commission européenne et notre partenariat climatique et social avec l’Afrique. Avant l’irruption de cette pandémie, on pressentait déjà la fragilité de notre monde, en plein dérèglement climatique. Cela doit mener chacun d’entre nous et nos sociétés tout entières à une prise de conscience afin que nos actions de court terme soient résilientes. Les banques publiques de développement ont un rôle très singulier à jouer en apportant les preuves concrètes que c’est possible.

 

 

Un risque majeur de propagation de l’épidémie à l’hémisphère sud (Laurence Boone ,OCDE)

Un  risque majeur  de propagation de l’épidémie à l’hémisphère sud  (Laurence Boone ,OCDE)

La chef économiste de l’organisation internationale de l’OCDE s’inquiète du risque majeur dune propagation du virus à l’hémisphère sud. Elle prévoit une récession mondiale au premier trimestre provoquée par le coronavirus Covid-19, suivie d’une reprise progressive de la croissance ( une prévision sans doute optimiste car les conséquences néfastes pourraient bien se faire sentir jusqu’à l’été NDLR). (interview dans l’Opinion)

Quel était l’horizon macroéconomique avant l’émergence du coronavirus Covid-19 ?

Nous étions sur une fin de cycle, avec une croissance mondiale stabilisée autour de 3%. Un niveau plutôt bas en dépit des politiques économiques très accommodantes mises en place. Les problèmes politiques et commerciaux pesaient sur le secteur manufacturier mais les commandes repartaient à la hausse. La consommation ralentissait, le taux de croissance de l’emploi ralentissait.

Et depuis ?

Il faut rester extrêmement prudent car beaucoup d’incertitudes demeurent. Nous avons tout de même modélisé deux scénarios. Dans le meilleur des cas, si l’épidémie se stabilise à son niveau actuel, la contraction de l’économie chinoise pèsera sur la croissance mondiale mais repartira d’ici 2021. L’impact sur la croissance mondiale serait alors de -0,5% cette année. L’autre scénario est celui d’une propagation de l’épidémie en zone Asie-Pacifique et dans les pays avancés, dans les mêmes proportions que ce que l’on a connu en Chine. L’impact serait alors plus important, de l’ordre de 1,5%. La croissance mondiale tomberait alors à 1,5% en 2020.

C’est le pire des scénarios ?

Non. Au moins deux autres sont possibles, sans que nous les ayons modélisés parce qu’ils sont plus spéculatifs. On peut imaginer une reprise rapide de l’activité en Chine avec la fin des mesures de confinement mais que cette levée arrive trop tôt ; elle pourrait alors être suivie d’une nouvelle vague de contaminations en Chine et de mesures de confinement qui feraient replonger l’économie chinoise (scénario « en W »). Mais le pire des scénarios serait celui d’une propagation de l’épidémie à l’hémisphère sud en même temps que l’hémisphère nord, avec des conséquences difficiles à estimer.

«Ce qui se passe sur les marchés nous inquiète. Il ne faudrait pas qu’une crise financière s’ajoute à la crise sanitaire»

Y a-t-il un risque de récession à court terme ?

Dans le premier scénario, le plus optimiste, le creux de la crise serait atteint au premier trimestre avec une croissance mondiale négative, croissance qui repasserait doucement en territoire positif dans les trimestres suivant. Il faudrait attendre 2021 pour retrouver le niveau de PIB que l’on attendait dans nos perspectives de novembre. Dans le second scénario – scénario de risque – le creux de la crise serait atteint au troisième trimestre, avec un PIB mondial inférieur de 1,8 point à ce qu’il serait normalement. Tous les pays touchés par des mesures de confinement souffriraient de manière à peu près égale. L’Europe et le Japon entreraient en récession, les États-Unis seraient en croissance très faible.

Que penser de la correction des marchés ?

Ce qui est en train de se passer sur les marchés nous inquiète. Il y a aujourd’hui beaucoup de dettes de faible qualité. Plus de la moitié des dettes « investment grade » [les plus sûres] émises en 2019 ont été notées BBB [la note la plus faible au sein de cette catégorie]. Il ne faudrait pas qu’une crise financière s’ajoute à la crise sanitaire.

Une relance monétaire et/ou budgétaire est-elle nécessaire ?

Il faut laisser les stabilisateurs automatiques fonctionner normalement et cibler les secteurs en difficultés (tourisme, loisirs, automobile, électronique) par des mesures comme des reports de charges et d’impôts, et des soutiens pour préserver l’emploi. Envisager également des mesures de salaire pour les professionnels de la santé. Ce n’est pas le moment de limiter ces dépenses budgétaires. Il faut accélérer les plans d’investissements qui sont prêts à être dégainés. Si la situation continue, un signe de coordination des pays au niveau du G7 ou du G20 serait très positif, tant sur les mesures de santé que sur des soutiens budgétaires et financiers, avec les banques centrales prêtes à réagir. Ce serait un signal fort. Il faut se tenir prêt économiquement, sans surréagir.

«La crise du coronavirus, c’est d’abord un choc d’offre. Mais c’est aussi un choc de demande, de confiance, avec beaucoup moins de voyageurs, touristes ou professionnels»

Comment estimer l’impact de cette crise alors que les informations sur la résistance ou la dangerosité ce virus restent parcellaires ?

Au-delà des questions de santé qui restent la première des priorités, nous avons regardé les canaux de transmission économique. Quel est l’impact des confinements ? Des mesures de quarantaine ? Des fermetures de places publiques ? La crise du coronavirus, c’est d’abord un choc d’offre qui impacte notamment les chaînes de valeur. Mais c’est aussi un choc de demande, de confiance, avec beaucoup moins de voyageurs, touristes ou professionnels.

Mais n’est-on pas en train de donner des chiffres au doigt mouillé ? Le mot « incertitude » revient 17 fois en 17 pages dans la note de l’OCDE…

Nous restons en effet très prudents. On regarde les canaux de transmission mais il est vrai que nous ne connaissons pas tous les scénarios. On essaye simplement d’anticiper. Il est important de ne pas ajouter une crise économique et financière à une crise sanitaire. Nous sommes la première institution internationale à sortir une étude. La Banque centrale européenne devrait le faire la semaine prochaine, suivie par la Fed et la Banque du Japon. Nous cherchons tous l’équilibre.

Qu’est-ce qui a changé depuis la crise du Sras en 2003 ?

Principalement le fait que le poids de la Chine dans l’économie mondiale a été multiplié par trois. La crise financière de 2008 a aussi été importante pour trois raisons. Depuis, un arsenal d’outils a été mis en place pour faire face plus rapidement à des chocs économiques assez forts. Par ailleurs, les politiques monétaires sont beaucoup plus souples et soutiennent davantage l’économie. Enfin, les banques sont plus solides après la vague de consolidation de leurs fonds propres.

Le monde est-il trop dépendant de la Chine ? Faut-il, comme l’appel de ses vœux Bruno Le Maire, relocaliser les usines de production en France ou en Europe ?

Trop je ne sais pas, très dépendant de la Chine c’est une certitude. Un exemple : 27% de la valeur ajoutée dans les ordinateurs et les systèmes électroniques vient de Chine. Les États-Unis, qui représentent 20% du secteur, importent de Chine 24% des pièces qui forment les composants qu’ils fabriquent eux-mêmes. Je pourrai aussi citer les secteurs de l’automobile, de la pharmacie ou du tourisme. Les voyageurs et touristes chinois pèsent lourd dans le monde, par exemple un point de PIB en Australie.

Un rapport des gauchistes Solidaires ( sud) dénonce les conditions de travail des agents des finances publiques ! De quoi rire !

Un rapport des gauchistes  Solidaires ( sud) dénonce les conditions de travail des agents des finances publiques ! De quoi rire !

 

 

Il y a sans doute matière à rire mais aussi à pleurer avec ce rapport des gauchistes de Solidaires, premier syndicat à la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Un rapport repris par l’AFP sans doute en mal d’information et rediffusé dans les médias. Certes des agents des finances publiques travaillent comme dans d’autres secteurs, ceux  en contact avec le public peuvent être affrontés à des conflits. Mais de là à parler de souffrance ,de dégradation de la santé, il y a un pas qui permet d’atteindre le ridicule. Le plus burlesque c’est évidemment la présence de ce syndicat – en même temps  révolutionnaire- chez les fonctionnaires chargés de la gestion fiscale. Un peu le monde à l’envers.

On ne fera croire à personne que la misère des conditions sociales des agents des impôts ressemble à celle des mineurs d’ il y a 40 ou 50 ans. Finalement l’organisation gauchiste aux fondements trotskistes qui prônent la révolution s’est surtout implanté dans les secteurs très protégés de l’administration et des entreprises publiques. Et la stratégie révolutionnaire sert surtout à dissimuler le caractère corporatiste tout autant parfois que la paresse et l’incompétence.

Extrait du rapport

 

« Le syndicat gauchiste Tire la sonnette d’alarme. Hausse de 25% des situations de souffrance au travail entre 2011 et 2018, de 20% de la perte de confiance dans l’administration depuis 2017: les conditions de travail ne cesseraient de se dégrader dans les finances publiques. Le rapport assure que les réorganisations successives devant adapter les structures aux suppressions d’emplois se sont traduites par « un stress permanent », « une perte de confiance » des agents qui « restent très attachés à rendre un service public de qualité ».

« Depuis 2011 le nombre d’agents qui ont exprimé une situation de souffrance au travail est passé de 2.578 à 3.212, soit une hausse de 25%. Ceux ayant témoigné de violence au travail sont passés de 315 à 412, soit une hausse de 31% », précise l’enquête, qui synthétise plusieurs données dont un baromètre annuel interne à la DGFiP et des témoignages d’agents et de médecins. Par ailleurs, 76% des agents se disent « pessimistes » concernant leur propre avenir au sein de la DGFiP contre 55% en 2016.

Un rapport de la médecine de prévention en 2018 cité par le syndicat évoque « une charge de travail trop importante », « des injonctions paradoxales », un « manque de soutien technique et hiérarchique » notamment. Il recense une hausse de 20% des congés non-pris depuis 2015 équivalant à « 7.000 emplois équivalents temps plein (ETP) » et estime à « 260 ETP » le nombres d’heures supplémentaires non récupérées en 2018.

Une « crise sans précédent de confiance » selon l’un des auteurs, Vincent Drezet, qui déplore des « réformes brutales se succédant sans bilan, au sein d’une population vieillissante (50 ans de moyenne d’âge) qui pose la question du renouvellement des cadres ». Principale administration du ministère de l’Economie et des Finances, la DGFiP emploie environ 110.000 agents et a perdu 40.000 postes depuis 2002, 25.000 depuis 2008. Le ministère des Comptes publics a prévu la suppression de 5.800 postes supplémentaires entre 2020 et 2022 à Bercy, dont 4.800 sur son périmètre.

Le gouvernement prévoit de multiplier des « points de contact » dans les territoires ruraux et périurbains (maisons de service public, agents itinérants voire bus…) qui prendraient le relais des centres des finances publiques actuels. Ce nouveau réseau territorial est qualifié de « leurre » par les syndicats, qui dénoncent aussi la privatisation ou le transfert de certaines missions de la DGFiP, comme le recouvrement de l’impôt par les buralistes. »

Actes Sud : nouvelle casserole de Macron

Actes Sud : nouvelle casserole de Macron

  • Pour Macron les affairés succèdent aux affaires. Ce qui n’est guère étonnant compte tenu du mode de recrutement du gouvernement. Ces ministres ont en effet été choisis de manière complètement arbitraire sans tenir compte pour la plupart de leur légitimité politique et sociale. Pour parler clair,  la plupart sont complètement ignares en matière de gestion de l’intérêt général. Comme Macron, ils ont bien géré leurs affaires personnelles, ont souvent réussi, sont compétents comme techniciens mais n’ont qu’une idée très approximative d’une vision politique. Après l’affaire Benalla, l’affaire Koehler ; l’affaire Penicaud, c’est l’affaire Nyssen qui a pris quelques libertés avec la légalité dans l’intérêt de son entreprise et son intérêt propre. Bref comme dirait Macon business Is Back. Macon qui souhaite que les Français de base deviennent rapidement milliardaires comme dans les start-up ou dans les rêves. Macron a d’ailleurs donné l’exemple en empochant des millions en quelques années d’une manière qui suscite l’interrogation compte tenu de son ascension fulgurante et curieuse dans les milieux financiers (puis politiques). D’une certaine façon,  les collaborateurs de Macron lui ressemblent, la plupart privilégient leurs propres intérêts, c’est vrai du gouvernement mais c’est vrai aussi des députés de la république en marche choisis eux aussi au hasard ou presque par petites annonces en fonction de leur success Story. On objectera qu’on a complété ce gouvernement et le Parlement par quelques crocodiles de la politique en provenance du parti socialiste où des républicains mais des recrues tout aussi opportunistes que les autres et sans grande conviction politique. Du coup, il y aura forcément d’autres affaires comme celle de Ferrand ministre éphémère mais quand même président du groupe parlementaire la république en marche qui a juste permis l’enrichissement de sa compagne. Même chose pour Bayrou tout aussi éphémère ministre qui a mis les mains dans le pot de confiture européen (comme le Front National). La place de Françoise Nyssen au sein du gouvernement et donc elle aussi en grand danger. Après l’affaire Benalla du mois de juillet, la majorité doit gérer un autre dossier en cette rentrée politique. La ministre de la Culture se retrouve une nouvelle fois dans la tourmente après l’ouverture jeudi d’une enquête préliminaire sur des travaux présumés illégaux menés lorsqu’elle dirigeait les éditions Actes Sud. Deux mois après avoir été épinglée par Le Canard enchaîné pour l’agrandissement non autorisé du siège d’Actes Sud à Arles avant son entrée au gouvernement en 2017, elle est mise en cause dans une affaire similaire, à Paris cette fois.

 

EDF : plainte contre le syndicat Sud

EDF : plainte contre le syndicat Sud

 

Contrairement à ce qu’affirme Sud, EDF explique qu’ »au moment où le conseil d’administration de l’entreprise s’est tenu, EDF et son président n’avaient pas connaissance de la volonté du gouvernement britannique de procéder à un nouvel examen du projet Hinkley Point ». « Le seul élément connu le 28 juillet avant le communiqué du gouvernement britannique était le report de la signature initialement envisagée le vendredi 29 juillet. Or cette possible date de signature, qui n’était pas confirmée, n’avait été, de ce fait, communiquée ni aux administrateurs, ni au marché : son report ne nécessitait donc aucune information rectificative », poursuit le groupe. Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, va attaquer en justice le syndicat Sud Energie, qui l’a accusé de mensonge dans le cadre du projet Hinkley Point, a annoncé EDF. Le 5 août, Sud Energie  »a indûment prétendu qu’il aurait menti aux journalistes en affirmant qu’il ne connaissait pas, lors du conseil d’administration, l’intention du gouvernement britannique de procéder à un nouvel examen du projet Hinkley Point », écrit EDF dans un communiqué, envoyé vendredi soir. L’entreprise ajoute qu’elle-même et son PDG poursuivront de la même manière  »toute personne colportant de telles contre-vérités ». Le 28 juillet, le conseil d’administration d’EDF a voté à une étroite majorité en faveur du lancement de ce projet de construction de deux réacteurs de nouvelle génération au Royaume-Uni. Mais quelques heures plus tard, Londres a annoncé qu’il ne comptait prendre sa décision qu’au début de l’automne. Selon plusieurs sources, les administrateurs n’ont pas été informés des hésitations de Londres lors du conseil et certains d’entre eux ont estimé par la suite qu’ils auraient dû l’être. Dans un courrier adressé le 2 août aux administrateurs et obtenu par Reuters, Jean-Bernard Lévy explique qu’il a été informé, tard le 27 juillet, que la Première ministre britannique, Theresa May,  »demandait un peu plus de temps ».  »Nous n’avions pas d’alerte sur le fond, et nous ignorions l’existence et le contenu du communiqué de presse du gouvernement britannique », ajoute-t-il. Le 29 juillet, Jean-Bernard Lévy avait déclaré à des journalistes qu’il ne savait pas, au moment du conseil du 28, que le gouvernement britannique souhaitait «approfondir sa réflexion ».

 (Avec Reuters)

EDF : plainte contre le syndicat Sud

EDF : plainte contre le syndicat Sud

 

Contrairement à ce qu’affirme Sud, EDF explique qu’« au moment où le conseil d’administration de l’entreprise s’est tenu, EDF et son président n’avaient pas connaissance de la volonté du gouvernement britannique de procéder à un nouvel examen du projet Hinkley Point ». « Le seul élément connu le 28 juillet avant le communiqué du gouvernement britannique était le report de la signature initialement envisagée le vendredi 29 juillet. Or cette possible date de signature, qui n’était pas confirmée, n’avait été, de ce fait, communiquée ni aux administrateurs, ni au marché : son report ne nécessitait donc aucune information rectificative », poursuit le groupe. Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, va attaquer en justice le syndicat Sud Energie, qui l’a accusé de mensonge dans le cadre du projet Hinkley Point, a annoncé EDF. Le 5 août, Sud Energie « a indûment prétendu qu’il aurait menti aux journalistes en affirmant qu’il ne connaissait pas, lors du conseil d’administration, l’intention du gouvernement britannique de procéder à un nouvel examen du projet Hinkley Point », écrit EDF dans un communiqué, envoyé vendredi soir. L’entreprise ajoute qu’elle-même et son PDG poursuivront de la même manière « toute personne colportant de telles contre-vérités ». Le 28 juillet, le conseil d’administration d’EDF a voté à une étroite majorité en faveur du lancement de ce projet de construction de deux réacteurs de nouvelle génération au Royaume-Uni. Mais quelques heures plus tard, Londres a annoncé qu’il ne comptait prendre sa décision qu’au début de l’automne. Selon plusieurs sources, les administrateurs n’ont pas été informés des hésitations de Londres lors du conseil et certains d’entre eux ont estimé par la suite qu’ils auraient dû l’être. Dans un courrier adressé le 2 août aux administrateurs et obtenu par Reuters, Jean-Bernard Lévy explique qu’il a été informé, tard le 27 juillet, que la Première ministre britannique, Theresa May, « demandait un peu plus de temps »« Nous n’avions pas d’alerte sur le fond, et nous ignorions l’existence et le contenu du communiqué de presse du gouvernement britannique », ajoute-t-il. Le 29 juillet, Jean-Bernard Lévy avait déclaré à des journalistes qu’il ne savait pas, au moment du conseil du 28, que le gouvernement britannique souhaitait «approfondir sa réflexion ».

(Avec Reuters)

Elections professionnelles SNCF : la CGT coincée par SUD

Elections  professionnelles  SNCF : la CGT  coincée par SUD

L’érosion de l’audience de la CGT ne constitue pas un phénomène nouveau y compris dans ses fiefs traditionnels comme la SNCF. Cette régression est due  en grande partie au décalage qui peut exister entre une ligne politique relativement archaïque de l’organisation et l’évolution sociologique du personnel de la SNCF. Par ailleurs la CGT est condamnée à radicaliser sa politique revendicative pour empêcher d’être dépassée sur sa gauche par Sud. Sud,  une organisation qui se caractérise par une surenchère permanente en matière de corporatisme. Difficile en effet de résister au corpo gauchisme de Sud, sorte  d’auberge espagnole comprenant des militants d’extrême gauche, des anarchistes, de purs corporatistes de toutes tendances politiques, des marginaux protestataires par principe, des révolutionnaires d’opérette ; bref des militants,  politisés ou non  dont la ligne se résume à la défense à tout prix des avantages acquis et qui préconisent  une stratégie radicale systématique. Forcément un syndicalisme simpliste mais qui plaît justement à certaines   populations culturellement attardées. Avec la percée de Sud le paysage syndical de la SNCF a été profondément modifié au détriment surtout de la CGT. Mais parallèlement depuis quelques années et sans doute en réaction à ce syndicalisme archaïque un mouvement réformiste a nettement émergé via notamment l’UNSA et la CFDT. Cette élection est donc déterminante à plusieurs points de vue: la CGT va-t-elle y poursuivre sa chute, à l’instar de La Poste de la RATP et surtout d’Air France où le syndicat n’est plus numéro 1? Entre 2006 et 2014, la CGT a vu son score aux élections professionnelles passer de 40,13% à 35,64%, soit une baisse de près de 5 points. Là où celui du syndicat réformiste Unsa (deuxième syndicat de la SNCF) a grimpé de plus de huit points (14,49% en 2006 à 22,98% en 2014). Est-ce que l’aile radicale (CGT + SUD Rail) continuera de totaliser plus de 50% des voix, une majorité qui permet d’invalider des accords? Lors des dernières élections professionnelles de 2014, les deux syndicats avaient obtenu plus de 52% des voix et une avance de moins de 3000 suffrages par rapport à la majorité absolue. Quel sera le taux de participation, tombé à 69,37% en 2014 (-4,5 points par rapport à 2011, soit 7000 voix en moins, essentiellement perdues par la CGT)?  La réforme SNCF mise en place en 2014 pourrait aussi influencer le résultat. En faite une réforme qui n’en est pas une (qui a simplement oublié la question fondamentale de l’endettement ! et du financement des équipements) !). et qui en quelque sorte renationalisation totalement le domaine ferroviaire dans les une seule et même entité. Une réforme tout à fait conforme à ce que souhaitait la CGT qui pourtant paradoxalement combat cette évolution.  La CGT n’a pas changé d’un iota sa position: le syndicat y est toujours opposé. Accusée par l’Unsa de «regarder dans le rétroviseur» et d’avoir «seulement quelques grèves avortées à son bilan», la CGT-Cheminot rétorque qu’elle présente des «propositions alternatives» et parie, comme SUD, sur l’inquiétude suscitée par la renégociation du temps de travail des cheminots que l’entreprise veut ouvrir début 2016. «La CGT ne peut pas faire évoluer son discours au sein de la SNCF, déclare Bernard Vivier de l’institut du travail ». Si elle le faisait, elle perdrait des électeurs au profit de SUD».

 

Investissement immobilier: 80% à Paris et dans le sud de la France

Investissement immobilier: 80% à Paris et dans le sud de la France

 

 

On peut mieux comprendre la crise de l’immobilier quand on analyse le profil des acquéreurs qui mobilisent près de 80 % des investissements locatifs au premier semestre 2015 concentrés sur l’Ile-de-France, les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon :  ces investisseurs ont en moyenne 45 ans, dispose d’un revenu médian de 5500 € pour un bien d’une valeur de 160 000 €. Pour eux il s’agit essentiellement de se constituer un patrimoine susceptible de leur procurer des revenus lors de la retraite. Cette concentration géographique s’accentue, puisque ces six régions sur 22 représentaient 73% des transactions en 2010. Au premier semestre 2015, le locatif privé a représenté 13,7% du total des logements construits, contre 12,8% l’année d’avant, un niveau en retrait par rapport à celui de l’année 2011 (18%) où l’investissement locatif était encore boosté par le dispositif fiscal « Scellier », remplacé depuis par le « Duflot » puis le « Pinel », plus cadrés. Stable depuis plusieurs années, le revenu annuel médian des acquéreurs, âgés de 45 ans en moyenne, est de 67.500 euros à l’échelle nationale, avec des disparités régionales, puisqu’il monte à 74.390 euros en Ile-de-France et jusqu’à 73.600 euros en Rhône-Alpes. Neuf transactions sur dix portent sur des appartements, d’une taille moyenne de 41 m2, pour un montant d’acquisition moyen de 160.000 euros (mais 195.000 euros en Ile-de-France et 171.000 euros en Provence-Alpes-Côte d’Azur). Profiter d’une fiscalité attractive (54%), bénéficier d’un futur complément de retraite (44%) et se constituer un patrimoine (41%) sont les principales motivations citées par les particuliers qui investissent dans la pierre. Cette étude repose sur une enquête réalisée auprès de quelque 3.000 clients du Crédit Foncier

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