Archive pour le Tag 'Qui'

Loi « Fin de vie » qui pourrait être modifiée au Sénat

Loi « Fin de vie » qui pourrait être modifié au Sénat

La loi fin de vie est encore loin d’être totalement adoptée par le Parlement. Le Sénat pourrait en effet amender le texte voté à l’Assemblée nationale.

En dépit du vote agité à l’assemblée nationale en faveur de la loi dite « fin de vie », le Sénat, dont la majorité se situe largement à droite et au centre, devrait être plutôt réfractaire au texte sur le droit de l’aide active à mourir.

Le texte pourrait être voté à l’automne par le Sénat, mais dans une version rectifiée, comme ce fut le cas sur la constitutionnalisation de l’IVG.

Londres : attentat qui fait 27 blessés

Londres : attentat qui fait 27 blessés

Une voiture a renversé plusieurs piétons à Liverpool ce lundi 26 mai, lors de la parade de victoire du club de football de la ville, a annoncé la police britannique dans un communiqué. Au moins 47 personnes, dont 4 enfants, ont été blessées dans l’événement. Deux victimes ont été grièvement blessées, parmi lesquelles un enfant. Dans le détail, «20 personnes ont été soignées sur place pour des blessures légères et 27 personnes ont été transportées à l’hôpital», selon un porte-parole des ambulanciers de la ville.

Fraude: Le créateur de l’application Akha, qui signalait la présence de contrôleurs RATP et SNCF, enfin condamné

Fraude: Le créateur de l’application Akha, qui signalait la présence de contrôleurs RATP et SNCF, enfin condamné

L’affaire «Akha», du nom de l’application qui permettait à ses utilisateurs de signaler la présence de contrôleurs RATP ou SNCF dans les transports franciliens, a pris une tournure judiciaire. Non seulement l’outil n’est plus disponible au téléchargement, mais son créateur, un ingénieur en informatique de 26 ans, a été condamné au civil le 7 mai dernier par le tribunal correctionnel, a appris Le Figaro ce mardi 13 mai. Il devra ainsi verser 20.000 euros de dommages et intérêts au bénéfice d’Île-de-France Mobilités, 5720 euros à la RATP et 6300 euros à la SNCF. Cette décision est assujettie à une exécution provisoire, ce qui oblige le créateur de l’application à verser les sommes dues même en cas d’appel.

RSA: Près de 2 millions de bénéficiaires pour un coût qui dépasse 12 milliards

RSA: Près de 2 millions de bénéficiaires pour un coût qui dépasse 12 milliards

Le revenu de solidarité active (RSA) garantit un minimum de ressources aux personnes sans ou avec très peu de revenus. Fin 2023, près de 1,85 million de Français en bénéficiaient. Le montant du RSA varie selon la composition du foyer. Au 1er avril 2025, un allocataire seul sans enfant peut toucher jusqu’à 646,51 euros par mois. Pour un couple avec deux enfants, ce montant grimpe à 1 357,70 euros mensuels.

En 2021, les dépenses liées aux minima sociaux s’élèvent à 29,9 milliards d’euros. Le RSA en constitue la part la plus importante : à lui seul, il représente 41 % de ces dépenses, pour un coût de 12,3 milliards d’euros, soit 0,5 % du PIB.

D’après la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), en 2021, 14,5 % de la population en métropole vit sous le seuil de pauvreté, soit 9,1 millions de personnes. Sans les prestations sociales et les impôts directs, ce taux grimpe à 21,4 %, touchant alors 13,5 millions de Français.

25 % des bénéficiaires du RSA y restent de manière durable . D’après la DREES, environ un quart des bénéficiaires du RSA sortent des minima sociaux d’une année à l’autre.

Formation-Une inflation des diplômes, qui tendent à perdre de leur valeur 

Formation-Une inflation des diplômes, qui tendent à perdre de leur valeur 

« La massification scolaire débouche sur une inflation des diplômes, qui tendent à perdre de leur valeur »
Dans un contexte de ralentissement du marché du travail, les jeunes diplômés peinent à trouver un poste à la hauteur de leurs qualifications, rappelle la sociologue Marie Duru-Bellat dans  » Le Monde ».

Le marché de l’emploi connaît un net ralentissement, et les jeunes diplômés ne sont pas épargnés. Ils sont même en première ligne, avec une baisse des embauches de 19 % en 2024 et une nouvelle chute attendue en 2025, selon l’Association pour l’emploi des cadres. Pourtant, la génération des 25-34 ans est plus diplômée que jamais : en 2020, 36 % d’entre eux sont titulaires d’un diplôme supérieur à bac + 2, contre 14 % chez les 55-64 ans, d’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Ce décalage entre niveau de formation et propositions d’emploi alimente un sentiment de déclassement des jeunes, qui n’arrivent pas à trouver un emploi à la hauteur de leurs diplômes. Seule la moitié des jeunes sur le marché du travail exercent un métier en rapport avec leur formation initiale.

La situation interroge la valeur du diplôme, estime Marie Duru-Bellat, professeure des universités émérite en sociologie au centre de recherche sur les inégalités sociales de Sciences Po .

Le dumping logistique qui favorise les importations chinoises

Le dumping logistique qui favorise les importations chinoises

Les plateformes chinoises comme Shein et Temu prospèrent non pas grâce à une stratégie commerciale brillante, mais par une distorsion des règles économiques, exploitant des tarifs postaux dérisoires et une logistique optimisée. Ce système a un impact profond sur le commerce local et l’environnement, menaçant ainsi l’économie européenne. Il est temps de réagir. Par Rémi Lantieri-Jullien CMO Upela (*) dans La Tribune

Le succès de plateformes comme Shein ou Temu repose moins sur leur génie commercial que sur une distorsion massive des règles du jeu. Grâce à une logistique ultra-optimisée et des tarifs postaux dérisoires, ces géants chinois inondent l’Europe de produits à bas coût, parfois vendus à perte, sans qu’aucune régulation ne vienne véritablement équilibrer la concurrence. Ce dumping logistique est un poison lent pour nos commerçants, pour notre tissu économique local, et pour l’environnement.

Derrière les prix défiant toute concurrence se cache une stratégie bien rodée. Les produits vendus sur Temu ou Shein sont proches du prix usine. Leurs frais annexes – marketing, structure, logistique – sont réduits à l’extrême. Ils bénéficient d’accords de mutualisation logistique très avantageux, du type de ceux que seules des plateformes massivement fréquentées peuvent négocier. Résultat : des prix de livraison à l’international si faibles qu’ils défient toute logique économique.

Le cœur de cette absurdité : les tarifs ultra préférentiels accordés par l’Union Postale Universelle aux pays en développement. Ironie de l’histoire, la Chine en bénéficie encore largement. Résultat : faire venir une brosse à dents ou une coque de téléphone de l’autre bout du monde coûte parfois moins cher qu’un timbre local. À cela s’ajoutent les stratégies de micro-entreposage et la fragmentation volontaire des colis pour rester sous le seuil des 150 euros, seuil en dessous duquel les droits de douane sont inexistants ou très limités.

La France ne peut plus rester passive. Les effets sont connus : nos commerçants ne peuvent plus rivaliser, les recettes fiscales échappent à l’État, et l’impact écologique de ces envois fragmentés, souvent aériens, est désastreux. À titre d’exemple, la livraison d’un même produit depuis la Chine génère un coût carbone au moins 16 fois supérieur à celui d’un produit transporté par voie maritime – un chiffre qui atteint même jusqu’à 200 fois plus lorsqu’on privilégie le transport aérien. D’un point de vue environnemental, chaque colis « à 1 euro » représente ainsi un désastre écologique considérable.

Il est temps d’imposer la vérité des prix, notamment en matière de transport. Cela passe par la fin des exemptions douanières sur les petits colis, mais surtout par une refonte des tarifs postaux internationaux. Il ne s’agit pas de fermer les frontières, mais d’exiger une équité élémentaire : à produit égal, conditions équitables. Et si cela pousse les plateformes à ouvrir des entrepôts en Europe, tant mieux : cela créera de l’emploi et permettra un meilleur contrôle.

Offrir un coût de transport loyal, c’est donner une chance aux acteurs locaux. C’est favoriser l’émergence de modèles durables. Et surtout, c’est une source de richesse et de développement pour nos économies locales, en France comme en Europe.

(*) Rémi Lantieri est diplômé de l’ISEG et de la Dublin Business School, et enseigne aujourd’hui la data intelligence à l’ISEG Paris.

Une inflation des diplômes, qui tendent à perdre de leur valeur 

Une inflation des diplômes, qui tendent à perdre de leur valeur »

« La massification scolaire débouche sur une inflation des diplômes, qui tendent à perdre de leur valeur »
Dans un contexte de ralentissement du marché du travail, les jeunes diplômés peinent à trouver un poste à la hauteur de leurs qualifications, rappelle la sociologue Marie Duru-Bellat dans  » Le Monde ».

Le marché de l’emploi connaît un net ralentissement, et les jeunes diplômés ne sont pas épargnés. Ils sont même en première ligne, avec une baisse des embauches de 19 % en 2024 et une nouvelle chute attendue en 2025, selon l’Association pour l’emploi des cadres. Pourtant, la génération des 25-34 ans est plus diplômée que jamais : en 2020, 36 % d’entre eux sont titulaires d’un diplôme supérieur à bac + 2, contre 14 % chez les 55-64 ans, d’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Ce décalage entre niveau de formation et propositions d’emploi alimente un sentiment de déclassement des jeunes, qui n’arrivent pas à trouver un emploi à la hauteur de leurs diplômes. Seule la moitié des jeunes sur le marché du travail exercent un métier en rapport avec leur formation initiale.

La situation interroge la valeur du diplôme, estime Marie Duru-Bellat, professeure des universités émérite en sociologie au centre de recherche sur les inégalités sociales de Sciences Po et autrice de

Politique: Pour qui roule Trump ?

Politique: Pour qui roule Trump ?

Entouré par une flotte de multi-millionaires, Donald Trump semble tenir les rênes de l’économie américaine. Avec l’aide d’Elon Musk ou encore de Nasa Jared Isaacman, le locataire du bureau ovale voit ses projets couronnés de succès. Mais qui cherche-t-il réellement à enrichir ? Éléments de réponse.
Par Lucie Robequain dans La tribune

Jamais un président américain n’a été entouré de personnes aussi fortunées. Jamais n’a-t-il semblé défendre autant leurs intérêts personnels. Les cas sont tellement nombreux qu’on ne sait par où commencer : le mois dernier, son administration a licencié des fonctionnaires chargés de réglementer les voitures autonomes – une technologie que le milliardaire Elon Musk considère comme « l’avenir de Tesla ».

L’agence fédérale qui les employait (NHTSA) présente de sérieuses menaces pour la marque automobile : elle est en train de mener huit enquêtes à son sujet, et a déjà retardé la mise en œuvre de son logiciel de conduite autonome. Elon Musk s’en est pris à deux autres agences qui réglementent l’aviation et les communications et contrarient grandement les ambitions de SpaceX, son autre pépite. La seconde a notamment fait barrage à l’utilisation de ses satellites Starlink dans les régions américaines les plus reculées. Conséquence : des « Doge kids » – ces jeunes salariés au service d’Elon Musk – ont intégré l’agence cette semaine pour voir quels postes ils pourraient supprimer.

Effet boomerang pour les patrons de la tech qui ont soutenu Trump

Effet boomerang pour les patrons de la tech qui ont soutenu Trump


Avec le chaos douanier, le pari sur le président américain fait par Tesla, Meta, Apple, Amazon ou Google pourrait se révéler moins payant économiquement que prévu, explique Alexandre Piquard, dans sa chronique dans Le Monde

Sur le papier, le ralliement à Donald Trump des géants américains du numérique promettait, au-delà des débats politiques et éthiques, d’être un pari gagnant économiquement, dans une logique pragmatique – voire cynique. Le nouveau président américain pouvait apporter des avantages à Meta, Amazon, Google, Apple ou aux entreprises d’Elon Musk, X, xAI et SpaceX : dérégulation de l’intelligence artificielle (IA), implantation des data centers facilitée, obtention de contrats fédéraux.

Il pouvait aussi éloigner la menace des procès en cours pour atteintes à la concurrence aux Etats-Unis ou celle des sanctions de l’Union européenne (UE). Mais, vu les options parfois imprévisibles prises par Donald Trump, les patrons de la tech Elon Musk, Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, Sundar Pichai ou Tim Cook risquent aussi l’effet boomerang.

Les barrières douanières massives imposées par Donald Trump en début de semaine ont fait dévisser sévèrement les cours des actions des géants du numérique, avant que, mercredi, sa volte-face (sauf sur la Chine) les fasse rebondir : Tesla a perdu jusqu’à 41 % de sa capitalisation depuis le 1er janvier, notamment en raison de la politisation de l’image d’Elon Musk, avant de revenir à -28 %. Apple a cédé 29 % puis 18,5 %, car le prix de revient des iPhone, assemblés à environ 90 % en Chine, pourrait grimper d’environ 30 %, voire davantage, avec le passage des droits de douane à plus de 100 %… Amazon, qui vend des produits fabriqués en Chine, a perdu 22,5 %, ramenés mercredi à 13 %, en 2025. Meta a, lui, reculé de 15 % avant de se rétablir à -2,25 % et Google de 23 % puis finalement de 16 %, notamment car le coup de froid économique risque de se répercuter sur la publicité en ligne.

Autre signal négatif pour ces grands acteurs : l’autorité de la concurrence, la Federal Trade Commission, semble vouloir maintenir les poursuites engagées contre eux pour abus de position..

Les droits de douane de Trump qui vont assommer économie mondiale

Les droits de douane de Trump qui vont assommer économie mondiale

Trump vient sans doute de lancer un processus qui risque de tuer la croissance mondiale avec une hausse généralisée des taxes douanières. Des droits de douane d’au moins 10% sur tous les produits importés mais qui peuvent aller jusqu’à 49 % pour certains pays.

La conséquence immédiate est évidemment la réaction des bourses mondiales qui risquent de plonger durablement non seulement en raison du renchérissement du coût des échanges mais tout autant des incertitudes que cela créent chez les acteurs économiques. Tout n’est pas en effet totalement joué car nombre de pays vont réagir et Trump peut encore évoluer. Il restera aussi à persuader le parlement américain car les oppositions à cette politique de matraquage douanier rencontrent de plus en plus d’adeptes mêmes chez les républicains.

Le président républicain a annoncé que les biens en provenance de Chine seraient désormais assortis de droits de douane fixés à 34%, contre 20% pour ceux en provenance des pays de l’Union européenne. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde, 31% pour la Suisse ou encore 46% pour le Vietman. « Depuis des décennies, notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis », a asséné Donald Trump, vantant un « âge d’or » à venir pour l’économie américaine.

Ces droits de douane seront imposés à partir des 5 et 9 avril, a annoncé la Maison Blanche dans la foulée : le 5 avril pour les droits de douane d’au moins 10% sur tous les produits entrant aux Etats-Unis, et le 9 avril pour les droits de douane majorés visant des géants comme la Chine et l’Union européenne.

Les surtaxes présentées par Donald Trump sont calculées de manière à refléter les droits de douane que les pays imposent aux produits américains, mais aussi les barrières dites non tarifaires mises par ces pays à l’entrée de produits américains. Par exemple : des réglementations sanitaires et des normes environnementales, ou encore la TVA.

Les dirigeants étrangers espèrent donc qu’une fois passé les annonces « chocs », les négociations pourront commencer avec l’ancien promoteur immobilier, qui se présente comme un spécialiste du « deal ». Et pour cause, si le républicain a déjà augmenté les droits de douane sur des produits venant de Chine, de même que tout l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis, il a aussi déjà fait marche arrière .

Trump décide de droits de douane qui vont assommer l’ économie mondiale

Trump décide de droits de douane qui vont assommer économie mondiale

Trump vient sans doute de lancer un processus qui risque de tuer la croissance mondiale avec une hausse généralisée des taxes douanières. Des droits de douane d’au moins 10% sur tous les produits importés mais qui peuvent aller jusqu’à 49 % pour certains pays.

La conséquence immédiate est évidemment la réaction des bourses mondiales qui risquent de plonger durablement non seulement en raison du renchérissement du coût des échanges mais tout autant des incertitudes que cela créent chez les acteurs économiques. Tout n’est pas en effet totalement joué car nombre de pays vont réagir et Trump peut encore évoluer. Il restera aussi à persuader le parlement américain car les oppositions à cette politique de matraquage douanier rencontrent de plus en plus d’adeptes mêmes chez les républicains.

Le président républicain a annoncé que les biens en provenance de Chine seraient désormais assortis de droits de douane fixés à 34%, contre 20% pour ceux en provenance des pays de l’Union européenne. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde, 31% pour la Suisse ou encore 46% pour le Vietman. « Depuis des décennies, notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis », a asséné Donald Trump, vantant un « âge d’or » à venir pour l’économie américaine.

Ces droits de douane seront imposés à partir des 5 et 9 avril, a annoncé la Maison Blanche dans la foulée : le 5 avril pour les droits de douane d’au moins 10% sur tous les produits entrant aux Etats-Unis, et le 9 avril pour les droits de douane majorés visant des géants comme la Chine et l’Union européenne.

Les surtaxes présentées par Donald Trump sont calculées de manière à refléter les droits de douane que les pays imposent aux produits américains, mais aussi les barrières dites non tarifaires mises par ces pays à l’entrée de produits américains. Par exemple : des réglementations sanitaires et des normes environnementales, ou encore la TVA.

Les dirigeants étrangers espèrent donc qu’une fois passé les annonces « chocs », les négociations pourront commencer avec l’ancien promoteur immobilier, qui se présente comme un spécialiste du « deal ». Et pour cause, si le républicain a déjà augmenté les droits de douane sur des produits venant de Chine, de même que tout l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis, il a aussi déjà fait marche arrière .

L’hubris de Musk qui menace la démocratie

L’hubris de Musk qui menace la démocratie

L’hubris des dirigeants est souvent mis en cause quand des dysfonctionnements surviennent. Mais de quoi parle-t-on précisément ? Comment s’en prémunir individuellement, et protéger les entreprises mais aussi la démocratie ?

par Valérie Petit
Full Professor in Management, ESSCA School of Management dans The Conversation

Huit cents milliards de capitalisation boursière à Wall Street perdus et un recul de 50 % à 80 % des ventes de véhicules : c’est le bilan catastrophique de Tesla ces trois derniers mois. C’est aussi, possiblement, le chiffrage le plus précis de l’hubris d’Elon Musk depuis que ce dernier a pris ses quartiers au cœur du pouvoir politique américain. Si cet effondrement surprend les commentateurs et les investisseurs, en revanche, il n’étonne guère les chercheurs en gestion qui, depuis près de trente ans, se sont attachés à mesurer le coût de l’hubris du dirigeant pour son entreprise.

C’est en 1986 que Richard Roll, professeur de finance à Caltech, au cœur de la Silicon Valley, publie les premiers travaux sur l’hubris du dirigeant. À l’époque, il tente d’expliquer pourquoi certains CEO paient trop cher certaines acquisitions. Après avoir épuisé toutes les explications habituelles, il finit par conclure qu’une partie du surcoût peut être imputée à l’égo du dirigeant et à la perte, par celui-ci, du sens de la mesure : c’est ce que Roll nomme l’hypothèse d’hubris. À sa suite, de nombreux travaux en gestion souligneront l’impact négatif de l’hubris du dirigeant sur les choix stratégiques et la performance financière de leurs entreprises. Dans les années 2000, la révélation de scandales tels qu’Enron, Lehman Brothers ou encore Vivendi Universal, donnant à voir la combinaison dramatique de l’égo, de la mauvaise gestion voire de la corruption placera définitivement le risque d’hubris du dirigeant à l’agenda des scientifiques et des parties prenantes. Mais comment mesurer et prévenir ce risque ?

La chose est compliquée, car il faut d’abord définir ce qu’est l’hubris ; or, le terme fait moins référence à un concept qu’à un ensemble de mythes mettant en scène l’arrogance et l’insolence funestes de l’homme face aux dieux. On pense au mythe d’Icare qui, méprisant les conseils de son père, vole trop près du soleil pour finir dans la mer, mais aussi à celui de Phaéton, qui, tenant à conduire le char du dieu Soleil à la place de son père Apollon, met le feu aux nuages.

Dans l’Antiquité, l’hubris est considérée comme un crime. Pour Platon : « Quand déraisonnablement, un désir nous entraîne vers les plaisirs et nous gouverne, ce gouvernement reçoit le nom d’hybris ». Et Aristote de préciser le plaisir qu’y trouve celui qui en souffre :

« La cause du plaisir ainsi ressenti par l’individu faisant preuve d’hybris est qu’il se considère lui-même très supérieur aux autres lorsqu’il les maltraite. »

À Rome, Suétone brosse le portrait des 12 césars, ces hommes qui disposent d’un pouvoir tellement grand que leur psyché s’en trouve altérée. L’histoire retiendra plutôt la folie de Néron que la modération de Marc Aurèle. Deux mille ans plus tard, les historiens parleront de « césarite », la maladie des césars, pour désigner cette maladie du pouvoir absolu, souvent résumée par la phrase de Lord Acton : « Le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument. » L’idée que le pouvoir rend fou s’ancre définitivement dans la croyance populaire.

Mais comment scientifiquement mesurer cela ? Et surtout comment distinguer dans cette « folie » ce qui appartient à l’individu en propre (par exemple, un trouble de la personnalité narcissique) et ce qui relève des effets du pouvoir auquel il est exposé ?

Les premières tentatives de mesure de l’hubris du dirigeant peuvent prêter à sourire : occurrence du pronom « je » dans les discours du dirigeant, taille de sa photo dans le rapport annuel… les chercheurs mobilisent des mesures très approximatives. Par ailleurs, la clarté conceptuelle n’est pas toujours au rendez-vous : sous le label « hubris » se retrouvent des notions pourtant distinctes telles que le narcissisme (un trouble de la personnalité), la surconfiance (un biais cognitif) ou l’orgueil (un vice). En 2009, la recherche connaît un tournant. Lord David Owen, médecin psychiatre et ancien ministre des affaires étrangères britannique, propose un tableau clinique du syndrome d’hubris, regroupant 14 items diagnostiques. Parmi ceux-ci, on retrouve :

des aspects du narcissisme (il affiche une confiance excessive dans son propre jugement et le mépris pour les conseils ou les critiques des autres),

de l’asocialité (il perd le contact avec la réalité, souvent associée à une isolation progressive),

de l’histrionisme (quand les choses tournent mal, il continue d’afficher une grande confiance en soi et ignore les « détails » ou « l’intendance » qui ne suit pas),

enrichie de quelques items originaux (il utilise le « nous » en lieu et place du « je », il se croit le seul qualifié éternellement pour son poste).

En 2012, nous avons transposé ce tableau au contexte de la direction d’entreprise et de l’hubris du dirigeant en décrivant les comportements d’hubris des dirigeants à trois niveaux :

le rapport à soi (style communicationnel théâtral et égocentré, décisions stratégiques hasardeuses, stratégie irréaliste et ambition démesurée, enracinement au pouvoir et incapacité à transmettre le pouvoir),

le rapport aux autres (management destructeur incluant agression, harcèlement, menace, intimidation, refus de toute critique, absence d’empathie pour les salariés)

et le rapport au monde (manquement à l’éthique, contestation de l’autorité de la loi, du marché, de la justice, refus de prendre la responsabilité).

Comment contenir l’hubris ?

Ces travaux recensaient les principaux symptômes de l’hubris (en termes de comportements). Restait la question que tout le monde se pose : quelle est l’origine de cette maladie du pouvoir ? Pourquoi certains leaders tombent-ils malades et d’autres pas ? Comment éviter la contagion et surtout quels gestes barrières mettre en place pour prévenir les ravages individuels, économiques et politiques de l’hubris des leaders ?

À lire aussi : Du populisme de plateforme au populisme politique : Elon Musk change d’échelle

Récemment, nous avons commencé à formuler des hypothèses radicalement nouvelles sur ce qu’est réellement l’hubris, cette maladie du pouvoir. Pour ce faire, partant de la citation de Lord John Acton (« Le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument »), nous nous sommes concentrés non pas sur les comportements associés à l’hubris (les symptômes), mais sur la nature même de l’intoxication par le pouvoir de la psyché et des comportements du dirigeant (la maladie). Qu’est-ce qui dans le pouvoir nous corrompt ?

Le pouvoir, une maladie ?

Notre hypothèse s’appuie y compris sur l’expérience politique de l’auteure qui, lors d’un mandat parlementaire de 5 ans, a pu observer et ressentir les effets du pouvoir sur la psyché des leaders. Partant de ce récit auto-ethnographique, nos travaux récents formulent plusieurs propositions pour mieux comprendre et prévenir le risque d’hubris.

Premièrement, l’hubris est bien un syndrome (comme le burn-out), lié aux conditions de travail particulières (l’exercice du pouvoir), qui débute et qui cesse avec l’exposition du dirigeant au pouvoir. En conséquence, la meilleure solution pour prévenir et guérir l’hubris est d’éloigner le dirigeant du pouvoir ou de disperser, encadrer ou partager celui-ci.

Deuxièmement, l’hubris n’est pas la combinaison d’autres troubles (narcissique, asocial, paranoïaque, histrionique, schizotypique), de traits psychologiques (égocentrisme, manque d’empathie, surconfiance) ou encore de comportements dysfonctionnels (violence, agressivité, théâtralité, harcèlement), mais l’intoxication de ceux-ci par le pouvoir. Ainsi, un dirigeant narcissique pourra dire : « Je suis le plus génial entrepreneur que la tech a jamais connu. » S’il souffre d’hubris, il dira plutôt : « Mon entreprise est la meilleure car j’en suis le dirigeant ; sans moi aux manettes, elle n’est rien. »

L’intoxication par le pouvoir résulte d’une relation dysfonctionnelle du leader au pouvoir : lui et le pouvoir ne font plus qu’un, ils fusionnent. Mais là où, par arrogance, le dirigeant croit posséder le pouvoir, c’est en réalité celui-ci qui le possède, faisant de lui son agent, sa créature entièrement dédiée à son culte qu’il confond avec le culte de lui-même. Celui qui prend alors volontiers des postures de dominant dans ses relations avec autrui et le monde vit en réalité, au plus profond de lui, une soumission et une aliénation complète au pouvoir. En conséquence, on ne luttera pas contre l’hubris en se focalisant sur la personnalité ou les comportements du dirigeant, mais en questionnant sa relation (et la nôtre) avec le pouvoir et sa nature addictive et aliénante.

Troisièmement, pour expliquer l’emprise du pouvoir sur l’individu, il faut comprendre la nature particulière de ses effets corrupteurs. Nous faisons l’hypothèse que la relation du dirigeant au pouvoir relève de la sacralisation, et que la nature de sa relation intime avec celui-ci peut être qualifiée de numineuse. Pris dans les filets du pouvoir, sidérée et émotionnellement débordé, le dirigeant est tel un mystique. Ainsi, dans cet univers soi-disant profane de l’entreprise, le sacré et l’irrationnel ressurgissent dans la relation intime, souvent tue, du dirigeant au pouvoir. Continuer à ignorer l’importance de la relation au pouvoir ou en refouler la dimension irrationnelle et spirituelle est l’un des facteurs les plus évidents du risque d’hubris.

Peut-on guérir de l’hubris ?
Alors que faire pour éviter aux dirigeants et aux entreprises de succomber à l’hubris ?
Une voie individuelle consisterait pour le dirigeant à méditer chaque jour sur le pouvoir et sa relation, sa place, ses effets. C’est ce que fit l’empereur Marc-Aurèle dans ses méditations et qui lui permit d’échapper à la césarite

Une voie institutionnelle consisterait à renforcer les mécanismes de gouvernance d’entreprise favorisant le turnover et le partage des fonctions au sommet des entreprises.

Une voie collective enfin questionnerait notre responsabilité dans cette culture idolâtre du pouvoir qui rend possible la sacralisation et, in fine, l’intoxication par le pouvoir. Ceci supposerait notamment d’en finir avec le mythe du charisme (il nous faut un individu exceptionnel, hors norme, quitte à hériter d’un hors la loi), le mythe de l’incarnation nécessaire (il est l’âme/l’incarnation de l’entreprise, vous comprenez) ou encore l’essentialisation de la direction (les dirigeants, vous savez, ils sont différents, plus agressifs, narcissiques, il faut faire avec).

Ajoutés à une saine obsession de la dispersion du pouvoir, ces quelques gestes barrières contre une culture toxique du pouvoir sont plus que jamais nécessaires face à ce nouveau risque systémique pour les entreprises et les démocraties.

À qui profite la rhétorique du gouvernement des juges ?

À qui profite la rhétorique du gouvernement des juges ?


Depuis l’abolition des privilèges en 1789, nul ne peut prétendre, en France, bénéficier d’un régime d’exception, les élus moins encore que les autres citoyens, rappelle le magistrat Vincent Sizaire dans une tribune au « Monde ».

Prolongeant l’émoi suscité par les réquisitions du ministère public en novembre 2024, la condamnation de plusieurs cadres du Front national, devenu Rassemblement national (RN), dont Marine Le Pen, à des peines d’inéligibilité par le tribunal correctionnel de Paris pour des faits de détournement de fonds publics, a relancé le procès contre le « gouvernement des juges » que révélerait une telle décision. Reprise en chœur par une large partie de la classe politicienne et médiatique, l’accusation ne résiste pourtant guère à l’analyse.

Popularisée en 1921 par le grand juriste Edouard Lambert [1866-1947], l’expression renvoie à l’intervention du pouvoir judiciaire dans la conduite des politiques publiques et, en particulier, dans le processus d’adoption des lois et règlements. Une intervention qui n’est pas illégitime en soi, mais qui peut le devenir si les attributions du juge sont insuffisamment encadrées, le conduisant à censurer l’action des gouvernants au-delà de ce qui est nécessaire à la garantie des droits fondamentaux des citoyens.

Une dérive que l’on observe régulièrement dans la jurisprudence de la Cour suprême des Etats-Unis, à l’époque de Lambert – où celle-ci combattait activement la timide consécration d’une législation protectrice des travailleurs – comme de nos jours, quand la majorité de ses membres affiche sans complexe sa volonté d’en finir avec les acquis du mouvement des droits civiques.

Or rien de tout cela n’est mis en avant par celles et ceux qui crient aujourd’hui au coup d’Etat judiciaire. Loin de constituer des actes accomplis dans l’exercice officiel et normal de leurs fonctions, les faits pour lesquels les responsables politiques en question ont été condamnés sont des infractions pénales qui, à les supposer avérées, ne sauraient évidemment être considérées comme participant du mandat qui leur a été confié par le peuple.

Ce n’est pas davantage l’existence d’un procès inéquitable ou truqué frappant des opposants politiques qui est dénoncée. Ce qui suscite l’indignation, c’est le simple fait que des élus puissent voir leur responsabilité pénale engagée devant des juridictions de droit commun et, ainsi, se voir infliger les peines expressément prévues par la loi. En d’autres termes, la question que soulève le tollé suscité par la condamnation des dirigeants du FN n’est pas celle du gouvernement des juges mais bien celle de l’abolition des privilèges.

De drôles de champions de la démocratie qui soutiennent Le Pen

De drôles de champions de la démocratie qui soutiennent Le Pen

On peut légitimement se demander si les soutiens appuyés de représentants de l’internationale réactionnaire constituent véritablement un appui positif pour le rassemblement national. Parmi ceux qui critiquent le système judiciaire français on trouve en effet Poutine, Medvedev, Bolsonaro, le président hongrois et autre autocrates patentés.

Poutine qui met en cause la justice et la démocratie française alors qu’il n’hésite pas à tuer ses adversaires politiques. Le président hongrois qui progressivement s’attribue tous les pouvoirs, Trump et sa clique qui ont tenté un coup d’État et qui rêvent d’un autre.

Bref ces différents soutiens constitueraient plutôt un handicap pour le rassemblement national qui cherche depuis des années à se banaliser.

Certes ne peut nier que la France connaît des liquidités et même une crise démocratique pourrait autant elle ne peut recevoir de leçon de ce dont la perspective est précisément de substituer des formes de dictatures à la démocratie. En commençant par supprimer le concept d’État de droit. Voire en tuant ou en emprisonnant physiquement les opposants.

Conflit Ukraine : des discussions qui n’avancent pas

Conflit Ukraine : des discussions qui n’avancent pas

Inutile de tourner autour du pot les discussions entre les américains et russes qui se sont tenus hier n’ont pratiquement débouché sur rien. Pour preuve, il n’a même pas été possible de sortir un communiqué commun. Pour masquer le vide les négociateurs ont cependant promis de sortir un texte aujourd’hui. La vérité sans doute c’est que Poutine a bien l’intention de faire durer le plus possible la guerre sur laquelle d’ailleurs il s’appuie en permanence pour donner une légitimité à son régime de dictature.

Côté américain il n’est pas très certain que le président ait vraiment l’intention d’imposer la paix voire même une trêve. On voit bien que pour les américains l’Europe est un enjeu très secondaire voir même un obstacle .

La diffusion de documents secrets montre quel est l’état d’esprit de l’entourage de Trump vis-à-vis de l’Europe : même pas un allié, un parasite.

Au-delà des interrogations qui pèsent sur les intentions réelles des Américains se posent aussi la nature des liens très particuliers qui pourraient bien unir le président américain et la Russie.

Faut-il rappeler que Trump a déjà fait cinq ou six fois faillite et que son empire a été sauvé par les mafieux russes et le KGB. Trump a une dette vis à vis des oligarques russes et peut-être même vis-à-vis de Poutine.

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