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Sport et préparation mentale : le modèle du rugby français

Sport et préparation mentale : le modèle du rugby français

Lors du match inaugural de la Coupe du monde de rugby, le XV de France a brillamment illustré le parcours solide qu’il a suivi au cours des quatre dernières années. Face aux All Blacks, un adversaire historique invaincu en phase de poules de cette compétition, les défis étaient multiples. Aussi, la sérénité manifestée par les joueurs français n’est pas le fruit du hasard. Elle souligne une transformation profonde dans l’approche de l’optimisation de la performance. Aujourd’hui, le rugby français témoigne d’une réorientation significative de la manière dont est intégrée la préparation mentale, désormais conçue comme une composante clé du plan de performance en s’appuyant sur des connaissances scientifiques avancées.

par Mickaël Campo
Chercheur en psychologie du sport et responsable de la préparation mentale à la FFR, Université de Bourgogne – UBFC dans the Conversation

Après plus de deux décennies d’initiatives diverses et variées ayant tenté de prendre en compte la dimension mentale, un tournant a été opéré en 2019 avec une collaboration inédite entre la Fédération française de rugby (FFR) et l’Université de Bourgogne. Objectif : mettre en place un accompagnement scientifique dans l’élaboration, la structuration et la mise en œuvre d’un modèle de performance incluant la dimension mentale au cœur des pratiques.

Cette initiative visait à conduire à la création d’un pôle de psychologie du sport au sein du département d’accompagnement à la performance de la FFR, résolument ancré dans une philosophie fondée sur la rigueur et l’évidence scientifique.

Le travail réalisé a alors permis d’accompagner les entraîneurs de l’ensemble des équipes de France de rugby (équipes masculines et féminines de rugby à XV et à 7 olympiques) au travers de différentes approches allant de la formation et l’accompagnement des staffs à l’intervention en préparation mentale des équipes, en passant par l’encadrement scientifique des projets de performance.

La mise en œuvre de ce modèle de performance impacte les jeunes potentiels dans leur formation. Ainsi, la planification de l’entraînement des habiletés mentales (PEHM) représente près de 200 heures d’entraînement spécifique dans le parcours de formation sur trois ans d’Académie Pôle-Espoirs. Nous incluons par exemple un travail sur le développement des compétences émotionnelles, ou les capacités de leadership.

Les joueurs et joueuses internationaux bénéficient de leur côté d’une prise en compte de l’optimisation de cette dimension, par les staffs désormais sensibilisés, voire clairement formés en interne aux connaissances en psychologie du sport.

Le XV de France est d’ailleurs l’une des principales illustrations, avec également l’apport d’un travail spécifique réalisé chaque semaine depuis quatre ans avec cette équipe.

En prévision des Jeux olympiques de Paris, la démarche mise en œuvre par la Fédération française de rugby offre ainsi un bel exemple de la manière dont les sciences humaines peuvent nourrir l’optimisation de la performance sportive, permettant in fine aux athlètes, staffs et équipes de maîtriser la pression des grandes occasions.

Mais il s’agit alors de savoir naviguer dans la complexité, dans l’univers encore méconnu de la préparation mentale en sports collectifs. Car lorsque l’on évoque la notion de préparation mentale en sports collectifs de très haut niveau, nous nous confrontons inévitablement à sa dimension labyrinthique et aux fines nuances qui l’entourent et qui exigent une approche adaptée aux réalités et besoins des équipes et des entraîneurs.

Il apparaît alors clairement que la préparation mentale « traditionnelle », réalisée le plus souvent en tête-à-tête avec un joueur dans un cadre de consultations individuelles, ne parvient pas à englober entièrement la profondeur et la complexité de l’écosystème de performance collective, riche en interactions sociales incessantes. Juste à titre d’illustration, on notera que le XV de France est constitué actuellement de plus de 60 personnes, comprenant 33 joueurs et un staff composé de 30 experts…

Dans un contexte où de nombreuses personnes aux formations diversifiées se revendiquent préparateurs mentaux, parfois sous des intitulés ambigus (coach mental, entraîneur cérébral, développeur de talent, etc.), il est courant de voir le recours à l’utilisation systématique et simpliste d’outils et d’approches dogmatiques qui prétendent offrir une solution universelle. On peut alors légitimement s’interroger sur la véritable profondeur de cette maîtrise, surtout lorsqu’il s’agit du domaine spécifique des sports collectifs.

La préparation mentale, en particulier dans les sports collectifs, requiert une expertise pointue et se base sur des fondements scientifiques solides, ne laissant pas de place à l’approximatif dont souvent découle aussi le manque d’éthique.

À l’image d’autres nations sportives majeures, le sport français peut à cet égard s’appuyer sur sa société savante, la Société française de Psychologie du Sport. Cette entité veille à la rigueur éthique et scientifique de la discipline, garantissant une orientation conforme aux standards les plus exigeants. Dans une volonté de parfaire son modèle, la FFR vient tout juste d’initier une collaboration étroite avec la SFPS.

Le département d’accompagnement à la performance de la Fédération française de Rugby (FFR), sous la responsabilité du docteur Julien Piscione, s’est longtemps ancré dans les sciences de la vie pour mener ses recherches visant l’optimisation de la performance et le soutien des jeunes talents.

Créé en 2002 en tant que cellule de recherche, il peut être noté que ce département était dirigé au départ par un chercheur en sciences de l’éducation (Daniel Bouthier de l’Université de Bordeaux), puis par une chercheuse en sciences sociales (Hélène Joncheray, de l’INSEP – Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), avec donc une sensibilité déjà bien présente pour les SHS.

Il y a cinq ans, Julien Piscione et Didier Retières, alors directeur technique national, ont choisi de mettre davantage l’accent sur la dimension mentale. Initiée 25 ans plus tôt par des entraîneurs nationaux tels que Fabrice Brochard, Michel Jeandroz et Riadh Djaït, Julien Piscione et Didier Retières ont su reconnaître son importance et lui donner une place centrale dans la formation et la préparation des athlètes, poursuivant ainsi une tradition d’innovation dans l’optimisation de la performance à la FFR.

En s’inspirant du modèle systémique de la performance, qui souligne l’intrication profonde et complexe de la dimension mentale dans les sports collectifs, une grande importance a notamment été accordée à la formation des entraîneurs pour que les staffs des équipes de France aient en leur sein des personnes formées aux bases scientifiques de la psychologie du sport.

Au-delà de leur formation et de leur accompagnement, nos staffs peuvent aussi désormais être renforcés par l’apport de préparateurs mentaux, aguerris aux caractéristiques des sports collectifs et titulaires d’un doctorat en psychologie du sport.

Épousant ainsi une philosophie fermement ancrée sur la précision et l’évidence scientifique, une démarche méthodique a donc été adoptée pour structurer et développer la préparation mentale sur la base des connaissances en psychologie du sport, s’adressant à tous les niveaux, des écoles de rugby jusqu’aux équipes nationales, en englobant toute la filière jeune.

Le partenariat avec la faculté des sciences du sport de l’université de Bourgogne a donc permis non seulement de structurer une démarche, mais aussi de développer des programmes de recherche appliquée visant à répondre aux besoins d’innovation dans le domaine de la performance sportive, dans un contexte sportif international ultra-concurrentiel.

Le sélectionneur Fabien Galthié, très sensible à l’importance du facteur humain, a souhaité dès le début intégrer la préparation mentale comme l’un des pivots de sa stratégie de performance.

Cet élan global avait été notamment amorcé par les équipes de France olympiques de rugby à 7 dès 2018 avec les sélectionneurs Jérôme Daret (7 masculin) et David Courteix (7 féminin), puis les équipes de France jeunes et le XV de France féminin, toutes distinguées par de brillantes performances les plaçant sur de nombreux podiums de la scène internationale durant ces dernières années.

Ainsi, il doit être soulevé que l’observation de ce XV de France si « fort mentalement » est la résultante d’un processus beaucoup plus long et complexe qu’un potentiel lien simpliste et direct qui pourrait être fait avec les interventions en préparation mentale réalisées pendant une préparation de Coupe du monde ! L’incroyable capacité de ces athlètes de très haut niveau sur le plan mental est, il me semble, davantage le fruit d’une longue acculturation à la dimension mentale dans leur parcours de formation en club, en académies fédérales et au sein des équipes de France jeunes, ainsi qu’au travail approfondi réalisé par l’ensemble du staff du XV de France durant ces quatre années.

Les interventions spécifiques en préparation mentale ont juste complété ce travail de construction de longue haleine en apportant des connaissances scientifiques nouvelles et directement mobilisables par les joueurs dans la gestion mentale de la compétition à niveau international.

Une autre évolution marquante se manifeste également au sein même de l’activité scientifique, que ce soit dans le cadre d’une activité de recherche et développement ou dans l’accompagnement scientifique des équipes.

Particulièrement, une étude que nous avons menée dans le rugby a montré que les émotions collectives (la manière dont chaque joueur perçoit l’émotion de l’équipe en tant qu’entité) avaient plus d’effets sur les performances individuelles et collectives que les émotions individuelles des joueurs.

Partant d’un constat d’instabilité de performances des équipes de France de rugby à cette époque (rappelons-nous par exemple du match inaugural de la Coupe du Monde 2007 en France, où les Bleus avaient essuyé une défaite face à l’Argentine (12-17)), le pôle de psychologie du sport a investi ce nouveau paradigme scientifique, totalement aligné avec le terrain de la performance collective.

Avec la collaboration des entraîneurs nationaux, des normes d’expression émotionnelles ont été établies afin d’optimiser la façon d’exprimer ses émotions sur le terrain.

Des programmes visant à renforcer l’intelligence émotionnelle] ont été également intégrés aux planifications des rassemblements internationaux, favorisant ainsi le développement de compétences adaptatives et des stratégies collectives de régulation émotionnelle. Cela consiste essentiellement en la planification de travaux par groupes visant à développer les principales compétences émotionnelles (expression, reconnaissance, régulation, etc.), sur le plan individuel, mais surtout collectif.

L’objectif était de maîtriser les phénomènes de contagion émotionnelle à l’origine des craquages sous pression.

Dans ce contexte, nous avons développé la notion de « temps non-joués » qui correspond aux temps de match pendant lequel les joueurs, qui sont sur le terrain, ne sont pas impliqués directement dans l’action, dans le jeu (par exemple après un essai, pendant un arbitrage video, etc). Cela représente 54 % du temps d’un match international. Ces temps revêtent donc une importance cruciale dans l’optimisation de la performance collective, notamment dans l’opportunité que cela ouvre de pouvoir être davantage en maîtrise du vécu émotionnel collectif.

L’exemple typique que l’on peut observer sont les rassemblements des joueurs après avoir marqué un essai (bulles de maîtrise).

Ces travaux ont amené à prioriser la compréhension de l’identité collective et des phénomènes de contagion émotionnelle en tant que leviers d’optimisation de la performance.

Le projet TEAM SPORTS en est l’illustration majeure. Financé dans le cadre du Programme Prioritaire de Recherche Sport de Très Haute Performance, il est mené en collaboration avec les principales fédérations olympiques de sports collectifs (FFR, FFF, FFHB, FFVolley, et FFBB).

Mobilisant une trentaine de chercheurs, provenant d’institutions telles que l’Université de Bourgogne, l’Inserm, le CEA, l’ENSAM et l’Université de Rouen, ce programme ambitieux se penche sur la façon dont les dynamiques individuelles et collectives s’entrecroisent au sein des équipes de haut niveau.

Les premiers résultats montrent, par exemple, que lors de séance d’entraînements à haute intensité très utilisées à haut niveau, l’accent devrait être mis sur des enjeux individuels plutôt que sur l’appartenance à l’équipe pour permettre aux joueuses et joueurs de repousser leurs limites.

Aussi, à travers 196 entretiens approfondis, des éclairages ont été également obtenus sur les facteurs qui encouragent soit le renforcement du « JE », soit celui du « NOUS » (identité collective), des données qui peuvent venir éclairer les entraîneurs dans leur stratégie managériale.

D’autres résultats montrent également que le sentiment d’appartenance à une équipe influence profondément les interactions motrices et les décisions ainsi que de la manière dont les informations sont prises durant le jeu.

Par exemple, nos études ont montré que les joueurs qui sont moins identifiés au groupe ont tendance à davantage capter des informations qui pourraient leur être utile pour la réalisation d’une performance personnelle (par exemple, identifier un espace dans la défense adverse permettant une percée). A contrario, les joueurs les plus identifiés au groupe prendront davantage de repères sur les solutions collectives pour faire avancer le jeu.

TEAM SPORTS a aussi été l’occasion de créer des innovations technologiques, comme des environnements virtuels pour stimuler des états émotionnels, ou des algorithmes sophistiqués permettant de suivre en temps réel les indicateurs de body langage des joueurs, ainsi que d’évaluer en temps réels les niveaux de stress collectif de l’équipe et des adversaires.

Certaines de ces technologies et les connaissances acquises sont d’ailleurs en cours d’utilisation par le XV de France pour la Coupe du monde, permettant de les améliorer encore pour les Jeux de Paris. C’est ainsi, par exemple, que nous connaissons parfaitement nos tendances en compétition. Cela nous a permis de travailler sur la maîtrise de nos temps faibles, comme de nos temps forts, durant nos matches.

Tous ces travaux seront par la suite publiés une fois les Jeux Olympiques passés, pour permettre à la communauté de profiter de cet héritage des Jeux. Mais en amont, les quatorze études réalisées auprès de 900 athlètes et entraîneurs offrent d’ores et déjà un éclairage précieux aux encadrements sportifs, leur fournissant des connaissances pointues pour optimiser leur approche managériale et la gestion mentale de la compétition de haut niveau.

Ce programme de recherche a notamment conduit à l’élaboration d’une formation spécialisée en psychologie du sport, unique en Europe, axée sur l’optimisation de la haute performance collective (D.U OHPCo – Univ. Bourgogne).

Alors que les Jeux olympiques de Paris catalysent un intérêt grandissant pour la préparation mentale au sein du sport français, il est important de comprendre que, comme pour les autres métiers de l’encadrement sportif, la préparation mentale ne peut se construire sans un savoir-faire basé sur une forte assise scientifique.

L’exemple de la FFR, couplé à l’initiative du programme TEAM SPORTS, sert de rappel éloquent : pour être véritablement à la pointe et innover face à une concurrence internationale qui va extrêmement vite, les connaissances scientifiques sont une voie indispensable pour pouvoir naviguer de façon pertinente dans la complexité de la performance collective, et être en mesure non seulement de s’adapter aux chaos souvent rencontrés dans ces écosystèmes, mais aussi de permettre l’innovation incontournable pour performer.

Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 6 au 16 octobre 2023 en métropole et du 10 au 27 novembre 2023 en outre-mer et à l’international), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « sport et science ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site Fetedelascience.fr.

Le projet TEAM-SPORTS a été soutenu par l’Agence nationale de la recherche (ANR), qui finance en France la recherche sur projets. Pour en savoir plus, consultez le site de l’ANR.

Sport et démagogie: le président allemand veut le même salaire pour les footballeuses !

Sport et démagogie:  le président allemand veut le même salaire pour les footballeuses !

 

Il est clair que le sport féminin rencontre de plus en plus de succès auprès de l’opinion. Témoin par exemple le tour de France cycliste qui constituera désormais un événement majeur dans le calendrier sportif. Même chose à travers l’intérêt manifesté lors  de la compétition européenne de football féminin.

Du coup le président allemand propose tout simplement d’aligner immédiatement le salaire des footballeurs de son pays sur celle des hommes. Une vraie démagogie qui témoigne du manque de compétence et de sérieux de certains dirigeants politiques. Faut-il rappeler en effet que certains footballeurs parmi les mieux payés touchent plusieurs millions par mois (Ce qui évidemment constitue un autre scandale).

En France, comme en Allemagne, le salaire moyen d’une footballeuse professionnelle tourne autour de 2500 € bruts pour 100 000 € bruts quand il s’agit d’un homme.

Certes le réajustement entre hommes et femmes est indispensable mais il faudra sans doute une vingtaine d’années au moins pour réunir les conditions économiques nécessaires à cette égalité . Créer aussi des conditions sportives car pour l’instant par exemple en France on ne dispose vraiment que deux équipes professionnelles féminines de niveau international ; Des aspects  que semblent  avoir oublié le président allemand.

Le chancelier allemand Olaf Scholz va cependant rencontrer le directeur de la fédération nationale de football Oliver Bierhoff pour plaider en faveur de l’égalité des salaires pour les footballeuses du pays, a-t-il déclaré lors de la finale du championnat d’Europe féminin entre l’Allemagne et l’Angleterre, dimanche.

L’équipe allemande de football féminin a certes perdu la finale du championnat d’Europe féminin ce dimanche contre l’Angleterre (2-1). Mais elle a remporté une autre victoire encore plus belle. Dans la foulée du match qui se déroulait à Wembley, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré qu’il allait rencontrer le directeur de la fédération nationale de football Oliver Bierhoff pour plaider en faveur de l’égalité des salaires pour les footballeuses du pays.

La joueuse allemande Lina Magull a réclamé ces dernières semaines un salaire minimum de 2.000 à 3.000 euros par mois pour les joueuses allemandes et a fait état de négociations réussies en Espagne pour un salaire minimum. Les footballeuses allemandes étudient et travaillent parallèlement à leur activité professionnelle, ce qui, selon Magull, ne devrait pas être nécessaire au-delà de la deuxième division. On est loin évidemment des 100 000 € qui seraient nécessaires pour combler les inégalités entre hommes et femmes

Protection de la Santé: alimentation et sport

Protection de la Santé: alimentation et sport

 

Dans une tribune adressée au « Monde », deux chercheurs et un médecin appellent à agir immédiatement pour protéger la santé des plus jeunes, et confier à l’école l’éducation à l’alimentation et la pratique de l’activité physique.

 

Tribune.

 

La pandémie de Covid-19 a provoqué un retentissement social et économique mondial sans précédent et un nombre élevé de décès. De nombreux facteurs de risque ont été identifiés dans l’évolution de la maladie vers un stade sévère, notamment les comorbidités telles que l’hypertension, le diabète, l’obésité, les maladies cardiaques et pulmonaires.

Cette pandémie démontre, comme aucune étude d’observation médicale ne l’a fait jusqu’à présent, que les sujets en bonne capacité physique sont moins gravement malades lorsqu’ils contractent un agent pathogène. Pour ceux qui n’étaient pas convaincus, le doute n’est plus permis : la prévention est efficace.

La prévention s’impose donc à tout citoyen mais aussi à la collectivité, car cette pandémie a démontré la fragilité des systèmes de soins. En plus de la lutte contre l’alcool et le tabac, la prévention s’appuie sur une meilleure alimentation et une vie plus active et moins sédentaire. Bien que non satisfaisantes, les prévalences de l’alcoolisme et du tabagisme baissent en France, alors que l’inactivité physique et la sédentarité des Français s’installent. Près de 42 % des adultes jeunes (18-44 ans) sont sédentaires, c’est-à-dire assis plus de huit heures par jour, avec 79 % de ce temps passés devant un écran de loisir.

Rien d’étonnant car le nouvel environnement numérique progresse à une vitesse jamais vue dans l’ère de l’humanité : la télévision a mis treize ans pour pénétrer les 50 millions de foyers américains et Google, quatre-vingt-dix jours. En plus d’entraîner une réelle addiction à la chaise, les écrans influencent comme jamais nos comportements alimentaires. Les enfants sont la cible d’un marketing publicitaire agressif qui se concentre sur les aliments ultratransformés, nocifs du fait de la dégradation de leur matrice et de leur faible densité en nutriments protecteurs, mais également en raison des composés chimiques ou de synthèse qui leur sont ajoutés.

Les moins de 18 ans consomment quotidiennement en moyenne 46 % de calories issues d’aliments ultratransformés, soit 11 % de plus que les adultes. Or on sait que cette consommation excessive est associée à des comorbidités. D’ailleurs, une récente étude a montré qu’une alimentation de qualité dès le plus jeune âge permettrait un gain d’au moins dix ans d’espérance de vie.

Les habitudes et les goûts alimentaires se construisant entre 3 et 15 ans, on est donc en train de créer des générations entières d’enfants sédentaires, inactifs et biberonnés aux aliments ultratransformés. Ces jeunes auront des risques plus élevés de maladies chroniques à long terme, réduisant l’espérance de vie en bonne santé qui, rappelons-le, est inférieure à 65 ans en France. On sait que cet indicateur qualitatif dépend certes du progrès médical, mais surtout du développement des pratiques de prévention et des changements de modes de vie.

Santé: L’importance primordiale de l’alimentation et du sport

Santé: L’importance primordiale de l’alimentation et du sport

 

Dans une tribune adressée au « Monde », deux chercheurs et un médecin appellent à agir immédiatement pour protéger la santé des plus jeunes, et confier à l’école l’éducation à l’alimentation et la pratique de l’activité physique.

 

Tribune.

 

La pandémie de Covid-19 a provoqué un retentissement social et économique mondial sans précédent et un nombre élevé de décès. De nombreux facteurs de risque ont été identifiés dans l’évolution de la maladie vers un stade sévère, notamment les comorbidités telles que l’hypertension, le diabète, l’obésité, les maladies cardiaques et pulmonaires.

Cette pandémie démontre, comme aucune étude d’observation médicale ne l’a fait jusqu’à présent, que les sujets en bonne capacité physique sont moins gravement malades lorsqu’ils contractent un agent pathogène. Pour ceux qui n’étaient pas convaincus, le doute n’est plus permis : la prévention est efficace.

La prévention s’impose donc à tout citoyen mais aussi à la collectivité, car cette pandémie a démontré la fragilité des systèmes de soins. En plus de la lutte contre l’alcool et le tabac, la prévention s’appuie sur une meilleure alimentation et une vie plus active et moins sédentaire. Bien que non satisfaisantes, les prévalences de l’alcoolisme et du tabagisme baissent en France, alors que l’inactivité physique et la sédentarité des Français s’installent. Près de 42 % des adultes jeunes (18-44 ans) sont sédentaires, c’est-à-dire assis plus de huit heures par jour, avec 79 % de ce temps passés devant un écran de loisir.

Rien d’étonnant car le nouvel environnement numérique progresse à une vitesse jamais vue dans l’ère de l’humanité : la télévision a mis treize ans pour pénétrer les 50 millions de foyers américains et Google, quatre-vingt-dix jours. En plus d’entraîner une réelle addiction à la chaise, les écrans influencent comme jamais nos comportements alimentaires. Les enfants sont la cible d’un marketing publicitaire agressif qui se concentre sur les aliments ultratransformés, nocifs du fait de la dégradation de leur matrice et de leur faible densité en nutriments protecteurs, mais également en raison des composés chimiques ou de synthèse qui leur sont ajoutés.

Les moins de 18 ans consomment quotidiennement en moyenne 46 % de calories issues d’aliments ultratransformés, soit 11 % de plus que les adultes. Or on sait que cette consommation excessive est associée à des comorbidités. D’ailleurs, une récente étude a montré qu’une alimentation de qualité dès le plus jeune âge permettrait un gain d’au moins dix ans d’espérance de vie.

Les habitudes et les goûts alimentaires se construisant entre 3 et 15 ans, on est donc en train de créer des générations entières d’enfants sédentaires, inactifs et biberonnés aux aliments ultratransformés. Ces jeunes auront des risques plus élevés de maladies chroniques à long terme, réduisant l’espérance de vie en bonne santé qui, rappelons-le, est inférieure à 65 ans en France. On sait que cet indicateur qualitatif dépend certes du progrès médical, mais surtout du développement des pratiques de prévention et des changements de modes de vie.

Sport international : l’exclusion de la Russie en cours partout

Sport international : l’exclusion de la Russie en cours partout

 

Déjà fortement suspecté de dopages  systématiques, les sportifs russes pourraient bien être exclus pendant un bon moment des épreuves internationales en raison de l’invasion de l’Ukraine.

  • La Fédération internationale de football a annoncé la suspension des sélections nationales et des clubs russes « jusqu’à nouvel ordre ». Hôtes du dernier Mondial en 2018, les Russes sont donc exclus de l’édition 2022 au Qatar, pour laquelle ils devaient disputer des barrages. Le comité exécutif de l’UEFA se réunira prochainement pour décider de l’impact de l’exclusion de l’équipe russe sur l’Euro féminin prévu en juillet.
  • Le Comité international olympique a recommandé de bannir les Russes et les Biélorusses des compétitions sportives.
  • Ces derniers jours, la Fédération internationale de ski a annoncé l’annulation de toutes ses compétitions en Russie et la Fédération internationale de biathlon (IBU) avait banni hymnes et drapeaux de la Russie et de la Biélorussie. En réponse, les Russes ont mis un terme à la saison de leurs biathlètes.
  • Les fédérations suédoise et norvégienne de ski ont fait savoir que les sportifs russes n’étaient pas les bienvenus sur leurs territoires pour les épreuves de mars. Les autorités britanniques ont, elles, prévenu que « les sélections nationales » russes et biélorusses étaient persona non grata. Les basketteurs biélorusses en ont déjà fait les frais.
  • La Fédération internationale de hockey sur glace a décidé de suspendre toutes les équipes nationales russes et biélorusses, ainsi que tous les clubs de ces deux pays, de toute participation dans ses compétitions dans toutes les catégories d’âge « jusqu’à nouvel ordre ». La Russie, dont la présence aux Mondiaux en mai en Finlande est désormais menacée, s’est vue en outre privée des droits d’organisation du championnat du monde junior prévu en 2023.
  • World Rugby a de son côté suspendu « jusqu’à nouvel ordre » la Russie et la Biélorussie, ce qui entraîne la fin des minces espoirs russes de qualification à la Coupe du monde de rugby, qui se disputera l’année prochaine en France.
  • Le Grand Prix de Russie de Formule 1 prévu à Sotchi a été retiré du calendrier. L’écurie américaine Haas a de son côté remis en cause son partenariat avec son sponsor russe Uralkali. Et l’avenir en F1 de Nikita Mazepin, fils d’un dirigeant d’Uralkali, qui devait piloter une des deux monoplaces, semble remis en question.
  • Les escrimeurs ukrainiens, qui devaient affronter dimanche les Russes en Coupe du monde par équipes de fleuret au Caire, se sont retirés de la compétition. Vêtus en jaune et bleu, les membres de l’équipe masculine ont brandi des pancartes : « Arrêtez la Russie ! Arrêtez la guerre ! ».
  • Les quatre grandes fédérations de la boxe n’autoriseront plus de combats en Russie.
  • La Fédération internationale de natation a annulé les Mondiaux juniors de Kazan en août et prévenu qu’aucune compétition ne serait tenue en Russie.
  • La participation des trois clubs russes alignés en Euroligue de basket a été suspendue lundi et leurs résultats pourraient être annulés « si la situation n’évolue pas dans la bonne direction ».
  • Prévus du 26 août au 11 septembre, les mondiaux de volley-ball semblent menacés même si la fédération internationale n’a pas encore réagi. Polonais et Français, respectivement champions du monde et olympiques, ont prévenu qu’ils seraient forfait si la compétition était maintenue en Russie.

Sport en France : la nécessité d’une une grande cause nationale

Sport en France : la nécessité d’une une grande cause nationale 

 

La présidente du Comité olympique français, Brigitte Henriques, interpelle, dans une tribune au « Monde », les candidats à l’élection présidentielle sur la place du sport dans la société. De la santé au mieux vivre-ensemble, il peut se retrouver au centre

Tribune.

 Le mouvement sportif français aurait préféré ne pas avoir à livrer ce constat : le sport s’avère trop souvent un thème mineur de la campagne présidentielle. Mais loin de nous la tentation de nous résigner. Nous sommes déterminés à voir le sport occuper l’espace qui doit être le sien dans les programmes de tous les candidats, celui d’une composante essentielle du lien social, de la politique sanitaire et du rayonnement de la France.

Notre mobilisation se veut d’autant plus forte à l’heure où le prochain quinquennat verra les projecteurs du monde se braquer sur notre pays dès 2023, lors des Mondiaux de ski et de rugby, mais plus encore, au moment des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024.

Ces événements au puissant retentissement devront contribuer à relancer la dynamique de la pratique sportive en France – touchée, comme nombre de secteurs d’activité, par les effets de la pandémie. Il y va de la santé publique comme d’autres enjeux sociétaux. Sur le volet de la santé, au moins deux sujets d’inquiétude justifient l’urgence d’un positionnement de tous les prétendants à la fonction suprême.

D’abord, il convient d’alerter sur la sédentarité en hausse des plus jeunes, qui vient nourrir des fléaux tels que l’obésité. Le sport doit aider à combattre cette menace qui pèse sur la santé de nos enfants. Peut-on continuer d’accepter que les capacités physiques des 9-16 ans aient ainsi diminué de 25 % en quarante ans ?

Second dossier majeur : la santé des femmes. Ces dernières années, l’accroissement significatif des maladies cardiovasculaires chez les femmes, au bilan plus lourd que le cancer du sein, résonne comme un signal d’alarme. S’il ne permet pas de vaincre toutes les pathologies, le sport présente au moins cette vertu, reconnue, de prévenir les risques cardiaques. Or, en 2022, de trop nombreuses femmes demeurent éloignées de la pratique d’un sport.

 

Outre ses bienfaits sur la santé, le sport se situe au confluent de plusieurs attentes majeures des Français : l’éducation, l’emploi, l’inclusion, le mieux vivre-ensemble, sans oublier, pour certaines disciplines, le rapport à une nature qu’il convient de préserver durablement. Nous attendons donc des candidats une vision et des discours clairs sur la place qu’ils accorderaient au sport au cours du quinquennat. En particulier son degré d’importance dans les parcours scolaires et le développement des nouvelles générations, sur le plan physique comme de la confiance en soi.

De tous les candidats, nous attendons un plan d’actions en matière d’équipements sportifs sur l’ensemble des territoires pour garantir au plus grand nombre un meilleur accès à la pratique sportive. Nous attendons également leur projet global pour faire vivre un secteur d’activité qui, sur le plan associatif, concerne plus de 160 000 clubs, 3,5 millions de bénévoles et près de 17 millions de licenciés, soit 25 % de la population de notre pays.

Covid-Le père de Djokovic défend la liberté ou le sport fric?

Covid-Le père de Djokovic défend la liberté ou le sport fric?

 

 

D’après le père de Djokovic – (numéro un mondial du tennis qui refuse la vaccination), le fils serait le symbole même de la liberté mondiale ! Ce n’est évidemment pas la première fois que le paternel sublime la réussite de son fils et  le compare même à Jésus. Derrière les propos universalistes, le père défend surtout le fils tirelire et le sport fric.

 

La vérité est sans doute plus prosaïque, ce paternel défend surtout le fils tirelire qui risque d’être privé des revenus du tournoi d’Australie faute d’être vacciné. Le père de Djokovitch n’est malheureusement pas le seul parent à se préoccuper autant de la tirelire filiale voire  même à intervenir dans le champ sportif de leur descendance. La tirade du père laisse évidemment pantois face à l’hypocrisie et au ridicule qui atteint les sommets :: «Nole (le surnom de Djokovic) est le cœur de la Serbie, notre fierté. Notre fierté ils veulent la mettre à genoux, mais ils n’y arriveront pas ! Serbes, et toutes les autres nations libertaires du monde, le moment est venu d’arrêter d’être opprimés ! (…) Mon fils, enchaine-t-il, est en captivité mais il n’a jamais été aussi libre. Novak deviendra un symbole et un leader du monde libre, le leader des pays et des peuples opprimés. Même un petit pays héroïque comme la Serbie peut avoir le plus grand athlète de tous les temps. Vous pouvez être mis en prison aujourd’hui ou demain, mais la vérité trouve toujours son chemin. Novak se bat pour l’égalité de tous les peuples de la planète.»

 

On pourrait suggérer aux autorités d’attribuer le Nobel de la paix à ce père aussi aimant vis-à-vis de son fils et de son  pays ou alors le prix du ridicule et de l’hypocrisie.

 

la Chine privée de sport international

la Chine privée de sport international

 

 

Deux raisons militent en faveur de la suppression de sport international d’abord l’affaire récente de la tenniswoman Oeng victime de la répression de l’appareil chinois. Ensuite évidemment les incertitudes relatives au développement Covid  via le variant omicron.

  »Nous répétons notre appel pour une enquête complète et transparente concernant l’affaire  Peng ». Indique la fédération de tennis international féminine

la deuxième incertitude concerne le développement potentiel du variant Omicron qui va compliquer l’organisation. Ce mardi 30 novembre, la Chine a affirmé que le variant Omicron allait rendre plus difficile l’organisation des Jeux olympiques d’hiver qui se déroule du 4 au 20 février 2022, à Pékin.

École : le sport trop marginalisé

École : le sport trop marginalisé

 

Personne n’a à s’arroger la responsabilité ultime des médailles olympiques, estime Jean Lafontan, professeur d’éducation physique et sportive,président de l’association Centre EPS et société,  pour qui les oppositions factices entre l’école et les clubs conduisent à ce qu’aucun ne remplisse pleinement sa mission.( Le Monde, extrait)

Tribune.

 

Circule une interrogation persistante dans la presse et les réseaux sociaux sur le rôle de notre service public d’éducation dans la production de nos différentes élites. De façon opportuniste, le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, feint de laisser croire que nos médaillés olympiques sont le produit de l’école… il a raison. Aussitôt, diverses objections ont surgi soit dévalorisant la part de l’école, soit valorisant les fédérations et clubs sportifs. Ils, elles ont raison… aussi.

Tous les Nobel et non-Nobel français ont été produits par notre école ; tous nos médaillés et non-médaillés sportifs l’ont été aussi ! En nombre suffisant ? La réponse est ouverte. On doit penser que c’est la densification de l’apprentissage scolaire en culture sportive tout au long de la scolarité qui forme les dispositions, en chacun et chacune, d’un développement ultérieur de spécialisations sportives.

Le sport scolaire, les options, enseignements de spécialité, seront autant d’occasions supplémentaires de travailler la quantité et la qualité du travail nécessaires pour inscrire les jeunes dans un processus que le mouvement sportif complétera largement, et conduire, éventuellement, à nos meilleurs résultats internationaux. Personne n’a à s’arroger la responsabilité ultime des médailles ; elles sont le produit de notre système social.

En période de crise, les faiblesses révélées par les effets de loupe des grands championnats mondiaux ont toujours conduit nos responsables politiques à jeter dans le débat public des appâts n’ayant que la vocation de dissoudre leurs responsabilités. Nous avons connu les détections précoces, les commandos, les centres d’élite… mais jamais l’appel à des dispositifs élargis de pratique à l’école : des horaires renforcés, des équipements densifiés, des programmes au contenu sportif exigeant, des recrutements et de la formation continue des personnels développée. Tout cela semble de bon sens. Cependant, voyons les programmes.

Les responsables politiques, administratifs et pédagogiques n’ont eu comme seul souci que d’en éviter le contenu sportif, d’écarter l’apprentissage des sports collectifs au nom du refus de la culture d’opposition (!) et de ne fixer aucun objectif de réalisation ; une école sans vérification des acquis, tant et si bien que la Cour des comptes, en 2019, s’en est elle-même inquiétée ! M. Blanquer n’en dit mot.

Il semble même ignorer cette situation et promeut allègrement un « gigotage » de 30 minutes alors même que l’heure quotidienne est unanimement reconnue par les instances internationales. Donc, cinq jours d’école, cinq heures d’éducation physique et sportive (EPS). Pour avoir raison dans son débat contre ses contradicteurs, la feuille de route de M. Blanquer est alors tracée.

Pour une vraie politique du sport à l’école (Evan Fournier)

 

Pour une vraie politique du sport à l’école (Evan Fournier)

Le vice-champion olympique de basket Evan Fournier demande une vraie politique du sport à l’école. ( Huff Post, extrait)

Jean-Michel Blanquer avait vanté sur son compte officiel les mérites du sport à l’école, à l’origine, selon lui, de ces médailles olympiques. Un message qui a fait réagir de nombreux athlètes, maniant souvent l’ironie.

Parmi eux, Evan Fournier, vice-champion olympique avec l’équipe de France de basket

 

 

Pour le meilleur marqueur français à Tokyo, « comme le volley ou le handball, si ces sports collectifs sont parfois pratiqués, ce n’est non pas pour inciter les jeunes à faire du sport, mais par simple commodité ». S’il comprend « qu’un gymnase permet de pratiquer plusieurs activités », il permet « surtout de combler le manque de budget alloué au sport, et propose, par défaut, certaines activités aux élèves. »

« Ce ne sont pas les deux minuscules heures d’EPS par semaine de mon emploi du temps de collégien qui m’ont insufflé l’envie de jouer au basket, pour devenir le sportif que je suis aujourd’hui. »

 

« Le cheminement intellectuel insinuant qu’il s’agit d’une stratégie de l’éducation nationale pour former les champions de demain me paraît simpliste », poursuit celui qui dénonce au contraire des inégalités dans l’accès au sport entre les « établissements disposant de moyens, et ceux se trouvant dans des situations plus compliquées ». Un manque de moyens, mais aussi de temps dédié au sport dans les programmes scolaires. « Ce ne sont pas les deux minuscules heures d’EPS par semaine de mon emploi du temps de collégien qui m’ont insufflé l’envie de jouer au basket, pour devenir le sportif que je suis aujourd’hui. »

Après ces critiques, l’arrière des Knicks, « fils de professeur d’EPS et de sportif de haut niveau« , a estimé qu’il est « de son devoir de vous tendre la main pour améliorer la considération et l’accès au sport dans nos écoles. [...] Ne nous y trompons pas, la place du sport à l’école est dérisoire ». Fournier a donc avancé quelques propositions comme celle d’associer le travail des enseignants et éducateurs à celui des clubs amateurs et de ses bénévoles « sans qui le sport français n’existerait pas ».

 

« La France dispose de grandes universités, pourquoi nos grands champions de demain ne pourraient-ils pas y côtoyer nos futurs chercheurs ? »

 

Pour le joueur des Knicks, les Jeux de Paris 2024 représentent  »une formidable opportunité pour réformer le système français en proposant un accès plus important à la culture et au sport ». « Pourquoi ne pas offrir aux jeunes de réelles plages horaires dédiées au sport dans leur emploi du temps« , propose ainsi le basketteur. « Il n’est pas trop tard pour reconsidérer la place des activités sportives, pour trouver du budget et proposer un accès et une place plus importante à nos jeunes sportifs », interpelle encore Fournier.

Expatrié aux États-Unis en NBA depuis 2012, à Denver, Orlando, Boston et désormais New York, Fournier a également vanté les mérites du système américain, « un modèle en matière sportive« .  »Aux États-Unis, le système scolaire offre un accès privilégié au sport avec une réelle reconnaissance pour ses athlètes dès le plus jeune âge ! Bien qu’étant imparfait, il permet à de jeunes sportifs ambitieux de poursuivre leurs études, avec l’octroi de bourses dans les plus prestigieuses universités du pays. (…) Il fait du sport un réel vecteur social et éducatif », argumente-t-il. « La France dispose de grandes universités, pourquoi nos grands champions de demain ne pourraient-ils pas y côtoyer nos futurs chercheurs ? », insiste-t-il.

Au contraire monsieur le ministre @jmblanquer Notre culture sportive à l’école est désastreuse. Si mes coéquipiers et moi même sommes arrivés à l’élite de notre sport c’est grâce aux associations sportives, aux clubs, aux bénévoles mais en aucun cas grâce à l’école. 

« Féliciter nos athlètes tous les quatre ans n’est plus suffisant« , a conclu Fournier avant de terminer sa lettre ouverte par une invitation à Jean-Michel Blanquer. « Je suis prêt, monsieur le ministre, à vous accueillir à New York durant la saison pour poursuivre cet échange. Cela serait pour vous l’occasion de rencontrer vos homologues américains et de constater par vous-même que le sport peut occuper une place plus importante dans le système éducatif. »

Reste maintenant à savoir si le ministre jouera ou non le jeu. S’il n’a pas formellement réagi, le ministère de l’Éducation nationale a répondu à l’AFP, en soulignant que « l’EPS n’(avait) pas pour but de former des sportifs de haut niveau mais de former le plus grand nombre au sport », et rappelé « l’importance des cursus sportifs de haut niveau à l’école »

Sport-La « pandémie » de l’argent dans le football

Sport-La « pandémie » de l’argent dans le football

Les deux économistes Jérémie Bastien et Jean-François Brocard et le politiste Jean-Michel De Waele se prononcent, dans une tribune au « Monde », pour une régulation du capital dans le football professionnel européen.

Tribune.

 

La conjoncture actuelle marquée par la crise pandémique du Covid-19 révèle au grand jour les limites structurelles du modèle économique du football professionnel européen. Pourtant, nombreux sont ceux qui alertent depuis plusieurs années sur les conditions de durabilité de ce modèle, de plus en plus financiarisé.

En mars 2020, dans certains championnats, en plein cœur de la crise, des baisses de salaire ont été négociées, appliquées, parfois abandonnées, dans le but de contrer les effets de la crise sanitaire. L’équilibre budgétaire des clubs en Europe, déjà hautement instable, a en effet été mis à l’épreuve d’une contraction de leurs revenus sous l’effet des mesures de restrictions instaurées par les autorités publiques nationales afin de gérer la diffusion de l’épidémie.

Les clubs consacrant plus de 60 % de leurs revenus à la masse salariale, activer le levier salarial semblait une évidence pour les dirigeants, cette solution étant discutée à nouveau en France compte tenu des conséquences liées au désengagement de Mediapro. Parmi l’éventail des dispositifs de régulation pouvant être mobilisés, diminuer les salaires des joueurs est la mesure la plus souvent évoquée pour purger le football professionnel de ses maux et le sauver d’une faillite annoncée depuis plusieurs années.

Inscrire le football dans un modèle plus vertueux

Pour légitimer l’adoption d’une telle disposition, ses tenants s’appuient généralement sur l’efficacité supposée du plafonnement de la masse salariale individuelle des clubs, mis en place depuis plusieurs décennies dans certaines ligues majeures nord-américaines. Si la transposition de cet instrument dans le football européen pose des questions d’opérabilité (harmonisation à l’échelle continentale ou encore contrôle des stratégies de contournement), elle soulève également une interrogation quant au partage de la valeur ajoutée dans une industrie de main-d’œuvre dans laquelle le travail représente l’essentiel des facteurs de production.

Par ailleurs, dans les ligues nord-américaines, le plafond salarial n’est qu’un pan d’une régulation plus large extrêmement contraignante visant essentiellement à équilibrer l’allocation du talent entre les clubs. Enfin, toute volonté se donnant pour objectif d’inscrire le football dans un modèle plus vertueux par le biais d’une baisse des salaires se heurte à un obstacle de taille : le pouvoir de marché des grands clubs, lesquels ne sont pas prêts à accepter un plafond qui les contraindrait fortement.

La chasse autorisée mais pas le sport de plein air !

La chasse autorisée mais pas le sport de plein air  !

 

On peut se réjouir pour les chasseurs de l’autorisation qui va leur être donnée pour poursuivre leur activité. Des chasses pourront donc être organisées, sous le contrôle des préfets, pour « éviter un accroissement des dégâts faits aux cultures, aux forêts et aux biens par une prolifération des populations de grand gibier ».

 

En fait, cette régulation des populations du grand gibier autorise en réalité la poursuite de l’activité habituelle. Mais pourquoi autoriser cette activité de plein air et pas d’autres comme certains sports qui n’exigent pas de promiscuité.

 

Des chasses pourront donc être organisées, sous le contrôle des préfets, à destination des espèces  »susceptibles d’occasionner des dégâts aux cultures et aux forêts, et dont la population doit être régulée », peut-on lire dans le communiqué. Cela concerne le sanglier et le chevreuil. En faite c’est 80 % du gibier chassé actuellement. À l’issue de ces consultations, « les préfets saisiront les présidents de Fédérations Départementales de la Chasse pour fixer dans chaque département les objectifs de prélèvements devant être réalisés ».

 

Coronavirus: le business du sport menacé

Coronavirus: le business du sport menacé

Virgile Caillet, expert en marketing sportif et délégué général de l’Union sport & cycle, souligne les conséquences financières du business du sport suite au Coronavirus dans une interview à France Info. ( Qui expliquent en partie le maintien curieux de certains rassemblements sportifs, NDLR)

 

Quelles sont les conséquences directes auxquelles est confronté le monde du sport aujourd’hui avec l’épidémie du Covid-19 ?

 

Virgile Caillet :  »Quand on s’attache à la filière du sport, il n’y a pas que les événements sportifs qui sont impactés par le coronavirus, mais également le commerce et l’industrie du sport. En ce qui concerne les détenteurs de droits, les sponsors, les organisateurs, il y a évidemment le sujet de l’annulation des compétitions, avec derrière les assurances qui couvrent la plupart des événements. Mais concrètement, cela entraîne des pertes sèches considérables avec par exemple les bénéfices liés à la billetterie qui tombent à l’eau. Mais il y a également la dimension commerciale, avec toute la problématique de la production et de l’approvisionnement. Avec le blocage des usines, qui sont majoritairement en Asie, les mises en quarantaine, on se retrouve avec des pénuries et des situations extrêmement complexes. D’ores et déjà, il y a des conséquences directes et il pourrait y avoir des ruptures de stock dans les magasins. »

 

En raison des pertes sèches liées à l’annulation ou au passage à huis clos d’événements sportifs, pourrait-on assister au report de certaines compétitions ?

 

VC :  »Ça me semble de plus en plus compliqué compte tenu de l’avancée du calendrier. On arrive au printemps et pour les sports collectifs notamment, il va y avoir une densité de compétitions importante. En football par exemple, on assistera rien que dans les prochaines semaines à la finale de la Coupe de la Ligue, aux demi-finales de la Coupe de France, aux huitièmes de finale de la Ligue des champions… Il est donc difficile de reporter les matches, et le huis clos pourrait être privilégié. Mais cela veut dire un manque à gagner considérable en termes de billetterie mais aussi sur les recettes ‘matchday’ avec les consommations autour des stades ou les ventes de produits dérivés. »

 

Pensez-vous que certains intérêts économiques pourraient passer devant le risque que représente le Covid-19 ? Est-ce que le principe de rentabilité pourrait prendre le pas sur le principe de précaution ?

VC :

« Sincèrement, je ne le pense pas. Il y a une telle sensibilisation au plus haut niveau des instances mondiales que je ne vois pas le principe de précaution être battu en brèche par des intérêts économiques. En revanche, ces intérêts économiques sont tellement présents, tellement importants, qu’il faut avoir un maximum d’éléments à disposition avant de prendre une décision sur un événement sportif. Et c’est l’incertitude autour de ces éléments qui rend compliqué la prise de décision. C’est le cas avec les Jeux Olympiques et l’Euro par exemple. A priori, selon les scientifiques, le pic serait atteint en Europe dans le courant du mois d’avril. Mais d’ici au début de l’Euro à la mi-juin, va-t-on pouvoir maîtriser les choses ? Il est peut-être encore un peu tôt pour le dire. »

 

Serait-il envisageable de voir certains sponsors se désengager aujourd’hui, en raison des pertes sèches que ces annulations pourraient engendrer ?

 

VC :  »D’un point de vue de l’image de marque, ce serait très malvenu. Cela donnerait une impression d’opportunisme et de manque de compassion. Ce n’est pas la logique d’un partenariat. La situation est très délicate à gérer, mais un retrait serait très maladroit. »

 

À titre d’exemple, combien pourrait coûter l’annulation pure et simple des Jeux Olympiques de Tokyo ?

 

VC : « Certaines choses concrètes pourront être remboursées. Il y a des clauses d’annulation dans les contrats d’assurance et si le cas d’une épidémie internationale n’est pas exactement stipulée, il s’agit ici d’un cas de force majeure qui remplit certains critères inscrits dans les contrats. En revanche, toute la dimension immatérielle, on ne peut pas l’évaluer et c’est de la perte sèche. Par exemple, les revenus liés au tourisme ne peuvent pas être remboursés. Il est cependant compliqué d’évaluer ces pertes car il y a toujours cette incertitude et ce manque de lisibilité sur ce qui pourrait advenir. On ne sait pas combien de temps cette épidémie va durer. Il faudrait également prendre en compte les conséquences potentielles sur l’emploi avec tous les postes liés à la billetterie, la sécurité, les boutiques, qui ne seraient pas pourvus. Également sur la ville, sur un territoire. C’est valable également en France pour des plus petits événements, et c’est du concret aujourd’hui : si vous annulez les championnats de France d’athlétisme par exemple, c’est toute la collectivité qui est impactée. »

 

A-t-on déjà connu un phénomène de cette ampleur aux conséquences aussi importantes sur l’économie du sport ?

 

VC :  »Objectivement, je n’ai jamais connu ça, une telle incertitude et cette potentialité d’impact, à l’image du fait d’envisager d’annuler les Jeux Olympiques. On a vécu des boycotts par exemple, mais jamais une épidémie mondiale qui pourrait remettre en question de tels événements avec tous les enjeux économiques qui y sont rattachés.« 

E-sport: du sport dans son lit !

E-sport: du sport dans son lit !

 

Les compétitions de jeux vidéo seraient devenues des sports au motif qu’elles  mobilisent  des foules incroyables de joueurs  et de spectateurs. De fait,  les jeux vidéo connaissent un succès assez exceptionnel et mettent  en jeu des chiffres d’affaires considérables. Le succès populaire est indéniable. Même il provoque de véritables addictions. Le montant du chiffre d’affaires avoisine au plan mondial 150 milliards. Une véritable activité économique mais l’importance financière de ces jeux n’autorise  pas pour autant le franchissement sémantique qui permet de  considérer cela comme du 10 sports. Une sorte de sport qu’on peut effectuer dans son fauteuil ou dans son lit. À ce titre, la belote ou les mots croisés sont  des sports.

 

Certes les jeux vidéo sollicitent les réflexes nerveux et malheureusement souvent l’agressivité mais on ne saurait les assimilé à des sports. Il y a une certaine tendance dans nos sociétés à entretenir une certaine confusion des genres en les classant  en fonction de leur poids économique. Une confusion sémantique, autant qu’une confusion des disciplines et des valeurs

 

L’AccorHotels Arena de Bercy a fait salle comble ce dimanche. Au programme ? La finale du championnat du monde du jeu vidéo League of Legends, ou LoL pour les initiés. Devant près de 20.000 spectateurs originaires du monde entier, l’e-sport a fait son show, rappelant à bien des égards que la discipline n’est plus à prendre à la légère.

La chasse : sport ou beuverie ?

La chasse : sport ou beuverie ?

D’après certains,  la chasse serait le deuxième sport en France avec plus d’un million de détenteurs d’un permis.  La France est d’ailleurs le premier pays de chasseurs en Europe, devant l’Espagne et l’Italie. Une activité de loisir respectable mais de la à la comparer un sport il y a un pas un peu trop vite franchi. En effet la chasse contemporaine se réduit le plus souvent à une longue attente des chasseurs dans des les abris ou postes  d’où ils ne bougent pas. Au total s’ils ont marché une centaine de mètres pendant toute la chasse pour rejoindre ces abris, c’est à peu près tout. Un peu court comme sport. En outre les chasseurs sont répartis dans 10 ou 20 postes voire davantage et le gibier a peu de chances d’échapper aux tirs. Ce n’est pas exactement de la chasse mais plutôt un exercice de tir sur des animaux par ailleurs souvent agrainés donc engraissés artificiellement,  sans parler du gibier lâché la veille du jour de la chasse. La chasse traditionnelle,  c’est-à-dire à la maraude qui contraignait le chasseur à faire des kilomètres, parfois 10 ou 20, accompagné d’un ou deux chiens demeure désormais une activité très marginale.  dans ce cas on pouvait effectivement parler de sport, de chance aussi pour le gibier. Dans leurs abris,  les chasseurs pour la plupart n’ont même pas l’occasion de tirer un seul coup de fusil. Par contre dans les rendez-vous  de chasseurs, les coups succèdent aux coups. En réalité la chasse et surtout une activité de beuverie et de restauration sans doute dans la convivialité mais qui a bien peu de rapport avec le sport et  la chasse traditionnelle.

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