Archive pour le Tag 'ou'

Europe: ou comment financer 800 milliards d’investissement

Europe: ou comment financer 800 milliards d’investissement

Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, propose un remède qui reste dans la théorie de l’économie orthodoxe. Il préconise des investissements à hauteur de 800 milliards d’euros par an, dont une large partie serait de l’argent public. Dans un contexte d’insuffisance budgétaire, n’y a-t-il pas d’autres solutions exemptent d’endettements excessifs ? Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. ( dans la Tribune)

Dans un rapport publié le 09 septembre 2024, l’ancien président de la Banque centrale européenne préconise un plan d’investissement massif de 800 milliards d’euros par an dans les secteurs des nouvelles technologies, de la transition environnementale et de la défense. Ce plan devrait relancer massivement la croissance. Mais l’Europe a besoin de beaucoup d’argent pour reprendre sa place dans le monde face aux États-Unis et à la Chine. À la réunion de la Communauté politique européenne, du 7 novembre 2024 à Budapest, les vingt-sept membres ont validé le diagnostic de M. Draghi sur la perte de compétitivité… La question du financement reste entière…

Dans la vie politique occidentale, l’économie occupe une place centrale. Les dernières élections aux États-Unis, en Europe et en France ont montré que les défaites des partis en place est due principalement à l’économie du quotidien : coût de la vie et la gestion de l’inflation par les Banques centrales ; les réformes structurelles improductives et qui freinent la croissance.

Depuis le traité de Maastricht et le Traité de Lisbonne modifiant le traité sur l’Union européenne et le traité instituant la Communauté européenne, c’est la théorie orthodoxe (libérale) qui exerce le plus d’influence sur les décisions des membres de l’Union européenne. Le traité établissant la Communauté européenne, qui a été rebaptisé TFUE réaffirme deux objectifs importants pour la compréhension de la solution proposée par M. Draghi et celle décrite dans cette tribune : le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) et l’indépendance de la Banque centrale européenne BCE.

Nous pouvons lire à l’article 126 de ce traité :

« les États membres évitent les déficits publics excessifs … la Commission surveille l’évolution de la situation budgétaire et du montant de la dette publique… le Pacte de stabilité et de croissance est un instrument important pour la réalisation de ces objectifs ».

 Le PSC impose aux États de la zone euro d’avoir à terme des budgets proches de l’équilibre ou excédentaires. Le rétablissement des comptes publics passe par la maîtrise de la dépense publique qui repose principalement sur des réformes structurelles. Le TFUE entend par réformes structurelles ou réformes néolibérales :

« la libéralisation du marché des biens et services (ce qui implique notamment ouverture à la concurrence et privatisations totales ou partielles), flexibilisation du marché du travail (visant à renforcer les incitations au travail par des changements de législation, sur le salaire minimum, le temps de travail, etc.) et, enfin, réduction globale du poids des dépenses publiques, en particulier sociales (réduction de la supposée « générosité » des systèmes publics de retraite, de santé, etc.) et de la « pression fiscale » sur les entreprises et les « créateurs de richesse ».

Nous pouvons lire à l’article 123 de ce traité :

« Il est interdit à la Banque centrale européenne… d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres… le paragraphe 1 ne s’applique pas aux établissements publics de crédit… ».

Pour faire face aux difficultés financières, les pays de l’UE pourront s’endetter uniquement auprès des banques commerciales.

Les résultats de cette politique économique ne sont pas réellement un succès : il y a 16 ans, la production de richesse européenne était de 10,36% supérieure à celle des États-Unis alors qu’en 2023 elle était de 48,77% inférieure. Le PIB de l’Union européenne a augmenté de 2008 à 2023 de 12,58% (mesuré en dollar courant) soit en moyenne 0,79% par an, contre 84,83 % pour les États-Unis et 287,58% pour la Chine (source Banque mondiale).

Quant au poids de la dette publique, la moyenne de la zone euro en 2023 était de 88,6% du PIB et la moyenne de l’UE 81,7% du PIB. L’Europe n’a pas d’argent, les caisses sont vides et les pays membres sont fortement endettés : la dette publique de la France au sens du traité de Maastricht représentait 110,6 % du PIB et se situait à la troisième place de la zone euro, derrière celles de la Grèce (161,9 % du PIB) et de l’Italie (137,3 % du PIB), etc.

M. Draghi propose d’unifier les marchés des capitaux, d’harmoniser la réglementation bancaire, de réviser la taxonomie de l’UE pour les activités durables (qui sert à guider et mobiliser les investissements privés) et de faciliter les instruments de dette en communs. En réalité il y a sept travaux interminables qui compromettent le développement européen :

 

Quant aux instruments de dette en commun, elle divise plusieurs pays européens. L’Allemagne n’est plus très favorable à une nouvelle expérience. Afin de faire face aux conséquences économiques de l’épidémie de la COVID-19, en juillet 2020, l’Union européenne a mis sur pied un plan de relance de 806,9 milliards d’euros, 750 milliards d’euros au prix de 2018 (NextGenerationEU). Ce plan octroie des subventions (338 milliards d’euros) et des prêts pour soutenir les réformes et les investissements (385 milliards d’euros) dans les États membres de l’UE. Ils ont décidé de s’endetter en commun et de rembourser cet emprunt de 2028 à 2058 (30 ans).

Pour aider l’Ukraine, les chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont approuvé à l’unanimité une aide de 50 milliards d’euros. Cette aide passera dans le budget pluriannuel européen 2021-2027. La seule réponse du commissaire européen au Marché intérieur pour stimuler la production de l’industrie de la défense de l’UE est la collaboration entre les États membres. M. Draghi propose-t-il de nouveaux emprunts à rembourser peut-être à partir de 2058 ?

Le rapport de M. Draghi se repose en grande partie sur les marchés financiers

Aux côtés de la Banque européenne d’investissement BEI, ce rapport souhaite renforcer le rôle des Banques publiques et nationales de développement … Les actionnaires de la BEI sont les 27 États membres de l’Union européenne, elle a pour mission de favoriser la réalisation des objectifs économiques de l’Union européenne en accordant des prêts à long terme pour financer des investissements viables.

Pour les Banques publiques de développement BPD qui sont autonomes dans leur gestion, elles assurent la déclinaison financière du mandat public qui leur est confié. Elles doivent déployer des instruments financiers générateurs de revenus avec un mandat adossé sur des politiques publiques des États qui possèdent tout ou partie de leur capital. Dans un contexte de déficits budgétaires, les États actionnaires ne peuvent plus augmenter les capitaux de ces institutions. Ces Banques peuvent seulement emprunter sur les marchés financiers pour l’investir dans les entreprises des secteurs stratégiques. En 2023, la BEI a signé uniquement de nouveaux financements pour 87,85 milliards d’euros, soit 10% de la somme énoncée pour le plan Draghi.

Mais comment financer la croissance sans recourir aux banques privées et à l’endettement ?

  • Harmoniser la fiscalité des entreprises

À chaque fois qu’il y a une dérive des comptes publics, plusieurs économistes proposent de taxer les superprofits ou les superdividendes. Pour Thomas Piketty, il suffirait de forcer les plus riches à céder 10% de leurs patrimoines d’une manière exceptionnelle. Cette somme servirait à rembourser la dette publique. À titre d’exemple, à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale, l’Allemagne a mis en place un prélèvement sur les fortunes immobilières pour apurer son endettement … Dans un monde de fuite des capitaux et de subventions telles que la loi sur la réduction de l’inflation IRA (États-Unis) et la stratégie « Made in China 2025« , mieux vaut revoir le code du capital et remplacer les aides par un renforcement des quasi-fonds propres.

Dans son livre Le Code du capital - Comment la loi crée la richesse capitaliste et les inégalités Katharina Pistor soutient que le :

« droit conçu par et dans l’intérêt de riches acteurs privés induit à la fois l’accumulation de richesse, l’envol des inégalités et les crises à répétition« .

Mais si la loi qui donne le pouvoir au capital a été réformée dans l’intérêt des milliardaires depuis plusieurs années, « il suffit » de rechanger cette loi pour répartir la richesse dans l’intérêt commun et permettre à l’État de disposer de plus de recettes.

Seuls les pays les moins endettés peuvent se permettre de financer leurs entreprises ce qui pose un problème de concurrence. En Allemagne le financement des entreprises prend la forme de subventions non remboursables, de prêts à faible taux d’intérêt, de garanties, d’investissements ou d’incitations fiscales. En France, aides à l’embauche, aides à la création d’entreprise, prêts garantis… près de 2 000 dispositifs publics bénéficient aux entreprises. L’article 107 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) interdit en principe les aides publiques aux entreprises (appelées « aides d’État »), au motif qu’elles sont susceptibles de fausser la libre concurrence et donc le bon fonctionnement du marché intérieur…

La BEI devrait généraliser les financements directs sous forme de quasi-fonds propres pour financer la croissance des entreprises innovantes. La BCE devrait remettre en place un nouveau TLTRO (opérations ciblées de refinancement à long terme à des taux favorables) spécialement pour la BEI, les Banques publiques d’investissements ou de développement et les Caisses de crédit public.

  • Créer des produits d’épargne européens

En 2023, le PIB par habitant en dollar courant est de 81 695,2 pour les États-Unis (334,91 millions d’habitants) à comparer à celui de l’Europe de 40 823,9 (448,76 millions d’habitants). Les économies des ménages aux États-Unis ont atteint une valeur de 911 milliards de dollars en 2023 soit environ 825 milliards d’euros et environ 2 500 euros par Américain. Une nouvelle enquête de la National True Cost of Living Coalition montre que 65% des Américains de la classe moyenne ont des difficultés financières et 46% des Américains n’ont pas 500 dollars d’épargne d’urgence, et 28% n’ont pas d’épargne du tout.

Pour les Européens, les ménages détenaient environ 35 500 milliards d’euros au 31 décembre 2023, soit en moyenne 79 107 euros par Européen. Une grande partie de cette épargne est « exportée » en dehors de la zone euro tandis que les entreprises européennes se procurent une fraction de leurs besoins en fonds propres auprès d’investisseurs non-résidents. Il faut donc repenser totalement la manière de relier en Europe l’épargne et l’investissement.

Ce n’est pas la première fois que la Commission européenne crée un produit d’épargne européen. En 2019, la Commission a introduit le plan d’épargne retraite individuel européen (Pan-European Personal Pension Product, PEPP), qui offre aux citoyens de l’UE la possibilité d’épargner pour la retraite. Ce fut un succès très limité, car chaque pays a ses propres règles internes et chaque banque commerciale a des frais d’entrée ou d’adhésion différents, les versements sont bloqués jusqu’à la retraite…

La manière la plus simple est de créer plusieurs livrets d’épargne européens (nouvelles technologies, transition climatique, défense, etc.) gérés par des établissements de crédit public spécialisés. Chaque citoyen pourra choisir librement où placer ses économies. La structure des livrets doit être exactement la même dans l’ensemble de l’UE : même taux de rémunération, mêmes limites de cotisation, mêmes limites de plafond, mêmes options de retrait, mêmes avantages fiscaux, etc. Les nouveaux Livrets seraient garantis. Ils devraient présenter plusieurs atouts pour les consommateurs : flexibilité, frais de gestion nuls, pas de frais de transfert entre pays européens, etc.

  • Réindustrialisation et création de 15 millions de nouvelles petites entreprises locales financées par les Caisses de crédit public

Ces caisses emprunteraient directement à la BCE. Tous les pays européens doivent avoir, comme l’Allemagne, des Caisses de crédit public en plus des Banques commerciales privées et des Banques coopératives. En Allemagne les banques de droit public regroupent les quelque 500 caisses d’épargne (Sparkasse) et les banques centrales des États (Landesbanken). En France une grande institution financière publique, la Caisse des Dépôts et Consignation CDC gère 48 caisses de retraite, reçoit les dépôts légaux des notaires, etc. Elle est une partenaire de long terme des collectivités locales, en d’autres termes un grand investisseur institutionnel. C’est la BPI Banque publique d’investissement (uniquement 44 milliards d’euros d’actifs) qui accompagne « les entreprises, de l’amorçage jusqu’à la cotation en bourse, du crédit aux fonds propres ».

L’Allemagne a adopté le «Mittelstand» qui est la principale force de l’économie allemande avec 3,5 millions d’entreprises familiales innovantes, tandis que la France a choisi de développer des champions nationaux cotés en Bourse. Les PME du Mittelstand, se financent en majorité via les 500 caisses d’épargne publiques (2 492,8 milliards d’euros).

Électricité : fin ou poursuite des tarifs réglementés ?

Électricité : fin ou poursuite des tarifs réglementés ?

 

Deux positions s’affrontent celle très libérale de l’autorité de la concurrence qui veut faire jouer un rôle plus important au marché et celle de la commission de régulation de l’énergie favorable maintient des tarifs réglementés.

 

L’Autorité de la concurrence reproche aux TRV, outre leur manque de lisibilité, d’être un «obstacle au libre jeu de la concurrence et aux bénéfices potentiels de cette dernière – en termes de prix, d’innovation ou encore d’investissement».À l’inverse, la commission de régulation de l’énergie milite pour le maintien des tarifs réglementés. Les consommateurs, particuliers et petites entreprises, les ont en effet plébiscités quand en 2022, en pleine crise énergétique, les prix de l’électricité sur les marchés de gros ont flambé, entraînant avec eux la tarification des abonnements «au prix de marché». Échaudés par des factures qui se sont envolées, plus d’un million de consommateurs ont alors troqué leurs contrats pour des abonnements au TRV.

Déficit France: Dérapage ou naufrage financier ?

Déficit France: Dérapage  ou naufrage financier ?

 

Antoine Armand, ministre de l’Économie, au micro de CNews le 4 novembre 2024, a parlé ce matin d’un « risque de dérapage des finances publiques », comme si la situation n’était qu’une menace lointaine. Mais les chiffres sont clairs depuis déjà un certain temps : la France est déjà en dérapage incontrôlé. En 2024, le déficit public dépasse les 6 % du PIB, loin des 4,4 % prévus. Ce gouffre est la preuve d’une gestion budgétaire sans vision, une fuite en avant qui hypothèque notre avenir. Dire qu’il n’y a qu’« un risque « minimise totalement la gravité de la situation. La vérité, c’est que la France est déjà en plein chaos financier.

 

par  Par Simon Daragon, docteur en droit fiscal, maître de conférence à l’Université Catholique de Lille dans La Tribune

 

Les gouvernements successifs ont accumulé les promesses coûteuses et les dépenses sans fond, sans jamais assumer la réalité : notre modèle actuel de gestion publique est insoutenable. Tant qu’on ne prendra pas ce problème à bras-le-corps, nos finances continueront de sombrer, et c’est aux générations futures que nous laisserons cette dette écrasante. Un État responsable est un État qui protège l’avenir de ses citoyens et qui assure une stabilité budgétaire. Aujourd’hui, nous en sommes bien loin.

Ce dérapage n’a pas échappé aux agences de notation et aux créanciers internationaux. Fitch a récemment abaissé la perspective de la France de « stable » à « négative ». Pour eux, la situation de la France n’est plus fiable. Ils voient ce que le gouvernement refuse d’admettre : la France n’est plus un modèle de stabilité économique, mais un État endetté, affaibli par des choix de gestion irresponsables. Cette dégradation, c’est un coup porté à notre souveraineté. Comment pouvons-nous prétendre peser en Europe si notre modèle économique s’effondre ? À force de dilapider les ressources publiques, c’est notre compétitivité, notre influence et notre crédibilité qui s’effondrent.
Les citoyens, eux, ne se laissent pas tromper. Ils voient bien cette dérive au quotidien : des services publics en crise, qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, ou de la justice. Nos hôpitaux sont saturés, les écoles manquent de moyens et la justice est à bout de souffle. Cette situation, on ne peut pas la mettre sur le dos des citoyens ou des entreprises, déjà soumis à une pression fiscale record. La seule réponse du gouvernement est de parler d’« éventuelles réductions de dépenses », sans jamais préciser lesquelles, et d’annoncer des hausses d’impôts « ciblées », une tentative de gain de temps sans rien régler. Les Français attendent de la clarté et des mesures fortes, pas des promesses floues.

 

La seule réponse durable à cette crise, c’est une refonte complète de la gestion des finances publiques. La France a besoin d’un État responsable, qui dépense uniquement ce qu’il a, qui gère avec rigueur, et qui ne fait pas peser ses dettes sur le dos des générations à venir. Nous demandons un plan de réduction des dépenses publiques, ciblé et transparent. Cela signifie des choix difficiles, mais des choix nécessaires, qui pourraient inclure la révision des allocations mal ciblées, une gestion plus stricte des dépenses de l’administration publique et une réduction des charges non essentielles. C’est ainsi que l’on mettra fin à la dérive et que l’on retrouvera une gestion saine de l’État.

Quant à la fiscalité, nous ne pourrons pas redresser la France en augmentant encore les impôts. Ce modèle d’asphyxie fiscale a montré ses limites. La France est l’un des pays les plus taxés au monde. Il est temps de redonner de l’air à nos ménages et à nos entreprises, pour relancer l’investissement, l’innovation, et la création d’emplois. Un État responsable doit cesser de voir dans les Français une source infinie de revenus fiscaux. Le redressement des finances publiques passe par un État plus efficace, qui n’étouffe pas ses citoyens et qui favorise la croissance économique plutôt que de la freiner.

Alors non, Monsieur le Ministre, il n’y a plus de « risque » : le dérapage est bien réel, et la France plonge.

______

(*) Docteur en droit fiscal, Simon Daragon enseigne en tant que maître de conférences à l’université. Il a étudié à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, où il s’est spécialisé en droit fiscal et en fiscalité internationale. Il a également travaillé pour divers cabinets d’avocats et entreprises, et il donne des conférences en France et dans le monde.

France: Dérapage budgétaire ou naufrage financier ?

France: Dérapage budgétaire ou naufrage financier ?

 

Antoine Armand, ministre de l’Économie, au micro de CNews le 4 novembre 2024, a parlé ce matin d’un « risque de dérapage des finances publiques », comme si la situation n’était qu’une menace lointaine. Mais les chiffres sont clairs depuis déjà un certain temps : la France est déjà en dérapage incontrôlé. En 2024, le déficit public dépasse les 6 % du PIB, loin des 4,4 % prévus. Ce gouffre est la preuve d’une gestion budgétaire sans vision, une fuite en avant qui hypothèque notre avenir. Dire qu’il n’y a qu’« un risque « minimise totalement la gravité de la situation. La vérité, c’est que la France est déjà en plein chaos financier.

 

par  Par Simon Daragon, docteur en droit fiscal, maître de conférence à l’Université Catholique de Lille dans La Tribune

 

Les gouvernements successifs ont accumulé les promesses coûteuses et les dépenses sans fond, sans jamais assumer la réalité : notre modèle actuel de gestion publique est insoutenable. Tant qu’on ne prendra pas ce problème à bras-le-corps, nos finances continueront de sombrer, et c’est aux générations futures que nous laisserons cette dette écrasante. Un État responsable est un État qui protège l’avenir de ses citoyens et qui assure une stabilité budgétaire. Aujourd’hui, nous en sommes bien loin.

Ce dérapage n’a pas échappé aux agences de notation et aux créanciers internationaux. Fitch a récemment abaissé la perspective de la France de « stable » à « négative ». Pour eux, la situation de la France n’est plus fiable. Ils voient ce que le gouvernement refuse d’admettre : la France n’est plus un modèle de stabilité économique, mais un État endetté, affaibli par des choix de gestion irresponsables. Cette dégradation, c’est un coup porté à notre souveraineté. Comment pouvons-nous prétendre peser en Europe si notre modèle économique s’effondre ? À force de dilapider les ressources publiques, c’est notre compétitivité, notre influence et notre crédibilité qui s’effondrent.
Les citoyens, eux, ne se laissent pas tromper. Ils voient bien cette dérive au quotidien : des services publics en crise, qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, ou de la justice. Nos hôpitaux sont saturés, les écoles manquent de moyens et la justice est à bout de souffle. Cette situation, on ne peut pas la mettre sur le dos des citoyens ou des entreprises, déjà soumis à une pression fiscale record. La seule réponse du gouvernement est de parler d’« éventuelles réductions de dépenses », sans jamais préciser lesquelles, et d’annoncer des hausses d’impôts « ciblées », une tentative de gain de temps sans rien régler. Les Français attendent de la clarté et des mesures fortes, pas des promesses floues.

 

La seule réponse durable à cette crise, c’est une refonte complète de la gestion des finances publiques. La France a besoin d’un État responsable, qui dépense uniquement ce qu’il a, qui gère avec rigueur, et qui ne fait pas peser ses dettes sur le dos des générations à venir. Nous demandons un plan de réduction des dépenses publiques, ciblé et transparent. Cela signifie des choix difficiles, mais des choix nécessaires, qui pourraient inclure la révision des allocations mal ciblées, une gestion plus stricte des dépenses de l’administration publique et une réduction des charges non essentielles. C’est ainsi que l’on mettra fin à la dérive et que l’on retrouvera une gestion saine de l’État.

Quant à la fiscalité, nous ne pourrons pas redresser la France en augmentant encore les impôts. Ce modèle d’asphyxie fiscale a montré ses limites. La France est l’un des pays les plus taxés au monde. Il est temps de redonner de l’air à nos ménages et à nos entreprises, pour relancer l’investissement, l’innovation, et la création d’emplois. Un État responsable doit cesser de voir dans les Français une source infinie de revenus fiscaux. Le redressement des finances publiques passe par un État plus efficace, qui n’étouffe pas ses citoyens et qui favorise la croissance économique plutôt que de la freiner.

Alors non, Monsieur le Ministre, il n’y a plus de « risque » : le dérapage est bien réel, et la France plonge.

______

(*) Docteur en droit fiscal, Simon Daragon enseigne en tant que maître de conférences à l’université. Il a étudié à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas, où il s’est spécialisé en droit fiscal et en fiscalité internationale. Il a également travaillé pour divers cabinets d’avocats et entreprises, et il donne des conférences en France et dans le monde.

L’arsenalisation ou l’extension du contenu de la guerre

L’arsenalisation ou l’extension du contenu de la guerre

 

Le concept, déjà largement employé par les experts et les chercheurs, commence à être repris par les politiques, en particulier dans le monde anglo-saxon.

Par Marc Semo dans Le Monde

 

Histoire d’une notion. A l’heure des conflits hybrides, tout peut se transformer en arme : l’économie comme l’énergie, l’information, la lutte contre le réchauffement climatique, les flux migratoires, les ressources en eau douce, l’alimentation, la monnaie ou le droit. La notion d’« arsenalisation », un néologisme traduit de l’anglais weaponization, décrit cette nouvelle réalité. « La guerre n’est plus seulement un affrontement militaire et la mondialisation créée des interdépendances qui sont autant de vulnérabilités », explique Olivier Schmitt, professeur à l’université du Danemark du Sud et spécialiste des questions stratégiques, auteur notamment de Préparer la guerre (PUF, 448 pages, 24 euros).

Le mot, déjà largement employé par les experts et les chercheurs, commence à être repris par les politiques, en particulier dans le monde anglo-saxon. L’arsenalisation caractérise un entre-deux brumeux où la distinction entre guerre et paix se fait toujours plus floue. Tous les leviers disponibles peuvent être utilisés pour affaiblir, voire éliminer, l’adversaire, y compris en détournant des objets civils.

« La guerre est permanente parce qu’elle est engagée dans un processus de “déspécification”, c’est-à-dire de réduction progressive de ce qui la distingue de la paix. Elle n’est plus cantonnée à certaines activités, accomplies par certaines personnes, à certains endroits, et à certains moments », résume Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, ancien directeur de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire et ambassadeur au Vanuatu, dans son livre Le Réveil stratégique. Essai sur la guerre permanente (Seuil, 240 pages, 22 euros). En principe, la guerre est le lieu d’une distinction claire entre ceux qui la font, les combattants, et ceux qui la subissent, les civils. En pratique désormais, et de manière croissante, cette distinction est brouillée.

La notion d’arsenalisation est apparue il y a vingt ans à propos de l’espace extra-atmosphérique, c’est-à-dire au-delà d’une altitude de 100 kilomètres, devenu un enjeu stratégique majeur. C’est le nouveau point haut absolu du champ de bataille. Le traité de 1967, négocié sous l’égide de l’Organisation des Nations unies, appelle à une utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique et y interdit l’usage d’armes de destruction massive, mais il ne prohibe pas son emploi à des fins militaires. L’absence de seuil caractérisant ce qu’est un acte hostile dans l’espace, la nature duale de certains satellites d’observation ou de télécommunications, l’intrication des activités civiles, commerciales et militaires en font une zone grise. D’où son arsenalisation croissante. Pour les mêmes raisons, on parle aussi d’arsenalisation des espaces maritimes et de la haute mer.

Trump: Bonne ou mauvaise nouvelle pour l’Europe

Trump:  Bonne ou mauvaise nouvelle pour l’Europe

La victoire de Donald Trump pourrait représenter le coup de fouet dont les Européens ont besoin pour renforcer significativement leur unité et moins dépendre de l’éternel protecteur d’outre-Atlantique. La victoire de Donald Trump II, qui est aussi celle du nationalisme et de l’isolationnisme, a plongé la majeure partie des leaders européens dans la consternation. Durant toute la campagne, c’était l’élection de Kamala Harris que les Européens avaient espérée, souhaitée et appelée de leurs vœux. Seuls les dirigeants eurosceptiques du Vieux continent, Viktor Orban en tête, ont salué l’élection du Républicain comme 47e président des États-Unis. Le retour de Trump à la Maison Blanche, doublée de la prise par les Républicains du Sénat et de leur probable maintien en tant que premier parti à la Chambre des représentants, annonce la mise en œuvre, au cours des quatre prochaines années, d’un programme politique et diplomatique aux antipodes des objectifs européens en matière de climat, de coopération internationale et de liens transatlantiques.

 

par 

Géopoliticien, Sciences Po dans The Conversation 

Toutefois, éclairés par la présidence Trump I et instruits par les crises actuelles, les Européens ont les moyens d’exploiter les opportunités ouvertes par une présidence Trump II. À condition d’agir ensemble et vite ! Les Européens ne sont pas condamnés à subir. Ils peuvent faire du prochain mandat américain une chance pour leur autonomie stratégique. Sous certaines conditions.

L’élection de Donald Trump peut assurément devenir un cauchemar pour les Européens. Au vu de son premier mandat et de ses déclarations durant la campagne, ils savent déjà que plusieurs objectifs transatlantiques communs ne résisteront pas à son retour au pouvoir.

Le lien transatlantique redeviendra sous peu un rapport de force transactionnel : pour Donald Trump, les grandes alliances historiques des États-Unis issues de la Seconde Guerre mondiale, en Europe et en Asie, sont à la fois des fardeaux et des leviers d’action pour extorquer des concessions économiques aux Européens. N’a-t-il pas constamment accusé le Japon, l’Allemagne et l’OTAN en général de profiter indûment de la police d’assurance géopolitique américaine ? Loin de renforcer les partenariats, il cherchera à inquiéter, à diviser et à provoquer les Européens, qu’il traitera en clients, et non en alliés. Et l’UE risque de voir se creuser des clivages internes importants entre ceux qui voudront se concilier les faveurs de Trump II et ceux qui voudront y résister au prix de pressions économiques et politiques brutales. Que les Européens s’en souviennent : Trump II n’aura plus d’alliés mais des obligés régulièrement intimidés.
Cela aura une conséquence directe sur ce qui cimente l’OTAN et l’UE à l’heure actuelle : le soutien économique, militaire et diplomatique à l’Ukraine. Le candidat Trump a été très clair sur ses intentions : couper les crédits à l’Ukraine (80 milliards de dollars depuis 2022), se positionner en médiateur avec la Russie et obtenir une paix fondée sur un troc consistant en l’abandon par l’Ukraine de ses territoires de l’Est du pays en contrepartie de la fin de l’invasion russe. Là encore, la culture du rapport de force cèdera la place à l’animation du réseau d’alliés. La sécurité et la sérénité des Européens seront beaucoup moins bien garanties par une présidence Trump II sur les flancs orientaux et méridionaux du continent. La présidence Trump II estimera ne pas avoir de responsabilités à assumer, mais seulement des intérêts à promouvoir.

La cohésion de l’Occident sera également entamée dans les institutions internationales issues de la Seconde Guerre mondiale. Trump II continuera à afficher ses affinités avec des leaders en rupture avec l’Europe : Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan, Benyamin Nétanyahou, etc. Ce sera la fin du front uni à l’ONU sur l’Iran, sur la Corée du Nord ou encore sur le climat. Comme durant la première présidence Trump. Et les Européens risquent de se retrouver isolés, à mener des combats d’arrière-garde afin de préserver ce qui reste des mécanismes de coopération internationaux contestés par le Sud Global dans ses différents forums (G20, BRICS, OCS, etc.).

Quant au volet commercial, il sera marqué par la hausse des droits de douane à la fois pour le partenaire rival chinois et pour l’allié européen : Donald Trump les placera sur un pied d’égalité en raison du déficit commercial massif envers l’un et envers l’autre.

Les risques inhérents à une présidence Trump II sont massifs et immédiats pour les Européens : désinformation, intimidation, désunion, isolement et insécurité aux frontières seront le pain quotidien des prochaines années pour les Européens. Ces dangers sont, en outre, accentués par l’affaiblissement des leaders de grands pays tels que la France et l’Allemagne – qui avaient endigué le premier tsunami trumpien. La résignation est-elle pour autant de mise ?

En géopolitique comme en économie, une crise peut devenir une opportunité, à condition de la prévoir, de l’anticiper, de la préparer et de la traiter. C’est ce que vient de faire le premier ministre polonais Donald Tusk en qualifiant la victoire de Donald Trump d’oraison funèbre de la « sous-traitance géopolitique ».
Le choc de Trump II peut être paradoxalement salutaire pour les Européens. Mais cette potentielle thérapie de choc ne peut réussir que sous certaines conditions très difficiles à remplir. Que les Européens oublient un instant leurs craintes justifiées et leur déception amère !

Pour exploiter la crise géopolitique que provoque dès maintenant l’élection du candidat ouvertement nationaliste du MAGA, les Européens doivent s’imposer une discipline de fer en matière de coordination sur les principaux dossiers sécuritaires (Ukraine, Israël), économiques (IA, énergie, tarifs douaniers) et diplomatiques (sanctions, dialogue avec le Sud, organisations multilatérales).

La moindre faille dans cette coordination serait funeste car exploitée en même temps par Washington, Moscou et Pékin. Les mécanismes de coordination existent, même s’ils sont lents. Les leaders sont en place malgré leurs talons d’Achille, qu’il s’agisse de Mark Rutte à l’OTAN ou d’Ursula von der Leyen à l’UE… Cet atout est renforcé par le décalage des calendriers électoraux : l’UE est en phase de lancement de sa nouvelle mandature alors que la nouvelle administration Trump ne prendra ses fonctions qu’en janvier. Les Européens disposent de quelques semaines pour prendre position à l’avance sur tous les sujets de dissensus.

L’autre atout des Européens tient au contenu de leurs intérêts. En Ukraine, à eux de prendre le relais de l’aide américaine notamment militaire et de proposer rapidement un plan de cessez-le-feu et de négociation qui prendra de court la présidence Trump et coupera court aux plans de paix, très favorables à Moscou, avancés par le Sud Global. Dans les rapports avec la Chine, à eux de proposer une autre voie que la guerre tarifaire annoncée par Trump. Tenir un cap ferme mais moins belliqueux que Washington sera finalement aisé avec Pékin : l’UE n’est que le partenaire, pas le rival de la RPC.

Sur les rapports avec le Sud Global, les Européens doivent jouer la carte de la différence : ne pas hésiter à proposer une option alternative aux États-Unis, oser les concurrencer au Moyen-Orient par un bras de fer avec Israël, appeler une fois encore à une maîtrise par la négociation du programme nucléaire iranien, etc. La crédibilité des Européens dans le Sud sera objectivement favorisée par le discrédit que les États-Unis risquent fort de subir dans ces régions sous Trump II.

Enfin, face à une administration américaine sans complexe pour intimider ses partenaires européens, il faudra identifier des points sur lesquels ne pas céder : sur la gestion des données, sur l’IA, sur la diversification des sources d’énergie.

Aujourd’hui, avec une coordination renforcée et un agenda européen bien identifié, les Européens sont capables non seulement de résister mais aussi d’en imposer à une administration Trump II.
Pour les Européens, la période de transition jusqu’au 20 janvier 2025 sera un test de cohésion, de rapidité et de sang froid. Durant ces deux mois, l’administration Biden passera le relais à l’administration Trump. Et, pendant ce temps, le candidat devenu président élu sans être président au sens plein multipliera les prises de position d’autant plus tonitruantes qu’elles ne seront pas traduites dans la réalité.

Aux Européens de le prendre de vitesse et de se positionner sur l’Ukraine, le Moyen-Orient, le commerce international et les organisations multilatérales avant et par différence avec lui. Ne perdons pas de temps : l’élection de Donald Trump peut précipiter la maturité européenne.

50 milliards d’impôts nouveaux ou 49.3  ?

50 milliards d’impôts nouveaux ou 49.3  ?

Le concours Lépine de l’ingénierie fiscale conduit à augmenter les impôts de 50 milliards alors que le pouvoir envisageait une hausse limitée à 20 milliards. La synthèse paraît difficilement réalisable et comme c’était prévu on s’oriente de plus en plus vers un recours à l’article 49. 3 pour vous faire adopter le budget du gouvernement.

Michel Barnier  défend l’équilibre global du budget, avec ses 60 milliards d’économies et de hausses d’impôts, soit respecté. Il souhaite que l’effort fiscal demandé aux entreprises et aux Français les plus aisés ne soit pas alourdi et demeure à hauteur de 20 milliards – ce qui est déjà historiquement élevé.

À Matignon, on a observé attentivement les débats en commission, qui se sont achevés hier. Une alliance entre le « socle » qui soutient le gouvernement et le RN l’a emporté. Ces députés ont fini par retoquer la partie fiscale du texte, lourdement grevée par 50 milliards d’impôts supplémentaires – du jamais-vu. me donné lieu à l’adoption de deux ponctions différentes. En outre, des impôts existants ont été augmentés ou élargis .

Ce scénario peut-il se répéter dans l’hémicycle ? « Si le texte ne passe pas en séance, il part au Sénat dans sa version initiale », a souligné hier Charles de Courson (Liot), le rapporteur général du budget. Ce serait donc le projet du gouvernement qui, intact, viendrait au Palais du Luxembourg. Une défaite politique se transformerait en victoire juridique. Demain, une première épreuve pourrait attendre le camp Barnier. Le Nouveau Front populaire déposera une motion de rejet. Même si le RN ne la votera pas (comme cela a toujours été le cas depuis 2022 sur les textes budgétaires), la mobilisation des députés du socle commun devra être sans faille pour qu’il n’y ait aucun risque qu’elle soit adoptée.

Ce sera la première fois qu’ils se retrouveront ainsi. Tous les députés du « socle commun », la formulation choisie par Michel Barnier pour dénommer sa majorité relative, ont été conviés par Nathalie Delattre, la ministre déléguée chargée des Relations avec le Parlement, à une réception lundi à 20 heures. Élus des  groupes Ensemble pour la République, MoDem, Horizons et Droite républicaine (la nouvelle appellation de LR) se réuniront, alors que le ciment a du mal à prendre entre les troupes macronistes et celles de Laurent Wauquiez. Le Premier ministre, qui aura déjeuné un peu plus tôt avec Gabriel Attal, y passera.

 

 

Ukraine : plan de la victoire ou de la défaite

Ukraine : plan de la victoire ou de la défaite

Zelensky fait actuellement la promotion de son plan de victoire mais qui pourrait se révéler un plan de défaite en cas d’accession au pouvoir de Trump prêt à brader l’Ukraine à Poutine

S’il est élu le 5 novembre, l’ex-président républicain voudra régler le conflit ukrainien à sa manière, directement avec Vladimir Poutine. C’est un défi majeur auquel l’Europe n’est pas préparée, alerte Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde »,

Ainsi, Donald Trump et Vladimir Poutine seraient de vieilles connaissances qui se parlent régulièrement au téléphone, jusqu’à sept fois depuis que le premier a quitté la Maison Blanche en 2021, y compris après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022. Révélée par Bob Woodward, le célèbre journaliste américain, dans un livre qui vient de paraître aux Etats-Unis, War (« guerre », Simon & Schuster, 448 pages, non traduit), l’information n’a pas été formellement démentie par l’équipe Trump. Elle ne présage, en tout cas, rien de bon pour l’avenir de l’Ukraine, dont le sort est aujourd’hui largement lié au résultat de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le 5 novembre.

Le candidat républicain s’est vanté de pouvoir résoudre la crise ukrainienne en l’espace de vingt-quatre heures, s’il était élu. Personne ne croit sérieusement que cela soit possible, mais on sait suffisamment de choses sur sa vision de la Russie pour imaginer les contours de la solution envisagée. Colistier de Trump et candidat à la vice-présidence, J. D. Vance a d’ailleurs avancé un scénario qui impliquerait la neutralité de l’Ukraine – donc l’impossibilité pour Kiev de rejoindre l’alliance occidentale. C’est, rappelons-le, une des exigences de la Russie.
Il faut donc imaginer ce qu’une éventuelle victoire de Donald Trump, le soir du 5 novembre, parfaitement plausible à trois semaines du scrutin, signifierait pour l’Ukraine. Cette fois-ci, contrairement au soir du 3 novembre 2020, il est prêt. Il a un plan pour l’Ukraine. Logiquement, il demandera l’abandon de l’aide militaire américaine à Kiev. Elle ne s’arrêtera pas du jour au lendemain, mais une telle annonce bouleversera brutalement le paysage stratégique : les Européens ne sont pas en mesure de compenser la perte de l’aide américaine. L’armée ukrainienne aura de plus en plus de mal à résister à l’offensive russe.

Trump pourra alors proposer à Vladimir Poutine d’ouvrir des négociations, dans les termes que l’on devine sans peine, puisque les Ukrainiens se trouveraient en position de faiblesse. Ce serait, en réalité, pour l’Ukraine, les pourparlers de la défaite.

Ukraine : plan de la victoire ou de la défaite

Ukraine : plan de la victoire ou de la défaite

Zelensky Fait actuellement la promotion de son plan de victoire mais qui pourrait se révéler un plan de défaite en cas d’accession au pouvoir de Tran prêt à brader l’Ukraine à Poutine

S’il est élu le 5 novembre, l’ex-président républicain voudra régler le conflit ukrainien à sa manière, directement avec Vladimir Poutine. C’est un défi majeur auquel l’Europe n’est pas préparée, alerte Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde »,

Ainsi, Donald Trump et Vladimir Poutine seraient de vieilles connaissances qui se parlent régulièrement au téléphone, jusqu’à sept fois depuis que le premier a quitté la Maison Blanche en 2021, y compris après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022. Révélée par Bob Woodward, le célèbre journaliste américain, dans un livre qui vient de paraître aux Etats-Unis, War (« guerre », Simon & Schuster, 448 pages, non traduit), l’information n’a pas été formellement démentie par l’équipe Trump. Elle ne présage, en tout cas, rien de bon pour l’avenir de l’Ukraine, dont le sort est aujourd’hui largement lié au résultat de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le 5 novembre.

Le candidat républicain s’est vanté de pouvoir résoudre la crise ukrainienne en l’espace de vingt-quatre heures, s’il était élu. Personne ne croit sérieusement que cela soit possible, mais on sait suffisamment de choses sur sa vision de la Russie pour imaginer les contours de la solution envisagée. Colistier de Trump et candidat à la vice-présidence, J. D. Vance a d’ailleurs avancé un scénario qui impliquerait la neutralité de l’Ukraine – donc l’impossibilité pour Kiev de rejoindre l’alliance occidentale. C’est, rappelons-le, une des exigences de la Russie.
Il faut donc imaginer ce qu’une éventuelle victoire de Donald Trump, le soir du 5 novembre, parfaitement plausible à trois semaines du scrutin, signifierait pour l’Ukraine. Cette fois-ci, contrairement au soir du 3 novembre 2020, il est prêt. Il a un plan pour l’Ukraine. Logiquement, il demandera l’abandon de l’aide militaire américaine à Kiev. Elle ne s’arrêtera pas du jour au lendemain, mais une telle annonce bouleversera brutalement le paysage stratégique : les Européens ne sont pas en mesure de compenser la perte de l’aide américaine. L’armée ukrainienne aura de plus en plus de mal à résister à l’offensive russe.

Trump pourra alors proposer à Vladimir Poutine d’ouvrir des négociations, dans les termes que l’on devine sans peine, puisque les Ukrainiens se trouveraient en position de faiblesse. Ce serait, en réalité, pour l’Ukraine, les pourparlers de la défaite.

 

Crise financière: Le travail ou les impôts

Crise financière: Le travail ou les impôts

C’est l’éléphant dans la pièce. Alors que va s’ouvrir le débat budgétaire au Parlement, la question de la réduction de la dette publique est au cœur des problématiques actuelles. S’il existe plusieurs façons d’aboutir à ce résultat, toutes n’ont le même impact sur l’emploi et la croissance. Mieux vaut promouvoir les mesures en faveur du travail qu’augmenter les impôts et les taxes. Lors de la dernière Loi de finances votée en 2023, le gouvernement d’alors s’était engagé à boucler son budget de 2024 avec un déficit d’un montant équivalant à 4,4 % du PIB. Dans ce contexte, l’étude du Cepremap 2024-02 indiquait qu’une réduction des dépenses nettes de 20 milliards d’euros par an serait nécessaire pour stopper la hausse de la dette de l’État français, entamée au début des années 80, puis la réduire. Un tel infléchissement de la dynamique de dette publique permettait d’attester qu’elle reste sous contrôle et donc soutenable, car elle pourrait ainsi bénéficier de taux d’intérêt faibles. Finalement, le déficit budgétaire de 2024 sera proche de 6 %. Comme la dette augmente encore et encore, la crédibilité de la capacité de remboursement de sa dette par l’État français se réduit. Cette hausse du risque de défaut se voit sur les marchés : alors que l’État français pouvait emprunter en 2021 à un taux inférieur de 0,5 point à celui prévalant pour le Portugal, il doit aujourd’hui à un taux supérieur de 0,15 point). Avec cette hausse du déficit, si l’État français souhaite restaurer sa crédibilité et donc contenir la hausse de la charge des intérêts sur sa dette, ce n’est plus 20 milliards d’euros par an qu’il faut trouver, mais plutôt 30 milliards par an.

 

par 

Professeur d’économie, Directeur de l’Observatoire Macro du CEPREMAP, Le Mans Université dans The Conversation

Le nouveau gouvernement doit donc définir une trajectoire budgétaire définissant comment économiser les premiers 20 milliards annuels, ce qu’aurait dû faire l’ancien gouvernement, mais aussi déterminer comment faire cet effort budgétaire additionnel. Évidemment, la meilleure stratégie pour redresser les finances d’un pays consiste à favoriser les mesures qui encouragent l’activité et donc à terme les recettes de l’État, en particulier le travail. C’est ce que montre l’étude du Cepremap dont les principes sont repris ici, mais appliqués à la nouvelle réalité budgétaire de la France.

 

Avec l’objectif de réduire de 5 points le ratio dette sur PIB à l’horizon de 2027 sans entraver la croissance ni accroître les inégalités, le modèle du Cepremap indique que la réduction de milliards annuels des dépenses nettes doit résulter d’une baisse des transferts indexés sur les revenus (retraite et assurance chômage) de 50 milliards par an partiellement compensée par une hausse des transferts non indexés sur les revenus (santé, pauvreté…) de 20 milliards par an. Bien entendu, si l’objectif n’est « que » de réduire le ratio dette sur PIB de 2 points à l’horizon 2027, une réduction de 24 milliards d’euros par an est nécessaire si elle résulte d’une baisse des transferts indexés sur les revenus de 43 milliards par an partiellement compensée par une hausse des transferts non indexés sur les revenus de 19 milliards d’euros par an.

Cette stratégie stimulerait le PIB car elle conduirait à une hausse des heures travaillées et de la demande de consommation des plus défavorisés. Elle a un coup politique, celui du refus de la non-indexation des retraites pendant plusieurs années. Toutefois, comme le revenu mensuel disponible par tête des retraités était, en 2019, de 2 132 euros, contre 2 099 pour les actifs (voir COR (2023)) et que leur taux d’épargne des personnes âgées de plus de 70 ans est de 26 % contre 10 % pour les 40-49 ans (voir Insee (2020)), cette politique contribuerait à restaurer l’équité intergénérationnelle.

Comme les cotisations versées ne couvrent que 80 % des dépenses de retraite (voir Beaufret (2023)), réduire les pensions reviendrait à réduire les divers transferts actuels de l’État vers les retraités, et non à ponctionner des « droits » qui n’ont, en fait, pas été complètement « acquis ». Enfin, alors que l’âge moyen de départ en retraite est 63 ans en France, il est à 65 ans en Allemagne : reculer de deux années l’âge de départ en retraite représente une économie de 22 milliards d’euros an pour les finances publiques, sachant que les déficits actuels et passés des caisses de retraite expliquent la moitié de la hausse de la dette publique, comme l’a montré Jean-Pascal Beaufret. Aux antipodes des demandes d’abrogation de la dernière réforme des retraites, il serait plutôt nécessaire de préparer la prochaine pour qu’elle permette un véritable rééquilibrage des finances publiques.

Face à une potentielle difficulté politique qui pourtant ne consiste qu’à restaurer une partie de la valeur du travail, une hausse de certaines taxes a été envisagée, par certains comme, par exemple, le gouverneur de la Banque de France. Le fardeau de l’ajustement budgétaire ne reposerait plus alors uniquement sur ceux qui ne travaillent pas ou plus, mais aussi sur les actifs. Mais, si le gouvernement accroît de 5 milliards par an ses recettes via une hausse des prélèvements, cela lui permet mécaniquement de moins réduire ses dépenses. Cela risque de réduire aussi le taux de croissance du PIB en réduisant les créations d’emploi. En effet, accroître les prélèvements obligatoires sans désinciter les entrepreneurs à participer à la création de richesse et sans exclure les travailleurs les plus fragiles est quasiment impossible.

La « justice fiscale », c.-à-d., une meilleure répartition d’une richesse plus importante, ne doit pas s’opérer via une hausse de la fiscalité mais par un rééquilibrage des transferts en faveur de ceux qui ne sont pas indexés sur les revenus, comme le montre l’étude du Cepremap. Ne pas accroître la pression fiscale n’est pas un « dogme », mais une recommandation basée sur des évaluations de politique publique qui montrent qu’une politique visant à réduire la dette sans entraver la croissance ni accroître les inégalités doit se baser sur des mesures revalorisant le travail, donc favorisant l’activité économique… et permettant à terme d’accroître les recettes de l’État via la croissance.

Des patriotes ou des tacticiens ?

Des patriotes ou des tacticiens ?

Le député du Lot, Aurélien Pradié , qui a pris ses distances avec Laurent Wauquiez, plaide pour un « gouvernement de reconstruction » rassemblant des personnalités de droite et de gauche. Entretien dans La Tribune. 

Au lendemain des élections législatives, vous avez plaidé pour un gouvernement de « bâtisseurs » réunissant des personnalités de gauche et de droite. Après être resté silencieux tout l’été, dites-vous toujours la même chose ?

AURÉLIEN PRADIÉ - Chacun doit bien avoir conscience que la seule voie possible est le rassemblement des patriotes de droite et de gauche dans un gouvernement. Compte tenu de la configuration de l’Assemblée nationale, ce sera l’unique manière de tenir dans le temps. Mais au-delà d’une affaire d’arithmétique, c’est aussi une question d’espoir. Le rôle d’un exécutif n’est pas seulement d’échapper à une motion de censure, c’est d’améliorer la vie des Français. Les élections législatives, marquées par une participation exceptionnelle, ne peuvent pas accoucher d’un bricolage politicien. Les Français attendent un gouvernement de reconstruction capable de porter un espoir nouveau. Nous n’en avons pas connu depuis l’après-guerre. Toutes proportions gardées, nous sommes à un moment équivalent. La France n’a jamais autant été exposée sur le plan extérieur comme à l’intérieur de ses frontières.

Quelles sont les conditions pour qu’un tel gouvernement voie le jour ?

D’abord respecter le vote des Français. Désormais, le président de la République devra partager le pouvoir, ce qu’il semble avoir acté. Cela s’appelle une cohabitation. On en a déjà connu plusieurs et elles n’ont pas été défavorables à l’équilibre des pouvoirs. Simplement, elle aura forcément une forme originale du fait de l’absence de majorité absolue. L’époque politique a changé. La question n’est pas de « dealer » mais bien de cohabiter. Pour réussir, les partis politiques doivent quitter le jeu de rôle dans lequel ils se sont installés depuis les résultats des législatives. Le spectacle auquel nous assistons est une pantalonnade. Je vois beaucoup de calculs pour se préserver de l’exercice des responsabilités au profit d’ambitions présidentielles plus ou moins cachées. Face à cela, des femmes et des hommes capables de s’émanciper de leurs appareils politiques épuisés devront privilégier l’intérêt supérieur du pays. Les Français châtieront celles et ceux qui auront fait prévaloir leur intérêt tactique. Refuser de trouver une solution à l’impasse dans laquelle nous sommes, c’est faire le jeu de tous ceux qui veulent nous faire entrer dans une crise de régime, c’est-à-dire les amis de monsieur Mélenchon et ceux qui veulent lui rendre service.

Cela signifie que vous regrettez que Laurent Wauquiez refuse toute coalition…

Oui. L’ambition présidentielle est noble et exigeante. Laurent Wauquiez a des qualités pour la porter. Mais je lui dis, comme à tous mes amis, que nous sommes à un moment démocratique historique et que nous devons sortir de nos vieilles logiques, comme les gaullistes ont su le faire à la reconstruction. Ils n’y ont rien perdu, au contraire. Ces grandes personnalités ont fait vivre une certaine idée de l’honneur politique. Nous sommes des patriotes avant d’être des tacticiens. Miser sur l’échec du pays est un luxe cynique que seuls Le Pen ou Mélenchon peuvent s’autoriser. Pas les héritiers du général de Gaulle.

Je dis à Laurent Wauquiez que nous devons sortir de nos vieilles logiques, comme les gaullistes ont su le faire à la reconstruction

Emmanuel Macron a-t-il des concessions à faire sur le fond ?

Pour réunir des patriotes de gauche et de droite, nous devrons nous entendre sur deux grands principes : le rétablissement de l’ordre et celui de la justice, notamment sociale. Le premier point essentiel, c’est la question de la souveraineté nationale. D’abord sur le plan sécuritaire ; la justice des mineurs est la clé. Puis la souveraineté énergétique, grâce à la réaffirmation du nucléaire. Sur le plan budgétaire ensuite : la première mission de l’exécutif sera de rétablir l’équilibre de nos finances, avec un plan de bataille à dix ans qui préserve le régalien, l’école et les services publics, et assainit les dépenses artificielles. S’agissant de notre souveraineté économique, il nous faudra se mettre d’accord sur un plan de réindustrialisation passant par l’attractivité fiscale de la France. Il nous faudra enfin préserver notre souveraineté alimentaire. Notre agriculture a-t-elle vocation à produire ou à nourrir des dogmes ? Il y a sûrement des consensus à trouver sur ce point. Au-delà, il nous faudra refonder un pacte social, en premier lieu autour du partage de la valeur et de la question des salaires. Je ne crois pas que l’augmentation mécanique du smic soit la solution mais je sais que, depuis 1945, nous vivons la première période où le travail ne permet plus à une majorité de Français d’améliorer leurs conditions de vie. Il faut une révolution du travail.

Faudra-t-il aussi revenir sur la réforme des retraites ?

La dernière fois que nous avons pu, à l’Assemblée nationale, rassembler des points de vue de droite, de gauche, mais aussi du Rassemblement national, c’était lors de la bataille pour les carrières longues. Je suis fier du combat que j’ai mené, parce qu’il respectait la valeur du travail. Cette question va revenir le 31 octobre lors de la niche parlementaire du RN, et je pense que c’est l’une des clés de stabilité du futur gouvernement. Je propose donc deux choses. D’abord, faire en sorte que ceux qui ont commencé le plus tôt, dont les métiers sont les plus difficiles, partent à la retraite plus tôt. Ensuite rouvrir le chantier de la réforme à points, telle qu’interrompue en 2020, et privilégier la durée de cotisation.

Si le Premier ministre vient de la gauche, il ne pourra pas être issu du Nouveau Front populaire

En attendant, la réforme de 2023 doit-elle être abrogée ?

Elle est aujourd’hui installée. Il faut éviter de consacrer plus d’énergie à la défaire qu’à imaginer une autre voie. La priorité c’est de donner acte sur les carrières longues, et aussitôt rouvrir le chantier avec les partenaires sociaux.

Et comment un tel gouvernement pourrait-il s’entendre sur l’immigration ?

La droite républicaine doit sortir des postures en la matière. Nous avons besoin d’une immigration liée au travail, qui est d’ailleurs l’un des meilleurs vecteurs d’intégration. De l’autre côté, une partie de la gauche est capable d’entendre qu’il faut reprendre le contrôle de nos flux migratoires, qu’une personne qui travaille a sa place dans notre pays à la condition qu’elle respecte toutes les valeurs de la République. L’intransigeance sur nos valeurs peut rassembler.

Le scrutin proportionnel doit-il être mis à l’ordre du jour ?

C’est aujourd’hui une obsession portée principalement par une partie de la gauche, qui se cherche du courage pour acter son divorce avec LFI. Les Français doivent comprendre que la proportionnelle, c’est la prime aux appareils politiques. Elle ne donne pas plus de représentativité démocratique, mais plus de force aux partis qui composent, en coulisses, les listes lors des élections. Nous sommes à un moment où la démocratie a davantage besoin de personnalités libres que de calculs partisans. J’y vois donc une fausse bonne idée.

Qui serait, selon vous, le Premier ministre idéal ?

Qui que soit le Premier ministre, il lui faudra une équipe de vaillants, de personnalités tempétueuses, peut-être un peu balafrées, capables de comprendre le pays. Je ne crois pas une seconde à la pérennité d’un gouvernement qui ne soit pas éminemment politique, car le moment est politique. Si le Premier ministre vient de la gauche, il ne pourra pas être issu du Nouveau Front populaire, à moins d’avoir définitivement rompu avec lui. Pas à moitié, totalement. Je préférerais évidemment qu’il s’agisse d’un de mes amis. Et sa première mission, la plus importante, sera d’avoir une équipe obsédée par autre chose que la prochaine présidentielle.

Souhaitez-vous faire partie de cette équipe ?

En juillet, j’ai repris ma liberté. Avec mon collègue Raphaël Schellenberger, nous avons pris un risque en refusant de siéger dans le groupe de Laurent Wauquiez. Je n’éprouve aucune animosité à son égard. Mais si les écuries sont souvent plus rassurantes, je préfère l’aventure. Simplement je pense qu’on est à un moment où nous devons passer des postures à l’action. En étant volontaire pour travailler avec des femmes et des hommes, ardents républicains, venus de la droite et de la gauche, j’ai conscience de sortir du cadre. Mais c’est hors du cadre que l’avenir du pays se joue désormais. Et c’est là que je porterai mon énergie.

Gouvernement : avec ou sans LFI le programme NFP aussi dangereux

Gouvernement : avec ou sans LFI le programme NFP aussi dangereux

 

 
Pas d’ambiguïté pour l’ex majorité qui dénonce le tour de passe-passe de Mélenchon qui propose l’absence des insoumis au gouvernement mais la prise en application du programme du NFP, lui-même produit des insoumis.

L’idée d’un gouvernement de gauche sans LFI est un «tour de passe-passe», a estimé dimanche François Bayrou, justifiant son «opposition» au Nouveau Front populaire en raison de son «programme dangereux pour le pays». Le patron du Modem était invité sur LCI à réagir à la proposition de Jean-Luc Mélenchon, d’une non-participation des Insoumis à un gouvernement dirigée par la candidate du NFP à Matignon, Lucie Castets.
«C’est une blague et il est parfaitement conscient du tour de passe-passe qu’il essaie de faire», a répondu M. Bayrou, expliquant que «l’opposition à la formation d’un gouvernement autour de LFI, ce n’est pas du tout pour des questions d’étiquette, de personnalité, ni même de style», mais «principalement en raison du programme qui est annoncé».
«C’est un programme dangereux pour le pays», car il contient «des choses extrêmement lourdes» notamment en matière d’immigration et de dépenses publiques, a-t-il insisté, jugeant «impossible» de prendre des décisions communes sur ces sujets, comme sur la sécurité, le nucléaire ou l’Europe.
Même son de cloche du chef des députés Horizons, Laurent Marcangeli, qui affirme que le programme du NFP «s’il était appliqué, provoquerait une crise». Par conséquent «nous nous y opposerons avec tous les instruments que la Constitution nous offre», ce qui pourrait «passer par le vote d’une motion de censure».

Au fond, pour les chefs du camp présidentiel – qu’Emmanuel Macron a reçu à l’Élysée vendredi – «le sujet c’est autant les ministres LFI que l’application stricte d’un programme du NFP lui-même inspiré de LFI», résume un proche du chef de l’État.

 

 

Politique-Borne à la tête du parti Renaissance ou le circuit court de la politique !

Politique-Borne  à la tête du parti Renaissance ou le circuit court de la politique !

 

Finalement Macron fait des émules. En effet Élisabeth Borne, la technocrate qui n’a jamais milité mais seulement fréquenté les cabinets ministériels  se positionne pour prendre la tête du parti « Renaissance ».

De quoi plomber encore un peu plus un parti qui n’a jamais existé réellement faute de volonté de Macron lui-même mais aussi compte tenu de sa composition  d’incompétents, d’inconnus et d’arrivistes. Au moins 95 % des membres de Renaissance vont disparaître du paysage politique français. Un bon tiers a déjà été expédiés lors des élections législatives. Le processus va continuer car ce parti n’a aucune réalité sociale, politique et même idéologique. Borne prend ainsi elle aussi le circuit court de la politique en passant du statut de technocrate puis à celui de conseiller de cabinet avant de se présenter enfin dans une circonscription en or.

Le problème pour prendre la direction de ce qui reste de « Renaissance » que Gabriel Attal est aussi candidat et que ce dernier a laissé une relative bonne image comme Premier ministre. Contrairement à Élisabeth Borne qui n’a pas laissé un grand souvenir et qui manque pour le moins de charisme.

 

Paradoxe : l’euro plus haut que le dollar

 

C’est un paradoxe apparent de voir que l’Euro est plus haut que le dollar depuis environ un an alors qu’en 2022 l’euro et le dollar étaient à parité.

 

En cause sans doute les différentes intentions de politique monétaire avec une banque fédérale américaine qui par tous les moyens veut réduire l’inflation et donc maintenir assez haut pendant longtemps les taux d’intérêt. À la différence de la banque centrale européenne qui souhaiterait bien, elle, accélérer la baisse des taux pour soutenir une économie beaucoup plus chancelante. Mais dans la pratique la banque centrale européenne est bien contrainte de ne pas trop s’éloigner de la politique monétaire américaine.

 

Borne à la tête du parti Renaissance ou le circuit court de la politique !

 

Finalement Macron fait des émules. En effet Élisabeth Borne, la technocrate qui n’a jamais milité mais seulement fréquenté les cabinets ministériels  se positionne pour prendre la tête du parti « Renaissance ».

De quoi plomber encore un peu plus un parti qui n’a jamais existé réellement faute de volonté de Macron lui-même mais aussi compte tenu de sa composition  d’incompétents, d’inconnus et d’arrivistes. Au moins 95 % des membres de Renaissance vont disparaître du paysage politique français. Un bon tiers a déjà été expédiés lors des élections législatives. Le processus va continuer car ce parti n’a aucune réalité sociale, politique et même idéologique. Borne prend ainsi elle aussi le circuit court de la politique en passant du statut de technocrate puis à celui de conseiller de cabinet avant de se présenter enfin dans une circonscription en or.

Le problème pour prendre la direction de ce qui reste de « Renaissance » que Gabriel Attal est aussi candidat et que ce dernier a laissé une relative bonne image comme Premier ministre. Contrairement à Élisabeth Borne qui n’a pas laissé un grand souvenir et qui manque pour le moins de charisme.

 

12345...88



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol