Archive pour le Tag 'diagnostic'

Santé-L’IA au service du diagnostic

Santé-L’IA au service du diagnostic

 Une simple prise de sang, et l’ADN d’une tumeur est capté, permettant un diagnostic nouveau des cellules tumorales qui circulent dans le sang. Ainsi pourrons-nous bientôt remplacer la biopsie par une prise de sang, afin d’identifier les patients susceptibles de bénéficier de traitements ciblés contre différents cancers ? La « biopsie liquide » est l’un des nombreux symboles des perspectives que nous ouvre l’intelligence artificielle (IA). Par Reda Guiha, Président de Pfizer France (*) dans la  » Tribune »

Tout l’écosystème de la santé vit là une vraie révolution ! Une révolution des données, poussée par la complexité de l’IA ; une révolution de capacité, aussi, puisque les données existantes se complètent d’une infinité de données synthétiques que le secteur doit apprendre à structurer et à appréhender en restant uni. Et, enfin, une (r)évolution dans le rapport des Français à la science, puisque ces progrès doivent aller de pair avec une acceptabilité et une implication nouvelle de la société.

Un chiffre, récemment mis en avant par le sociologue des sciences Michel Dubois, témoigne selon moi d’une véritable ambivalence. À l’approche des années 1980, la science était vue par une majorité des Français comme un vecteur évident de progrès social. Aujourd’hui, 60 % des Français pensent que le progrès scientifique apporte à l’humanité « autant de bien que de mal » ou « plus de mal que de bien ». Malgré tout, ils sont 8 sur 10 à toujours penser qu’une affirmation validée scientifiquement a plus de valeur.

« Nous devons comprendre que la véritable démarche scientifique repose sur le questionnement. Tout scientifique, tout chercheur, accepte la part de doute. »

Comment analyser ces chiffres-symboles des amours contrariées entre les Français et la science ? L’épidémie de COVID-19 a indéniablement modifié le rapport des Français à la science. Nous sommes passés en quelques mois seulement d’une science du résultat (stabilisée, validée par des pairs, sourcée dans les revues scientifiques) à une « course à la publication » qui a renversé la table, démultiplié les opinions scientifiques et bouleversé leur compréhension par le grand public. Les réseaux sociaux, l’infobésité, les fake news, ont augmenté ce questionnement de la vérité, et parfois désinformé, renforçant ainsi les critiques vis-à-vis des institutions et entreprises qui font et sont la science d’aujourd’hui.

Selon moi, nous manquons aujourd’hui d’un récit scientifique, et nous devons comprendre que la véritable démarche scientifique repose sur le questionnement. Tout scientifique, tout chercheur, accepte la part de doute. Il n’y a pas de réflexion scientifique sans doute au préalable. On fait de la recherche parce qu’on sait ce qu’on ne sait pas ; on se pose des questions. La culture du doute est un moteur de progrès scientifique et le meilleur moyen de progresser dans la compréhension des maladies, dans la réponse qu’on peut leur adresser. Et l’accélération de la recherche que l’on vit cette dernière décennie augmente le champ des questions.

Dans cette période de bouleversement technologique, les scientifiques, la rigueur et la reproductibilité qu’impliquent leurs méthodes, sont les derniers remparts et les garde-fous de l’éthique scientifique. Se reposer sur eux permet de comprendre, de démystifier la science, ses innovations médicales, pour rassurer et pour embarquer la population.

La pédagogie est la clef d’une meilleure compréhension du potentiel que représentent les grandes innovations technologiques et scientifiques telles que l’intelligence artificielle, la biopsie liquide ou même les thérapies géniques. Innover sans risque est un souhait vain !

Sans elle, comprendre l’intérêt universel de la science sur la santé du patient, à l’heure des réseaux sociaux et du rush scientifique, paraît impossible. Sans elle, reconnaître que l’innovation de rupture est un bouleversement cognitif pour les citoyens, paraît impossible ! La pédagogie permet d’emmener le public à se projeter dans l’innovation avec assurance et d’offrir le « pourquoi » qui, selon Nietzsche, permet de « vivre avec n’importe quel comment. »

Seule une coordination des acteurs de tout type – pouvoirs publics, associations de patients, scientifiques, professionnels de santé, industriels -, à travers des campagnes de sensibilisation communes par exemple, rendra cette politique de la culture scientifique envisageable.

L’enjeu n’est pas d’être consensuel, mais de rendre crédible la parole des personnes compétentes.

____

(*) Reda Guiha est le Country President de Pfizer France depuis le 1 er  septembre 2022.
Pharmacien de formation, Reda Guiha a travaillé dans différents pays dont l’Egypte,
le Royaume-Uni, l’Italie, les Etats-Unis et la France. Il a rejoint Pfizer en 2003, et
occupé de nombreuses fonctions en tant que directeur de la Division Oncologie puis
Specialty Care, basée en France. Il a également été président de la division Vaccins
pour les marchés internationaux développés (IDM). Avant de prendre la présidence
de Pfizer France, il présidait la franchise Maladies Rares pour la région IDM, avec
la responsabilité de 57 pays.
Reda Guiha est membre des Conseils d’Administration de l’AGIPHARM et du LEEM.
Il est également membre actif de la Conférence des dirigeants français d’entreprises
étrangères et du Cercle des Présidents.

Cancers : pour la révolution du diagnostic

Cancers :  pour la révolution du diagnostic 

3,8 millions de Français vivent quotidiennement avec un cancer. C’est aujourd’hui la 1ère cause de mortalité prématurée. Contre cet ennemi public n°1, une révolution du diagnostic permet de mieux caractériser la maladie et d’en améliorer la prise en charge. Malheureusement, des freins importants empêchent de la mettre au service de tous les patients, sur l’ensemble du territoire. Il est vital de les lever ! Par Yannick Neuder, Député de la 7e circonscription de l’Isère, Vice-président de la commission des affaires sociales ( dans la Tribune)

Ces dernières années, de multiples innovations thérapeutiques en oncologie ont permis d’améliorer significativement le pronostic des malades. Néanmoins, nous pouvons faire mieux. Nous devons faire mieux. Pour les patients, leurs familles et pour la société. Pour cela, il devient impératif de mettre en œuvre deux approches complémentaires.

La prévention, d’abord, puisque 41 % des cas de cancer survenant chez les plus de 30 ans, sont attribuables à des facteurs de risque qui peuvent être modifiés : le tabagisme, la consommation d’alcool, l’alimentation ou encore le surpoids et l’obésité. Plus qu’un message d’espoir, ce chiffre est une injonction à l’attention de tous les acteurs – des soignants aux patients en passant par les institutions – d’engager les démarches de protection nécessaires et de changer les comportements. Il devient donc impératif de rattraper notre retard en matière de dépistage et pour cause, notre pays fait figure de mauvais élève par rapport au reste des pays de l’OCDE s’agissant du dépistage du cancer colorectal, deuxième cancer le plus meurtrier dans notre pays.

En parallèle, le taux de vaccination contre le papillomavirus responsable du cancer du col de l’utérus dans l’hexagone est l’un des plus faibles de l’Union européenne.

La précision dans le diagnostic, ensuite. Car derrière l’épouvantail du terme « cancer » se cache, en réalité, un ensemble de pathologies dont la fréquence, le pronostic et l’évolution sont extrêmement variables. Chaque tumeur cancéreuse se développe de manière spécifique selon la cellule, l’organe et le patient.

Ainsi, avant de soigner un cancer, il faut savoir lequel traiter. C’est pour cette raison qu’ont été mis au point des diagnostics particulièrement innovants, à l’instar de celui rendu possible grâce au séquençage du génome.

Entamé dans les années 1970, le séquençage du génome est un test complet qui permet de détecter les éventuelles variations de l’ADN des chromosomes, c’est-à-dire de décrypter l’information biologique d’un individu. Dit autrement, le génome est une encyclopédie gigantesque rédigée en langue étrangère, dont le séquençage permet la traduction.

Alors qu’il aura fallu une dizaine d’année et plusieurs milliards d’euros pour réaliser le premier séquençage d’un génome humain complet, les nouvelles techniques de séquençage du cancer (next-generation sequencing « NGS ») le rendent aujourd’hui possible en quelques jours ou semaines, à un coût similaire à celui d’une hospitalisation de jour.

Dans le domaine de la santé et de la lutte contre les cancers, ces tests NGS constituent une véritable révolution. Ils permettent de caractériser, rapidement et avec précision, la tumeur et ainsi d’améliorer la prise en charge des patients.

Grâce à ces nouvelles techniques de diagnostic des cancers, les traitements les plus pertinents et adaptés peuvent être administrés plus précocement. Elles permettent également d’éviter les effets indésirables potentiellement induits par des traitements non nécessaires(1) et de diminuer les coûts de prise en charge, pour les patients comme pour la société(2).

Elles peuvent ainsi, concrètement et significativement, améliorer le pronostic et la vie des patients.

Certes disponibles, ces diagnostics ne le sont pas partout et pas pour tous. Cette inégalité dans l’accès des Français aux meilleurs pratiques a notamment été constatée lors d’une enquête conduite auprès d’une centaine d’acteurs et experts de l’oncologie par Tous pour la Santé. Pilotée par un comité réunissant des associations de patients et des professionnels du secteur, cette étude a permis d’identifier les principaux freins au déploiement des tests NGS dans tous les territoires.

L’absence de remboursement complet et systématique de ces tests par la sécurité sociale figure au premier rang de ces freins, puisqu’un répondeur sur deux indique renoncer à ceux- ci par manque de financement. L’enquête montre aussi que la connaissance parfois imparfaite de ces techniques innovantes par les professionnels de santé et l’absence de recommandations par les autorités nationales contribuent également à leur sous-utilisation. Enfin, il faut mettre autour de la table les acteurs de la prise en charge tels que les mutuelles et complémentaires santé qui auront un rôle majeur dans cette perspective.

Dès lors, parce que disposer des meilleures armes pour lutter contre la maladie est une nécessité d’intérêt général, l’ensemble des acteurs de la lutte contre le cancer appellent l’État à tout mettre en œuvre pour faciliter l’accès aux nouvelles techniques de diagnostic des cancers, partout et par pour tous.

______

(1) 64 % des malades déclarent, plus de cinq ans après, souffrir de séquelles de la maladie ou de ses traitements. Sur la même période 1 personne sur 5 a perdu son travail. Données issues du Panorama des Cancers édition 2023 de l’Institut national des Cancers.

(2) En 2021, les dépenses hospitalières liées à la prise en charge des cancers s’élevaient à 6,3 milliards d’euros. Données issues du Panorama des Cancers édition 2023 de l’Institut national des Cancers.

Maladies IA: Des enregistrements vocaux qui permettent de faire un diagnostic?

Maladies IA: Des enregistrements vocaux qui permettent de faire un diagnostic?


D’après BFM Une étude aurait démontré la possibilité de diagnostiquer des maladies à partir d’un court enregistrement vocal. Cette technique, basée sur l’intelligence artificielle, peut notamment identifier des diabétiques.

Il suffirait de six à dix secondes. Selon Klick Labs, un partenaire commercial spécialisé dans la santé, des courts enregistrements vocaux suffiraient à savoir si une personne est atteinte de diabète.

Lors des tests, les patients ont dû enregistrer des messages six fois par jour durant deux semaines. Au total, 18.000 fichiers audios ont été analysés afin de déterminer des différences acoustiques entre les enregistrements de diabétiques et de non-diabétiques.

L’IA a notamment cherché à percevoir un changement de tonalité imperceptible par l’oreille humaine chez les patients atteints de diabète de type 2. Les résultats sont légèrement plus prometteurs chez les femmes que chez les hommes avec une justesse de 89% contre 86%.

Selon Jaycee Kaufman, la responsable de l’étude chez Klick Labs, cette découverte pourrait « transformer » la manière de dépister le diabète.

« Les méthodes actuelles de détection peuvent nécessiter beaucoup de temps, de déplacements et de coûts », explique-t-elle. « La technologie vocale a la possibilité d’éliminer complètement ces obstacles. »
Surtout, le recours aux enregistrements vocaux pourrait aider à identifier d’autres maladies, dont le Covid.

Aujourd’hui, le dépistage du diabète passe par une prise de sang et une analyse d’urine. Face aux symptômes généraux ou non existants, 90% des adultes britanniques restent plusieurs années sans être diagnostiqués.

L’ADN circulant : nouvel outil pour le diagnostic des cancers

L’ADN circulant : nouvel outil pour le diagnostic des cancers

L’ADN est, normalement, confortablement niché dans un noyau au cœur de nos cellules. Par contre, quand celles-ci viennent à mourir, toute cette organisation se désagrège peu à peu. Notre matériel génétique n’échappe pas à cette débandade cellulaire. Alors que le noyau se dégrade, l’ADN se fragmente et ses morceaux se retrouvent libres. L’ADN peut ainsi se retrouver dans la circulation sanguine : ces fragments constituent ce qu’on appelle l’« ADN circulant », ou ADNc. Longtemps ignoré ou sous-estimé, il est désormais de plus en plus scruté par les spécialistes qui lui découvrent de nombreux intérêts. Une simple prise de sang (« biopsie liquide ») suffit en effet aux médecins pour le recueillir et l’étudier – un millilitre de plasma permet de le récolter par milliers voire par millions !

par Audrey Rousseau
Professeur en Anatomie Pathologique – Médecin enseignant-chercheur au CHU d’Angers, Université d’Angers

dans The Conversation

Et après ? Chez les sujets sains, l’ADNc est surtout relargué par les cellules du sang (les globules blancs, par exemple) qui arrivent en fin de vie. Par contre, chez les sujets atteints de cancer, il va en partie être d’origine tumorale. Or, comme la molécule d’ADN entière, il code des informations génétiques : certes très parcellaires, mais néanmoins précieuses pour le diagnostic.

Depuis le développement de techniques particulièrement sensibles pour le détecter, l’ADNc est devenu un allié précieux des chercheurs et des oncologues !

Infographie schématisant la récupération d’ADNc : prise de sang, composition du sang et présence d’ADN cancéreux
Une simple prise de sang peut permettre de détecter de l’ADN circulant provenant de cellules cancéreuses. Meletios Verras/Shutterstock
Un marqueur du cancer facile à détecter
Le plus souvent, un diagnostic de cancer est posé suite à l’apparition de symptômes ou à la découverte d’une masse au scanner. Une biopsie (ou exérèse) de la tumeur n’est pas toujours possible, et c’est là que ce type d’analyse entre en scène.

Les biologistes peuvent séquencer le texte génétique (lire les lettres) porté par ce fragment d’ADN : cela leur permet de repérer les mutations présentes et, parfois, d’identifier le cancer dont il est issu. Ils peuvent ainsi caractériser plus précisément la tumeur et déterminer le pronostic de la maladie.

Parfois également, le cancer associé à cet ADNc n’est pas connu (chez un patient jusqu’alors en bonne santé) ou est bien caché (cancer dit « occulte ») : cette caractérisation peut aider les médecins à trouver la tumeur d’origine.

Ces informations sont aussi utiles pour choisir les traitements les plus adaptés. Chaque type de cancer présente en effet des vulnérabilités spécifiques, qui le rendent sensible à certains médicaments plutôt qu’à d’autres.
Mais ce n’est pas tout. Chez les patients ayant un antécédent de cancer ou particulièrement à risque d’en développer un, l’analyse de l’ADNc peut aider à dépister la maladie avant l’apparition de symptômes.

De plus, son étude au cours du suivi d’un cancer chez un patient déjà diagnostiqué est utile à plusieurs niveaux. Avec une simple prise de sang, rapide et aisée à réaliser lors d’une consultation, l’oncologue peut :

Évaluer l’efficacité des traitements : la quantité d’ADNc associé à la tumeur diminue dans le sang quand celle-ci régresse ; si son taux reste stable, c’est que le traitement ne marche pas. S’il devient indétectable, c’est que le patient est en rémission.

Assurer un suivi plus simple des patients, sans avoir à répéter les scanners (qui délivrent des rayons X toxiques sur le long cours) et les biopsies de la tumeur ou de ses métastases. Les biopsies tissulaires sont invasives et présentent un risque d’hémorragie, d’infection… notamment en cas de tumeur des organes profonds. L’oncologue peut suivre l’évolution de la maladie de façon plus régulière tout en étant moins invasif. Point important, surtout chez l’enfant.

Guetter une éventuelle rechute. La réapparition de l’ADNc est synonyme de récidive, qu’il est ainsi possible de diagnostiquer précocement, avant même l’apparition d’une tumeur détectable cliniquement ou par imagerie – le scanner n’est pas très performant pour détecter des micrométastases (< 3 mm).

Détecter toutes les anomalies génétiques de la tumeur. Contrairement à l’ADN obtenu via une biopsie, qui ne va concerner qu’un petit fragment de la tumeur, ici c’est l’ADN issu de toutes les cellules cancéreuses, où qu’elles soient, qui peut être analysé. L’ADNc porte de ce fait les anomalies génétiques du cancer et de toutes ses métastases.

Suivre l’évolution des mutations. Ce point est particulièrement crucial car, sous la pression des traitements (chimiothérapie, radiothérapie), qui créent un environnement toxique pour la tumeur, les anomalies présentes dans l’ADN des cellules cancéreuses évoluent : de nouvelles mutations apparaissent qui leur permettent parfois d’acquérir de nouvelles capacités et de résister. Identifier ces mutations de résistance est nécessaire pour adapter les chimiothérapies.

Mieux comprendre la maladie sur le plan génétique. Ce qui est important pour faire avancer la recherche et contribuer au développement de traitements innovants, plus efficaces.

Les scientifiques analysent aussi – grâce à des techniques qui sont encore du domaine de la recherche – des modifications à la surface de l’ADNc qui servent à réguler l’expression des gènes présents, dont certains sont des accélérateurs de la croissance tumorale.

L’ADNc peut également être recueilli dans des liquides autres que le plasma, tels que les urines où il est efficace pour le diagnostic de cancers de la vessie, du rein ou de la prostate mais aussi de cancers non urologiques. Et le recueil des urines est encore plus aisé que celui du plasma !

Chez les patients présentant une tumeur du cerveau, il peut être détecté dans le liquide céphalo-rachidien – liquide baignant le cerveau et la moelle épinière. Il y est présent en plus grandes quantités que dans le sang, mais le prélèvement y est complexe et nécessite une ponction dans le dos (entre deux vertèbres).

Enfin, ces précieuses molécules ne sont pas utiles uniquement dans les cancers. Elles ont également prouvé leur efficacité dans le dépistage de la trisomie 21 au cours de la grossesse. L’ADNc du fœtus peut être recueilli dans le sang maternel, sans besoin donc de pratiquer une amniocentèse – cette ponction de liquide amniotique qui est à la fois invasive pour le fœtus et redoutée par les futures mamans…

Des usages, donc, en plein développement et qui vont encore se multiplier ! Au grand intérêt des chercheurs, et au bénéfice des patients.

Services publics : pour un gel en attendant le diagnostic (collectif de hauts fonctionnaires)

Services publics : pour un gel en attendant le diagnostic (collectif de hauts fonctionnaires)

 

Un article intéressant de la part d’un collectif de hauts fonctionnaires notamment parce qu’il propose une évaluation avant de décider de modernisation ou de restructuration aussi parce qu’il envisage également une association démocratique participative à la gestion des services publics.

 

Le collectif baptisé « Sens du service public » avait été créé à l’automne dernier par une quinzaine de fonctionnaires des trois versants de la fonction publique dans la perspective de l’élection présidentielle . Son objectif : apporter sa contribution afin que la campagne ne se résume pas en la matière à des débats comptables autour des effectifs de fonctionnaires ou du coût budgétaire. Il s’apprête à rendre sa copie, avec à la clé ce vendredi un débat auquel participeront les représentants de plusieurs candidats à l’Elysée.

Le manifeste, dont « Les Echos » ont eu copie, a retenu 18 propositions au total. Avec un double impératif : ne pas travailler sur les questions purement politiques que sont par exemple « la définition des missions prioritaires ou non » ; sortir de la « logique de recherche d’optimisation des fonctionnements et des coûts directs, avec l’aide de cabinets privés », une logique dont le collectif déplore qu’elle ait dominé les stratégies de modernisation des dernières décennies « parfois au détriment des principes fondateurs des services publics ».

Les fermetures de services publics et la digitalisation sont en particulier dans le collimateur de Sens du service public, qui en dresse un constat sévère, recoupant d’ailleurs notamment celui du Défenseur des droits. « Les processus sont appréhendés […] en silo sans vision d’ensemble, sans mesure des incidences et sans s’assurer du maintien d’un accès et d’un accompagnement aux services rendus », critique le collectif, qui note que « la dématérialisation rapide et généralisée a accéléré la réduction des fonctions d’accompagnement et de médiation […] indispensables notamment pour les plus fragiles ».

Le développement du télétravail dans les administrations n’a pas aidé, ajoute-t-il. Seule solution pour Sens du service public : « un gel des fermetures de services publics, le temps de faire un diagnostic partagé de leurs impacts ».

Outre la nécessité de préserver la possibilité pour l’usager d’entrer en contact avec un agent en chair et en os à l’appui de l’e-administration, parmi les mesures « d’accompagnement » préconisées, figure notamment l’idée de développer « du transport à la demande » quand le service public est trop loin « ou encore des bus itinérants ». Ainsi que la nécessité de travailler l’ergonomie des téléservices avec y compris les usagers les plus éloignés du numérique qu’il ne faut pas oublier.

L’administration a par ailleurs un « rôle exemplaire à jouer dans la transition bas carbone », affirme le manifeste. Pour cela, il propose d’« instituer une nouvelle règle d’or des finances publiques » en ajoutant aux critères de soutenabilité budgétaire des « critères de conformité avec les objectifs politiques de l’Accord de Paris sur le climat » et des « critères de contribution aux objectifs d’inclusion sociale pour toutes et tous ».

S’y ajoutent aussi des propositions plus concrètes dont certaines relèvent de la vie quotidienne des administrations (flotte de voitures, forfait mobilité durable, équipements numériques reconditionnés de préférence) et d’autres d’investissements de plus long terme, en particulier la réduction des consommations énergétiques des bâtiments publics.Une réduction qui se ferait grâce à des investissements « sanctuarisés » « pour éviter de pénaliser d’autres actions ou les discours attendus sur la hausse des dépenses publiques ». Le collectif préconise aussi de « renforcer les critères environnementaux et sociaux dans la commande publique ».

Enfin, il juge nécessaire de revoir la construction des politiques publiques en s’appuyant sur « la participation citoyenne » qui passe par une plus grande association des corps intermédiaires que sont les « associations, collectifs, syndicats, entreprises, citoyens » dans la définition et la mise en oeuvre des services publics. Avec, pourquoi pas, la mise en place dans les territoires de « nouveaux lieux de co-élaboration de l’action publique […] de type fab lab ».

Macron-Modernisation économique: des mesurettes

Docteur Macron : bon diagnostic de l’économie mais thérapie insuffisante

 

Le docteur Macron, ministre de l’économe a bien diagnostiqué certaines maladies françaises «  la défiance, la complexité et le corporatisme ».Pour autant ses orientations ressemblent à des mesurettes. En effet la complexité par exemple ne pourra être guérie sans une refonte complète d’un Etat tentaculaire, la diminution du nombre de politiques et de fonctionnaires. Des castes qui nourrissent auusi largement le corporatisme. Le thérapies proposée par le docteur Macron relève en fait de l’ inventaire à la Prévert sans doute davantage pour impressionner Bruxelles et réclamer sa clémence plutôt que dune volonté d’engager de réelle reformes structurelles. . Ainsi plusieurs secteurs sont concernés par les dispositions envisagées, qui vont de la libéralisation du transport par autocar, à l’assouplissement de la réglementation du travail dominical en passant par la simplification des conditions d’installation des professions juridiques et médicales. Emmanuel Macron en est resté toutefois aux grands principes d’un texte qui sera présenté en décembre en conseil des ministres. Il aura alors été complété par d’autres dispositions, notamment sur l’immobilier ou le code du Travail si les négociations qui viennent de débuter sur la modernisation du dialogue social débouchent sur du concret. Sa présentation a coïncidé avec la transmission par la France à la Commission européenne de son projet de budget 2015 controversé, qui entérine un dérapage des déficits publics par rapport aux engagements pris par Paris.  Dans ce contexte, beaucoup y voient une démonstration surtout destinée aux Européens pour prouver que, à défaut de maîtriser ses finances, la France est prête à engager des réformes sérieuses pour favoriser croissance et emploi. Le ministre de l’Economie s’est défendu de tout marchandage avec l’exécutif européen, pour le dissuader de retoquer le budget français avant même qu’il soit voté. « Il n’y a pas d’échange ‘pétrole contre nourriture’ avec Bruxelles », a-t-il assuré, « ces réformes, nous les faisons pour nous-mêmes ».

La Cour des comptes : un diagnostic global mais aussi un inventaire à la Prévert

La Cour des comptes : un diagnostic global mais aussi un inventaire à la Prévert

 

Le diagnostic global sur les comptes publics sont pertinents à savoir déficits accrus et perspectives d’économies très hypothétiques. En clair le gouvernement ne tiendra pas ses engagements ni pour 2013, ni pour 2014. Par contre les exemples de gâchis de la cour relève de l’inventaire à la Prévert. Il  serait plus utile d’effectuer un véritable rapport sur les champs cités au lieu de se contenter de citer des exemples qui par ailleurs sont un peu réducteurs et ou caricaturaux. Ce ne sont pas avec ces exemples qu’on pourra trouver les 60 à70 milliards d’économies d’ici 2017 d’autant que dans certains cas il s’agit de dépenses. La cour dénonce   »l’insuffisance des contrôles sanitaires » sur l’alimentation et l’absence de sanctions à la hauteur des manquements. »Au total, l’absence de contrôle à un niveau significatif et l’absence de sanctions suffisantes mettent en lumière des anomalies graves » conclut la Cour dans son rapport annuel, en déplorant un « encadrement insuffisant des autocontrôles des professionnels ».  L’institution pointe les contrôles réalisés par le ministère de l’Agriculture « peu nombreux et les non-conformités rarement sanctionnées » aussi bien dans le domaine des végétaux que dans celui des productions animales y compris dans les abattoirs. Elle revient au passage sur la gestion de la crise des lasagnes au cheval et de la fraude au sein de l’entreprise Spanghero, pour noter que bien qu’elle ait réclamé les rapports d’inspection effectués entre 2008 et 2012 « seuls quatre rapports ont été produits ». Soit un manquant. La Cour déplore aussi la baisse du nombre de contrôles sanitaires dans les 506.000 établissements relevant de la compétence de la DGAL, la Direction général de l’alimentation, abattoirs compris. Les contrôles ont baissé de 17% entre 2009 et 2012 et « 7% de ces établissements n’ont pas fait l’objet d’un contrôle entre 2009 et 2012″. Et là où il y a eu contrôle et constat de manquement, « les non-conformités, nombreuses » ont été « rarement sanctionnées ». Appelés à disparaître à compter de la rentrée 2014 au profit des « internats de la réussite », les « internats d’excellence » sont également dans le collimateur de la Cour des comptes. La juridiction financière a jugé la politique de relance des internats publics « chaotique », mettant en cause des objectifs pédagogiques ou d’insertion sociale pas clairement définis pour ces structures, créant la confusion dans les établissements. « Entre 2008 et 2012, aucun arbitrage interministériel n’a ainsi permis de trancher pour le mode de sélection des élèves entre des critères d’ordre pédagogique ou social, ou liés à la politique de la ville », a-t-elle souligné. Lancés en 2008 par le gouvernement Sarkozy, les 44 internats d’excellence présents sur le territoire seront rebaptisés « internats de la réussite » à partir de la rentrée 2014, la nouvelle dénomination voulant marquer un changement d’orientation. Vincent Peillon prévoit en effet de faciliter l’accès aux candidats de l’éducation prioritaire et des quartiers de la politique de la ville, quel que soit leur niveau scolaire. 6.000 nouvelles places seront créées grâce à un budget de 150 millions d’euros supplémentaire dans le cadre des investissements d’avenir. C’est une piste que pourrait envisager le gouvernement pour dégager une partie des fameux 50 milliards d’euros d’économies qu’il doit réaliser à horizon 2017. La Cour des comptes propose de supprimer la Chancellerie des universités de Paris. Comprenant 60 agents et disposant d’un budget annuel de fonctionnement de 14 millions d’euros, la Chancellerie de Paris a pour principale mission la gestion du patrimoine, estimé à 123 millions d’euros par France Domaine en 2011, provenant de l’ancienne université de Paris et notamment un parc immobilier de 15.544 m2 à Paris, dont les deux tiers sont destinés à l’habitation. Selon la Cour, la Chancellerie pratique des loyers à des niveaux inférieurs à ceux du marché, notamment auprès d’une dizaine de locataires ayant un lien avec les ministères chargés de l’éducation nationale ou de l’enseignement supérieur. Le rapport pointe l’incapacité de l’établissement « à administrer efficacement les biens immobiliers qui lui étaient confiés » et les « nombreuses carences » de sa gestion, « malgré des améliorations ponctuelles ». Les magistrats de la rue Cambon demandent également une « réforme indispensable » du Centre national de documentation pédagogique. La structure qui fournit des supports aux enseignants pour les aider dans leur tâche, est devenu « obsolète » et son organisation « inefficiente et inefficace », affirme la Cour. Le CNDP, associé à des centres régionaux de documentation, dépend du ministère de l’Education et a pour mission d’aider les enseignants en leur fournissant des supports pédagogiques en tous genres, hormis livres scolaires.  La Cour estime que sa production éditoriale, régie par 31 comités éditoriaux, était peu connue des enseignants, « mal adaptée » à leurs besoins, et souvent surdimensionnée dans sa distribution. Par ailleurs, à la fin 2012, seulement 12% de ces productions étaient de nature numérique. La juridiction financière critique aussi vivement « la complexité institutionnelle inutile et onéreuse » du CNDP et de son réseau dont le budget s’élevait l’an dernier à 137 millions d’euros avec 1.886 emplois équivalent plein temps. L’institution note également la chute brutale du nombre de radars automatiques en état de fonctionnement. Une baisse engendrée après un changement « du prestataire chargé de leur maintenance », entraînant une moindre sanction des infractions, selon elle.  Le taux de disponibilité des radars, c’est-à-dire la proportion de radars en état de fonctionner par rapport au nombre d’équipements en service, s’élevait à 94,7% en février. Mais « il a baissé jusqu’à 80,3% en juin 2013″, souligne la Cour des comptes, qui réclame « un redressement sans tarder ». Les magistrats dénoncent aussi le « manque de transparence » et les « dérives » des Safer. Selon la Cour, les 26 sociétés pour l’aménagement foncier et rural qui sont au cœur de l’aménagement et de l’activité agricoles, mènent aujourd’hui de manière très indépendante des activités diversifiées et peu contrôlées par les pouvoirs publics » qui nécessitent « un recadrage » et « un recentrage » sur leur métier de base, dont l’installation des jeunes agriculteurs. La Cour, qui leur avait demandé de s’ouvrir en 1995, constate enfin que « la gestion des Safer reste très contrôlée par le monde agricole notamment le syndicat majoritaire, la FNSEA », et que « les membres agriculteurs subissent beaucoup de pression, en particulier pour des parcelles convoitées ». La Cour des comptes épingle également dans son rapport la gestion de la prise de participation publique dans la société Manurhin, exemple selon elle d’une opération de soutien public « mal conduite » par l’État. Selon le rapport, les diligences et les vérifications professionnelles d’usage ont été « effectuées dans l’urgence », avant l’investissement de la Sofired et Giat Industries.  Cela a permis à Delta Defence, « bien que minoritaire, avec 34 % du capital social », de prendre le contrôle de l’entreprise à leur détriment. Ce n’est finalement qu’en octobre que les deux actionnaires publics ont obtenu une majorité pour destituer le directoire qui était entre les mains de Delta Defence. Le résultat, selon la Cour, de l’engagement dans « des conditions ambiguës et contestables » de l’État dans cette opération. Déjà épinglés en 2010, les petits privilèges de la SNCF sont une nouvelle fois dans le collimateur de la Cour des comptes. La juridiction financière pointe dans son rapport 2014 les « facilités de circulation » de l’entreprise, gratuité ou tarifs préférentiels accordés à ses personnels et à leurs proches qui « pose problème au regard de l’égalité d’accès au service public ferroviaire ».

 




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol