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Assurance voyages: les conditions de couverture

Assurance voyages:  les conditions de couverture

 

Europ Assistance est une entreprise française créée en 1963. Son président en France, Nicolas Sinz publie, mardi 28 mai, son baromètre annuel des vacances, réalisé par l’institut Ipsos dans 21 pays dont la France. À un peu plus d’un mois du début des vacances d’été, il rappelle aux Français qu’il est important de bien connaître leur degré de couverture d’assurance et d’assistance avant de partir.(Franceinfo)

 En cette fin d’année scolaire, quelles sont les grandes tendances que vous observez ?

Nicolas Sinz : Nous constatons plusieurs tendances. En France, de manière spécifique, les Français sont plus que jamais très heureux de pouvoir partir en vacances et se projettent sur la période estivale à venir. Ils vont partir, et à des niveaux qui sont élevés par rapport aux années précédentes. En revanche, leur principale préoccupation concerne le budget, qui est de 2 100 euros pour en moyenne 2,2 semaines de vacances. Cela se situe en deçà de la moyenne européenne.

Et donc ils vont partir moins longtemps que le reste de l’Europe, et ils vont partir plus près de chez eux. Ce sont les champions du tourisme local ?

Oui, la contrainte budgétaire et la pression sur le pouvoir d’achat jouent très certainement sur ce choix. On peut également être fiers des richesses culturelles, patrimoniales, géographiques de notre pays. Il y a beaucoup de choses à faire en France, donc les Français expriment ce choix dans le tourisme local beaucoup plus fortement que chez nos confrères européens.

Ils vont dans des locations saisonnières, type Airbnb, davantage que dans les autres Européens, qui choisissent un peu plus l’hôtel. Qu’est-ce que ça change dans votre cœur d’activité ?

Notre enjeu est de faire en sorte que les Français aient une meilleure conscience de leur couverture d’assurance ou d’assistance, et qu’ils puissent adapter leur couverture au regard de leur projet. Il n’y a pas une réponse unique. On peut être couvert parfois, parfois non, selon sa situation et son projet.

Parfois on ne sollicite pas sa couverture alors qu’on est couvert ?

Oui, en effet, et c’est pour ça qu’on essaie de faire beaucoup d’explications et de pédagogie sur les différentes couvertures. Les Français ne le savent peut-être pas, mais c’est une fierté française, le métier de l’assistance a été inventé en 1963. Une date liée aux débuts du tourisme et des voyages. Donc on est à l’origine de ce métier. Et sur le métier du voyage, il y a deux couvertures principales. Il y a l’assurance voyage : ça, c’est avant le départ avec la garantie annulation pour des raisons de maladie ou d’accidents imprévus. Et puis il y a des garanties d’assistance pendant le voyage : leur vocation est de prendre en charge les frais médicaux et le rapatriement si besoin.

Maintenant qu’on est assez autonomes, avec les téléphones portables et les accès à Internet, constatez-vous que des gens couverts par Europ Assistance n’ont pas forcément le réflexe d’utiliser cette assistance ?

En fait, beaucoup de clients sont couverts par Europ Assistance.

« Un porteur de carte bancaire sur deux en France est couvert par Europ Assistance. »

C’est une des spécificités françaises que les banques françaises proposent dans le cadre de leur carte bancaire : des garanties d’assurance ou d’assistance, avec des couvertures variables selon le type de carte bancaire dont le client est détenteur.

Quel est le risque que l’on prend comme client, à ne pas bien connaître la couverture à laquelle on a accès ?

Je vais prendre deux exemples concrets. Un porteur de carte bancaire d’entrée de gamme basique peut se croire couvert en matière d’assurance voyage, il ne l’est pas. Sur une carte premium, il sera couvert en assurance et en assistance, ce qui va fonctionner dans une très grande majorité de situations. Mais si son projet de voyage est d’aller aux États-Unis, par exemple, le plafond, la garantie des frais médicaux risque d’être insuffisante par rapport aux frais de santé aux États-Unis. Donc il faut se renseigner au regard de ce qu’est le voyage, la destination et les personnes qui partent avec vous.

Aujourd’hui, vous avez développé une gamme de services assez impressionnante. Est-ce une sollicitation de la part de vos clients ou est-ce pour une raison économique que vous avez diversifié votre gamme de services ?

En effet, depuis une vingtaine d’années, on voit des préoccupations croissantes, des besoins croissants des Français pour être accompagnés aussi chez eux, sur des problématiques de santé, de services à la personne, d’accompagnement des personnes âgées. Donc ce sont ces nouveaux besoins qu’on essaie de capter.

Il y a également la protection de l’identité numérique. Là aussi, ça répond à des besoins de clients ?

Oui, pour la protection de l’identité numérique, c’est le risque cyber appliqué à une clientèle de particuliers. On exporte un savoir-faire, qu’on a développé aux États-Unis, où la conscience de ce risque est très présente, vers la France où cette prise de conscience est émergente. Et on pense pouvoir répondre de manière très concrète aux préoccupations des Français sur la protection de leur identité numérique.

L’entrée de l’Ukraine dans l’union européenne mais sous conditions (Piketty )

L’entrée de l’Ukraine dans l’union européenne mais sous conditions (Piketty )

 

 

Les réflexions autour de l’intégration de l’Ukraine à l’Union européenne doivent mener l’UE à revoir ses standards pour qu’elle devienne enfin le club démocratique « quasi parfait » qu’elle prétend être, défend l’économiste Thomas Piketty dans « Le Monde ».
L’entrée possible de l’Ukraine dans l’Union européenne [UE] est-elle une bonne idée ? Oui, mais à condition de reformuler par la même occasion le projet européen. Pour résumer, cela doit être l’occasion de redéfinir l’UE comme une communauté politique au service de l’Etat de droit et du pluralisme démocratique, et de sortir de la religion économique du libre-échange et de la concurrence comme solution à tous les problèmes, qui a dominé la construction européenne depuis plusieurs décennies.

Si la défense de l’Ukraine face à la Russie a une importance vitale, c’est d’abord pour des raisons politiques et démocratiques. Contrairement à son voisin russe, l’Ukraine respecte les principes de la démocratie électorale, de l’alternance démocratique, de la séparation des pouvoirs et du règlement pacifique des conflits.

L’entrée de l’Ukraine dans l’UE doit être l’occasion de formuler des normes strictes garantissant le pluralisme sous toutes ses formes, pour ce qui concerne aussi bien l’organisation de la vie électorale (avec des législations enfin ambitieuses sur le financement des campagnes et des partis) que la régulation des médias (avec de solides garanties d’indépendance pour les rédactions et un réel partage du pouvoir entre journalistes, citoyens et actionnaires publics et privés).
L’Europe aime se présenter au monde comme un club démocratique quasi parfait, un phare pour la planète. Or, si la pratique de la démocratie électorale y est plus avancée par certains côtés que dans d’autres parties du monde, ses soubassements institutionnels n’en restent pas moins fragiles et incomplets. L’enjeu n’est pas seulement de défendre la transparence à Kiev et de remettre en cause la mainmise politique des oligarques ukrainiens sur les élections et les médias, mais également de réduire le pouvoir des oligarques français, allemands, italiens, polonais ou maltais et de promouvoir dans l’ensemble de l’UE de nouvelles formes de participation politique plus démocratiques, pluralistes et égalitaires, à l’abri des puissances d’argent et des intérêts privés.
L’adoption de standards démocratiques européens plus ambitieux doit également être l’occasion de sortir de la religion économique libre-échangiste et concurrentialiste qui a tenu lieu de philosophie européenne depuis l’Acte unique de 1986 et le traité de Maastricht de 1992.

RSA sous conditions : des fonctionnaires pour réinsérer les chômeurs ?

RSA sous conditions : des fonctionnaires pour réinsérer les chômeurs ?
 Le nombre de départements concernés par le nouveau RSA sous condition passera cette année à 47, avant sa généralisation en 2025, a confirmé le Premier ministre. Concrètement, les bénéficiaires du RSA sont invités à réaliser 15 à 20 heures de formation, de stage, d’insertion, en contrepartie de l’allocation. Le souci de réinsertion est en effet fondamental pour ceux  qui peuvent travailler car on perd très vite sa qualification et surtout le rythme social de travail. Ceci étant se pose la question de la compétence et des moyens de l’État pour  favoriser la remise sur le marché du travail. Mais les résultats semblent dérisoires dans la mesure où sur une vingtaine de départements en expérimentation seulement 20 000 chômeurs ont été concernés. Soit une perspective de 100 000 chômeurs pour toute la France quand il y a plus de 3 millions de sans-emploi officiels et au moins le double en réalité. 

 

En effet dans la plupart des cas, ce sont les fonctionnaires de France travail et autre institutions parallèles qui vont être en charge de guider et d’accompagner les chômeurs. Alors que ces fonctionnaires  n’ont à peu près aucune idée de ce qu’est la réalité du marché du travail. À la différence évidemment des entreprises d’intérim qui fournissent  la quasi-totalité des emplois disponibles du privé voire du public.
La liste des nouveaux territoires concernés : la Haute-Savoie, le Rhône, l’Allier, le Cantal, le Territoire de Belfort, la Haute-Saône, la Saône-et-Loire, le Finistère, le Loir-et-Cher, le Cher, l’Eure-et-Loir, la Meuse, la Communauté européenne Alsace, les Ardennes, la Marne, le Pas-de-Calais, l’Oise, l’Essonne, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne, la Manche, la Seine-Maritime, la Charente-Maritime, la Vienne, les Alpes-Maritimes, le Vaucluse, la Sarthe et la Guadeloupe. Parmi la liste des départements cités, tous ne déploieront pas le dispositif de RSA sous conditions dans l’ensemble de leur territoire, car la mise en place de l’expérimentation peut ne concerner qu’un bassin ou une agglomération au sein d’un département.
Gabriel Attal a également annoncé une « accélération » des contrôles des bénéficiaires de l’assurance-chômage. « France Travail en mène aujourd’hui 500 000 par an. Nous les multiplierons par trois d’ici la fin du quinquennat. En 2027, France Travail réalisera 1,5 million de contrôles par an », avance le chef du gouvernement. Le Premier ministre a prévenu qu’il était « prêt » à prendre des « décisions difficiles » pour « inciter au travail » et atteindre le plein emploi, alors que le gouvernement envisage une nouvelle réforme de l’assurance-chômage.

Au total, dans les 18 départements qui ont fait l’expérience de cette réforme, 21 300 bénéficiaires du RSA ont intégré ces « parcours d’accompagnement ». Ce qui finalement est relativement peu !

RSA sous conditions : des fonctionnaires pour réinsérer les chômeurs ?

RSA sous conditions : des fonctionnaires pour réinsérer les chômeurs ?
 Le nombre de départements concernés par le nouveau RSA sous condition passera cette année à 47, avant sa généralisation en 2025, a confirmé le Premier ministre. Concrètement, les bénéficiaires du RSA sont invités à réaliser 15 à 20 heures de formation, de stage, d’insertion, en contrepartie de l’allocation. Le souci de réinsertion est en effet fondamental pour ceux  qui peuvent travailler car on perd très vite sa qualification et surtout le rythme social de travail. Ceci étant se pose la question de la compétence et des moyens de l’État pour  favoriser la remise sur le marché du travail.

 

En effet dans la plupart des cas, ce sont les fonctionnaires de France travail et autre institutions parallèles qui vont être en charge de guider et d’accompagner les chômeurs. Alors que ces fonctionnaires  n’ont à peu près aucune idée de ce qu’est la réalité du marché du travail. À la différence évidemment des entreprises d’intérim qui fournissent  la quasi-totalité des emplois disponibles du privé voire du public.
La liste des nouveaux territoires concernés : la Haute-Savoie, le Rhône, l’Allier, le Cantal, le Territoire de Belfort, la Haute-Saône, la Saône-et-Loire, le Finistère, le Loir-et-Cher, le Cher, l’Eure-et-Loir, la Meuse, la Communauté européenne Alsace, les Ardennes, la Marne, le Pas-de-Calais, l’Oise, l’Essonne, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne, la Manche, la Seine-Maritime, la Charente-Maritime, la Vienne, les Alpes-Maritimes, le Vaucluse, la Sarthe et la Guadeloupe. Parmi la liste des départements cités, tous ne déploieront pas le dispositif de RSA sous conditions dans l’ensemble de leur territoire, car la mise en place de l’expérimentation peut ne concerner qu’un bassin ou une agglomération au sein d’un département.
Gabriel Attal a également annoncé une « accélération » des contrôles des bénéficiaires de l’assurance-chômage. « France Travail en mène aujourd’hui 500 000 par an. Nous les multiplierons par trois d’ici la fin du quinquennat. En 2027, France Travail réalisera 1,5 million de contrôles par an », avance le chef du gouvernement. Le Premier ministre a prévenu qu’il était « prêt » à prendre des « décisions difficiles » pour « inciter au travail » et atteindre le plein emploi, alors que le gouvernement envisage une nouvelle réforme de l’assurance-chômage.

Au total, dans les 18 départements qui ont fait l’expérience de cette réforme, 21 300 bénéficiaires du RSA ont intégré ces « parcours d’accompagnement ». Ce qui finalement est relativement peu !

 

La CFDT veut des conditions aux aides aux entreprises

La CFDT veut des conditions aux aides aux entreprises

Juridiquement les exonérations de cotisations sont très discutables mais politiquement elles sont encore davantage condamnables quand il n’y a pas de contrepartie pour les salariés. Ce que dénonce la CFDT qui veut aussi la suppression du comité dit « d’experts sur le SMIC » pour lui substituer une commission bas salaires. Lors de sa conférence de presse de rentrée, ce vendredi, la nouvelle secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a une nouvelle fois réclamé l’instauration d’une conditionnalité des aides pour sanctionner les mauvais élèves, un point qui fait consensus chez les syndicats. La centrale « veut discuter de la suspension des exonérations de cotisation » à la conférence sociale, a-t-elle insisté.

la CFDT a aussi jugé « extrêmement utile de mettre à plat des aides qui n’ont pas fait la preuve de leur efficacité », en l’occurrence les allégements de cotisation au-delà de 2,5 SMIC épinglés par le rapport Guedj Ferracci publié cette semaine.

La CFDT réclame aussi de substituer au comité d’experts sur le SMIC dont on sait « à l’avance » qu’il va préconiser une absence de coup de pouce par une commission sur les bas salaires à laquelle participeraient les partenaires sociaux et qui traiterait y compris de questions comme le temps partiel subi.

Marylise Léon est par ailleurs revenue sur les négociations sociales en cours et à venir : retraites complémentaires et assurance-chômage, sur laquelle s’est déroulée une deuxième séance de négociation le vendredi après-midi, alors que le gouvernement veut ponctionner les deux régimes. « Il n’y a juste pas de cagnotte », a insisté Yvan Ricordeau, en charge du dossier des retraites.

Dans les deux cas, « le gouvernement a construit le bénéfice de la réforme des retraites sur une trajectoire de taux de chômage à 5 % […] c’est de sa responsabilité de se fixer cet objectif mais en tant que négociateur sur les deux régimes, on regarde la situation de l’emploi aujourd’hui et à court terme [on est sur] une stabilisation à 7 % », a expliqué le numéro 2 de la CFDT.

Conditions sociales femmes de ménage : La grande gueule de la ministre Aurore Bergé ne changera rien !

Conditions sociales femmes de ménage : La grande gueule de la ministre Aurore Bergé ne changera rien !

Aurore Bergé une des grandes gueules de la majorité excelle dans l’exercice qui consiste surtout à parler, à crier mais sans agir. C’est ainsi qu’elle vient de découvrir les tristes conditions de travail des femmes de ménage contraintes de se réveiller dans leur banlieue vers quatre heures du matin pour aller nettoyer les bureaux notamment. Et de proposer la journée continue ! Une mesure prise depuis longtemps quand c’est possible car certaines femmes de ménage ( et-ou hommes) sont aussi contraintes de revenir travailler le soir.

La journée continue n’est possible qu’en fonction de l’accessibilité des locaux et de la nature de l’activité.

Un papier de Libé revient sur cette question:

S’enflammer pour des problèmes que l’on redécouvre à intervalles réguliers ? En macronie, c’est presque ce qu’on sait faire de mieux. Dimanche 10 septembre, on a entendu une pointure du mouvement présidentiel, Aurore Bergé, se lancer dans un vibrant plaidoyer pour l’amélioration des conditions de travail des femmes de ménage. Car elle «voit bien, en tant que ministre des Familles et des Solidarités», combien les métiers dont on a tant vanté l’utilité au plus fort de la crise du Covid-19 sont à la fois majoritairement exercés par des femmes et «à des niveaux de rémunération qui ne sont pas suffisants». Ce qui n’a rien d’une nouveauté : ça a été parfaitement documenté en mars 2021, à la suite de l’épiphanie présidentielle qui avait vu Emmanuel Macron remercier quelque 5 millions de travailleurs de «la deuxième ligne» lors d’une allocution télévisée. Elle voit bien aussi, la ministre, combien il est anormal qu’«on demande à ces femmes de se lever souvent à 4h30 du matin pour venir dans nos bureaux les nettoyer à 6 heures du matin».

Forte de ces constats, Aurore Bergé pense qu’«on peut dire très clairement aux entreprises qui bénéficient du soutien de l’Etat […] qu’elles peuvent très concrètement changer la donne, par exemple en créant des journées continues.

Or la vraie question est celle de la passation des marché de nettoyage qui imposent ensuite des horaires et des cadences infernales.

L’entreprenariat, la clé des conditions de travail ?

L’entreprenariat, la clé des conditions de travail ?


Une contribution qui mérite d’être lue mais qui constitue un plaidoyer en faveur de l’entreprenariat comme solution aux conditions de travail. Même qu’il ne faut pas rejeter tous les arguments force aussi est de constater que les grandes plates-formes favorisent le développement d’un entreprenariat de sous-traitance dont les conditions de travail- voire la rémunération- est pire que dans le monde du travail classique
NDLR

Selon une récente étude de l’Institut Montaigne [1], ce sont les actifs les plus satisfaits de leur travail qui souhaitent le report de l’âge de départ légal à la retraite. Les Français ne veulent pas travailler plus longtemps dans des activités qu’ils considèrent pénibles. Or, plus de six actifs sur dix considèrent que leur métier est « pénible » [2]. Lorsqu’ils atteignent la retraite, nombre d’entre eux n’auraient plus aucun goût pour leur travail depuis plusieurs années. La clef ne serait-elle pas de trouver des modes de travail qui réduisent la pénibilité, tout en favorisant la réalisation de soi ?

La notion de pénibilité évoquée dans le débat sur les retraites ne comprend pas uniquement les facteurs de risques professionnels liés à des contraintes physiques ou environnementales marquées. Elle sous-tend également le désintérêt et la perte de sens au travail que connaissent les salariés depuis quelques années, durant lesquelles le bore-out s’est installé comme maladie professionnelle aux côtés du burn-out. C’est donc bien cette question du sens qu’il faut poser et une réflexion sur des alternatives pour travailler mieux qu’il faut mener, si nous voulons faire face aux enjeux posés par l’allongement de la durée de vie de la population française [3].

Pour nos jeunes générations, cette question du sens et de l’utilité des missions du quotidien est au cœur de leurs choix professionnels [4]. Tout comme faire évoluer nos comportements de consommation vers des modes plus raisonnables et responsables, la quête de sens professionnel implique de sortir de sa zone de confort, de prendre des risques afin de trouver ce qui est une alternative durable, dans laquelle la réalisation de soi prend le pas sur la pénibilité.

Miser sur les TPE/PME doit faire partie de la solution. Clé de voûte de notre économie locale, elles sont les plus à même de mettre en place ou de poursuivre une stratégie d’impact territorial positif au niveau social, environnemental et économique. Implantées localement, elles connaissent les besoins des populations du territoire, peuvent répondre aux attentes des Français qui cherchent à travaillerlà où ils vivent, développer leur sphère d’influence auprès de partenaires locaux et donc créer un écosystème créateur de valeur au niveau territorial. Nous y trouverons des solutions bénéfiques pour notre économie tout en recréant du lien social et une réponse à cette quête de sens que poursuivent les salariés.

Face aux crises actuelles d’énergie et d’approvisionnement, les pouvoirs publics doivent plus que jamais soutenir les TPE/PME et microentreprises, pour qu’elles puissent maintenir leur activité, créer des emplois locaux et accélérer leur transition environnementale et numérique.

« Les carrières sont aujourd’hui plus fragmentées et l’autonomie comme l’indépendance sont bien plus prisées qu’auparavant »
Redonnons une place de choix aux senior.
Repenser nos modes de travail et travailler mieux, c’est également replacer les seniors au centre de nos organisations. Leur expérience et leurs connaissances doivent être valorisées et combinées aux compétences des jeunes actifs.

De plus, on estime à près de 90 000 le nombre de seniors qui se lancent chaque année dans la création d’entreprise en France, créant ainsi un cinquième des nouvelles entreprises [5]. Ils font davantage ce choix par souci d’épanouissement personnel et de valorisation du capital humain, social et financier accumulé durant leur vie, plutôt que par « nécessité ». C’est ce que confirment ces chiffres : la part de seniors au chômage depuis un an ou au chômage de longue durée lorsqu’ils se lancent dans la création d’entreprise est inférieure à 30 % du total, et 59 % d’entre eux déclarant que le secteur d’activité de l’entreprise créée est identique à celui du métier exercé précédemment [5].

Développons des circuits d’accompagnement efficaces pour les seniors qui créent leur entreprise : c’est une source de reconnaissance et d’épanouissement personnel très forte, qui remet en cause la question de la pénibilité susceptible de repousser l’âge de départ à la retraite. Et cela aura sans aucun doute possible en plus, un effet positif sur la croissance, l’emploi, le pouvoir d’achat, l’innovation et le lien social du pays.

Selon une étude de l’Institut Montaigne, les indépendants sont en moyenne plus satisfaits que les salariés du public ou du privé [6]. Les plus en phase avec leur profession sont en général chefs d’entreprise, artisans ou professions libérales. Orientons donc nos efforts vers ces professions qui ne riment pas avec pénibilité.

Enfin,le numérique a bouleversé nos modes de travail et il faut en tirer parti. Les carrières sont aujourd’hui plus fragmentées et l’autonomie comme l’indépendance sont bien plus prisées qu’auparavant. Le développement du télétravail et de l’autoentrepreneuriat a ouvert de nouvelles possibilités et suscité de nouvelles attentes : choisir son lieu de vie avant son lieu de travail, renforcer la flexibilité sur son temps de travail, retrouver un équilibre avec sa vie personnelle, changer d’activité plus facilement ou encore cumuler plusieurs emplois… Il faut prendre en compte ces changements de paradigme.

Développons ces nouveaux modes de travail au sein des entreprises et encourageons plus largement l’entrepreneuriat dès le plus jeune âge.

Edouard Dumortier est cofondateur d’AlloVoisins.

Les conditions de développement entre l’Afrique et l’Europe

Les conditions de développement entre l’Afrique et l’Europe

Nasser Kamel : « L’Europe doit regarder de près l’idée d’emmener ses centres d’approvisionnement en Afrique »

Nasser Kamel, secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM) qui, dans cet entretien avec La Tribune Afrique, revient sur l’intérêt de dupliquer régionalement les modèles de réussite africaine. Il présente, entre autres, sa vision d’un nécessaire renforcement de la coopération économique et industrielle entre « l’Europe, l’Afrique au sens large et le Moyen-Orient » dans le monde de demain.

LA « TRIBUNE » AFRIQUE – Vous avez eu une présence très marquée à l’Aerospace African Forum. Quel est l’intérêt pour l’UpM de cette rencontre business centrée sur l’industrie aéronautique en Afrique ?

NASSER KAMEL – Cette grand-messe de l’aéronautique africaine a pu réunir plusieurs membres de l’Union pour la Méditerranée dont le Maroc qui en est également l’hôte. Et voir de près la réussite marocaine, comment ce pays a réussi en peu de temps -quatre ou cinq ans- à développer un secteur aéronautique innovant, dynamique, à la pointe de la technologie et parvenant à faire partie des chaînes d’approvisionnement de l’industrie mondiale est tout à fait intéressant. Il était donc important d’apprendre comment la stratégie marocaine est réplicable dans d’autres pays de la zone méditerranéenne.
Par ailleurs, les décideurs et industriels du secteur étaient intéressés à découvrir la vision de l’Union pour la Méditerranée vis à vis de la nécessité d’une intégration économique renforcée entre les deux rives de la Méditerranée -le Sud et le Nord. Il était donc opportun que je sois présent, afin de partager ma vision de ce que nous devrions faire pour mieux coopérer dans la région.

Face à un monde en mutation, une Europe développée et une Afrique du Nord qui progresse, comment une coopération économique efficace -notamment sur le plan industriel- peut-elle s’établir quand l’innovation technologique devient centrale, sur fond de défi climatique ?
A mon sens, il faut d’abord reconnaître qu’on est dans la région la plus affectée par les changements climatiques. En Méditerranée, on se chauffe 20 % plus rapidement que le reste du monde, mis à part l’Antarctique qui est une zone non habitée. Alors on a un défi climatique énorme dans cette région. On a d’une part, l’Union européenne (UE) qui a l’ambition d’arriver à la neutralité carbone en 2030 et à zéro émission en 2050. On a les énergies renouvelables -pour lesquelles il faut énormément de terrain et de main d’œuvre-, la production d’hydrogène vert… Tout cela nous amène à une conclusion très simple: je ne vois pas comment l’Europe va pouvoir arriver à réaliser le New Green Deal sans investir dans le renouvelable au Sud. Et on voit déjà -surtout dans deux pays de la région que sont le Maroc et l’Egypte- le nombre d’accords préliminaires de production d’hydrogène vert est impressionnant. Il reste que ces accords se traduisent par de vrais investissements. Au-delà, il faudrait aussi développer l’infrastructure en matière d’interconnexion électrique pour que le Maroc et l’Egypte et d’autres pays puissent vendre à l’Europe de l’électricité propre.
Les choses commencent à aller dans ce sens. A la COP 27, le Maroc et l’Espagne ont signé la première interconnexion à travers le Portugal, la France, voire même l’Allemagne. J’ai eu l’honneur d’y assister. L’Égypte fait à présent la même chose avec la Grèce pour atteindre le reste de l’UE, de même qu’avec l’Italie. On voit donc bien que le besoin existe et les ressources sont complémentaires. Il faut à présent investir dans la technologie, parce qu’en termes d’espaces, quand on regarde le désert qui s’étend du Maroc à l’Egypte, le potentiel est énorme. Investir dans la technologie favorisera non seulement le transfert technologique vers le Sud, une coopération renforcée et des investissements ciblés.

Le secteur privé est central dans cette démarche, mais quel rôle les gouvernements pourraient-ils jouer afin de renforcer cette coopération économique?
Pour que le secteur privé atteigne son plein potentiel, il faut créer le cadre juridique, légal et institutionnel qui lui permette de travailler et de travailler ensemble. En ce qui concerne l’énergie, il faut travailler pour créer un espace ou un marché d’énergie équitable, soutenable et facile, et qui permette les échanges. C’est le rôle des gouvernements. Il faut arriver à travailler pour une vraie zone de libre-échange commune. Nous avons aujourd’hui des accords de libre-échange entre le Maroc et l’Europe, entre l’Egypte et l’UE, la Tunisie et l’UE … Mais il faut une zone de libre-échange euro-méditerranéenne. Il faut des règles d’origine euro-méditerranéennes. Ce sont autant de chantiers sur lesquels nous travaillons avec les décideurs politiques afin d’amener la région euro-méditerranéenne à s’intégrer davantage.

Lorsque vous évoquez cette intégration, tenez-vous compte des grands projets énergétiques comme le projet de gazoduc Maroc-Nigeria (un pays du Sud du Sahara) et Algérie-Nigeria visant notamment à couvrir d’Afrique de l’Ouest, mais aussi à faciliter les livraisons de gaz vers l’Europe ?
Le gaz reste toujours une énergie de transition parce qu’elle est moins polluante que les autres énergies fossiles. Dans ce sens, ces projets sont très utiles. De plus, ils ont un effet positif par rapport à l’autosuffisance européenne surtout sur fond de guerre en Ukraine. Ces deux éléments sont importants. Il y a également le projet Egypte – Chypre – Israël – Palestine – Liban qui porte également sur le gaz, avec les capacités d’électrification existantes en Egypte et dont l’export a augmenté de manière phénoménale ces derniers douze mois.
Cette source d’énergie qui est moins polluante dans une Europe qui utilisera le gaz jusqu’à 2050 et dans un monde où on voit malheureusement que les investissements dans ce genre de projet ont beaucoup baissé au cours des dix dernières années, provoquant des pénuries énormes, comme constaté ces derniers mois. Je crois que ce projet marocain, ce projet algérien et ce projet à l’Est de la Méditerranée entre cinq pays ont tous un rôle positif dans le renforcement de l’intégration régionale. Ils favorisent la valeur ajoutée économique dans les pays du Sud et rendent l’Europe moins dépendante d’autres fournisseurs d’énergies dont le gaz.

Le financement est une question cruciale en matière de coopération économique. Comment l’abordez-vous à l’UpM?

En matière de financement, il est important de déterminer les secteurs en faveur desquels il faut mobiliser les fonds à moment donné. Au niveau de l’UpM, plusieurs secteurs sont concernés par des projets de soutenabilité (énergies renouvelables, le traitement de l’eau…) Dans ce sens, il suffit de fédérer les différents bailleurs de fonds et nous en avons la capacité. Nous sommes actuellement en train de travailler sur un fonds d’investissement axé sur l’économie bleue: le renouvelable, le transport maritime propre, le traitement des eaux usées, la dépollution de la Méditerranée… Notre ambition est de lancer une plateforme de 1,3 milliard d’euros. Ce n’est pas encore fait, nous sommes en pourparlers avec différents acteurs dont la BERD [Banque européenne de reconstruction et de développement], la BEI [Banque européenne d'investissement], l’Agence française de développement [AFD], l’Agence espagnole pour la coopération internationale au développement (AECID) et les pays du Sud, surtout le Maroc, l’Egypte et la Tunisie. Ces derniers sont -à ce stade- les trois pays bénéficiaires, en espérant que cela s’étende à d’autres pays du Sud, sachant que ceux-ci y mettent également des fonds. L’argent ne viendra donc pas uniquement du Nord, mais aussi du Sud. Il faut savoir que la Méditerranée est une région au sens large qui se porte très bien quand il s’agit de finance climat. C’est une région qui se débrouille mieux que beaucoup d’autres régions du monde.
Quand il s’agit d’investissements industriels et autres, c’est le secteur privé qui doit se mobiliser. Et au regard de l’industrie aéronautique et automobile au Maroc, les industries en général en Egypte ou en Tunisie dans le textile, les engrais, l’acier, l’électroménager…, il y a une montée en puissance des pays du Sud dans la production de ces produits et leur exportation vers le Nord. Mais, il faut beaucoup plus. Dans ce sens, l’Europe doit regarder de près l’idée d’emmener ses centres d’approvisionnement en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne, car un monde où l’on dépend des chaînes d’approvisionnement de 7 000 à 8 000 Km n’est soutenable ni écologiquement, ni économiquement.

Au-delà de la dimension régionale, comment la Méditerranée se pense-t-elle dans un monde globalisé ?

La globalisation est faite pour rester, mais sous une formule différente. On dit souvent : il faut penser global et acter national, il faut penser régional et acter national, tout en intégrant la globalisation dans le processus. Mais pour que cette grande zone -qu’est l’Europe, l’Afrique au sens large et le Moyen-Orient- puisse devenir un chiffre important dans le monde de demain, elle doit s’intégrer davantage, à l’image que fait notamment la grande Asie ou ce que font les Américains avec le Mexique et le Canada. Et pour y arriver, nous avons un énorme travail à abattre. Il faut de la volonté politique et il faut que les deux rives de la Méditerranée arrivent à la conclusion que leur bien-être et leur futur dépendent d’une coopération beaucoup plus renforcée.
Propos recueillis à Casablanca par Ristel Tchounand.

Quelles conditions à l’élargissement de l’union européenne ?

Quelles conditions à l’élargissement de l’union européenne ?

Olaf Scholz, Emmanuel Macron et Mario Draghi, en visite à Kiev, ont plaidé pour que le statut de candidat à l’entrée dans l’Union européenne soit « immédiatement » accordé à l’Ukraine. Mais une réflexion plus étendue sur l’élargissement de l’UE est nécessaire. (papier du Monde)

 

En se rendant ensemble à Kiev, le 16 juin, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et de la Roumanie ne voulaient pas seulement rappeler le soutien sans faille apporté par l’Union européenne à l’Ukraine depuis le début de la guerre déclenchée par la Russie, il y aura bientôt quatre mois. L’heure n’est plus seulement aux symboles, alors que continue de retentir le fracas des armes. Les Ukrainiens demandent une aide militaire pour tenir sans rompre face à l’envahisseur. Mais ils ont tout autant besoin d’un horizon politique qui redonne son sens aux énormes sacrifices consentis aujourd’hui au nom de valeurs placées au cœur du projet européen.

Accusés de tiédeur, d’ambiguïté, ou à la tête de pays dont les opinions publiques expriment déjà un début de lassitude de la guerre, Olaf Scholz, Emmanuel Macron et Mario Draghi se savaient tout particulièrement attendus sur cet impératif de cap politique. A la veille d’échéances importantes (la Commission se prononçait sur le sujet le lendemain, avant un Conseil européen déterminant, les 23 et 24 juin, où l’unanimité sera impérative), ils sont allés aussi loin que possible en plaidant pour que le statut de candidat soit « immédiatement » accordé à Kiev. Même si ce statut n’implique aucune disposition relevant de la sécurité, cet engagement ouvre la voie à une percée politique majeure. Il constitue une victoire personnelle pour le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui s’est fixé cet objectif.

Si prometteuse soit-elle, cette perspective ne permet pourtant de répondre qu’imparfaitement à l’urgence. La lourdeur et la longueur du processus d’adhésion se heurtent au temps de la guerre et à ses conséquences. Jamais par le passé un pays, réputé bien avant l’invasion russe pour la fragilité et les faiblesses de ses institutions, ne s’est engagé dans un tel marathon au beau milieu d’un conflit qui le ravage et brouille ses frontières.

A Strasbourg, le 9 mai, Emmanuel Macron, en tant que président du Conseil de l’Union européenne, avait esquissé la piste d’une « communauté politique européenne » qui pourrait notamment constituer une antichambre pour les candidats à l’adhésion. Cette idée a été accueillie froidement par ceux, y compris en Ukraine, qui y ont surtout vu une voie de garage.

Une telle structure, discutée et amendée, pourrait pourtant être utile pour permettre d’associer politiquement les Ukrainiens à l’UE sans attendre la fin d’un long processus, qui pourrait courir sur une décennie. A condition cependant qu’elle ne soit pas une solution de rechange, mais bien une piste complémentaire du processus d’adhésion, elle pourrait de surcroît fournir un cadre au soutien européen dont les Ukrainiens bénéficient déjà et qui ne pourra que s’accroître massivement si les Vingt-Sept tiennent leurs engagements pour la reconstruction du pays.

Une réflexion sur l’élargissement est d’autant plus nécessaire que le cas de l’Ukraine n’est pas le seul en jeu. D’autres pays, dont la Macédoine du Nord, le Monténégo ou l’Albanie, l’ont précédée et vivraient difficilement d’être rétrogradés dans l’ordre des priorités européennes. Le statut de candidat « impliquera aussi que soit prise en compte la situation des Balkans occidentaux et du voisinage, en particulier de la Moldavie », a convenu Emmanuel Macron. Ce dernier pays, qui connaît déjà des tensions séparatistes prorusses en Transnistrie, craint d’être déstabilisé par le conflit. La situation impose aux Européens de se montrer inventifs. Dès à présent.

Energie solaire : Des conditions de soutien restrictif ?

Energie solaire : Des conditions de soutien restrictif ?

 

Plus de 300 acteurs économiques et représentants politiques réunis autour de l’association Energie Partagée protestent, dans une tribune au « Monde », contre le contenu restrictif d’un arrêté gouvernemental qui définit les conditions aux projets de toiture photovoltaïque. ( extrait)

Une contribution intéressante mais qui pose la question des limites du financement public vis-à-vis d’énergies peu rentables. NDLR

 

Tribune. 

 

Par l’adoption d’un arrêté censé doper les installations de production d’énergie photovoltaïque, la France vient de porter le coup de grâce aux centaines d’initiatives collectives de production d’énergie solaire, portées par des groupes d’habitants et de collectivités. Cet arrêté transcrit de façon restrictive une disposition européenne et interdit le cumul des aides de l’Etat (le tarif garanti d’achat de l’électricité), d’une part, et des collectivités locales, d’autre part (souvent des subventions régionales).

Pourtant, la combinaison des subventions locales et du tarif d’achat est vitale pour les projets solaires citoyens, installation sur de petites toitures de bâtiments publics impliquant des normes de sécurité (écoles, gymnases, etc.) supplémentaires. Ces aides complémentaires sont d’autant plus indispensables dans la moitié nord de la France et les territoires de montagne : l’équilibre économique des projets y est plus difficile à atteindre du fait du moindre ensoleillement, ce qui pénalise les collectivités souhaitant contribuer directement à une transition énergétique locale, mobilisatrice et durable.

 

Ces installations solaires, développées et financées par des citoyens, des collectivités et des acteurs locaux, ne génèrent pas uniquement une électricité verte, mais aussi des actions pédagogiques sur la transition énergétique, une meilleure compréhension et appropriation locale des énergies renouvelables, un soutien à l’économie locale… autant de retombées positives pour les territoires qui expliquent la volonté croissante de collectivités, toujours plus nombreuses, de soutenir ces démarches.

Un mécanisme de modulation du tarif d’achat photovoltaïque

Avec ce texte, la France interdit aux collectivités d’apporter leur soutien à ces projets territoriaux aux retombées économiques, sociales et démocratiques bien réelles. Cela alors que la communauté scientifique exhorte les acteurs nationaux, mais également locaux, à combiner leurs efforts pour lutter contre le changement climatique et accélérer le développement des énergies renouvelables.

 

Cela alors que la ministre de la transition écologique Barbara Pompili déplorait récemment qu’il y ait encore « trop peu de projets citoyens », impliquant les acteurs locaux, et promettait des moyens pour accompagner les territoires le long de cette nécessaire transition énergétique. Cela alors que le premier ministre, Jean Castex, affirmait le 28 août à Saint-Nazaire que les projets de production d’électricité solaire photovoltaïque « constituent l’axe prioritaire de notre stratégie en matière d’énergies renouvelables électriques ».

Aide à domicile : des conditions sociales souvent inadmissibles

Aide à domicile : des conditions sociales souvent inadmissibles

 

Avec le vieillissement de la population, médias, politiques et experts comptent sur le développement de l’aide à domicile pour rendre acceptable la vie des personnes âgées . Le problème ,c’est que les confusions sociales sont inadmissibles. En effet non seulement les salaires sont assez dérisoires mais les conditions de travail sont particulièrement pénibles. Des tâches souvent ingrates qui demandent beaucoup d’abnégation et même d’amour. Des horaires de travail impossibles : le matin tôt, le soir tard, les samedis dimanches et jours de fête. En outre dans beaucoup de cas des temps d’attentes qui ne sont pas rémunérés et une prise en charge trop partielle des temps et frais de déplacement. Un quart seulement des aides à domicile estiment que leur rémunération est à la hauteur de leurs efforts, contre 35% pour les autres salariées, selon une étude de la Dares publiée vendredi, alors qu’un grand nombre d’entre elles vont voir leur salaire augmenter à partir de ce vendredi.

209.000 aides à domicile du secteur associatif intervenant chez les personnes âgées et handicapées bénéficient vendredi d’une hausse salariale de 13% à 15% (mais pas les 160.000 employés du privé).

Disponibles pour les autres, les aides à domiciles ont, pour la moitié d’entre elles, l’impression de ne pas l’être pour leurs proches, avec des journées longues et des horaires atypiques, selon cette étude sur les « risques pyscho-sociaux chez les salariées de l’aide à domicile ».

Dans ce secteur féminin à 95%, les salariées ont « un temps de travail très morcelé », des temps de repos réduits. Trois-quarts d’entre elles sont à temps partiel. La moitié n’ont pas les mêmes horaires tous les jours et 15% ne connaissent pas leurs horaires une semaine à l’avance. Elles sont davantage amenées à travailler le weekend et les jours fériés, et 29% n’ont pas 48 heures de repos consécutives, selon la Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques du ministère du Travail.

« Malgré un sentiment d’isolement et une absence de soutien de la part des collègues, les salariées de l’aide à domicile se sentent soutenues par la hiérarchie et reconnues dans leur travail », relève néanmoins la Dares. « Elles reçoivent plus fréquemment que les autres salariées le respect et l’estime qu’elles méritent pour leur travail et se sentent moins souvent traitées injustement ». « La satisfaction dans le métier est très liée à la qualité de la relation qui peut s’instaurer avec le personne aidée ».

Veolia et Suez : un traité de paix sous conditions européennes

Veolia et Suez : un traité de paix sous conditions européennes

Théoriquement les deux groupes ont passé un traité de paix qui doit encore être adopté par les conseils d’administration respectifs de Veolia et de Suez. En gros, Veolia prendra la plupart des activités internationales de Suez surtout confiné désormais dans l’Hexagone.

L’activité de Suez sera divisée par deux environs. Et l’emploi doit être théoriquement assuré pendant quatre ans. Reste surtout maintenant à obtenir l’aval des autorités européennes qui vont examiner les nouvelles conditions de concurrence et pourraient être amenées  à demander des aménagements  notamment le transfert de certaines activités à d’autres opérateurs.

Maintien des régionales : les conditions de la France insoumise

Maintien des régionales : les conditions de la France insoumise

 

La France Insoumise s’inscrit dans le débat pour le maintien des élections régionales et départementales le 13 et 20 juin prochain. A quelques semaines du début de dépôt des candidatures elle plaide pour la mise en place de mesures permettant de « respecter nos principes démocratiques », malgré l’épidémie de Covid-19.

 

Tribune

 

 « En temps de crise, rien n’est plus précieux que le débat argumenté et la souveraineté populaire. Pour agir en bon ordre, la légitimité des pouvoirs est essentielle. La démocratie n’est donc pas un encombrement ou un retardement, mais une exigence morale autant qu’une garantie d’efficacité.

Pourtant, à cette heure, l’incertitude pèse sur les élections régionales et départementales prévues les 13 et 20 juin prochains. Déjà repoussées de trois mois pour des raisons sanitaires, nous ne savons toujours pas, à trois semaines du début de dépôt des candidatures, si les élections seront maintenues ou repoussées. Les allocutions du Premier ministre devant le Parlement le 1er avril nous ont permis d’apprendre qu’il « privilégie » le scénario du maintien des élections départementales et régionales aux dates prévues. Nous en avons pris acte.

Il ne saurait y avoir d’élections sans campagnes électorales et sans la confrontation des idées et des projets politiques proposés aux électeurs et électrices

 

 

Depuis un an maintenant, le mouvement de la France insoumise est porteur de propositions alternatives au confinement. Ainsi, nous considérons que la démocratie ne saurait être mise sous cloche et souhaitons voir organiser ces élections, si l’application de mesures strictes de sécurité sanitaires le permet. D’autres pays l’ont fait. Car sinon quoi? Faudra-t-il aussi repousser les élections présidentielles et législatives? Ce serait inacceptable.

Cela étant, il ne saurait y avoir d’élections sans campagnes électorales et sans la confrontation des idées et des projets politiques proposés aux électeurs et électrices. Mieux vaut donc utiliser les élections de 2021 pour mettre à niveau les conditions d’un débat démocratique en période de crise sanitaire. Plusieurs mesures, permettant de respecter nos principes démocratiques malgré la situation sanitaire, sont à mettre en place. Celles évoquées jusqu’ici nous paraissent en effet insuffisantes.

Pour commencer, le service public audiovisuel doit être mobilisé fortement. Des débats thématiques devraient selon nous être organisés, à des heures de grande écoute et en nombre conséquent sur le service public audiovisuel régional, à la radio et à la télévision, entre les différentes têtes de listes régionales d’une part et entre les candidats aux élections départementales d’autre part.

Les candidates et candidats doivent avoir la possibilité de se rendre sur leurs territoires, cantons et régions, en respectant les gestes barrières

 

Les candidates et candidats doivent avoir la possibilité de se rendre sur leurs territoires, cantons et régions, en respectant les gestes barrières, munis d’une attestation spécifique dûment remplie qui serait éditée par le ministère de l’Intérieur. Sans cette disposition, une inégalité d’exercice de la campagne existerait entre les candidats et candidates sortants qui bénéficient d’attestations, et celles et ceux qui ne le sont pas.

La tenue de rassemblements en plein air, dans le respect des règles de distanciation et des gestes barrières, doit être autorisée, ainsi que les opérations de diffusions sur les marchés et dans l’espace public, y compris en porte-à-porte sous les mêmes conditions d’existence d’un protocole sanitaire.

Concernant les communications écrites auprès des électeurs, une deuxième profession de foi, en début de campagne officielle, devrait pouvoir être envoyée aux électeurs et prise en charge par l’Etat.

Des incitations à se rendre aux urnes, accompagnées de messages informant des mesures sanitaire prises dans les bureaux de vote, devront circuler sur les panneaux signalétiques des municipalités, des autoroutes et sur les chaînes et stations publiques nationales. Enfin, les mairies devront mettre à disposition les panneaux d’affichage officiels le plus tôt possible.

Cumulées, ces dispositions tendent vers notre objectif d’organiser une campagne électorale et deux élections, en garantissant les meilleurs conditions sanitaires possibles, sans altérer la sincérité du scrutin par une abstention massive ou un déséquilibre entre élus sortants et autres candidats. Nous, chefs et cheffes de file régionaux pour la France insoumise, appelons le gouvernement à prendre en compte, en cas de maintien de ces élections, ces préconisations.

D’autres pistes sont vraisemblablement à étudier et à développer. Nous alertons le Premier ministre sur le fait qu’aucune décision gouvernementale en la matière, sans consultation large et sincère de ses oppositions, ne saurait satisfaire les principes démocratiques fondateurs de notre pacte républicain. »

Les signataires

Les chef et cheffes de file régionaux pour la France insoumise : Gabriel Amard (Auvergne-Rhône-Alpes), Clémentine Autain (Ile-De-France), Sandrine Bataille (Pays de la Loire), Evelyne Becker (Hauts-De-France), Ugo Bernalicis (Hauts-De-France), Manuel Bompard (Occitanie), Jean-Marie Brom (Grand-Est), Pierre-Yves Cadalen (Bretagne), Aymeric Compain (Centre-Val-De-Loire), Maxime Da Silva (Normandie), Marie-Madeleine Dore-Lucas (Bretagne), Caroline Fiat (Grand Est), Karin Fisher (Centre-Val-De-Loire), Clémence Guette (Nouvelle-Aquitaine), Arnaud Guvenatam (Bourgogne-Franche-Comte), Luc Leandri (Provence-Alpes-Côte d’Azur), Myriam Martin (Occitanie), Marina Mesure (Provence-Alpes-Côte d’Azur), Loïc Prud’homme (Nouvelle-Aquitaine), Magali Romaggi (Auvergne-Rhône-Alpes), Emma Salley (Normandie), Matthias Tavel (Pays de la Loire), Paul Vannier (Ile-De-France), Séverine Vezies (Bourgogne-Franche-Comte).

Turquie: les Européens mettent des conditions économiques

Turquie: les Européens mettent des conditions économiques

Il est clair qu’Erdogan est peu sensible aux critiques qui peuvent intervenir sur le terrain démocratique et des libertés par contre son pays est actuellement enfoncé dans une crise redoutable à la fois une crise sanitaire mais aussi et surtout plus durablement dans une crise économique et financière grave. Du coup, Erdogan est condamné à abandonner au moins une partie sa posture d’agitateur international et de rechercher des accommodements avec l’union économique car il a un besoin urgent d’aide financière.

 

Ce qu’a laissé comprendre l’union économique en posant ses conditions. Les dirigeants de l’UE ont laissé entrevoir à Recep Tayyip Erdogan les bénéfices qu’il pourrait tirer d’un climat durablement apaisé – des bénéfices essentiellement économiques. Il s’agit d’une corde sensible pour le président turc, à l’heure où son économie est empêtrée dans l’inflation, le chômage, les difficultés monétaires et l’extrême méfiance des investisseurs étrangers. L’UE se dit prête à moderniser l’union douanière avec Ankara, alors que cette réforme était jugée «inenvisageable» à l’automne 2020. À l’époque, Erdogan envoyait des navires de recherche d’hydrocarbures dans des zones maritimes revendiquées par la Grèce et multipliait les affronts, notamment à l’égard d’Emmanuel Macron. Depuis, ses bateaux sont rentrés au port, le ton est nettement plus cordial, et les discussions ont repris avec Athènes. «Cette désescalade est un développement positif. Elle doit être soutenue et renforcée», a résumé Charles Michel, rappelant l’approche «progressive, conditionnelle et réversible» vis-à-vis d’Ankara. Parmi les mesures d’aide économique figurent aussi le soutien financier européen aux 4 millions de réfugiés installés en Turquie.

Les conditions de Suez pour un dialogue avec Veolia

Les conditions de Suez pour un dialogue avec Veolia

Comme le gouvernement a souhaité un dialogue entre Veolia et Suez, cette dernière société fait preuve de bonne volonté mais en posant des conditions qui ne seront pas forcément du goût de Veolia. Bref quelque chose comme je t’aime moi non plus à commencer par le prix proposé par Veolia pour l’action de Suez, aussi des assurances que Veolia sera bien en peine de tenir.

 

Dans un entretien au Figaro publié sur le site internet du quotidien, Philippe Varin explique que le conseil d’administration de Suez serait prêt à rencontrer Antoine Frérot, le PDG de Veolia, à condition notamment que Veolia remonte le prix de son offre actuellement à 18 euros par action Suez.

Philippe Varin demande aussi à ce que les engagements sociaux pris par Veolia portent sur une durée de quatre ans et concernent aussi les salariés de Suez hors de France.

Le président de Suez exige également que Suez puisse exposer sa réaction au projet devant les administrateurs de Veolia.

« Le conseil de Suez pourrait accepter à sa demande de le recevoir pour parler de cette proposition, à plusieurs conditions », déclare au Figaro Philippe Varin à propos d’une rencontre entre Antoine Frérot et le conseil de Suez.

« Veolia doit offrir un prix bien supérieur à 18 euros par action Suez », dit-il.

Fin février, le conseil d’administration de Suez a rejeté l’offre de rachat de son concurrent Veolia, jugeant entre autres le prix proposé de 18 euros insuffisant.

Suez tente depuis l’été dernier d’échapper à un projet de rachat par son grand rival français, devenu son premier actionnaire après le rachat d’un bloc de 29,9% détenu par Engie.

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