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Instabilité des revenus: Un mal qui nourrit aussi l’inquiétude générale

Instabilité des revenus: Un mal qui nourrit aussi l’inquiétude générale


par Gordon M. Sayre,Assistant Professor of Organizational Behavior, EM Lyon Business School dans the Conversation

Les entreprises de la gig economy (ou économie à la tâche) mettent régulièrement en avant la liberté dont jouissent leurs employés pour organiser leur emploi du temps comme l’une des principales raisons pour préserver le statut de travailleur indépendant (généralement des autoentrepreneurs en France). Le site Internet d’Uber, par exemple, recrute ses chauffeurs en valorisant la flexibilité que permet son application, le tout appuyé par des statistiques démontrant à quel point leurs chauffeurs tiennent à cette indépendance. D’autres acteurs comme les entreprises américaines de livraison de nourriture DoorDash et Instacart, font appel aux mêmes arguments dans leur communication. Il existe cependant un désagrément lié à cette flexibilité excessive, et celui-ci est rarement abordé : au lieu de recevoir un salaire horaire, les travailleurs indépendants sont rémunérés pour chaque tâche effectuée, sans garantie de salaire minimum. Sans revenus garantis, ces travailleurs sont victimes d’une « volatilité de rémunération », c’est-à-dire que leurs revenus sont soumis à des fluctuations fréquentes.

Dans trois études récentes, je me suis intéressé à l’impact de la volatilité de rémunération sur la santé des travailleurs. Il en ressort que cette irrégularité et les difficultés à anticiper les rentrées d’argent futures constituent de véritables situations de mal-être.

« Frustrant et déprimant »
Dans ma première étude, j’ai fait appel à 375 gig workers travaillant pour le Amazon Mechanical Turk (MTurk), une plate-forme web de production participative via laquelle les travailleurs effectuent des microtâches à faible valeur ajoutée (saisie informatique, etc.) en échange d’une rémunération. Comme ces travailleurs sont payés à des tarifs variables pour chacune des tâches qu’ils effectuent, ils subissent une instabilité dans leurs revenus. L’un des participants en témoigne :

« Je peux gagner 80 dollars une journée, et peiner à atteindre 15 dollars le lendemain. C’est totalement imprévisible. »

En partant du principe qu’une journée de travail comprend huit heures, cela revient à passer d’une rémunération horaire de 10 dollars un jour à 1,88 dollar le lendemain.

Mes conclusions ont montré que les travailleurs à la tâche qui rendaient compte d’une plus grande volatilité de salaire rapportaient également davantage de symptômes physiques tels que des maux de tête, de dos ou encore d’estomac. En effet, une plus grande instabilité dans les revenus engendre une grande anxiété à l’idée de ne pas arriver à boucler les fins de mois.

Un participant à l’étude a expliqué aimer travailler depuis son domicile et avoir le loisir d’organiser lui-même son emploi du temps, mais a aussitôt nuancé :

« MTurk est tellement imprévisible en termes de revenus et de charge de travail que cela en devient frustrant et déprimant. »

Si la problématique de la volatilité de salaire présente une pertinence évidente pour les travailleurs à la tâche, ils ne sont néanmoins pas les seuls à en être victimes. Les employés qui comptent sur les pourboires, comme les serveurs et serveuses, les barmen et barmaids, les voituriers ou encore les coiffeurs et coiffeuses, se confrontent eux aussi à une rémunération qui change constamment.

Des revenus globalement inférieurs à la moyenne
Dans le cadre d’une deuxième étude, j’ai interrogé chaque jour pendant deux semaines 85 employés qui travaillent aux États-Unis et qui reçoivent des pourboires dans le cadre de leur activité. Mes questions portaient sur leurs revenus et leur bien-être. Le graphique ci-dessous, qui détaille le montant des pourboires reçus chaque jour par l’un des participants, retranscrit bien la forte instabilité subie par certains employés.

Les résultats de l’étude indiquent par ailleurs que le fait de recevoir davantage de pourboires sur une journée n’entraîne pas nécessairement un meilleur ni un moins bon moral à l’issue de celle-ci. En revanche, une plus grande volatilité dans les pourboires sur les deux semaines de l’étude a engendré un plus grand nombre de symptômes physiques et davantage d’insomnies.

Une chose que les travailleurs à la tâche et ceux qui comptent sur les pourboires ont en commun est qu’ils perçoivent des revenus inférieurs à la moyenne. Si l’on peut dire que la volatilité de salaire n’est sans doute pas nocive en tant que telle, elle le devient lorsqu’elle est associée à une faible rémunération.

Toutefois, on retrouve des tendances similaires dans ma troisième étude menée cette fois-ci auprès de 252 salariés occupant des postes à haute rémunération dans les domaines de la vente, de la finance et du marketing aux États-Unis. Commissions et bonus sont monnaie courante dans ces secteurs d’activité : ces travailleurs expérimentent donc eux aussi une volatilité dans leurs rémunérations, bien que celles-ci soient plus élevées.

Si les effets ne sont pas aussi prononcés parmi cette catégorie de travailleurs, j’ai tout de même observé le même schéma : les personnes confrontées à une plus grande instabilité dans leurs revenus sont aussi celles qui rapportent davantage de symptômes physiques et une moins bonne qualité de sommeil.

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J’ai également étudié la façon dont les travailleurs peuvent se protéger des effets néfastes de la volatilité de rémunération. La pleine conscience, par exemple, fait référence à la capacité d’un individu à se concentrer sur le moment présent, sans se soucier de l’avenir et sans penser au passé. Bien que les personnes capables d’adopter cet état aient tendance à faire preuve de résilience face au stress, elles se révèlent dans mon étude tout autant affectées par l’instabilité de leurs revenus.

Ces résultats montrent que la volatilité de rémunération présente les mêmes effets néfastes chez la plupart des individus. Le seul facteur qui réduit véritablement les effets observés de ce phénomène est le degré de dépendance d’un individu à des sources de revenus volatiles. Lorsque la part de revenus instables représente un pourcentage moindre du revenu global d’un individu, la volatilité de rémunération ne semble pas influer sur sa santé ou son sommeil.

Dès lors, que faire, alors ? Tout d’abord, le législateur se doit de prendre en considération les avantages mais aussi les inconvénients de ces nouveaux modes de travail. Les entreprises de la gig economy savent parfaitement mettre en lumière les avantages du statut de travailleur indépendant ; cependant, il comporte également des coûts cachés, qui ne reçoivent pas la même attention.

Comme l’a expliqué l’un des participants à mon étude :

« Il n’existe pas de garde-fou qui garantisse aux travailleurs indépendants un revenu juste pour une tâche donnée. Or, vous vous en doutez, la question de la rémunération constitue la principale source de stress, d’angoisse et d’incertitude dans le travail. »

Garantir une meilleure protection juridique aux travailleurs indépendants peut contribuer à instaurer ces garde-fous. En parallèle, les entreprises pourraient trouver un équilibre en réduisant la dépendance des travailleurs à des modes de rémunération volatils, en choisissant plutôt de leur proposer un salaire de base plus important. Selon les conclusions de mes études, cette stratégie devrait en effet affaiblir le lien de causalité entre volatilité de la rémunération et bien-être des travailleurs.

En résumé, il est clair que si les modes de travail rendus populaires par la gig economy présentent des avantages, nous devons également prendre en compte les coûts cachés et œuvrer à améliorer les conditions de travail de cette portion importante de la population.

Gordon M. Sayre, PhD, EM Lyon Business School

Total »: Reprise et encore une grève qui se termine mal

« Total »: Reprise et encore une grève qui se termine mal

Officiellement, la grève est suspendue dans les trois établissements de Total encore en arrêt. Traduction la grève s’effilochait de jour en jour, elle n’est pas suspendue mais terminée. Comme d’habitude, elle finit mal avec des assemblées générales dites démocratiques qui rassemblent de moins en moins de salariés et finissent en eau de boudin. Cette grève par ailleurs ne bénéficiait pas bien de l’opinion publique. D’autant plus que les salariés en grève affichent des revenus mensuels de 5000 €. ( (Le résultat d’un quasi-monopole des sociétés pétrolières).

Elle a été prolongée essentiellement pour des motifs politiques, participation à la manif de Mélenchon et surtout à la manif aussi ratée de la CGT de mardi.

De nombreux salariés en grève ont donc décidé de suspendre leur mouvement dans les raffineries, a-t-on appris ce mercredi auprès de la CGT, qui affirme toutefois que les travailleurs « restent déterminés. »

La mobilisation des grévistes des sites pétroliers de TotalEnergies a nettement reflué mercredi avec la levée de la grève dans trois sites, quand deux autres ont décidé de poursuivre leur bras de fer avec la direction, le gouvernement martelant de son côté que la situation « continue à s’améliorer » sur le front des carburants avant les vacances.

Mercredi à 13 heures, 20,3% des stations-service connaissaient des difficultés d’approvisionnement sur au moins un carburant (contre 24,8% mardi), selon les chiffres du ministère de la Transition énergétique.

« Le déballement des salaires a épuisé moralement » les grévistes, indiquait un membre de la CGT Mardyck à BFMTV peu après l’annonce de la suspension de la mobilisation, évoquant une « fatigue psychologique. »

Quelques grèves persistent dans le secteur pétrolier mais elles sont par avance condamnée. TotalEnergies a en effet rappelé qu’un accord avait été conclu vendredi avec les deux syndicats majoritaires du groupe, la CFE-CGC et la CFDT. Un texte que la CGT n’a pas signé. « Les négociations sont donc terminées », a déclaré le groupe à l’AFP.

L’accord prévoit une hausse générale de 5% des salaires, assortie de hausses individuelles et d’une prime exceptionnelle comprise entre 3000 et 6000 euros. La CGT réclamait une augmentation des salaires de 10% pour compenser l’inflation et profiter des revenus exceptionnels engrangés par le groupe.

Fin de l’abondance : un président mal placé pour en parler

Fin de l’abondance : un président mal placé pour en parler

 

Fin de l’abondance, des évidences et de l’insouciance ; Un discours assez apocalyptique et culpabilisateur d’un président mal placé pour en parler. ( papier de Philippe Mabille dans la Tribune)

 

Sans attendre les premiers pavés de la colère sociale que l’inflation galopante des prix de l’énergie laisse présager, comme on le voit déjà venir en Angleterre qui a décidé de jouer la carte de la vérité des prix du gaz et de l’électricité plutôt que de la maquiller dans la dette publique, le président de la République a pris les devants dès le conseil des ministres de rentrée par des propos glaçants venus ponctuer un été caniculaire.

« Je crois que ce que nous sommes en train de vivre est de l’ordre d’une grande bascule ou d’un grand bouleversement (…) Nous vivons la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance ». Des propos étonnants de la part du champion estival du jet ski dont le ministre des Transports Clément Beaune dénonce l’usage abusif des jets privés par les milliardaires. Quand on appelle chacun à ne pas céder à la démagogie, peut-être faut-il commencer par se l’appliquer à soi-même…

Pour Emmanuel Macron, nous vivons aussi la « fin des évidences » avec « la montée des régimes illibéraux et le renforcement des régimes autoritaires » ainsi que « la fin d’une forme d’insouciance ». N’en jetez plus, et prenez un Xanax… Grande bascule, grand bouleversement, régimes autoritaires… il n’en fallait pas plus pour réveiller la sphère complotiste qui a vu dans le choix de ces termes une référence au « Big Reset », la grande réinitialisation appelée de ses vœux par Klaus Schwab, le fondateur du forum de Davos vilipendé pour avoir prédit, tel Cassandre, les malheurs qui nous sont ou vont nous arriver : de la pandémie (Covid) à la pénurie (crise de l’énergie), il n’y a plus qu’un pas à franchir, celui justement de la fin de l’abondance, qui n’est pas, comme son nom l’indique faussement, ce fromage à la pâte pressée demi-cuite, fabriqué en Savoie avec le lait des vaches du même nom… Mais bien l’arrivée à maturité du fameux « monde d’après » annoncé dès le premier jour du premier confinement. Mise en cause de la consommation ostentatoire - l’usage immodéré des jets, l’arrosage des golfs- au prix d’une poussée de la démagogie amplifiée par les réseaux sociaux, angoisse climatique extrême, polarisation d’une société minée par les inégalités et à plusieurs vitesses : voici ce qui advient lorsque le point de bascule est atteint… c’est un peu cela aussi que dit et semble craindre Emmanuel Macron, dans une version moderne du célèbre Sapeur Camember : lorsque les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites.

Les années 2020 ont commencé par une fermeture générale mais heureusement temporaire, de toutes les activités humaines (ou presque)… 2022 s’achève dans un climat tropical sur fond au pire de menaces nucléaires, de troisième guerre mondiale entre les Etats-Unis, la Russie voire la Chine, et de famines, au mieux de coupures de gaz et d’électricité. Macron-Cassandre, tout en appelant à ne pas céder à la démagogie, a la prévenance de nous en prévenir : Winter is coming.

L’objectif, on le mesure bien, n’est pas de casser le moral des troupes : le chef de l’Etat use et abuse comme à son habitude de la dramatisation (souvenons-nous du martial « nous sommes en guerre… » de mars 2020) pour appeler à la mobilisation : la solution est en toi, peuple de France, il va juste falloir travailler plus, pas forcément pour gagner plus, mais pour avoir un toit bien chauffé cet hiver.

La fin de l’abondance annonce donc avec certitude une nouvelle ère de réformes sociales dont Elisabeth Borne précisera ce lundi lors des Rencontres des Entrepreneurs de France (REF), ex Université d’été du Medef, à l’hippodrome de Longchamp, le programme des réjouissances : à commencer par celle de l’assurance-chômage, avec une modulation des règles selon les régions pour encourager à la reprise d’un emploi les fainéants qui persistent à ne pas travailler alors que l’emploi lui est abondant si l’on en croit le nombre d’offres non pourvues ; mais aussi allongement progressif de l’âge de départ à la retraite des seniors vers les 65 ans, ainsi que la fin programmée, progressive elle-aussi des 35 heures, via l’encouragement à coup d’exonérations fiscales au rachat par les entreprises des jours de RTT en 2023 et sans doute au-delà. Un petit coup de pouce au pouvoir d’achat des salariés et un gros coup de pouce à la productivité.

Bref, on l’aura compris, la fin de l’abondance a bon dos, elle prépare surtout un changement de braquet vers plus de rigueur, l’austérité n’étant pas loin de la sobriété comme on le verra fin septembre lors de la présentation du budget lorsqu’il faudra payer la facture de la douce négligence des dernières années.

On aurait pu espérer une communication moins plombante : après le sang et les larmes annoncées par Macron, la Première ministre, devenue plus populaire que le président, aura la lourde tâche de vendre aux Français son grand plan pour une sobriété choisie plutôt que subie, une sobriété juste et équitablement répartie. Et pourquoi pas nous vendre la sobriété comme une chance, une opportunité, celle de changer de modèle. Présenter l’inflation comme une « chance » est toutefois difficile à vendre, car la transition, à l’évidence, ne se fera pas sans douleur ni peine : même le président de la puissante Fed, la banque centrale américaine, l’a dit à Jackson Hole, la grande réunion annuelle des grands argentiers, face aux montagnes éternelles du Wyoming : « la lutte contre l’inflation va faire souffrir les ménages et les entreprises américains » et « va prendre du temps », mais « y renoncer serait encore plus dommageable » pour l’économie. Il n’en fallait pas plus pour plomber la rentrée des marchés financiers, qui ont été aussi glacés par la dureté de Powell que les Français par la franchise de Macron.

Alors que les prix du gaz et de l’électricité atteignent des sommets sur le marché de gros, au-delà des 1000 euros le mégawattheure, c’est bien le fonctionnement du marché de l’énergie en France qui révèle ses failles, analyse Marine Godelier. Dans une enquête fouillée, elle en décrypte les causes et les conséquences : entre arbitrage sur l’ARENH, revente d’électricité à prix fort, couverture peu sérieuse et offres mensongères, certains fournisseurs auraient multiplié les combines, au détriment du consommateur. A travers trois épisodes, la Tribune vous propose une immersion dans un univers plus que jamais sous tension : celui du marché de la fourniture d’électricité.

En attendant, le gouvernement cherche des solutions innovantes, comme par exemple faire payer moins cher ceux qui acceptent de se restreindre pendant les pics de demande : en gros, tu ne te laves pas, ne te chauffes pas et ne fais pas de lessives pendant quinze jours par mois et tu auras droit à une réduction sur ta facture annuelle…

En fait, ce qui surprend un peu, c’est le hiatus entre la sombre tonalité du discours de rentrée de Macron et les propos plus rassurants de son ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, qui passe son temps à corriger le tir. Le Maire, qui parlera mardi pour la deuxième journée des rencontres du Medef aura le beau rôle, celui de dire qu’après la pluie, viendra le beau temps… Avec réalisme, toutefois : le pic d’inflation, maintes fois repoussé, n’interviendra pas avant Noël prochain. De là à promettre qu’il faudra manger des patates en grelottant de froid sous des couvertures avec des chaussettes en laine, il ne faut pas pousser l’abondance dans les orties de peur qu’elle ne se retourne contre son promoteur.

Philippe Mabille, directeur de la rédaction

Afrique : des intérêts mal défendus

Afrique : des intérêts mal défendus

 

Un nouveau think-tank économique dévolu au financement des pays en développement, le Finance for Development Lab, a été lancé à Paris, jeudi 30 juin. Présidé par l’économiste Daniel Cohen, il veut mettre l’accent sur l’expertise des pays du Sud, notamment en Afrique, et prévoit pour ce faire de s’appuyer sur un réseau d’une vingtaine d’institutions et de spécialistes de différents pays. Son directeur exécutif, Martin Kessler, revient dans une interview au Monde Afrique sur les objectifs de ce club de réflexion qui propose notamment la création d’un nouveau mécanisme de liquidité pour le continent africain.

Un article intéressant sur les insuffisances de financement des projets économiques en Afrique. Le problème se pose en particulier vis-à-vis des PME coincées entre l’économie informelle et les très grandes entreprises souvent détenues par des fonds étrangers et qui peinent à exister. 

 

 

Pour quelle raison fallait-il, selon vous, créer un think-tank consacré spécifiquement au financement des pays en développement ?

Nous voulons aider à disséminer la recherche de nos partenaires des pays du Sud auprès des cénacles internationaux, car aujourd’hui de nombreuses propositions portées par ces think-tanks ne sont pas forcément entendues. On veut être un conduit pour ces institutions et notre ambition est également de les aider à améliorer la qualité de leurs travaux.

Les intérêts des pays en développement ne sont pas bien représentés ni défendus à l’échelle mondiale. On leur a fait beaucoup de promesses dans le contexte de la pandémie de Covid-19, que ce soit l’initiative de suspension du service de la dette, qui avait été présentée comme une avancée majeure, ou le « cadre commun » pour la restructuration de la dette des pays pauvres [mis en place par le G20 pour faciliter les négociations en réunissant des pays créanciers comme la Chine et les membres du Club de Paris], ou encore l’émission des droits de tirages spéciaux du Fonds monétaire international [DTS, la réserve de change du FMI, qui a permis d’apporter des liquidités à tous ses pays membres à l’été 2021]. Mais au bout du compte, ces initiatives étaient plutôt modelées sur ce que voulaient les pays développés et n’ont pas débouché sur grand-chose.

Prenons par exemple l’augmentation des DTS. Grâce à cet outil, on a pu réunir 650 milliards de dollars [620 milliards d’euros] et, sur ce montant, à peu près 30 milliards sont allés aux pays à bas revenus. C’est extrêmement peu. On avait parlé de réallouer une partie des DTS des pays riches vers les économies en développement, or cela n’a pas vraiment eu lieu. Tout ceci s’explique en partie par des contraintes institutionnelles, notamment la Banque centrale européenne (BCE) qui a considéré qu’une partie des DTS émis ne pouvaient pas être prêtés à d’autres pays car ils devaient constituer une réserve disponible à tout moment. Mais il y a aussi un problème de volonté politique et, du côté des pays du Sud, une difficulté à pointer ces contradictions et à faire des propositions alternatives.

 

Que suggérez-vous concrètement ?

Nous proposons la création d’un fonds de liquidité et de stabilité pour l’Afrique. Toutes les régions du monde disposent de filets de sécurité financiers, comme l’Asie avec l’Initiative de Chiang Mai [entrée en vigueur en 2010, elle permet aux pays de s’échanger des liquidités s’ils subissent, par exemple, des fuites de capitaux]. Mais ce n’est pas le cas pour le continent africain. Résultat : le premier acteur vers lequel les pays africains se tournent en cas de problème continue d’être le FMI. Or cela devient de plus en plus difficile politiquement, car même si le discours du FMI a changé, il continue d’imposer des contraintes strictes en matière de discipline budgétaire. Au Ghana par exemple, un recours au FMI est vu comme l’option nucléaire.

Russie : des sanctions mal adaptées

Russie : des sanctions mal adaptées

 

Dans une tribune au « Monde », les économistes Philippe Martin et Beatrice Weder di Mauro critique des sanctions à l’égard de la Russie dans les conséquences frappent surtout durement l’union européenne ( dans le Monde)

 

Si l’on compare les quatre premiers mois de 2022 à ceux de 2021, les recettes du budget fédéral russe ont augmenté de 34 %. Cette hausse est entièrement due à l’explosion des prix du pétrole et du gaz, alors même que les sanctions sur l’énergie visaient au contraire à accroître le coût de la guerre pour la Russie et à rendre son financement plus difficile. Dans le même temps, la flambée des prix de l’énergie a été très coûteuse pour les Européens.

Il est donc urgent de repenser ces sanctions pour rendre leurs conséquences plus lourdes pour la Russie et plus légères pour les ménages et les entreprises européens. Trois solutions peuvent être envisagées : embargos, tarif douanier et plafonnement des prix.

 

Le 30 mai, l’Union européenne (UE) a décidé d’imposer, sur les importations de pétrole et de produits pétroliers russes, un embargo qui ne prendra effet que dans six à huit mois. L’annonce de cette mesure a entraîné une hausse immédiate du prix du pétrole (environ 5 %), mais elle avait été précédée d’une hausse depuis la mi-mai, lorsque l’embargo est devenu plus probable. L’anticipation de l’annonce a donc généré un effet d’aubaine pour la Russie.

Depuis le début de la guerre, la probabilité de futures sanctions a également fait monter les prix du gaz : sur ce marché, malgré des niveaux de stockage ayant retrouvé une fourchette normale, les prix restent environ quatre fois plus élevés qu’avant la guerre. Annoncer un embargo sur l’énergie sans prendre d’action immédiate aura donc eu, sur le moment, un double effet paradoxal : cela aura fait augmenter les prix pour l’Europe et gonflé les revenus de la Russie.

L’expérience de ces derniers mois montre aussi que, sous la pression politique, les gouvernements de l’UE ont partiellement protégé les ménages de l’impact de ces prix élevés (grâce aux rabais, aux baisses de taxe, à la segmentation du marché). Les marchés en sont convaincus : les gouvernements continueront à le faire en cas de nouvelles perturbations. Ces subventions à la demande (très coûteuses pour le budget) ne peuvent que pousser les prix à la hausse.

Si les gouvernements ont décidé que les entreprises ont besoin de temps pour s’adapter à un futur embargo, cela ne signifie pas que rien ne peut être fait dès maintenant. Plusieurs instruments peuvent être mis en œuvre et ils devraient être différents pour le pétrole et pour le gaz. Un tarif douanier sur les importations de pétrole russe (comme l’ont recommandé très tôt de nombreux économistes) présenterait plusieurs avantages : il réduirait les importations en provenance de Russie, car les acheteurs auraient tout intérêt à se tourner vers d’autres sources, et pousserait probablement la Russie à baisser ses prix pour les acheteurs de l’UE afin de rester compétitive par rapport aux producteurs non touchés par ce tarif.

La violence contre les élus révélateur du mal démocratique ?

La violence contre les élus révélateur du  mal démocratique ?

L’un des défis de la démocratie française sera de réfléchir aux conditions de la légitimité effective des élus, soumis aujourd’hui à une violence qui fait suite à la défiance envers la politique. Par Jean-Baptiste Juillard, Sorbonne Université dans la « Tribune ». 

À la fin du XIXe siècle, la France connut une vague d’attentats anarchistes, dont les deux événements paroxystiques furent la bombe lancée par Auguste Vaillant le 9 décembre 1893 dans la Chambre des députés, qui ne fit aucun mort, et l’assassinat du président de la République Sadi Carnot à Lyon le 24 juin 1894, par Sante Geronimo Caserio. Si la radicalité de cette violence paraît lointaine, et l’anarchisme moins en vue, les représentants politiques sont encore la cible de violences.

Dans le contexte du débat sur le passe vaccinal, nous avons ainsi assisté à une « multiplication » de menaces extrêmement violentes proférées contre des parlementaires de la majorité, à une échelle rarement observée par le passé. La députée LREM Aurore Bergé a de ce fait appelé à la constitution d’un « front commun contre la violence dans le débat public ». Quelque temps auparavant, à l’été 2019, le maire de Signes, Jean-Mathieu Michel, trouvait la mort, renversé par la camionnette d’un maçon qui avait été rappelé à l’ordre par l’élu alors qu’il déposait illégalement sur la voie publique des encombrants.

Un an après cet événement tragique, c’est le maire de Portbail, Francis d’Hulst, qui fut victime d’une agression physique alors qu’il rappelait l’interdiction de campement sauvage. Ces faits interpellent et étonnent d’autant plus que le mandat de maire est le seul à bénéficier d’un niveau de confiance supérieur à 50 % dans la population française, d’après les données du baromètre de la confiance politique Sciences Po – Cevipof.

En réaction à ces événements, plusieurs parlementaires se sont emparés du sujet. En octobre 2019, le sénateur Philippe Bas a remis un rapport d’information « Sur les menaces et agressions auxquelles sont confrontées les maires », à partir de la consultation de 10,90 % des maires de France ou assimilés, soit 3812 élus, lesquels déclarent à 92 % avoir été victimes de violences physiques ou verbales, allant de l’incivilité à l’agression physique caractérisée.

En avril 2021, les députés Naïma Moutchou et Philippe Gosselin ont été rapporteurs d’une mission sur les « entraves opposées à l’exercice des pouvoirs de police des élus municipaux » dans le but d’améliorer la sécurité des élus locaux. D’après les chiffres du rapport, issus du ministère de l’Intérieur, en 2020, 1 276 agressions ont eu lieu sur des élus locaux en France, dont 505 agressions physiques, ce qui représente un triplement du volume des faits par rapport à l’année précédente. Les autres agressions courantes sont des outrages, des atteintes au domicile ou encore des dégradations de véhicules.

S’il convient de réagir rapidement avec des mesures juridiques adéquates et opérationnelles, il est aussi nécessaire de comprendre cette augmentation massive à la lumière de l’évolution de la place de l’élu et des transformations de la légitimité en démocratie. S’agit-il d’un problème conjoncturel ou structurel, amené à se déployer encore à l’avenir ?

La violence envers les élus est non seulement inacceptable sur le plan moral et répréhensible sur le plan pénal, mais elle est aussi et surtout difficilement compréhensible sur le plan politique.

Comment en effet peut-il y avoir violence sur la personne qui a reçu l’onction du suffrage universel dans une démocratie ? L’élu est le pivot du système représentatif, dont Benjamin Constant a montré dans un fameux discours sur la « Liberté des Anciens comparée à celle des Modernes » (1819) qu’il était historiquement le mieux à même de préserver nos libertés.

Élire, c’est choisir et investir une personne d’un pouvoir, certes limité et temporaire, mais réel et effectif, exercé au nom de l’intérêt général. Ce faisant, le statut d’élu, dans l’imaginaire culturel et symbolique, est nécessairement associé à un respect spécifique, qu’illustre notamment le port cérémoniel de l’écharpe, aux couleurs du drapeau. Les parlementaires jouissent d’une immunité, qui vaut pour les opinions et les votes exprimés dans le cadre de leur mandat, et n’est bien évidemment pas une protection pour les infractions qu’ils commettraient dans leur vie privée. Les mandats locaux ont été de plus en plus encadrés à la faveur de la décentralisation.

Légitimé par l’histoire, protégé par un statut, assisté par des collaborateurs, entretenu par des indemnités, l’élu devrait pouvoir exercer son mandat en toute tranquillité, au-delà des contestations et controverses qui animent la vie démocratique. Comment expliquer dès lors cette forme de désacralisation de l’élu ?

Dans un livre intitulé La Contre-démocratie Pierre Rosanvallon, historien et ancien professeur au Collège de France, s’intéresse à « la politique à l’âge de la défiance ». Nous serions entrés dans une démocratie de sanction, où le rejet se manifesterait plus visiblement et directement que l’adhésion à un projet.

C’est en effet un véritable changement de nature de l’élection auquel nous assistons selon Pierre Rosanvallon, puisqu’il ne serait plus désormais tant question de choisir que « de procéder à des éliminations », d’où le terme employé de « désélection » (II, 3. La politique négative). Analyser le système politique exige de prendre en considération les actes d’empêchement, dans la mesure où le corps civique se scinde en plusieurs groupes qui portent la contestation par des actions ciblées. En parallèle de l’apathie politique qui produit un « consentement par défaut », il y aurait à l’œuvre un « pouvoir d’empêchement » exercé par un « citoyen négatif », c’est-à-dire un citoyen qui s’oppose et dit non. La participation à la vie politique serait désormais devenue « essentiellement hostile », dominée par le désaveu et ses expressions diverses.

Le président du Sénat Gérard Larcher a contribué à la popularité d’une formule selon laquelle un bon élu local est « à portée d’engueulade » et doit en un sens le rester pour être au plus près des réalités. L’expression, très parlante, a même été reprise par le président de la République après la gifle qu’il a reçue en juin 2021 lors d’un déplacement dans la Drôme. Le chef de l’État appelait alors à distinguer l’expression d’une colère légitime, de la haine et de la violence qui n’ont pas leur place en démocratie.

Il existe bien un combat politique, comme le veut l’expression commune, mais trouve-t-il encore véritablement à s’exprimer ? La philosophe Chantal Mouffe considère que le triomphe d’une vision libérale excessivement et illusoirement consensuelle du politique se fait au détriment des oppositions parfois radicales qui devraient pouvoir s’exprimer en démocratie. Elle défend ainsi une vision « agonistique » du politique, terme issu du grec agôn qui renvoie au conflit et à la lutte.

Cela suppose de reconnaître une véritable légitimité à son adversaire. Dans une démocratie plurielle, reposant sur de véritables oppositions, l’opposant est à la fois combattu et reconnu, celui-ci « ne sera pas considéré comme un ennemi à abattre mais comme un adversaire dont l’existence est légitime et doit être tolérée. » A-t-on encore des ennemis ? Oui, répond la philosophe, qui propose de réserver le terme pour désigner ceux qui « mettent en question les bases mêmes de l’ordre démocratique », comme elle l’écrit dans La politique et ses enjeux (1994).

De l’adversaire à l’ennemi ?

Abattre l’ennemi (2021) est le titre, explicite, d’un ouvrage de l’avocat et pamphlétaire Juan Branco où il cible sans nuance :

« la caste représentative et intermédiante – journalistes, élus, intellectuels et autres « décideurs » et « commentateurs » – qui étouffe notre démocratie et ne conçoit pas que cette dernière puisse exister sans eux ».

Dans une vidéo diffusée sur sa chaîne YouTube, qui compte près de 100 000 abonnés, sous le titre « Prendre Paris », il imagine la conquête révolutionnaire de la capitale. Le choix des mots semble ici dépasser la vision précédemment exposée, pour entrer dans un véritable combat à mort avec un adversaire érigé en un ennemi absolu. Sans rejeter par ailleurs toute forme d’élection, l’auteur souhaite un plus grand contrôle des élus par le peuple, associé à la possibilité d’organiser des référendums d’initiative citoyenne.

En 2019, dans Crépuscule, il s’employait à dévoiler au grand jour les coulisses « sanglants » du pouvoir et plus précisément les ressorts de l’ascension des hommes politiques contemporains, qu’il assimile à de la corruption pure et simple.

Mélangeant faits, interprétations et aspects plus personnels, sans « témoignage sourcé », l’ouvrage a quoi qu’il en soit donné le ton d’un discours acerbe, radical et violent envers la grande majorité des représentants politiques actuels.

Comment redonner de la légitimité aux élus ? En mettant en place un contrôle renforcé de la délégation de pouvoir, par exemple la procédure de révocation en cours de mandat, portée par La France insoumise. On se souvient que Rousseau, au chapitre VII de ses Considérations sur le gouvernement de Pologne, plaidait déjà pour le mandat impératif, qui consiste à demander aux élus d’agir conformément à des instructions prédéfinies, comme remède au « mal terrible de la corruption ». Or, la Constitution de la Ve République rejette le mandat impératif (article 27) au profit du mandat représentatif.

Une autre piste de réflexion de fond est l’amélioration de la représentativité, comme le propose Pierre Rosanvallon dans Le Parlement des invisibles (2014). En intégrant les discours et vécus des citoyens les plus éloignés de la vie politique, il serait possible de dépasser le sentiment d’abandon et le rejet des élus qui s’y associe. L’idée d’introduire une dose de proportionnelle aux élections législatives, afin d’offrir une meilleure représentation politique, est d’ailleurs fréquemment évoquée dans le débat public, mais toujours pas réalisée.

Dans L’ange et la bête. Mémoires provisoires (2021), le ministre de l’Économie et des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, décrit le mouvement des « gilets jaunes » comme une véritable « crise de régime », révélant « l’obsolescence de nos institutions », source de colère et de contestation. D’où l’idée d’entreprendre un travail de refondation de celles-ci, afin de répondre à ce nouveau malaise démocratique.

Quoi qu’il en soit, l’un des défis à venir de la démocratie française sera assurément de réfléchir aux conditions de la légitimité effective des élus, au-delà du vote même, afin de retrouver le chemin d’une démocratie animée mais apaisée.

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Par Jean-Baptiste Juillard, Professeur agrégé de philosophie, doctorant en philosophie et théorie politique, Sorbonne Université

L’auteur effectue sa thèse sous la direction de Pierre-Henri Tavoillot.

Gouvernement et inflation : les mesures coûteuses, mal ciblées et inefficaces

Gouvernement et inflation : les mesures coûteuses, mal ciblées et inefficaces

 

Le gouvernement a pris des mesures surtout dirigées vers les plus entreprises mais aussi vers les particuliers. D’une façon générale, ces mesures sont jugées coûteuses, mal ciblés et inefficaces. Il faut en effet les mettre  en rapport avec les perspectives de dérive des prix.Les économistes de l’Insee ont révisé à la hausse leurs prévisions d’inflation la semaine dernière dans leur dernière note de conjoncture. Entre avril et juin, la poussée de fièvre des prix de l’énergie pourrait faire grimper l’indice des prix à la consommation entre 4% et 4,5% au cours du printemps. L’inflation poussée jusque- là par la flambée des prix de l’énergie pourrait s’installer dans la durée. En effet, la guerre en Ukraine a ravivé de nombreuses tensions sur les prix des matières premières et ceux de l’énergie.

La multiplication des chèques et des aides à l’approche de la présidentielle a suscité des vagues de critiques de la part de l’opposition depuis l’automne dernier. certains ont  accusé Emmanuel Macron de « cramer la caisse ». Sur les 25 à 26 milliards d’euros évoqués par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, 10 milliards d’euros sont consacrés au plafonnement du prix du gaz, 8 à 10 milliards d’euros pour le plafonnement des tarifs réglementés de l’électricité, 2,8 milliards d’euros pour la ristourne de 15 centimes par litre de carburant, 3 milliards d’euros pour l’indemnité inflation et 25 millions d’euros pour l’aide aux entreprises très dépendantes de l’énergie.

Les économistes s’accordent à dire cependant que ces mesures sont de relatif court terme car il faut prendre en compte les perspectives structurelles de dérive des prix. Il convient aussi de répondre par une politique très volontariste d’indépendance énergétique et de maîtrise.

Notons aussi que les recettes liées à la TVA notamment contribuent  à augmenter avec les prix de l’énergie. D’ores et déjà le budget prévu de 2002 aurait en tout cas obsolète et insuffisant pour faire face à l’ampleur de la crise notamment énergétique mais pas seulement

Obésité: Un mal de société

Obésité: Un mal de société

Il est désormais scientifiquement établi que des polluants chimiques interviennent dans le développement de cette maladie dont la prévalence a doublé en vingt-cinq ans, rappellent, dans une tribune au « Monde », une quarantaine d’associations membres du Collectif interassociatif pour la santé environnementale.

 

Tribune.

 

Chaque année en France, ce sont 180 000 personnes qui meurent de l’obésité, plus que le nombre de victimes de cancers. Au-delà des multiples complications cardio-vasculaires liées à cette maladie, la crise du Covid-19 a révélé le danger que représentait le fait de souffrir d’obésité face au SARS-CoV-2, avec un risque deux fois plus élevé d’hospitalisation ou de décès, alors que, selon la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), nous entrons dans « l’ère des pandémies », avec l’émergence croissante de virus animaux.

L’obésité affecte 8,5 millions de personnes, soit 17 % de la population française, contre seulement 8,5 % de la population en 1997. La prévalence de l’obésité a doublé en vingt-cinq ans. En juin 2021, pour la première fois, des chiffres sur l’obésité infantile ont été publiés : 18 % des enfants de 2 à 7 ans et 6 % de ceux de 8 à 17 ans sont en situation d’obésité. Ces chiffres sont d’autant plus inquiétants que l’on constate l’apparition d’une obésité chez des enfants de moins de 5 ans, ce qui n’était pas observé il y a vingt ou trente ans.

L’ONU a repris les objectifs du millénaire pour le développement, en particulier l’arrêt de la progression de l’obésité et du diabète d’ici à 2030, et pourtant l’OMS annonce que d’ici quinze ans, 28 % des femmes et 24 % des hommes pourraient souffrir de surpoids et d’obésité en France, soit le quart de la population, avec une prévalence deux fois plus forte chez les catégories socioprofessionnelles les plus modestes.

Si la nourriture industrielle, trop grasse, trop sucrée, est un facteur bien identifié, la sédentarité, le stress, les troubles du sommeil, les accidents de vie, les régimes à répétition et la qualité du microbiote intestinal jouent également un rôle dans le développement de l’obésité.

De plus, il est désormais scientifiquement établi que des polluants chimiques interviennent dans le développement de cette maladie chronique, ces substances obésogènes pouvant même interférer sur la descendance des individus sur plusieurs générations. Aussi cette épidémie ne peut être imputée à la seule responsabilité des individus, la présence de ces différents facteurs relevant en grande partie de choix politiques.

Or l’obésité ne relève que du programme national nutrition santé (PNNS), dont les seuls objectifs « manger, bouger » traitent uniquement l’aspect comportemental sans considérer l’aspect environnemental. Ce message est maladroit et stigmatisant pour les personnes obèses, laissant croire au grand public que, si le comportement de ces personnes s’améliorait, elles ne seraient plus malades. On ne peut pas dire qu’un enfant de 5 ans ne se dépense pas ! Faire reposer la lutte contre l’obésité sur la seule responsabilité des individus est une ineptie.

 

Politique-Manipulation de l’opinion : les instituts de sondage se défendent….mal !

 

 Politique-Manipulation de l’opinion : les instituts de sondage se défendent….mal !

Dans une tribune au « Monde », les responsables des principaux instituts d’études s’inscrivent en faux contre les critiques qui leur sont faites, notamment sur la représentativité des enquêtes d’opinion. Ils rappellent qu’elles sont « un élèment essentiel du débat démocratique ».

Ils oublient cependant d’indiquer qui les financent et pour quels intérêts .

La plupart des médias qui commandent ces sondages appartiennent en effet à des financiers qui ont à peu près tous en commun de soutenir Macron ( sauf Bolloré qui soutient Zemmour).

On pourrait par ailleurs largement mettre en cause la méthodologie de ces sondages qui reposent désormais sur des enquêtes assez aléatoires sur Internet. Surtout les sondeurs n’indiquent n’a pas qu’ils ne peuvent pas prendre en compte qu’un Français sur deux n’ira pas voter. La question étant de savoir lesquels.  Or ce qui caractérise le corps électoral,c’est à la fois sa déception des politiques et son indécision.

Il est clair que le matraquage chaque jour de sondages qui affirment que Macron a déjà gagné dans toutes les hypothèses constitue un instrument de propagande pour influencer l’opinion.

NDLR

 

Tribune.

 

Chaque grande échéance électorale provoque deux phénomènes paradoxalement indissociables : d’un côté, une présence importante des sondages dans la campagne, avec une focalisation sur les intentions de vote ; de l’autre, une avalanche de critiques des sondages et de leur utilisation… parfois de la part des mêmes, mais c’est le charme des périodes électorales !

La profession, rassemblée au sein de Syntec Conseil, s’était déjà exprimée dans Le Monde en 2016 pour la campagne de 2017. Ces lignes gardent leur actualité. Aujourd’hui pourtant, la place donnée à une critique radicale, parfois au nom de la science, de la plupart des sondages mérite qu’on s’y arrête. Rappelons que nous travaillons avec des universités, des centres de recherche, des instituts d’études politiques, et mobilisons des méthodologies issues des sciences humaines, et de décennies d’expérience.

Faut-il jeter à la poubelle les sondages et les méthodes qui les fondent, les quotas, la représentativité, les panels en ligne ? A l’évidence, non. La notion d’échantillon représentatif définit les sondages depuis une loi de 2016 et, contrairement à ce qu’on lit ici ou là, la représentativité est bien définie, notamment par la norme ISO 20252:2019.

La méthode des quotas, validée depuis longtemps par des études scientifiques, correctement utilisée, fiabilise la représentativité de l’échantillon. Enfin, les recherches universitaires n’ont montré aucune détérioration de la précision des sondages à travers le temps, au contraire.

 

Non, les sondages ne racontent pas n’importe quoi : pour de nombreuses élections, ils ont permis de détecter des dynamiques conduisant au résultat final. S’il y a eu des échecs historiques, et c’est le cas, chacun a été et doit être l’occasion de nous remettre en question, d’adapter nos méthodes aux nouveaux comportements. Nous nous y sommes efforcés, ces dernières années, avec le développement des panels en ligne.

S’ils comportent des risques de biais, comme les interviews en face-à-face ou par téléphone, ceux-ci sont traités en combinant plusieurs sources de recrutement et, comme y invite notamment le référentiel de l’organisation internationale des études Esomar (European Society for Opinion and Market Research), par la vérification des profils et des comportements, la fréquence de mobilisation des profils… Internet n’est certes pas parfait mais il est, aujourd’hui, le mode de recueil qui permet d’assurer la meilleure représentativité.

 

Surtout, ne nous trompons pas sur le sens des sondages d’intention de vote. Leur vocation est d’abord de comprendre l’opinion des Français à un moment donné, de suivre leurs fluctuations dans le temps, les porosités entre les électorats, le moment où les intentions se cristallisent en fonction de l’évolution de la campagne. Ils sont à lire comme un film et non comme une photo fixe et définitive, et l’influence d’éléments exogènes sur le vote des citoyens comme leur mobilité accrue rendent le résultat incertain jusqu’au jour du scrutin.

Le mal français du déficit commercial

Le mal   français du déficit commercial

 

 

 

La sortie de crise en France a réservé des bonnes surprises. Le fort rebond de la croissance, des créations d’emplois à un niveau historique, un chômage en baisse sensible et des Français qui n’ont jamais créé autant d’entreprises. En revanche, il n’y a pas eu de miracle pour le commerce extérieur. Bien au contraire, le déficit a continué de se creuser, inexorablement explique un papier du Monde.

Le sujet n’est pas nouveau. Depuis plus de vingt ans, nous importons beaucoup plus que ce que nous exportons. Notre balance commerciale n’est que le reflet de nos choix économiques. La croissance reste dépendante de la consommation, tandis que la production sur notre sol a été négligée. En 2021, le déficit s’est élevé à 84,7 milliards d’euros. En trente ans, la part des produits français dans les exportations mondiales a chuté de 60 %. Ce « mal français » pèse sur le rythme de la croissance, il a mité le tissu industriel et a fragilisé les bassins d’emploi.

Inutile de chercher à se retrancher derrière des causes conjoncturelles. Elles ont joué un rôle. Mais la forte hausse des prix du pétrole et du gaz que nous importons massivement ou encore la crise du secteur aéronautique, l’un de nos principaux postes d’exportation, n’ont fait qu’accentuer une tendance structurelle.

L’une des causes tient à la désindustrialisation de notre économie. La part de la valeur ajoutée du secteur manufacturier est tombée de 15,7 % en 2000 à 11,2 % aujourd’hui. Sur cette période, la production automobile a été divisée par deux. Il y a quelques semaines, le Haut-Commissariat au plan a dressé un constat accablant. Sur 9 000 produits du quotidien (fruits, légumes, vêtements, électroménager, équipements professionnels), les deux tiers contribuent au déficit commercial, pour un montant total de 266 milliards d’euros. Nos Airbus, Rafale, parfums et sacs de luxe sont loin de compenser ce déséquilibre.

Lire aussi  Article réservé à nos abonnés Un rapport parlementaire propose 76 solutions contre la désindustrialisation en France

La mondialisation n’est pas la cause principale de la situation. L’essentiel de notre déficit commercial vient de nos échanges avec le reste de la zone euro. Par ailleurs, la monnaie unique n’empêche ni l’Allemagne, ni l’Espagne, ni l’Italie de dégager des excédents. 

Les raisons sont plutôt à chercher dans la structure de notre économie. Celle-ci souffre principalement d’un problème de spécialisation en restant trop focalisée sur une production de milieu de gamme, qui subit de plein fouet la concurrence des pays dont les coûts sont inférieurs. L’enjeu n’est pas tant de réduire les prix de revient pour vendre moins cher que d’améliorer la qualité et le positionnement de ce qui est fabriqué en France.

Trois leviers peuvent être actionnés. La réindustrialisation d’abord. Bonne nouvelle : sa nécessité ne fait plus débat, la crise ayant provoqué une prise de conscience de nos vulnérabilités. En 2021, la France a compté deux fois plus d’ouvertures de sites industriels que de fermetures et, depuis 2015, l’emploi dans ce secteur s’est stabilisé. Ce sont des signes encourageants.

L’innovation, ensuite. Le plan France 2030 est censé donner un nouvel élan dans ce domaine, alors que la montée en puissance de notre écosystème de start-up au cours des dix dernières années commence à porter ses fruits. L’élévation des compétences de la main-d’œuvre, enfin. Notre système éducatif et de formation professionnelle n’est pas assez efficace. Au-delà des moyens, c’est toute son organisation qui doit être repensée.

Pour venir à bout de ce « mal français », il faut poursuivre et accentuer les efforts qui ont commencé à être engagés. Mais le retour à un excédent commercial sera de toute façon un chantier de longue haleine.

Quel remède au mal démocratique contemporain ?

Quel remède  au mal démocratique contemporain ? 

 

Dans un contexte de crise de la représentation politique, le dispositif de l’assemblée citoyenne, déjà mis en œuvre avec succès à l’étranger ou localement en France, doit s’institutionnaliser, préconise le professeur de science politique Loïc Blondiaux dans une tribune au « Monde ».

 

Une réflexion intéressante mais qui met sous le boisseau toutes les organisations intermédiaires pour leur  substituer une espèce de démocratie du hasard particulièrement hypothétique.Une forme de démocratie directe très réduite qui peut conduire à toutes les dérives. NDLR 

 

 

Tribune.

 

Montée de l’abstention, défiance croissante envers les représentants, brutalisation du débat politique, hypertrophie du pouvoir exécutif, régression des libertés publiques, succès en France, comme un peu partout dans le monde, des discours et des mouvements autoritaires : autant de symptômes d’un processus d’effondrement de notre modèle politique. Toutes nos institutions (élections, Parlement, partis) sont fragilisées au point que l’on doive s’interroger sur la capacité de notre démocratie à produire la légitimité nécessaire au gouvernement de nos sociétés. Car la représentation politique est une fiction qui a besoin d’être crue pour produire des effets.

Que se passe-t-il quand la plupart des citoyens d’un pays ne se sentent plus représentés par leurs élus ou quand ils ne veulent plus être représentés et souhaitent participer directement au pouvoir de décision ? Il est temps, aujourd’hui, de prendre cette question au sérieux. De prendre acte de ce que l’élection ne suffit plus à fonder la légitimité des gouvernants.

Il existe pourtant aujourd’hui de nombreuses propositions visant à faire advenir d’autres modalités de représentation démocratique : tirage au sort, initiative citoyenne, budget participatif, mécanismes variés de démocratie participative ou délibérative, dont beaucoup sont déjà mis en œuvre avec succès à l’étranger ou à l’échelle locale en France. Parmi ceux-ci, les assemblées citoyennes, à l’image de la convention citoyenne pour le climat française, se multiplient aujourd’hui à travers le monde. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans un comptage récent, recense ainsi 574 dispositifs délibératifs associant des citoyens ordinaires au processus de représentation au cours de ces dernières années.

Leur logique est simple et peut être déclinée : permettre à un collectif de citoyens tirés au sort de s’informer et de délibérer, avec un temps et des moyens suffisamment importants, sur une question politique complexe. Il peut s’agir du climat mais aussi de questions constitutionnelles comme en Islande ou en Irlande. Ces assemblées ont un pouvoir de proposition. Elles ne font pas la loi, et c’est aux assemblées parlementaires ou au peuple lui-même par référendum qu’il revient, in fine, de trancher.

L’introduction de ce type de mécanismes à toutes les échelles de gouvernement permettrait de se rapprocher d’un modèle de démocratie plus inclusive et plus délibérative, dans laquelle les citoyens auraient la possibilité d’être mieux associés au pouvoir de décision. L’expérience de la convention citoyenne pour le climat française a cependant montré qu’il ne suffisait pas de les mettre en place pour qu’ils obligent les gouvernants et parviennent à traduire leurs propositions en actions. Il convient dès lors de réfléchir aux modalités précises de leur possible institutionnalisation : articulation entre le travail des parlementaires et celui des citoyens ; périodicité ; modalités d’organisation ; garanties de réponse de la part du pouvoir…

Les assemblées citoyennes ne suffiront sans doute pas à elles seules à sauver notre démocratie. Il faudra pour cela des mobilisations citoyennes importantes ainsi sans doute qu’un processus constituant participatif à l’image de ce qui se joue aujourd’hui au Chili et qui devrait nous inspirer. Mais elles invitent d’ores et déjà à réfléchir à des changements profonds dans notre conception et dans notre pratique du pouvoir, afin de les rendre plus authentiquement délibératives et plus respectueuses de la complexité des problèmes et de la société, à rebours de celles qui dominent aujourd’hui et dont la Ve République nous donne chaque jour l’exemple.

Loïc Blondiaux est spécialiste des théories de la représentation. Il a participé à l’ouvrage collectif Inventer la démocratie du XXIe siècle. L’Assemblée citoyenne du futur (Les liens qui libèrent, 2017).

Enfants-Addiction aux écrans: le mal du siècle ?

Enfants-Addiction aux  écrans: le mal du siècle ? 

 

 

A l’initiative de Caroline Janvier, députée LRM, un collectif de parlementaires transpartisans et de personnalités, dont Gaspard Koenig, Nicolas Sirkis et Benoît Hamon, appelle à l’élaboration collective d’une proposition de loi visant à la prévention et la sensibilisation des parents

 

Tribune.

 

Sept cent vingt-huit heures. C’est la durée moyenne d’exposition annuelle aux écrans des enfants âgés de 3 à 10 ans. Il en faut soixante-trois pour regarder l’intégralité de la série Game of Thrones – et les amateurs vous diront que ce n’est pas une mince affaire. Sept cent vingt-huit heures, cela revient à regarder 11 fois les huit saisons de Game of Thrones en l’espace d’une année. C’est dire combien les écrans sont présents dans la vie de nos enfants : deux heures par jour, c’est long.

Un tiers des enfants de 0 à 3 ans prend ses repas devant un écran. 0 à 3 ans, c’est une période de la vie où les enfants ont des défis vitaux à relever : apprendre à marcher, parler, nouer des liens et interagir, reconnaître et réguler ses émotions, développer sa faculté de concentration, sa motricité, s’étonner du monde qui nous entoure, commencer à comprendre les lois physiques et biologiques qui le régissent.


Pour cela, l’enfant a besoin d’être stimulé et accompagné par son environnement physique, sensoriel, cognitif et affectif. Les écrans sont alors non seulement des loisirs limitatifs à une période cruciale pour le développement, mais aussi et surtout des entraves à l’acquisition du langage, à la mémorisation des savoirs. Ils ont aussi une influence néfaste sur le sommeil, l’alimentation, ou encore la gestion des émotions.

La question de l’aliénation numérique

Alors qu’il y a encore vingt ans les télévisions restaient fermement accrochées au salon familial, les téléphones et tablettes suivent aujourd’hui nos enfants partout. Tous les parents contemporains ont un jour ou l’autre connu la tentation de placer un écran entre les mains de leur progéniture pour faire cesser des pleurs dans le train, pour détourner leur attention d’une égratignure douloureuse ou pour les occuper trois minutes le temps de mettre un plat au four.

« Regarder un écran le matin avant l’école est associé à trois fois plus de risques de présenter un trouble primaire du langage »

Beaucoup cèdent à la tentation, y compris parmi nous. Le problème réside en la systématisation de cette exposition précoce aux outils numériques avec des conséquences souvent méconnues. L’enjeu est donc avant tout de les prendre en compte. Il ne s’agit pas, bien entendu, de condamner l’usage des écrans, car ils peuvent être d’excellents outils pour éveiller la curiosité et développer les connaissances.


La question est celle de l’aliénation numérique, notamment sur les plates-formes interactives. Regarder un écran le matin avant l’école est associé à trois fois plus de risques de présenter un trouble primaire du langage. Le faire sans discuter des contenus visionnés avec son entourage, à six fois plus de risques. Quand on sait combien la maîtrise du langage est un élément central dans le développement cognitif et socio-émotionnel, très logiquement, sa dégradation peut être une entrave à la réussite des enfants et à leur adaptation scolaire et sociale.

« France « : Un film sur les médias mal reçu !

« France », un film que ne semblent  guère apprécier les grands médias car il porte un regard très critique sur  le rapport des journalistes à l’actualité.

Bruno Dumont présentait cette année France, avec Léa Seydoux, Blanche Gardin et Benjamin Biolay, un pamphlet satirique sur le traitement de l’information dans les chaînes en continu. Mais ses cordes un peu grosses on fait huer le film lors de sa projection de presse estime France Info ! ( Normal,  le public était composé essentiellement de journalistes relativement complaisants vis-à-vis de l’ordre en place).

France est une star de la télé, à la fois animatrice d’une émission d’information et grand reporter de guerre. Elle joue consciemment de son sex-appeal en plateau et se met en scène sur le terrain. Une valorisation qui va lui jouer des tours, entre un vedettariat envahissant mais plaisant, et des critiques sur sa trop grande auto-valorisation dans ses reportages. Son couple bat de l’aile et un drame va la remettre en cause dans l’exercice de sa profession.

Un  film qui brocarde les journalistes.  Et des médias qui considèrent Que le film en fait beaucoup trop dans ce domaine

 

France Info estime que le film France est réducteur, et colle à la superficialité et au sensationnalisme des médias qu’il accuse. Un excès de cohérence en quelque sorte !

 

L’économie française ira plus mal au quatrième trimestre déclare l inutile Banque de France

L’économie française ira plus mal au quatrième trimestre déclare l’inutile Banque de France

On pourrait sans doute utilement remplacer  les avis de la Banque de France par ceux d’un concierge d’ immeuble qui permettrait par parenthèses de sérieuses économies compte tenu des rémunérations faramineuses des cadres de l’établissement public financier.

On peut légitimement se demander pourquoi subsistent des banques nationales alors que c’est la banque centrale européenne qui désormais gère la monnaie. La Banque de France veut aussi traditionnellement un rôle de prévisions économiques. Et la dernière sortie du gouverneur de l’établissement, c’est d’annoncer que le dernier trimestre enregistrera une croissance moins forte qu’espéré. En clair qu’il y aura  une récession. Ce que tout le monde sait évidemment depuis toutes les enquêtes menées depuis un mois au moins.

“Le Covid a provoqué une chute sans précédent du PIB français aux premier et deuxième trimestres et sa deuxième vague déclenchera une nouvelle contraction au quatrième trimestre, moins grave espérons-le”, a dit le gouverneur de la Banque de France .

Merci madame soleil !

30 % du territoire mal couvert en téléphone mobile de qualité?

30 % du territoire mal couvert en téléphone mobile de qualité?

Officiellement le territoire couvert à 99 % par la téléphonie mobile. En fait, la qualité est très différente selon qu’on est couvert par la 2G, la 3G ou la 4 G. Ce concept de couverture est très approximatif car dans nombre de régions, il peut varier en qualité jusqu’à devenir inexistant selon notamment les conditions météorologiques. En réalité, 30 % du territoire est mal couvert. Cette couverture est à distinguer du taux de possession des smartphones et autres téléphones mobiles qui atteint 95 %. « On observe néanmoins un léger ralentissement de la croissance du taux de pénétration du smartphone depuis 2016″, note une étude, ce qui laisserait entendre que « cet équipement entre dans sa phase de maturité, caractérisée par une évolution plus lente dans les prochaines années ».

Cette stabilisation s’explique notamment par le fait que les personnes âgées de 70 ans et plus détentrices d’un autre type de téléphone « ne voient pas forcément l’utilité d’un smartphone par rapport à un téléphone mobile ‘classique’ », ce qui limite l’accès à de nouveaux consommateurs. Un peu moins de la moitié (44%) de cette tranche d’âge est équipée.

Le Baromètre numérique souligne que la taille de l’agglomération de résidence joue sur le taux d’équipement en smartphone et que les disparités entre les communes plus petites et les grandes pourraient « potentiellement s’expliquer par des différences dans la qualité du réseau Internet mobile ». Il est clair qu’on ne voit pas l’intérêt d’un Smartphone dans les zones où on a déjà de la peine à recevoir de simples communications téléphoniques. Le développement de la 5G devrait encore accroître les inégalités dans la mesure où le nombre d’antennes devra être multiplié par trois par rapport à la situation présente. Un investissement qui sera forcément privilégié dans les zones denses.

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