Archive pour le Tag 'immobilier'

Immobilier : la crise continue

Immobilier : la crise continue

 

En dépit de la très légère baisse des taux d’intérêt décidée par la Banque centrale européenne, la crise continue dans l’immobilier notamment du fait en particulier du manque de solvabilité de nombre de candidats à l’accès à la propriété. Ainsi les permis de construire qui constituent l’indicateur de la future activité ont encore reculé de 6,4 % entre mai et juillet.
Les permis de construire accordés entre mai et juillet ont reculé de 6,4% par rapport à la même période l’année dernière, et les mises en chantier ont été réduites de 4,3% sur un an, selon la Fédération française du bâtiment (FFB).

Les permis de construire, « qui reculent encore de 9,9% » sur les sept premiers mois de 2024 par rapport à l’année précédente, « ne laissent pas espérer de rebond prochain », souligne l’organisation.
Du côté de l’emploi, les suppressions se sont poursuivies cet été : 30.500 postes salariés et intérimaires ont été supprimés entre la période d’avril à juin 2023 et le deuxième trimestre 2024.

Début septembre, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a également alerté sur la situation critique du secteur de la construction et réclamé au nouveau Premier ministre « des actions immédiates ».

« Ça fait trois ans qu’on râle, qu’on alerte… Il est plus que temps que la France se réveille et que nous ayons un Premier ministre conscient de ce qu’il se passe », a martelé son président, Pascal Boulanger, organisé avant l’annonce de la nomination de Michel Barnier à Matignon. « Trimestre après trimestre, on s’enfonce inexorablement dans la crise », a-t-il ajouté.

 

Immobilier-Classes moyennes: Pour des logements sociaux face aux loyers privés inabordables

Immobilier-Classes moyennes: Pour des logements sociaux face aux  loyers privés inabordables

 

Le président de l’association Droit au logement opposable, Bernard Lacharme, estime, dans une tribune au « Monde », que le projet de loi sur le logement, en ne favorisant pas les HLM, aggrave la crise pour les classes moyennes.

 

Les textes sur le logement sont souvent peu lisibles pour les non-initiés, mais il faut reconnaître que l’exposé des motifs du nouveau projet de loi « relatif au développement de l’offre de logements abordables », qui sera débattu mi-juin au Parlement, en donne clairement le sens.La première phrase évoque l’existence d’une crise du logement « depuis 2022 ». La deuxième nous dit : « Les classes moyennes sont, de plus en plus, confrontées à la difficulté de se loger à un coût abordable à proximité de leur lieu de travail, en particulier en zone tendue. »Vous pouvez poursuivre la lecture : pas un mot sur l’explosion du nombre de sans-abri, les familles hébergées par d’autres familles, celles qui sont logées en suroccupation ou dans l’insalubrité, les smicards qui consacrent 40 % de leurs revenus à leur loyer, les jeunes salariés dans l’incapacité de quitter le domicile de leurs parents, les étudiants en galère…

Cette loi n’affiche pas l’ambition de s’attaquer à la crise structurelle qui, depuis plusieurs décennies, augmente le coût du logement pour tous et condamne les plus fragiles à la rue ou au mal-logement. Elle vise les « classes moyennes », notion suffisamment floue pour qu’une majorité de nos concitoyens croie être concernée.

La réalité est que 70 % des ménages ont des ressources les rendant éligibles au logement social, et que c’est de ce type de logements qu’ont besoin ceux pour qui les loyers de marché sont devenus inabordables. Le logement intermédiaire, que le gouvernement veut développer, concerne des personnes dont les ressources sont supérieures à la moyenne : le plafond de revenu imposable pour un couple avec deux enfants atteint 102 000 euros sur Paris et la petite couronne, le loyer 1 400 euros pour un logement de 75 mètres carrés.

Immobilier- L’abandon des politiques de logement

Immobilier -L’abandon des politiques de logement

D’un côté, une accumulation d’indicateurs inquiétants : près de 5 millions d’adultes vivant chez leurs parents, une chute des réservations de logements neufs, une pénurie de l’offre de location. De l’autre, une réponse politique loin d’être à la hauteur. Alors que la crise du logement frappe durement depuis deux ans, notamment sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt, le sujet se trouve quasiment absent de la campagne pour les élections européennes. Le gouvernement prépare bien un projet de loi « pour développer l’offre de logements abordables », mais il se contente de mettre en avant le logement intermédiaire, à destination des classes moyennes supérieures, au détriment du logement social.
par Véronique Chocron dans Le Monde.
D’où vient ce paradoxe, alors que le logement, premier poste de dépense des Français, détermine en grande partie la vie de chacun, de son cadre de vie à son accès à l’emploi ?« Pourquoi personne ne veut faire du logement un objet politique ? Déjà, on n’est pas aidé par nos concitoyens : dans les sondages, le sujet n’apparaît pas comme une préoccupation majeure », lâche, désappointé, le député (Renaissance, Val-d’Oise) Guillaume Vuilletet. Dans l’enquête Ipsos pour Le Parisien, le 25 février, le logement n’est qu’au dixième rang de la liste des douze préoccupations retenues, incluse en fait dans le pouvoir d’achat, classé premier.

La perte du pouvoir d’achat s’explique largement par la flambée du coût du logement. Comme le montre l’économiste du logement Jacques Friggit, à partir des années 2000, les prix de l’immobilier résidentiel ont progressé beaucoup plus vite que les revenus des ménages. Que les Français consacrent désormais 27 % de leur budget au logement, soit deux fois plus qu’à la nourriture, semble aujourd’hui acquis. « On s’est habitué au logement cher, mais la paix sociale a été achetée par la très forte valorisation du patrimoine immobilier, qui est allée de pair, estime Pierre Madec, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques. En revanche, le logement cher s’est traduit par une paupérisation des locataires du parc privé. »

En matière de logement, c’est également parce que tous les territoires et toutes les générations ne font pas face aux mêmes difficultés. 

Immobilier: une goutte d’eau avec la construction de 10 000 logements intermédiaires

Immobilier: une goutte d’eau avec la construction de 10 000 logements intermédiaires

Alors que le logement connaît une crise catastrophique, le gouvernement réagit très mollement en annonçant la construction de 10 000 logements à loyer intermédiaire. En réalité ce n’est qu’une goutte d’eau quand on sait que la France n’a même pas construit 300 000 logements en 2023 et que les besoins sont autour de 500 000 par an .
Près d’un milliard d’euros vont être mobilisés «dans les mois qui viennent» pour réaliser 10.000 logements intermédiaires, destinés aux classes moyennes, ont annoncé les ministres de l’Economie et du Logement jeudi. Sur cette somme, 400 millions d’euros seront «fournis par 14 assureurs» et «250 millions d’euros fournis par la Caisse des dépôts et consignations» (CDC), tandis que l’État «mobilisera des fonds propres», a précisé le ministre de l’Economie Bruno Le Maire à l’issue d’une réunion avec la fédération des assureurs et la CDC.

Immobilier-Crise du logement: profonde et durable

Immobilier-Crise du logement: profonde et durable

 

Comme en Chine, la France pourrait bien connaître une crise immobilière hypothéquant aussi toute l’économie. Le secteur immobilier a en effet plongé la Chine dans une croissance très molle provoquée par l’emballement d’abord des prix puis une crise financière et économique plus globale. En France, la situation est également catastrophique. Globalement la France n’a même pas construit 300 000 logements en 2023 alors  que les besoins sont autour de 500 000 par an . 

Précédemment à l’intérieur de ces chiffres globaux, il fallait prendre en compte la dynamique de l’accession à la propriété. Une dynamique en berne avec par exemple une baisse de 40 % des crédits immobiliers en 2023. Une situation durable qui découle directement de la folle envolée des prix depuis 20 ans, des taux d’intérêt et du pouvoir d’achat des ménages. À titre d’exemple le prix d’un  logement atteint environ en moyenne 300 000 €, ce qui suppose un revenu des ménages de l’ordre de 5000 € par mois , or les couples ont en moyenne un revenu disponible de 4000 € par mois.

50 à 60% des ménages risquent désormais d’être écartés de la possibilité de l’accession à la propriété. Autrement dit de l’ordre de 30 % des ménages pourront prétendre à cette accession quand jusque-là ils étaient 60 %. Pour inverser la tendance, il faudrait une baisse significative des prix de l’ordre de 30 % afin de resolvabiliser les candidats à l’accession. On comprend que les vendeurs ne sont pas prêts à accepter de telles baisses de prix. Mais en face ils auront du mal à trouver des acheteurs. Avec le temps, l’offre devra s’adapter à la demande solvable et les prix devront nécessairement diminuer de manière significative. En attendant, comme parallèlement on ne construit pas suffisamment de logements à louer, la crise va s’accentuer et peut-être aussi menacer l’ensemble de l’économie.

 

 

Immobilier : des taux moyens de 4 % encore trop hauts

Immobilier : des taux moyens de 4 % encore trop hauts

 Les taux de crédit immobilier continuent de décroître sensiblement, selon le dernier pointage de l’Observatoire Crédit Logement/CSA.Des taux autour de 4 % mais encore bien trop hauts pour relancer un secteur en pleine déprime victime non seulement de la hausse des taux d’intérêt mais surtout et aussi de prix complètement démentiels du logement. Des prix tellement excessifs que nombre de couches moyennes se trouvent désormais complètement écartés de la perspective d’acquisition d’un logement.

 

Ainsi, le taux moyen (hors assurances) repasse sous les 4 % pour s’établir à 3,99% en février 2024, soit 16 points de base de moins qu’en janvier. La baisse amorcée en janvier s’est même accélérée en février.

Les ménages sont toujours contraints à l’abandon de projets, ou à les modifier de façon substantielle. Pour autant, la production de crédit repart, avec une hausse de 35% sur les deux premiers mois de l’année, par rapport à décembre 2023.

« Le rebond est encourageant mais la reprise va être lente et hésitante », soutient l’Observatoire. En rythme annuel glissant, la production de crédit reste en baisse de 40 %. Selon les chiffres de la Banque de France, qui prend en compte les crédits effectivement débloqués, la production s’établit à 7,6 milliards d’euros en janvier (hors renégociation), contre 8,2 milliards en décembre.

 

Immobilier : la prochaine crise après l’agriculture

Immobilier : la prochaine crise après l’agriculture

Le logement- l’immobilier en général- pourrait faire naître une autre crise après l’agriculture. Le secteur est en effet en pleine dépression et des milliers d’emplois pourraient être supprimés dès cette année. En outre une crise structurelle avec des causes multiples et durables. Jean-Claude Driant, professeur à l’école d’urbanisme de Paris, auteur de Les politiques du logement en France (La documentation française, 2015), Explique dans « la Tribune » que la crise du logement va durer faute de politique contracyclique

En quoi la crise actuelle du logement est-elle différente des crises précédentes ?

JEAN-CLAUDE DRIANT : C’est une crise multifacette qui, pour simplifier, cumule deux crises. Celle du logement, comprendre du logement trop cher, alimenté depuis vingt ans par des conditions de crédits favorables dans le neuf comme dans l’ancien et qui se traduit aujourd’hui par une difficulté pour de très nombreux ménages d’y accéder, à laquelle s’ajoute une crise immobilière extrêmement lourde. Celle-ci est liée au contexte international, à l’inflation et à la montée des taux d’intérêt, et se développe de façon différenciée selon que l’on soit sur le marché du neuf ou sur celui de l’existant.

Dans le neuf, la question se pose en termes de coûts de construction et de foncier qui génèrent des prix complètement inabordables pour la plupart des ménages confrontés au crédit. Même s’il faut souligner que les taux d’intérêt d’aujourd’hui ne sont pas si élevés. Ils le sont moins que l’inflation, ce qui est presque anormal économiquement parlant, cependant ils sont quatre fois plus élevés qu’il y a deux ans alors que les prix des logements n’ont pas baissé en proportion.

Dans l’ancien, la crise est certes liée aux prix trop élevés, mais il semble que l’on fasse ici le pari d’un marché capable de s’ajuster tout seul. Autrement dit, les prix baisseront parce que les vendeurs ne parviennent plus à vendre. Ce qui diffère grandement du neuf dont ni le coût du foncier, ni celui de la construction ne s’ajustent aussi facilement que dans l’existant.

Dès lors, la réponse à cette crise est-elle différente des précédentes ?

Jusqu’alors, dès qu’une crise importante apparaissait en France, nous avions l’habitude de développer des mesures politiques contracycliques permettant de passer le cap. Souvenez-vous de la crise financière de 2008. Tout le monde craignait un effondrement du secteur du bâtiment. Lequel ne s’est pas produit parce qu’il y a eu, en réponse, une politique claire, forte, à travers le Scellier, le doublement du prêt à taux zéro, le rachat important de logements des promoteurs par des bailleurs sociaux… Ce qui diffère avec cette crise, c’est qu’il n’y a pas de mesures contracycliques, rien n’a été enclenché, excepté le rachat de logements par CDC Habitat et Action Logement. Ce qui paraît très insuffisant.

Pourquoi cette absence de réponse ?

J’ai deux explications à cela. La première, c’est qu’on sort des années du « Quoi qu’il en coûte ». Un « Quoi qu’il en coûte » qui, soit dit en passant, n’a pas véritablement alimenté le marché immobilier. En termes de politiques publiques, l’enjeu de revenir à une certaine forme de sagesse budgétaire n’incite donc pas l’État à remettre de l’argent dans la machine.

La deuxième explication est plus idéologique. En mai 2023, le président de la République qualifiait le secteur du logement comme « un système de sur-dépense publique ». C’est son interprétation, sa lecture d’un secteur dans lequel, selon lui, on a historiquement mis beaucoup d’argent pour fabriquer de la rente, sans résultat social et économique efficace. En fait, je crois qu’au sommet de l’Etat la question ne se pose pas vraiment. Le marché ajustera. Ou, à défaut, les collectivités territoriales.

Pourtant, on voit bien les difficultés de certaines collectivités à produire du logement, notamment social. En Provence-Alpes Côte d’Azur, le parc social ne représente que 14% du parc de résidences principales, contre plus de 17% au national. 95 communes régionales sont concernées par un arrêté de carence au titre du bilan triennal 2020-2022, dont 26 dans les Alpes-Maritimes où 72% des logements sociaux sont réalisés en Vefa par des promoteurs privés, contre 56% au national…

Cette particularité azuréenne est une démonstration de l’interdépendance qui s’est créé entre le monde du logement social, qui a besoin des promoteurs pour produire, et celui des promoteurs, lesquels se trouvent dans une situation d’arbitrage financier compliqué au regard des prix de vente des lots et ceux des logements individuels. Cette dépendance génère aujourd’hui une baisse sensible de la production de logements sociaux dans les territoires alors que les besoins sont très importants. Le fait que ce problème ne soit pas un sujet politique fort reste pour moi un facteur de surprise constant. Est-ce peut-être parce que 40% des ménages sont propriétaires ? C’est presque un ménage sur deux. Ou peut-être aussi parce que les gilets jaunes n’auraient pas parlé de logement ? Je ne suis pas d’accord avec cela. Nous les avons mal écoutés car tous les problèmes soulignés alors étaient intimement liés à la question du logement. Et le logement social est au cœur de tout cela.

Dans ce contexte difficile, quid de la question écologique ?

L’écologie va influer très lourdement sur les politiques du logement, et ce sur au moins trois points. Nous le constatons déjà avec la question de la sobriété foncière, cette fameuse ZAN (pour Zéro artificialisation nette, NDLR) qui pèse forcément sur la disposition du foncier. Il y a aussi la rénovation énergétique, laquelle pose de nombreuses questions d’ordre économique, social, patrimonial, générationnel même ! Qu’est-ce que c’est, par exemple, que de rénover sa maison quand on a 70 ans ? Enfin, le troisième volet, à savoir le bilan carbone de la construction neuve, est celui qui concentre des critiques de plus en plus voyantes. Un certain nombre d’acteurs issus des milieux économiques (Bercy) mettent en effet en cause le rythme de construction neuve au nom de tout un ensemble de choses dont l’écologie et la démographie. Il faut porter attention à ce type de propos, car nous allons les entendre de plus en plus souvent dans l’avenir. Ils généreront, je pense, des réflexions sur l’évolution des savoir-faire entre la construction neuve et la rénovation qui se traduiront par des transformations très lourdes pour l’ensemble des métiers.

Immobilier: catastrophe depuis 50 ans

Immobilier: catastrophe depuis 50 ans

Une Chute globale qui n’est pas seulement conjoncturelle avec une baisse d’environ 50 % de l’activité mais aussi structurelle avec la mise à l’écart de nombreux de couches moyennes pour l’accession à la propriété. Des taux évidemment trop hauts en ce moment (autour de 4 %) mais de toute façon des prix complètement prohibitifs inaccessibles.

Une catastrophe absolue. L’expression n’est pas trop forte pour qualifier l’année 2023 pour les promoteurs immobiliers. Tous les voyants sont au rouge. Les mises en chantier de logements de tous types ont chuté de 22 % l’an passé. Les permis de construire accordés par les collectivités locales ont suivi le même mouvement, avec un plongeon de 23,7 % sur douze mois. Les chiffres définitifs concernant les ventes de logements neufs ne sont pas encore connus, mais Pascal Boulanger, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), estime que «l’année 2023 s’est terminée sur une baisse d’activité pour les promoteurs immobiliers de près de 50 % par rapport à une année normale».

Les ventes devraient se situer entre 85.000 et 90.000 logements. Or, entre 2016 et 2019, les promoteurs vendaient en moyenne près de 165.000 logements par an. La dégringolade serait bien pire sans la – rare – mesure de soutien décidée par le gouvernement.

Immobilier- logement : la prochaine crise après l’agriculture

Immobilier- logement : la prochaine crise après l’agriculture

Le logement- l’immobilier en général- pourrait faire naître une autre crise après l’agriculture. Le secteur est en effet en pleine dépression et des milliers d’emplois pourraient être supprimés dès cette année. En outre une crise structurelle avec des causes multiples et durables. Jean-Claude Driant, professeur à l’école d’urbanisme de Paris, auteur de Les politiques du logement en France (La documentation française, 2015), Explique dans « la Tribune » que la crise du logement va durer faute de politique contracyclique

En quoi la crise actuelle du logement est-elle différente des crises précédentes ?

JEAN-CLAUDE DRIANT : C’est une crise multifacette qui, pour simplifier, cumule deux crises. Celle du logement, comprendre du logement trop cher, alimenté depuis vingt ans par des conditions de crédits favorables dans le neuf comme dans l’ancien et qui se traduit aujourd’hui par une difficulté pour de très nombreux ménages d’y accéder, à laquelle s’ajoute une crise immobilière extrêmement lourde. Celle-ci est liée au contexte international, à l’inflation et à la montée des taux d’intérêt, et se développe de façon différenciée selon que l’on soit sur le marché du neuf ou sur celui de l’existant.

Dans le neuf, la question se pose en termes de coûts de construction et de foncier qui génèrent des prix complètement inabordables pour la plupart des ménages confrontés au crédit. Même s’il faut souligner que les taux d’intérêt d’aujourd’hui ne sont pas si élevés. Ils le sont moins que l’inflation, ce qui est presque anormal économiquement parlant, cependant ils sont quatre fois plus élevés qu’il y a deux ans alors que les prix des logements n’ont pas baissé en proportion.

Dans l’ancien, la crise est certes liée aux prix trop élevés, mais il semble que l’on fasse ici le pari d’un marché capable de s’ajuster tout seul. Autrement dit, les prix baisseront parce que les vendeurs ne parviennent plus à vendre. Ce qui diffère grandement du neuf dont ni le coût du foncier, ni celui de la construction ne s’ajustent aussi facilement que dans l’existant.

Dès lors, la réponse à cette crise est-elle différente des précédentes ?

Jusqu’alors, dès qu’une crise importante apparaissait en France, nous avions l’habitude de développer des mesures politiques contracycliques permettant de passer le cap. Souvenez-vous de la crise financière de 2008. Tout le monde craignait un effondrement du secteur du bâtiment. Lequel ne s’est pas produit parce qu’il y a eu, en réponse, une politique claire, forte, à travers le Scellier, le doublement du prêt à taux zéro, le rachat important de logements des promoteurs par des bailleurs sociaux… Ce qui diffère avec cette crise, c’est qu’il n’y a pas de mesures contracycliques, rien n’a été enclenché, excepté le rachat de logements par CDC Habitat et Action Logement. Ce qui paraît très insuffisant.

Pourquoi cette absence de réponse ?

J’ai deux explications à cela. La première, c’est qu’on sort des années du « Quoi qu’il en coûte ». Un « Quoi qu’il en coûte » qui, soit dit en passant, n’a pas véritablement alimenté le marché immobilier. En termes de politiques publiques, l’enjeu de revenir à une certaine forme de sagesse budgétaire n’incite donc pas l’État à remettre de l’argent dans la machine.

La deuxième explication est plus idéologique. En mai 2023, le président de la République qualifiait le secteur du logement comme « un système de sur-dépense publique ». C’est son interprétation, sa lecture d’un secteur dans lequel, selon lui, on a historiquement mis beaucoup d’argent pour fabriquer de la rente, sans résultat social et économique efficace. En fait, je crois qu’au sommet de l’Etat la question ne se pose pas vraiment. Le marché ajustera. Ou, à défaut, les collectivités territoriales.

Pourtant, on voit bien les difficultés de certaines collectivités à produire du logement, notamment social. En Provence-Alpes Côte d’Azur, le parc social ne représente que 14% du parc de résidences principales, contre plus de 17% au national. 95 communes régionales sont concernées par un arrêté de carence au titre du bilan triennal 2020-2022, dont 26 dans les Alpes-Maritimes où 72% des logements sociaux sont réalisés en Vefa par des promoteurs privés, contre 56% au national…

Cette particularité azuréenne est une démonstration de l’interdépendance qui s’est créé entre le monde du logement social, qui a besoin des promoteurs pour produire, et celui des promoteurs, lesquels se trouvent dans une situation d’arbitrage financier compliqué au regard des prix de vente des lots et ceux des logements individuels. Cette dépendance génère aujourd’hui une baisse sensible de la production de logements sociaux dans les territoires alors que les besoins sont très importants. Le fait que ce problème ne soit pas un sujet politique fort reste pour moi un facteur de surprise constant. Est-ce peut-être parce que 40% des ménages sont propriétaires ? C’est presque un ménage sur deux. Ou peut-être aussi parce que les gilets jaunes n’auraient pas parlé de logement ? Je ne suis pas d’accord avec cela. Nous les avons mal écoutés car tous les problèmes soulignés alors étaient intimement liés à la question du logement. Et le logement social est au cœur de tout cela.

Dans ce contexte difficile, quid de la question écologique ?

L’écologie va influer très lourdement sur les politiques du logement, et ce sur au moins trois points. Nous le constatons déjà avec la question de la sobriété foncière, cette fameuse ZAN (pour Zéro artificialisation nette, NDLR) qui pèse forcément sur la disposition du foncier. Il y a aussi la rénovation énergétique, laquelle pose de nombreuses questions d’ordre économique, social, patrimonial, générationnel même ! Qu’est-ce que c’est, par exemple, que de rénover sa maison quand on a 70 ans ? Enfin, le troisième volet, à savoir le bilan carbone de la construction neuve, est celui qui concentre des critiques de plus en plus voyantes. Un certain nombre d’acteurs issus des milieux économiques (Bercy) mettent en effet en cause le rythme de construction neuve au nom de tout un ensemble de choses dont l’écologie et la démographie. Il faut porter attention à ce type de propos, car nous allons les entendre de plus en plus souvent dans l’avenir. Ils généreront, je pense, des réflexions sur l’évolution des savoir-faire entre la construction neuve et la rénovation qui se traduiront par des transformations très lourdes pour l’ensemble des métiers.

Economie-Immobilier : une crise mortifère durable

Economie-Immobilier : une crise  mortifère durable

OPINION. Des professionnels du BTP jusqu’à ceux du financement, des consommateurs jusqu’aux parlementaires, tout le monde s’accorde à reconnaître que le logement traverse une crise historique en France. Par Didier Kling, Président du Groupe CNCEF ; Stéphane Fantuz, Président CNCEF Assurance et Patrimoine ; Côme Robet, Président CNCEF Crédit ; Jean-Paul Serrato, Président CNCEF Immobilier et Marc Sabate, Président CNCEF France M&A
Didier Kling, Stéphane Fantuz, Côme Robet, Jean-Paul Serrato et Marc Sabate
dans la Tribune


Un cri d’alerte justifié qui va sans doute couvrir une période longue tellement le pouvoir d’achat logement des ménages est amputé. Par exemple en matière d’accession à la propriété, presque 90 % des ménages sont maintenant exclus. Un exemple dans les grandes métropoles il faut compter un prix de l’ordre de 400 000 € pour un logement alors que le revenu moyen est de 3000 €. Par un prêt de 400 000 € sur 20 ans, on exige un revenu de 6000 € par mois. Une acquisition impossible pour celui qui ne dispose pas d’apport personnel. Si on s’éloigne du centre de la métropole on trouvera un bien à 300 000 € voir à 200 000 € à 25 km ou 30kms. La crise du logement est donc structurelle et conjoncturelle. Conjoncturelle à cause de la hausse des taux d’intérêt actuellement supérieur à 4 % , structurelle à cause de la folie des prix depuis 20 ans. NDLR

La fermeture d’agences immobilières et d’études notariales est annoncée, et que la baisse des prix des biens ne changera pas la donne pour 2024. Location, achat, investissement…Tous les segments sont bloqués, marqués par l’attentisme et l’inflation. Mais surtout par une crise de confiance entre les Français et les pouvoirs publics, alimentée, s’agissant de l’offre et de la demande, par une ambivalence entre les déclarations et la réalité.

Rien qu’à l’Assemblée nationale, plus de huit propositions de loi sont en attente pour juguler les tensions du marché locatif, relancer la construction, ou encore faciliter la rénovation… Ces initiatives parlementaires sont louables, mais risquent d’être hors-sol, le temps du Parlement n’étant pas celui de la société.

Alors que le marché de l’immobilier est bien malade, le gouvernement tarde à se pencher à son chevet. Pourtant, le diagnostic est grave : il n’y a plus de ministre de plein exercice dédié au Logement et le remaniement a emporté avec lui le projet de loi sur l’immobilier-logement pourtant promis pour ce printemps. Les Français comme les professionnels du secteur ne pourront plus se contenter d’une énième déclaration de bonne intention, ni attendre un retournement de conjoncture. Ils souhaitent une loi d’urgence, concertée et collective pour déclencher des actions salutaires.

Nous pouvons, pour justifier cette impérieuse nécessité, livrer une masse de données chiffrées, mais elles sont déjà connues de tous et n’ont pas suffi jusqu’ici à faire réagir la classe politique. Ce que nous constatons sur le terrain, en revanche, c’est que la volonté de nos compatriotes s’émousse. Nos intermédiaires en crédit, qui traitent la moitié des demandes de financement, confirment que les projets immobiliers sont reportés ou abandonnés par 1 Français sur 5 depuis deux ans, principalement pour des raisons économiques. Trouver un bien immobilier qui leur plaît, et surtout financer un achat, apparaît beaucoup plus difficile.

Les pouvoirs publics ont beau jeu de nous opposer que l’offre n’est pas en adéquation avec la conjoncture et que le nombre de biens disponibles n’est pas suffisant. Ce sont pourtant les mêmes qui, quelques mois en arrière, promettaient de construire « plus vite, plus facilement, plus simplement ». Ou qui appelaient à la fois à financer l’immobilier tout en rappelant les règles de prudence. Ces antagonismes étouffent le marché !

La réalité est que la pénurie de logements abordables dans les grandes villes est criante et que les normes énergétiques alourdissent, voire empêchent, la mise à disposition de biens sur le marché. Et surtout que la demande reste forte et qu’elle ne se concrétise pas.

Tout d’abord chez les primo-accédants qui ont des revenus et un reste à vivre suffisants, mais peu ou pas d’apport personnel et une épargne de précaution relativement modeste. Ils constituent la part la plus importante des dossiers de financement refusés par les banques.

Ensuite, chez les investisseurs privés qui souhaitent se constituer un patrimoine et le mettre en location (logements étudiants, revenus locatifs en prévision de la retraite, etc.) qui sont bloqués par le taux d’endettement. Pourtant, la pierre reste majoritairement perçue comme un bon investissement, même si l’accès à la propriété se durcit.

Parce que sans logement, nos concitoyens ne peuvent s’ancrer dans le quotidien, envisager l’avenir et concrétiser le projet d’une vie, notre pays mérite mieux qu’un énième « Grenelle », qu’une énième loi parcellaire sur l’immobilier. Nous n’en avons plus le temps. Convaincus que nous pouvons agir collectivement, nous demandons à dialoguer rapidement avec les responsables politiques pour trouver l’issue d’une crise qui réside dans la volonté du Gouvernement. Et non dans un empilement de discours, de normes et de règles. Il y a bien péril en la demeure !

Taux de Crédit immobilier : taux moyen qui s’envole à plus de 4%

Taux de Crédit immobilier : taux moyen qui s’envole à plus de 4%

 

La hausse des taux de crédit immobilier explique largement la très grave crise que connaît le secteur .Le taux moyen des crédits immobiliers a atteint 4,20% au quatrième trimestre 2023, au plus haut depuis 2009, tandis que le nombre de prêts accordés a poursuivi sa chute, selon les calculs de l’Observatoire CSA/Crédit logement publiés jeudi. Sur l’ensemble de 2023, le taux moyen a atteint 3,59% selon la même source. Si elle ralentit, la hausse du taux moyen des prêts immobiliers est spectaculaire depuis le printemps 2022, lorsqu’il était encore à peine supérieur à 1%.

 

La hausse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) pour contrer l’inflation a renchéri le coût de l’argent pour les banques, qui l’ont répercuté à leurs clients pour conserver leurs marges. Les chiffres annoncés chaque mois par Crédit logement diffèrent de ceux de la Banque de France, avec respectivement 4,24% et 4,11% en décembre. Les statistiques de la banque centrale ont le mérite de porter sur l’ensemble du marché, contrairement à ceux de Crédit logement, fruit d’un retraitement sur la base de données partielles. Ces taux ont de quoi décourager les candidats à l’achat d’un logement, d’autant que certaines banques ont moins prêté et que les prix n’ont pas baissé rapidement. Au quatrième trimestre 2023, la durée moyenne des prêts accordés était de 248 mois, soit 20 ans et 8 mois, «un niveau rarement observé par le passé» selon l’Observatoire, qui rappelle qu’elle était de 13,6 ans en 2001 et 17,1 ans en 2014. . La baisse des taux des crédits immobiliers sera «lente», selon l’Observatoire qui prévoit «une tendance à la décrue, à un rythme relativement régulier tout au long de l’année» 2024, de 4,20% au premier trimestre à 3,25% au quatrième (avec un taux moyen de 3,60% sur l’année). «Puis la baisse des taux se poursuivrait en 2025», à 3,10% en moyenne.

Immobilier : une crise durable mortifère

Immobilier : une crise durable mortifère

OPINION. Des professionnels du BTP jusqu’à ceux du financement, des consommateurs jusqu’aux parlementaires, tout le monde s’accorde à reconnaître que le logement traverse une crise historique en France. Par Didier Kling, Président du Groupe CNCEF ; Stéphane Fantuz, Président CNCEF Assurance et Patrimoine ; Côme Robet, Président CNCEF Crédit ; Jean-Paul Serrato, Président CNCEF Immobilier et Marc Sabate, Président CNCEF France M&A
Didier Kling, Stéphane Fantuz, Côme Robet, Jean-Paul Serrato et Marc Sabate
dans la Tribune


Un cri d’alerte justifié qui va sans doute couvrir une période longue tellement le pouvoir d’achat logement des ménages est amputé. Par exemple en matière d’accession à la propriété, presque 90 % des ménages sont maintenant exclus. Un exemple dans les grandes métropoles il faut compter un prix de l’ordre de 400 000 € pour un logement alors que le revenu moyen est de 3000 €. Par un prêt de 400 000 € sur 20 ans, on exige un revenu de 6000 € par mois. Une acquisition impossible pour celui qui ne dispose pas d’apport personnel. Si on s’éloigne du centre de la métropole on trouvera un bien à 300 000 € voir à 200 000 € à 25 km ou 30kms. La crise du logement est donc structurelle et conjoncturelle. Conjoncturelle à cause de la hausse des taux d’intérêt actuellement supérieur à 4 % Hurel, structurelle à cause de la folie des prix depuis 20 ans. NDLR

La fermeture d’agences immobilières et d’études notariales est annoncée, et que la baisse des prix des biens ne changera pas la donne pour 2024. Location, achat, investissement…Tous les segments sont bloqués, marqués par l’attentisme et l’inflation. Mais surtout par une crise de confiance entre les Français et les pouvoirs publics, alimentée, s’agissant de l’offre et de la demande, par une ambivalence entre les déclarations et la réalité.

Rien qu’à l’Assemblée nationale, plus de huit propositions de loi sont en attente pour juguler les tensions du marché locatif, relancer la construction, ou encore faciliter la rénovation… Ces initiatives parlementaires sont louables, mais risquent d’être hors-sol, le temps du Parlement n’étant pas celui de la société.

Alors que le marché de l’immobilier est bien malade, le gouvernement tarde à se pencher à son chevet. Pourtant, le diagnostic est grave : il n’y a plus de ministre de plein exercice dédié au Logement et le remaniement a emporté avec lui le projet de loi sur l’immobilier-logement pourtant promis pour ce printemps. Les Français comme les professionnels du secteur ne pourront plus se contenter d’une énième déclaration de bonne intention, ni attendre un retournement de conjoncture. Ils souhaitent une loi d’urgence, concertée et collective pour déclencher des actions salutaires.

Nous pouvons, pour justifier cette impérieuse nécessité, livrer une masse de données chiffrées, mais elles sont déjà connues de tous et n’ont pas suffi jusqu’ici à faire réagir la classe politique. Ce que nous constatons sur le terrain, en revanche, c’est que la volonté de nos compatriotes s’émousse. Nos intermédiaires en crédit, qui traitent la moitié des demandes de financement, confirment que les projets immobiliers sont reportés ou abandonnés par 1 Français sur 5 depuis deux ans, principalement pour des raisons économiques. Trouver un bien immobilier qui leur plaît, et surtout financer un achat, apparaît beaucoup plus difficile.

Les pouvoirs publics ont beau jeu de nous opposer que l’offre n’est pas en adéquation avec la conjoncture et que le nombre de biens disponibles n’est pas suffisant. Ce sont pourtant les mêmes qui, quelques mois en arrière, promettaient de construire « plus vite, plus facilement, plus simplement ». Ou qui appelaient à la fois à financer l’immobilier tout en rappelant les règles de prudence. Ces antagonismes étouffent le marché !

La réalité est que la pénurie de logements abordables dans les grandes villes est criante et que les normes énergétiques alourdissent, voire empêchent, la mise à disposition de biens sur le marché. Et surtout que la demande reste forte et qu’elle ne se concrétise pas.

Tout d’abord chez les primo-accédants qui ont des revenus et un reste à vivre suffisants, mais peu ou pas d’apport personnel et une épargne de précaution relativement modeste. Ils constituent la part la plus importante des dossiers de financement refusés par les banques.

Ensuite, chez les investisseurs privés qui souhaitent se constituer un patrimoine et le mettre en location (logements étudiants, revenus locatifs en prévision de la retraite, etc.) qui sont bloqués par le taux d’endettement. Pourtant, la pierre reste majoritairement perçue comme un bon investissement, même si l’accès à la propriété se durcit.

Parce que sans logement, nos concitoyens ne peuvent s’ancrer dans le quotidien, envisager l’avenir et concrétiser le projet d’une vie, notre pays mérite mieux qu’un énième « Grenelle », qu’une énième loi parcellaire sur l’immobilier. Nous n’en avons plus le temps. Convaincus que nous pouvons agir collectivement, nous demandons à dialoguer rapidement avec les responsables politiques pour trouver l’issue d’une crise qui réside dans la volonté du Gouvernement. Et non dans un empilement de discours, de normes et de règles. Il y a bien péril en la demeure !

Immobilier : une crise mortifère

Immobilier : une crise mortifère

OPINION. Des professionnels du BTP jusqu’à ceux du financement, des consommateurs jusqu’aux parlementaires, tout le monde s’accorde à reconnaître que le logement traverse une crise historique en France. Par Didier Kling, Président du Groupe CNCEF ; Stéphane Fantuz, Président CNCEF Assurance et Patrimoine ; Côme Robet, Président CNCEF Crédit ; Jean-Paul Serrato, Président CNCEF Immobilier et Marc Sabate, Président CNCEF France M&A
Didier Kling, Stéphane Fantuz, Côme Robet, Jean-Paul Serrato et Marc Sabate
dans la Tribune


Un cri d’alerte justifié qui va sans doute couvrir une période longue tellement le pouvoir d’achat logement des ménages est amputé. Par exemple en matière d’accession à la propriété, presque 90 % des ménages sont maintenant exclus. Un exemple dans les grandes métropoles il faut compter un prix de l’ordre de 400 000 € pour un logement alors que le revenu moyen est de 3000 €. Par un prêt de 400 000 € sur 20 ans, on exige un revenu de 6000 € par mois. Une acquisition impossible pour celui qui ne dispose pas d’apport personnel. Si on s’éloigne du centre de la métropole on trouvera un bien à 300 000 € voir à 200 000 € à 25 km ou 30kms. La crise du logement est donc structurelle et conjoncturelle. Conjoncturelle à cause de la hausse des taux d’intérêt actuellement supérieur à 4 % Hurel, structurelle à cause de la folie des prix depuis 20 ans. NDLR

La fermeture d’agences immobilières et d’études notariales est annoncée, et que la baisse des prix des biens ne changera pas la donne pour 2024. Location, achat, investissement…Tous les segments sont bloqués, marqués par l’attentisme et l’inflation. Mais surtout par une crise de confiance entre les Français et les pouvoirs publics, alimentée, s’agissant de l’offre et de la demande, par une ambivalence entre les déclarations et la réalité.

Rien qu’à l’Assemblée nationale, plus de huit propositions de loi sont en attente pour juguler les tensions du marché locatif, relancer la construction, ou encore faciliter la rénovation… Ces initiatives parlementaires sont louables, mais risquent d’être hors-sol, le temps du Parlement n’étant pas celui de la société.

Alors que le marché de l’immobilier est bien malade, le gouvernement tarde à se pencher à son chevet. Pourtant, le diagnostic est grave : il n’y a plus de ministre de plein exercice dédié au Logement et le remaniement a emporté avec lui le projet de loi sur l’immobilier-logement pourtant promis pour ce printemps. Les Français comme les professionnels du secteur ne pourront plus se contenter d’une énième déclaration de bonne intention, ni attendre un retournement de conjoncture. Ils souhaitent une loi d’urgence, concertée et collective pour déclencher des actions salutaires.

Nous pouvons, pour justifier cette impérieuse nécessité, livrer une masse de données chiffrées, mais elles sont déjà connues de tous et n’ont pas suffi jusqu’ici à faire réagir la classe politique. Ce que nous constatons sur le terrain, en revanche, c’est que la volonté de nos compatriotes s’émousse. Nos intermédiaires en crédit, qui traitent la moitié des demandes de financement, confirment que les projets immobiliers sont reportés ou abandonnés par 1 Français sur 5 depuis deux ans, principalement pour des raisons économiques. Trouver un bien immobilier qui leur plaît, et surtout financer un achat, apparaît beaucoup plus difficile.

Les pouvoirs publics ont beau jeu de nous opposer que l’offre n’est pas en adéquation avec la conjoncture et que le nombre de biens disponibles n’est pas suffisant. Ce sont pourtant les mêmes qui, quelques mois en arrière, promettaient de construire « plus vite, plus facilement, plus simplement ». Ou qui appelaient à la fois à financer l’immobilier tout en rappelant les règles de prudence. Ces antagonismes étouffent le marché !

La réalité est que la pénurie de logements abordables dans les grandes villes est criante et que les normes énergétiques alourdissent, voire empêchent, la mise à disposition de biens sur le marché. Et surtout que la demande reste forte et qu’elle ne se concrétise pas.

Tout d’abord chez les primo-accédants qui ont des revenus et un reste à vivre suffisants, mais peu ou pas d’apport personnel et une épargne de précaution relativement modeste. Ils constituent la part la plus importante des dossiers de financement refusés par les banques.

Ensuite, chez les investisseurs privés qui souhaitent se constituer un patrimoine et le mettre en location (logements étudiants, revenus locatifs en prévision de la retraite, etc.) qui sont bloqués par le taux d’endettement. Pourtant, la pierre reste majoritairement perçue comme un bon investissement, même si l’accès à la propriété se durcit.

Parce que sans logement, nos concitoyens ne peuvent s’ancrer dans le quotidien, envisager l’avenir et concrétiser le projet d’une vie, notre pays mérite mieux qu’un énième « Grenelle », qu’une énième loi parcellaire sur l’immobilier. Nous n’en avons plus le temps. Convaincus que nous pouvons agir collectivement, nous demandons à dialoguer rapidement avec les responsables politiques pour trouver l’issue d’une crise qui réside dans la volonté du Gouvernement. Et non dans un empilement de discours, de normes et de règles. Il y a bien péril en la demeure !

Immobilier: Face à la crise on ne peut plus attendre

Immobilier: Face à la crise on ne peut plus attendre

OPINION. Des professionnels du BTP jusqu’à ceux du financement, des consommateurs jusqu’aux parlementaires, tout le monde s’accorde à reconnaître que le logement traverse une crise historique en France. Par Didier Kling, Président du Groupe CNCEF ; Stéphane Fantuz, Président CNCEF Assurance et Patrimoine ; Côme Robet, Président CNCEF Crédit ; Jean-Paul Serrato, Président CNCEF Immobilier et Marc Sabate, Président CNCEF France M&A
Didier Kling, Stéphane Fantuz, Côme Robet, Jean-Paul Serrato et Marc Sabate
dans la Tribune

La fermeture d’agences immobilières et d’études notariales est annoncée, et que la baisse des prix des biens ne changera pas la donne pour 2024. Location, achat, investissement…Tous les segments sont bloqués, marqués par l’attentisme et l’inflation. Mais surtout par une crise de confiance entre les Français et les pouvoirs publics, alimentée, s’agissant de l’offre et de la demande, par une ambivalence entre les déclarations et la réalité.

Rien qu’à l’Assemblée nationale, plus de huit propositions de loi sont en attente pour juguler les tensions du marché locatif, relancer la construction, ou encore faciliter la rénovation… Ces initiatives parlementaires sont louables, mais risquent d’être hors-sol, le temps du Parlement n’étant pas celui de la société.

Alors que le marché de l’immobilier est bien malade, le gouvernement tarde à se pencher à son chevet. Pourtant, le diagnostic est grave : il n’y a plus de ministre de plein exercice dédié au Logement et le remaniement a emporté avec lui le projet de loi sur l’immobilier-logement pourtant promis pour ce printemps. Les Français comme les professionnels du secteur ne pourront plus se contenter d’une énième déclaration de bonne intention, ni attendre un retournement de conjoncture. Ils souhaitent une loi d’urgence, concertée et collective pour déclencher des actions salutaires.

Nous pouvons, pour justifier cette impérieuse nécessité, livrer une masse de données chiffrées, mais elles sont déjà connues de tous et n’ont pas suffi jusqu’ici à faire réagir la classe politique. Ce que nous constatons sur le terrain, en revanche, c’est que la volonté de nos compatriotes s’émousse. Nos intermédiaires en crédit, qui traitent la moitié des demandes de financement, confirment que les projets immobiliers sont reportés ou abandonnés par 1 Français sur 5 depuis deux ans, principalement pour des raisons économiques. Trouver un bien immobilier qui leur plaît, et surtout financer un achat, apparaît beaucoup plus difficile.

Les pouvoirs publics ont beau jeu de nous opposer que l’offre n’est pas en adéquation avec la conjoncture et que le nombre de biens disponibles n’est pas suffisant. Ce sont pourtant les mêmes qui, quelques mois en arrière, promettaient de construire « plus vite, plus facilement, plus simplement ». Ou qui appelaient à la fois à financer l’immobilier tout en rappelant les règles de prudence. Ces antagonismes étouffent le marché !

La réalité est que la pénurie de logements abordables dans les grandes villes est criante et que les normes énergétiques alourdissent, voire empêchent, la mise à disposition de biens sur le marché. Et surtout que la demande reste forte et qu’elle ne se concrétise pas.

Tout d’abord chez les primo-accédants qui ont des revenus et un reste à vivre suffisants, mais peu ou pas d’apport personnel et une épargne de précaution relativement modeste. Ils constituent la part la plus importante des dossiers de financement refusés par les banques.

Ensuite, chez les investisseurs privés qui souhaitent se constituer un patrimoine et le mettre en location (logements étudiants, revenus locatifs en prévision de la retraite, etc.) qui sont bloqués par le taux d’endettement. Pourtant, la pierre reste majoritairement perçue comme un bon investissement, même si l’accès à la propriété se durcit.

Parce que sans logement, nos concitoyens ne peuvent s’ancrer dans le quotidien, envisager l’avenir et concrétiser le projet d’une vie, notre pays mérite mieux qu’un énième « Grenelle », qu’une énième loi parcellaire sur l’immobilier. Nous n’en avons plus le temps. Convaincus que nous pouvons agir collectivement, nous demandons à dialoguer rapidement avec les responsables politiques pour trouver l’issue d’une crise qui réside dans la volonté du Gouvernement. Et non dans un empilement de discours, de normes et de règles. Il y a bien péril en la demeure !

Crédit immobilier : taux moyen qui s’envole à plus de 4%

Crédit immobilier : taux moyen qui s’envole à plus de 4%


La hausse des taux de crédit immobilier explique largement la très grave crise que connaît le secteur .Le taux moyen des crédits immobiliers a atteint 4,20% au quatrième trimestre 2023, au plus haut depuis 2009, tandis que le nombre de prêts accordés a poursuivi sa chute, selon les calculs de l’Observatoire CSA/Crédit logement publiés jeudi. Sur l’ensemble de 2023, le taux moyen a atteint 3,59% selon la même source. Si elle ralentit, la hausse du taux moyen des prêts immobiliers est spectaculaire depuis le printemps 2022, lorsqu’il était encore à peine supérieur à 1%.

La hausse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) pour contrer l’inflation a renchéri le coût de l’argent pour les banques, qui l’ont répercuté à leurs clients pour conserver leurs marges. Les chiffres annoncés chaque mois par Crédit logement diffèrent de ceux de la Banque de France, avec respectivement 4,24% et 4,11% en décembre.

Les statistiques de la banque centrale ont le mérite de porter sur l’ensemble du marché, contrairement à ceux de Crédit logement, fruit d’un retraitement sur la base de données partielles. Ces taux ont de quoi décourager les candidats à l’achat d’un logement, d’autant que certaines banques ont moins prêté et que les prix n’ont pas baissé rapidement. Au quatrième trimestre 2023, la durée moyenne des prêts accordés était de 248 mois, soit 20 ans et 8 mois, «un niveau rarement observé par le passé» selon l’Observatoire, qui rappelle qu’elle était de 13,6 ans en 2001 et 17,1 ans en 2014.

. La baisse des taux des crédits immobiliers sera «lente», selon l’Observatoire qui prévoit «une tendance à la décrue, à un rythme relativement régulier tout au long de l’année» 2024, de 4,20% au premier trimestre à 3,25% au quatrième (avec un taux moyen de 3,60% sur l’année). «Puis la baisse des taux se poursuivrait en 2025», à 3,10% en moyenne.

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