Archive pour le Tag 'sud'

Politique-Afrique du Sud : recul de l’ANC

Politique-Afrique du Sud :  recul de l’ANC

Si la montée en puissance du parti de Jacob Zuma ( ancien de l’ANC) explique partiellement le revers du Congrès national africain aux élections générales du 29 mai, la politiste Marianne Séverin invite, dans une tribune au « Monde », à prendre en compte l’échec du parti de Nelson Mandela à faire advenir une Afrique du Sud socialement juste.

 

par Marianne Séverin, politiste, dans Le Monde


Les élections générales du 29 mai en Afrique du Sud ont été déclarées « free and fair » (« libres et justes »), par la Commission électorale indépendante, malgré la contestation des résultats par des partis d’opposition. Nous n’en attendions pas moins. Au lendemain du scrutin législatif (tenu lors des élections générales et provinciales), cette annonce nous montre que, quelles que soient les crises que peut traverser le pays, le peuple sud-africain dans son ensemble tient à la bonne tenue des processus électoraux. La démocratie sud-africaine, que l’on pouvait décrire encore récemment comme « adolescente », est donc désormais entrée dans une phase adulte, à la suite de la normalisation du contexte politique.

Conformément aux « prédictions » des instituts de sondage, des centres de recherche universitaires et de la presse sud-africaine libre, les élections ont vu le Congrès national africain [ANC, parti de centre gauche présidé par Nelson Mandela dans les années 1990] perdre sa majorité absolue. Alors qu’il totalisait 57 % des voix en 2019 (soit 230 sièges), il a, cette fois, rassemblé 40,2 % des voix (soit 159 sièges). Tenant pour certaine sa toute-puissance politique, l’ANC a ainsi été sommé de rendre des comptes sur ses défaillances. Privé de 71 sièges à l’Assemblée nationale, le parti n’a aujourd’hui pas d’autre choix que de négocier, s’il veut parvenir à créer une coalition cohérente pour une Afrique du Sud démocratique et stable. Les 58,64 % des électeurs qui se sont déplacés pour ce scrutin ont ainsi bouleversé le paysage politique sud-africain.

Sud global : un groupement de régimes douteux illibéraux contre la démocratie occidentale

Sud global : un groupement de régimes douteux illibéraux contre la démocratie occidentale

Ce concept de « sud global »qui regroupe des pays en développement ne sert sans doute pas la démocratie libérale; en vérité le sud global la  combat si l’on en juge par les pays qui la composent. Y a-t-il en effet de véritablement démocratique en Chine, en Russie, en Inde, en Iran, au Brésil, ou encore en Afrique du Sud. Des pays qui se sont plutôt mis du côté de la Russie contre l’Ukraine. En fait pour la plupart l’occasion d’instrumentaliser le néocolonialisme ou l’impérialisme occidental pour justifier des régimes à la démocratie fragile, douteuse ou carrément autoritaire.

La plupart de ces pays ont en commun de justifier les atteintes à la démocratie pour maintenir leur propre unité nationale et leur régime autocratique voire leur dictature.

D’un point de vue idéologique, c’est l’illusion que la démocratie est néfaste au progrès et justifie ainsi des régimes autoritaires. Bref finalement la philosophie marxiste classique avec la dictature du prolétariat confisquée en réalité par des bandes claniques.( L’exemple de la Chine en particulier). Une philosophie également partagée par des courants religieux et dictatoriaux ( l’exemple plus caractéristique dans ce dernier domaine étant sans doute la Corée du Nord ou la Russie).

Un front anti démocratique uni seulement par sa lutte contre l’impérialisme anti occidental qui permet de justifier les atteintes à la démocratie et le maintien dans une situation sociale délétère

 

 

SNCF Farandou: le même discours que SUD !

SNCF Farandou: le même discours que SUD !

Le PDG prochainement remercié de la SNCF Jean-Pierre Farandou finalement tient le même discours que le syndicat « Sud rail » pour justifier l’accord sur les retraites obtenu par des syndicats. Il se lâche et déclare qu’une entreprise qui fait 1,3 milliards de bénéfices peut bien consacrer 35 millions pour financer l’avantage concernant les retraites. Exactement le même discours Sud rail qui se voit ainsi récompensé des menaces de grève corporatiste et du chantage sur les JO. Évidemment Farandou comme Sud rail font l’impasse sur le fait que si la SNCF fait 1,5 milliards de bénéfices, ce résultat est tout à fait théorique. En effet le Chiffre d’affaires globalement atteint autour de 40 milliards pour le groupe SNCF mais avec un apport financier de 20 milliards de la collectivité. Autant dire que le fer est financé à hauteur de près de 50 %. Sans parler des questions de productivité. La vérité c’est que les cheminots partant plus tôt que dans le privé, leur caisse de retraite est un déficit chronique. Surtout avec le déséquilibre démographique. Et une partie des retraites sont payées en réalité par le privé sauf les avantages spécifiques… et encore. Ce manque de productivité hypothèque depuis des années l’avenir de l’entreprise contrainte régulièrement de tailler dans son activité et de réduire ses effectifs. Une curieuse conception de la gestion mais aussi du syndicalisme. ( Surtout quand on sait que l’accord ne s’appliquera pas à ceux qui n’ont pas le statut). 

 Candidat malheureux à sa propre succession, Jean-Pierre Farandou s’est montré dès lors plutôt vindicatif devant les sénateurs, dont plusieurs ont exprimé leur soutien. Il a défendu son bilan, tout comme l’accord sur les fins de carrière signé il y a quelques jours, largement décrié par la droite et une partie du gouvernement, en particulier par Bruno Le Maire. Il y a quelques jours, le ministre de l’Economie et des Finances avait qualifié cet accord de « pas satisfaisant » et « provocant ».

N’ayant désormais plus de poste à sauver, Jean-Pierre Farandou a donc profité de son passage devant la commission de l’aménagement du territoire et du développement du Sénat pour faire entendre sa voix sur ce dossier. « J’ai entendu les interrogations, qui sont légitimes. J’ai entendu les critiques, que j’ai pu trouver parfois sévères ou injustes », a démarré le patron de la SNCF avant d’affirmer qu’il était « convaincu que c’est un bon accord pour l’entreprise d’un point de vue économique comme social ».

 

Dans la même optique, il a martelé le fait que la négociation de cet accord s’est faite à la demande des pouvoirs publics, qui ont pressé les entreprises de travailler sur la question pénibilité dans le contexte des carrières allongées par la réforme des retraites de 2023. Pour lui, les deux volets de cet accord sont donc en ligne avec cette réforme.

Le PDG du groupe SNCF a d’abord évoqué deux dispositifs « pour accompagner les salariés qui vont travailler plus longtemps par application de la loi ». Le premier pour renforcer la progression de carrière et les rémunérations après 60 ans, le second pour accroître les possibilités de reconversion pour les métiers pénibles.

« Ces deux dispositifs sont complètement dans l’esprit de la loi de l’allongement des carrières et d’un départ plus tardif à la retraite. Leur coût est de 20 millions d’euros par an. Cela peut être important, mais c’est à relativiser par rapport à la masse salariale de près de 10 milliards d’euros des 150.000 cheminots. Cela reste raisonnable », estime le patron du groupe ferroviaire.

Jean-Pierre Farandou s’est ensuite attaché à défendre le second volet de l’accord, le plus contesté. Il a rappelé qu’il s’agissait de la mise à jour d’un accord datant de 2008, pour l’aménagement du temps de travail et la cessation progressive d’activité. Selon lui, le texte tient désormais compte des réformes introduites depuis et « a abouti à une simplification et à une amélioration du dispositif de six mois en tenant compte de la pénibilité des métiers à la SNCF ». Il a rappelé dans la foulée que 91.000 cheminots tiennent un emploi pénible selon les critères nationaux.

Il a estimé le coût de ce deuxième volet à 15 millions d’euros par an, mais a assuré que l’entreprise en tirerait des bénéfices avec le renouvellement des générations, la fin de l’obligation de remplacement de 1 pour 1 qui était jusque-là en vigueur dans le précédent accord, une meilleure anticipation des besoins de recrutement et une réduction de l’absentéisme, « qui est multiplié par deux au-delà de 60 ans et par trois au-delà de 65 ans ».

 

« Il (l’accord) ne coûtera rien aux contribuables, car j’ai de l’argent. Je gagne1,3 milliard d’euros net, je peux bien financer 35 millions d’euros. Et les plans prévisionnels que nous faisons me donnent confiance dans notre capacité à financer cet accord. [...] Les prix des billets ? 35 millions d’euros divisés par 122 millions de billets, cela donne 29 centimes. Vous croyez que je vais augmenter le prix des billets de 29 centimes ? C’est ridicule. » a déclaré le patron de la SNCF devant les sénateurs.

Enfin, Jean-Pierre Farandou a assuré que cet accord « est positif pour (ses) clients » avec une meilleure qualité de service de la part d’agents « en forme, motivés, engagés » à l’approche de la soixantaine, plutôt que « usés, un peu grognons, ayant perdu foi en leur entreprise ».

 

Guerre Gaza: Retrait partiel d’ Israël au sud

Guerre Gaza: Retrait partiel d’ Israël au sud

Israël a retiré ses troupes du sud de la bande de Gaza, notamment de la ville de Khan Younès, après des mois de combats contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, ont indiqué dimanche l’armée et des médias israéliens.

« Aujourd’hui, dimanche 7 avril, la 98e division de commandos de l’armée israélienne a terminé sa mission à Khan Younès. La division a quitté la bande de Gaza afin (…) de se préparer à des futures opérations », a déclaré l’armée dans un communiqué transmis à l’AFP.

L’armée a toutefois précisé qu’une « force significative » continuerait à opérer dans le petit territoire palestinien au gré de ses besoins stratégiques. « Une force significative menée par la 162e division et la brigade Nahal continue d’opérer dans la bande de Gaza pour garantir la liberté d’action de l’armée et sa capacité à conduire des opérations précises basées sur du renseignement », souligne son communiqué.

Le quotidien israélien Haaretz avance que le retrait de l’infanterie du sud de la bande de Gaza est motivé par le fait que l’armée y a atteint ses objectifs.

Selon un responsable militaire cité par le journal souvent considéré comme plus à gauche que la plupart des quotidiens généralistes, « nous n’avons plus besoin de rester dans le secteur sans nécessité » stratégique. « La 98e division a démantelé les brigades du Hamas à Khan Younès et tué des milliers de leurs membres. Nous y avons fait tout ce que nous devions faire ».

L’attention se porte désormais sur Rafah où, malgré l’inquiétude de nombreuses capitales étrangères, Israël s’est dit déterminé à engager une offensive terrestre alors que plus de 1,5 million de Gazaouis y ont trouvé refuge.

Le Royaume-Uni est « choqué par le bain de sang » à Gaza et « cette guerre terrible doit cesser », a déclaré samedi le Premier ministre britannique Rishi Sunak, six mois après le début du conflit entre Israël et le Hamas. « Six mois se sont écoulés depuis l’attaque terroriste du 7 octobre, l’attaque la plus effroyable de l’histoire d’Israël », dit le Premier ministre dans un communiqué.

« Cette terrible guerre doit cesser. Les otages doivent être libérés. L’aide (…) doit affluer », a poursuivi Rishi Sunak. « Les enfants de Gaza ont besoin d’une pause humanitaire immédiate, débouchant sur un cessez-le-feu durable à long terme », a ajouté le Premier ministre, estimant qu’il s’agit du moyen « le plus rapide pour faire sortir les otages et acheminer l’aide ».

 

Politique-Le piège du Sud global (Jacques Attali)

Politique-Le piège du Sud global (Jacques Attali)

Lee « Sud Global », c’est-à-dire l’ensemble des pays émergents, soit environ 140 pays. Ce n’est pas une idée récente ; elle date au moins de la création en 1964 du Mouvement des Non-Alignés, dit groupe des 77. Ces pays, pour la plupart anciennes colonies des pays du Nord, ont évidemment toujours eu, et ont encore, beaucoup de problèmes en commun : la pauvreté, l’inflation, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation, le chômage, l’énergie, la dette. Et on comprend qu’ils craignent que ces sujets soient écartés des débats des grandes réunions internationales à venir qui pourraient ne se concentrer que sur les enjeux qui préoccupent les pays du Nord, (comme la guerre en Ukraine) ; et que le Nord veuille faire payer au Sud les conséquences de ses propres turpitudes, en lui interdisant l’accès aux énergies fossiles dont le Nord a fait sa fortune, tout en détruisant l’avenir commun.

Ce ne sera pas si simple : les pays du Sud ont de plus en plus les moyens de maîtriser l’ordre du jour des réunions internationales.
La Chine, qui ne se considère plus comme un pays du Sud, rêve de prendre la direction de ce groupe, avec l’ambition de mettre à bas la domination des démocraties sur les institutions internationales et sur le système financier mondial. Elle en a les moyens financiers.

Qu’il y ait des communautés d’intérêts entre pays du Sud est évident. Qu’il faille accorder une bien plus grande place à ces pays au Conseil de Sécurité des Nations Unies et au FMI tombe sous le sens. Mais rien ne serait plus dangereux que de laisser se reconstituer l’ancien bloc.

Pour l’éviter, les pays du G7 viennent d’inventer une catégorisation bizarre, en distinguant « partenaires régionaux », « partenaires amicaux » et « partenaires consentis ». Les premiers seraient pour l’essentiel l’Inde et l’ASEAN ; les deuxièmes désigneraient l’Afrique et le Moyen Orient ; les troisièmes l’Amérique Latine.

De telles catégorisations ne sont pas des simples jeux de mots de diplomates hors sol ; elles révèlent des conceptions très dangereuses pour tous ceux qui sont attachés aux droits de l’homme et à la démocratie, car elles disent que les intérêts des pays sont indépendants de leur régime politique, qui ne serait qu’une variable de second ordre ; et que seules compteraient les données objectives, économiques, militaires et démographiques.

Bien des diplomates des pays du Nord, adeptes cyniques d’une realpolitik mal comprise, sont prêts à admettre une telle vision du monde. Parler de « Sud Global », c’est faire le jeu de tous les dictateurs.

Cesser d’attacher de l’importance aux droits de l’homme chez les autres, c’est se préparer à faire de même chez nous. C’est aussi ne pas voir que les dictatures sont non seulement les pires des régimes politiques pour leurs citoyens mais aussi les moins efficaces économiquement, les plus corrompus, et les plus bellicistes. Aucun des problèmes du monde, pas même ceux du climat, ne sera réglé par des dictatures.

Même si les démocraties indienne ou brésilienne laissent à désirer, comme tant d’autres, (y compris aux Etats-Unis et en Europe), la vraie ligne de fracture du monde est entre ceux qui attachent de l’importance aux droits de l’homme et les autres. Rien ne devrait plus nous occuper que de lutter contre tout recul de la démocratie dans les pays où elle est supposée exister. Et d’aider ceux qui luttent pour la faire surgir chez eux.

j@attali.com

Gaza :Les chars israéliens entrent dans le sud

Gaza :Les chars israéliens entrent dans le sud


L’armée israélienne et les chars ont pénétré dans le sud Où serait réfugié désormais les chefs du Hamas. Ils ont repris à la fin de la semaine dernière, quand le Hamas a rompu une trêve de sept jours au cours de laquelle 110 captifs, dont 86 Israéliens, ont pu être libérés. Environ 137 personnes enlevées lors de l’attaque du 7 octobre seraient encore détenues dans la bande de Gaza. Lundi, après d’intenses bombardements, les troupes israéliennes poursuivaient leur avancée vers Khan Younes, progressant lentement, puissamment et au prix de destructions massives. Mais cette fois, il n’y a presque plus d’échappatoire pour les centaines de milliers de civils réfugiés à Khan Younes ou Rajah, les deux grandes villes du sud de l’enclave palestinienne.

Dimanche, des habitants de la ville ont reçu l’ordre d’évacuer leurs quartiers. Publiée par le service de communication en arabe de l’armée israélienne, une carte découpe la bande de Gaza en 2400 zones. «On sait tous dans laquelle on habite, on attend l’ordre d’évacuation», explique un habitant de la ville de Gaza réfugié dans l’hôpital al-Nasser. Des prospectus largués par avion indiquent, aux moyens de QR Codes, quels endroits sont concernés. Les messages sont également diffusés par le porte-parole de l’armée israélienne en arabe, sur les réseaux sociaux.

Des milliers de réfugiés sont arrivés dans le gouvernorat de Rajah, augmentant encore la pression humanitaire

L’agence des Nations unies
D’après l’Ocha, l’agence des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires, 20 % de la ville de Khan Younes, où vivaient jusqu’à dimanche 117.000 habitants et 50.000 réfugiés, sont concernés. Par ailleurs, des villes situées à l’est de Khan Younes ont également été désignées comme zones à évacuer: selon l’Ocha, 352.000 personnes y vivaient avant la guerre. «Des instructions accompagnant la carte appellent les résidents à se déplacer vers des quartiers de Rajah qui sont déjà surpeuplés», affirme l’Ocha, qui indique que «la quantité de déplacements résultant de cet ordre n’est pas claire.» «Par conséquent, précise l’agence des Nations unies, des milliers de réfugiés sont arrivés dans le gouvernorat de Rajah, augmentant encore la pression humanitaire.»

Boucliers humains
Au total, l’ONU estime que 1,8 million de personnes ont été déplacées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, ce qui représente environ 80 % de la population du territoire palestinien. Les centres de l’UNRWA accueillent environ 1,1 million de personnes, les autres ont trouvé refuge dans des écoles publiques, des hôpitaux ou chez des proches.

Interviewé lundi à ce sujet par la chaîne américaine CNN, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, un porte-parole de l’armée israélienne, a dénoncé l’usage des populations civiles «comme des boucliers humains» par le Hamas. «Il est très difficile pour nous de détruire le Hamas et de ne pas avoir de pertes civiles», a-t-il reconnu, expliquant que les ordres d’évacuation des civils «en dehors des zones où il va y avoir des combats» sont «la meilleure façon possible» de les limiter au maximum. Certes, reconnaît le militaire, la «zone humanitaire», où doivent se réfugier les civils, n’est pas «parfaite», mais il estime qu’elle reste «la meilleure solution à l’heure actuelle. Évacuez et nous vous dirons quand vous pourrez revenir dans votre quartier», conclut le militaire.

À lire aussiEmmanuel Macron souligne les limites et les dangers de l’intervention militaire israélienne face au Hamas

«Les gens nous demandent où ils doivent se mettre en sécurité, nous n’avons rien à leur dire», déplore sur X Thomas White. Directeur de l’UNRWA, l’agence des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens, il dénonce «une nouvelle vague de déplacements», après celle lancée au début de la guerre par l’ordre d’évacuation de la partie nord de la bande de Gaza. «Les routes conduisant vers le sud sont encombrées de voitures et de carrioles à ânes sur lesquelles les gens ont entassé leurs maigres possessions», raconte Thomas White.

La situation humanitaire semble vouée à se dégrader inexorablement. Le retour des combats entraîne un nouvel afflux de blessés dans les hôpitaux. Malgré l’entrée de camions pendant la trêve, les ONG évoquent une augmentation des maux causés par la promiscuité et le manque d’hygiène: hépatite A, diarrhées chroniques, infections respiratoires, poux.

Rugby France-Afrique du Sud : un match truqué ?

Rugby France-Afrique du Sud : un match truqué ?


L’étroitesse du score en quart de finale de la coupe du monde de rugby ovale (28–29) montre d’abord que les deux équipes étaient ce soir-là à peu près du même niveau. Reste qu’on peut s’interroger à juste titre sur l’influence d’un arbitrage très partial de la part de l’arbitre néo-zélandais et de ses collègues qui l’ assistaient à la télévision au board. Ce n’est pas nouveau il y a déjà des dizaines et des dizaines d’années que les anglo-saxons acceptent difficilement la montée en puissance de la France dans le rugby.

Progressivement le rugby français a fait son trou en dépit d’un arbitrage assez souvent défavorable. La fédération française découvre aujourd’hui un peu naïvement que lors de ce match décisif entre la France et l’Afrique du Sud les instances dirigeantes avaient choisi un arbitre néo-zélandais et des néo-zélandais également au board. Alors que normalement la diversité s’impose dans le choix des arbitres d’après les règles internationales.

De fait, les anglo-saxons noyautent les instances de la fédération internationale. Il est grand temps dans l’intérêt même du rugby s’il veut s’internationaliser comme d’autres sports que d’autres pays que les anglo-saxons soient représentés dans les instances de direction au plan international.

La France a perdu mais elle aurait pu gagner avec un arbitrage plus impartial. Notons aussi que les médias une nouvelle fois se sont enflammées bien imprudemment considérant que la France était grande favorite et dans ce cas, on sait parfaitement que les Français sont psychologiquement plus fragiles que lorsqu’ils sont en situation d’outsiders.

Les joueurs du XV de France ont fustigé l’arbitrage du quart de finale perdu face aux Springboks dimanche soir à Saint-Denis (28-29). Interpellé sur les décisions très litigieuses de l’arbitre Néo-Zélandais Ben O’Keeffe durant la rencontre, le président de la Fédération française de rugby Florian Grill constate sur son compte X (ex-Twitter) que la France n’est pas encore assez bien représentée dans les instances de World Rugby.

«Nous avons un énorme travail à faire pour que la France soit représentée dans les instances de World Rugby. Un seul arbitre de champ, personne au board, presque personne dans les commissions… Du pain sur la planche !», a estimé le patron de la FFR.

Sud: développer les investissements privés dans les énergies propres

Sud: développer les investissements privés dans les énergies propres

Par
Michael R. Bloomberg; Envoyé spécial des Nations unies pour l’ambition et les solutions en faveur du climat

L’envoyé spécial des Nations unies pour les solutions en faveur du climat salue, dans une tribune au « Monde », le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, dont l’un des principaux résultats devrait être l’engagement ferme des pays les plus riches à tenir la promesse de financement faite il y a plus de dix ans

Les plus grandes avancées humaines, scientifiques et technologiques depuis la deuxième guerre mondiale se sont appuyées sur la modernisation de notre système financier à la conférence de Bretton Woods en 1944. Aujourd’hui cependant, ce même système peine à répondre de manière satisfaisante au plus grand défi économique, humanitaire et de santé publique auquel nous sommes confrontés : le changement climatique.

Cette défaillance apparaît principalement dans deux domaines.

Premièrement, les investissements privés dans les énergies propres n’augmentent pas suffisamment vite.

Deuxièmement, les pays qui ont contribué le moins au changement climatique sont confrontés aux risques les plus graves.

Pour pallier ces problèmes, les entreprises, les gouvernements et les institutions internationales doivent travailler ensemble. L’ambitieux Sommet pour un nouveau pacte financier mondial convié par le président de la République, Emmanuel Macron, les 22 et 23 juin peut nous aider à franchir des étapes importantes.

L’engagement ferme des pays les plus riches à tenir la promesse de financement faite il y a plus de dix ans [en 2009] pourrait être un des principaux résultats de ce sommet. Cela permettrait de débloquer au moins 100 milliards de dollars [environ 91 milliards d’euros] par an pour aider les pays en développement à investir dans les énergies propres et des infrastructures résilientes. Même si ce n’est qu’une petite fraction du financement nécessaire, cela permettrait de faire décoller les investissements privés dans ces énergies et améliorer la confiance entre le Nord et le Sud, qui est cruciale pour agir.

Un soutien plus innovant de la part des institutions financières internationales est également essentiel. Pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris, les pays émergents et en développement ont besoin d’investissements annuels supplémentaires estimés à 2 400 milliards de dollars dans les énergies propres et la résilience des infrastructures d’ici à 2030. Des objectifs plus ambitieux en matière de financement climatique et une moindre aversion au risque permettraient aux banques multinationales de développement de libérer des centaines de milliards de dollars, et aussi de catalyser davantage d’investissements privés.

La participation au sommet du nouveau directeur de la Banque mondiale, Ajay Banga, qui souhaite placer le changement climatique au cœur de la mission de la banque, est encourageante. Il en est de même pour la première ministre de la Barbade, Mia Mottley, qui a proposé des réformes afin d’obtenir le soutien des institutions financières internationales aux pays en développement.

Quels mécanismes de financement internationaux pour les les pays du Sud ?

Quels mécanismes de financement internationaux pour les les pays du Sud ?

par
Ajay Mathur

Directeur général de l’Alliance solaire internationale

En marge du Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial, Ajay Mathur, dirigeant de l’Alliance solaire internationale, plaide dans une tribune au « Monde » pour orienter l’aide multilatérale vers la réduction des risques pour les investisseurs privés.

L’économie de l’énergie solaire a connu une véritable révolution au cours de la dernière décennie. En 2010, le monde comptait 44 gigawatts (GW) de capacité solaire photovoltaïque installée. Aujourd’hui, ce sont près de 942 GW qui sont déployés sur la planète, soit une augmentation de plus de 2 000 % en un peu plus de dix ans.

Portés par la chute spectaculaire du prix des technologies et par les besoins de nouvelles capacités de production d’électricité décarbonée pour lutter contre le changement climatique, les investissements dans le solaire devraient cette année, pour la première fois de l’histoire, dépasser ceux mis en œuvre dans les énergies fossiles, à raison d’un peu plus d’un milliard de dollars (environ 916 millions d’euros) par jour en moyenne, selon un rapport récent de l’Agence internationale de l’énergie.

Mais dans les pays émergents, les forces du marché ne peuvent faire baisser le coût des énergies renouvelables que jusqu’à un certain point. Nous avons donc impérativement besoin de mécanismes de financement internationaux innovants pour accélérer les installations dans les pays du Sud et contribuer à alimenter le monde en énergie propre et durable.

Davantage de capitaux commerciaux doivent être investis dans des projets d’énergies renouvelables dans les pays du Sud. Ces projets sont intensifs en capitaux et leurs développeurs doivent, dans les pays émergents, souvent composer avec des taux d’intérêt élevés, car les prêteurs perçoivent plus de risques dans ces régions que dans les pays plus riches.

Ces risques reflètent des facteurs tels que l’incertitude quant au respect des accords d’achat d’électricité, ou encore des troubles politiques ou sociaux. Pour amplifier les déploiements des projets d’énergies renouvelables dans le Sud, il est absolument fondamental de réduire le risque perçu et donc le coût du capital.

C’est en Afrique que l’on observe le plus grand décalage entre les investissements nécessaires et la réalité du déploiement des énergies renouvelables. Le continent devra doubler sa capacité de production pour atteindre 497 GW d’ici à 2030 afin de répondre à la demande croissante d’énergie. L’Afrique aura besoin de 70 milliards de dollars d’investissements dans le seul secteur solaire au cours des cinq à sept prochaines années.

Guerre: Ukraine et Sud global : des initiatives diplomatiques douteuses

Guerre: Ukraine et Sud global : des initiatives diplomatiques douteuses

La profusion d’initiatives diplomatiques portées par des pays africains, asiatiques ou d’Amérique latine en dit plus sur les ambitions nouvelles de leurs promoteurs que sur l’éventuel règlement du conflit, analyse Gilles Paris, éditorialiste au « Monde ».

Notons que certains pays africains sont plus imaginatifs pour rétablir la paix en Europe que pour la favoriser dans les nombreux lieux de conflits de leur continent. La main de Moscou n’est sans doute pas étrangère à la fièvre diplomatique africaine.
NDLR

Un plan de paix de plus, et un échec de plus. Les quatre présidents du continent africain qui se sont rendus successivement à Kiev et à Moscou pour défendre des propositions hâtivement présentées comme une solution diplomatique à la guerre déclenchée par l’invasion russe du 24 février 2022 se sont heurtés à des murs. L’heure étant toujours au fracas des armes, ils n’en ont certainement pas été surpris.

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui conduisait la délégation, était, il est vrai, lesté par le compagnonnage historique de son parti, le Congrès national africain, avec Moscou. Son refus de condamner l’envahisseur, y compris lors d’une étape dans la ville de Boutcha, théâtre d’atrocités imputées aux soldats russes, pouvait difficilement le rendre audible auprès de ses hôtes.

Les dix points qu’il défendait avec ses pairs pour mettre un terme aux combats traduisaient le souci de ménager le Kremlin. L’appel à la « désescalade » sans mention de la présence de troupes étrangères sur le sol ukrainien ne pouvait être perçu à Kiev que comme l’acceptation des conquêtes russes. Il était bien question de garantir la souveraineté des Etats et des peuples, « conformément à la Charte des Nations unies », mais sans rappeler le respect de l’intégrité territoriale inscrite dans son article 2.

Deux semaines plus tôt, le ministre de la défense indonésien, Prabowo Subianto, avait profité de la conférence annuelle sur la défense et la sécurité en Asie-Pacifique, organisée à Singapour, pour proposer un plan de paix aussi infructueux que celui défendu par les présidents africains. Il reposait, en effet, sur un cessez-le-feu « sur les positions actuelles », aussitôt qualifié de « plan russe » par son homologue ukrainien.

Ce plan évoquait également l’organisation d’un référendum « dans les zones disputées », sous l’égide des Nations unies, pour trancher la question de leur appartenance. Comme si celle-ci était en jeu. Celui sur la Crimée, en mars 2014, tenu sous contrôle russe et dans la précipitation, n’a jamais été reconnu par l’ONU, pas plus que les « référendums » de septembre 2022, censés sceller les nouvelles conquêtes de Moscou.

Ukraine et Sud global : des initiatives diplomatiques douteuses

Ukraine et Sud global : des initiatives diplomatiques douteuses

La profusion d’initiatives diplomatiques portées par des pays africains, asiatiques ou d’Amérique latine en dit plus sur les ambitions nouvelles de leurs promoteurs que sur l’éventuel règlement du conflit, analyse Gilles Paris, éditorialiste au « Monde ».

Un plan de paix de plus, et un échec de plus. Les quatre présidents du continent africain qui se sont rendus successivement à Kiev et à Moscou pour défendre des propositions hâtivement présentées comme une solution diplomatique à la guerre déclenchée par l’invasion russe du 24 février 2022 se sont heurtés à des murs. L’heure étant toujours au fracas des armes, ils n’en ont certainement pas été surpris.

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui conduisait la délégation, était, il est vrai, lesté par le compagnonnage historique de son parti, le Congrès national africain, avec Moscou. Son refus de condamner l’envahisseur, y compris lors d’une étape dans la ville de Boutcha, théâtre d’atrocités imputées aux soldats russes, pouvait difficilement le rendre audible auprès de ses hôtes.

Les dix points qu’il défendait avec ses pairs pour mettre un terme aux combats traduisaient le souci de ménager le Kremlin. L’appel à la « désescalade » sans mention de la présence de troupes étrangères sur le sol ukrainien ne pouvait être perçu à Kiev que comme l’acceptation des conquêtes russes. Il était bien question de garantir la souveraineté des Etats et des peuples, « conformément à la Charte des Nations unies », mais sans rappeler le respect de l’intégrité territoriale inscrite dans son article 2.

Deux semaines plus tôt, le ministre de la défense indonésien, Prabowo Subianto, avait profité de la conférence annuelle sur la défense et la sécurité en Asie-Pacifique, organisée à Singapour, pour proposer un plan de paix aussi infructueux que celui défendu par les présidents africains. Il reposait, en effet, sur un cessez-le-feu « sur les positions actuelles », aussitôt qualifié de « plan russe » par son homologue ukrainien.

Ce plan évoquait également l’organisation d’un référendum « dans les zones disputées », sous l’égide des Nations unies, pour trancher la question de leur appartenance. Comme si celle-ci était en jeu. Celui sur la Crimée, en mars 2014, tenu sous contrôle russe et dans la précipitation, n’a jamais été reconnu par l’ONU, pas plus que les « référendums » de septembre 2022, censés sceller les nouvelles conquêtes de Moscou.

Derrière l’IA, les travailleurs exploités du Sud

Derrière l’IA, les travailleurs exploités du Sud

par
Clément Le Ludec
Sociologie du numérique, Télécom Paris – Institut Mines-Télécom

Maxime Cornet
Doctorant en sociologie de l’IA, Télécom Paris – Institut Mines-Télécom dans the Conversation

Il n’y a pas que des robots derrière l’intelligence artificielle (IA) : en bout de chaîne, on trouve souvent des travailleurs des pays du sud. Récemment une enquête du Time révélait que des travailleurs kényans payés moins de trois euros de l’heure étaient chargés de s’assurer que les données utilisées pour entraîner ChatGPT ne comportaient pas de contenu à caractère discriminatoire. Les modèles d’IA ont en effet besoin d’être entraînés, en mobilisant une masse de données extrêmement importante, pour leur apprendre à reconnaître leur environnement et à interagir avec celui-ci. Ces données doivent être collectées, triées, vérifiées et mises en forme. Ces tâches chronophages et peu valorisées sont généralement externalisées par les entreprises technologiques à une foule de travailleurs précaires, généralement situés dans les pays des suds.

Ce travail de la donnée prend plusieurs formes, en fonction des cas d’usage de l’algorithme final, mais il peut s’agir par exemple d’entourer les personnes présentes sur les images capturées par une caméra de vidéosurveillance, pour apprendre à l’algorithme à reconnaître un humain. Ou encore corriger manuellement les erreurs produites par un modèle de traitement automatique de factures.

Nous proposons, à travers une enquête menée entre Paris et Antananarivo, capitale de Madagascar, de nous pencher sur l’identité de ces travailleurs de la donnée, leurs rôles et leurs conditions de travail, et de proposer des pistes pour enrichir les discussions autour de la régulation des systèmes d’IA.

Nos recherches appuient l’hypothèse que le développement de l’intelligence artificielle ne signifie pas la fin de travail due à l’automation, comme certains auteurs l’avancent, mais plutôt son déplacement dans les pays en voie de développement.

Notre étude montre aussi la réalité de « l’IA à la française » : d’un côté, les entreprises technologiques françaises s’appuient sur les services des GAFAM pour accéder à des services d’hébergement de données et de puissance de calcul ; d’un autre côté les activités liées aux données sont réalisées par des travailleurs situés dans les ex-colonies françaises, notamment Madagascar, confirmant alors des logiques déjà anciennes en matière de chaînes d’externalisation. La littérature compare d’ailleurs ce type d’industrie avec le secteur textile et minier.

Un constat initial a guidé notre travail d’enquête : les conditions de production de l’IA restent mal connues. En nous appuyant sur des recherches antérieures sur le « travail numérique » (digital labour), nous avons cherché à comprendre où et comment sont façonnés les algorithmes et les jeux de données nécessaires à leurs entraînements ?

Intégrés au sein du groupe de recherche Digital Platform Labor, notre travail consiste à analyser les relations d’externalisation entre entreprises d’intelligence artificielle françaises et leurs sous-traitants basés dans les pays d’Afrique francophone et à dévoiler les conditions de travail de ces « travailleurs de la donnée » malgaches, devenus essentiels au fonctionnement des systèmes intelligents.

Notre enquête a débuté à Paris en mars 2021. Dans un premier temps, nous avons cherché à comprendre le regard que les entreprises françaises productrices d’IA entretenaient sur ces activités liées au travail de la donnée, et quels étaient les processus mis en œuvre pour assurer la production de jeux de données de qualité suffisante pour entraîner les modèles.

Nous nous sommes ainsi entretenus avec 30 fondateurs et employés opérant dans 22 entreprises parisiennes du secteur. Un résultat a rapidement émergé de ce premier travail de terrain : le travail des données est dans sa majorité externalisé auprès de prestataires situés à Madagascar.

Les raisons de cette concentration des flux d’externalisation vers Madagascar sont multiples et complexes. On peut toutefois mettre en avant le faible coût du travail qualifié, la présence historique du secteur des services aux entreprises sur l’île, et le nombre élevé d’organisations proposant ces services.

Lors d’une seconde partie de l’enquête d’abord menée à distance, puis sur place à Antananarivo, nous nous sommes entretenus avec 147 travailleurs, managers, et dirigeants de 10 entreprises malgaches. Nous avons dans le même temps diffusé un questionnaire auprès de 296 travailleurs des données situés à Madagascar.

Les emplois du numérique : solution précaire pour jeunes urbains éduqués
Dans un premier temps, le terrain révèle que ces travailleurs des données sont intégrés à un secteur plus large de production de service aux entreprises, allant des centres d’appels à la modération de contenu web en passant par les services de rédaction pour l’optimisation de la visibilité des sites sur les moteurs de recherche.

Les données du questionnaire révèlent que ce secteur emploie majoritairement des hommes (68 %), jeunes (87 % ont moins de 34 ans), urbains et éduqués (75 % ont effectué un passage dans l’enseignement supérieur).

Quand ils évoluent au sein de l’économie formelle, ils occupent généralement un poste en CDI. La moindre protection offerte par le droit du travail malgache comparée au droit du travail français, la méconnaissance des textes par les travailleurs, et la faiblesse des corps intermédiaires (syndicats, collectifs) et de la représentation en entreprise accentuent néanmoins la précarité de leur position. Ils gagnent en majorité entre 96 et 126 euros par mois, avec des écarts de salaires significatifs, jusqu’à 8 à 10 fois plus élevés pour les postes de supervision d’équipe, également occupés par des travailleurs malgaches situés sur place.

Ces travailleurs sont situés à l’extrémité d’une longue chaîne d’externalisation, ce qui explique en partie la faiblesse des salaires de ces travailleurs qualifiés, même au regard du contexte malgache.

La production de l’IA implique en effet trois types d’acteurs : les services d’hébergement de données et de puissance de calcul proposés par les GAFAM, les entreprises françaises qui vendent des modèles d’IA et les entreprises qui proposent des services d’annotations de données depuis Madagascar, chaque intermédiaire captant une partie de la valeur produite.

Ces dernières sont de plus généralement très dépendantes de leurs clients français, qui gèrent cette force de travail externalisée de manière quasi directe, avec des postes de management intermédiaire dédiés au sein des start-up parisiennes.

L’occupation de ces postes de direction par des étrangers, soit employés par les entreprises clientes en France, soit par des expatriés sur place, représente un frein important aux possibilités d’évolution de carrière offertes à ces travailleurs, qui restent bloqués dans les échelons inférieurs de la chaîne de valeur.

Des entreprises qui profitent des liens postcoloniaux
Cette industrie profite d’un régime spécifique, les « zones franches », institué en 1989 pour le secteur textile. Dès le début des années 1990, des entreprises françaises s’installent à Madagascar, notamment pour des tâches de numérisation liées au secteur de l’édition. Ces zones, présentes dans de nombreux pays en voie de développement, facilitent l’installation d’investisseurs en prévoyant des exemptions d’impôts et de très faibles taux d’imposition.

Aujourd’hui, sur les 48 entreprises proposant des services numériques dans des zones franches, seulement 9 sont tenues par des Malgaches, contre 26 par des Français. En plus de ces entreprises formelles, le secteur s’est développé autour d’un mécanisme de « sous-traitance en cascade », avec, à la fin de la chaîne des entreprises et entrepreneurs individuels informels, moins bien traités que dans les entreprises formelles, et mobilisés en cas de manque de main-d’œuvre par les entreprises du secteur.

En plus du coût du travail, l’industrie de l’externalisation profite de travailleurs bien formés : la plupart sont allés à l’université et parlent couramment le français, appris à l’école, par Internet et à travers le réseau des Alliances françaises. Cette institution d’apprentissage du français a été initialement créé en 1883 afin de renforcer la colonisation à travers l’extension de l’utilisation de la langue du colonisateur par les populations colonisées.

Ce schéma rappelle ce que le chercheur Jan Padios désigne comme le « colonial recall ». Les anciens pays colonisés disposent de compétences linguistiques et d’une proximité culturelle avec les pays donneurs d’ordres dont bénéficient les entreprises de services.

Rendre visibles les travailleurs de l’intelligence artificielle
Derrière l’explosion récente des projets d’IA commercialisés dans les pays du nord, on retrouve un nombre croissant de travailleurs de la donnée. Alors que la récente controverse autour des « caméras intelligentes », prévues par le projet de loi relatif aux Jeux olympiques de Paris, s’est principalement focalisée sur les risques matière de surveillance généralisée, il nous semble nécessaire de mieux prendre en compte le travail humain indispensable à l’entraînement des modèles, tant il soulève de nouvelles questions relatives aux conditions de travail et au respect de la vie privée.

Rendre visible l’implication de ces travailleurs c’est questionner des chaînes de production mondialisées, bien connues dans l’industrie manufacturière, mais qui existent aussi dans le secteur du numérique. Ces travailleurs étant nécessaires au fonctionnement de nos infrastructures numériques, ils sont les rouages invisibles de nos vies numériques.

C’est aussi rendre visible les conséquences de leur travail sur les modèles. Une partie des biais algorithmiques résident en effet dans le travail des données, pourtant encore largement invisibilisé par les entreprises. Une IA réellement éthique doit donc passer par une éthique du travail de l’IA.

Le piège du Sud global (Jacques Attali)

Le piège du Sud global (Jacques Attali)

Dpuis quelques semaines, a commencé dans les pays du Sud, un extraordinaire ballet diplomatique, dont on entend peu parler en Occident : le ministre chinois des affaires étrangères se promène dans toute l’Afrique et les pays de l’ASEAN, tandis que son homologue indien revient du Mozambique, d’Egypte, du Kenya et du Ghana. Et cela va s’accélérer.

Tous ces mouvements tournent autour de la maîtrise de ce qu’on nomme maintenant, de plus en plus, le « Sud Global », c’est-à-dire l’ensemble des pays émergents, soit environ 140 pays. Ce n’est pas une idée récente ; elle date au moins de la création en 1964 du Mouvement des Non-Alignés, dit groupe des 77. Ces pays, pour la plupart anciennes colonies des pays du Nord, ont évidemment toujours eu, et ont encore, beaucoup de problèmes en commun : la pauvreté, l’inflation, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation, le chômage, l’énergie, la dette. Et on comprend qu’ils craignent que ces sujets soient écartés des débats des grandes réunions internationales à venir, (en particulier du prochain G7 en mai au Japon et du prochain G20 en septembre en Inde), qui pourraient ne se concentrer que sur les enjeux qui préoccupent les pays du Nord, (comme la guerre en Ukraine) ; et que le Nord veuille faire payer au Sud les conséquences de ses propres turpitudes, en lui interdisant l’accès aux énergies fossiles dont le Nord a fait sa fortune, tout en détruisant l’avenir commun.

Ce ne sera pas si simple : les pays du Sud ont de plus en plus les moyens de maîtriser l’ordre du jour des réunions internationales. Le G20 sera présidé cette année par l’Inde, après l’avoir été par l’Indonésie, et avant de l’être par le Brésil puis par l’Afrique du Sud. Et l’Inde a même commencé son année par réunir un sommet de 125 pays du Sud, espérant préparer ainsi un accord en septembre sur une annulation massive de la dette du Sud. Pendant que la Chine, qui ne se considère plus comme un pays du Sud, rêve de prendre la direction de ce groupe, avec l’ambition de mettre à bas la domination des démocraties sur les institutions internationales et sur le système financier mondial. Elle en a les moyens financiers.

Les conséquences de cet affrontement ne se sont pas fait attendre : les réunions du G20 des ministres des finances et des Affaires étrangères, qui viennent de se tenir, n’ont pu parvenir à un communiqué commun, faute, en particulier, d’accord sur la guerre en Ukraine.

Qu’il y ait des communautés d’intérêts entre pays du Sud est évident. Qu’il faille accorder une bien plus grande place à ces pays au Conseil de Sécurité des Nations Unies et au FMI tombe sous le sens. Mais rien ne serait plus dangereux que de laisser se reconstituer l’ancien bloc.

Pour l’éviter, les pays du G7 viennent d’inventer une catégorisation bizarre, en distinguant « partenaires régionaux », « partenaires amicaux » et « partenaires consentis ». Les premiers seraient pour l’essentiel l’Inde et l’ASEAN ; les deuxièmes désigneraient l’Afrique et le Moyen Orient ; les troisièmes l’Amérique Latine.

De telles catégorisations ne sont pas des simples jeux de mots de diplomates hors sol ; elles révèlent des conceptions très dangereuses pour tous ceux qui sont attachés aux droits de l’homme et à la démocratie, car elles disent que les intérêts des pays sont indépendants de leur régime politique, qui ne serait qu’une variable de second ordre ; et que seules compteraient les données objectives, économiques, militaires et démographiques.

Bien des diplomates des pays du Nord, adeptes cyniques d’une realpolitik mal comprise, sont prêts à admettre une telle vision du monde. Parler de « Sud Global », c’est faire le jeu de tous les dictateurs.

Cesser d’attacher de l’importance aux droits de l’homme chez les autres, c’est se préparer à faire de même chez nous. C’est aussi ne pas voir que les dictatures sont non seulement les pires des régimes politiques pour leurs citoyens mais aussi les moins efficaces économiquement, les plus corrompus, et les plus bellicistes. Aucun des problèmes du monde, pas même ceux du climat, ne sera réglé par des dictatures.

Même si les démocraties indienne ou brésilienne laissent à désirer, comme tant d’autres, (y compris aux Etats-Unis et en Europe), la vraie ligne de fracture du monde est entre ceux qui attachent de l’importance aux droits de l’homme et les autres. Rien ne devrait plus nous occuper que de lutter contre tout recul de la démocratie dans les pays où elle est supposée exister. Et d’aider ceux qui luttent pour la faire surgir chez eux.

j@attali.com

IA et risque de précarité au Sud

IA et risque de précarité au Sud

Clément Le Ludec
Sociologie du numérique, Télécom Paris – Institut Mines-Télécom

Maxime Cornet
Doctorant en sociologie de l’IA, Télécom Paris – Institut Mines-Télécom

Il n’y a pas que des robots derrière l’intelligence artificielle (IA) : en bout de chaîne, on trouve souvent des travailleurs des pays du sud. Récemment une enquête du Time révélait que des travailleurs kényans payés moins de trois euros de l’heure étaient chargés de s’assurer que les données utilisées pour entraîner ChatGPT ne comportaient pas de contenu à caractère discriminatoire.

Les modèles d’IA ont en effet besoin d’être entraînés, en mobilisant une masse de données extrêmement importante, pour leur apprendre à reconnaître leur environnement et à interagir avec celui-ci. Ces données doivent être collectées, triées, vérifiées et mises en forme. Ces tâches chronophages et peu valorisées sont généralement externalisées par les entreprises technologiques à une foule de travailleurs précaires, généralement situés dans les pays des suds.

Ce travail de la donnée prend plusieurs formes, en fonction des cas d’usage de l’algorithme final, mais il peut s’agir par exemple d’entourer les personnes présentes sur les images capturées par une caméra de vidéosurveillance, pour apprendre à l’algorithme à reconnaître un humain. Ou encore corriger manuellement les erreurs produites par un modèle de traitement automatique de factures.

Nous proposons, à travers une enquête menée entre Paris et Antananarivo, capitale de Madagascar, de nous pencher sur l’identité de ces travailleurs de la donnée, leurs rôles et leurs conditions de travail, et de proposer des pistes pour enrichir les discussions autour de la régulation des systèmes d’IA.

L’intelligence artificielle, une production mondialisée
Nos recherches appuient l’hypothèse que le développement de l’intelligence artificielle ne signifie pas la fin de travail due à l’automation, comme certains auteurs l’avancent, mais plutôt son déplacement dans les pays en voie de développement.

Notre étude montre aussi la réalité de « l’IA à la française » : d’un côté, les entreprises technologiques françaises s’appuient sur les services des GAFAM pour accéder à des services d’hébergement de données et de puissance de calcul ; d’un autre côté les activités liées aux données sont réalisées par des travailleurs situés dans les ex-colonies françaises, notamment Madagascar, confirmant alors des logiques déjà anciennes en matière de chaînes d’externalisation. La littérature compare d’ailleurs ce type d’industrie avec le secteur textile et minier.

Un constat initial a guidé notre travail d’enquête : les conditions de production de l’IA restent mal connues. En nous appuyant sur des recherches antérieures sur le « travail numérique » (digital labour), nous avons cherché à comprendre où et comment sont façonnés les algorithmes et les jeux de données nécessaires à leurs entraînements ?

Intégrés au sein du groupe de recherche Digital Platform Labor, notre travail consiste à analyser les relations d’externalisation entre entreprises d’intelligence artificielle françaises et leurs sous-traitants basés dans les pays d’Afrique francophone et à dévoiler les conditions de travail de ces « travailleurs de la donnée » malgaches, devenus essentiels au fonctionnement des systèmes intelligents.

Notre enquête a débuté à Paris en mars 2021. Dans un premier temps, nous avons cherché à comprendre le regard que les entreprises françaises productrices d’IA entretenaient sur ces activités liées au travail de la donnée, et quels étaient les processus mis en œuvre pour assurer la production de jeux de données de qualité suffisante pour entraîner les modèles.

Le lac Anosy Central à Antananarivo, capital de Madagascar. Sascha Grabow/Wikipedia, CC BY
Nous nous sommes ainsi entretenus avec 30 fondateurs et employés opérant dans 22 entreprises parisiennes du secteur. Un résultat a rapidement émergé de ce premier travail de terrain : le travail des données est dans sa majorité externalisé auprès de prestataires situés à Madagascar.

Les raisons de cette concentration des flux d’externalisation vers Madagascar sont multiples et complexes. On peut toutefois mettre en avant le faible coût du travail qualifié, la présence historique du secteur des services aux entreprises sur l’île, et le nombre élevé d’organisations proposant ces services.

Lors d’une seconde partie de l’enquête d’abord menée à distance, puis sur place à Antananarivo, nous nous sommes entretenus avec 147 travailleurs, managers, et dirigeants de 10 entreprises malgaches. Nous avons dans le même temps diffusé un questionnaire auprès de 296 travailleurs des données situés à Madagascar.

Les emplois du numérique : solution précaire pour jeunes urbains éduqués
Dans un premier temps, le terrain révèle que ces travailleurs des données sont intégrés à un secteur plus large de production de service aux entreprises, allant des centres d’appels à la modération de contenu web en passant par les services de rédaction pour l’optimisation de la visibilité des sites sur les moteurs de recherche.

Les données du questionnaire révèlent que ce secteur emploie majoritairement des hommes (68 %), jeunes (87 % ont moins de 34 ans), urbains et éduqués (75 % ont effectué un passage dans l’enseignement supérieur).

Quand ils évoluent au sein de l’économie formelle, ils occupent généralement un poste en CDI. La moindre protection offerte par le droit du travail malgache comparée au droit du travail français, la méconnaissance des textes par les travailleurs, et la faiblesse des corps intermédiaires (syndicats, collectifs) et de la représentation en entreprise accentuent néanmoins la précarité de leur position. Ils gagnent en majorité entre 96 et 126 euros par mois, avec des écarts de salaires significatifs, jusqu’à 8 à 10 fois plus élevés pour les postes de supervision d’équipe, également occupés par des travailleurs malgaches situés sur place.

Ces travailleurs sont situés à l’extrémité d’une longue chaîne d’externalisation, ce qui explique en partie la faiblesse des salaires de ces travailleurs qualifiés, même au regard du contexte malgache.

La production de l’IA implique en effet trois types d’acteurs : les services d’hébergement de données et de puissance de calcul proposés par les GAFAM, les entreprises françaises qui vendent des modèles d’IA et les entreprises qui proposent des services d’annotations de données depuis Madagascar, chaque intermédiaire captant une partie de la valeur produite.

Ces dernières sont de plus généralement très dépendantes de leurs clients français, qui gèrent cette force de travail externalisée de manière quasi directe, avec des postes de management intermédiaire dédiés au sein des start-up parisiennes.

L’occupation de ces postes de direction par des étrangers, soit employés par les entreprises clientes en France, soit par des expatriés sur place, représente un frein important aux possibilités d’évolution de carrière offertes à ces travailleurs, qui restent bloqués dans les échelons inférieurs de la chaîne de valeur.

Cette industrie profite d’un régime spécifique, les « zones franches », institué en 1989 pour le secteur textile. Dès le début des années 1990, des entreprises françaises s’installent à Madagascar, notamment pour des tâches de numérisation liées au secteur de l’édition. Ces zones, présentes dans de nombreux pays en voie de développement, facilitent l’installation d’investisseurs en prévoyant des exemptions d’impôts et de très faibles taux d’imposition.

Aujourd’hui, sur les 48 entreprises proposant des services numériques dans des zones franches, seulement 9 sont tenues par des Malgaches, contre 26 par des Français. En plus de ces entreprises formelles, le secteur s’est développé autour d’un mécanisme de « sous-traitance en cascade », avec, à la fin de la chaîne des entreprises et entrepreneurs individuels informels, moins bien traités que dans les entreprises formelles, et mobilisés en cas de manque de main-d’œuvre par les entreprises du secteur.

En plus du coût du travail, l’industrie de l’externalisation profite de travailleurs bien formés : la plupart sont allés à l’université et parlent couramment le français, appris à l’école, par Internet et à travers le réseau des Alliances françaises. Cette institution d’apprentissage du français a été initialement créé en 1883 afin de renforcer la colonisation à travers l’extension de l’utilisation de la langue du colonisateur par les populations colonisées.

Ce schéma rappelle ce que le chercheur Jan Padios désigne comme le « colonial recall ». Les anciens pays colonisés disposent de compétences linguistiques et d’une proximité culturelle avec les pays donneurs d’ordres dont bénéficient les entreprises de services.

Rendre visibles les travailleurs de l’intelligence artificielle
Derrière l’explosion récente des projets d’IA commercialisés dans les pays du nord, on retrouve un nombre croissant de travailleurs de la donnée. Alors que la récente controverse autour des « caméras intelligentes », prévues par le projet de loi relatif aux Jeux olympiques de Paris, s’est principalement focalisée sur les risques matière de surveillance généralisée, il nous semble nécessaire de mieux prendre en compte le travail humain indispensable à l’entraînement des modèles, tant il soulève de nouvelles questions relatives aux conditions de travail et au respect de la vie privée.

Rendre visible l’implication de ces travailleurs c’est questionner des chaînes de production mondialisées, bien connues dans l’industrie manufacturière, mais qui existent aussi dans le secteur du numérique. Ces travailleurs étant nécessaires au fonctionnement de nos infrastructures numériques, ils sont les rouages invisibles de nos vies numériques.

C’est aussi rendre visible les conséquences de leur travail sur les modèles. Une partie des biais algorithmiques résident en effet dans le travail des données, pourtant encore largement invisibilisé par les entreprises](https://milamiceli.com/wp-content/uploads/2021/10/GROUP2022_CRv1.pdf). Une IA réellement éthique doit donc passer par une éthique du travail de l’IA.

Pouvoir d’achat: CGT et Sud sabotent par avance la réplique syndicale

Pouvoir d’achat: CGT et Sud sabotent par avance la réplique syndicale

 

Alors qu’une rencontre est prévue lundi au siège de Force ouvrière pour réunir tous les syndicats à propos de la réplique à envisager pour soutenir le pouvoir d’achat, la CGT et Sud par avance décident  seuls d’une journée d’action le 29 novembre.

On voudrait saboter par avance l’unité et le succès de la réplique syndicale qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Il est clair que ces organisations sont depuis longtemps noyautées par les activistes gauchistes dont l’objet n’est pas évidemment la réussite syndicale mais d’engager la lutte politique pour la révolution, contre le capitalisme, contre l’impérialisme.
Bref des organisations qui sont davantage politiques que syndicales et qui ont largement affaibli et discrédité les syndicats au point que leurs  agitations politiciennes ne recueillent plus que le soutien d’une extrême minorité des salariés. (Les syndicats réformistes sont d’ailleurs largement majoritaires)

D’une certaine manière cet extrémisme irresponsable fait de ces organisations radicales les alliés objectifs du pouvoir.

La CGT et Solidaires ont donc appelé ce jeudi 7 juillet à « une journée de grève interprofessionnelle » le jeudi 29 septembre qui sera notamment axée sur les salaires.

Cette journée d’action « doit s’inscrire dans une mobilisation large et dans la durée », soulignent les deux syndicats dans un communiqué commun « pour les salaires ».

Ils justifient leur appel « par des mesures gouvernementales annoncées sur le pouvoir d’achat qui sont en dessous de la situation de paupérisation de la population » ou encore « l’annonce d’une poursuite d’une réforme des retraites injuste qui exige de travailler plus ».

Les deux organisations font cette annonce sans attendre la tenue d’une réunion de tous les syndicats sur le thème du pouvoir d’achat prévue lundi au siège de Force ouvrière.

123



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol