Archive pour le Tag 'global'

Politique–Sud global : un groupement de régimes douteux et-ou illibéraux contre la démocratie occidentale

Politique–Sud global : un groupement de régimes douteux et-ou illibéraux contre la démocratie occidentale

Ce concept de « sud global »qui regroupe des pays en développement ne sert sans doute pas la démocratie libérale; en vérité le sud global la combat si l’on en juge par les pays qui la composent. Y a-t-il en effet de véritablement démocratique en Chine, en Russie, en Inde, en Iran, au Brésil, ou encore en Afrique du Sud. Des pays qui se sont plutôt mis du côté de la Russie contre l’Ukraine. En fait pour la plupart l’occasion d’instrumentaliser le néocolonialisme ou l’impérialisme occidental pour justifier des régimes à la démocratie fragile, douteuse ou carrément autoritaire.

La plupart de ces pays ont en commun de justifier les atteintes à la démocratie pour maintenir leur propre unité nationale et leur régime autocratique voire leur dictature.

D’un point de vue idéologique, c’est l’illusion que la démocratie est néfaste au progrès et justifie ainsi des régimes autoritaires. Bref finalement la philosophie marxiste classique avec la dictature du prolétariat confisquée en réalité par des bandes claniques.( L’exemple de la Chine en particulier). Une philosophie également partagée par des courants religieux et dictatoriaux ( l’exemple plus caractéristique dans ce dernier domaine étant sans doute la Corée du Nord ou la Russie).La légitimité de la dictature s’appuie sur le fait que les masses ne sont pas prêtes à exercer la démocratie et que le progrès est mieux servi par une élite avancée !

Un front anti démocratique uni seulement par sa lutte contre l’impérialisme anti occidental qui permet de justifier les atteintes à la démocratie et le maintien dans une situation sociale délétère

 

 

Sud global : un groupement de régimes douteux illibéraux contre la démocratie occidentale

Sud global : un groupement de régimes douteux illibéraux contre la démocratie occidentale

Ce concept de « sud global »qui regroupe des pays en développement ne sert sans doute pas la démocratie libérale; en vérité le sud global la  combat si l’on en juge par les pays qui la composent. Y a-t-il en effet de véritablement démocratique en Chine, en Russie, en Inde, en Iran, au Brésil, ou encore en Afrique du Sud. Des pays qui se sont plutôt mis du côté de la Russie contre l’Ukraine. En fait pour la plupart l’occasion d’instrumentaliser le néocolonialisme ou l’impérialisme occidental pour justifier des régimes à la démocratie fragile, douteuse ou carrément autoritaire.

La plupart de ces pays ont en commun de justifier les atteintes à la démocratie pour maintenir leur propre unité nationale et leur régime autocratique voire leur dictature.

D’un point de vue idéologique, c’est l’illusion que la démocratie est néfaste au progrès et justifie ainsi des régimes autoritaires. Bref finalement la philosophie marxiste classique avec la dictature du prolétariat confisquée en réalité par des bandes claniques.( L’exemple de la Chine en particulier). Une philosophie également partagée par des courants religieux et dictatoriaux ( l’exemple plus caractéristique dans ce dernier domaine étant sans doute la Corée du Nord ou la Russie).

Un front anti démocratique uni seulement par sa lutte contre l’impérialisme anti occidental qui permet de justifier les atteintes à la démocratie et le maintien dans une situation sociale délétère

 

 

Politique-Le piège du Sud global (Jacques Attali)

Politique-Le piège du Sud global (Jacques Attali)

Lee « Sud Global », c’est-à-dire l’ensemble des pays émergents, soit environ 140 pays. Ce n’est pas une idée récente ; elle date au moins de la création en 1964 du Mouvement des Non-Alignés, dit groupe des 77. Ces pays, pour la plupart anciennes colonies des pays du Nord, ont évidemment toujours eu, et ont encore, beaucoup de problèmes en commun : la pauvreté, l’inflation, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation, le chômage, l’énergie, la dette. Et on comprend qu’ils craignent que ces sujets soient écartés des débats des grandes réunions internationales à venir qui pourraient ne se concentrer que sur les enjeux qui préoccupent les pays du Nord, (comme la guerre en Ukraine) ; et que le Nord veuille faire payer au Sud les conséquences de ses propres turpitudes, en lui interdisant l’accès aux énergies fossiles dont le Nord a fait sa fortune, tout en détruisant l’avenir commun.

Ce ne sera pas si simple : les pays du Sud ont de plus en plus les moyens de maîtriser l’ordre du jour des réunions internationales.
La Chine, qui ne se considère plus comme un pays du Sud, rêve de prendre la direction de ce groupe, avec l’ambition de mettre à bas la domination des démocraties sur les institutions internationales et sur le système financier mondial. Elle en a les moyens financiers.

Qu’il y ait des communautés d’intérêts entre pays du Sud est évident. Qu’il faille accorder une bien plus grande place à ces pays au Conseil de Sécurité des Nations Unies et au FMI tombe sous le sens. Mais rien ne serait plus dangereux que de laisser se reconstituer l’ancien bloc.

Pour l’éviter, les pays du G7 viennent d’inventer une catégorisation bizarre, en distinguant « partenaires régionaux », « partenaires amicaux » et « partenaires consentis ». Les premiers seraient pour l’essentiel l’Inde et l’ASEAN ; les deuxièmes désigneraient l’Afrique et le Moyen Orient ; les troisièmes l’Amérique Latine.

De telles catégorisations ne sont pas des simples jeux de mots de diplomates hors sol ; elles révèlent des conceptions très dangereuses pour tous ceux qui sont attachés aux droits de l’homme et à la démocratie, car elles disent que les intérêts des pays sont indépendants de leur régime politique, qui ne serait qu’une variable de second ordre ; et que seules compteraient les données objectives, économiques, militaires et démographiques.

Bien des diplomates des pays du Nord, adeptes cyniques d’une realpolitik mal comprise, sont prêts à admettre une telle vision du monde. Parler de « Sud Global », c’est faire le jeu de tous les dictateurs.

Cesser d’attacher de l’importance aux droits de l’homme chez les autres, c’est se préparer à faire de même chez nous. C’est aussi ne pas voir que les dictatures sont non seulement les pires des régimes politiques pour leurs citoyens mais aussi les moins efficaces économiquement, les plus corrompus, et les plus bellicistes. Aucun des problèmes du monde, pas même ceux du climat, ne sera réglé par des dictatures.

Même si les démocraties indienne ou brésilienne laissent à désirer, comme tant d’autres, (y compris aux Etats-Unis et en Europe), la vraie ligne de fracture du monde est entre ceux qui attachent de l’importance aux droits de l’homme et les autres. Rien ne devrait plus nous occuper que de lutter contre tout recul de la démocratie dans les pays où elle est supposée exister. Et d’aider ceux qui luttent pour la faire surgir chez eux.

j@attali.com

Guerre: Ukraine et Sud global : des initiatives diplomatiques douteuses

Guerre: Ukraine et Sud global : des initiatives diplomatiques douteuses

La profusion d’initiatives diplomatiques portées par des pays africains, asiatiques ou d’Amérique latine en dit plus sur les ambitions nouvelles de leurs promoteurs que sur l’éventuel règlement du conflit, analyse Gilles Paris, éditorialiste au « Monde ».

Notons que certains pays africains sont plus imaginatifs pour rétablir la paix en Europe que pour la favoriser dans les nombreux lieux de conflits de leur continent. La main de Moscou n’est sans doute pas étrangère à la fièvre diplomatique africaine.
NDLR

Un plan de paix de plus, et un échec de plus. Les quatre présidents du continent africain qui se sont rendus successivement à Kiev et à Moscou pour défendre des propositions hâtivement présentées comme une solution diplomatique à la guerre déclenchée par l’invasion russe du 24 février 2022 se sont heurtés à des murs. L’heure étant toujours au fracas des armes, ils n’en ont certainement pas été surpris.

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui conduisait la délégation, était, il est vrai, lesté par le compagnonnage historique de son parti, le Congrès national africain, avec Moscou. Son refus de condamner l’envahisseur, y compris lors d’une étape dans la ville de Boutcha, théâtre d’atrocités imputées aux soldats russes, pouvait difficilement le rendre audible auprès de ses hôtes.

Les dix points qu’il défendait avec ses pairs pour mettre un terme aux combats traduisaient le souci de ménager le Kremlin. L’appel à la « désescalade » sans mention de la présence de troupes étrangères sur le sol ukrainien ne pouvait être perçu à Kiev que comme l’acceptation des conquêtes russes. Il était bien question de garantir la souveraineté des Etats et des peuples, « conformément à la Charte des Nations unies », mais sans rappeler le respect de l’intégrité territoriale inscrite dans son article 2.

Deux semaines plus tôt, le ministre de la défense indonésien, Prabowo Subianto, avait profité de la conférence annuelle sur la défense et la sécurité en Asie-Pacifique, organisée à Singapour, pour proposer un plan de paix aussi infructueux que celui défendu par les présidents africains. Il reposait, en effet, sur un cessez-le-feu « sur les positions actuelles », aussitôt qualifié de « plan russe » par son homologue ukrainien.

Ce plan évoquait également l’organisation d’un référendum « dans les zones disputées », sous l’égide des Nations unies, pour trancher la question de leur appartenance. Comme si celle-ci était en jeu. Celui sur la Crimée, en mars 2014, tenu sous contrôle russe et dans la précipitation, n’a jamais été reconnu par l’ONU, pas plus que les « référendums » de septembre 2022, censés sceller les nouvelles conquêtes de Moscou.

Ukraine et Sud global : des initiatives diplomatiques douteuses

Ukraine et Sud global : des initiatives diplomatiques douteuses

La profusion d’initiatives diplomatiques portées par des pays africains, asiatiques ou d’Amérique latine en dit plus sur les ambitions nouvelles de leurs promoteurs que sur l’éventuel règlement du conflit, analyse Gilles Paris, éditorialiste au « Monde ».

Un plan de paix de plus, et un échec de plus. Les quatre présidents du continent africain qui se sont rendus successivement à Kiev et à Moscou pour défendre des propositions hâtivement présentées comme une solution diplomatique à la guerre déclenchée par l’invasion russe du 24 février 2022 se sont heurtés à des murs. L’heure étant toujours au fracas des armes, ils n’en ont certainement pas été surpris.

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui conduisait la délégation, était, il est vrai, lesté par le compagnonnage historique de son parti, le Congrès national africain, avec Moscou. Son refus de condamner l’envahisseur, y compris lors d’une étape dans la ville de Boutcha, théâtre d’atrocités imputées aux soldats russes, pouvait difficilement le rendre audible auprès de ses hôtes.

Les dix points qu’il défendait avec ses pairs pour mettre un terme aux combats traduisaient le souci de ménager le Kremlin. L’appel à la « désescalade » sans mention de la présence de troupes étrangères sur le sol ukrainien ne pouvait être perçu à Kiev que comme l’acceptation des conquêtes russes. Il était bien question de garantir la souveraineté des Etats et des peuples, « conformément à la Charte des Nations unies », mais sans rappeler le respect de l’intégrité territoriale inscrite dans son article 2.

Deux semaines plus tôt, le ministre de la défense indonésien, Prabowo Subianto, avait profité de la conférence annuelle sur la défense et la sécurité en Asie-Pacifique, organisée à Singapour, pour proposer un plan de paix aussi infructueux que celui défendu par les présidents africains. Il reposait, en effet, sur un cessez-le-feu « sur les positions actuelles », aussitôt qualifié de « plan russe » par son homologue ukrainien.

Ce plan évoquait également l’organisation d’un référendum « dans les zones disputées », sous l’égide des Nations unies, pour trancher la question de leur appartenance. Comme si celle-ci était en jeu. Celui sur la Crimée, en mars 2014, tenu sous contrôle russe et dans la précipitation, n’a jamais été reconnu par l’ONU, pas plus que les « référendums » de septembre 2022, censés sceller les nouvelles conquêtes de Moscou.

Le piège du Sud global (Jacques Attali)

Le piège du Sud global (Jacques Attali)

Dpuis quelques semaines, a commencé dans les pays du Sud, un extraordinaire ballet diplomatique, dont on entend peu parler en Occident : le ministre chinois des affaires étrangères se promène dans toute l’Afrique et les pays de l’ASEAN, tandis que son homologue indien revient du Mozambique, d’Egypte, du Kenya et du Ghana. Et cela va s’accélérer.

Tous ces mouvements tournent autour de la maîtrise de ce qu’on nomme maintenant, de plus en plus, le « Sud Global », c’est-à-dire l’ensemble des pays émergents, soit environ 140 pays. Ce n’est pas une idée récente ; elle date au moins de la création en 1964 du Mouvement des Non-Alignés, dit groupe des 77. Ces pays, pour la plupart anciennes colonies des pays du Nord, ont évidemment toujours eu, et ont encore, beaucoup de problèmes en commun : la pauvreté, l’inflation, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation, le chômage, l’énergie, la dette. Et on comprend qu’ils craignent que ces sujets soient écartés des débats des grandes réunions internationales à venir, (en particulier du prochain G7 en mai au Japon et du prochain G20 en septembre en Inde), qui pourraient ne se concentrer que sur les enjeux qui préoccupent les pays du Nord, (comme la guerre en Ukraine) ; et que le Nord veuille faire payer au Sud les conséquences de ses propres turpitudes, en lui interdisant l’accès aux énergies fossiles dont le Nord a fait sa fortune, tout en détruisant l’avenir commun.

Ce ne sera pas si simple : les pays du Sud ont de plus en plus les moyens de maîtriser l’ordre du jour des réunions internationales. Le G20 sera présidé cette année par l’Inde, après l’avoir été par l’Indonésie, et avant de l’être par le Brésil puis par l’Afrique du Sud. Et l’Inde a même commencé son année par réunir un sommet de 125 pays du Sud, espérant préparer ainsi un accord en septembre sur une annulation massive de la dette du Sud. Pendant que la Chine, qui ne se considère plus comme un pays du Sud, rêve de prendre la direction de ce groupe, avec l’ambition de mettre à bas la domination des démocraties sur les institutions internationales et sur le système financier mondial. Elle en a les moyens financiers.

Les conséquences de cet affrontement ne se sont pas fait attendre : les réunions du G20 des ministres des finances et des Affaires étrangères, qui viennent de se tenir, n’ont pu parvenir à un communiqué commun, faute, en particulier, d’accord sur la guerre en Ukraine.

Qu’il y ait des communautés d’intérêts entre pays du Sud est évident. Qu’il faille accorder une bien plus grande place à ces pays au Conseil de Sécurité des Nations Unies et au FMI tombe sous le sens. Mais rien ne serait plus dangereux que de laisser se reconstituer l’ancien bloc.

Pour l’éviter, les pays du G7 viennent d’inventer une catégorisation bizarre, en distinguant « partenaires régionaux », « partenaires amicaux » et « partenaires consentis ». Les premiers seraient pour l’essentiel l’Inde et l’ASEAN ; les deuxièmes désigneraient l’Afrique et le Moyen Orient ; les troisièmes l’Amérique Latine.

De telles catégorisations ne sont pas des simples jeux de mots de diplomates hors sol ; elles révèlent des conceptions très dangereuses pour tous ceux qui sont attachés aux droits de l’homme et à la démocratie, car elles disent que les intérêts des pays sont indépendants de leur régime politique, qui ne serait qu’une variable de second ordre ; et que seules compteraient les données objectives, économiques, militaires et démographiques.

Bien des diplomates des pays du Nord, adeptes cyniques d’une realpolitik mal comprise, sont prêts à admettre une telle vision du monde. Parler de « Sud Global », c’est faire le jeu de tous les dictateurs.

Cesser d’attacher de l’importance aux droits de l’homme chez les autres, c’est se préparer à faire de même chez nous. C’est aussi ne pas voir que les dictatures sont non seulement les pires des régimes politiques pour leurs citoyens mais aussi les moins efficaces économiquement, les plus corrompus, et les plus bellicistes. Aucun des problèmes du monde, pas même ceux du climat, ne sera réglé par des dictatures.

Même si les démocraties indienne ou brésilienne laissent à désirer, comme tant d’autres, (y compris aux Etats-Unis et en Europe), la vraie ligne de fracture du monde est entre ceux qui attachent de l’importance aux droits de l’homme et les autres. Rien ne devrait plus nous occuper que de lutter contre tout recul de la démocratie dans les pays où elle est supposée exister. Et d’aider ceux qui luttent pour la faire surgir chez eux.

j@attali.com

Covid- taux d’incidence global par département : très gros écarts

Covid- taux d’incidence global par département : très gros écarts

 

Taux d’incidence en France par département au samedi 15 janvier 2022 (données consolidées) atteint 3.062,95 cas pour 100.000 habitants au cours des 7 derniers jours.

  • 01 — Ain — Bourg-en-Bresse 3.251,4   
  • 02 — Aisne — Laon 2.231,5  
  • 03 — Allier — Moulins 1.873,4   
  • 04 — Alpes-de-Haute-Provence — Digne-les-Bains  2.349,9   
  • 05 — Hautes-Alpes — Gap 3.559,6   
  • 06 — Alpes-Maritimes — Nice 3.498,5   
  • 07 — Ardèche — Privas 2.401,8   
  • 08 — Ardennes — Charleville-Mézières 2.327,0   
  • 09 — Ariège — Foix 2.245,4   
  • 10 — Aube — Troyes 2.484,6   
  • 11 — Aude — Carcassonne 2.237,4   
  • 12 — Aveyron — Rodez 2.558,6   
  • 13 — Bouches-du-Rhône — Marseille 3.233,6   
  • 14 — Calvados — Caen 2.310,5   
  • 15 — Cantal — Aurillac  1.650,4   
  • 16 — Charente — Angoulême  1.833,5   
  • 17 — Charente-Maritime — La Rochelle  2.070,8   
  • 18 — Cher — Bourges  1.983,4   
  • 19 — Corrèze — Tulle  2.207,3   
  • 2A — Corse-du-Sud — Ajaccio  2.501,5   
  • 2B — Haute-Corse — Bastia  2.054,8   
  • 21 — Côte-d’Or — Dijon 2.973,2  
  • 22 — Côtes-d’Armor — Saint-Brieuc  1.998,5   
  • 23 — Creuse — Guéret  1.924,8   
  • 24 — Dordogne — Périgueux  1.787,2   
  • 25 — Doubs — Besançon 3.070,0  
  • 26 — Drôme — Valence  2.676,5   
  • 27 — Eure — Évreux  2.700,1   
  • 28 — Eure-et-Loir — Chartres  2.699,2   
  • 29 — Finistère — Quimper  1.953,8   
  • 30 — Gard — Nîmes  2.321,1   
  • 31 —  Haute-Garonne — Toulouse  3.715,9   
  • 32 — Gers — Auch  2.055,4   
  • 33 — Gironde — Bordeaux 2.783,5   
  • 34 — Hérault — Montpellier  2.676,6   
  • 35 — Ille-et-Vilaine — Rennes  3.038,3   
  • 36 — Indre — Châteauroux  1.677,7   
  • 37 — Indre-et-Loire — Tours  2.605,3   
  • 38 — Isère — Grenoble  3.679,3   
  • 39 — Jura — Lons-le-Saunier 2.549,6   
  • 40 — Landes — Mont-de-Marsan  2.685,6   
  • 41 — Loir-et-Cher — Blois  2.050,4   
  • 42 — Loire — Saint-Étienne  3.677,6   
  • 43 — Haute-Loire — Le Puy-en-Velay  2.890,7   
  • 44 — Loire-Atlantique — Nantes  2.969,0   
  • 45 — Loiret — Orléans  2.605,4   
  • 46 — Lot — Cahors  1.991,7   
  • 47 — Lot-et-Garonne — Agen  1.936,8   
  • 48 — Lozère — Mende  2.027,9   
  • 49 — Maine-et-Loire — Angers  2.831,3   
  • 50 — Manche — Saint-Lô  2.038,6   
  • 51 — Marne — Châlons-en-Champagne 2.719,8   
  • 52 — Haute-Marne — Chaumont 1.821,6   
  • 53 — Mayenne — Laval  2.479,3   
  • 54 — Meurthe-et-Moselle — Nancy 2.384,5   
  • 55 — Meuse — Bar-le-Duc 1.751,3   
  • 56 — Morbihan — Vannes  2.573,0   
  • 57 — Moselle — Metz 2.238,1   
  • 58 — Nièvre — Nevers 1.891,8   
  • 59 — Nord — Lille 3.006,2   
  • 60 — Oise — Beauvais 3.284,9   
  • 61 — Orne — Alençon  2.101,8   
  • 62 — Pas-de-Calais — Arras 2.379,7   
  • 63 — Puy-de-Dôme — Clermont-Ferrand  2.198,9   
  • 64 — Pyrénées-Atlantiques — Pau  3.298,7   
  • 65 — Hautes-Pyrénées — Tarbes  2.977,0   
  • 66 — Pyrénées-Orientales — Perpignan  2.577,7   
  • 67 — Bas-Rhin — Strasbourg 2.964,9   
  • 68 — Haut-Rhin — Colmar 2.541,1   
  • 69 — Rhône — Lyon  4.121,0   
  • 70 — Haute-Saône — Vesoul 2.087,1   
  • 71 — Saône-et-Loire — Mâcon 2.327,4   
  • 72 — Sarthe — Le Mans  2.820,6   
  • 73 — Savoie — Chambéry  4.007,4   
  • 74 — Haute-Savoie — Annecy  3.984,6   
  • 75 — Paris — Paris 3.538,1   
  • 76 — Seine-Maritime — Rouen  2.834,2   
  • 77 — Seine-et-Marne — Melun 3.794,3   
  • 78 — Yvelines — Versailles 3.582,5   
  • 79 — Deux-Sèvres — Niort  2.009,8   
  • 80 — Somme — Amiens 2.551,6   
  • 81 — Tarn — Albi  2.670,8   
  • 82 — Tarn-et-Garonne — Montauban  2.545,1   
  • 83 — Var — Toulon  2.830,6   
  • 84 — Vaucluse — Avignon  2.563,1   
  • 85 — Vendée — La Roche-sur-Yon  2.364,7   
  • 86 — Vienne — Poitiers  2.349,1   
  • 87 — Haute-Vienne — Limoges  2.422,8   
  • 88 — Vosges — Épinal 2.294,7   
  • 89 — Yonne — Auxerre 2.242,1   ,
  • 90 — Territoire de Belfort — Belfort 2.371,8   
  • 91 — Essonne — Évry 3.733,5   
  • 92 — Hauts-de-Seine — Nanterre 3.550,8   
  • 93 — Seine–Saint-Denis — Bobigny 3.646,8   
  • 94 — Val-de-Marne — Créteil 3.696,3   
  • 95 — Val-d’Oise — Cergy-Pontoise 3.945,5   
  • 971 — Guadeloupe — Basse-Terre  4.513,7   
  • 972 — Martinique — Fort-de-France  2.833,5   
  • 973 — Guyane — Cayenne  2.889,3   
  • 974 — La Réunion — Saint-Denis  3.728,3   
  • 976 — Mayotte — Dzaoudzi 1.179,0  

 

Société: l’écosystème djihadiste global

Société: l’écosystème djihadiste global

 

Des attentats du 11 septembre 2001 à la chute de Kaboul, le politologue Gilles Kepel, spécialiste du monde arabo-musulman, retrace, dans une tribune au « Monde », l’émergence d’un « djihadisme d’atmosphère » devenu planétaire.

 

 

Tribune.

Les attentats du 11 septembre 2001 ont constitué un moment charnière dans l’histoire contemporaine : l’irruption de la terreur islamiste à l’échelle planétaire en a fait une ligne de faille majeure des convulsions de notre planète. La substitution d’un millenium djihadiste au troisième millénaire chrétien s’inscrit au cœur d’un « grand récit » qui assigne une nouvelle origine au temps du monde. Et à l’échelle des fractures du siècle écoulé, le 11/09 (2001) a effacé le 09/11 (1989) : l’effondrement des tours jumelles de Manhattan a remplacé celui du mur de Berlin – d’autant plus que la mort du communisme fut précipitée par le coup fatal porté à l’Armée rouge chassée de Kaboul, le 15 février 1989, par le djihad afghan.

Ce « Vietnam de l’URSS », qu’avait anticipé et concocté le conseiller national de sécurité de Jimmy Carter, Zbigniew Brezinski, dès l’invasion soviétique de Noël 1979, en faisant soutenir par la CIA un « djihad » financé par les pétromonarchies de la péninsule Arabique, se solde de tous comptes le 15 août 2021. L’armée américaine fuit à son tour Kaboul dans une confusion dont les images évoquent celles de son retrait calamiteux de Saïgon le 30 avril 1975… en un douloureux retour de manivelle.

Cet affrontement schématisé en termes manichéens qui opposerait l’Occident sécularisé et démocratique à un Orient islamiste ne correspond pas totalement, on le voit, aux réalités plus complexes du terrain. D’autant plus que, au lendemain du 15 février 1989, la défaite de l’Armée rouge était reléguée en pages intérieures des journaux qui faisaient leur « une » sur la fatwa de l’ayatollah Khomeyni condamnant à mort pour blasphème, le 14, l’auteur des Versets sataniques, Salman Rushdie. Le Guide suprême de la République islamique chiite d’Iran avait, en effet, en créant ce scandale planétaire, tiré le tapis sous les pieds de ses rivaux islamistes sunnites, obnubilant leur succès géopolitique contre la superpuissance soviétique, en portant le fer au Royaume-Uni, sur le territoire même d’un Etat européen dont Salman Rushdie était citoyen.

Al-Qaida est née alors en réaction à cette frustration du djihad sunnite d’avoir été dépossédé de sa victoire afghane : dans le manifeste de l’organisation, Cavaliers sous la bannière du Prophète, mis en ligne vers 1998, Ayman Al-Zawahiri, à l’époque bras droit de Ben Laden, déplore d’avoir perdu la « bataille médiatique » et attribue à cela l’échec des djihads d’Egypte, d’Algérie, de Bosnie durant cette décennie, car les « masses musulmanes » n’ont pas rejoint « l’avant-garde islamiste » par crainte de la puissance occidentale. Il en appelle à une offensive majeure sur ce terrain, qui damera le pion à ses rivaux chiites et fera pénétrer la violence sacrée au cœur même de l’Occident de manière plus spectaculaire encore que la fatwa, en produisant des images qui projettent un spectacle aux codes narratifs hollywoodiens au cœur de l’information télévisuelle.

Pegasus: un outil d’espionnage global

Pegasus: un outil d’espionnage global

 

Ilan Scialom, spécialiste du Moyen-Orient et des questions cyber, explique les enjeux qu’impliquent cette affaire d’espionnage. (Le Figaro)

 

Qui est derrière NSO ( l’entreprise israélienne qui a créé le logiciel Pegasus ) ?

Ilan SCIALOM. - NSO n’est pas une entreprise nouvelle. Elle a été fondée en 2009 par trois Israéliens, Niv Carmi, Shalev Hulio et Omri Lavie. Contrairement à ce que l’on croit, ils ne viennent pas de l’Unité 8200 (spécialisée au sein de l’armée israélienne en cyberdéfense, NDLR). Ils se sont réunis pour développer un logiciel d’identification d’objets dans des images ou des vidéos qui renvoyait ensuite les utilisateurs vers un site de vente en ligne.

Puis ils ont mis au point un outil de service après-vente pour se connecter à distance au téléphone de leurs clients (dont certains sont des pays totalitaires).

Immobilier–Logement : la CDC doit devenir un opérateur global d’intérêt public

Immobilier–Logement : la CDC doit devenir un opérateur global d’intérêt public

Anne-Sophie Grave est la nouvelle patronne de la filiale de la Caisse des Dépôts dédiée au logement. . Nouvelle présidente du directoire de CDC Habitat, la filiale de la Caisse des Dépôts dédiée au logement, Anne-Sophie Grave explique que la CDC doit devenir un opérateur global d’intérêt public (interview la Tribune)

 

Avant de prendre ce 16 décembre 2020 la présidence du directoire de CDC Habitat, filiale de la Caisse des Dépôts dédiée au logement, vous avez, notamment, été directrice des retraites et de la solidarité de la Caisse des Dépôts de même que vous avez présidé Osica et le directoire d’EFIDIS, filiales du groupe SNI devenu CDC Habitat. Ce retour à la maison à la suite du départ d’André Yché, c’est le changement dans la continuité ?

ANNE-SOPHIE GRAVE - Avant de revenir chez CDC Habitat, j’ai dirigé pendant trois ans le groupe 3F, filiale d’Action Logement, opérateur de 250.000 logements sociaux en France, la moitié en Ile-de-France, la moitié en province, et producteur de 11.000 logements par an.

Je précise qu’André Yché devient président du conseil de surveillance de CDC Habitat. Le changement dans la continuité est une bonne expression pour qualifier cette transition. CDC Habitat a été fortement mobilisé sur le plan de relance, lançant un appel à manifestation d’intérêt auprès des promoteurs immobiliers pour acquérir 40.000 logements neufs en vente en état futur d’achèvement (VEFA).

Le Groupe est fortement sous tension, pour mettre en œuvre cette production et nous entendons bien poursuivre cette dynamique. Nous allons de même renforcer les projets sur les territoires, puisque nous souhaitons nous positionner comme un opérateur global de l’habitat d’intérêt public. Des équipes municipales renouvelées sont arrivées avec des attentes en termes de construction durable, de mixité, de rénovation de cœurs de ville. Nous sommes en capacité d’intervenir.

Croissance zone euro: une hausse au 3T mais un retard global de 5 % sur 2019

Croissance zone euro:  une hausse au 3T mais un retard global de 5 % sur 2019

 

Pour remonter le moral des acteurs économiques Eurostat fait état d’un fort rebond des économies européennes pendant l’été, supérieur aux prévisions. En moyenne, le PIB de la zone euro s’est envolé de 12,7 % entre juillet et septembre, après, certes, un écroulement de 11,8 % au deuxième trimestre. Le problème, c’est que comparé à 2019,  le retard est toujours de l’ordre de 5 %. Par ailleurs le dernier trimestre est mal orienté si l’on s’en tient d’une part aux tendances d’octobre et évidemment aux conséquences prévisibles du reconfinement qui s’étend dans toute l’Europe.

La France a affiché le sursaut le plus fort (+ 18,2 %), suivie par l’Espagne (+ 16,7 %) et l’Italie (+ 16,1 %). Trois pays parmi les plus touchés par la pandémie de Covid-19 et par la récession historique du printemps. Première économie européenne, l’Allemagne a connu une progression plus limitée de 8,2 % au troisième trimestre, son PIB ayant nettement moins chuté d’avril à juin. Bref la remontée est d’autant plus importante dans certains pays que la chute a été profonde en début d’année. À noter que l’inflation pour l’instant est toujours sage avec un recul de 0,3 % en octobre

Économie américaine : Pelosi pour un accord global de soutien

Économie américaine : Pelosi pour un accord global de soutien

 

Le président américain a décidé de geler les discussions sur le second plan de soutien à l’économie jusqu’à l’élection présidentielle. Les démocrates plaident pour la mise en place d’un plan de soutien de 25 milliards en faveur du secteur aérien tout en défendant l’élaboration d’un plan d’aide aux contours bien plus vaste d’un montant de 2.200 milliards de dollars.

Du côté de la Maison blanche, on souhaite maintenir le coût de ce plan global autour de 1.600 milliards de dollars.

L’administration Trump concentre ses efforts sur la création de projets de lois « autonomes » destinés à soutenir le secteur du transport aérien, et à assurer le versement de 1.200 dollars d’aides aux particuliers.

Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, Nancy Pelosi a déclaré ne pas savoir quelles étaient les chances d’arriver à un accord avec la Maison blanche tout en faisant état de « progrès ». Mais les positions du président américain sont très fluctuantes sur le sujet

Environnement : Prendre en compte l’impact global du transport

Environnement : Prendre en compte l’impact global du transport

Ce que propose Olivier Appert, Conseiller au centre Energie de l’Institut français des relations internationales (IFRI) et membre de l’Académie des technologies. Olivier Appert estime à juste titre qu’il convient de prendre en compte l’impact global du transport y compris notamment la construction et pas seulement les polluants émis lors de l’utilisation des véhicules.

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Tribune.

 

« La réduction des émissions de CO₂ devient une nécessité absolue, notamment dans le secteur des transports, qui reste à l’origine de près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, la réglementation européenne ne prend que partiellement en compte les émissions de CO₂ des automobiles puisqu’elle ne concerne que les émissions en sortie du pot d’échappement, approche dite « tank to wheel ».

Etonnamment, les émissions liées à la production du véhicule, sa fin de vie, et celles liées à la production de la source d’énergie, qu’il s’agisse des produits pétroliers, de l’électricité ou du gaz, sont exclues de la méthode retenue par Bruxelles.

 

Ainsi, la réglementation considère de la même façon les émissions d’un véhicule électrique en France où le mix électrique basé sur le nucléaire émet très peu de CO₂ et en Allemagne ou en Pologne dont une part majeure de l’électricité est produite par des centrales charbon très émettrices de CO₂. Dès 2021, les constructeurs devront respecter le seuil maximum de 95 grammes de CO₂ par kilomètre sous peine d’amendes de plusieurs centaines de millions d’euros. Un mode de calcul qui favorise de facto les véhicules électriques. 

Avec le développement des carburants alternatifs au pétrole, cette réglementation n’est plus adaptée. Il ne s’agit plus seulement de mesurer les rejets de CO₂ à l’instant T, en sortie du pot d’échappement. Il faut estimer les rejets en intégrant, au-delà de la seule combustion du carburant, la production du véhicule, leur fin de vie, la production du carburant, approche dite « well to wheel ». Il est donc indispensable de retenir la méthode dite en analyse du cycle de vie (ACV) qui s’impose de plus en plus dans les analyses de l’impact environnemental. »

Cette approche est illustrée par une étude rendue publique récemment par IFP Energies nouvelles (Ifpen), organisme public reconnu et indépendant : elle analyse l’empreinte carbone en cycle de vie complet des véhicules bioGNV (gaz naturel pour véhicule) comparativement aux véhicules diesel, essence et électrique. L’étude montre que, même avec une électricité bas carbone comme c’est le cas en France, dans tous les cas examinés, les véhicules bioGNV émettent, en ACV, moins de CO₂ que les véhicules électriques alimentés. Que dire d’un véhicule électrique roulant à Munich ?

Dette grecque : enfin un accord global

Dette grecque : enfin un accord global

 

Enfin un accord global pour la dette grecque et en dépit de l’opposition allemande qui voulait renvoyer la question après 2018, après les élections allemandes ; Un accord qui se caractérise par un allégement de la dette et un nouveau plan d’aides. Un accord facilité par les de mesures de rigueur votées par le parlement grec (notamment sur les retraites). Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est félicité de ce résultat : « C’est un moment important dans le long programme grec, un moment important pour chacun d’entre nous, depuis l’été dernier, quand nous avons été traversés par une crise majeure de confiance. »

« Cet accord est d’abord un acte de confiance vis-à-vis de la Grèce d’aujourd’hui », a commenté de son côté le ministre français des finances, Michel Sapin. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, s’est réjouit de cette annonce, saluant un « message fort pour la stabilité de la Grèce, de l’Europe et de l’économie mondiale ».

Même s’il est illisible pour les non initiés, ceux qui ne suivent pas au jour le jour les négociations bruxelloises autour de la crise grecque, cet accord permet deux choses, importantes : le déblocage de nouvelles tranches de prêts et un allègement de la dette. L’accord ouvre la voie, dès juin, au déboursement d’une tranche de prêts de 7,5 milliards d’euros pour la Grèce. Quelque 2,8 milliards d’euros supplémentaires devraient suivre au début de l’automne, à condition qu’Athènes avance dans la privatisation de certains actifs publics, continue à réformer son secteur de l’énergie, améliore la gouvernance de ces banques, etc. Ce montant total de 10,3 milliards d’euros va permettre au troisième plan d’aide au pays de 86 milliards d’euros, lancé en août 2015, de reprendre son cours. Il était à l’arrêt après un premier versement de plus de 20 milliards d’euros à l’automne 2015. Il va surtout éviter à l’Etat grec un défaut de paiement, alors qu’il commençait à manquer de liquidités et qu’il devait rembourser courant juillet plus de 3 milliards d’euros à la Banque centrale européenne, l’un de ses créanciers, avec le FMI et le Mécanisme européen de stabilité (MES). L’Eurogroupe a aussi accepté d’alléger l’énorme dette grecque (180 % de son produit intérieur brut), au moins jusqu’à la fin 2018, à la fin du troisième plan d’aide au pays. Le processus passera par des opérations très techniques de rachats et de levées obligataires par le MES pour lisser les taux d’intérêts liés aux différents prêts à la Grèce. Les Européens ont encore accepté de considérer, à la fin du programme, si tout le contrat « réformes contre prêts » a été rempli, de nouvelles mesures de restructuration de la dette (allongement des durées d’amortissement, déjà conséquentes, des périodes de grâce, sans paiement ni des intérêts ni du capital), afin de maintenir les besoins bruts de financement du pays (l’épargne brute) sous la barre des 15 % du PIB « à moyen terme ». Le problème, c’est qu’un certain nombre de pays de l’Union, Allemagne en tête, refusent obstinément un tel allégement massif de la dette grecque. Mais, paradoxe, Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand, a promis au Bundestag que le pays ne versera pas un euro de plus à Athènes si le FMI ne participe pas au troisième plan… Pour les Allemands, le Fonds est une garantie de sérieux, de sévérité, par rapport à une Commission européenne jugée trop politique, voire laxiste vis-à-vis d’Athènes. Ces dernières semaines, le débat entre Athènes et ses créanciers s’est donc résumé à un bras de fer entre le FMI et Berlin. Et mercredi dans la nuit, il apparaissait que c’était plutôt les Allemands, la ligne Schäuble, qui l’avait emporté. L’Eurogroupe, dans le communiqué final, accepte d’activer un « mécanisme » avec des mesures d’allégement de dettes supplémentaires afin de respecter la cible de besoin brut de financement, entre 15 % et 20 %, mais sans entrer davantage dans les détails.

(avec le Monde)

 

Apprendre à penser global (Edgar Morin)

Apprendre à penser global (Edgar Morin)

 

Edgar Morin est sans doute l’un des rares intellectuels qui invite à comprendre la complexité de ce monde au lieu de se renfermer dans des analyses sectorielles ou simplistes. Comme l’indique Edgar Morin cette pensée globale reste construire. L’exercice est en effet difficile et plusieurs approximations de Morin dans plusieurs domaines le démontrent.  Il faut prendre en compte les effets systémiques des différentes interactions qui affectent les domaines économiques, sociaux, environnementaux, culturels et sociétaux. Mais  la science ne cesse de se parcelliser y compris les sciences sociales du coup l’analyse père en cohérence globale. Un reproche toutefois, la critique qu’il fait aux économistes trop technocratiques à son goût pourrait se retourner contre les sociologues (et autres philosophes) qui de leur côté ignare après pourrait tout de la problématique économique (que Morin réduit à l’intérêt, ce qui est un peu court). L’analyse du monde  est forcément plus complexe. Edgar Morin Entend par là non pas une pensée compliquée, mais plutôt une méthode pour se guérir de la tendance à la simplification que nous avons dans notre rapport au monde. « Pour pouvoir créer une voie nouvelle, il faut abandonner totalement la pensée binaire qui règne plus que jamais (…) Celle qui pense ou bien ou bien et non pas et et. », affirme-t-il. Surtout, il faut penser « global », c’est-à-dire articuler le tout et la partie, que nous avons tendance à fréquemment confondre. Au contraire, Edgar Morin veut relier  – c’est l’étymologie de « complexus » – les éléments entre eux en les contextualisant, en les distinguant, pour non pas « détruire l’incertitude, mais la repérer » afin « d’éviter la croyance en une vérité totale. » Une telle « pensée complexe » reste encore largement à développer. Réinscrivant le devenir de l’homme dans l’univers (physico-cosmologique), dans la nature et l’espèce (évolution biologique), et dans son humanité (histoire), l’auteur de cette cathédrale qu’est « La méthode » (6 tomes) souligne l’effet mutilant de l’organisation même du savoir dans nos sociétés modernes : « En règle générale, les sciences humaines sont compartimentées, (…) entraînant de fait une dissolution totale de l’idée d’homme ». Il va jusqu’à critiquer la rationalisation – expression qui peut donner lieu à une confusion, il vise plutôt la pensée statistique – qui, selon lui, peut être source de dogmatisation. A rebours, cette pensée se veut ouverte – elle devrait inspirer les entrepreneurs des startups -, permettant d’accueillir des déviances dans l’histoire des hommes et de la nature. « Il y a dans l’histoire humaine un processus qui est à peu près le même que dans l’histoire biologique. Une déviance apparaît qui, si elle se consolide et se développe, devient une tendance, et cette tendance devient une force historique, une force créative, une force décisive dans le processus évolutif. » Ainsi, le capitalisme se développe initialement en parasite de la société féodale. De même, la machine à vapeur, invention inattendue en 1784 par James Watt, va changer radicalement le sens de l’histoire. Le monde industriel va détruire la paysannerie traditionnelle aux XVIe et XVIIe siècles. L’histoire « avance de travers comme un crabe », procède par destruction. Selon Morin, « la formule de Schumpeter, la « destruction créatrice », est fausse : c’est la création qui est destructrice. » Tout ce travail d’érudition pluridisciplinaire permet au sociologue de pouvoir repenser le système social, notamment en évitant le débat créé par l’opposition individu/collectif. « Le développement personnel sans la communauté et sans l’amour est le développement de l’égocentrisme et de l’égoïsme. Si on a uniquement la communauté, on a l’étouffement de l’épanouissement personnel », rappelle-t-il. Pour autant la société n’est pas une entité fixe mais une création permanente. « A travers les interactions entre individus s’est constitué un tout social, lequel a produit un langage, formé une culture, puis après les premières sociétés archaïques qui avaient une organisation mais pas d’Etat, sont apparus des Etats, des lois, etc. » Cette dynamique produit en retour ses effets : « Ces qualités émergentes rétroagissent sur les individus parce qu’elles donnent la capacité de lire, d’écrire, de compter grâce à la lecture, au langage ; elles donnent par l’éducation l’ensemble des connaissances minimales nécessaires pour se mouvoir dans la société. »Cette histoire des sociétés a établi solidement le modèle des d’Etats-nations. Ce qui peut s’articuler sans problème avec le phénomène de la mondialisation, qui amplifie le processus d’intercommunications, d’interdépendances qui crée « une réalité de nature globale ». Par exemple, le global modifie le local mais un événement local, comme l’attaque terroriste des deux tours de Manhattan, se répercute sur la réalité globale. Tout ce long détour historique qui a visé, au sens propre, à remettre l’homme à sa place débouche sur une nécessaire interrogation sur l’avenir. Edgar Morin envisage une métamorphose, « pleine de dangers, qui est biologique, informatique et technique », notamment, celle de « transhumanité » que l’auteur ne voit d’ailleurs pas comme « une idéologie, une illusion » mais davantage comme « une possibilité concrète ». Mais à condition, rappelle-t-il, avec des accents d’un moderne Montaigne, de l’encadrer : « La connaissance sans régulation éthique peut conduire à des utilisations terrifiantes. » Ainsi, l’auteur s’invite dans le débat sur l’immortalité, ou, à tout le moins, d’une longue vie. Comme il le rappelle Morin, et l’interrogation est vieille comme l’humanité, nous ne sommes pas des Dieux : « On peut créer des êtres démortalisés mais non immortalisés par ces processus de rajeunissement. La mort ne cessera de menacer les démortalisés », soulignant que, sur le plan anthropologique, « nous savons que nous sommes mortels, qu’on ne peut pas y échapper, mais quand nous penserons que la mort, indéfiniment retardée, peut être toujours menaçante, la vie sera extrêmement angoissante. » Autre métamorphose qu’Edgar Morin anticipe, la montée de la robotique : « Sa contribution au confort humain, avec des appartements intelligents, des villes intelligentes permettent de transférer sur les robots beaucoup de tâches fastidieuses, pénibles, de contrôle, de surveillance que nous subissons. » Mais ces métamorphoses ont un envers : « Il est tragique que la métamorphose transhumaine ait commencé sous la poussée du triple moteur scientifique/technique/économique alors que la métamorphose éthique/culturelle/sociale, de plus en plus indispensable, soit encore dans les limbes. »Si l’on ne peut qu’être stimulé par la réflexion de l’auteur qui prône « une nouvelle politique civilisationnelle », on terminera sur une note critique. La « pensée complexe » réduit l’économie à un excès de rationalisme déshumanisant, et une hubris simplificatrice, là où on aurait pu attendre une réflexion plus profonde sur la signification des échanges, sur l’émergence historique du marché – le commerce -, qui est aussi une création humaine ayant été gage de progrès dans l’histoire. Edgar Morin réduit en effet la sphère économique à la pure expression de l’intérêt. :« Nous sommes actuellement dans une civilisation où l’intérêt privé, personnel, est devenu de plus en plus important avec notamment une politique entièrement dévorée par l’économie, inféodée à l’économie, et pas n’importe quelle économie : l’économie qui parle uniquement des intérêts ».Pourtant, le sociologue souligne dans son livre combien l’homme ne se réduit pas uniquement à cet aspect, il est aussi un homo ludens, un être qui aime le jeu. Mais il est vrai que l’économie mondiale semble aujourd’hui hors de contrôle. « Contrairement à ce que prédisait la majorité des économistes officiels avant 2008, l’économie peut être sujette à des crises graves dont on ne sait pas quelles suites elles pourront avoir. Une sorte de tumeur s’est développée sur cette économie : la domination du capital financier spéculatif, qui utilise les traders, qui utilise les informations sur les Bourses nationales pour pouvoir spéculer sur l’argent ou sur les matières premières », critique-t-il. Le terme de « tumeur » est hautement polémique pour une organisation, les marchés à terme, qui sont critiqués pour leurs effets, Edgar Morin oubliant que ces marchés qui existent depuis le Moyen Age sont également un outil de couverture pour réduire les risques liés aux incertitudes. Un sujet qu’avait bien analysé l’un des pères de la sociologie, Max Weber, au début du siècle dernier dans son ouvrage « la Bourse ». Au delà, cette crise économique inquiète Edgar Morin. Elle peut certes se terminer avec des politiques visant à rééquilibrer les budgets avec des politiques de rigueur, mais c’est peut-être aussi « une crise qui vient des profondeurs de l’évolution historique, pas seulement en Europe et en Occident, mais dans le monde entier. »  Plus que jamais, il faut penser global.

 

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