Crise du logement : des mesurettes !
La déception des professionnels du logement est totale après l’annonce par le gouvernement des mesures sensées mettre fin à la très grave crise du logement en cours.
« Le gouvernement a-t-il conscience que la situation deviendra hors de contrôle et que toute la chaîne du logement continuera à se bloquer ? , s’interrogent ces professionnels.
Le Conseil de la Refondation consacré au logement n’aura pas servi à grand-chose. Très peu de mesures auront été entendues par le gouvernement. Rien vraiment d’étonnant à cela car ce conseil de la Refondation en plus n’a aucune vraie légitimité démocratique. Le conseil national de la Refondation a donc estimé que le plan du gouvernement était à la foie minimaliste et imprécis un plan « minimaliste et imprécis ».
« Rien ne change la donne sur le marché de la location. Le bailleur n’est pas dans un paradis fiscal. Le logement est aussi un secteur matraqué fiscalement », a insisté Véronique Bédague, répondant, sans le dire, aux propos du chef de l’Etat qui avait taclé un « paradis pour les investisseurs immobiliers ».
Son binôme le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, a, de son côté, appelé à « sortir le logement de la technique, de la lecture que pourraient en avoir les financierss de la République ». « C’est une question de Première ministre, de président de la République, de société », a-t-il ajouté, à l’adresse… du ministre Klein.
« Sur le logement social, ce n’est pas acceptable. Sur la nécessité de faire quelque chose sur le foncier, maîtrisons-le. Enfin, je regrette qu’il n’y ait pas d’aides aux maires bâtisseurs. Je ne comprends pas, alors que ce serait un super message de l’Etat ! », a soutenu Christophe Robert.
la Première ministre a pourtant admis que « le nombre de permis de construire recule dans les zones tendues [où la demande prime sur l'offre] là où nous avons le plus besoin de logements », avec un marché locatif de longue durée « qui se réduit » et des conséquences « préoccupantes » pour les Français.
« Pas de déni mais un défi. Il n’y a pas de mesures magiques seules et uniques pour débloquer la situation », a fait valoir Elisabeth Borne, appelant à la mobilisation collective et à l’engagement.
Et d’annoncer que 600 millions d’euros seront débloqués chaque année jusqu’en 2027 pour la prolongation du prêt à taux zéro, à condition d’acheter dans le collectif neuf ou dans l’ancien sous réserve de rénovation. Mais aussi près de 1 milliard d’euros de prêts de la Caisse des Dépôts pour le bail réel solidaire, des logements moins chers car distinguant les prix du foncier et du bâti.
« L’Etat a une exigence d’efficacité de la dépense publique », a aussi souligné la cheffe du gouvernement. Pourtant en contradiction complète avec l’enflure de l’endettement global et du déficit budgétaire qui permet de se poser la question de savoir où passe l’argent ?