Archive pour le Tag 'l’épidémie'

santé- Covid: vraiment la fin de l’épidémie ?

santé- Covid: vraiment la fin de l’épidémie?

Dans une tribune adressée au « Monde », des médecins spécialistes de santé publique rappellent que, si l’état d’urgence sanitaire est passé, le Covid-19 continue d’ôter la vie aux personnes les plus fragiles. Ils plaident pour renforcer notre système de soins et poursuivre les investissements dans l’innovation. Le Covid-19 aura montré combien notre monde reste vulnérable et fragile. Pour éviter une catastrophe sanitaire et économique mondiale, liée à l’irruption d’un agent infectieux, des négociations portant sur de nouveaux instruments juridiques internationaux ont pris place, fin mai, au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève, en marge de l’Assemblée mondiale de la santé.

Le SARS-CoV-2 a émergé en Chine, fin 2019, et aura infecté en quelques mois presque toute la population de la planète, parfois à plusieurs reprises, et causé directement ou indirectement plus de 20 millions de décès en trois ans. Le monde a été à l’arrêt pendant plusieurs semaines au printemps 2020, mais, en moins d’un an, une douzaine de vaccins développés par la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont permis de changer le visage de la pandémie.

Ces vaccins se sont montrés d’une très grande efficacité pour réduire les formes graves de la maladie, la mortalité, tout en évitant de nouvelles saturations des systèmes de santé. Et pourtant, ces vaccins n’ont pas arrêté la circulation du virus qui ne cesse de se modifier, contournant l’immunité conférée par le vaccin et les infections antérieures, à l’origine de nouvelles vagues de réinfection. Durant la seule année 2022, l’Europe a enregistré plus de 450 000 décès, dont près de 40 000 rapportés en France, qui totalisait, fin mai 2023, plus de 160 000 décès associés au Covid-19 depuis le début de la pandémie.

La phase d’urgence étant passée, plus aucun pays au monde ne connaît de confinements, de quarantaines ou de passe sanitaires, et les derniers pays lèvent désormais leurs contrôles aux frontières. Aujourd’hui, ce sont essentiellement les personnes très âgées et les personnes immunodéprimées qui développent des complications en lien avec le Covid-19, et l’on ignore encore le rythme nécessaire des injections de rappel dans la population pour qu’elle reste protégée contre ses formes graves. Par ailleurs, le SARS-CoV-2, qui a la particularité de circuler tout au long de l’année, peut également entraîner, dans environ 10 % des cas, des Covid longs, ces formes prolongées parfois handicapantes et contre lesquelles la médecine reste très démunie.

Covid: vraiment la fin de l’épidémie?

Covid: vraiment la fin de l’épidémie?


Dans une tribune adressée au « Monde », des médecins spécialistes de santé publique rappellent que, si l’état d’urgence sanitaire est passé, le Covid-19 continue d’ôter la vie aux personnes les plus fragiles. Ils plaident pour renforcer notre système de soins et poursuivre les investissements dans l’innovation. Le Covid-19 aura montré combien notre monde reste vulnérable et fragile. Pour éviter une catastrophe sanitaire et économique mondiale, liée à l’irruption d’un agent infectieux, des négociations portant sur de nouveaux instruments juridiques internationaux ont pris place, fin mai, au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève, en marge de l’Assemblée mondiale de la santé.

Le SARS-CoV-2 a émergé en Chine, fin 2019, et aura infecté en quelques mois presque toute la population de la planète, parfois à plusieurs reprises, et causé directement ou indirectement plus de 20 millions de décès en trois ans. Le monde a été à l’arrêt pendant plusieurs semaines au printemps 2020, mais, en moins d’un an, une douzaine de vaccins développés par la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont permis de changer le visage de la pandémie.

Ces vaccins se sont montrés d’une très grande efficacité pour réduire les formes graves de la maladie, la mortalité, tout en évitant de nouvelles saturations des systèmes de santé. Et pourtant, ces vaccins n’ont pas arrêté la circulation du virus qui ne cesse de se modifier, contournant l’immunité conférée par le vaccin et les infections antérieures, à l’origine de nouvelles vagues de réinfection. Durant la seule année 2022, l’Europe a enregistré plus de 450 000 décès, dont près de 40 000 rapportés en France, qui totalisait, fin mai 2023, plus de 160 000 décès associés au Covid-19 depuis le début de la pandémie.

La phase d’urgence étant passée, plus aucun pays au monde ne connaît de confinements, de quarantaines ou de passe sanitaires, et les derniers pays lèvent désormais leurs contrôles aux frontières. Aujourd’hui, ce sont essentiellement les personnes très âgées et les personnes immunodéprimées qui développent des complications en lien avec le Covid-19, et l’on ignore encore le rythme nécessaire des injections de rappel dans la population pour qu’elle reste protégée contre ses formes graves. Par ailleurs, le SARS-CoV-2, qui a la particularité de circuler tout au long de l’année, peut également entraîner, dans environ 10 % des cas, des Covid longs, ces formes prolongées parfois handicapantes et contre lesquelles la médecine reste très démunie.

Covid France le 27 décembre 2022 : baisse de l’épidémie

Covid France le 27 décembre 2022 : baisse de l’épidémie

Les chiffres du 25 décembre ne sont pas significatifs compte tenu de la fermeture des laboratoires. La tendance générale est cependant à la baisse depuis quelques jours.

On enregistre pour le 25 décembre 2022: 161.152 morts au total et aucun nouveau cas de contamination signalée.

Le nombre de décès en EHPAD et EMS fait état de 29.446 (-9) décès au total. Le nombre total de décès en milieu hospitalier est lui de 131.706 (-49 en 24h).
Le taux de reproductivité R est de 0,94 le taux d’incidence à 482,27 et la tension hospitalière à 28,7 %. Le taux de positivité est à 0,0 %.

La France compte actuellement 25.218 (+99) personnes hospitalisées et 1.454 (+9) malades en réanimation.

Bilan des régions :
• Ile-de-France : 5.948 (+7) hospitalisées, 391 (+4) en réanimation et 0 décès en 24h
• Grand Est : 2.200 (+4) hospitalisés, 136 (-1) en réanimation et +1 décès en 24h
• Hauts de France : 2.391 (+2) hospitalisés, 135 (+1) en réanimation et 0 décès en 24h
• Auvergne Rhône Alpes : 2.812 (-12) hospitalisés, 147 (0) en réanimation et +4 décès en 24h
• Provence-Alpes Côte d’Azur : 2.383 (+7) hospitalisé, 142 (0) en réanimation et +4 décès en 24h
• Bretagne: 988 (-9) hospitalisés, 53 (0) en réanimation et +1 décès en 24h
• Normandie : 1.088 (-5) hospitalisés, 37 (0) en réanimation et 0 décès en 24h
• Nouvelle-Aquitaine : 1.941 (-16) hospitalisés, 136 (-1) en réanimation et 0 décès en 24h
• Pays de la Loire : 738 (-18) hospitalisés, 37 (0) en réanimation et +1 décès en 24h
• Occitanie: 1.929 (0) hospitalisés, , 110 (-4) en réanimation et +4 décès en 24h
• Centre-Val de Loire : 1.171 (+4) hospitalisés, 50 (+1) en réanimation et +1 décès en 24h
• Bourgogne-Franche-Comté : 1.138 (+7) hospitalisés, 58 (0) en réanimation et +2 décès en 24h

Covid: Le silence face à la remontée de l’épidémie

Covid: Le silence face à la remontée de l’épidémie

 

Déjà affronté de nombreux problèmes, le gouvernement met un voile pudique sur la remontée inquiétante de l’épidémie liée au Covid.

Cependant les chiffres en progression exponentielle justifieraient une politique sanitaire autrement plus substantielle. Dans la réalité, il ne demeure pratiquement plus aucune contrainte sanitaire.
Or on enregistre vendredi 8 juillet 2022 : encore 140 997 cas en 24 heures , 150.017 morts au total, +74 morts supplémentaires.
Mécaniquement le nombre d’hospitalisations progresse également dans des hôpitaux déjà en crise structurelle. De ce point de vue la situation pourrait être catastrophique dès l’automne.

La circulation du Covid continue donc de s’intensifier en France, et les cas de réinfections d’augmenter. Au 12 juin, 12 % des cas confirmés étaient considérés comme des possibles cas de réinfection, indique ce vendredi Santé publique France. Entre le 2 mars 2021 et le 12 juin 2022, les réinfections possibles ne représentaient que 4,1 % de l’ensemble des cas confirmés de Covid-19.

Sous variants BA.4 et BA.4, relâchement total des gestes barrières, manque de prévention… Les raisons de cette explosion de cas sont multiples: « Pour expliquer cette situation, il y a ce relâchement total des mesures barrières avalisé par les autorités de santé publique, confirme Yves Buisson, épidémiologiste et membre de l’Académie de médecine. Depuis le mois de mars, on a commencé à lever les mesures barrières, ce qui a été ressenti comme l’annonce de la fin de la pandémie alors que ces annonces ont été diffusées au moment où le virus continuait de circuler (…) Ensuite, les variants BA.4 et BA.5, plus contagieux, ont remplacé le variant BA.2 qui sévissait depuis deux mois et qui entretenait la situation épidémique. »

Mais c’est bien la situation de l’hôpital qui génère le plus d’appréhension face à cette 7e vague : « Il faut éviter un afflux de formes sévères dans des services hospitaliers qui, on le sait, sont au bout du rouleau, regrette Yves Buisson. Ils sont vraiment dans une phase critique. Il faut le répéter. C’est une phase critique. »

Santé : Faire face à l’épidémie d’obésité

Santé : Faire face à l’épidémie d’obésité

Manger pour vivre ? Bien sûr ! Mais bien manger pour bien vivre ? Entre contraintes de choix et mauvaises habitudes, difficile, parfois, d’obéir à ce deuxième impératif… Aujourd’hui, cependant, la demande pour des produits alimentaires sains ne cesse d’augmenter, sur fond de prise de conscience des consommateurs et de vigilance de la part de certaines organisations. Et l’offre doit s’adapter. (Cet article est issu de T La Revue de La Tribune – N°8 « Du champ à l’assiette – Mieux produire pour bien manger », actuellement en kiosque).

 

Comment en est-on arrivé là ? Sans remonter à la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui a donné naissance, dans une Europe dévastée, à des politiques de production agricole intensive pour nourrir les populations, « depuis plusieurs décennies, nos habitudes alimentaires ont été modifiées par l’accroissement de la richesse et l’industrialisation », remarque Emmanuelle Kesse-Guyot, de l’équipe de recherche mixte (Inserm/Inrae/Cnam/Université Sorbonne Paris Nord) en epidémiologie nutritionnelle (EREN). Et alors qu’auparavant, le régime alimentaire était principalement végétal, il est devenu de plus en plus carné. Mais aussi de plus en plus sucré, de plus en plus salé, de plus en plus gras. Pour plusieurs raisons. D’abord, parce que, de l’avis des nutritionnistes, les humains « aiment ça », mais aussi, et peut-être surtout, parce que les industriels de l’agroalimentaire sont d’autant plus ravis de satisfaire leurs goûts que certains ingrédients servent leurs intérêts. En effet, ajoutés aux produits, ils permettent notamment de faire des économies sur les denrées de base, plus chères… Pourtant, ils présentent de graves dangers.

Les liens entre (mauvaise) alimentation et (mauvaise) santé ont été étudiés depuis des décennies et ne laissent aucun doute. À titre d’exemple, dans son rapport de 2016 établissant des recommandations sur l’apport en sucres, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) soulignait que « l’excès de sucre peut entraîner surpoids, obésité et maladies qui y sont associées, comme le diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires et certains cancers ». Et alors que « l’organisme a davantage de difficultés à gérer des sucres sous forme liquide, par exemple », souligne Emmanuelle Kesse-Guyot, l’agence alertait sur les sodas, nectars et autres jus de fruits, et recommandait en outre aux adultes de ne pas consommer plus de 100 g de sucres par jour, quantité considérée comme maximale par l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Enfin, l’Anses notait que 20 à 30 % des Français ont des apports en sucres supérieurs à la norme…

Cet engouement pour le sucre est tel que dans les pays riches, mais aussi, désormais, dans les pays émergents, après les cancers et les maladies cardiovasculaires, c’est une épidémie d’obésité et de diabète qui s’est développée. Près de 2 milliards d’adultes étaient en surpoids en 2016, dont 650 millions d’obèses, selon l’OMS. En l’espace de 45 ans, l’obésité a quasiment triplé. En France, une étude de Santé publique France montre qu’en 2016, 17 % des enfants âgés de 6 à 17 ans avaient une « prévalence du surpoids », dont 4 % d’obèses, ce qui équivaut à un enfant sur six…

Mais ce n’est pas tout. Au-delà du sucre, du sel et du gras, conservateurs, édulcorants, antioxydants, agents de texture et exhausteurs de goût entrent aussi dans la composition des aliments ultra-transformés. Reconnus comme présentant des risques pour la santé, certains ont été interdits en Europe. D’autres, cependant, dont les effets sont encore incertains mais suspects, sont toujours utilisés.

« Depuis la fin des années 1990 et la crise de la vache folle, sur le papier, le Règlement européen 178/2002, qui inclut le principe de précaution en matière de sécurité des aliments, est relativement protecteur, mais il n’est pas suffisamment appliqué », regrette d’ailleurs Karine Jacquemart, la directrice générale de Foodwatch, une ONG qui se bat pour une alimentation sans risques, saine et abordable pour tous.Alors que certaines entreprises de l’agroalimentaire « osent utiliser l’argument ‘santé’ pour vendre leurs produits, nous devons en fait nous battre pour qu’ils ne soient pas dangereux ! », tonne-t-elle.

Dernière campagne en date, lancée en décembre 2021, sur des produits dérivés du pétrole, les hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales (MOAH). Omniprésents dans l’environnement, par exemple dans les encres sur les emballages et les nettoyants industriels, ils peuvent passer dans les aliments. Après avoir effectué des tests dans cinq pays, Foodwatch a trouvé qu’un produit alimentaire sur huit était contaminé. C’est vrai, en France, pour certains cubes de bouillon et de margarines. Or selon l’EFSA, l’autorité sanitaire européenne, toute exposition à travers l’alimentation présente un risque, puisque les MOAH sont potentiellement cancérigènes, mutagènes et perturbateurs endocriniens… Foodwatch appelle donc l’Union européenne à durcir la législation dans ce domaine, car pour l’heure, si, à la suite de l’une de ses campagnes sur les laits en poudre infantiles, la Commission a imposé un seuil maximum de présence de MOAH dans ces produits, rien de tel n’existe sur les autres aliments. En somme, que ce soient les additifs de toutes sortes, les huiles minérales ou les résidus de pesticides (eux aussi perturbateurs endocriniens), nombre de produits alimentaires transformés ont des effets nocifs sur la santé des consommateurs.

Par ailleurs, les denrées alimentaires de base ont elles-mêmes changé. C’est notamment le cas du blé. Si les produits sans gluten sont de plus en plus nombreux dans les rayons des supermarchés, c’est que cette tendance correspond à une hausse sensible des cas d’intolérance (aussi appelée maladie cœliaque), d’hypersensibilité voire d’allergie à cet ensemble de protéines végétales naturellement présentes dans le grain de certaines céréales et que l’on retrouve dans le pain, bien sûr, mais aussi dans les soupes, les sauces, les chips et les crème glacées, car il a la particularité de conserver la saveur des produits transformés. Selon diverses sources, dont le Conseil national professionnel d’hépato-gastroentérologie (CNP HGE), la maladie cœliaque est présente chez 0,5 à 2 % de la population en Europe. Hormis une prédisposition génétique, elle est essentiellement due à la production agricole… L’Institut Leibniz de biologie des systèmes alimentaires, à Munich, a enquêté sur le contenu des diverses variétés de blé cultivées entre 1891 et 2010 et trouvé que les blés modernes, sélectionnés pour leurs rendements plus élevés, affichent 25 % de gluténines, l’une des composantes du gluten, de plus que les blés anciens, et un contenu minéral moindre. Autrement dit, les blés modernes sont plus susceptibles de causer des problèmes liés au gluten et sont moins nutritifs… Et la raison d’une moindre teneur minérale est due aussi, selon les chercheurs, à l’agriculture intensive, à base de fertilisants chimiques, qui réduit les minéraux dans le sol.

Face à toutes ces découvertes sur le lien entre alimentation et santé, restent maintenant plusieurs questions : les consommateurs en sont-ils tous conscients ? Et si oui, peuvent-ils avoir accès à des produits plus sains ? En d’autres termes, l’agriculture intensive et l’ultra-transformation des denrées vont-elles céder la place à une production meilleure pour l’environnement et la santé – et accessible à tous, qui plus est ? Certes, nombre de consommateurs se montrent désormais soucieux de leur santé et de leur alimentation. Les alternatives, sous forme de produits traditionnels, à préparer soi-même, existent et le bio se développe. Mais « il faut encore éduquer les citoyens », assure Emmanuelle Kesse-Guyot. Les campagnes de Foodwatch y participent, de même que le Nutri-Score, système d’étiquetage nutritionnel apposé depuis 2017 par les producteurs – sur la base du volontariat.

Sous la pression des consommateurs, certains industriels de l’agroalimentaire revoient aussi leur copie. « C’est plus facile pour le Français Bonduelle, qui commercialise des légumes préparés, que pour l’Italien Ferrero (Nutella, Kinder, Ferrero Rocher, Mon Chéri…) », remarque toutefois la spécialiste de l’EREN. Karine Jacquemart prend de son côté l’exemple de marques comme Fleury Michon, qui propose désormais du jambon sans nitrite. « Mais il est souvent plus cher que le jambon avec ! Et ces mêmes marques tentent de bloquer une proposition de loi pour interdire ces nitrites ajoutés et dangereux pour la santé, débattue à l’Assemblée nationale le 3 février ! », s’insurge-t-elle. Quant à Nestlé, par exemple, il a lui aussi entamé sa mue. En 2018, le groupe annonçait vouloir réduire le sucre dans ses produits, notamment en direction des enfants, de 5 % supplémentaires, après l’avoir diminué de 34 % depuis 2000, et le sel, de 10 %, à la suite d’une réduction de 20 % depuis 2005. Même chose pour les graisses saturées, elles aussi plus limitées. Enfin, le géant a finalement adopté le Nutri-Score pour certains de ses produits (Nesquik et Chocapic, notamment) et souhaite apposer ces étiquettes sur environ 7500 produits d’ici 2022.

Mais pour Karine Jacquemart, de Foodwatch, « se reposer sur des engagements volontaires des entreprises ne suffit pas. Quand il s’agit de santé publique, l’État doit jouer son rôle, renforcer les règles et les faire respecter ».

Mais c’est là que le bât blesse. Car l’économie vient s’en mêler… En France, non seulement l’agroalimentaire est le premier secteur industriel, aussi bien en termes de chiffre d’affaires que d’emplois (avec près d’un demi-million de postes au total), ce qui lui permet, de même que le lobby des producteurs en agriculture intensive, de bénéficier de l’écoute des gouvernements, mais en plus, si la demande pour une alimentation plus saine augmente, le besoin de produits bon marché, en raison d’un pouvoir d’achat en berne chez certains, ne faiblit pas… Comment faire alors ? Selon Emmanuelle Kesse-Guyot, la sensibilisation à la santé par l’alimentation doit concerner tous les publics, y compris ceux aux faibles revenus, et commencer dès l’école. D’autant que niveau d’éducation de base – souvent synonyme de plus hauts revenus, d’ailleurs – et habitudes alimentaires sont liés. Dans son étude de 2017 sur les consommations alimentaires, l’Anses dresse ainsi un constat sans équivoque des inégalités sociales face à l’alimentation : les plus diplômés mangent davantage de légumes et de produits laitiers que ceux qui ont arrêté l’école après le collège, ces derniers consommant plus de pommes de terre, de viande et de sodas. Le bio n’échappait pas non plus à cette règle. Des initiatives comme celle d’Opticourses, un programme de promotion de la santé, coconstruit entre habitants de quartiers défavorisés, chercheurs et acteurs de terrain (diététiciens, travailleurs sociaux…), lancé entre autres par Nicole Darmon, directrice de recherche en nutrition et santé publique à l’INRAE, pour favoriser le bien s’alimenter sans augmenter les dépenses, tentent d’enrayer le phénomène, mais le chemin est encore long.

Reste sans doute aussi une dernière sensibilisation à faire. Elle concerne le coût de la mauvaise alimentation en santé publique et pour la collectivité, sous forme de dépenses de soins et de moindre productivité au travail, notamment. Celui du surpoids et de l’obésité aurait atteint plus de 20 milliards d’euros en 2012 en France (1 % du PIB), alors qu’en 2002, il oscillait entre 4,2 et 6,2 milliards, selon l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé. « Ce chiffre collectif ne devrait-il pas être mis en regard des profits individuels de l’agroalimentaire et de l’audiovisuel pour les publicités ? », se demande la directrice générale de Foodwatch. Pour l’heure, cependant, ce sont encore les profits qui dominent…

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Article issu de T La Revue n°8 – « Du champ à l’assiette – Mieux produire pour bien manger ? » Actuellement en kiosque

Un numéro consacré à l’agriculture et l’alimentation, disponible chez les marchands de presse et sur kiosque.latribune.fr/t-la-revue

Covid: ce n’est pas encore la fin de l’épidémie ( Bruno Lina, virologue)

Covid:  ce n’est pas encore la fin de l’épidémie ( Bruno Lina, virologue)

Bruno Lina est virologue et membre du conseil scientifique. Alors que les cas de Covid-19 remontent en France, il explique que la hausse actuelle est le prolongement de la cinquième vague et que la variant Omicron bien que moins virulent n’est pas un virus banal. (JDD)

Le rebond épidémique actuel est-il suffisamment pris au sérieux ?
Depuis le début de la pandémie, pour estimer l’impact des vagues épidémiques, on utilise comme indicateur le nombre de patients hospitalisés. C’est l’indicateur le plus stable et le plus robuste. Cela reste vrai aujourd’hui malgré la baisse du recours aux tests PCR. Au Danemark et au Royaume-Unis, dans les deux pays européens actuellement en avance de phase par rapport à la France, la propagation du sous-variant d’Omicron BA.2 a favorisé une reprise de l’incidence. Pourtant, alors que la transition entre BA.1 et BA.2 a coïncidé là-bas avec le relâchement des mesures barrière et la réouverture de la société, il n’y a pas eu d’augmentation significative du taux d’hospitalisation. Sauf depuis quelques jours dans certaines régions du Royaume-Uni. Cette absence de signal de gravité chez nos voisins a conduit les autorités françaises à lever l’obligation du port du masque à l’intérieur et celle du passe vaccinal le 14 mars dernier.

Covid : un rebond de l’épidémie ( ministre de la santé)

Covid : un rebond de l’épidémie ( ministre de la santé)

«La Covid ne baisse plus, elle  augmente même», a dit le ministre de la santé.

Le nombre de nouveaux cas positifs s’élevait jeudi soir à 74.818 et à  72 399 vendredi selon Santé publique France, contre 60.225 il y a une semaine.

L’Allemagne a enregistré vendredi plus de 250.000 nouveaux cas de Covid-19 et le taux d’incidence sur sept jours dépasse les 1400. «Le nombre de cas et l’incidence augmentent à nouveau (…). Dans de nombreux districts, l’incidence est toujours supérieure à 2000, voire à 2500», a abondé Lothar Wieler, directeur de l’institut de veille sanitaire Robert Koch.

La Chine, elle,  a dû se résoudre vendredi à confiner la grande ville de Changchun, dans le nord-est du pays.

Covid–les jeunes véhicules de l’épidémie ?

*

La France va-t-elle pouvoir prévenir une forte 4e vague? L’épidémiologiste et directrice de recherche à l’Inserm*, Vittoria Colizza, répond aux questions du JDD. Selon elle, « seul un rythme soutenu d’injections aidera à contrôler une quatrième vague en septembre, avec comme objectif d’atteindre 90% des personnes âgées de 65 ans et plus, 80% des adultes et 50% des adolescents vaccinés à la rentrée. » « La clé, c’est de se vacciner dès aujourd’hui pour obtenir une protection maximale d’ici un mois. Car les conditions seront alors bien plus favorables aux transmissions : météo automnale, reprise du travail et de l’école… », explique-t-elle.

Pourquoi les départements du Sud-Ouest et du Sud risquent-ils un fort rebond épidémique cet été?
La situation est très hétérogène sur le territoire, et ces départements cumulent plusieurs facteurs de risque. D’abord l’immunité y est plus limitée, parce qu’ils ont été peu impactés par le virus. Par ailleurs, en s’appuyant sur les données Facebook de l’été dernier, on y attend une forte augmentation de population liée au tourisme et aux déplacements estivaux ; c’est le cas des Hautes-Alpes, de la Lozère et des Alpes-de-Haute-Provence. Enfin, ces zones plus vulnérables sont celles qui ont connu les premières flambées de variant Delta, comme les Landes, le département le plus à risque de reprise selon notre analyse. Ailleurs, dans la Haute-Marne, l’Allier ou la Dordogne, le risque local d’exposition au variant va être « délocalisé » : il viendra par le biais de la mobilité en provenance de départements très touchés par le virus.

Lire aussi - Pyrénées-Orientales, Haute-Corse… Ces départements où l’épidémie de Covid-19 regagne du terrain

Quelle hausse des hospitalisations le variant Delta pourrait-il entraîner durant l’été?
Trois incertitudes planent, qui auront un impact sur la hausse des cas et donc des entrées à l’hôpital. D’une part, la transmissibilité accrue du variant Delta. Les données de criblage des tests PCR positifs montrent que celle-ci est très forte (plus de 100% par rapport au variant Alpha). Il entraîne déjà une augmentation importante et soudaine des contaminations. Si cette tendance se poursuit, si la vaccination n’accélère pas, cela peut conduire à un bond important des hospitalisations cet été, qui pourrait atteindre le pic de la troisième vague (environ 12.000 entrées hebdomadaires) vers fin août ou début septembre. La deuxième inconnue, c’est le comportement des Français. Nous avons pris comme référence les conditions de déplacements, de contacts et de météo de l’été dernier, mais face à une possible hausse des hospitalisations, les comportements à risque pourraient diminuer. Enfin, notre étude a été bouclée le 10 juillet pour éclairer la décision des pouvoirs publics ; les mesures annoncées depuis peuvent changer la donne.

Il faut empêcher la propagation dans les populations moins à risque, car elles peuvent infecter les autres

Une vaccination massive peut-elle éviter une saturation des hôpitaux?
Oui. La baisse des injections de premières doses depuis fin mai était très inquiétante, car c’est le moteur de la vaccination. Nous avons testé quatre hypothèses. Les plus pessimistes : si cette chute se poursuivait, en termes d’impact sur l’épidémie, il n’y aurait pas une grande différence avec un arrêt total de la campagne et l’on pourrait dépasser le pic de la troisième vague vers la mi-août. Nous avons aussi étudié une hypothèse de vaccination à un rythme constant, et une dernière plus optimiste dans laquelle les primo-injections croissent de 10% dans toutes les classes d’âge. Depuis les annonces du Président Macron, les données semblent très encourageantes.

Assez pour s’éloigner des projections les plus sombres?
Oui, nos deux « scénarios noirs » sont déjà écartés. On se situe entre les deux hypothèses les plus favorables et une remontée des primo-injections pourrait aider à éviter une forte pression sur le système sanitaire, sous le pic de la troisième vague. Cette progression de la vaccination va-t-elle se stabiliser ou continuer d’augmenter dans les semaines à venir? Seul un rythme soutenu d’injections aidera à contrôler une quatrième vague en septembre, avec comme objectif d’atteindre 90% des personnes âgées de 65 ans et plus, 80% des adultes et 50% des adolescents vaccinés à la rentrée. La clé, c’est de se vacciner dès aujourd’hui pour obtenir une protection maximale d’ici un mois. Car les conditions seront alors bien plus favorables aux transmissions : météo automnale, reprise du travail et de l’école…

L’inquiétude actuelle est-elle justifiée, alors qu’une grande majorité des gens vulnérables sont vaccinés?
La grande majorité, ça ne suffit pas! S’il reste 10 % de personnes âgées et une fraction d’adultes non vaccinés, ceux-ci pourraient arriver à l’hôpital car le Delta est très contagieux. Selon l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, la quasi-totalité des malades actuellement en réanimation ne sont pas vaccinés. Et il faut aussi empêcher la propagation dans les populations moins à risque, car elles peuvent infecter les autres.

Selon l’Inserm, 10% des contaminations détectées évoluent en Covid long

Vous pensez aux ados?
Oui, c’est très important qu’ils se vaccinent. Ils font rarement des formes graves de la maladie mais sont un moteur de l’épidémie. Les tranches d’âges ne sont pas des compartiments isolés! Si le virus circule largement chez les jeunes cet été, il y aura des transferts vers les personnes plus âgées ou à risque. Et si on a un nombre très important d’ados et de jeunes adultes infectés, même avec un petit pourcentage de formes graves, cela aboutira à un grand nombre d’admissions à l’hôpital.

Pourquoi est-il crucial de garder une incidence basse?
Pour limiter les entrées à l’hôpital et en réanimation, bien sûr, mais aussi réduire le nombre d’infections. Selon l’Inserm, 10% des contaminations détectées évoluent en Covid long. Cela a aussi des conséquences économiques car ces malades au long cours pourraient ne pas être en mesure de travailler pendant un certain temps. Par ailleurs, une incidence faible permet de limiter la réplication du virus et donc le risque d’émergence de variants dangereux qui échapperaient à l’immunité. L’OMS a encore sonné l’alarme face à ce danger cette semaine.

Que nous enseigne la situation du Royaume-Uni?
Depuis fin mai, les hospitalisations y frémissent et sont remontées dans les régions les plus impactées par le Delta. Cette hausse est maîtrisable pour l’instant… mais la population est aussi plus vaccinée qu’en France. Tout l’enjeu est la vitesse avec laquelle on continue à administrer des doses. Par sa nature, l’épidémie est exponentielle. Les injections, elles, ne le sont pas. Dans les pays où la campagne a été plus rapide qu’en Europe, comme les États-Unis, les cas augmentent aussi et partout un plateau de vaccination a été atteint. En France, les réticences se sont amenuisées. Mais il faut pousser au-delà de ce plateau, tout faire pour faciliter et inciter à la vaccination, partir en chasse avec des techniques mobiles pour aller chercher les gens!

Dans cette nouvelle phase de transition, avec des vaccinations mais des variants plus menaçants, on a encore besoin de tous nos outils de protection

Êtes-vous favorable à l’élargissement du passe sanitaire?
Oui, le passe aura une triple fonction : protéger les moments de vie sociale et maintenir ouverts en sécurité les lieux qui autrement, en cas de forte vague épidémique, pourraient faire de nouveau l’objet de fermetures ; inciter à se vacciner ; agir lui-même comme une mesure de contrôle de l’épidémie en réduisant les contacts à risque de transmission – sans aller jusqu’à des restrictions sévères comme les confinements passés.

Au-delà du vaccin, comment freiner la quatrième vague?
Il faut agir tout de suite sur le traçage précoce des contacts en les identifiant avant qu’ils deviennent contagieux, et sur leur isolement. Avec les mesures barrière et le passe sanitaire qui va aider à réduire les contacts à risque, ce sont les freins les plus importants.

Est-il trop tôt pour que les vaccinés tombent le masque à l’intérieur?
Le Center for Disease Control américain l’a recommandé, mais on sait que, s’il reste très efficace contre les formes graves, le vaccin protège moins bien contre les infections liées au Delta. Dans cette nouvelle phase de transition, avec des vaccinations mais des variants plus menaçants, on a encore besoin de tous nos outils de protection.

* Institut Pierre Louis d’Epidemiologie (INSERM/Sorbonne université)

Le recul de l’épidémie dans le monde ?

Le recul de l’épidémie dans le monde ?

Au plan hexagonal on se félicite d’avoir atteint un plateau contamination légèrement en baisse qu’on impute directement aux mesures de protection sanitaire du gouvernement. Des mesures qui sans doute influencent l’évolution de la pandémie mais le recul de l’épidémie s’observe partout dans le monde avec parfois même des baisses très spectaculaires. De sorte qu’il faut relativiser le succès de la politique sanitaire française.

Les courbes marquent un léger infléchissement en France depuis quelques jours, mais moins que chez nos voisins. La France avait mieux résisté en novembre et en décembre, mais le virus recule moins en janvier et février. Deux pays européens avaient été violemment touchés au moment des fêtes de fin d’année: le Portugal et la Grande-Bretagne. Ces deux pays respirent aujourd’hui beaucoup mieux.

Le Portugal peut être grâce à un confinement très strict. Le nombre de nouveaux cas quotidiens vient d’être divisé par quatre en 15 jours. Et puis surtout soulagement en Grande-Bretagne. Malgré la prévalence du nouveau variant plus contagieux, on est passé en un mois, de 60.000 nouveaux cas par jour en moyenne sur une semaine à 16.000. C’est quatre fois moins. C’est très spectaculaire. Les épidémiologistes anglais n’attribuent pas ce recul du virus à la campagne de vaccination, mais plutôt au confinement général très respecté. En Allemagne, les restaurants, les commerces, les musées et les écoles resteront fermés jusqu’au 7 mars. Alors que les chiffres sont à la baisse. Baisse régulière depuis Noël. Angela Merkel joue la prudence absolue et dit se méfier des nouveaux variants Brésilien et sud-africain.

Depuis début janvier les contaminations ont baissé de presque 50 % au plan mondial.  Une baisse par ailleurs assez inexpliqué même si il y a sans doute des liens évidents avec les mesures de politique sanitaire. Les experts médicaux demeurent prudents vis-à-vis des facteurs explicatifs par ailleurs ils craignent que les variants deviennent majoritaires et est inverse la tendance content tenu de la vitesse de contamination de ces nouveaux virus..Les Etats-Unis où l’on est passé de 250.000 nouveaux cas par jour à 100.000. Et l’Inde et ses 1,4 milliard d’habitants. En Inde, le pic remonte au mois de septembre dernier. Depuis, la baisse est constante et le nombre de nouveaux cas et le nombre de morts par jour ont été divisés par dix. On est passé de 1000 à 100 morts par jour en moyenne.  Baisse encore plus spectaculaire en Afrique du Sud, malgré l’inquiétant nouveau variant. Le nombre de cas divisé par six en un mois.

En Chine, l’épidémie pourrait avoir commencé en octobre 19

En Chine, l’épidémie pourrait avoir commencé en octobre 19

Ce qu’affirme un articlede  Drew Hinshaw, Jeremy Page et Betsy McKay dans le Wall Street Journal. 

Quelque 90 patients ont été hospitalisés dans le centre de la Chine pour des symptômes évocateurs de la Covid-19 deux mois avant que la maladie ne soit officiellement repérée à Wuhan fin 2019, affirment les enquêteurs de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui ajoutent avoir demandé aux autorités chinoises l’autorisation de poursuivre les tests pour savoir si la propagation du virus aurait pu débuter plus tôt que prévu.

Ces derniers mois, Pékin a réalisé des tests sérologiques sur environ deux tiers de ces patients, ont précisé les enquêteurs, et n’a trouvé aucune trace d’infection. Mais, selon les membres de l’équipe de l’OMS qui planche sur les origines de la pandémie, leurs anticorps ont peut-être baissé jusqu’à devenir indétectables.

« D’autres analyses sont nécessaires », a déclaré mercredi Peter Ben Embarek, spécialiste de la sécurité des aliments qui dirige la mission de l’OMS, à l’issue de quatre semaines en Chine.

Les membres de l’équipe précisent qu’ils ont incité le pays à réaliser davantage de tests sur les échantillons sanguins recueillis à l’automne 2019 dans le Hubei, la province où est située la ville de Wuhan, pour tenter de savoir à quel moment le virus a commencé de circuler. Les autorités chinoises affirment qu’elles n’avaient jusqu’à présent pas obtenu les autorisations nécessaires pour tester les échantillons, en grande partie stockés dans des banques de sang, soulignent les enquêteurs de l’OMS.

Pour de nombreux scientifiques, le virus avait commencé de circuler avant que, à Wuhan, le nombre de cas simultanés soit tel qu’il attire l’attention. A l’automne dernier, une modélisation réalisée par les chercheurs de l’université de l’Arizona et de l’université de Californie indiquait qu’il était possible que le virus ait été présent dans le Hubei dès la mi-octobre 2019 à un niveau faible

Les éléments fournis par Pékin soulèvent plusieurs questions : est-il possible que la Covid-19, qui a tué plus de 2,3 millions de personnes dans le monde, se soit propagée en Chine dès le mois d’octobre 2019 ? Une détection plus précoce aurait-elle permis de contenir la maladie avant qu’elle ne se transforme en pandémie mondiale ? La Chine affirme que le premier cas sur son sol a développé des symptômes le 8 décembre 2019.

Liang Wannian, responsable du panel d’experts de la Covid-19 de la commission nationale de santé chinoise, a déclaré mardi que les autorités chinoises avaient réalisé des tests sérologiques et vérifié les dossiers médicaux des patients de 233 hôpitaux et cliniques, sans trouver de preuves de présence du virus dans les environs de Wuhan avant début décembre 2019.

Aucune fluctuation inattendue de la mortalité due à la pneumonie ou d’autres maladies n’a été constatée dans les mois précédents, a-t-il ajouté, précisant que les ventes de médicaments contre la toux et le rhume n’indiquaient rien non plus.

La Chine cherche sans relâche à prouver qu’elle a bien géré une épidémie qui avait débuté en dehors de ses frontières. Mercredi, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a répété le message de Pékin : des éléments indiquent que le virus était présent dans d’autres pays, dont les Etats-Unis, au second semestre 2019. Il a incité ces pays à demander à l’OMS d’enquêter.

Mardi, l’OMS a également déclaré qu’il était peu probable que le virus se soit échappé d’un laboratoire à la suite d’un accident. L’agence des Nations unies va désormais concentrer son attention sur l’Asie du Sud-Est, où elle veut étudier la faune et les filières animales, a indiqué Peter Daszak, l’un des membres de la mission.

Pendant leur déplacement, les enquêteurs ont eu accès aux dossiers médicaux d’environ 92 personnes ayant séjourné dans les 233 établissements médicaux de la province du Hubei étudiés par les autorités chinoises. Ces 92 patients souffraient de pneumonie ou de symptômes évocateurs de la Covid-19. Pékin a souhaité réaliser des tests sérologiques sur ces malades ces derniers mois, mais environ un tiers d’entre eux a refusé ou était décédé, a précisé le docteur Embarek. Les tests des autres personnes se sont révélés négatifs, a-t-il indiqué.

« Les chiffres ne comptent pas forcément beaucoup. Ce qui compte, en revanche, c’est que l’on ne sait pas vraiment si les tests sérologiques sont fiables pour détecter les anticorps du SARS-CoV-2 plus d’un an après l’infection », a-t-il poursuivi. Fabian Leendertz, microbiologiste et chercheur à l’OMS, estime de son côté que la probabilité de retrouver des anticorps à ce stade est faible.

Marion Koopmans, virologue néerlandaise membre de l’équipe de l’OMS, est du même avis. « De ce que l’on sait de la sérologie, sur les 92 cas, il devrait y avoir au moins quelques résultats positifs, explique-t-il. Les anticorps sont là, leur niveau baisse, mais moins en cas d’infection grave. »

La possibilité que certains de ces 90 malades aient été contaminés par la Covid-19 pourrait expliquer la présence potentielle du virus en Europe et aux Etats-Unis en novembre et décembre 2019.

Dans une étude récente, des chercheurs italiens ont trouvé des preuves d’infection par la maladie chez un enfant de quatre ans, traité à Milan pour des problèmes respiratoires et des vomissements le 30 novembre 2019. Ils affirment avoir trouvé de l’ARN identique à une partie de celui du virus responsable de la Covid-19 lors de tests effectués a posteriori sur des échantillons pulmonaires du petit garçon et d’autres patients.

Le coronavirus était peut-être aussi présent aux Etats-Unis dès décembre 2019, soit plusieurs semaines avant la confirmation du premier cas dans le pays, le 19 janvier 2020.

Les chercheurs ont en effet trouvé des traces d’infection potentielle dans les échantillons de plusieurs dizaines de patients, sans que l’on sache pour autant combien avaient contracté le virus. Selon les chercheurs, l’hypothèse la plus probable est celle d’une naissance du virus ailleurs dans le monde, puis d’une importation sur le sol américain.

Pour de nombreux scientifiques, le virus avait commencé de circuler avant que, à Wuhan, le nombre de cas simultanés soit tel qu’il attire l’attention. A l’automne dernier, une modélisation réalisée par les chercheurs de l’université de l’Arizona et de l’université de Californie indiquait qu’il était possible que le virus ait été présent dans le Hubei dès la mi-octobre 2019 à un niveau faible.

L’OMS espérait avoir accès aux tests sérologiques de toutes les personnes hospitalisées autour de Wuhan pour des symptômes de la Covid-19 dans les jours qui ont précédé le premier cas connu. Ces tests auraient pu signaler une infection et fournir des informations précieuses… s’ils avaient été réalisés avant janvier dernier

Les symptômes de la Covid-19 peuvent ressembler à ceux d’autres maladies respiratoires. Pour Joel Wertheim, biologiste à l’université de Californie et co-auteur de l’étude, publiée en ligne et soumise à une revue scientifique pour publication, il serait étonnant que les 90 patients hospitalisés aient tous contracté le coronavirus, mais cela vaut la peine d’étudier leur dossier.

« Tout cas confirmé apporte des informations, tout séquençage du génome nous fait avancer, explique-t-il. Cela pourrait changer la manière dont nous envisageons le début de la pandémie. »

Mais pour Maureen Miller, épidémiologiste spécialiste des maladies infectieuses à l’université Columbia, « la politique a tout biaisé ». Le virus « circulait probablement beaucoup plus qu’on ne le pense… Il est trop tard pour faire des tests sérologiques, on a raté le coche. »

Pour l’équipe de l’OMS, l’hypothèse la plus probable est celle d’une propagation de la chauve-souris à un autre animal, puis à l’homme. Ils pensent aussi que le virus est peut-être arrivé en Chine depuis un autre pays, potentiellement dans des produits surgelés importés d’Asie du Sud-Est.

La Chine a toujours affirmé qu’il était impossible que le virus se soit échappé d’un laboratoire de Wuhan, possibilité qui, selon l’administration Trump, était étayée par de nombreuses preuves, qui n’ont jamais été révélées. Elle répète que l’agent pathogène est peut-être arrivé sur son sol par des produits surgelés.

Le docteur Liang explique que l’équipe chinoise a lu les études (non publiées) réalisées dans plusieurs pays dont l’Italie et suggérant que le virus circulait à l’étranger depuis plusieurs semaines déjà quand il a été découvert à Wuhan. L’équipe de l’OMS a, elle, indiqué qu’elle souhaitait examiner ces études plus en profondeur.

Mardi, les Etats-Unis ont déclaré que le virus ne pouvait provenir d’aucun autre pays que la Chine et ont demandé à voir les données sur lesquelles s’est appuyée la mission de l’OMS.

L’organisation espérait avoir accès aux tests sérologiques de toutes les personnes hospitalisées autour de Wuhan pour des symptômes de la Covid-19 dans les jours qui ont précédé le premier cas connu. Ces tests auraient pu signaler une infection et fournir des informations précieuses… s’ils avaient été réalisés avant janvier dernier.

En raison de ce dépistage tardif, l’OMS dépend des prélèvements sanguins réalisés autour de novembre 2019 et stockés depuis cette date dans des hôpitaux et des banques de sang. Mais les échantillons fournis n’étaient pas représentatifs de la population, déplorent les membres de l’équipe, qui soulignent qu’il s’agissait essentiellement d’enfants, ce qui n’apporte pas beaucoup d’information sur le début de la transmission.

Des études plus systématiques permettraient de savoir si le virus a circulé en Chine avant décembre 2019.

« C’est facile à demander, moins facile à faire, résume le docteur Koopmans, qui cite les déclarations des autorités chinoises indiquant qu’elles n’avaient pas obtenu l’autorisation de réaliser ces tests. La question a été abordée et il y avait sans conteste un intérêt du côté chinois. »

Thea Fischer, épidémiologiste danoise membre de l’équipe de l’OMS, raconte qu’elle a recommandé une étude sérologique systématique sur un échantillon représentatif de la population saine, à l’image de ce qui s’est fait dans d’autres pays, ce qui permettrait « de nous rapprocher d’une circulation potentielle antérieure ».

Elle avait demandé à rencontrer le centre de don du sang de Wuhan et compris, à l’occasion de la réunion, que des échantillons existaient et que les autorités étaient ouvertes à l’idée d’une étude conjointe.

Les chercheurs ajoutent qu’il était important de savoir si des échantillons de matière pulmonaire ou autre avaient été prélevés et stockés, et s’ils pouvaient être testés.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Marion Issard)

Forte reprise de l’épidémie après les fêtes ? (Conseil scientifique)

Forte reprise de l’épidémie après les fêtes ? (Conseil scientifique)

 

Le conseil scientifique estime qu’il faut s’attendre à une reprise incontrôlée de la pandémie sitôt après les fêtes. “Si les mesures de santé publique restrictives prises depuis octobre 2020 (couvre-feu, confinement partiel…) ont eu pour effet de diminuer considérablement la circulation du virus SARSCoV-2, on ne constate plus d’amélioration de la situation épidémiologique depuis début décembre et on constate même une légère dégradation”, constate le Conseil scientifique.

“Dans ce contexte, et alors que depuis le 15 décembre le dispositif de santé publique a été allégé avec un couvre-feu de 20h à 6h du matin, il est possible qu’un surcroît de contaminations intervienne en fin d’année, notamment à l’occasion des fêtes, propices à des rassemblements familiaux et amicaux”, dit le groupe présidé par Jean-François Delfraissy.

Cette hausse des contaminations pourrait entraîner une “reprise incontrôlée” de l’épidémie et une forte augmentation des hospitalisations, des placements en réanimation et des décès.

Devant ce risque, le Conseil scientifique propose trois solutions : un “renforcement préventif” rapide, strict et possiblement de courte durée, des mesures pour limiter les contaminations pendant la deuxième semaine des congés de fin d’année dès le 28 décembre, une réponse différée et adaptée au surcroît de contaminations intervenues en fin d’année (limitation d’activités sociales ou économiques pouvant favoriser des contaminations) et une réponse plus tardive visant à limiter les effets d’une reprise de l’épidémie.

Cette dernière piste, prévient-il, “présente le risque d’intervenir trop tardivement et de conduire ensuite à des mesures plus sévères, plus longues et/ou restrictives que celles entrant en vigueur plus tôt”.

Coronavirus : l’épidémie s’étend 400 000 morts (OMS)

Coronavirus : l’épidémie s’étend 400 000 morts (OMS)

Si l’Europe  semble bien avoir dépassé son seuil de gravité, reste encore des foyers de communication qui exigent encore des mesures de pruudence . Par ailleurs, au plan mondial, il  semble bien que la crise soit maintenant déplacée vers les États-Unis, l’Amérique du Sud et certains pays d’Asie. «Bien que la situation en Europe s’améliore, dans le monde elle s’aggrave», a déclaré le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d’une conférence de presse virtuelle à Genève.

«Plus de 100.000 nouveaux cas ont été recensés sur 9 des 10 derniers jours. Hier, le bilan s’est élevé à plus de 136.000 nouveau cas», le chiffre le plus élevé sur une journée, a-t-il ajouté. Il a précisé que près de 75% des nouveaux cas enregistrés dimanche l’ont été dans 10 pays, principalement sur le continent américain et en Asie du sud.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a estimé que dans les pays où la situation s’améliorait, «la plus grande menace est désormais le laisser-aller», ajoutant que «la plupart des gens dans le monde sont encore susceptibles d’être infectés». «Nous en sommes à six mois depuis le début de la pandémie, ce n’est pas encore le moment de lever le pied», a-t-il insisté.

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 404.245 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles ce lundi soir.

Plus de 7 millions de cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires. Les Etats-Unis ont recensé 110.771 décès. Viennent ensuite le Royaume-Uni avec 40.597 morts, le Brésil avec 36.455 morts, l’Italie avec 33.964 morts, et la France avec 29.209 morts.

Le bilan des dernières 24 heures aux États-Unis est de 691 morts, selon l’université Johns Hopkins, contre 3000 morts par jour au plus fort de la crise. Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 110.482 décès pour 1.938.842 cas officiels. Viennent ensuite le Royaume-Uni (40.542 morts), le Brésil (35.930 morts), l’Italie (33.899 morts) et la France (29.155 morts).

Coronavirus : l’épidémie vraiment contrôlée?

Coronavirus : l’épidémie vraiment  contrôlée?

Difficile si c’est le message d’u conseil scientifique ou d’un comité sous emprise du gouvernement tellement les contrevérités ont été nombreuses? ( le premier tour des élection municipales par exemple ou les masques) . Est_ce un avis scientifique ou économique ? 

Le président du Conseil scientifique a indiqué ce vendredi 5 juin que l’épidémie de coronavirus était « contrôlée » en France. « On peut dire raisonnablement que l’épidémie est contrôlée. Le virus continue à circuler, mais il circule à une petite vitesse. Là où on avait à peu près plusieurs dizaines de milliers de cas, autour de 80.000 nouveaux cas par jour début mars avant le confinement, on estime qu’on est maintenant autour de 1.000 cas à peu près », a expliqué Jean-François Delfraissy sur France Inter. « Surtout, on a tous les outils pour dépister les nouveaux cas ».

Toutefois le président du Conseil scientifique appelle les Français à maintenir leur vigilance. « On se relâche un peu, mais c’est normal, c’est humain. Le tout est de ne pas trop se relâcher. J’ai envie de dire aux Français : « Maintenant, les soignants, c’est vous. Emparez-vous de cette maladie », a-t-il ajouté alors que la France est entrée dans la phase 2 du déconfinement le 2 juin dernier. « On va continuer d’ouvrir des possibilités, c’est bien, il faut que la vie reprenne, mais il faut conserver les mesures de distanciation, qu’à mon avis nous allons devoir garder assez longtemps », a-t-il toutefois tenu à souligner.

Municipales: pas d’effet du vote sur l’épidémie : du pipeau, on n’en sait rien!

  • Municipales: pas d’effet du vote sur l’épidémie : du pipeau, on n’en sait rien!
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  • Une équipe de statisticiens et d’épidémiologiste aurait conclu que la décision d’organiser un premier tour des élections municipales n’aurait eu aucun impact sur la propagation de la pandémie. Une étude complètement bidon fondée sur l’évolution des cas enregistrés sur l’évolution des infectés passés dans les hôpitaux. Un échantillon nullement représentatif de la population. Que cette étude soit pertinente il aurait fallu se fonder sur un échantillon de personnes ayant participé au vote et non prendre en compte les seules victimes passées dans un hôpital. Tout cela sans l’étude faite justifiait le bien-fondé de la décision du gouvernement d’organiser le premier tour des élections alors que dès le lendemain le même gouvernement décidé du confinement. Notons évidemment que cette étude n’a pas pris en compte la diffusion chez les asymptomatiques qui ont pu ultérieurement contaminer de futurs malades est beaucoup plus tard. Rappelons-nous des études dites scientifiques considérant il n’y a pas si longtemps que le port du masque était inutile voire dangereux à la qu’il est aujourd’hui considéré comme indispensable. Même raisonnement contradictoire à propos des tests. Même sur le confinement, l’appréciation des différents scientifiques mondiaux révèle des contradictions.

Coronavirus Allemagne : l’épidémie reprend de la vigueur

Coronavirus Allemagne : l’épidémie reprend de la vigueur

Le nombre de contamination en Allemagne a grimpé à 169.575 cas et l’épidémie a désormais causé 7417 décès dans le pays, selon les données publiées lundi matin par l’Institut Robert Koch (RKI) pour les maladies infectieuses.

Cela représente 357 nouveaux cas de contamination et 22 décès supplémentaires en l’espace de 24 heures, précise le RKI, qui ajoute que le « taux de reproduction » du virus est désormais de 1,1, signe d’une accélération potentiellement exponentielle de sa propagation au sein de la population.

 

 

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