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Ukraine : une aide insuffisante et trop tardive des États-Unis

Ukraine : une aide insuffisante et trop tardive des États-Unis

 

 

Les alliés occidentaux de Kiev ont perdu un temps précieux à peser le pour et le contre avant de lever l’interdit concernant les missiles à longue portée. Il faut espérer que l’autorisation donnée par les Etats-Unis à l’Ukraine de frapper en profondeur le territoire russe à l’aide des ATACMS soit suivie rapidement de décisions similaires d’autres pays alliés. ( papier du Monde)

 

Mille jours après le début d’une guerre dont la Russie est la seule responsable, la pression des événements a été une nouvelle fois nécessaire pour tirer les Etats-Unis de leur indécision. Comme par le passé, l’autorisation finalement accordée par Washington à Kiev, le 17 novembre, pour frapper en profondeur le territoire russe à l’aide des missiles américains ATACMS, d’une portée de 300 kilomètres, a été le produit d’un constat alarmant. Il s’agit de la perspective d’une contre-attaque russe visant à repousser les forces ukrainiennes qui ont pris pied dans la région russe de Koursk au cours de l’été, pour en faire une monnaie d’échange en cas d’éventuelles négociations.

Le Kremlin a réagi en accusant Washington de « jeter de l’huile sur le feu ». L’escalade est pourtant de sa seule responsabilité, notamment sa décision d’appeler à la rescousse un pays tiers, la Corée du Nord. Cette cobelligérance réelle s’est traduite par le déploiement de soldats de Pyongyang. L’incertitude que provoque le retour programmé de Donald Trump à la Maison Blanche joue aussi certainement dans la décision de Joe Biden. En promettant imprudemment de mettre un terme en un temps record au conflit provoqué par Moscou, le président élu pousse paradoxalement les deux camps à jeter le maximum de forces dans la bataille d’ici à sa prestation de serment.

Comme lors des précédents débats concernant la fourniture d’armements tels que les canons, les chars légers puis lourds et les avions de chasse, les alliés occidentaux de Kiev ont perdu un temps précieux à peser le pour et le contre avant de lever l’interdit concernant les missiles à longue portée. Ils ont été de nouveau tiraillés entre la prise de conscience de la nécessité de rompre avec l’asymétrie, en hommes et en matériels, qui fragilise Kiev face à Moscou, et la crainte des conséquences d’un engagement accru aux côtés de l’Ukraine.

On ne peut donc que regretter, comme la vice-première ministre ukrainienne, Olga Stefanishyna, que cette annonce intervienne bien tard. « Si cette décision avait été prise plus tôt, elle aurait permis de sauver de nombreuses vies », a-t-elle regretté le 18 novembre. L’armée russe l’a par ailleurs anticipée en repositionnant notamment une majorité de ses bombardiers sur des aérodromes situés hors de portée des ATACMS. Cette autorisation américaine reste en outre assortie de conditions. Elle ne sera levée qu’au cas par cas, en fonction des objectifs ukrainiens, dans une logique qui n’est pas vraiment celle d’une guerre de haute intensité.

Il faut espérer désormais que cette annonce américaine soit suivie rapidement de décisions similaires des pays fournissant des missiles à longue portée à Kiev. Il s’agit de la France et du Royaume-Uni. Il faut également souhaiter qu’elle contribue à lever les réticences allemandes à propos de leurs missiles Taurus, dont le rayon d’action est de 500 kilomètres.

Le chancelier Olaf Scholz ne peut inviter la Russie à se tenir « prête à des négociations sérieuses avec l’Ukraine dans le but de parvenir à une paix juste et durable », comme il l’a fait au cours d’un appel téléphonique malencontreux avec le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, le 15 novembre, sans renforcer au préalable la main de Kiev. Au lendemain de cet échange, la Russie lançait de nouveaux bombardements destructeurs contre les infrastructures énergétiques civiles ukrainiennes. Un cruel rappel à la réalité.

Secteur Santé : Annonce de Gabriel Attal bien insuffisante

Secteur Santé : Annonce de Gabriel Attal bien insuffisante

« Nos compatriotes ne trouvent pas suffisamment de médecins », a constaté rle Premier ministre. Il a en conséquence multiplié les annonces visant à optimiser ce « temps médical », de la sanction financière pour les rendez-vous non honorés par les patients à la restauration des obligations de garde pour les médecins libéraux, dans certains départements. Des annonces utiles mais bien insuffisantes.

Gabriel Attal a menacé de restaurer les obligations de gardes pour les médecins libéraux, dans les départements où le service d’accès aux soins (SAS) ne parviendraient pas à se mettre en place. « Dans les départements où il n’y aurait toujours pas de service d’accès aux soins » d’ici l’été prochain, « je suis prêt à aller plus loin, en restaurant des obligations de gardes pour les médecins libéraux, en soirée ou le week-end, dans leurs cabinets, à l’hôpital ou en maisons de santé », a déclaré le chef du gouvernement.

Alors qu’Emmanuel Macron avait déjà annoncé, il y a deux semaines, la régularisation de praticiens d’autres nationalités sur le territoire, Gabriel Attal souhaite aller plus loin pour lutter contre les déserts médicaux. Il a promis mardi de nommer un émissaire « chargé d’aller chercher à l’étranger des médecins qui voudraient venir exercer en France ». « Nous devons trouver les moyens de faire revenir nos jeunes Français qui sont partis étudier à l’étranger », a également estimé le Premier ministre.

« Nous allons accélérer le passage de 6 000 à 10 000 assistants médicaux qui permettront aux médecins de pouvoir se consacrer davantage aux patients et moins aux formalités administratives », a par ailleurs précisé le chef du gouvernement. Concrètement, il estime que cela représentera « 2,5 millions de consultations supplémentaires libérées tous les ans » pour les patients.

Enfin, il souhaite mieux reconnaître l’expérience du personnel de santé. Ainsi, une « infirmière anesthésiste, qui a un bac +5, plusieurs années de carrière et d’expérience, doit pouvoir si elle le souhaite entrer directement au moins en 3e année de médecine », a-t-il proposé.

Gabriel Attal a enfin évoqué la réforme prochaine de l’aide médicale d’Etat (AME), une promesse qu’Elisabeth Borne a faite à la droite lors des négociations sur le projet de loi immigration. « Nous le ferons avant l’été par voie réglementaire », a-t-il précisé. Le chef du gouvernement assure que la réforme s’appuiera sur « une base qui est connue : le rapport Evin-Stefanini ».

Economie-Immobilier: baisse insuffisante des prix

Economie-Immobilier: baisse insuffisante des prix

Le marché immobilier est en partie immobilisé car l’offre ne rencontre plus la demande, en tout cas suffisamment. Pour l’année à venir la baisse des prix amorcés en 2023 devrait continuer mais sera grandement insuffisante pour redonner du crédit à la demande. Nombreux d’acheteurs sont en effet handicapés évidemment par la hausse des taux d’intérêt qui ampute largement leur pouvoir d’achat . Et dans nombre de cas les éjectent même du marché. D’où la tension accrue sur le secteur de la location.

Les prix ont certes diminué de cinq à 10 % en moyenne mais c’est encore insuffisant pour permettre aux acheteurs d’atteindre la solvabilité nécessaire face au très haut niveau des prix.

Le nombre de ventes de logements anciens est passé sous la barre des 900.000 transactions d’après le baromètre, une première depuis sept ans. La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) estime ainsi que 875.000 ventes ont été conclues dans l’ancien, soit une baisse de 21,5% par rapport à 2022 (1,1 million de transactions). Il s’agit de la plus forte baisse observée sur les cinquante dernières années, avec 240.000 ventes de moins sur 12 mois glissants.

« On enregistre la plus forte décélération des ventes de logements anciens depuis l’après-guerre », a déclaré à l’AFP Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

Il estime désormais que l’année 2024 doit être celle « du réajustement des prix du marché, si les taux d’intérêt conservent la stabilité annoncée ».

L’effondrement des prix est directement lié à la baisse du pouvoir d’achat immobilier des ménages. Selon la Fnaim, les Français ont perdu 15% de pouvoir d’achat immobilier en 2 ans. Pour rappel, l’année 2023 a été marquée par la hausse des taux de crédit, dopée par la politique monétaire restrictive de la Banque centrale européenne (BCE), destinée à éteindre la flambée de l’inflation, consécutive à l’éclatement du conflit en Ukraine.

Pour l’année 2024, les prix vont encore s’inscrire dans une légère tendance baissière mais nettement insuffisante pour relancer l’activité. Il faudra sans doute attendre 2025 pour enregistrer des baisses de prix suffisamment significatives pour augmenter la solvabilité de nombre d’acteurs. Une solvabilité qui passe notamment aussi par la baisse des taux d’intérêt

« Il y a un an, aucun ménage ne se retrouvait avec des taux d’intérêts au-dessus 2,7% sur 20 ans. Aujourd’hui, 70% des dossiers sont au-dessus des 4,10%-4,5% sur 20 ans (hors assurance et avant négociation) », rappelait fin octobre Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux.com.

Economie-Immobilier: baisse insuffisante des prix

Economie-Immobilier: baisse insuffisante des prix

Le marché immobilier est en partie immobilisé car l’offre ne rencontre plus la demande, en tout cas suffisamment. Pour l’année à venir la baisse des prix amorcés en 2023 devrait continuer mais sera grandement insuffisante pour redonner du crédit à la demande. Nombreux d’acheteurs sont en effet handicapés évidemment par la hausse des taux d’intérêt qui ampute largement leur pouvoir d’achat . Et dans nombre de cas les éjectent même du marché. D’où la tension accrue sur le secteur de la location.

Les prix ont certes diminué de cinq à 10 % en moyenne mais c’est encore insuffisant pour permettre aux acheteurs d’atteindre la solvabilité nécessaire face au très haut niveau des prix.

Le nombre de ventes de logements anciens est passé sous la barre des 900.000 transactions d’après le baromètre, une première depuis sept ans. La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) estime ainsi que 875.000 ventes ont été conclues dans l’ancien, soit une baisse de 21,5% par rapport à 2022 (1,1 million de transactions). Il s’agit de la plus forte baisse observée sur les cinquante dernières années, avec 240.000 ventes de moins sur 12 mois glissants.

« On enregistre la plus forte décélération des ventes de logements anciens depuis l’après-guerre », a déclaré à l’AFP Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

Il estime désormais que l’année 2024 doit être celle « du réajustement des prix du marché, si les taux d’intérêt conservent la stabilité annoncée ».

L’effondrement des prix est directement lié à la baisse du pouvoir d’achat immobilier des ménages. Selon la Fnaim, les Français ont perdu 15% de pouvoir d’achat immobilier en 2 ans. Pour rappel, l’année 2023 a été marquée par la hausse des taux de crédit, dopée par la politique monétaire restrictive de la Banque centrale européenne (BCE), destinée à éteindre la flambée de l’inflation, consécutive à l’éclatement du conflit en Ukraine.

Pour l’année 2024, les prix vont encore s’inscrire dans une légère tendance baissière mais nettement insuffisante pour relancer l’activité. Il faudra sans doute attendre 2025 pour enregistrer des baisses de prix suffisamment significatives pour augmenter la solvabilité de nombre d’acteurs. Une solvabilité qui passe notamment aussi par la baisse des taux d’intérêt

« Il y a un an, aucun ménage ne se retrouvait avec des taux d’intérêts au-dessus 2,7% sur 20 ans. Aujourd’hui, 70% des dossiers sont au-dessus des 4,10%-4,5% sur 20 ans (hors assurance et avant négociation) », rappelait fin octobre Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux.com.

Immobilier: baisse insuffisante des prix

Immobilier: baisse insuffisante des prix

Le marché immobilier est en partie immobilisé car l’offre ne rencontre plus la demande, en tout cas suffisamment. Pour l’année à venir la baisse des prix amorcés en 2023 devrait continuer mais sera grandement insuffisante pour redonner du crédit à la demande. Nombreux d’acheteurs sont en effet handicapés évidemment par la hausse des taux d’intérêt qui ampute largement leur pouvoir d’achat . Et dans nombre de cas les éjectent même du marché. D’où la tension accrue sur le secteur de la location.

Les prix ont certes diminué de cinq à 10 % en moyenne mais c’est encore insuffisant pour permettre aux acheteurs d’atteindre la solvabilité nécessaire face au très haut niveau des prix.

Le nombre de ventes de logements anciens est passé sous la barre des 900.000 transactions d’après le baromètre, une première depuis sept ans. La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) estime ainsi que 875.000 ventes ont été conclues dans l’ancien, soit une baisse de 21,5% par rapport à 2022 (1,1 million de transactions). Il s’agit de la plus forte baisse observée sur les cinquante dernières années, avec 240.000 ventes de moins sur 12 mois glissants.

« On enregistre la plus forte décélération des ventes de logements anciens depuis l’après-guerre », a déclaré à l’AFP Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

Il estime désormais que l’année 2024 doit être celle « du réajustement des prix du marché, si les taux d’intérêt conservent la stabilité annoncée ».

L’effondrement des prix est directement lié à la baisse du pouvoir d’achat immobilier des ménages. Selon la Fnaim, les Français ont perdu 15% de pouvoir d’achat immobilier en 2 ans. Pour rappel, l’année 2023 a été marquée par la hausse des taux de crédit, dopée par la politique monétaire restrictive de la Banque centrale européenne (BCE), destinée à éteindre la flambée de l’inflation, consécutive à l’éclatement du conflit en Ukraine.

Pour l’année 2024, les prix vont encore s’inscrire dans une légère tendance baissière mais nettement insuffisante pour relancer l’activité. Il faudra sans doute attendre 2025 pour enregistrer des baisses de prix suffisamment significatives pour augmenter la solvabilité de nombre d’acteurs. Une solvabilité qui passe notamment aussi par la baisse des taux d’intérêt

« Il y a un an, aucun ménage ne se retrouvait avec des taux d’intérêts au-dessus 2,7% sur 20 ans. Aujourd’hui, 70% des dossiers sont au-dessus des 4,10%-4,5% sur 20 ans (hors assurance et avant négociation) », rappelait fin octobre Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux.com.

Immobilier 2024: Une baisse des prix encore insuffisante

Immobilier 2024: Une baisse des prix encore insuffisante

Le marché immobilier est en partie immobilisé car l’offre ne rencontre plus la demande, en tout cas suffisamment. Pour l’année à venir la baisse des prix amorcés en 2023 devrait continuer mais sera grandement insuffisante pour redonner du crédit à la demande. Nombreux d’acheteurs sont en effet handicapés évidemment par la hausse des taux d’intérêt qui ampute largement leur pouvoir d’achat . Et dans nombre de cas les éjectent même du marché. D’où la tension accrue accrue sur le secteur de la location.

Les prix ont certes diminué de cinq à 10 % en moyenne mais c’est encore insuffisant pour permettre aux acheteurs d’atteindre la solvabilité nécessaire face au très haut niveau des prix.

Le nombre de ventes de logements anciens est passé sous la barre des 900.000 transactions d’après le baromètre, une première depuis sept ans. La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) estime ainsi que 875.000 ventes ont été conclues dans l’ancien, soit une baisse de 21,5% par rapport à 2022 (1,1 million de transactions). Il s’agit de la plus forte baisse observée sur les cinquante dernières années, avec 240.000 ventes de moins sur 12 mois glissants.

« On enregistre la plus forte décélération des ventes de logements anciens depuis l’après-guerre », a déclaré à l’AFP Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

Il estime désormais que l’année 2024 doit être celle « du réajustement des prix du marché, si les taux d’intérêt conservent la stabilité annoncée ».

L’effondrement des prix est directement lié à la baisse du pouvoir d’achat immobilier des ménages. Selon la Fnaim, les Français ont perdu 15% de pouvoir d’achat immobilier en 2 ans. Pour rappel, l’année 2023 a été marquée par la hausse des taux de crédit, dopée par la politique monétaire restrictive de la Banque centrale européenne (BCE), destinée à éteindre la flambée de l’inflation, consécutive à l’éclatement du conflit en Ukraine.

Pour l’année 2024, les prix vont encore s’inscrire dans une légère tendance baissière mais nettement insuffisante pour relancer l’activité. Il faudra sans doute attendre 2025 pour enregistrer des baisses de prix suffisamment significatives pour augmenter la solvabilité de nombre d’acteurs. Une solvabilité qui passe notamment aussi par la baisse des taux d’intérêt

« Il y a un an, aucun ménage ne se retrouvait avec des taux d’intérêts au-dessus 2,7% sur 20 ans. Aujourd’hui, 70% des dossiers sont au-dessus des 4,10%-4,5% sur 20 ans (hors assurance et avant négociation) », rappelait fin octobre Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux.com.

Manque de médicaments : relocalisation très insuffisante

Manque de médicaments : relocalisation très insuffisante

Interrogée par Franceinfo, Nathalie Coutinet, économiste de la santé et autrice de L’économie du médicament (La découverte, 2018), analyse les solutions avancées par Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron a annoncé la relocalisation de 25 médicaments « dans les prochaines semaines ». Cela permettra-t-il d’éviter de nouvelles pénuries hivernales ?

Nathalie Coutinet : Non, car on a enregistré des pénuries pour environ 3 500 molécules cette année. Mais c’est un premier pas important pour sortir de la situation de pénurie pour un certain nombre de molécules dites « essentielles ». Selon la liste qui doit être dévoilée par le ministère de la Santé, il y a 450 molécules qui posent souci, donc 25 ou 50 molécules relocalisées, c’est insuffisant.

Les médicaments qui sont visés sont ceux qui ont manqué dans la période récente et qui, effectivement, sont importants. Concernant l’amoxicilline, citée par Emmanuel Macron, c’est surtout la version pédiatrique qui a manqué cet hiver, pour des raisons de cartonnage et de flacon. C’est pourquoi, même si relocaliser est essentiel, car le plus important dans la production de médicaments reste son principe actif, cela ne résout pas tout.

Quel regard portez-vous sur l’investissement de « plus de 160 millions d’euros » mis en avant par le chef de l’Etat ?

On ne sait pas de quoi sont composés et comment seront répartis ces 160 millions. De plus, comment sont financées ces relocalisations ? En partie par de l’argent public. Est-ce que les firmes vont mettre la main à la pâte ? Je n’en suis pas sûre.

Dans la liste énumérée par Emmanuel Macron, figurent des entreprises comme Sanofi et GSK. Ces mêmes entreprises ont délocalisé pour accroître leurs profits et les dividendes versés aux actionnaires. Pourquoi l’argent public viendrait financer ces relocalisations ? Néanmoins, si cet argent sert à financer des petits producteurs indépendants, ça pourra être intéressant de les inciter à continuer à produire sur le sol français et à rester sur ce territoire.

Le président de la République appelle aussi à « relancer la relocalisation et le renforcement des capacités de production au niveau européen »…

Le problème, c’est qu’en Europe, nous ne sommes pas autosuffisants en matière d’approvisionnement. De plus, la situation concernant la recherche et le développement se détériore à vue de nez en France et dans l’Union européenne. Le Vieux Continent n’est plus capable de découvrir des médicaments au même rythme que les Etats-Unis. Aujourd’hui, les molécules qui sortent sur le marché viennent principalement d’outre-Atlantique. Cela crée un phénomène de double dépendance.

Il est évident que la France ne peut pas relocaliser seule l’intégralité des 450 médicaments présents sur la liste du gouvernement. Ce ne serait pas intéressant économiquement, car d’autres pays européens disposent également de compétences pharmaceutiques. C’est pourquoi il faut absolument que les pays membres de l’Union européenne s’y mettent de manière coordonnée.

La réponse européenne au protectionnisme américain: très insuffisante

La réponse européenne au protectionnisme américain: très insuffisante

Par Nicolas Ravailhe, Institut francophone de stratégies européennes, enseignant École de guerre économique et avocat au barreau de Bruxelles (droit européen).
Écoutez cet article dans la Tribune.

La réponse européenne à « l’Inflation Reduction Act » (IRA) n’est pas à la hauteur. Certes, les règles européennes en matière d’aides d’État – le droit des États membres et de leurs territoires d’utiliser de l’argent public pour aider des opérateurs économiques – devraient être aménagées. De même, le budget de l’Union européenne (UE) sera réorganisé pour mieux utiliser les programmes actuels. Le tout sera limité aux objectifs européens de croissance verte et numérique.

Dans le match économique USA-UE, qui est le plus fort ?
L’Europe n’est pas naïve. Victoire aux points depuis des décennies pour l’UE, qui connait des excédents commerciaux aux USA très importants, en augmentation de 10 milliards d’euros en moyenne tous les ans pour arriver à un chiffre de 155 milliards d’excédents européens en 2021.

Depuis le début de la guerre russo-ukrainienne, nous assistons à une correction économique significative des USA sur les Européens, par des achats d’armements et d’énergie aux entreprises américaines. Toutefois, elle est évaluée comme étant conjoncturelle quand les succès européens aux USA sont qualifiés de structurels.

Surtout, cette correction économique permet aux États européens qui la pratiquent – Allemagne en tête – de s’assurer de précieux alliés aux USA afin d’y protéger leurs exportations. Une forme de troc s’opère : armes et énergie Made in US contre une absence de représailles sur les exportations civiles germaniques outre-Atlantique. Et tant pis, voire pour certains tant mieux, si c’est au détriment de la défense européenne et en particulier des intérêts français très forts dans ce secteur.

L’Union européenne, sous contrôle de l’Europe du Nord, est forte et stratège. Tout est mesuré en Europe. À tous les sens du terme, c’est-à-dire évalué et contenu. « Tant que le protectionnisme américain ne remet pas en cause les succès européens aux USA, la réponse de l’Europe doit être bridée. » En effet, entrer dans une guerre frontale, coups pour coups, durcirait les relations et l’Europe étant gagnante actuellement, elle aurait plus à perdre.

Certes, la France n’a pas forcément les mêmes intérêts que les autres États européens même si elle semble aussi excédentaire aux USA (données à pondérer par les ré-importations en France de produits US en provenance d’autres pays comme les Pays-Bas. Ces derniers sont déficitaires avec les USA mais ils revendent ces importations pour avoir un énorme excédent de 229 milliards d’euros en 2021 dans le marché intérieur européen.

Donc, en Europe, on s’offusque, on aménage, mais on n’apporte aucune réponse directe. La guerre économique USA-UE n’est pas un concept nouveau. La modération de l’UE est constante depuis des années face à l’extra-territorialité du droit américain – qualifiée d’arme du faible qui ne produit pas et n’exporte pas -, au pillage des données par les GAFAM aussi objet de trocs… mais au final c’est l’Europe qui a des excédents commerciaux gigantesques.

Alors que faire face à « l’Inflation Reduction Act » ?

Quelques pistes juridiques seront brandies par l’UE, notamment le respect des règles de l’OMC : https://multimedia.europarl.europa.eu/fr/video/key-debate-eu-response-to-the-us-inflation-reduction-act-meps-debate-part-1_I234795. L’Europe dispose de peu de moyens juridiques pour contrer les aides d’État étrangères. Le nouveau règlement concernant la lutte contre les subventions étrangères générant des distorsions dans le marché intérieur devrait être inopérant en l’espèce.

De plus, il est quand même compliqué pour les Européens de dénoncer la réindustrialisation des USA contre la Chine, principale visée par l’IRA. D’autant plus que les Américains encouragent les Européens à les rejoindre dans ce combat. L’Europe s’y refuse jusqu’alors afin protéger l’excédent commercial allemand en Chine et les importations néerlandaises revendues aux autres Européens via le marché intérieur (même logique qu’avec les USA cf. tableau Eurostat par États membres). Telle est une des principales causes de la désindustrialisation de la France. Notre pays a les mêmes intérêts que les Américains contre la Chine, mais nos gouvernants laissent faire la passivité européenne…

Une alliance France-USA aurait aussi du sens pour contrer les excédents commerciaux allemands dénoncés dans nos deux pays. Elle est rendue très compliquée en raison d’une concurrence franco-américaine dans les secteurs de la défense et ainsi que dans l’aéronautique civile. Le schéma est connu. L’Allemagne est protégée de mesures protectionnistes en France par le droit européen, la notion d’entrave, et elle achète des armes aux USA afin de s’offrir de puissants soutiens pour ses intérêts civils. Les USA étant une grande démocratie avec de nombreux contre-pouvoirs, les lobbyistes « pro made in Germany » en joueront à merveille pour diviser les Américains. Tant que le cadre actuel perdure, IRA compris, une seule devise « wait and see » et si possible profitons-en !

Budget: Une loi de programmation militaire très insuffisante

Budget: Une loi de programmation militaire très insuffisante

En dépit du discours volontariste de Macron qui veut doter la France d’une politique de défense à la hauteur des nouveaux enjeux, la loi de programmation militaire risque d’être notoirement en dessous des besoins. A la lumière du conflit qui se déroule en Ukraine, Macron pose la question de la stratégie militaire française. Jusque-là en effet, experts et professionnels de l’armée considéraient que la défense du pays devait reposer surtout sur le nucléaire et que les équipements et la défense traditionnelle devaient être en quelque sorte être marginalisés.

Une erreur fondamentale car il n’est pas du tout certain que la guerre conventionnelle constitue une hypothèse du passé. Certes l’armée se professionnalise, elle utilise de plus en plus des équipements sophistiqués fait appel à de nouvelles technologies. Mais elle ne saurait se passer notamment d’une forte armée de terre.Pour preuve, l’armée ne parvient même plus à assurer ses objectifs faute de moyens dans les différentes opérations extérieures comme au Sahel par exemple.

Ce qui se passe en Ukraine le démontre par l’absurde puisque par exemple la Russie qui dispose de l’arme nucléaire démontre chaque jour sa grande insuffisance sur le plan de l’infanterie. Elle tente de compenser cette infériorité qualitative et quantitative par une artillerie qui arrose n’importe comment et n’importe où.

En réalité, le budget de la défense n’a cessé de se réduire en France surtout les moyens conventionnels. On a aussi supprimé le service militaire, une surpression qu’on doit aux mêmes experts et aux militaires eux-mêmes qui ont vu là l’occasion d’améliorer leur rémunération. Une suppression qui découle aussi d’une grande lâcheté politique.

L’Ukraine, petit pays, pour faire face aux conflits avec la Russie a réussi à mobiliser 200 000 hommes, à peu près l’effectif de l’armée française.Il y a 15 ans elle en comptait plus du double et il en faudrait sans doute 500 000. Autant dire que la défense française est complètement sous dimensionnée. Alain Bauer le spécialiste emploie le terme diplomatique d’armée échantillonnaire. Une armée qui par ailleurs manque de tout d’équipement, de pièces de rechange et d’effectifs. Par exemple, la moitié des hélicoptères sont en panne et on prend leurs pièces pour réparer ceux qui fonctionnent.

On a pu le vérifier dans la cruelle débâcle de la force Barkhane au Mali. Comment la France pourrait-elle faire face à une éventuelle attaque d’un pays comme la Russie si elle n’est même pas capable de s’imposer face aux rebelles du Sahel.

Tout est à revoir dans la stratégie de défense : l’objectif, les modalités, les équipements , les effectifs et bien sûr les financements.

Il faudra remettre sur le tapis la question du service militaire obligatoire. Comme on l’a vu en Ukraine, c’est parce que des effectifs mobilisables étaient particulièrement bien formés que les forces de Kiev ont fait reculer les Russes. À l’inverse, les Russes ont mobilisé des jeunes sans formation dans beaucoup ont été massacrés. Or en cas de conflit majeur on procède à une mobilisation générale, ce qui suppose une formation préalable. Ce que n’est pas évidemment cet ersatz de service national universel qui ne ressemble à rien.

Une loi de programmation militaire très insuffisante

Une loi de programmation militaire très insuffisante

En dépit du discours volontariste de Macon qui veut doter la France d’une politique de défense à la hauteur des nouveaux enjeux, la loi de programmation militaire risque d’être notoirement en dessous des besoins. A la lumière du conflit qui se déroule en Ukraine, Macron pose la question de la stratégie militaire française. Jusque-là en effet, experts et professionnels de l’armée considéraient que la défense du pays reposait surtout sur le nucléaire et que les équipements et la défense traditionnelle devaient être en quelque sorte marginalisés.

Une erreur fondamentale car il n’est pas du tout certain que la guerre conventionnelle constitue une hypothèse du passé. Certes l’armée se professionnalise, elle utilise de plus en plus des équipements sophistiqués fait appel à de nouvelles technologies. Mais elle ne saurait se passer notamment d’une forte armée de terre.Pour preuve, l’armée ne parvient même plus à assurer ses objectifs faute de moyens dans les différentes opérations extérieures comme au Sahel par exemple.

Ce qui se passe en Ukraine le démontre par l’absurde puisque par exemple la Russie qui dispose de l’arme nucléaire démontre chaque jour sa grande insuffisance sur le plan de l’infanterie. Elle tente de compenser cette infériorité qualitative et quantitative par une artillerie qui arrose n’importe comment et n’importe où.

En réalité, le budget de la défense n’a cessé de se réduire en France surtout les moyens conventionnels. On a aussi supprimé le service militaire, une surpression qu’on doit aux mêmes experts et aux militaires eux-mêmes qui ont vu là l’occasion d’améliorer leur rémunération. Une suppression qui découle aussi d’une grande lâcheté politique.

L’Ukraine, petit pays, pour faire face aux conflits avec la Russie a réussi à mobiliser 200 000 hommes, à peu près l’effectif de l’armée française.Il y a 15 ans elle en comptait plus du double et il en faudrait sans doute 500 000. Autant dire que la défense française est complètement sous dimensionnée. Alain Bauer le spécialiste emploie le terme diplomatique d’armée échantillonnaire. Une armée qui par ailleurs manque de tout d’équipement, de pièces de rechange et d’effectifs. Par exemple, la moitié des hélicoptères sont en panne et on prend leurs pièces pour réparer ceux qui fonctionnent.

On a pu le vérifier dans la cruelle débâcle de la force Barkhane au Mali. Comment la France pourrait-elle faire face à une éventuelle attaque d’un pays comme la Russie si elle n’est même pas capable de s’imposer face aux rebelles du Sahel.

Tout est à revoir dans la stratégie de défense : l’objectif, les modalités, les équipements , les effectifs et bien sûr les financements.

Il faudra remettre sur le tapis la question du service militaire obligatoire. Comme on l’a vu en Ukraine, c’est parce que des effectifs mobilisables étaient particulièrement bien formés que les forces de Kiev ont fait reculer les Russes. À l’inverse, les Russes ont mobilisé des jeunes sans formation dans beaucoup ont été massacrés. Or en cas de conflit majeur on procède à une mobilisation générale, ce qui suppose une formation préalable. Ce que n’est pas évidemment cet ersatz de service national universel qui ne ressemble à rien.

La culture financière insuffisante des Français

La culture financière insuffisante des Français

Par Antoine Porte, cofondateur de Lydia Constate l’insuffisance de culture financière des Français en raison notamment de la complexité et de l’opacité du milieu bancaire. (Dans la Tribune, extrait)

 

L’auteur aurait pu étendre sa réflexion à l’ensemble du champ de la culture économique où là les français sont encore moins performants qu’en matière de culture bancaire. Une étude d’un groupe d’assurances avait d’ailleurs démontré que sur 19 pays européens la France occupait la dernière place. Pas étonnant que les réformes soient aussi difficiles ! NDLR

 

Si le mot banque et l’institution bancaire ont évolué avec leur temps, l’aspiration des consommateurs d’aujourd’hui s’agissant de leur argent reste simple et basique : optimiser leur pouvoir d’achat et épargner suffisamment pour concrétiser leurs projets d’avenir.

En revanche, le mot banque, qui a toujours accompagné ces deux objectifs, s’est considérablement complexifié. Dans l’esprit collectif, il ne désigne plus le lieu où se déroule une transaction, mais évoque l’incompréhension, la lourdeur administrative voire la méfiance et l’opacité.

Cette complexité bancaire est l’héritage de plusieurs siècles d’accumulation de process et d’empilement de règles, de technologies et de jargon, qui se heurte aujourd’hui à la révolution numérique. Cette complexité est en réalité un mythe, qu’il nous faut déconstruire.

Depuis plusieurs années, on s’aperçoit que la culture financière des Français est très limitée. Nous ne serions pas très au fait des effets de l’inflation sur le pouvoir d’achat, du calcul des intérêts pour un placement ou du mécanisme d’un crédit renouvelable. En 2019, une étude menée pour la Banque de France rapportait qu’à peine la moitié des Français (51%) jugeaient moyenne leurs connaissances financières.

Faut-il s’en étonner ? Petit à petit, les banques ont imposé leur langage et leur terminologie pour des actes du quotidien. Ordonner un virement c’est finalement rembourser ou payer quelqu’un. Transmettre son RIB revient à donner son numéro de téléphone. Consulter son relevé d’opérations, c’est surveiller l’équilibre de son argent. Faire un chèque, c’est donner de l’argent. Autant d’expressions du langage commun qui sont en réalité des termes métier.

On imagine sans mal le niveau de complexité pour les produits d’investissement, les solutions d’épargne complexes, la bourse…

À cette complexité s’est conjugué un système bancaire rigide, formalisé et lent, provoquant peu à peu un rejet et un désintérêt des questions financières, tel qu’elles ont été imposées par les banques.

Faut-il s’en inquiéter ? Il est vrai que la posture des Français envers l’argent est prudente, timide, presque tabou. Même en compagnie de personnes que l’on connaît bien, nous sommes très peu à discuter librement de notre situation financière.

Cela dit, la dernière étude de la Banque de France salue le comportement réfléchi des Français, qui sont 71% à surveiller de près leur situation financière. Et si pour la majorité d’entre eux le taux du Livret A reste un mystère (et on peut le comprendre), le trading connaît un engouement sans précédent auprès des particuliers. D’après l’AMF, ils étaient 1 million à trader avant la crise sanitaire…Ils sont désormais 1,4 millions : soit une augmentation de 40% en l’espace de deux ans, alors que la bourse telle qu’on la connaît aujourd’hui existe depuis des dizaines d’années.

Surtout, les nouvelles générations font preuve d’une grande confiance en eux en matière de connaissances financières. Ils s’y intéressent et n’hésitent pas à se lancer, comme on l’observe avec les cryptomonnaies.

Moralité ? Les Français n’ont pas besoin de comprendre la technicité bancaire pour maîtriser leur gestion financière. Informés à bon escient et avec des termes compréhensibles, équipés d’outils évidents à l’usage et offrant une vision globale des risques et opportunités, nous pouvons avoir toute confiance en eux et en leurs choix.

C’est d’ailleurs ce qu’ils réclament dans leur écrasante majorité. 94% des Français souhaitent être autonome dans leur gestion de compte. (Journal de l’Eco 2021)

 

Cette tendance forte est évidemment le résultat de la percée des services digitaux financiers, accélérée par l’open banking et la crise sanitaire. Mais cette transformation massive ne signifie pas pour autant que les banques vont disparaître. Ce n’est d’ailleurs pas souhaitable.

Dans les années à venir, les services bancaires vont indéniablement évoluer vers plus de mobilité et d’instantanéité. Ceux-ci seront proposés à la fois par de nouveaux entrants provenant de la Tech, agiles et innovants et dont l’ambition est de casser les barrières et réinventer les usages. Mais ils proviendront aussi d’acteurs traditionnels du secteur financier. Des banques qui sauront s’adapter, se remettre en question et s’aligner sur les attentes de leurs clients. De la même manière qu’aujourd’hui, l’acteur Tech Amazon et l’acteur historique Walmart dominent le marché de la distribution mondiale.

D’où qu’ils viennent, les leaders de la banque de demain devront s’attacher à gommer la complexité qui fait défaut aujourd’hui. Plus exactement, à maîtriser cette complexité pour faire de chaque fonctionnalité, un service personnalisé et inclusif. L’expérience la plus proche de l’intention naturelle, celle qui répondra avec clarté aux besoins fondamentaux que représente l’argent (rembourser, économiser, emprunter, partager, placer…) sera déterminante.

Il leur faudra aussi accepter de donner le pouvoir aux consommateurs. Leur permettre d’apprendre en essayant et ainsi se forger leur propre culture financière. Enfin, jouer la carte de la transparence, pour que chacun soit en mesure de comprendre comment fonctionne réellement sa banque et par quels mécanismes transite son argent.

Sans compromis sur la sécurité et la protection des données, les acteurs qui sauront conjuguer ces éléments tireront leur épingle du jeu. Et cette liberté rendue aux consommateurs pourrait bien rebattre les cartes de ce qui constitue la finance mondiale.

La décision de la BCE insuffisante pour faire reculer l’inflation ?

La décision de la BCE insuffisante pour faire reculer l’inflation ?

 

Curieusement, le président de la Bundesbank prévoit que l’Allemagne pourrait tomber en récession dès le troisième trimestre et toute l’année 2023. Et il recommande d’augmenter encore les taux d’intérêt. L’inflation allemande devrait en effet dépasser les 10 % pour l’année. Si un relèvement des taux d’intérêt paraît encore souhaitable au regard de cette inflation reste que procéder de manière excessive et brutale pourrait contribuer à tuer pour assez longtemps la croissance. La Bundesbank comme les banques centrales devraient sans doute réexaminer leur stratégie monétaire et économique au-delà des dogmes habituels. NDLR

Selon Joachim Nagel, le président de la Bundesbank, la banque centrale allemande « Si la situation inflationniste demeure comme elle est, d’autres étapes significatives vont devoir être franchies ».

« Nous avons des indications montrant que l’inflation se répand dans de nombreux domaines » de l’économie, a ajouté Joachim Nagel. Le patron de la banque centrale allemande a estimé que le taux d’inflation en Allemagne pourrait atteindre un niveau « supérieur à 10% » sur un an au mois de décembre, période qui devrait à ses yeux constituer l’apogée de la poussée inflationniste actuelle.

La Bundesbank parlait jusqu’ici d’un taux de 10% dans les derniers mois de l’année et a ainsi encore un peu noirci son pronostic. L’inflation devrait à ses yeux décélérer en 2023, mais M. Nagel a estimé qu’elle devrait rester « au-dessus de 6% » l’an prochain, soit un niveau « beaucoup trop élevé ».

Dans ces conditions, une poursuite du resserrement du coût du crédit en zone euro est incontournable, a dit le patron de la banque centrale allemande, malgré l’impact négatif que cette politique risque d’avoir sur la croissance.

 

 

Internet: Une régulation européenne des plates-formes numériques très insuffisante

Une régulation européenne des plates-formes numériques très insuffisante

 

Malgré l’adoption de nouvelles législations volontaristes par l’Union européenne, l’économiste Olivier Bomsel explique, dans une tribune au « Monde », pourquoi la régulation des portiers numériques que sont Google, Amazon et Facebook est un rocher de Sisyphe

La prochaine adoption du Digital Markets Act (DMA) à Bruxelles et le soutien bipartisan [républicain et démocrate] à l’American Innovation and Choice Online Act à Washington sont unanimement salués comme un tournant dans la régulation des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon).

Ces deux textes visent à prévenir des abus de position dominante des grandes plates-formes numériques, notamment ceux consistant à privilégier leurs propres produits sur les accès dont ils ont le contrôle.

En gros, Google ne pourra plus privilégier les vidéos de YouTube sur les requêtes du moteur de recherche, et Amazon ne pourra plus faire apparaître sa gamme Amazon Basics en tête de gondole sur son site de e-commerce.

Ces textes ont pour but d’empêcher des pratiques illégales qui ont prospéré jusqu’ici en raison de la difficulté à prouver l’abus éhonté des plates-formes. Il a fallu dix ans à la Commission européenne pour condamner Google qui proposait Google Shopping avant les services concurrents. L’amende a été de 2,4 milliards d’euros. Entre-temps, la plupart des comparateurs évincés ont disparu, instaurant la domination de Google sur ce marché. A l’échelle de Google et de l’avantage obtenu, l’amende est dérisoire.

On veut désormais prévenir. Soit. Mais les problèmes d’application des nouveaux textes s’annoncent déjà ubuesques. Quelles seront les entreprises concernées ? Où se situera la frontière entre celles-ci et les autres ? Ne risque-t-on pas de voir les GAFA réclamer l’inclusion de tel ou tel concurrent ? Quels seront les services visés ? Comment établir des preuves ? Quelles sanctions imposer ? En quoi dissuaderont-elles des titans aux profits colossaux ? Reprochera-t-on à Amazon de présenter une offre bénéficiant de Prime (livraison gratuite en un jour) avant un produit de sa Marketplace n’entrant pas dans ce programme ? Qu’y gagnera le consommateur ?

Il faut redouter beaucoup de procédures pour très peu de résultats. A quoi les régulateurs rétorquent que les plates-formes sont coopératives et vont s’autoréguler. Que ne l’ont-elles fait jusqu’ici ! Tout dans leur attitude démontre le contraire.

Le problème de fond vient de la structure de l’industrie, ce qu’en jargon économique on appelle l’« intégration verticale ». Dès leur entrée en Bourse, Amazon, Google et Facebook ont utilisé leurs ressources pour s’intégrer en amont et en aval de leur métier d’origine.

Abus innombrablesCes points sont techniques et mal connus du grand public. Mais, pour résumer, ils ont permis à Google de contrôler l’accès mobile avec Android et la publicité en ligne avec DoubleClick. A Amazon d’être à la fois un détaillant, une place de marché accueillant des concurrents, un service logistique ultra-compétitif. Et à Facebook de capturer des clients et des annonceurs via WhatsApp et Instagram.

Une régulation européenne des plates-formes numériques très insuffisante

Une régulation européenne des plates-formes numériques très insuffisante

 

Malgré l’adoption de nouvelles législations volontaristes par l’Union européenne, l’économiste Olivier Bomsel explique, dans une tribune au « Monde », pourquoi la régulation des portiers numériques que sont Google, Amazon et Facebook est un rocher de Sisyphe

La prochaine adoption du Digital Markets Act (DMA) à Bruxelles et le soutien bipartisan [républicain et démocrate] à l’American Innovation and Choice Online Act à Washington sont unanimement salués comme un tournant dans la régulation des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon).

Ces deux textes visent à prévenir des abus de position dominante des grandes plates-formes numériques, notamment ceux consistant à privilégier leurs propres produits sur les accès dont ils ont le contrôle.

En gros, Google ne pourra plus privilégier les vidéos de YouTube sur les requêtes du moteur de recherche, et Amazon ne pourra plus faire apparaître sa gamme Amazon Basics en tête de gondole sur son site de e-commerce.

Ces textes ont pour but d’empêcher des pratiques illégales qui ont prospéré jusqu’ici en raison de la difficulté à prouver l’abus éhonté des plates-formes. Il a fallu dix ans à la Commission européenne pour condamner Google qui proposait Google Shopping avant les services concurrents. L’amende a été de 2,4 milliards d’euros. Entre-temps, la plupart des comparateurs évincés ont disparu, instaurant la domination de Google sur ce marché. A l’échelle de Google et de l’avantage obtenu, l’amende est dérisoire.

On veut désormais prévenir. Soit. Mais les problèmes d’application des nouveaux textes s’annoncent déjà ubuesques. Quelles seront les entreprises concernées ? Où se situera la frontière entre celles-ci et les autres ? Ne risque-t-on pas de voir les GAFA réclamer l’inclusion de tel ou tel concurrent ? Quels seront les services visés ? Comment établir des preuves ? Quelles sanctions imposer ? En quoi dissuaderont-elles des titans aux profits colossaux ? Reprochera-t-on à Amazon de présenter une offre bénéficiant de Prime (livraison gratuite en un jour) avant un produit de sa Marketplace n’entrant pas dans ce programme ? Qu’y gagnera le consommateur ?

Il faut redouter beaucoup de procédures pour très peu de résultats. A quoi les régulateurs rétorquent que les plates-formes sont coopératives et vont s’autoréguler. Que ne l’ont-elles fait jusqu’ici ! Tout dans leur attitude démontre le contraire.

Le problème de fond vient de la structure de l’industrie, ce qu’en jargon économique on appelle l’« intégration verticale ». Dès leur entrée en Bourse, Amazon, Google et Facebook ont utilisé leurs ressources pour s’intégrer en amont et en aval de leur métier d’origine.

Abus innombrablesCes points sont techniques et mal connus du grand public. Mais, pour résumer, ils ont permis à Google de contrôler l’accès mobile avec Android et la publicité en ligne avec DoubleClick. A Amazon d’être à la fois un détaillant, une place de marché accueillant des concurrents, un service logistique ultra-compétitif. Et à Facebook de capturer des clients et des annonceurs via WhatsApp et Instagram.

Climat : Une mobilisation insuffisante des entreprises et de l’État

Climat : Une mobilisation insuffisante des entreprises et de l’État

 

 

L’assureur Pascal Demurger, Directeur général de l’assureur MAIF,  explique dans une tribune au « Monde » que l’Etat doit inciter les entreprises à se mobiliser pour qu’elles mènent de front des politiques conciliant changement climatique et cohésion sociale.

 

Tribune.

 

Nul, de bonne foi, ne peut aujourd’hui nier la gravité et l’urgence des défis environnementaux et sociaux de notre société, ni réfuter les contraintes lourdes qui pèsent sur l’Etat comme sur les entreprises dans un contexte de concurrence internationale totalement ouverte. La réconciliation de ces contraintes économiques et de l’urgence à agir devrait être au cœur de l’action publique.

Le comportement environnemental et social des entreprises n’est pas neutre. Il peut avoir un impact important sur la puissance publique, souvent contrainte de développer des actions correctrices au prix de dépenses considérables. Il serait donc légitime que les acteurs économiques contribuent aux charges publiques en fonction des surcoûts que leur activité génère pour la collectivité.

 

Il serait pertinent que la puissance publique cherche à prévenir plutôt que de devoir systématiquement réparer. L’Etat doit adopter une réglementation qui distingue les entreprises qui polluent de celles qui développent de réels efforts en la matière, celles qui délocalisent ou celles qui créent de l’emploi local, celles qui jouent des écarts de réglementation ou celles qui adoptent une stratégie fiscale responsable, etc.

Pour y parvenir, il dispose de nombreux outils afin d’inciter sans contraindre, de la fiscalité à la commande publique en passant par les aides qu’il accorde. Aujourd’hui, l’impôt sur les sociétés, assis uniquement sur les bénéfices des entreprises, ne prend en compte que la richesse produite. Par conséquent, qu’une entreprise pollue ou qu’elle cherche au contraire à réduire ses externalités négatives sur son environnement, cela n’interfère en rien avec son traitement fiscal.

Pourtant, il est désormais admis que le législateur peut utiliser « la fiscalité comme un moyen d’inciter les contribuables à adopter des comportements conformes à des objectifs d’intérêt général ». Cette évolution de la doctrine fiscale, et notamment de la jurisprudence constitutionnelle, ouvre la voie à une révolution plus profonde de la fiscalité.

Avec la mise en place de la taxonomie environnementale à l’échelle européenne, les entreprises devront bientôt publier la part « durable » de leur chiffre d’affaires. Intégrons cette part durable au calcul de l’impôt sur les sociétés, sans modifier son assise sur le montant des bénéfices.

Il serait alors possible de définir trois tranches de modulation du taux normal d’imposition (majorée, neutre, minorée) selon que cette part est considérée comme insuffisante, perfectible ou exemplaire. Cela permettra de peser sur les activités brunes, d’accompagner les activités en transition, d’encourager les activités vertes.

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