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Santé : plus de 200 millions de personnes en surpoids aux États-Unis

Santé : plus de 200 millions de personnes en surpoids aux États-Unis

 

Aux États-Unis, l’épidémie de surpoids et d’obésité est en forte progression. Les enfants et les adolescents sont particulièrement touchés. Si rien n’est fait, d’ici à 2050, plus de 80 % des adultes et près de 60 % des adolescents américains seront concernés. En 2021, aux États-Unis, près de la moitié des adolescents et les trois quarts des adultes étaient considérés, d’un point de vue clinique, comme étant en surpoids ou obèses, ce qui représente 208 millions de personnes. En 1990, ces proportions étaient deux fois moindres. Si aucune mesure n’est prise, la tendance va s’aggraver : d’ici à 2025 plus de 80 % des adultes et près de 60 % des adolescents américains seront surpoids ou obèses.

 

par 

Affiliate Associate Professor of Global Health, University of Washington dans the Conversation 

 

Publiée dans la revue médicale The Lancet, ces chiffres sont issus d’une étude que nous avons menée avec le Global Burden of Disease Study 2021 U.S. Obesity Forecasting Collaborator Group, qui regroupe plus de 300 experts et chercheurs spécialisés dans l’obésité.

L’objectif de nos travaux était de rendre compte de l’évolution de l’obésité et du surpoids aux États-Unis entre 1990 et 2021, et d’élaborer des projections pour en estimer la progression jusqu’en 2050.

Pour les mener à bien, nous avons synthétisé et analysé les données d’indice de masse corporelle provenant de 132 sources différentes, telles que des études scientifiques, des enquêtes nationales et ainsi que d’autres menées au sein des États.

Nous avons considéré que les personnes de 18 ans et plus étaient en « surpoids » sitôt que leur indice de masse corporelle, ou IMC, se situait entre 25 kilogrammes par mètre carré (kg/m2) et 30 kg/m2. Au-delà, on parle plutôt d’obésité. En ce qui concerne les personnes de moins de 18 ans, nous nous sommes basés sur les critères de l’International Obesity Task Force.

Nos résultats sont d’importance, car les États-Unis ont déjà l’un des taux les plus élevés d’obésité et de surpoids au monde. Or, on sait que l’espérance de vie des personnes concernées s’en trouve réduite. Par ailleurs, cette situation limite la portée des avancées médicales comparativement aux bénéfices que peuvent en retirer les populations d’autres pays à revenu équivalent.

Des recherches antérieures avaient notamment démontré que l’obésité était responsable de 335 000 décès rien que pour l’année 2021. Elle augmente en particulier les risques de diabète, de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, de cancer et de troubles psychiques. Il s’agit d’un facteur de risque majeur de mauvaise santé et de décès précoce. En outre, c’est aussi l’un de ceux qui progressent le plus rapidement.

Les implications économiques de l’obésité sont également conséquentes. Un rapport publié en 2024 par les membres républicains du Joint Economic Committee du Congrès des États-Unis a estimé que les coûts de santé liés à l’obésité atteindront 9,1 billions de dollars (soit 9,1 milliers de milliards de dollars) au cours de la prochaine décennie.

La progression de l’obésité chez les enfants et les adolescents est particulièrement préoccupante, le taux d’obésité ayant plus que doublé chez les adolescents âgés de 15 à 24 ans depuis 1990. Les données de l’Enquête nationale sur la santé et la nutrition révèlent qu’aux États-Unis, près de 20 % des enfants et adolescents âgés de 2 à 19 ans sont obèses.

D’ici 2050, nos résultats de prévisions suggèrent qu’un enfant sur cinq et un adolescent sur trois seront obèses. Or, on sait que dans ces deux catégories, l’obésité s’accompagne non seulement d’un développement précoce de maladies chroniques, mais aussi de troubles de santé mentale, ainsi que d’une dégradation des interactions sociales, et d’une dégradation des capacités physiques.

Nos recherches ont également mis en évidence d’importantes disparités géographiques dans la prévalence du surpoids et de l’obésité d’un État à l’autre, les États du sud affichant certains des taux les plus élevés.

D’autres travaux menés sur l’obésité aux États-Unis avaient également souligné de grandes différences d’ordres socio-économiques et ethniques, suggérant par exemple que les populations noires et hispaniques présentaient des taux d’obésité plus élevés que les populations blanches.

Ces disparités sont par ailleurs exacerbées par certaines barrières dites « systémiques » : discrimination, inégalité d’accès à l’éducation, aux soins de santé ou aux opportunités économiques, notamment.

Parmi les interventions qui ont fait preuve de leur efficacité contre l’obésité, on peut notamment citer la taxation des boissons sucrées. Des recherches récentes menées à Seattle ont ainsi démontré que cette dernière réduit l’indice de masse corporelle moyen chez les enfants. Diverses études ont également examiné les résultats d’initiatives visant à améliorer l’accès à l’activité physique et à des aliments sains, en particulier dans les zones les moins bien dotées.

Par ailleurs, un nombre croissant d’études est mené pour évaluer le potentiel des interventions comportementales pilotées par la technologie, autrement dit l’emploi d’applications mobiles pour aider les personnes à mieux gérer leur poids. Pour l’instant, la question de l’efficacité de ces approches, ainsi que de leur évolutivité, reste ouverte, ce qui en limite l’adoption et le potentiel impact à grande échelle.

Enfin, des recherches cliniques sont entreprises afin de mettre au point de nouveaux médicaments contre l’obésité (et de surveiller l’efficacité et la sécurité des médicaments actuels).

L’avènement de nouveaux médicaments pourrait changer significativement la gestion de l’obésité. Mais il ne suffit pas de les mettre au point pour s’assurer que leurs effets seront d’une ampleur suffisante pour modifier significativement les tendances des décennies à venir. En effet, pour cela, de nombreux facteurs entreront en ligne de compte : coût de ces nouvelles molécules, accessibilité, efficacité à long terme, variabilité de la réponse d’un patient à l’autre, etc. Autant de paramètres que les scientifiques devront s’assurer d’étudier en profondeur à l’avenir.

Devoir de mémoire- Poème en hommage aux poilus de 14-18

 

Poème en hommage aux poilus de 14-18 

« Quelques pierres, quelques noms »

Au cœur de nos villages, quelques pierres, quelques noms

Modestes anonymes que l’histoire n’oublie pas

Quelques pierres dressées refusant l’abandon

De ceux qui se souviennent de la gloire d’un trépas

Car ces hommes étaient jeunes car ces hommes étaient beaux

En partant, ils riaient comme on part en moisson

Mais dans les champs rougis par le sang des agneaux

Le fer faucha leur vie bien avant la saison

Ils riaient, ils chantaient leur jeunesse insolente

Ils lisaient dans leurs pères leurs rides de demain

Ils avaient des amis, ils avaient des amantes

Mais déjà la faucheuse décomptait leurs matins

Dans les terres lointaines, leurs rires se sont éteints

Dresser face à l’horreur, à l’ignoble oppression

Ils préférèrent mourir, assumant leur destin

Plutôt que de trahir l’honneur de la Nation

Des noms qu’on reconnaît, des familles connues

D’autres noms inconnus, qui se sont sacrifiés

Des fils de la patrie qui auront tout perdu

Pour que poussent longtemps des fleurs de liberté

Gaston René Bessay

Défense économique et UE: Pour une taxe carbone aux frontières ?

Défense économique et UE: Pour une taxe carbone aux frontières ?

La directrice du département Innovation et concurrence de l’OFCE, Sarah Guillou, en détaille pour « La Tribune » les potentielles conséquences sur l’économie européenne et les moyens de défense du Vieux Continent.

LA TRIBUNE – Quelles sont les mesures économiques promises par Donald Trump qui auront le plus de conséquences sur l’économie européenne et française ?

SARAH GUILLOU – À court terme, les décisions protectionnistes de hausse de 10% ou 20% des droits de douane sur tous les produits importés aux États-Unis auront un impact immédiat. Cela va clairement perturber les exportateurs européens.

Ces derniers vont devoir soit répercuter les droits sur leurs prix de vente, soit rogner sur leurs marges. Ceux qui ont des marges vont pouvoir maintenir leurs prix constants, mais nombre d’entreprises ne le pourront pas. Cela devrait donc engendrer une hausse des prix des biens européens pour les consommateurs américains. Le risque est que ces derniers se détournent de ces produits quand ils sont substituables par des biens américains.

Les entreprises dont la compétitivité vient surtout du prix. Mais l’Europe ne vend pas beaucoup de biens où seul le prix joue. Elle produit beaucoup de biens de haute qualité qui trouveront toujours des acheteurs, même avec une hausse de leur prix. C’est le cas du luxe, des avions, de la haute technologie ou encore des produits pharmaceutiques. Certains biens n’ont même pas de concurrents américains ! C’est le cas du cognac, par exemple et de certains équipements allemands. Pour ces produits, ce seront les consommateurs américains qui vont devoir payer plus cher dans un premier temps avant de trouver des substituts. Et ce n’est pas en quatre ans que les capacités de production américaines vont réussir à remplacer entièrement celles des autres pays.

Le 47ᵉ président pourra-t-il faire ce qu’il a promis sur les droits de douane ?

La question est de savoir s’il souhaite vraiment faire ce qu’il a dit ou si c’était juste pour plaire à ses électeurs. Mais s’il est déterminé, Donald Trump aura des pouvoirs plus étendus que lors de son premier mandat grâce à la victoire des républicains au Congrès et au Sénat. Dans le même temps, il sera entouré de moins de conseillers souhaitant le freiner qu’il y a quatre ans. Et sur la scène internationale, il n’est pas non plus ralenti par l’Organisation mondiale du commerce qui est très affaiblie.

Mais, s’ils sont très puissants, les États-Unis ne sont pas totalement indépendants du reste du monde. Nous pouvons donc nous demander si le futur président n’envisage pas de négocier rapidement avec ses partenaires commerciaux. Il a été très véhément contre la Chine, dans ses propos. Il va donc sûrement imposer les 60% de droits de douane promis dès son arrivée au pouvoir. Mais avec l’Europe, la Corée ou le Japon, il est plus difficile de savoir s’il va être aussi brutal. Il a justement besoin de ces partenaires pour sa stratégie contre la Chine.

Le prochain président a souhaité baisser les impôts des entreprises américaines et déréguler de nombreux secteurs. Cela pourrait-il amener les entreprises européennes à délocaliser leur production aux États-Unis ?

Pour que les baisses d’impôts soient très attractives, encore faut-il faire beaucoup de profit. Or ce n’est généralement pas le cas des entreprises qui s’installent dans un nouveau pays. Cela pourrait donc ne pas être si tentant que cela pour les sociétés françaises. En même temps, le marché américain est déjà attirant par sa taille et par les faibles prix de son énergie. Baisser les taxes sur les entreprises rajoutera alors un argument pour délocaliser son activité outre-Atlantique, mais cela ne sera pas si décisif.

Cela va être compliqué d’imposer des normes et des contraintes environnementales en Europe – et les coûts qu’elles représentent pour les industriels – si les États-Unis ne le font pas.

D’autant plus que produire aux États-Unis porte un risque lié au dollar que l’évolution de l’inflation et des taux d’intérêt risque de faire beaucoup bouger. Les mesures du futur président pourraient déprécier le billet vert, quand bien même Donald Trump prône l’inverse. Ce serait alors très mauvais pour les entreprises européennes qui généreraient des dollars aux États-Unis et devraient les rapatrier, en euros, dans leurs sièges en Europe. Le taux de change leur ferait, en effet, perdre une partie de leurs profits.

En revanche, je trouve plus problématique la promesse de dérégulation notamment en matière environnementale. Les normes et les contraintes environnementales en Europe, et donc le coût que cela représente pour les industriels vont encore creuser l’écart de compétitivité industrielle entre les deux continents si la bride est lâchée aux Etats-Unis.

En parlant d’écologie, Donald Trump va-t-il supprimer l’Inflation Reduction Act? Quelles en seraient, alors, les conséquences pour les Européens ?

Il a promis d’éliminer les subventions et les crédits d’impôts pour les producteurs d’énergie renouvelable. Il va donc concrètement stopper le financement de l’IRA. Or ce plan inquiète beaucoup les Européens en raison de l’incitation à délocaliser aux Etats-Unis. C’est donc, sur le papier, une bonne nouvelle pour nous.

Mais, même si l’intérêt fiscal de produire outre-Atlantique disparaît, cela reste toujours beaucoup plus compétitif de s’installer là-bas. Je ne pense pas que la fin de l’IRA changera grand-chose pour les Européens du point de vue des des flux d’investissements.

Existe-t-il des conséquences indirectes du programme de Donald Trump sur l’Europe?

Oui, il y aura tout d’abord un fort effet récessif au niveau mondial. Le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii) anticipe une baisse de 2 point de pourcentage de PIB mondial entre aujourd’hui et 2029. Ce n’est pas énorme à première vue, mais il y a un fort risque d’effets en cascade dû aux réactions et aux contre-mesures des différents États face aux mesures de Trump. Et cela pourrait amener à une importante récession. Sans compter qu’il y a aussi un risque de désordre financier si la dette américaine s’envole ou si le dollar chute.

À noter aussi : si la Chine est fortement entravée dans ses échanges avec les États-Unis, elle va chercher d’autres clients pour écouler sa production. Or, l’Europe est son principal client. Donc les sociétés chinoises pourraient décider de baisser leurs prix, à court terme, pour séduire de nouveaux clients. Il y a quelques industries particulièrement menacées comme les constructeurs de voitures, de batteries, d’éoliennes. Mais de manière générale, c’est un vrai problème, car les industriels chinois sont montés en gamme et concurrencent de plus en plus nos propres industries, notamment dans la haute technologie.

Comment l’Europe va pouvoir se défendre face aux États-Unis et à la Chine ?

L’Europe a intérêt à anticiper et à s’unir. La politique commerciale se joue au niveau européen, et l’UE est une puissance commerciale donc nous avons les moyens de présenter une réponse à la hauteur.

Cela pourrait commencer par imposer des droits de douane équivalents à ceux imposés par les Américains à nos produits, ce qui nuirait aux entreprises exportatrices américaines. Cependant, si les Européens décident de mettre en place ce type de représailles, cela risque d’augmenter les coûts de production de nos biens fabriqués avec des pièces ou des matériaux américains.

Nous pourrions utiliser la guerre commerciale contre la Chine pour faire reculer Trump.

Concernant la dérégulation et l’arrêt des normes environnementales promises par Trump, l’Europe pourrait brandir la taxe carbone aux frontières. Le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) vise à soumettre les produits importés dans le territoire douanier de l’Union européenne à une tarification du carbone équivalente à celle appliquée aux industriels européens fabriquant ces produits. Ce serait donc un bon moyen de protéger les entreprises européennes et d’entrer en négociations commerciales avec les États-Unis.

D’ailleurs, l’un des plus importants leviers de l’Europe est celui de la négociation. Et pour cause, les États-Unis veulent emmener les Européens dans leur guerre commerciale contre la Chine. Donc, nous pourrions utiliser ce conflit pour faire reculer Trump sur certaines mesures. Le marché européen est un grand marché qui peut peser dans le monde.

Quels sont les freins qui pourraient empêcher l’Europe de se défendre ?

Le talon d’Achille du Vieux Continent, c’est le consensus européen. S’il y a des négociations entre les États-membres au sujet d’une réponse coordonnée aux États-Unis, les différents pays pourraient rencontrer des difficultés à s’entendre. Les États-membres ayant des industries de moins haute technologie, avec une compétitivité surtout en prix, ou dépendant des intrants américains, pourraient refuser d’empirer la situation en imposant des droits de douane. Mais l’amplitude et l’intensité de l’isolationnisme de Donald Trump pourraient cette fois-ci fédérer les Vingt-Sept.

Le deuxième problème de l’UE, c’est sa lenteur dans les prises de décision. L’Europe va probablement appliquer des mesures de rétorsion. Mais elles risqueraient d’arriver en retard, car les Vingt-Sept ne décident de droits de douane qu’après avoir mené des enquêtes et instruit des dossiers. Il faut que l’UE anticipe les actions des États-Unis et de la Chine et qu’elle soit très réactive et très active dans ses partenariats et ses négociations avec les autres pays.

Réseaux sociaux : interdiction aux moins de 16 ans… en Australie

Réseaux sociaux : interdiction aux moins de 16 ans… en Australie

 

Pour lutter notamment contre la violence contre toutes ses formes, l’Australie va fixer à 16 ans l’âge à partir duquel les mineurs pourront accéder aux réseaux sociaux, a déclaré jeudi 7 novembre le premier ministre Anthony Albanese, qui s’est engagé à sévir contre les entreprises technologiques qui ne protègent pas les jeunes utilisateurs.

«C’est (une mesure) pour les mamans et les papas. Les réseaux sociaux font beaucoup de mal aux enfants et j’ai décidé d’y mettre un terme», a-t-il déclaré aux journalistes. Albanese avait annoncé en septembre une future législation en ce sens, mais il n’avait pas été tranché à l’époque si elle s’appliquerait à partir de 14 ou de 16 ans.

La dernière élection démocratique aux États-Unis ?

La dernière élection démocratique aux États-Unis ?

 

L’écrivain américain affiche son inquiétude, dans une tribune au « Monde », en cas de nouvelle victoire de Donald Trump, qui risque de gouverner comme si le pays était une société privée qu’il pourrait détruire à sa guise.

Les Etats-Unis s’apprêtent à descendre au fond d’un gouffre, et qui sait si nous en sortirons un jour. Le 5 novembre 2024 pourrait être la date de la dernière élection légitime dans notre pays. J’ai pris conscience que quelque chose n’allait pas quand Donald Trump a annoncé que sa horde d’adeptes du « Make America great again » devait absolument venir voter pour lui le jour de l’élection car ils n’auraient plus besoin de voter par la suite. J’avais supposé qu’il s’agissait d’une démonstration flamboyante de sa superbe, et que notre ex-président, avec sa fausse chevelure orange et son étrange teint orange, fanfaronnait auprès de ses potes. Aujourd’hui je n’en suis plus si sûr.Trump a échoué dans sa première tentative de coup d’Etat en 2021. [Pour la présidentielle de 2020], il avait mis au point une combine pour trouver de faux grands électeurs en sa faveur, mais le plan n’a pas fonctionné, grâce à Mike Pence, son vice-président, qui, dans un geste de résistance, a certifié le nombre de votants dans chaque Etat.

Pourtant, Trump n’a pas abandonné. Il a encouragé les Proud Boys et d’autres suprémacistes blancs à prendre d’assaut le Capitole, à Washington, le 6 janvier 2021, à tenter de pendre Mike Pence et d’assommer Nancy Pelosi, alors présidente démocrate de la Chambre des représentants, afin de pouvoir continuer à résider sur Pennsylvania Avenue [où se situe la Maison Blanche], en victime d’une élection truquée.

Démocratie aux États-Unis : un état critique

Démocratie aux États-Unis : un état critique

 

La démocratie américaine connaît une crise au long cours, liée à la dérive de son fonctionnement fédéral vers l’hyper-présidentialisation, au grave détriment de l’intention constitutionnelle des Pères fondateurs, à savoir une séparation sereine et équilibrée des pouvoirs (checks and balances), où la présidence est encadrée et une partie de ses fonctions partagée. À la place de la séparation entre des pouvoirs à la fois autonomes et interdépendants (bulks and encroachments), s’est constituée progressivement une culture de la prise de guerre partisane visant à monopoliser les trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire). Chaque clan favorise l’emprise décisionnelle, administrative, sécuritaire mais aussi législative et judiciaire du président quand celui-ci est le champion de sa faction. A contrario, quand le président est du mauvais bord, l’esprit de clan pousse au retrait ou au blocage systématique de toute initiative législative ou de toute politique internationale, fiscale ou budgétaire émanant de lui ou des élus de son parti. La pente glissante du dysfonctionnement présidentiel a été accentuée pendant la première mandature de Donald Trump, qui a capté l’esprit clanique des élus républicains au service de sa propre « marque », malgré les dénégations initiales des leaders républicains comme Paul Ryan ou Mitch McConnell. Il a également manifesté la plus parfaite désinvolture à l’égard des équilibres institutionnels, outrepassant régulièrement sa fonction et affaiblissant les courroies de protection démocratique, avec la complicité d’un Congrès dominé par les Républicains, majoritaires au Sénat tout au long de son mandat, et à la Chambre durant les deux premières années.

 

par Blandine Chelini-Pont
Professeur des Universités en histoire contemporaine, Aix-Marseille Université (AMU) dans « The Conversation » 
Même si le phénomène s’est apaisé lors du mandat de Joe Biden, le risque est aujourd’hui réel, selon de nombreux analystes, que la pente en question conduise finalement à une « démocrature » à la russe. Si l’ex-président était élu une deuxième fois et si un Congrès majoritairement à sa botte se reconstituait, la démocratie américaine pourrait-elle s’en trouver encore plus altérée ?

Il y a huit ans, lors de la convention nationale du Parti républicain à Cleveland (Ohio), le candidat Donald Trump avait esquissé une vision largement dystopique de l’Amérique, la dépeignant comme un pays accablé par la criminalité, croulant sous la dette publique et humilié dans le monde entier par la faiblesse de la politique étrangère de Barack Obama.

Il exprimait alors clairement l’idée que seul un homme fort qui voit les processus gouvernementaux, lents et délibératifs, comme une faiblesse et une perte de temps avait sa place à la Maison Blanche. De fait, sa première mandature a sapé l’ordre constitutionnel à un degré remarquable.

Donald Trump a subverti l’état de droit en s’immisçant de manière inédite dans les délibérations et les enquêtes du ministère de la Justice. Il a nettement politisé la juridiction fédérale, en nommant 200 juges, dont 3 à la Cour suprême, soit plus que tous ses prédécesseurs en 20 ans. Il a aussi publiquement démenti les analyses de ses propres agences de renseignement quand celles-ci ont apporté la preuve d’une ingérence étrangère massive en sa faveur pendant la campagne présidentielle de 2016 – parvenant, comble du comble, à sidérer et faire rire son homologue russe en affirmant, bravache, qu’il lui faisait davantage confiance à lui qu’à ses agences.

Par ailleurs, le président Trump a exercé des représailles contre plusieurs responsables du renseignement – comme John Brennan, directeur de la CIA de 2013 à début 2017, et James Comey, directeur du FBI durant la même période, auxquels il reprochait de l’avoir mis en cause pour sa proximité avec Moscou. Il a également renvoyé les inspecteurs généraux de tout le gouvernement, dont la mission était justement de mettre au jour des actes répréhensibles.

En outre, la présidence Trump a été traversée par la double tentative de politiser l’institution militaire et de militariser la politique étrangère en nommant des militaires à des postes clés. Et pourtant, ce président a dénigré le courage et le sacrifice des hommes et des femmes de ses forces armées ; son empressement à utiliser les troupes à l’intérieur du pays (pour faire face aux « tarés d’extrême gauche ») a incité les chefs militaires à rappeler, comme jamais auparavant, que les hommes et les femmes en uniforme devaient leur ultime allégeance à la Constitution et non au président.

L’indifférence, voire le mépris de Trump envers le système de lois et de coutumes qui établissent les conditions nécessaires au débat, à la prise de décision et à la responsabilité publique ont été inégalés. Pendant son mandat, il a bafoué les normes constitutionnelles en matière d’interdépendance des pouvoirs, notamment l’obligation de confirmation par le Sénat des membres de son cabinet et d’autres responsables de l’exécutif, et en accordant des pouvoirs à des chefs de département « intérimaires » pendant des mois, affirmant que cela lui offrait « une plus grande flexibilité ». De même, il n’a pas nommé en temps et heure les ambassadeurs et diplomates.

Enfin, sa présidence s’est conclue par une série d’évènements tragiques : après sa défaite face à Joe Biden, il n’a cessé, sans aucune preuve convaincante, de mettre en doute l’intégrité du processus électoral et a refusé de reconnaître sa défaite. S’en sont suivis la prise du Capitole – palais des Chambres fédérales –, censée arrêter la certification des résultats, puis son départ précipité de la Maison Blanche et son absence remarquée lors de la prestation de serment de son successeur.
Ce comportement présidentiel est unique dans l’histoire américaine. L’homme qui a bâti sa carrière sur la promesse de « rendre à l’Amérique sa grandeur » n’accorde en réalité guère de valeur à ce qui a fait la grandeur de l’Amérique : l’état de droit, la séparation des pouvoirs, le caractère sacré des élections, un pouvoir judiciaire indépendant, une presse libre et d’autres libertés constitutionnelles.

Qui plus est, dans toutes ces dérives, Trump n’a été ni rappelé à l’ordre ni sanctionné par les autres pouvoirs qui devraient servir de contrepoids aux risques d’abus présidentiels. Ni le Congrès pendant sa mandature (par la destitution pour abus de pouvoir et pour entrave aux travaux du Congrès), ni après elle (par la destitution pour incitation à l’insurrection), ni la Cour suprême (par la reconnaissance de sa responsabilité pénale) n’ont mis un frein clair à ce comportement.

Il est donc logique de considérer qu’une nouvelle mandature trumpienne ne pourrait qu’aggraver l’enflure d’un pouvoir qui s’est dangereusement personnalisé sans être rappelé à l’ordre. Outre le renforcement indu du contrôle de la justice, l’enjeu majeur d’un deuxième mandat de Trump serait l’extension programmée du pouvoir de nomination et de supervision administrative dont dispose le président.

Au printemps 2023 le Project 2025, sorte de guide de gouvernement préparé par le think tank super-conservateur Heritage Foundation, a dévoilé ses intentions : « en finir » avec le « Deep State » fédéral et le « gauchisme rampant » de l’administration et des agences fédérales. Si Trump est élu et suit la méthode proposée par le plan paradoxal du Project 2025 – qui entend limiter l’autorité et les champs d’intervention de l’État fédéral en interprétant de manière maximaliste les pouvoirs du président sur l’administration de l’exécutif ! –, tout l’édifice constitutionnel va se trouver ébranlé.
Entre les mains de Trump et de ses conseillers qui ont prévu, au nom de l’unité de l’exécutif, un usage « jupitérien » du pouvoir présidentiel, qui se traduira par la réduction ou la fermeture des départements et/ou par le contrôle des agences et commissions indépendantes de régulation, un autre visage de la présidence américaine se prépare.

Certes, les juristes s’accordent à dire que la Constitution américaine crée un « exécutif unitaire ». Il n’y a qu’un seul président, et non un conseil exécutif, et le président a largement la charge de la branche exécutive. Mais jusqu’à quel point ? Au minimum, le président a l’autorité constitutionnelle de révoquer tous les responsables politiques qui exercent le pouvoir exécutif et également de contrôler leurs décisions. Selon ce point de vue, le pouvoir exécutif appartient uniquement au président, et tout effort du Congrès pour compromettre ce principe en limitant la capacité de celui-ci à révoquer les responsables de l’exécutif est interdit.

Aussi, tous ceux qui mettent en œuvre la loi, y compris tous ceux qui exercent l’autorité administrative, doivent être contrôlés par le président, au moins dans le sens où ils sont des employés à discrétion. L’avis de la Cour suprême dans l’affaire Seila Law v. Consumer Financial Protection Bureau (2020), semble adhérer à ce point de vue, certainement en ce qui concerne le texte et l’histoire de la Constitution.

Cependant, en vertu de la clause Necessary and Proper (clause 18, article 1, section 8 de la Constitution), le Congrès dispose d’un pouvoir important pour limiter l’autorité du président en matière de révocation (et de supervision), notamment de l’État administratif, en particulier lorsque la tradition suggère que l’indépendance de l’agence est essentielle, comme c’est le cas pour les agences qui s’engagent dans la réglementation financière.

L’opinion dissidente de la juge Kagan dans l’affaire Seila Law adopte cette position. Le Congrès est en mesure d’immuniser les responsables de l’administration contre le contrôle présidentiel ; et certaines fonctions administratives peuvent être exercées par des personnes qui ne sont pas soumises aux préférences politiques du président. De multiples pouvoirs, y compris l’élaboration de règles et même les poursuites, peuvent être soustraits au contrôle présidentiel plénier.

Un des points cruciaux du futur abus de pouvoir administratif dont Donald Trump se rendrait coupable serait la fin de l’autonomie des agences fédérales. La Cour suprême devrait s’opposer à la politisation des agences, mais il n’y a guère de garantie qu’elle soit un rempart contre un usage autoritaire de leur supervision. La majorité de la Cour est notoirement hostile au pouvoir propre des agences fédérales, qui leur a été donné pour réglementer. Qui plus est, la Cour a scié la branche d’une sanction pénale judiciaire à l’encontre d’un président. Pendant l’été 2024, elle a confirmé l’immunité présumée de Donald Trump dans le cadre du procès en destitution pour les émeutes du 6 janvier 2021.

Quel recours resterait-il pour bloquer l’extension de l’emprise présidentielle et la déclarer inconstitutionnelle ? Le 29 juillet, le président Biden a appelé à une série de réformes de la Cour et demandé un amendement constitutionnel pour annuler sa récente décision. Le 1er août, le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a présenté un projet de loi en ce sens, qui retirerait à la Cour suprême la compétence d’entendre les appels en la matière.

Il n’y a aucune chance réelle que l’une ou l’autre de ces propositions aboutisse. Mike Johnson, le président républicain de la Chambre des représentants, a immédiatement déclaré que toute législation de ce type serait immédiatement bloquée. Ces propositions se heurteraient aussi à l’obstruction des Républicains au Sénat ; et un amendement constitutionnel, pour être adopté, devrait franchir la barre encore plus haute de l’approbation par les deux tiers des deux chambres législatives, suivie de la ratification par les trois quarts des États.

Ce blocage est regrettable, car les États-Unis n’ont que trop tardé à mener un débat sérieux non seulement sur les changements possibles à la Cour suprême, mais aussi sur le dysfonctionnement de leur système de séparation et d’équilibre des pouvoirs entre les trois branches du gouvernement. Cette situation constitue un désastre au ralenti pour la démocratie américaine.

Afghanistan : interdiction aux femmes maintenant de se parler entre elles !

Afghanistan : interdiction aux femmes maintenant de se parler entre elles !
C’est la dernière trouvaille liberticide des islamistes radicaux en Afghanistan qui ont décidé d’interdire aux femmes de se parler entre elles. Dès lors on comprend mieux la finalité du régime islamiste radical en Afghanistan et ailleurs ( Iran par exemple) pour museler tous les droits à la parole et plus généralement la démocratie. Une perspective  réjouissante pour ceux qui ont 1000 ans de retard sur la société et qui pourtant rêvent de diffuser cette philosophie religieuse et politique à l’ensemble de la planète.

Depuis l’été dernier en Afghanistan, les Talibans ont en effet édicté de nouvelles règles à ces dernières parmi lesquelles l’interdiction de communiquer, même entre elles. L’information provient de Rukhshana Media , une agence de presse fondée par la journaliste afghane Zahra Joya, qui vit désormais en exil au Royaume-Uni.e la vertu et de la Prévention du vice, ont souligné plusieurs médias. Celui-ci a d’ailleurs ajouté qu’en ce sens, les Afghanes n’ont plus le droit «d’entendre la voix» de leurs consœurs, devant ainsi privilégier le chuchotement lors de leur prise de parole. Dans cette même logique, elles ne peuvent plus «faire le Takbir ou l’Azan» (prières à voix haute) et ne peuvent pas chanter non plus. Des règles qui les isolent totalement de la vie sociale, et ne sont pas représentatives de la religion islamique, comme le rapportent certains observateurs. «C’est une vision inquiétante de l’avenir de l’Afghanistan», a ainsi souligné Roza Otunbayeva, responsable de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan, relaye Courrier International.

 

En attendant le 49-3: la foire aux impôts

En attendant le 49-3: la foire aux impôts

 

Des milliers et des milliers d’amendements sont actuellement examinés par l’Assemblée nationale pour la partie recettes du budget 1025. En vérité, il ne s’agit nullement d’améliorer le texte du gouvernement avec ces amendements mais de se positionner politiquement dans la perspective d’une motion de censure, d’une élection législative et au-delà de l’élection présidentielle.

 

Alors que l’objet du projet de budget et de réduire déficits et dettes, les différents députés avec d’ailleurs des coalitions complètement hétéroclites ne cessent d’alourdir les déséquilibres du budget. Du coup le gouvernement ne seulement ne peut disposer d’une majorité relative mais ne peut même pas s’appuyer sur la moindre majorité.

D’une certaine manière les députés sont engagés non pas dans un exercice d’examen budgétaire mais plutôt dans une sorte de foire aux impôts pour alourdir alourdir encore un peu plus le budget.

Au final évidemment ce sont les couches populaires et moyennes qui paieront la facture via la hausse de l’inflation notamment et les nouveaux impôts.

Les Français demeurent cependant lucides sur la démagogie qui guide actuellement la plupart des partis et des candidats potentiels pour l’élection présidentielle. Dans un sondage publié par le Figaro 82 % des Français considèrent que les partis politiques sont en effet discrédités et les responsables malhonnêtes pour 90%.

 

S’attaquer aux dépenses avant la hausse de fiscalité

 

S’attaquer aux dépenses avant la hausse de fiscalité
Les perspectives de rééquilibrage du budget doivent passer en priorité par un examen rigoureux des dépenses avant d’augmenter les impôts estiment nombre d’experts et le patronat notamment le président de la CPME, François Ancelin. C’est aussi le souhait du Medef. Théoriquement et sur le long terme la réduction des dépenses constitue un moyen significatif de diminuer le déficit budgétaire qui dépasse aujourd’hui les 6 %, soit le double de ce qui est autorisé par l’Europe à savoir 3 % par rapport au PIB. La plupart du temps il s’agit de réductions de dépenses de nature structurelle, c’est-à-dire qu’il faudra du temps et des réformes pour réduire le train de vie de l’État. À l’inverse, l’augmentation de la fiscalité permet–au moins théoriquement–d’afficher des recettes supplémentaires beaucoup plus immédiates. Un raisonnement toutefois à relativiser car l’augmentation des  impôts pourrait être de nature à porter atteinte à la compétitivité des entreprises et au pouvoir d’achat des ménages donc à la croissance et au volume de recettes fiscales. Tout est question de dosage d’adaptation à l’environnement, d’efficacité et de cohérence dans la durée.
Le président de la CPME, François Asselin, a appelé le Premier ministre à déterminer les mesures de diminution de dépenses avant de « commencer à parler de fiscalité ». Michel Barnier a reçu l’ensemble des partenaires sociaux depuis mardi.

Première à être reçue mardi par Michel Barnier, la numéro un de la CFDT Marylise Léon a fait état à sa sortie de Matignon d’une « rencontre constructive ». « On a eu un Premier ministre et une ministre du Travail très attentifs », a-t-elle souligné, assurant que Michel Barnier a « expliqué qu’il y aurait une proposition de méthode et un certain nombre de réponses dans son discours de politique générale » mardi prochain. Reçu à sa suite, le patron du Medef Patrick Martin a aussi fait état de « beaucoup d’écoute », saluant « l’esprit respectueux de la réunion ».

Dès sa prise de fonctions début septembre, Michel Barnier avait promis « des ruptures » et affirmé qu’il fallait « respecter et prendre en compte les partenaires sociaux », une manière de s’appuyer aussi sur la société civile alors que sa fragile coalition est menacée de censure par la gauche et l’extrême droite. Sa nouvelle ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet est allée encore plus loin lundi sur ce changement de méthode en indiquant qu’elle comptait s’employer à « restaurer » des liens qui « se sont parfois distendus ces dernières années ».

Pour être plus direct pourrait même considérer que Macon a tout fait pour s’affranchir de manière délibérée de la concertation avec les organisations représentatives à leur substituant parfois des institutions plus ou moins fantômes.

Associer les salariés aux décisions sur le travail

Associer les salariés aux décisions sur le travail

Le directeur général de la MAIF, Pascal Demurger, répond aux propositions des deux économistes Thomas Coutrot et Coralie Perez pour améliorer le travail en redonnant aux salariés le pouvoir de s’exprimer sur leur travail.( dans Le Monde)

Dans le cadre du projet de médiation scientifique « Que sait-on du travail ? » du Laboratoire d’évaluation des politiques publiques de Sciences Po (Liepp), des chercheurs ont analysé les maux du travail et leurs origines dans une série de textes publiés par Le Monde tout au long de l’année. Pour « travailler mieux », ces mêmes chercheurs ont avancé quelques pistes d’actions. Dans une deuxième série « Que fait-on du travail ? », qui décryptera sur plusieurs mois ce qui est fait du travail, Le Monde  a interrogé des dirigeants d’entreprise sur ce qu’ils pensent des propositions des chercheurs et s’ils les appliqueraient. Cet entretien ouvre le premier épisode de la série.

Le premier sujet abordé est celui de la perte de sens au travail, ses liens avec le management, en particulier avec la non-participation des salariés aux décisions qui concernent leur travail, analysé par les économistes Thomas Coutrot et Coralie Perez. Leurs recommandations ? Redonner aux salariés le pouvoir d’agir sur leur travail en faisant de leur parole un levier de transformation.

En tant que directeur général de la MAIF et coprésident du Mouvement Impact France, Pascal Demurger, qu’en pensez-vous ?

Sur la question du sens au travail, je suis 100 % d’accord avec ces chercheurs. Redonner la parole aux salariés comme levier de transformation pour redonner du sens au travail est essentiel. Le sujet du travail est un angle mort du débat public. On parle rarement des modalités du travail. Or, il y a vraiment du sens autour de l’objet même du travail et ça peut aller au-delà si l’entreprise propose une mission plus large de nature plutôt sociétale.

Télé-France 2 leader grâce aux JO

France 2 leader grâce aux JO

 

France 2, recordman des audiences télé de l’été grâce aux JO. Au mois d’août, France 2 a récolté une moisson de médailles. Après le score stratosphérique en juillet de la cérémonie d’ouverture, suivie en direct par 23,2 millions de téléspectateurs en moyenne, France 2 a attiré 17,1 millions de Français devant la cérémonie de clôture des Jeux le 11 août. Et encore 10,2 millions la semaine dernière, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques. L’audience devrait être bonne également en septembre compte tenu de la ferveur autour des paralympiques. 

Autant de victoires, sur le terrain des audiences TV, qui « traduisent l’appétit des Français pour le moment olympique, indique Stéphane Sitbon-Gomez, le directeur des antennes et des programmes de France Télévisions, diffuseur officiel des JO en clair. Les résultats vont bien au-delà des attentes et des projections que tous les professionnels avaient envisagées ». Conséquence, France 2 a atterri sur la plus haute marche du podium en s’arrogeant 23,3 % de part de marché.

Charges des entreprises : mettre fin aux exonérations ( CFDT)

Charges des entreprises : mettre fin aux exonérations ( CFDT)

 

 La leader de la CFDT, premier syndicat français, plaide une nouvelle fois pour une augmentation du smic et refuse de participer à la manifestation de la CGT.(Entretien dans « la Tribune »)

Comment abordez-vous cette rentrée ?

MARYLISE LÉON - Le contexte est inédit. Je suis inquiète et j’alerte les politiques : depuis l’annonce de la dissolution, les défis auxquels nous sommes confrontés, notamment climatiques et sociaux, passent à l’as… Tout le monde est focalisé sur la nomination d’un Premier ministre.

La France est à l’arrêt ?

On est en suspens alors que les besoins des travailleurs n’ont pas disparu cet été. Les responsables politiques semblent oublier que les citoyens, par leur vote, ont construit un front républicain. Il est urgent qu’ils fassent preuve d’autant de responsabilité. La seule nomination d’un Premier ministre ne règle pas tout. La responsabilité est aussi du côté du Parlement.

Le Nouveau Front populaire propose la candidature de Lucie Castets. La CGT également… Et vous ?

Je ne milite pour personne. Ce n’est pas le rôle d’un syndicat d’intervenir dans le casting et de faire pression sur le président pour qu’il nomme tel ou tel Premier ministre… Nous ne nous associons pas à la mobilisation du 7 septembre, c’est une initiative politique. Mais la nomination est trop longue. C’est aussi un enjeu de respect vis-à-vis des citoyens.

Quels doivent être les urgences du Premier ministre ?

Justement, plus de considération pour la société civile. L’exercice du pouvoir, ce n’est pas de travailler seul, c’est accepter de laisser une part de responsabilité à d’autres. Il faut un ou une responsable politique qui change de méthode, et respecte ses interlocuteurs. Par exemple, rien ne sert de faire des conventions citoyennes ou des conférences sociales qui ne sont pas suivies d’effets…

Il faut un ou une responsable politique qui change de méthode et respecte ses interlocuteurs

Vous pensez à la conférence sociale de 2023…

Oui. Nous avions obtenu, à cette occasion, la reconnaissance des travailleurs pauvres. Mais cette avancée n’a débouché sur rien de concret, alors que des engagements avaient été pris. Pourtant, la question du pouvoir d’achat et des salaires reste le sujet numéro un des travailleurs.

Alors même que l’inflation baisse : ce vendredi elle est tombée sous les 2 % sur un an…

L’inflation baisse, mais les augmentations salariales n’ont pas été à la hauteur dans de nombreux secteurs. Il y a urgence à travailler la reconnaissance des compétences, la progression des carrières. Il y a un an, Matignon nous avait promis de se pencher sur les bas salaires, le patronat s’était engagé à renégocier les classifications dans les branches. Résultat : zéro ! Idem pour l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes. La refonte promise de l’index égalité pro est tombée aux oubliettes, la directive européenne sur la transparence des salaires n’est toujours pas transposée.

Le NFP demande un smic à 1 600 euros nets. C’est la solution ?

Il faut une augmentation du smic, car les travailleurs au smic n’arrivent pas à vivre dignement… La vie est trop chère et le logement pèse. C’est d’ailleurs une question que nous devons traiter et ce peut être un sujet de négociation sociale avec les partenaires sociaux. Mais, pour la CFDT, l’enjeu est aussi de faire en sorte qu’un travailleur ne passe pas sa vie au smic. Le smic doit être un salaire d’entrée dans la vie active dans lequel on ne doit pas être enfermé.

Les employeurs se plaignent pour 100 euros d’augmentation, il leur faut débourser 400 euros…

C’était un sujet de la conférence sociale d’octobre dernier. Le gouvernement avait lancé la mission des économistes Antoine Bozio et Étienne Wasmer. Mais c’est au point mort, alors que nos propositions sont simples : arrêt des exonérations de cotisations pour les employeurs qui laissent plus de deux ans un salarié au smic. J’entends des patrons reconnaître que les salaires sont insuffisants… Je leur dis : « Allez-y ! Augmentez vos équipes sans attendre des aides de l’État ! » Car avec tous les éléments sociaux payés par l’État, on se demande qui paie réellement le travail… Qui finance la prime d’activité, les primes défiscalisées et désocialisées ? Il faut en finir avec ces politiques low cost, avec des employeurs biberonnés aux exonérations de cotisations et qui, du coup, n’ont aucun intérêt à augmenter les salaires…

Pourquoi ne pas défiler avec la CGT le 1er octobre pour défendre les salaires ?

Parce que la CFDT n’a jamais été adepte du rituel de la mobilisation de rentrée. Déjà, cela supposerait que notre action s’est arrêtée cet été, alors que nos militants étaient aux côtés des salariés de Duralex, du gaz et de l’énergie, des saisonniers, des personnels de sécurité mobilisés pour leurs salaires, de ceux de l’hospitalisation privée, des agents de la protection judiciaire de la jeunesse… Tout l’été, la CFDT était sur le terrain.

Au-delà de l’école, nous devons réfléchir collectivement à la façon d’aider nos jeunes à s’insérer

François Bayrou estime que la réforme des retraites pourrait être améliorée. Il a raison ?

Cette réforme est injuste, elle creuse les écarts entre les hommes et les femmes, elle a été mal posée. Nous avons fait de nombreuses manifestations pour nous y opposer. La CFDT milite toujours pour revenir à un départ à 62 ans. Je rappelle que nous n’étions pas contre une réforme des retraites, mais pas celle-ci. La CFDT est toujours favorable à la construction d’un régime universel plus juste.

Sans faire table rase, quels sont les points à améliorer ?

La reconnaissance de la pénibilité est incontournable. Cela fait vingt ans que la CDFT milite pour et que l’on nous répond que c’est trop compliqué… Sophie Binet de la CGT plaide pour un référendum sur la réforme des retraites…
Je n’ai pas besoin de référendum pour dire « non » aux 64 ans ! Les Français ont déjà suffisamment exprimé leur désaccord.

Les enseignants appellent à une grève le 10 septembre prochain. Vous les soutenez ?

La CFDT n’est pas dans le mouvement car le mot d’ordre concerne le boycott des nouvelles modalités d’évaluation… Or le ministre de l’Éducation est démissionnaire, et personne ne sait si le prochain les mettra en œuvre. Notre enjeu est de faciliter au maximum le travail de la communauté éducative dans un climat d’incertitudes… Au-delà de l’école, nous devons réfléchir collectivement à la façon d’aider nos jeunes à s’insérer. Je n’aime pas le discours ambiant qui consiste à dire que les jeunes se détachent du travail, sont individualistes… C’est injuste et délétère.

Le Medef propose de rouvrir la négociation sur les seniors. Que lui répondez-vous ?

Oui, mais à condition que le patronat ait de vrais engagements concernant le maintien des seniors dans les entreprises. La précédente négociation a échoué car les employeurs s’en tenaient à une seule vision du coût du travail. La solution magique n’est pas la création d’un seul CDI senior, surtout quand par ailleurs les employeurs se plaignent d’un Code du travail déjà trop complexe.

Selon le patronat, le niveau de conflictualité n’a jamais été aussi bas dans les entreprises. C’est aussi votre constat ?

J’observe surtout que le premier sujet de grève reste les salaires et qu’il y a encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité du dialogue social. Un autre sujet nous préoccupe, c’est la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur les lieux de travail. Nous sommes convenus avec les autres syndicats de nous voir bientôt sur ce sujet, car nous constatons que la parole raciste s’est libérée pendant les élections législatives sur les lieux de travail. On a assisté à des scènes terribles, violentes. L’entreprise ne peut pas être en dehors de la société sur ces sujets.

Budget : le ministère de la Transition écologique s’oppose bien tardivement aux économies

Budget : le ministère de la Transition écologique s’oppose bien tardivement aux économies

Sans doute un nouveau coup de pub pour Christophe Bechu qui bien tardivement fait savoir qu’il s’oppose à la diminution des crédits du ministère de l’écologie dont il détenait le portefeuille.

Il y a déjà longtemps que circulent à l’intérieur des administrations les perspectives de crédit incluant les économies à réaliser pour diminuer le déficit.

C’est très récemment que le ministre déclare que « Les orientations évoquées ne permettraient pas de garantir un financement efficace de la transition écologique. Le cabinet du ministre a évidemment eu l’occasion de faire part de son opposition à ces hypothèses de financement », a poursuivi la source au ministère.

L es crédits de la Transition écologique seraient amputés de 1,5 milliard d’euros pour le fonds vert et de 1 milliard pour l’électrification des véhicules, selon les informations de Contexte. Le budget de ce fonds passerait ainsi de 2,5 milliards d’euros à 1 milliard en 2025.

Le budget de l’Agence de la transition écologique (Ademe) consacré aux collectivités et aux entreprises passerait notamment  de 1,373 milliard à 900 millions d’euros.

De toute manière ce décompte comptable consacré à l’écologie mérite discussion dans la mesure où les problèmes de l’environnement  doivent être pris en charge bien davantage par la quasi-totalité des autres ministères. Exemples:  production d’énergie, industrie, logement, transport, aménagement du territoire etc.

Au total, les lettres-plafonds de Matignon reproduisent à l’euro près pour 2025 les dépenses de 2024 (492 milliards d’euros), ce qui engendrerait, selon Matignon, une économie d’environ 10 milliards d’euros, rien qu’en ne les indexant pas sur une inflation prévisible autour de 2% l’an prochain.

 

Après les jeux olympiques…. les jeux politiques

Des jeux olympiques aux jeux politiques

Pour Ariel Weil, maire PS de Paris Centre) ,  la politique « est un art, pour lequel il faut néanmoins des talents, comme ceux des athlètes, et une crédibilité ». dans La Tribune

Cette semaine, l’ouverture des jeux paralympiques permet de prolonger le rêve que furent les jeux olympiques, d’en poursuivre quelques instants de plus la trêve.Que nous restera-t-il de ces jeux, une fois l’euphorie passée ? Des ouvrages et beaucoup d’images en héritage. Et un pays subitement uni dans la célébration, après avoir scellé sa désunion dans les élections.

Un ballon qui s’envole chaque soir dans les cieux de Paris en charriant la vasque olympique, un piano renversé dans les airs, des athlètes en surf, à vélo ou dans l’eau, qui semblent défier les lois de la physique quantique devant des monuments qui charrient les réminiscences de la Grèce ou de l’Égypte antiques. On a tout vu et tout dit sur ces jeux. S’ils ont tant fasciné, c’est qu’il se sont inscrits dans les 4 dimensions de l’espace et du temps. L’espace, on l’a bien vu avec ces clichés déjà mythiques d’athlètes dans toutes les positions. Le temps aussi a semblé suspendu, mêlant les images des derniers jeux de Paris en 1924 aux souvenirs et aux records dépassés des éditions précédentes, de Los Angeles à Tokyo, d’Athènes à Londres, de Munich à Rio.

Ces jeux nous ont aussi dit quelque chose sur le service public à la française, sa capacité de mobilisation autour d’un événement exceptionnel en surmontant les complexités administratives qui le minent au quotidien. A l’image des forces de l’ordre omniprésentes, cette surmobilisation face à la crise, qui évoque celle des athlètes français, cette capacité à faire travailler dans le même sens l’ensemble des acteurs – de la ville à la métropole et de la région à l’Etat – nous l’avions déjà expérimentée lors de la crise sanitaire.

Politiquement, quel héritage en espérer ? Je ne reviens pas sur l’idée mystérieuse de dissoudre l’Assemblée immédiatement après la défaite du gouvernement aux européennes. Elle semblait absurde à la veille des jeux olympiques, qu’elle prenait le risque de fragiliser, elle le paraît davantage à leur lendemain, alors qu’ils se sont si bien passés. Il n’était pas nécessaire de dissoudre mais tant qu’à le faire, mieux valait attendre la rentrée pour en prendre la décision ou en programmer l’échéance. Nul doute, les résultats auraient favorisé le camp de ceux qui ont planifié et géré cet événement planétaire sans accroc, plutôt que les Cassandre qui prédisaient le pire ou en dénonçaient le principe.

Et si c’était ce camp, c’est-à-dire au fond celui des gestionnaires plutôt que des populistes, celui de l’action plutôt que de la parlote, dont pouvait aujourd’hui émerger la solution ? En réalité, il n’y a pas tellement le choix puisque l’équation de cette chambre introuvable rend impossible toute solution aux extrémités de l’échiquier politique.

Oui, mais à condition de tenir compte du vote tel qu’il s’est exprimé dans les urnes. Ce vote ne rend possible un gouvernement d’union qui serait une simple ouverture du gouvernement de la majorité. Une coalition, certes, mais une coalition de cohabitation. On pourrait même tenter le néologisme : une « cohalitation ». Ceux qui ont dit qu’ils avaient gagné avec une minorité des voix ont eu tort ; ceux qui avec la même minorité des voix ont dit qu’ils n’avaient pas perdu aussi. Le camp présidentiel battu, il ne peut prétendre diriger la coalition. Et les oppositions minoritaires, elles, doivent forcément composer.

Comment ? Bien entendu en partant d’un programme négocié autour de mesures qui paraissent porteuses de consensus, sur la qualité du service public, la sécurité, le logement, le climat, le pouvoir d’achat, la santé ou la fin de vie. Il faut partir de là.

Et ensuite ? Tony Estanguet, Teddy Riner ou Marie-José Perec à la barre ? Certains ont évoqué en plaisantant à moitié un athlète à la tête du gouvernement. On comprend l’intuition qui cherche à installer quelqu’un qui fait l’unanimité des Français. Mais à chacun son talent. Si à la rigueur un ancien sportif ayant fait ses preuves à l’organisation d’un événement majeur n’est pas absurde, il est temps de nommer une ou un ministre d’expérience politique, quelqu’un à même de piloter cette coalition de cohabitation si peu française et pourtant si nécessaire.

J’ai suffisamment dit et écrit que la politique n’était pas un métier. Elle est un art, pour lequel il faut néanmoins des talents, comme ceux des athlètes, une expérience et une crédibilité. Bien sûr, en tant que premier soutien de la Convention de Bernard Cazeneuve, je suis persuadé qu’il répond à chacune de ces exigences. Mais le point de départ, et même l’urgence, c’est l’écriture de ce programme de « cohalitation ».

Que les femmes et les hommes de bonne volonté se mettent au travail !

Taux d’intérêt-Une timide baisse en septembre aux États-Unis et en Europe

Taux d’intérêt-Une timide baisse  en septembre aux États-Unis et en Europe

La Banque centrale américaine -comme la Banque centrale européenne- envisage une baisse timide de 25 points de base d’ici la fin de l’année.

Un mouvement de baisse qui serait encouragée depuis que l’inflation officielle semble bien maîtrisée des deux côtés de l’Atlantique. La question est de savoir cependant quel rôle la politique monétaire a joué dans ce domaine. En effet il se pourrait que ce soit le tassement assez net de la demande qui constitue l’élément majeur de la baisse officielle des prix. Une baisse des prix par ailleurs à relativiser en fonction de la modification structurelle de la consommation. Ainsi par exemple les dépenses de logement restent largement sous-estimées comme les dépenses d’abonnement et de services quasi obligatoires.

Lors de la dernière réunion de la Fed les 30 et 31 juillet, « plusieurs membres ont souligné que les récents progrès dans la lutte contre l’inflation et la hausse du chômage plaidaient en faveur d’une baisse de 25 points de base », selon le dernier compte-rendu du comité monétaire de la Fed (FOMC), publié mercredi. Cet avis n’était toutefois pas majoritaire.

Mais « la grande majorité souligne que, si les données poursuivent dans la direction attendue, il serait probablement approprié d’assouplir la politique monétaire lors de la prochaine réunion ». Le compte-rendu du FOMC pointent également la « confiance » de ses membres face à des données qui « soulignent que l’inflation va vers la cible » de 2%.

La Fed dispose d’un double mandat, le maintien de la hausse des prix autour de la cible de 2%, combiné à un objectif de plein emploi. Ces deux dernières années, le chômage historiquement bas aux Etats-Unis lui a permis de se concentrer uniquement sur la lutte contre l’inflation, qui s’était envolée mi-2022 jusqu’à 9,5% par an.

La banque centrale européenne suivra sans doute ( ou précédera) cette baisse de 0,25 point de base des taux d’intérêt mais elle aussi restera prudente même si l’indice européen PMI d’activité est en effet remonté à 51,2 contre 50,1 en juillet, et atteint son plus haut niveau depuis trois mois.

 

 

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