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Le sport français est malade ?

Le sport français est malade ?

Marie-George Buffet doit présenter, jeudi 7 décembre, les conclusions du rapport du comité national pour renforcer l’éthique et la vie démocratique dans le sport, qu’elle copréside avec l’ex-athlète Stéphane Diagana. Créé fin mars à la demande de la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), Amélie Oudéa-Castéra, le comité formule trente-sept propositions et plaide pour l’imposition de « mesures nouvelles fortes ». Ancienne ministre des sports (de 1997 à 2002), Marie-George Buffet dresse un état des lieux sans concession du sport français, à moins de huit mois des Jeux de Paris 2024 : « Un mouvement fragilisé », dit-elle, où règne « la culture de l’entre-soi », et qui a besoin d’« un renouvellement profond ». ( dans « Le Monde »)

Au terme de huit mois d’auditions, quel est votre sentiment sur le mouvement sportif français ?

Le terme qui est le plus revenu au cours des 170 auditions que nous avons menées, c’est le sentiment de « fragilité ». Les acteurs et actrices du sport français, qui étaient un peu sur la défensive pendant les auditions, sentent bien que ça ne va pas, qu’ils ont du mal à répondre aux attentes. Bien sûr, il y a des gens qui s’accrochent au pouvoir et des dirigeants qui apparaissent très sûrs d’eux, mais ce n’est pas la majorité. C’est pour ça que j’emploie le mot fragilité.

De nombreux scandales ont entaché le sport français ces dernières années (sports de glace, football, rugby, etc.). Aucune fédération ne semble épargnée par les dysfonctionnements. De quoi le sport est-il malade aujourd’hui ?
Il est malade, il est fragilisé par des phénomènes de financiarisation, d’instrumentalisation politique et géopolitique. Il y a aussi la transformation des pratiques, des exigences sociétales nouvelles, etc. Et face à tous ces enjeux, on a un mouvement sportif qui n’a pas toujours les moyens ou qui ne se donne pas les compétences pour y répondre. La culture de l’entre-soi qui y règne freine également ses capacités de réponse.

Et puis il y a la question du pouvoir. Une de nos propositions concerne la durée des mandats, la limitation du cumul. Ces mesures doivent permettre de favoriser le renouvellement à la tête des fédérations. Il faut davantage associer les clubs aux élections et aux assemblées générales. Et puis il faut la parité stricte et de la proportionnelle partout, jusque dans les exécutifs fédéraux, pour qu’il y ait un minimum de débats sur les orientations et choix politiques.

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Le monde malade de sa division

Le monde malade de sa division

Autrefois envisagée comme un remède aux troubles géopolitiques, l’idée d’un monde dans lequel le pouvoir et l’influence sont répartis entre un certain nombre de puissances contribue aujourd’hui à la remise en cause du droit international, estime l’universitaire Jean-Yves Heurtebise dans une tribune au « Monde ».

On l’ignore peut-être, parce que tous n’en meurent pas encore, mais le monde est frappé d’une nouvelle maladie humorale : le trouble multipolaire. En 1980, par l’entremise de l’Association américaine de psychanalyse, le « trouble bipolaire » faisait son apparition. Caractérisé par une alternance d’épisodes maniaques et dépressifs, ce « trouble de l’humeur » était diagnostiqué au niveau individuel au moment même où, au niveau collectif, la bipolarité du monde semblait à son apogée avec l’invasion soviétique de l’Afghanistan.

Alors que « bipolaire » était signe de maladie, « multipolaire » en vint à être vu comme symbole de remède. Les organisations internationales n’ont eu de cesse, depuis plus de vingt ans, de promouvoir la « multipolarité » comme solution à tous nos troubles « hégémoniques » ou « bipolaires ». Ainsi, en septembre 2020, 111 chefs d’Etat se prononcèrent à l’ONU en faveur du multilatéralisme, reconnu comme « une nécessité pour un monde plus égalitaire, plus résilient et plus durable ».

Trois ans plus tard, le lancement du troisième forum La Ceinture et la Route pour la coopération internationale a lieu le 17 octobre à Pékin. Des portes dorées s’ouvrent et, au premier plan, s’avançant, sûr de lui, paraît un dirigeant contre lequel la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt le 17 mars pour crimes de guerre : Vladimir Poutine, aux côtés du président chinois, Xi Jinping, auquel les dirigeants de vingt-deux autres pays emboîtent le pas.

Il y avait eu un précédent : Xi Jinping avait déjà fait au criminel de guerre Bachar Al-Assad l’honneur de le recevoir pour une visite d’Etat quelques semaines auparavant, mettant ainsi fin (victoire multipolaire !) à l’isolement diplomatique de Damas – les milliers de Palestiniens tués en Syrie ne semblant pas avoir, pour Pékin, la même valeur que ceux tués à Gaza.

Mais avec la mise en avant de Vladimir Poutine, l’insulte faite à une institution symbole de l’avancée des droits humains dans la sphère géopolitique, à savoir la CPI, est cette fois-ci avalisée par les puissances présentes, faire-valoir du mépris mis en scène par la Chine à l’égard du droit international.

L’enseignement malade de l’égalitarisme

L’enseignement malade de l’égalitarisme

Lisa KAMEN-HIRSIG, Professeur des écoles dénonce dans le Figaro les nouvelles religions que sont l’égalitarisme, l’antiracisme et l’écologisme dans l’enseignement national. L’occasion de rappeler ce papier du scientifique Laurent Schwartz de 1991 mais malheureusement toujours valable.

Laurent Schwartz, mai 1991

La France souffre depuis longtemps d’un mal profond : l’égalitarisme en un sens qui n’est pas exactement celui du dictionnaire : il s’agit d’ un développement systématiquement excessif de la lutte contre les inégalités.

La lutte contre les inégalités est une chose nécessaire, au moins la lutte pour la diminution des inégalités si l’on veut être réaliste. Si elle devient obsessionnelle, si elle est considérée comme un but presque unique de toute politique sociale, elle devient néfaste de la même manière que la démagogie est un développement néfaste de la démocratie. Tocqueville avait déjà dénoncé l’égalitarisme comme une de causes possibles d’une dégénérescence des démocraties.
Proclamer que tous les hommes sont égaux en droit et en dignité (et aussi en devoirs), c’est dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, et tous les démocrates se fondent à juste titre sur cette proclamation.
Proclamer que tous les hommes sont égaux à tout point de vue et à tout instant, y compris dans leurs capacités soit en force musculaire, soit en don musical, soit en intelligence, c’est tout simplement faux.

Si ce n’était qu’une erreur, ce ne serait pas trop grave, mais elle mène à toutes sortes de développements politiques qui reviennent toujours à aligner tout le monde sur le niveau le plus bas.

Comme nous le verrons, cela ne profite même pas aux plus faibles, cela mène seulement à une hypocrisie désastreuse, et finalement l’égalitarisme aboutit presque immanquablement à l’approfondissement des inégalités. Car, pour diminuer les inégalités, il n’est pas nécessaire ni suffisant de proclamer tous les humains égaux, il faut lutter pas à pas pour qu’ils le deviennent plus, et ceci peut et doit comporter certains mesures inégalitaires. Le développement le plus intense de l’égalitarisme a été la révolution culturelle chinoise, qui a été une des plus monstrueuses destructions de la culture. Mais bien des pays ont développé l’égalitarisme dans le langage et dans l’action, également en 1968, et la France est probablement l’un de ceux où il s’est le plus développé parmi les pays occidentaux.

L’année 1968 est lointaine, les jeunes l’ignorent et ne sont plus du tout semblables à leurs aînés, mais ceux des adultes qui répandent la doctrine égalitaire sont justement ceux de la génération 1968, et les jeunes actuels en sont, dans la réalité, les victimes. On développe d’abord l’égalitarisme dans l’enseignement chez les jeunes au niveau de l’école élémentaire, des collèges ou des lycées.
Qu’on veuille développer l’esprit d’équipe et de collaboration, l’amitié des élèves les uns pour les autres, interdire au mérite de mépriser l’échec, c’est tout à fait souhaitable.
Mais qu’on prenne prétexte de l’existence d’élèves qui ont des difficultés à travailler pour freiner ceux qui le peuvent et le veulent, c’est inadmissible.
Il faut distinguer la vie dans la classe et le discours public. Dans le discours, les tabous qui se sont développés avant et après 1968 sont solidement établis. On ne peut plus employer les mots bon élève, élève doué, élève travailleur, talent, mérite, réussite scolaire, intelligence, élève sérieux, on blâmera toute tendance à la compétition (il v en avait trop autrefois, on l’interdit presque complètement maintenant), on évitera toute sanction et toute récompense alors qu’ensuite la vie en est pleine.

Alain Savary a voulu, sans y parvenir plus qu’un instant, supprimer les mentions au baccalauréat, tous les bacheliers devaient être identiques. Cette fiction est encore imposée à l’entrée dans toutes les filières académiques de l’Université. Combien de gens, devant parler quand même d’élèves doués ou intelligents, les appellent rapides et décidés, alors qu’il n’y a pas de relation constante entre les deux types de qualité ? Dans la classe, la situation est très variable, les enseignants ont toujours la difficile tâche de faire progresser à la fois des enfants inégalement doués ou inégalement formés ; les plus solides ont souvent un esprit naturel de compétition, renforcé chez beaucoup par l’influence familiale parce que le succès scolaire n’a plus seulement l’aspect d’un honneur (comme c’est le cas pour les succès sportifs), mais est connu comme un facteur important de réussite scolaire.

Les adultes ont droit à des prix ou médailles très variés : prix de l’Académie ou de sociétés savantes, prix Nobel, doctoratshonoris causa , prix littéraires (Goncourt, etc.), coupes sportives, oscars et césars pour le cinéma (rappelons les lauriers des vainqueurs olympiques en Grèce antique), etc.

On refuse cette satisfaction aux enfants (les prix de fin d’année on disparu), alors que c’est sans doute eux qui en auraient le plus besoin. Les “ distributions solennelles de prix ” de fin d’année seraient vraiment vieux jeu, et même pratiquement irréalisables, mais un certain nombre de prix par an pour des performances particulières seraient sûrement les bienvenus, pour les gagnants, les autres et leurs professeurs, et il y en a beaucoup à l’étranger.

Cela aiderait les bons élèves de tous les milieux à sentir que l’acquisition de la connaissance et de la culture.

Sondage: l’ hôpital est malade pour 65 % des Français

Sondage: l’ hôpital est malade pour 65 % des Français

 

Un sondage Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions*, publié jeudi 3 février par France Info souligne que pour 65% Français l’hôpital est malade.

En élargissant au « système de santé » dans une question qui mentionne les « qualité des soins, accès aux soins, niveaux de remboursements », l’avis des personnes interrogées est cette fois majoritairement positif : 56% des sondés jugent la situation du système de santé « bonne » et 12% considèrent même qu’elle est « très bonne ». « Ce résultat montre l’attachement des Français au système de santé, commente Pierre Latrille, auteur de l’étude pour l’institut Ipsos. Le système de santé est plutôt bien perçu, parce qu’il permet d’avoir des soins de qualité et à des prix accessibles. »Toutefois, tous les candidats n’ont pas encore publié leur programme, « donc les personnes interrogées ne savent pas forcément quoi penser », remarque Pierre Latrille, qui souligne la bonne performance d’Emmanuel Macron. « Après deux ans de gestion de la pandémie, c’est plutôt une bonne chose pour lui qu’il ait un tel taux de confiance. » Avant de nuancer : « Cela veut dire qu’il y a quand même deux tiers qui ne savent pas quoi en penser ou n’ont pas confiance en lui. »

* Méthodologie : étude réalisée selon la méthode des quotas à partir d’un questionnaire en ligne. 989 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, ont été interrogées, le 28 janvier 2022. Pour cette étude, Ipsos-Sopra Steria affiche un intervalle de confiance de 95%.

L’Europe malade de la dépendance économique chinoise

Par Jonathan Holslag, spécialiste des relations internationales, dans une tribune au « Monde ».

 

Tribune.

 

Décembre 1858 : le journal satirique Le Charivari publie la caricature d’un gros bourgeois chinois avalant de l’opium servi par un marchand européen. L’empire du Milieu se trouve alors littéralement à genoux, dépendant de l’opium importé de l’Ouest. Pourtant, des réformateurs chinois avaient averti de cette dangereuse dépendance. « Si l’agression militaire peut ruiner un peuple, suggérait l’entrepreneur Zheng Guanying (1842-1922), il est clair que l’agression commerciale peut ruiner un peuple invisiblement. »

2021 : le vent aurait-il tourné ? L’Europe serait-elle à son tour tombée dans le piège de la décadence et de la dépendance auxquelles la Chine a échappé par son ambitieuse politique d’industrialisation ? L’Europe sera-t-elle capable de résister à l’offensive commerciale de Pékin, qui sera inévitablement suivie par la croissance de son influence politique et militaire ? Le problème de l’Europe n’est même pas qu’elle ne voit pas le péril, mais qu’elle ne sait plus comment réagir.

 

Certes, l’Europe et la France ont empêché le géant des télécoms Huawei de se nicher dans leurs réseaux 5G. Une loi française de 2020 a exclu l’entreprise des parties vitales du réseau et des grandes villes. Mais cela n’a pas stoppé la « route de la soie numérique ». Orange, par exemple, a affirmé son intention de poursuivre sa coopération avec Huawei pour maximiser sa marge de manœuvre dans les autres Etats membres et pénétrer le marché africain. L’opérateur français s’est associé avec une autre entreprise chinoise pour tirer un câble sous-marin du Pakistan à Marseille…

La limitation des activités de Huawei n’est qu’une bataille dans la vaste guerre de pouvoir économique et, plus largement, de domination mondiale. L’Europe tend à se focaliser sur des batailles limitées et à ne prendre que des mesures limitées, alors que la stratégie chinoise est de long terme et globale. Sur le contrôle des investissements stratégiques, la réponse européenne paraît forte, mais sa mise en œuvre dépend de chaque Etat membre, qui manquent souvent de moyens et de volonté. De plus, l’approche chinoise devient plus inventive, utilisant les fonds d’entreprises intermédiaires ou se limitant à des participations minoritaires.

L’Europe se fie à ses mesures de défense commerciale, comme les procédures antidumping, alors même qu’elles sont rarement utilisées et que la Chine recourt beaucoup à d’autres moyens pour promouvoir ses exportations, comme les crédits à l’export, la manipulation de sa monnaie, sa politique industrielle et la protection de son vaste marché pour renforcer sa place centrale dans les chaînes de production. Pour l’Europe, le commerce reste une matière technocratique ; pour la Chine, c’est une question stratégique.

France: une société malade ?

France:  une société malade ?

« Dites-moi comment les rêves ne peuvent se vider de leur splendeur quand, confrontés aux infos en direct, le monde des hommes nous semble trop violent pour avoir ne serait-ce que l’espoir de le sauver ? », écrit dans le Monde Lise Pathéron-Richard, étudiante de 18 ans, dans un texte à destination des ces adultes qu’elle accuse d’avoir offert de faux espoirs à sa génération.

Un texte intéressant qui exprime en tout cas un mal-être mais qui manque quand même un peu de contenu NDLR

 

J’aimerais écrire ici mes pensées, car dans les esprits de la jeunesse, qui semblent vides aux yeux des Grands, qu’ils se rassurent, nos esprits fusent. 

Comme dans un désaveu de fidélité, on nous a figuré une vie bien tracée : « Il faut aller à l’école et avoir de bonnes notes pour pouvoir un jour choisir un bon métier qui te plaît. » Combien de fois ai-je dû entendre cette phrase d’un de ces Grands me regardant comme petite chose bien fragile ? En me percevant de toute leur hauteur, j’ai acquiescé comme un soldat qui prendrait de simples ordres pour vérité absolue.

Enfants, porteurs d’espoir, vision d’avenir, les Grands nous ont menti. Ils ne nous offriront jamais ce qu’ils nous avaient promis. Depuis petits, on nous a dit d’aller à l’école pour bien réussir toute notre vie, comme si l’école était la voie royale, comme si elle ne pouvait pas simplement nous apprendre à réfléchir. Il était plus facile de nous demander à tous de viser la même case, en félicitant ceux qui y parvenaient et en ignorant ceux dont les genoux avaient flanché. Mais lorsque notre esprit a grandi et que nous pouvons chacun observer le monde dans lequel nous nous exaltons, les films du samedi soir ont perdu de leur couleur et la vie se ternit. Le voile de notre triste destin se lève alors pendant que nos rêves brûlent aux portes des enfers.

Alors, ne remettons pas la faute sur l’adolescence, car c’est ce désaveu de fidélité qui m’oppresse. Ne me vendez plus un avenir auquel je n’aurai pas droit. Si les Grands ne peuvent répondre de leurs actions, alors qu’ils ne me disent rien. Qu’ils ne me mettent pas dans la tête que nous aurons accès à une vie semblable à la leur et qu’ils ne nous blâment pas trop de rester enfermés dans nos chambres. Car comment vouloir se battre pour des idées lorsqu’il faut penser à rattraper du bout de nos forces les hôpitaux publics, ou encore trouver des foyers pour ceux qui fuient les sécheresses et eaux vengeresses tout en se confrontant au problème d’une économie stérile ?

Dites-moi comment vouloir se battre quand les écrans depuis petits nous ont mangé le cerveau, comme un rongeur un peu trop envahissant mais comme un refuge bien trop réconfortant ? Car dites-moi comment les rêves ne peuvent se vider de leur splendeur quand, confrontés aux infos en direct, le monde des hommes nous semble trop violent pour avoir ne serait-ce que l’espoir de le sauver ?

Comprenez alors la complexité de notre pensée : entre confrontation à une dure réalité et à celle qui arrive, entre se sentir chanceux d’être parmi la poignée de privilégiés mais, tout en sentant sa voix impuissante face à la volonté de changer un monde devenu sans issue enviable. Et voilà comment on tue l’action. On se laisse alors mourir lentement sur les réseaux pour éviter de penser que les Grands ont bien trop souvent leurs yeux vitreux tournés vers nos fragiles silhouettes.

Car lorsqu’on hurle à la mort notre détresse, les regards sont rapidement détournés mais lorsqu’on se cache dans l’obscurité d’une chambre étroite, ces mêmes regards perçants nous dévisagent comme pour montrer notre semblant désintérêt. Parlez donc à nos crises d’angoisse à douze ans, à nos troubles alimentaires qui n’en finissent plus et regardez en face nos dépressions ; vous comprendrez alors pourquoi ce désaveu de fidélité nous attaque au plus profond de notre être.

Grands que vous êtes, souvenez-vous toujours que lorsque notre voix aura assez de portée, votre règne de cruauté devra prendre fin car, dans ce modèle affreux de condamnation de l’avenir, vous resterez à jamais les assassins d’une part d’humanité. Et oui, nous sommes faussement désolés de ne pas nous être adaptés à votre société malade.

Lise Pathéron-Richard, Paris 

Les grands corps malades de l’Etat ou l’État malade des grands corps?

Les grands corps malades de l’Etat ou l’État malade des grands corps?

Qui de la poule ou de l’oeuf  est responsable de la crise de gestion de l’administration ?

Évidemment, on fait porter le chapeau à l’élite sortie des grands corps. Des grandes écoles qui formatent dans le même moule ou à peu près les futurs dirigeants qui  gèrent les grandes directions administratives étatiques.

 

S’attaquer au seul problème des grands corps, c’est-à-dire à la formation des élèves appelés à devenir dirigeants de l’État ne suffit pas pour expliquer la maladie la maladie spécifique de l’État français.

 

Certes ces les élèves, intoxiqués par l’idéologie du moment ,colorent forcément la nature de la gestion de l’État ( exemple le tout routier pour le ministère de l’équipement et maintenant le tout écolo anti-routier !). Mais la vraie question qui se pose est de savoir au préalable qu’elle est la nature de l’État, quel doit être son champ d’action et ses modalités d’intervention.

 

En clair il faut repenser la mission de l’État avant même de réformer la formation des élites.

Le problème en France c’est qu’on entretient une grande confusion entre le champ administratif et le champ de l’intérêt général. Une confusion alimentée bien sûr par le corporatisme administratif mais aussi par des politiques qui nourrissent la machine à coups de lois et de décrets sans cesse plus complexes et plus nombreux et qui nécessitent des armées de fonctionnaires.

 

Il convient évidemment de revenir à la définition du champ réellement régalien qui nécessite une administration. Et de ce point de vue nombre de champs d’activité doive être abandonnés par l’État qui en France veut tout contrôler dans le domaine social, économique, sanitaires, technologiques et environnementales.

 

Certes des normes doivent être définies mais elles sont sans doute 10 fois trop nombreuses, 10 fois trop complexes et donnent ainsi une légitimité à ces hordes  de fonctionnaires et à leurs chefs qui forment  l’élite.

 

En outre même avec un champ d’activité plus réduit, plus ciblé,  rien n’impose l’intervention directe de l’État. Gérer l’intérêt général n’implique pas automatiquement d’intervenir directement dans les modalités d’application. Ses modalités d’application peuvent être déléguées dans le cas de contrat de service public.

 

Même pour l’évaluation des politiques publiques, le recours à des organismes indépendants est sans doute plus souhaitable dans la mesure où ces organismes disposent de davantage de liberté pour  éviter la langue de bois et la collusion avec la pensée du moment du pouvoir..

 

La vraie et première réforme est donc celle de la nature et les conditions d’intervention de l’État pour sortir de cette confusion entre l’intérêt général, le service public, l’administration et le statut des fonctionnaires.

 

 

La France malade de l’ENA

La France malade de l’ENA

 

Agnès Verdier-Molinié , La directrice de la Fondation Ifrap regrette que la suppression de l’ENA ne soit pas réalisée dans une tribune JDD

 

 

Tribune

 

 

« Souvenons-nous, 25 avril 2019, à la sortie du mouvement des Gilets jaunes et du grand débat, Emmanuel Macron déclarait : ‘Je pense qu’il faut supprimer, entre autres, l’ENA […] pour bâtir quelque chose qui fonctionne mieux.’ Il ajoutait même : ‘Je souhaite que nous mettions fin aux grands corps.’ Sauf que… Deux ans plus tard, le président de la République, en visite à l’Institut régional d’administration de Nantes, a annoncé qu’il allait réserver des places à l’ENA à des candidats issus de milieux modestes. Voilà sorti le prétexte de la diversité.

De suppression, il n’y aura donc point. Et surtout pas pour le classement de sortie qui permet d’entrer dans les grands corps (Conseil d’État, Cour des comptes ou Inspection des finances) à vie et de faire, sous protection du statut, moult allers-retours entre public, privé et politique sans prendre aucun risque.

C’est la troisième fois, en trois quinquennats, que les grands corps de l’État ont eu la peau de la réforme. Déjà avant Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy et François Hollande s’y sont cassé les dents. Nicolas Sarkozy voulait, dès 2008, supprimer le classement de sortie de l’ENA… François Hollande souhaitait, aussi, aménager ce classement de sortie pour réduire l’influence des grands corps.

Une réduction du poids de ces derniers est bien passée par décret in extremis à la fin du quinquennat du président Hollande. Mais un décret daté du… 28 juin 2017, pris par le gouvernement d’Emmanuel Macron dès son arrivée au pouvoir, remet opportunément tout en place et rétablit le classement de sortie dans son organisation originelle.

Quand un poste de direction d’administration pourrait échoir à un profil issu du privé comme cela a été le cas pour la direction générale de l’administration de la fonction publique, tout le monde est prêt à sortir les bazookas pour l’éliminer, syndicats compris. Et malheureusement, ça marche. Les troupes de la haute fonction publique se serrent les coudes et gagnent le match à tous les coups, ou presque.

La France est maintenant à la croisée des chemins. Pays le plus dépensier, le plus taxé d’Europe ; pays qui emprunte le plus en zone euro en ce moment ; seul pays européen à être doté d’une école comme l’ENA et d’un statut public aussi protecteur qui reproduit, quelle que soit leur origine sociale, des cohortes de dirigeants publics hors sol… À croire qu’on y apprend à créer des commissions, des strates publiques et des impôts en cascade.

Réveillons-nous. Allons-nous encore demander à ceux-là même qui ont contribué à emmener la France dans le mur de la dette, des impôts et du chômage comment reconstruire la France? Créer de ‘nouvelles’ commissions? Leur commander encore des rapports? Ce ne serait pas crédible. La France peut rebondir mais, pour changer de recette, il va falloir revoir le casting. »

LREM-Castaner mal élu à la tête d’un parti malade

LREM-Castaner mal élu à la tête d’un parti malade

 

Finalement Castaner a été élu de peu à la tête du parti. Un parti en pleine crise avec environ 40 députés qui ont déjà démissionné. La république en marche connaît une véritable crise d’identité tiraillée notamment entre ses tendances droitières et les courants de gauche. Sans parler des petites manœuvres personnelles. Par exemple de Rugy, écolo qui a soutenu Aurore Bergé. Un duel qui avait d’ailleurs une drôle d’allure entre le vieux routier Christophe Castaner, supposé de gauche et la transparente Aurore Bergé, elle de droite assumée mais surtout tellement inconsistante. Bref le combat des nuls dans un groupe parlementaire insignifiant sur le fond. Pas tellement étonnant puisque les députés ont pour la plupart été choisis au hasard via Internet. En outre, le responsable du groupe a surtout pour mission de museler les députés pour à tout prix éviter une éventuelle fronde. Avec 145 voix, il arrive devant la députée des Yvelines Aurore Bergé (120 voix). Au premier tour, seules 16 voix les séparaient et l’appel de François de Rugy (59 voix) à voter pour Aurore Bergé a rendu l’issue du scrutin incertain jusqu’au bout.

Unmute

« La société française malade de son dialogue social bloqué »

« La société française malade de son dialogue social bloqué »

Matthieu Rosy Matthieu Rosy, Président du Centre d’Etudes des Directeurs d’Associations Professionnelles (CEDAP) estime que « Si le dialogue avec la société se porte si mal en France, c’est parce que le dialogue avec les corps intermédiaires n’est plus respecté » (Tribune dans l’opinion).

 

 

Replongés dans notre pays, les deux voyageurs des Lettres persanes poseraient d’emblée le diagnostic que beaucoup de nos gouvernants refusent de faire : si le dialogue avec la société se porte si mal en France, c’est parce que le dialogue avec les corps intermédiaires n’est plus respecté.

Parmi ces derniers figurent, bien sûr, les 756 associations professionnelles françaises qui représentent tous les secteurs et les activités de leurs membres (santé, environnement, industrie, technologies, services, professions libérales…). Elles valorisent auprès du grand public des enjeux économiques et d’emplois. Elles travaillent résolument à concilier leur intérêt sectoriel et l’intérêt général. Elles contribuent à inscrire leurs adhérents dans des démarches RSE volontaires. Celles qui gèrent une convention collective œuvrent aussi à la qualité du dialogue social dans leur branche.

Pour ces structures représentatives, indispensables au bon fonctionnement de la démocratie française, 2019 aura marqué un tournant symbolique. Après l’épisode de l’échec annoncé d’une réforme de l’assurance-chômage menée sous contrôle gouvernemental, la réforme des retraites a marqué une nouvelle étape dans la dégradation des relations des pouvoirs publics avec les corps intermédiaires ; ceux que Pierre Rosanvallon appelle à juste titre les « institutions de l’interaction ».

Conférences citoyennes. En tant que représentants d’associations professionnelles, nous observons, par exemple, la montée récente des conférences citoyennes. Si ces formats originaux constituent un moyen de renouveler les relations entre les décideurs publics et les Français, ces procédures directes tendent néanmoins à se substituer à l’échange des pouvoirs avec les associations professionnelles dont les expertises techniques, sectorielles et économiques, souvent parmi les plus pointues, restent un atout pour construire le consensus et élaborer la décision.

Pour que cohabitent démocratie participative et démocratie représentative, il est important pour les associations professionnelles que soient respectées deux conditions très liées.

La première est de refuser l’affaiblissement insidieux des corps intermédiaires par leur éviction rampante des processus de discussions législatives, réglementaires et administratives. Cet affaiblissement serait une extension du domaine de la lutte libérale sur le terrain des associations professionnelles. Ne perdons pas de vue qu’une logique de désintermédiation est à l’œuvre depuis quelques années dans plusieurs secteurs de l’économie et qu’elle pourrait viser les corps intermédiaires. A ce stade, il n’est pas inutile de réaffirmer qu’ils ne sont pas un simple raffinement de l’histoire mais sont au contraire indispensables au bon équilibre social et économique de notre pays.

De par leurs capacités de médiation et de négociation, nos structures peuvent éviter des confrontations directes et dangereuses entre une partie de la population et les pouvoirs publics. Certains observateurs notent d’ailleurs que le mouvement des Gilets jaunes n’aurait sans doute pas pris cette ampleur si le dialogue avec les corps intermédiaires n’avait pas été malmené.

Cadre d’action. Dès lors que la première condition est remplie, la deuxième est de redonner aux associations et syndicats professionnels un nouveau cadre d’action pour mieux interagir avec les pouvoirs publics et avec les Français.

Ainsi, la consultation de nos structures sectorielles en amont des processus législatifs et réglementaires reste trop rare, trop aléatoire et trop informelle. Nous appelons donc à la rendre systématique et à la normaliser, à la fois au niveau de l’Exécutif, du Législatif et de l’Administration.

Ces nouvelles procédures seraient de nature à réactiver le dialogue avec les représentants de la société civile en reconnaissant pleinement leur rôle et leur apport de valeur, à éviter des mesures techniquement « hors sol » ou économiquement dangereuses… Bref, à gagner beaucoup de temps, à rationaliser la décision publique et à la rendre plus compréhensible pour tous.

Le Centre d’Etudes des Directeurs d’Associations Professionnelles (CEDAP) est prêt, avec la vocation d’expertise qui est la sienne, à apporter sa pierre à des réflexions et travaux qui seraient lancés par les pouvoirs publics pour étudier la mise en œuvre de telles procédures, en plein accord bien sûr avec les exigences croissantes de transparence et de traçabilité de notre époque. Parmi d’autres, ces procédures seraient une avancée pour notre démocratie représentative.

Il ne s’agit pas là du combat de lobbies cherchant à mieux défendre leurs intérêts. Ce qui se joue ici est d’une tout autre ampleur : c’est la capacité de l’Etat à renouer le dialogue sociétal avec ses corps intermédiaires, à revivifier le lien indispensable avec les représentants de secteurs et de professions, qui sont des acteurs clefs de la dynamique sociale, économique et territoriale de notre pays. Pour in fine conforter notre démocratie et son efficacité collective.

Matthieu Rosy, Président du Centre d’Etudes des Directeurs d’Associations Professionnelles (CEDAP).

Un scrutin municipal malade

Un scrutin municipal malade

LeCoronavirus d’une certaine manière à provoquer une maladie du scrutin municipal qui s’est manifesté par une abstention record Pour Céline Braconnier, politiste et spécialiste de l’abstention, si le contexte sanitaire est à l’origine de la faible participation au premier tour des municipales du 15 mars, il a amplifié l’effet des déterminismes sociodémographiques sur le vote.(Tribune dans le monde)

 

Tribune. Jusqu’au 15 mars 2020, les municipales avaient plutôt bien résisté à la démobilisation qui affecte nombre de scrutins depuis deux décennies : moins 4 points de participation en quinze ans, à comparer à la chute de 15 points pour les législatives au cours de la même période. On connaît depuis longtemps l’existence d’un important écart de participation entre les seniors, dont la constance électorale est avérée, et les plus jeunes, dont la mobilisation peut être jusqu’à 40 points inférieure.

L’écart de participation est traditionnellement aussi fort, pour ces élections, entre les communes de moins de 1 000 habitants et les villes de plus de 10 000 habitants, les premières enregistrant en moyenne une participation presque deux fois supérieure aux secondes depuis les années 2000. L’incitation communautaire au vote dans des environnements ruraux où il est difficile de dissimuler son abstention, tout comme la plus forte personnification de l’élection, font partie des facteurs explicatifs de cette situation.

En outre, les municipales n’échappent pas aux distorsions que les déterminants sociaux imposent : on y participe d’autant plus qu’on est politisé, diplômé, stable dans son travail, aisé financièrement, propriétaire, en couple.

Il y a encore une semaine, rien ne laissait penser que la participation aux municipales de 2020 pourrait obéir à d’autres logiques. Les sondages publiés avant le vote ne laissaient imaginer aucun bouleversement et la confiance des Français envers leurs élus préférés continuait de s’énoncer dans les enquêtes, laissant présager que l’expression des colères contre la réforme des retraites ou l’activation du 49.3 n’auraient pas d’autres répercussions que le mauvais score annoncé des candidats du parti majoritaire à cette élection qui devait rester cadrée par les enjeux locaux.

Contradictions

Les annonces successives du président de la République puis du premier ministre à la veille du scrutin, révélant publiquement l’aggravation de la situation sanitaire, ont changé la donne. Si les deux discours auraient dû se prolonger dans une annonce du report de la consultation électorale, la préservation de la continuité démocratique immédiate a prévalu sur l’impératif de santé publique. Tout en appelant au respect des consignes de prudence, notamment à destination des personnes âgées les plus exposées, le président comme le premier ministre les ont explicitement encouragées à accomplir, comme les autres, leur devoir civique.

Agriculture malade: Macron , en docteur Diafoirus

Agriculture malade:  Macron , en  docteur Diafoirus

 Macron en médecin de Molière qui se penche sur la maladie de l’agriculture avec des propos d’une banalité stupéfiante et autant de contradictions. Pendant plus de 10 heures, Macron a fait son show au salon de l’agriculture en multipliant les banalités autant que les contradictions. Un véritable docteur Diafoirus au chevet d’une agriculture malade. Macron qui ne comprend déjà pas les réalités concrètes de l’économie productive et dont l’horizon économique se limite aux start-ups et aux opérations financières n’a guère apporté l’éclairage sur les perspectives du secteur et de ceux qui travail. Pas étonnant qu’il se contente de propos d’une grande banalité assez démagogique : “Nous sommes derrière nos agriculteurs et nos paysans. Ce sont nos paysans qui nous nourrissent chaque jour. On doit être fier de notre agriculture française”, a dit le président dans les allées du centre des expositions de la porte de Versailles.

“On lui demande (à l’agriculture) des changements très profonds pour l’environnement, la qualité, la sécurité alimentaire et elle est au rendez-vous de ces changements”, a-t-il poursuivi.

“Je sais pouvoir compter sur l’ensemble du monde paysan pour réussir cette transformation (…) tout en gardant une agriculture forte, pour réussir à réduire nos pesticides, le faire de manière apaisée réconciliée et en permettant à nos paysans d’avoir leurs revenus”, a insisté Emmanuel Macron, soulignant que “rien ne doit justifier des actions contre nos paysans” et promettant d’être “intraitable” sur le sujet. Immédiatement après,  il a indiqué qu’il était hors de question d’envisager une revalorisation des retraites. Notons aussi que , il ne cesse de développer des accords commerciaux avec les différentes zones graphiques qui sacrifient en fête l’agriculture sur l’autel de grands secteurs industriels. ( l’accord avec le Canada par exemple).

“Je ne peux pas gérer l’avenir et le passé en même temps. Je ne vais pas vous mentir”, leur a-t-il répondu à propos des retraites. Autant dire que ces propos sont particulièrement ambigus concernant le revenu des futurs retraités à agricole

“Tous ceux qui rentreront dans le nouveau système, contrairement à l’ancien, ils auront une garantie de retraite minimum. Est-ce que je peux aujourd’hui vous dire l’ensemble du stock, c’est-à-dire tous nos (agriculteurs) retraités d’aujourd’hui peuvent y rentrer ? C’est impossible. C’est impossible, parce que c’est 1,1 milliard”, a-t-il insisté . En même temps Macon a fait le grand écart entre l’agriculture industrielle et les exigences de qualité et de santé de la part des consommateurs. Un petit clin d’œil en passant aux écolos producteurs consommateurs. Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, a rappelé mardi que les pensions de retraite des agriculteurs sont actuellement en moyenne à 740 euros par mois (760 euros pour les hommes et 580 euros pour les femmes). « Or la retraite moyenne des Français est de 1.390 euros par mois », a-t-il fait valoir.

 “Nous avons dit que nous comprenons qu’il faut protéger la santé des consommateurs et des riverains, mais ça ne peut pas se faire sans accompagnement financier, sinon c’est de la perte sèche pour les agriculteurs”, a dit la présidente de la FNSEA.

Après une rencontre avec les représentants de la filière céréalière, Emmanuel Macron s’est entretenu avec la filière viticole, qui souffre des droits de douane établis par les Etats-Unis dans le litige qui oppose Boeing et Airbus devant l’OMC.

Le président français, a-t-il ajouté, s’est engagé à porter la demande de création d’un fonds de compensation auprès de l’Union européenne avec l’objectif qu’il soit mis en place au printemps.

Autre motif d’inquiétude, le sort de la Politique agricole commune (Pac) européenne au-delà de la fin de l’année.

Réunis jeudi et vendredi en sommet extraordinaire à Bruxelles, les dirigeants européens n’ont pas réussi à s’entendre sur le cadre financier pluriannuel 2021-2027 de l’Union européenne.

Les Vingt-Sept s’opposent sur le montant de l’enveloppe budgétaire au moment où le départ du Royaume-Uni va amputer de l’ordre de 75 milliards d’euros le budget communautaire sur la période de sept ans à venir, mais aussi sur la répartition des dépenses publiques.

Perspective économique Allemagne : le malade de l’Europe ?

Perspective Allemagne : le malade de l’Europe ?

 

 

Si l’on s’en tient à l’orthodoxie financière, l’Allemagne est  sans doute le pays qui présente le meilleur bilan. Elle dispose notamment d’une énorme marge budgétaire. Cependant pour l’avenir,  la tendance économique est inquiétante car sa croissance est en train de s’écrouler. Elle pourrait se limiter à une augmentation du PIB d’à peine   0,5 % seulement en 2019 et tutoyer la récession en  2020. En cause, évidemment la structure de l’économie allemande qui repose surtout sur son énorme capacité d’exportation notamment de machine-outils et d’automobiles. Le problème,  c’est que le commerce international s’est  notamment notoirement réduit et les exportations allemandes avec notamment en direction de la Chine. Ce tassement économique de l’Allemagne pèse lourdement sur l’ensemble de la zone euro. C’est pourquoi nombreux d’institutions et d’autres pays incitent l’Allemagne à utiliser ses marges budgétaires pour relancer l’économie. Pour l’instant l’Allemagne refuse de déroger à sa discipline budgétaire mais elle a convenu qu’elle pourrait emprunter via de nouvelles institutions notamment pour financer la transition énergétique et moderniser des infrastructures qui en ont bien besoin. Notons que c’est la technique déjà utilisée par la France quand elle cantonne des déficits par exemple à EDF ou encore à la SNCF (ce qui malheureusement ne suffit pas pour respecter les objectifs de réduction de déficit et de dette). L’Allemagne est donc  pressée par les autres pays de la zone euro d’investir davantage pour relancer l’économie, sinon ce pays pourrait faire plonger  l’Europe dans la crise économique et financière.

Economie Allemagne : le malade de l’Europe ?

Economie Allemagne : le malade de l’Europe ?

 

 

Si l’on s’en tient à l’orthodoxie financière, l’Allemagne est  sans doute le pays qui présente le meilleur bilan. Elle dispose notamment d’une énorme marge budgétaire. Cependant pour l’avenir,  la tendance économique est inquiétante car sa croissance est en train de s’écrouler. Elle pourrait se limiter à une augmentation du PIB de 0,5 % seulement en 2019 et tutoyer la récession en  2020. En cause, évidemment la structure de l’économie allemande qui repose surtout sur son énorme capacité d’exportation notamment de machine-outils et d’automobiles. Le problème,  c’est que le commerce international s’est  notamment notoirement réduit et les exportations allemandes avec notamment en direction de la Chine. Ce tassement économique de l’Allemagne pèse lourdement sur l’ensemble de la zone euro. C’est pourquoi nombreux d’institutions et d’autres pays incitent l’Allemagne à utiliser ses marges budgétaires pour relancer l’économie. Pour l’instant l’Allemagne refuse de déroger à sa discipline budgétaire mais elle a convenu qu’elle pourrait emprunter via de nouvelles institutions notamment pour financer la transition énergétique et moderniser des infrastructures qui en ont bien besoin. Notons que c’est la technique déjà utilisée par la France quand elle cantonne des déficits par exemple à EDF ou encore à la SNCF (ce qui malheureusement ne suffit pas pour respecter les objectifs de réduction de déficit et de dette). L’Allemagne est donc  pressée par les autres pays de la zone euro d’investir davantage pour relancer l’économie européenne, avec un message très clair émis vendredi par Mario Centeno, président de l’Eurogroupe, après une réunion des 19 à Helsinki. « Les pays qui disposent d’une marge budgétaire devraient l’utiliser pour contrer le ralentissement de l’économie », a dit le ministre portugais des Finances.

Il n’a pas nommé directement Berlin, mais il répondait à une question sur l’Allemagne, alors que les appels du pied se multiplient à l’attention de la première économie de la zone euro.

Jeudi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, qui avait annoncé au préalable un vaste cocktail de mesures anti-crise pour les 19 Etats de l’euro, avait lui aussi exhorté « les pays avec de la marge budgétaire » à investir.

Le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovkis a abondé dans son sens vendredi à Helsinki: « la politique monétaire ne peut pas tout faire. Nous invitons les pays avec une marge budgétaire à l’utiliser pour soutenir l’économie ». Quant à l’Allemand Olaf Scholz,  il reste droit dans ses bottes et a prévu un équilibre budgétaire pour 2020.

Allemagne : le malade de l’Europe ?

Allemagne : le malade de l’Europe ?

 

 

Si l’on s’en tient à l’orthodoxie financière, l’Allemagne est  sans doute le pays qui présente le meilleur bilan. Elle dispose notamment d’une énorme marge budgétaire. Cependant pour l’avenir,  la tendance économique est inquiétante car sa croissance est en train de s’écrouler. Elle pourrait se limiter à une augmentation du PIB de 0,5 % seulement en 2019 et tutoyer la récession en  2020. En cause, évidemment la structure de l’économie allemande qui repose surtout sur son énorme capacité d’exportation notamment de machine-outils et d’automobiles. Le problème,  c’est que le commerce international s’est  notamment notoirement réduit et les exportations allemandes avec notamment en direction de la Chine. Ce tassement économique de l’Allemagne pèse lourdement sur l’ensemble de la zone euro. C’est pourquoi nombreux d’institutions et d’autres pays incitent l’Allemagne à utiliser ses marges budgétaires pour relancer l’économie. Pour l’instant l’Allemagne refuse de déroger à sa discipline budgétaire mais elle a convenu qu’elle pourrait emprunter via de nouvelles institutions notamment pour financer la transition énergétique et moderniser des infrastructures qui en ont bien besoin. Notons que c’est la technique déjà utilisée par la France quand elle cantonne des déficits par exemple à EDF ou encore à la SNCF (ce qui malheureusement ne suffit pas pour respecter les objectifs de réduction de déficit et de dette). L’Allemagne est donc  pressée par les autres pays de la zone euro d’investir davantage pour relancer l’économie européenne, avec un message très clair émis vendredi par Mario Centeno, président de l’Eurogroupe, après une réunion des 19 à Helsinki. « Les pays qui disposent d’une marge budgétaire devraient l’utiliser pour contrer le ralentissement de l’économie », a dit le ministre portugais des Finances.

Il n’a pas nommé directement Berlin, mais il répondait à une question sur l’Allemagne, alors que les appels du pied se multiplient à l’attention de la première économie de la zone euro.

Jeudi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, qui avait annoncé au préalable un vaste cocktail de mesures anti-crise pour les 19 Etats de l’euro, avait lui aussi exhorté « les pays avec de la marge budgétaire » à investir.

Le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovkis a abondé dans son sens vendredi à Helsinki: « la politique monétaire ne peut pas tout faire. Nous invitons les pays avec une marge budgétaire à l’utiliser pour soutenir l’économie ». Quant à l’Allemand Olaf Scholz,  il reste droit dans ses bottes et a prévu un équilibre budgétaire pour 2020.

 

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