Archive pour le Tag 'thérapie'

Avantages et limites de la thérapie par la dette publique?

Avantages et  limites de la thérapie par la dette publique?

D’après ’Emmanuel Combe.  Emmanuel Combe est professeur à Skema Business School et vice-président de l’Autorité de la concurrence évoque les limites de la thérapie par la dette publique.( Dans l’Opinion)

 

« Ce qui était au départ une crise sanitaire s’est rapidement transformé en une crise économique d’une violence inégalée : en Europe, la Commission table désormais sur une chute du PIB de 7,7 % en 2020. Du jamais vu depuis la Grande Dépression. Face à l’urgence de la situation, l’Etat a rapidement pris les commandes de l’économie : il a laissé filer les déficits, en gelant les rentrées fiscales et en ouvrant les vannes de la dépense publique. Il a eu raison : à grand choc, grands remèdes.

Dans le cas de la France, le déficit public devrait plonger à 9,9 % du PIB en 2020 et la dette atteindre 116 % ; même la vertueuse Allemagne va connaître une tendance similaire, avec un déficit de 7 %, contre un excédent budgétaire de 1,4 % en 2019. Faut-il s’en inquiéter ? sur le principe, non ; en pratique, oui, surtout pour un pays comme la France.

D’un point de vue théorique, une forte hausse de la dette n’est pas une mauvaise nouvelle en soi : face à un choc négatif sur l’offre et la demande, il est logique que la dépense publique vienne se substituer momentanément à des investissements et une consommation privés en berne. C’est le sens même d’une politique contracyclique. »

Les marchés financiers ont d’ailleurs intégré ce rôle salutaire de la dette publique puisqu’ils continuent à accorder leur confiance aux pays les plus solides de la zone Euro : preuve en est, l’Allemagne vient de lever sans difficulté plus de 7,5 milliards d’euros à échéance de 15 ans et… à taux négatif. La France a émis de son côté de la dette à… 40 ans, au taux de 0,86 %.

Il n’existe pas non plus de chiffre absolu en matière de dette publique : dire qu’il ne faut pas dépasser les 100 % du PIB n’a pas de sens. Qui plus est, une dette peut n’être jamais remboursée, si elle est refinancée régulièrement, surtout à des taux bas : seul la charge de la dette doit alors être payée.

Pour autant, on peut s’inquiéter de la hausse de la dette publique.

« Dans un pays comme la France où les déficits publics sont la norme depuis 1975, les citoyens risquent d’être confortés dans l’idée selon laquelle tout peut se régler durablement par de la dépense publique »

Drogue dure. Tout d’abord, dire qu’il n’y a pas de chiffre absolu pour la dette ne signifie pas que l’on peut s’endetter à l’infini : il y a forcément un seuil au-delà duquel les marchés financiers auront des doutes sur sa soutenabilité et exigeront une prime de risque. Les taux d’intérêt exploseront alors et le pays se verra rappeler brutalement à la réalité.

De plus, si la dette publique est monétisée par la BCE, la contrainte de financement est certes levée mais au prix d’une inflation : si ce n’est pas sur le marché des biens et services, ce sera ailleurs, et notamment sur le marché de l’immobilier, avec une bulle.

Ensuite, un pays qui s’endette doit avoir conscience qu’il fait peser un risque financier sur les générations futures : si les taux remontent, le refinancement de la dette coûtera plus cher demain et amputera d’autant les marges de manœuvre de l’Etat. La dépense publique supplémentaire affectée au paiement des intérêts se fera en effet au détriment d’autres dépenses utiles, telle que l’éducation ou la santé.

Mais surtout, dans un pays comme la France où les déficits publics sont la norme depuis 1975, les citoyens risquent d’être confortés dans l’idée selon laquelle tout peut se régler durablement par de la dépense publique. La dette est certes un très bon médicament pour stopper une crise ; ce ne doit pas devenir une drogue dure. »

 

Emmanuel Combe est professeur à Skema Business School et vice-président de l’Autorité de la concurrence.

 

Les limites de la thérapie par la dette publique?

Les limites de la thérapie par la dette publique?

’Emmanuel Combe, Emmanuel Combe est professeur à Skema Business School et vice-président de l’Autorité de la concurrence évoque les limites de la thérapie par la dette publique.( Dans l’Opinion)

« Ce qui était au départ une crise sanitaire s’est rapidement transformé en une crise économique d’une violence inégalée : en Europe, la Commission table désormais sur une chute du PIB de 7,7 % en 2020. Du jamais vu depuis la Grande Dépression. Face à l’urgence de la situation, l’Etat a rapidement pris les commandes de l’économie : il a laissé filer les déficits, en gelant les rentrées fiscales et en ouvrant les vannes de la dépense publique. Il a eu raison : à grand choc, grands remèdes.

Dans le cas de la France, le déficit public devrait plonger à 9,9 % du PIB en 2020 et la dette atteindre 116 % ; même la vertueuse Allemagne va connaître une tendance similaire, avec un déficit de 7 %, contre un excédent budgétaire de 1,4 % en 2019. Faut-il s’en inquiéter ? sur le principe, non ; en pratique, oui, surtout pour un pays comme la France.

D’un point de vue théorique, une forte hausse de la dette n’est pas une mauvaise nouvelle en soi : face à un choc négatif sur l’offre et la demande, il est logique que la dépense publique vienne se substituer momentanément à des investissements et une consommation privés en berne. C’est le sens même d’une politique contracyclique. »

Les marchés financiers ont d’ailleurs intégré ce rôle salutaire de la dette publique puisqu’ils continuent à accorder leur confiance aux pays les plus solides de la zone Euro : preuve en est, l’Allemagne vient de lever sans difficulté plus de 7,5 milliards d’euros à échéance de 15 ans et… à taux négatif. La France a émis de son côté de la dette à… 40 ans, au taux de 0,86 %.

Il n’existe pas non plus de chiffre absolu en matière de dette publique : dire qu’il ne faut pas dépasser les 100 % du PIB n’a pas de sens. Qui plus est, une dette peut n’être jamais remboursée, si elle est refinancée régulièrement, surtout à des taux bas : seul la charge de la dette doit alors être payée.

Pour autant, on peut s’inquiéter de la hausse de la dette publique.

« Dans un pays comme la France où les déficits publics sont la norme depuis 1975, les citoyens risquent d’être confortés dans l’idée selon laquelle tout peut se régler durablement par de la dépense publique »

Drogue dure. Tout d’abord, dire qu’il n’y a pas de chiffre absolu pour la dette ne signifie pas que l’on peut s’endetter à l’infini : il y a forcément un seuil au-delà duquel les marchés financiers auront des doutes sur sa soutenabilité et exigeront une prime de risque. Les taux d’intérêt exploseront alors et le pays se verra rappeler brutalement à la réalité.

De plus, si la dette publique est monétisée par la BCE, la contrainte de financement est certes levée mais au prix d’une inflation : si ce n’est pas sur le marché des biens et services, ce sera ailleurs, et notamment sur le marché de l’immobilier, avec une bulle.

Ensuite, un pays qui s’endette doit avoir conscience qu’il fait peser un risque financier sur les générations futures : si les taux remontent, le refinancement de la dette coûtera plus cher demain et amputera d’autant les marges de manœuvre de l’Etat. La dépense publique supplémentaire affectée au paiement des intérêts se fera en effet au détriment d’autres dépenses utiles, telle que l’éducation ou la santé.

Mais surtout, dans un pays comme la France où les déficits publics sont la norme depuis 1975, les citoyens risquent d’être confortés dans l’idée selon laquelle tout peut se régler durablement par de la dépense publique. La dette est certes un très bon médicament pour stopper une crise ; ce ne doit pas devenir une drogue dure. »

Emmanuel Combe est professeur à Skema Business School et vice-président de l’Autorité de la concurrence.

 

La disruption : pathologie ou thérapie

La disruption : pathologie ou thérapie

 

La distribution est à la mode et déclinée sous de nombreuses formes. Régulièrement pour être dans le coup, les grands médias nous annoncent les 10 grandes distributions pour les 10 à 20 ans à venir (en général des évolutions déjà connues et largement prévisibles).  Schématiquement,  il s’agit de provoquer des ruptures, de détruire l’ancien. Souvent une espèce de cocktail entre culture du management et nouvelles technologies. Bien sûr le changement est constitutif de la vie elle même,  reste à savoir s’il faut changer brutalement ou de manière plus harmonieuse. Autrement dit si la disruption très à la mode chez les politiques est une pathologie pour répondre à l’exigence médiatique  de modernité où une thérapie pour conduire au progrès socio-économique. Aujourd’hui la tendance serait plutôt à la disruption  pour la distribution, changer pour changer sans savoir exactement quelle est la vision à long terme. Ce serait même une sorte de maladie chez ceux  qui veulent su jouer la nouveauté et le dynamisme. En fait, une forme  d’activisme qui veut faire croire que le mouvement est la finalité. Or le mouvement doit être mis au service d’objectifs cohérents. En fait la disruption est surtout de nature verbale car  la pratique ressemble curieusement aux vieilles recettes de la politique. Un seul exemple celui de la réforme de l’État,  enjeu central pour la compétitivité, l’initiative et la responsabilité.  on devait tout chambouler opérer une véritable rupture. L’interventionnisme excessif de l’État devait faire place à une fonction de régulation. On devait en même temps recentrer l’action dans les domaines réellement régaliens. Résultat pas de réforme et on a même enterré est le rapport CAP 22, un bel exemple de description uniquement verbale.

Projet Fillon : thérapie de choc ou démagogie ?

Projet Fillon : thérapie de choc ou démagogie ?

Dans ses orientations Fillon propose une thérapie de choc pour guérir le malade France. La question se pose de savoir si ce programme peut s’appliquer ou s’il s’agit seulement d’une démarche électorale pour rompre avec une gestion molle du pays.  Parmi les mesures les plus importantes,  il faut surtout noter l’allégement de la fiscalité sur les entreprises d’un montant de 40 milliards. Parallèlement la fiscalité sur les ménages va augmenter de manière sensible avec en particulier la hausse de la TVA de 2%  qui devrait rapporter de l’ordre de 30 milliards. Pour parler clair,  on opère un transfert au profit des l entreprises. On comprend évidemment qu’on veuille renforcer la compétitivité des entreprises handicapées non seulement par les prélèvements obligatoires mais également par la bureaucratie. Un sujet que  Fillon n’aborde pas directement mis à part la réduction significative du nombre de fonctionnaires puisqu’il prévoit la suppression de 600 000 postes. De ce point de vue les départs à la retraite ne suffiront pas, pour atteindre le chiffre de 600 000 il faudrait supprimer des fonctionnaires au statut précaire, aussi redéployer  les effectifs. En clair, r recentrer l’État sur les tâches réellement régaliennes. Une opération sans doute nécessaire mais qui ne pourra se faire sans réaction et contestation. Autre mesure radicale,  la suppression des 35 heures et d’une façon plus générale à durée du temps de travail désormais négociée dans les branches et les entreprises. En clair cela risque d’aboutir à un allongement de la durée effective du temps de travail sans compensation totale en matière de salaire. Ce qu’il propose d’ailleurs pour les fonctionnaires qui devront effectuer 39 heures vraisemblablement payer 35 contrairement à Sarkozy qui lui parlait de 37 heures payées 37. Une autre mesure radicale concerne l’âge de la retraite dont le départ légal serait fixé à 65 ans, une mesure qui d’une certaine manière était  déjà dans les tuyaux. Par contre,  Fillon veut aussi un n’alignement des régimes spéciaux sur le régime général. Sur ce terrain en particulier,  Fillon rencontrera des contestations fortes et sans doute des conflits difficiles à gérer à moins évidemment de limiter cette disposition aux nouveaux entrants. Mais même cette mesure risque de générer une forte réprobation de syndicats. Fillon propose  une refonte code du travail à 200 pages au lieu de 3000 actuellement. Un énorme travail juridique encore plus conflictuel que la loi travail ;  il y a aussi la réforme des allocations chômage dont Fillon prévoit la dégressivité et l’application sur une durée plus réduite. Face à cette thérapie de choc qui va toucher les salariés et les ménages,  Fillon propose un cadeau aux plus riches avec la suppression de l’ISF. L’ISF produit une recette fiscale finalement marginale mais risque d’être le symbole des transferts de richesse entre couches sociales. Ces différentes mesures ne pourront être prises immédiatement compte tenu pour certaines de leurs complexités ; elles vont s’étaler sur des mois voire des  années laissant ainsi le temps à la contestation de s’organiser et de monter. Ce que précisément à la Juppé craignait et qui explique largement le caractère plus modéré des propositions du maire de Bordeaux. Mais comme après chaque élection reste à savoir s’il s’agit pour Fillon d’un réel programme de gouvernement ou d’un catalogue de nature électorale qui rejoindra les tiroirs des innombrables réformes enterrées. Pour faire passer la purge socialeFrançois Fillon propose cependant une flat tax (un impôt à taux unique) de 30% sur les revenus du capital. Reste à savoir s’il sera aussi capable de l’imposer car il rencontrera dans ce domaine d’autres oppositions

French bashing: mode ou thérapie nécessaire ?

French bashing:  mode ou thérapie nécessaire ?

 

Certains dans les médias ou dans les milieux politiques s’indignent de la mode du french bashing. « La France est un grand pays, elle a des atouts, c’est un pays merveilleux », avancent les détracteurs du french bashing  (c’est même « le pays le plus beau du monde » dit Hollande, pour lui, sans doute !)   . C es optimistes  vivent rarement concrètement les conséquences de la crise notamment la montée de la pauvreté et le chômage. Pourtant ce French bashing  n’est  pas une mode mais une nécessité. Une nécessité pour bien analyser les facteurs explicatifs de cette crise spécifique à la France qui minent  son économie, son corps social et même sa société. La réalité c’est que ne pays ne pourra pas évoluer sans changer. En commençant par l’école de la France,  dans les bas-fonds des classements internationaux. Ce qui supposerait une révolution des programmes  recentrés sur le socle fondamental des connaissances,  apprendre à lire,  écrire, compter et réfléchir. Au lieu des TAP festifs et coûteux. Mieux payer les enseignants mais aussi les bousculer pour qu’ils abandonnent les pédagogies approximatives qui  font l’impasse sur les efforts à demander aux élèves. Il faudrait auusi bousculer nombre de parents qui poussent leurs enfants vers des bacs pros (et autres formations  bidon) qui mènent à Pôle emploi au lieu de les orienter ver s l’apprentissage. Recentrer la manne extraordinaire de la formation permanente pour former en priorité les chômeurs (32 milliards par an !). Évidemment retrouver de la compétitivité en supprimant les 35 heures qui ont tué la croissance. Bref redonner auusi sa place à la valeur travail et la substituer à la culture RTT. Alléger de la fiscalité sur les entreprises mais aussi des ménages passe par un dégraissage du mammouth administratif. Il y a bien un million de fonctionnaires en trop qui plombent les finances (fonctionnement comme investissement) et qui pour se justifier nourrissent chaque jour l’ingénierie administrative et fiscale. Donc  recentrer  l’Etat  (et les collectivités locales) sur les tâches régaliennes : réguler certes mais pas forcément faire soi-même. Donner un coup de pied dans la fourmilière de l’oligarchie politique qui a confisqué la démocratie. Ce qui suppose  un changement de constitution, l’interdiction aux fonctionnaires d’assumer des mandats électoraux (sauf à démissionner de leur statut),  limiter le  nombre et  la durée des mandats, évaluer  régulièrement  les politiques, mettre en place une vraie démocratie participative. Remettre aussi en cause les privilèges de certaines professions publiques comme privées. Autant d’orientations  (et il  y en a bien d’autres)  qui ne peuvent être très populaires et qui demandent  compétence, cohérence.  et courage. Bref pas vraiment un programme pour recueillir des voix pour un candidat à l’élection.  Mais sans prise en compte de nos faiblesses structurelles le pays va continuer de s’enfoncer et le French bashing se justifier. La France a sans doute des atouts mais encore faudrait les valoriser.

Macron-Modernisation économique: des mesurettes

Docteur Macron : bon diagnostic de l’économie mais thérapie insuffisante

 

Le docteur Macron, ministre de l’économe a bien diagnostiqué certaines maladies françaises «  la défiance, la complexité et le corporatisme ».Pour autant ses orientations ressemblent à des mesurettes. En effet la complexité par exemple ne pourra être guérie sans une refonte complète d’un Etat tentaculaire, la diminution du nombre de politiques et de fonctionnaires. Des castes qui nourrissent auusi largement le corporatisme. Le thérapies proposée par le docteur Macron relève en fait de l’ inventaire à la Prévert sans doute davantage pour impressionner Bruxelles et réclamer sa clémence plutôt que dune volonté d’engager de réelle reformes structurelles. . Ainsi plusieurs secteurs sont concernés par les dispositions envisagées, qui vont de la libéralisation du transport par autocar, à l’assouplissement de la réglementation du travail dominical en passant par la simplification des conditions d’installation des professions juridiques et médicales. Emmanuel Macron en est resté toutefois aux grands principes d’un texte qui sera présenté en décembre en conseil des ministres. Il aura alors été complété par d’autres dispositions, notamment sur l’immobilier ou le code du Travail si les négociations qui viennent de débuter sur la modernisation du dialogue social débouchent sur du concret. Sa présentation a coïncidé avec la transmission par la France à la Commission européenne de son projet de budget 2015 controversé, qui entérine un dérapage des déficits publics par rapport aux engagements pris par Paris.  Dans ce contexte, beaucoup y voient une démonstration surtout destinée aux Européens pour prouver que, à défaut de maîtriser ses finances, la France est prête à engager des réformes sérieuses pour favoriser croissance et emploi. Le ministre de l’Economie s’est défendu de tout marchandage avec l’exécutif européen, pour le dissuader de retoquer le budget français avant même qu’il soit voté. « Il n’y a pas d’échange ‘pétrole contre nourriture’ avec Bruxelles », a-t-il assuré, « ces réformes, nous les faisons pour nous-mêmes ».




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