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Addiction Tabac et alcool: coût social largement supérieur aux recettes fiscales

Addiction Tabac et alcool: coût social largement supérieur aux recettes fiscales

Le montant des taxes engrangées par l’Etat sur l’alcool et le tabac est largement inférieur à celui du « coût social » entraîné par l’addiction, souligne une note de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). L’organisme encourage les pouvoirs publics à poursuivre leurs efforts en matière de prévention et d’information qui ont permis de réduire le nombre de décès.
selon une étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) le « coût social » des drogues licites mais aussi illicites qui ont fait respectivement, en 2019, 73.189 morts pour le tabac, 41.080 pour l’alcool et 1.230 pour les drogues illégales.

Ce coût tient compte de la valeur économique des vies humaines perdues, de la perte de qualité de vie des malades atteints de cancer liés à ces drogues et des pertes de production pour les entreprises. Il tient aussi compte du coût pour les finances publiques : dépenses de prévention, de répression et de soins.

Pour l’Etat, « les recettes de taxation de l’alcool et du tabac, respectivement de 4 milliards d’euros et 13 milliards d’euros » sont inférieures au coût des traitements des maladies dues à ces deux drogues, 7,8 et 16,5 milliards d’euros, précise l’OFDT. En tenant compte aussi des économies de retraite, « le déficit public engendré par l’alcool et le tabac est respectivement de 3,3 milliards et de 1,7 milliard, et de 2 milliards d’euros pour les drogues illicites ».

Autre enseignement de l’étude: constatant la baisse du nombre de décès causés par l’alcool le tabac et les drogues illicites entre 2010 et 2019, respectivement de -16%, -7% et -23%, l’OFDT estime que les politiques publiques ont permis de « réduire nettement la consommation de tabac, d’améliorer la prise en charge des usagers de drogues illicites et de renforcer, plus modestement, la prise en compte des dangers de l’alcool ».

Des avions de combat F–16 pour l’Ukraine

Des avions de combat F–16 pour l’Ukraine

Le verrou pour la fourniture d’avions de combat à l’Ukraine vient de sauter avec l’autorisation du président américain d’autoriser les pays qui le souhaitent à fournir des F–16 américains. Il faut dire que sur cette question les pays occidentaux ont encore fait preuve de curieux atermoiements. Finalement les mêmes que ceux utilisés pour retarder la fourniture d’artillerie longue ou de chars. Le président français a encore été plus énigmatique puisqu’il a surtout promis d’assurer la formation des pilotes mais sans indication sur la fourniture d’avions comme les Mirages par exemple.

Le président américain, sous la pression de nombreux pays occidentaux, donnera son feu vert à la livraison, de la part de ces pays, d’avions de combat américains F-16.
Joe Biden a signalé aux dirigeants du G7 qu’il donnera son feu vert à la livraison par les Occidentaux d’avions de combat à l’Ukraine, y compris des F-16 américains, a fait savoir vendredi un haut responsable de la Maison Blanche.

La livraison de ces avions par des pays tiers est en effet soumise à l’approbation préalable de Washington.

« Pendant que l’entraînement se déroulera ces prochains mois, notre coalition de pays participant à cet effort décidera quand fournir des avions, combien, et qui les fournira », a poursuivi le responsable.

Mardi, le Royaume-Uni avait plaidé pour une « coalition internationale » destinée à fournir ces avions de combat à l’armée ukrainienne.

Épargne :La peur fait gonfler le Livret A


Épargne :La peur fait gonfler le Livret A

Les craintes sur le plan géostratégique, les incertitudes sur l’économie et le climat social très agité qui pourrait déboucher sur une crise politique rendent les épargnants très prudents. Ainsi la consommation se tasse au profit de la collecte de l’épargne sur le livret A encore en hausse en février

Avec une collecte nette de 6,27 milliards d’euros, le Livret A atteint un nouveau record en février, selon les derniers chiffres de la Caisse des dépôts. En deux mois, la collecte nette dépasse les 15,5 milliards d’euros

La collecte de février 2023 est plus de cinq fois supérieure à la moyenne des mois de février de ces dix dernières années. « Il faut remonter à 2009 au moment de la banalisation de la distribution du Livret A, pour avoir un tel montant de collecte en janvier et février (20,73 milliards d’euros) », souligne l’expert.
L’encours du Livret A bat un nouveau record en février à 391 milliards d’euros, en hausse de 50% en dix ans, d’après l’institut. Avec le livret de développement durable et solidaire (LDDS), la collecte nette atteint 8,17 milliards en février, 19,39 milliards d’euros en collecte nette cumulée depuis janvier (il a fallu six mois l’an dernier pour atteindre ce montant l’an dernier), et 529 milliards d’euros en encours totaux.

Société et Drogue: Pour une interdiction totale

Société et Drogue: Pour une interdiction totale

Par François Diot, Thérapeute dans une tribune du Figaro

Alors que la France a fait face à des saisies de cocaïne records en 2022, le thérapeute François Diot plaide pour un changement de paradigme dans la lutte contre la drogue. Selon lui, les salles de shoot, en voulant accompagner la consommation de drogue la normalisent.

François Diot est thérapeute, spécialiste des conduites addictives. Il a notamment dirigé un Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD), un centre d’aide pour les toxicomanes.

Depuis une trentaine d’années, les saisies de cocaïne ne cessent d’augmenter en France, comme en témoignent les chiffres de l’OFDT. Et c’est la cocaïne qui, après un certain mélange, permet la fabrication du crack. Si lors de la décennie 1990, les saisies sur le territoire national s’élevaient en moyenne à 1,8 tonne par an, elles sont passées à 5,3 tonnes dans les années 2000 et à plus de 11 tonnes dans les années 2010. En 2021, elles ont atteint un record avec 26,5 tonnes, soit deux fois plus qu’en 2020. Cette évolution spectaculaire est la conséquence de plusieurs facteurs. Le premier est la très forte croissance de la production de cocaïne en Amérique latine et particulièrement en Colombie, d’où provient la majeure partie du chlorhydrate de cocaïne consommé en France. Depuis le début de la décennie 2010, la production colombienne a plus que triplé, passant de 384 tonnes en 2011, à 1 228 tonnes en 2020.

Le second facteur est une augmentation très nette de la pureté de la cocaïne observée depuis dix ans avec, en France, un taux moyen de pureté de 63,5 % en 2021, contre 45,8 % en 2011. Le reste de cette cocaïne contient généralement des produits de coupe qui ont également des effets psychoactifs (lévamisole, paracétamol, caféine, hydroxyzine, lidocaïne). Enfin le troisième facteur explicatif est le prix de vente. Le prix du gramme de chlorhydrate de cocaïne a augmenté depuis 2010 mais il a diminué progressivement à partir de 2018, pour atteindre aujourd’hui entre 60 et 70 euros le gramme. La «galette» de crack (qui peut permettre 3 à 5 consommations) s’achète entre 10 et 20 euros.

D’un point de vue médical, le dispositif de soin en addictologie est actuellement confronté à une difficulté majeure concernant la prise en charge médico-sociale des usagers de crack, car il n’existe pas de traitement de substitution à cette drogue. De plus, ces usagers de crack cumulent des difficultés sociales importantes, des parcours de vie traumatiques, ainsi que des pathologies psychiatriques qui ne sont pas soignées. Pour permettre une prise en charge adaptée des consommateurs de cette drogue hautement addictive, il est indispensable qu’il y ait une rupture avec son usage, une rupture avec les lieux de consommation et de deal, bref une mise à distance de toutes les tentations et une mise à l’abri. Vouloir réguler et accompagner la consommation de crack, comme le soutiennent et le pratiquent les adeptes de la réduction des risques, est totalement illusoire. Plus grave, c’est une impasse.
Pourquoi ? Mise en place, à juste raison, il y a 30 ans pour lutter contre les ravages du VIH et du VHC, la réduction des risques reste nécessaire, même si désormais le VIH se soigne et le VHC se guérit. Il ne s’agit donc pas de la remettre en question. Mais elle est aujourd’hui l’option quasi exclusive, prônée par le secteur de l’addictologie en France. Ce parti pris s’explique par l’idéologie qui prévaut largement dans ce secteur, selon lequel il faut «vivre avec les drogues» : les consommateurs étant supposés libres de leur choix et le mal venant non pas des stupéfiants, mais des conditions de leur consommation, il convient de s’accommoder de l’addiction en réduisant les risques de celle-ci.
Ajoutons qu’en France, Il existe aujourd’hui 1080 structures dédiées à la réduction des risques. Elles sont gérées par des associations qui sont financées par les pouvoirs publics. Le maillage territorial de la réduction des risques est très élevé. Pourtant, la consommation de crack et autres drogues dures ne cesse de croître. Elle n’est plus l’apanage des grandes villes françaises. Désormais, elle touche aussi les villes moyennes et petites.

Aujourd’hui, la réduction des risques et le discours de ses promoteurs sont un frein au soin et à la sortie de l’usage de drogues. En effet, ceux-ci considèrent que le toxicomane est libre, et qu’il faut attendre qu’il ait le désir de cesser de consommer pour envisager le sevrage et la sortie de l’addiction. Mais comment peut-on encore parler de liberté et de discernement pour des personnes qui – en plus de souffrir de comorbidités, de troubles psychiatriques et de handicaps sociaux lourds – sont totalement aliénées au crack et passent leur temps à se procurer, par tous les moyens, la prochaine dose à consommer ? Les salles de shoot et leur zone d’immunité pénale normalisent de facto l’usage de drogue en le sécurisant.

La crise actuelle du crack témoigne de l’impasse de cette approche. Les différents plans crack ont consisté essentiellement à investir massivement dans l’hébergement des toxicomanes. Cet hébergement a évidemment son utilité mais il ne résout pas le problème. D’une part parce que, malgré un logement, la plupart des consommateurs ont une propension à se regrouper, car la consommation du crack se fait selon un mode communautaire. D’autre part, parce que les addicts auxquels sont distribués des kits à crack et kits d’injection, ne se voient pas proposer du soin et de la désintoxication, suivi d’un parcours de rétablissement. Sans compter, qu’ils sont la proie toute trouvée des dealers. À côté des plans crack, la solution proposée par le courant dominant de l’addictologie est la multiplication des salles de consommation de drogues encadrées (Haltes Soins Addictions, HSA).

Encadrer la consommation de drogue, est-ce la solution ? Ces HSA sont-elles la solution pour sortir de la crise actuelle aussi bien sur le plan sanitaire que sur celui de la sécurité et de la tranquillité publique ? Et permettent-elles à l’état de réaliser des économies sur le plan financier ? La réponse est non. Sur le plan sanitaire, concernant la salle de Paris implantée au cœur d’un quartier très dense d’habitations, écoles et commerces, celle-ci, selon le rapport de l’Inserm (2021) : «n’a pas permis d’améliorer l’accès au dépistage VHC, aux médicaments de l’addiction aux opiacés, à la médecine de ville». Sur la base d’une simulation couvrant une période de dix ans entre 2016 et 2026, on note qu’elle permet seulement «d’éviter un nombre relativement modeste d’infections VIH (6%) et VHC (11%)». De plus, elle parvient à un résultat – bien modeste lui aussi – concernant l’espérance de vie : 22 décès évités sur dix ans, soit une diminution de 6,7% du nombre de décès qui auraient été observés sans la salle.

Les promoteurs de ces salles affirment qu’elles sont le premier pas vers un parcours de soins pouvant conduire au sevrage et à la sortie de l’addiction. Mais à combien d’années se mesure ce «premier pas» ? La salle parisienne ne présente aucun résultat concret concernant la sortie de l’addiction et ce depuis 2016, soit depuis plus de six ans. En bref : les HSA enferment les toxicomanes dans l’usage de drogue en le normalisant, ce qui est paradoxal pour un secteur dont l’objectif devrait être le soin et la sortie de l’addiction.

Sur le plan de la sécurité et de la tranquillité publique : en 2018, soit deux ans après l’ouverture de la HSA parisienne, le quartier «Salle de consommation-Lariboisière-Gare du Nord» a été intégré à la Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) 10-18, preuve que la situation n’a pas été améliorée par la salle. Mieux, selon des données de 2020 du commissariat du 10ème arrondissement, cette partie de la ZSP «compte pour la moitié des chiffres de la délinquance de la ZSP 10-18». Enfin, lors de l’ouverture de cette HSA, une politique pénale adaptée a été définie par une circulaire du ministère de la justice. Celle-ci prévoit un périmètre d’immunité pénale pour les personnes qui se rendent à la salle avec la quantité de produit à y consommer. Mais aucun contrôle permanent n’est exercé, si bien que ce périmètre a permis au deal de prospérer ouvertement. L’action des forces de l’ordre se trouve ainsi limitée par ce cadre juridique. Le législateur français aurait pourtant pu s’inspirer de l’exemple portugais, qui n’a pas souhaité implanter ces HSA à proximité d’habitations. D’ailleurs la HSA de Strasbourg n’est pas en zone habitée et ne pénalise donc pas les riverains. L’objectif du ministère de l’Intérieur est d’éviter que des scènes de consommation de drogue se mettent en place et d’arrêter les dealers. Mais les HSA et leur zone d’immunité pénale vont à l’encontre de cette politique qui normalise de facto l’usage de drogue en le sécurisant.

Il est nécessaire de changer de paradigme, en ayant pour objectif premier et explicitement affiché la rupture avec l’usage de drogue plutôt que son accompagnement.

Sur le plan financier, le budget annuel de la HSA parisienne, abondé par les finances publiques, était en 2019 de 2,5 millions d’euros, selon les derniers chiffres connus. Or, celle-ci, depuis 2016, n’a sorti personne de l’addiction. À titre de comparaison, le centre Espoir du Val d’Oise (EDVO) qui accueille des addicts passés d’abord par le sevrage et la postcure indispensables, réussit à maintenir dans l’abstinence et à réinsérer socialement et professionnellement quatre résidents sur cinq, pour un budget annuel de 300 000 euros, avec pour seule aide de l’état 53 800 euros d’allocation logement temporaire.

Au regard des excellents résultats obtenus par EDVO depuis trente ans, n’est-il pas temps que les pouvoirs publics corrigent cette inégalité de traitement ?
Que faire ? Il est nécessaire de changer de paradigme, en ayant pour objectif premier et explicitement affiché la rupture avec l’usage de drogue plutôt que son accompagnement. La prise en charge en ambulatoire, par les HSA notamment, n’est pas adaptée à une population qui cumule de nombreux handicaps. Une prise en charge individuelle à l’hôpital pour la désintoxication doit être une priorité. Cette première étape est insuffisante si elle n’est pas immédiatement suivie d’abord d’une postcure, pour stabiliser la personne sevrée et traiter ses probables comorbidités psychiatriques, et ensuite d’un séjour dans une communauté thérapeutique proposant un programme du type Minnesota qui a démontré son efficacité dans les pays anglo-saxons.

Un tel changement de modèle suppose de questionner l’option thérapeutique prônée par les associations qui prennent en charge les consommateurs de stupéfiants, et qui est manifestement en panne aujourd’hui. Ce questionnement est d’autant plus nécessaire que les pouvoirs publics leur accordent de généreuses subventions (en global : 913 millions d’euros cette année). L’État a jusqu’ici soutenu la seule approche que lui proposent ces associations, lesquelles sont nécessairement juges et parties car financées par l’État lui-même, à l’égard duquel elles n’ont aucune obligation de résultat. Le secteur associatif a ainsi, de fait, une délégation de mission de service public sans en avoir les obligations. Il est par exemple essentiel que les discours banalisant l’usage de drogue ou le présentant sous une image festive soient prohibés. Ce n’est pas le rôle des soignants de militer pour l’usage de drogue supervisé. De même, certains sociologues de ce domaine dont les études sont financées par l’État, n’ont pas à confondre sociologie et militantisme.

À cela, il faut ajouter que la question de l’obligation de soin dans des centres fermés doit se poser. Le propre de l’addiction au crack est qu’elle rend impossible aux usagers d’envisager d’en sortir. Il est donc illusoire d’attendre une demande de soin de leur part, surtout quand des pathologies psychiatriques sont associées à leur consommation. L’obligation de soin comme alternative à l’incarcération est une piste à explorer concernant celles et ceux qui sont dans l’incapacité d’en formuler la demande. Personne ne remet en question la nécessité d’hospitaliser d’office un schizophrène qui délire sur la voie publique. Pourquoi les intervenants en addictologie jugent-ils condamnable le soin sous contrainte pour les usagers de crack ? Les toxicomanes méritent d’être respectés : proposons-leur des solutions, de l’espoir et une vie libérée de la dépendance.

Il est nécessaire de prendre en charge les toxicomanes de manière plus ambitieuse, avec pour objectif affiché la sortie de l’addiction, le maintien dans l’abstinence et la réinsertion sociale.

Par ailleurs, il ne peut y avoir de contradiction entre les ministères en charge de la toxicomanie et de ses effets : santé, intérieur et justice. Or, on constate une incohérence entre les objectifs de ces ministères. Celui de l’intérieur est hostile aux salles de consommation de drogue encadrée car elles sont indissociables du trafic ; celui de la santé est favorable à ces salles comme en atteste son arrêté du 22 janvier 2022 ; et celui de la justice est l’auteur de la circulaire de politique pénale adaptée autour de ces salles, du 13 juillet 2016. Sans un changement urgent de modèle, et sans une mise en cohérence par le gouvernement de sa politique globale en matière de toxicomanie, est-il acceptable qu’à Paris, en banlieue ou ailleurs en France, les citoyens soient condamnés à vivre avec les consommateurs et les dealers de stupéfiants, et à subir la hausse de la délinquance voire de la criminalité qui en résultent ? Est-il acceptable qu’ils en soient réduits à réclamer de la police municipale ou nationale qu’elle sécurise leurs enfants sur le chemin de l’école, comme cela se produit de plus en plus ?

Que proposons-nous concrètement ? Il est nécessaire de prendre en charge les toxicomanes de manière plus ambitieuse qu’elle ne l’est aujourd’hui, avec pour objectif affiché la sortie de l’addiction, le maintien dans l’abstinence et la réinsertion sociale. Nous proposons ensuite d’investir massivement dans la prévention, en collèges, lycées, universités, centres de formation professionnelle, etc. Il faut amender l’arrêté du ministère de la santé (23 janvier 2022) relatif aux «haltes soins addictions» (HSA) pour qu’il stipule qu’elles soient impérativement loin d’habitations, commerces, écoles… Pour les consommateurs, nous devons organiser sans rupture : la désintoxication en structures hospitalières ; la stabilisation dans un service de postcure ; puis le transfert dans une structure type communauté thérapeutique, afin de maintenir la personne dans l’abstinence, loin des lieux de consommation et de deal et de l’aider à se réinsérer socialement. Ensuite, nous recommandons d’augmenter le nombre de places en désintoxication, en service de postcure, et dans les centres qui assurent l’abstinence et la réinsertion sociale.

Il nous semble aussi nécessaire de renforcer la coordination entre police et justice concernant l’expulsion des dealers en situation irrégulière sur le territoire français.

Le gouvernement devrait également ouvrir les appels à projet d’études et de recherche de la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives), et ceux directement opérationnels des ARS (Agences régionale de Santé), aux projets alternatifs tels que les communautés thérapeutiques. Nous conseillons d’assurer un audit indépendant des 1080 structures dédiées à la réduction des risques, afin d’en augmenter l’efficacité et l’articulation entre elles. En parallèle, il faudrait comptabiliser les résultats obtenus en matière de désintoxication, de parcours de soins et de reconstruction psychologique et sociale, afin d’établir une norme évaluable chaque année, conditionnant l’octroi de subventions.

Il nous semble aussi nécessaire de renforcer la coordination entre police et justice concernant l’expulsion des dealers en situation irrégulière sur le territoire français. Mais il est également urgent de poser sans tabou les questions de l’obligation de soin comme alternative à l’incarcération du toxicomane, et de l’hospitalisation sous contrainte des consommateurs de crack ou autres drogues dures présentant des comorbidités psychiatriques, suivies d’un séjour de reconstruction dans une communauté thérapeutique le temps nécessaire. Il s’agit là d’un choix de société.

Grève CGT dans l’énergie les 6, 7 et 8 février

Grève CGT dans l’énergie les 6, 7 et 8 février

la Fédération nationale des mines et de l’énergie-CGT (FNME-CGT). appelle à la grève les 6,7 et 8 février prochains « pour être dans le même temps que les fédérations des ports et des docks, des industries de la chimie et du pétrole et des cheminots ».

Plusieurs fédérations de la CGT, comme dans l’énergie ou la chimie (raffineries), ont déjà affirmé leur volonté d’inscrire le mouvement dans le temps, quitte à le durcir. De nouvelles grèves sont d’ores et déjà à prévoir de lundi à mercredi prochain dans les raffineries, en pleines vacances scolaires qui auront commencé le 4 février pour la zone A (qui inclut Lyon et Bordeaux).

Le secteur de l’énergie se présente comme le fer de lance de ce mouvement social. Les salariés de la branche des Industries électriques et gazières (IEG) sont particulièrement concernés par cette réforme car son adoption conduirait à la suppression de leur régime de retraite spécial. Celui-ci permet, dans certains cas, des départs anticipés pour tenir compte de la pénibilité des métiers. Le calcul de la pension s’effectue également sur la base du salaire des six derniers mois de la carrière du salarié.

Au-delà de ces actions ciblées aux conséquences immédiates, les grèves dans le secteur de l’énergie pourraient conduire à des difficultés différées sur la sécurité d’approvisionnement en électricité. En effet, la mobilisation des salariés contre la réforme des retraites retardent des travaux de maintenance menés sur différents réacteurs nucléaires. « Certaines tranches ne pourront pas revenir comme prévu sur le réseau, prévient Virginie Neumayer. La moindre perturbation sur les plannings de maintenance a des répercussions sur le moyen et long terme », ajoute-t-elle. La situation du système électrique « ne nous permet pas de prendre du retard dans le programme de maintenance », alertait, de son côté, RTE lors de son dernier point mensuel, le 18 janvier.
Chez EDF, le taux de grévistes à la mi-journée s’élevait à 40,3%, contre 44,5% à la mi-journée, le 19 janvier dernier. Engie, pour sa part, annonçait 34,3% de grévistes parmi ses salariés IEG à la mi-journée.

Société : très nette baisse de la valeur travail

Société : très nette baisse de la valeur travail

Les Français sont ambivalents dans leur nouveau rapport au travail. Ils peuvent l’aimer, mais de plus loin, être moins motivés, rester impliqués, selon une enquête de l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès ( extrait)


« L’Opinion » publie en exclusivité une étude de l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès sur le monde du travail vu par les salariés
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L’Ifop n’en finit pas de sonder la vie au travail, terrain de doutes et d’interrogations depuis la crise sanitaire. Après sa note pour la Fondation Jean-Jaurès, « Plus rien ne sera jamais comme avant dans sa vie au travail », en juillet 2022, voici « Je t’aime, moi non plus : les ambivalences du nouveau rapport au travail », toujours pour la Fondation. Les deux auteurs, Flora Baumlin et Romain Bendavid, respectivement directrice d’études et directeur de l’expertise corporate et work experience de l’Ifop, partent de cette hypothèse : le travail occupe une place moins centrale dans nos vies. Ils affinent ce constat tout en le nourrissant d’explications.

La crise sanitaire a modifié nos modes de vivre, de consommer et de travailler, mais a aussi accru la valorisation du temps libre et de la sphère privée. Plus précisément, quel est son impact sur la motivation et le rapport à l’effort des individus ? Une enquête d’opinion menée en partenariat avec l’Ifop, et dont les résultats sont analysés par Jérôme Fourquet et Jérémie Peltier, permet de faire le point.

Chacun le voit bien avec l’apparition d’un certain nombre de sujets dans le débat public depuis ce moment inédit : la Covid-19 et les confinements ont accéléré et modifié nos modes de vie et nos façons de consommer, ont impacté en profondeur notre rapport au travail et nos liens familiaux, mais ont aussi accru la valorisation du temps libre et de la sphère privée.
Un élément est néanmoins assez peu traité, bien que transversal et au cœur des phénomènes cités ci-dessus : l’impact de la Covid-19 sur la motivation et l’état psychologique des individus, ainsi que sur leur capacité à effectuer un effort mental et physique et à résister aux aléas de la vie.
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Une perte de motivation qui affecte près d’un Français sur trois

Depuis la crise sanitaire, 30% des sondés déclarent être moins motivés qu’avant. Si près de six de nos concitoyens sur dix ne semblent pas avoir été affectés psychologiquement par cette épreuve, la balance est nettement négative, puisque seuls 12% des sondés se disent plus motivés qu’avant dans ce qu’ils font au quotidien, contre donc près d’un sur trois qui l’est moins.

C’est encore plus vrai chez les plus jeunes, avec 40% des 25-34 ans indiquant être moins motivés qu’avant (contre seulement 21% des plus de soixante-cinq ans).
Si cette baisse de motivation affecte avec la même intensité toutes les classes sociales, deux éléments semblent importants à mentionner. D’une part, les personnes résidant en région parisienne, pour qui les conditions matérielles du confinement ont été particulièrement pesantes et dont on sait qu’elles ont vécu plus que la moyenne des actifs français la vie en télétravail durant et après la pandémie, semblent plus touchées : 41% des habitants de région parisienne disent être moins motivés qu’avant dans leur vie quotidienne, contre 29% des personnes qui habitent dans les communes urbaines de province et 22% des habitants de zone rurale. D’autre part, la baisse de motivation ne frappe pas de manière homogène les différentes familles politiques. Ainsi, quand 44% des sympathisants de La France insoumise disent être moins motivés qu’avant, ce n’est le cas que de 23% des sympathisants de la majorité présidentielle et de 27% des sympathisants des Républicains.
L’effet de traîne de la Covid-19 : quatre individus sur dix se sentent plus fatigués qu’avant la pandémie

Cette perte de motivation n’est sans doute pas sans lien avec la fatigue accumulée à l’occasion des épreuves occasionnées par la pandémie. En effet, d’après notre enquête, 41% des Français se sentent plus fatigués qu’avant la crise liée à la Covid-19 après un effort physique, contre 54% qui ne ressentent pas de changement et seulement 5% qui ont la sensation d’être moins fatigués qu’avant suite à un effort physique.

La sensation d’une fatigue plus importante qu’avant la Covid-19 à l’occasion d’un effort physique affecte aussi bien les hommes (41%) que les femmes (40%) et semble assez homogènement répandue dans les différents milieux sociaux, classes d’âge et territoires. Nous sommes donc en présence d’un phénomène transversal. Cet effet de traîne de la Covid-19 influe sur le moral de la population. Ainsi, 70% des personnes qui se sentent moins motivées qu’avant la Covid-19 se disent plus fatiguées, contre 41% en moyenne de la population.

On notera par ailleurs que 28% des 18-24 ans indiquent faire moins de sport et d’activités physiques par rapport à ce qu’ils faisaient avant la crise sanitaire.

Les problèmes physiques de la population et de la jeune génération sont régulièrement documentés depuis plusieurs années maintenant. Ainsi, lorsqu’on compare les résultats à certains tests physiques passés par les adolescents des années 1990 avec ceux passés par les adolescents d’aujourd’hui, on s’aperçoit que ces derniers ont perdu, par exemple, un quart de leur capacité pulmonaire en raison du développement de la sédentarité, alimentée notamment par les écrans4. Conséquence : les jeunes de 2022 mettraient 90 secondes de plus à courir 1 600 mètres qu’il y a trente ans5. Par ailleurs, selon une étude du Crédoc, un jeune sur quatre entre seize et vingt-cinq ans déclare faire peu d’activités physiques ou sportives (moins de trois fois par mois), voire aucune6. Consciente de cette dégradation de l’état physique général de la jeunesse, Santé publique France a lancé en septembre dernier une nouvelle campagne de communication intitulée : « Faire bouger les ados, c’est pas évident. Mais les encourager c’est important ». De son côté, l’Armée de Terre a décidé de faire évoluer le contrôle de la condition physique générale de ses soldats, qui ne compte plus que trois épreuves au lieu de quatre précédemment.

Ce qui est intéressant, et témoigne d’un mouvement profond qui touche la société, notamment la jeune génération, c’est que ces derniers invoquent le « manque de temps » comme motif principal de leur absence de pratique sportive (45% des 16-25 ans citent le manque de temps devant la surcharge de travail, 37%, dans une enquête récente du Crédoc10), nous révélant de fait leur difficulté à se motiver à « prendre du temps » pour réaliser une quelconque activité dès que celle-ci s’avère éloignée de leur zone de confort.

Au travail , on constate cette instabilité émotionnelle. Le nombre d’arrêts maladie en France en 2022 a explosé, 42% des salariés s’étant vus prescrire un arrêt maladie cette année (un chiffre plus important qu’avant la Covid-19). Plus intéressant pour notre sujet, les troubles psychologiques et l’épuisement professionnel, principaux motifs des arrêts longs, sont désormais à l’origine de 20% des arrêts maladie, dépassant pour la première fois les troubles musculo-squelettiques (16%).

D’une façon générale, notre enquête corrobore l’hypothèse d’une fragilisation psychologique et mentale accrue depuis la crise sanitaire, et plus particulièrement une perte de résistance psychologique et mentale dans la jeune génération pour faire face aux événements et aux aléas de la vie. En effet, si 31% des Français disent ne pas se sentir suffisamment solides mentalement pour tout affronter dans leur vie quotidienne, c’est le cas de 40% des 25-34 ans. Cette fragilisation psychologique depuis la crise sanitaire semble par ailleurs (au moins en déclaratif) toucher davantage les femmes que les hommes : quand 24% des hommes disent ne pas se sentir suffisamment solides mentalement pour faire face aux événements dans leur vie quotidienne, c’est le cas de 37% des femmes.
On retrouve ce phénomène de fragilisation quant à l’« envie de pleurer » exprimée par la jeune génération (parfois appelée « génération snowflake », en référence au flocon de neige qui fond à la première chaleur). Si 14% des Français disent avoir durant la journée davantage envie de pleurer depuis la crise sanitaire, c’est le cas de 20% des 25-34 ans. Ici aussi, une différence femmes-hommes s’observe : quand 11% des hommes disent avoir davantage envie de pleurer durant leur journée depuis la crise liée à la Covid-19, c’est le cas de 17% des femmes.

Un autre ressort de cette plus grande vulnérabilité des individus depuis la crise sanitaire est à chercher selon nous du côté du rapport que la société entretient à la frustration. La crise sanitaire ayant renforcé la société du sur-mesure et de l’immédiateté dans laquelle le citoyen est d’abord perçu comme un client (le boom des livraisons à domicile incarnées par Deliveroo et Uber durant cette période en est l’une des illustrations, comme nous le verrons plus bas), le seuil de patience des individus s’est considérablement abaissé durant cette période, ces derniers ayant de plus en plus de mal à gérer leur frustration. Dans notre enquête, 44% des Français disent avoir de plus en plus de mal à patienter avant d’obtenir quelque chose, dont 53% des 25-34 ans.
Cette moindre appétence à sortir de chez soi a évidemment des conséquences sur des secteurs qui reposent d’abord et avant tout sur l’accueil du public. Bien que l’industrie du cinéma, déjà mal en point avant même l’arrivée de la Covid-19, semble beaucoup insister ces derniers temps sur l’« effet prix » comme explication de la désertion du public18, avec, d’après le CNC, une baisse de 34% de nombre de tickets vendus en septembre dernier par rapport à septembre 2019 (avant Covid-19 donc), l’impact de cette épidémie de flemme ne doit pas, à notre sens, être négligé pour expliquer la difficulté à remplir actuellement les salles. En effet, le cinéma a de plus en plus de mal à lutter contre la flemme de sortir de chez soi, concurrencé par l’arrivée de nouveaux produits comme les vidéoprojecteurs, équipement dont les ventes croissent d’environ 50% par an depuis deux ans maintenant et qui s’était vendu à 50 000 exemplaires au premier semestre 202119. Au-delà des vidéoprojecteurs, l’arrivée des plateformes a par ailleurs alimenté cette propension des individus à adopter l’art de la flemme.

Une étude de l’Ifop montrait récemment que Netflix, Amazon, Prime Video ou encore Disney + avaient une incidence sur la fréquentation des salles de cinéma20 : depuis qu’elles se sont abonnées à une offre de vidéo à la demande, 29% des personnes interrogées déclarent « aller moins souvent au cinéma » et 12% « ne plus y aller du tout », soit quatre utilisateurs sur dix qui y vont moins ou n’y vont plus depuis l’épidémie de flemme.

Parallèlement à Netflix et consorts, la console de jeux, activité se pratiquant également à domicile, constitue un autre concurrent redoutable au cinéma, notamment parmi les adolescents et les jeunes adultes. Avec 2,4 millions de consoles et près de 1 million de PC Gaming vendus en 2021, l’industrie du jeu vidéo – dont la première console, l’Odyssey de Magnavox, sortait il y a cinquante ans – a enregistré une nouvelle performance record, avec un chiffre d’affaires de 5,6 milliards d’euros, soit une progression de +1,6% par rapport à 2020, qui avait déjà été une année exceptionnelle. En deux ans, le marché a évolué de 13,5%, ce qui fait dire à Julie Chalmette, présidente du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL), que « le jeu vidéo continue de progresser vers de nouveaux sommets. L’année 2020 avait été extraordinaire, mais particulière en raison du contexte. Cette croissance confirmée en 2021 s’inscrit comme une véritable tendance de fond. Les Français n’ont jamais autant joué. Ils sont 73% à jouer occasionnellement et 58% régulièrement, soit une progression de 6 points par rapport à 202021. » Preuve de la place prise par l’industrie du jeu vidéo, celui-ci aura d’ailleurs droit pour la première fois cette année à son festival de Cannes (le Cannes Gaming Festival) du 24 au 26 février prochains, qui proposera une cérémonie de remise de prix à l’identique de celle qui existe pour le septième art.

Enfin, élément notable, cet attrait pour les jeux vidéo touche toutes les classes d’âge. Si un enfant sur deux joue tous les jours (52% des enfants), c’est également le cas d’un adulte sur trois (35%), selon le même syndicat. Nous sommes donc en présence d’une pratique massivement répandue.

L’appel du canapé semble ainsi très puissant. On le voit d’ailleurs dans notre enquête. Invités à donner leur opinion face à un certain nombre de mots, 74% des Français ont une image positive du « lit », dont 85% des 25-34 ans. Il en est de même pour le canapé : quand 59% indiquent avoir une image positive de ce mot, c’est le cas de 72% des 25-34 ans. Signe des temps, Le Petit Robert a annoncé que le terme « chiller » (de l’anglais « to chill » : prendre du bon temps à ne rien faire) fera son apparition dans son édition 2023.

En outre, la crainte d’un hiver rigoureux sur fond d’un chauffage réglé à 19 degrés pour limiter la consommation d’électricité et de gaz conforte et accélère le marché de la flemme : les Français se ruent ces derniers temps sur les plaids, objets symboliques de cette « civilisation du cocon », privilégiant les longs week-ends sur le canapé (civilisation très bien analysée par Vincent Cocquebert22). Chez Monoprix, par exemple, les équipes ont récemment anticipé une plus forte demande en plaids ces prochaines semaines, afin de permettre aux consommateurs de passer l’hiver au mieux23. De la même façon, les spas et jacuzzis, nouveaux équipements indispensables développés par la « civilisation du cocon », se vendent comme des petits pains depuis plusieurs années. La tendance à « chiller », comme l’épidémie de flemme, a généré de nombreuses opportunités de marché bien comprises par les enseignes. Ainsi, la marque de viande Charal lançait au lendemain du premier confinement une publicité pour ses burgers préparés à faire réchauffer au micro-ondes avec le slogan : « Le soir vous avez la flemme, nous on a la flamme ».

S’il y a un marché de la flemme, sa structuration et sa montée en puissance se sont accélérées durant la crise sanitaire, comme en témoignent par exemple les excellents chiffres des plateformes comme Deliveroo, Uber Eats ou Amazon tout au long de la pandémie et au-delà24. Une enquête de l’Ifop de 2021 indiquait ainsi que 52% des Français avaient eu recours à la livraison de repas à domicile au moins une fois dans l’année, dont 23% au moins une fois par mois. Signe que les habitudes sont en train de s’ancrer en la matière, si seulement 25% des soixante-cinq ans et plus se font livrer au moins une fois par an un repas à domicile, cette proportion atteint 60% parmi les 35-49 ans, et 78% auprès des moins de trente-cinq ans (dont près d’un sur deux commande un repas à domicile au moins une fois par mois). Tout se passe comme si des barrières psychologiques et morales subsistaient parmi les générations les plus âgées, qui rechigneraient à se faire servir à domicile par des « domestiques 2.0 », réticences ayant manifestement disparu dans les jeunes générations, qui ont baigné depuis leur enfance dans la société du « client-roi ». La publicité des acteurs se positionnant sur ce marché vise d’ailleurs à abattre ces obstacles culturels et moraux et à décomplexer totalement le consommateur, comme l’illustre par exemple un des slogans de Gopuff, start-up de livraison à domicile : « Lendemain de soirée [difficile] ? On arrive. » Plus récemment encore, la plateforme Uber Eats décidait d’axer sa dernière campagne de publicité autour d’un slogan on ne peut plus explicite : « Embrace the art of doing less » (Adopter l’art d’en faire moins).

On aurait tort de penser que ce phénomène ne concerne que les grandes métropoles. Le maire de Châteauroux nous confiait ainsi récemment que sa ville comptait 90 livreurs Uber Eats. Dans les zones rurales non desservies par ces plateformes, les consommateurs en quête d’un repas prêt à consommer peuvent, quant à eux, utiliser les distributeurs automatiques de pizzas qui sont apparus dans de très nombreux villages ces dernières années, le leader du secteur, Adial, en comptant plus de 80025.
D’ailleurs, quand une enquête récente du Crédoc26 demande aux Françaises et aux Français quel serait pour eux un vendredi soir idéal, l’élément qui arrive en tête est un plateau-repas devant la télévision : pour 37% des sondés, un vendredi soir idéal, c’est un plateau-télé, score deux fois plus élevé qu’une sortie entre amis (15%). Et pour ce qui est des repas de la semaine, il semblerait que l’engouement pour le fait-maison, observé durant les confinements, ne soit plus autant de saison. Sous l’effet d’une dégradation sensible du pouvoir d’achat, mais aussi également sans doute de cette moindre motivation générale, les achats des sandwichs ou des Pastabox de la marque Sodebo se portent très bien et les usines du groupe vendéen tournent à plein régime.
Enfin, dernier exemple s’il en fallait, le secteur des transports de voyageurs à la demande surfe lui aussi sur la tendance à la flemme, en témoigne la campagne de publicité de la plateforme Heetch que l’on pouvait retrouver dans les tunnels du métro parisien en octobre dernier : « Vous avez la flemme ? On a le VTC. »


Un autre secteur semble également subir de plein fouet cette perte de motivation et cette fatigue au long cours : le monde du travail.

Avec « grande pénurie », l’expression que l’on a le plus entendue depuis cette rentrée et durant tout l’été est « grande démission », à savoir la grande démission des salariés français de leur entreprise. Le magazine Society en a fait sa une en se demandant « Et si on ne retournait pas au travail ? », comme Le Figaro, quand le magazine Usbek & Rica s’est demandé si nous ne sommes qu’au début du phénomène : « Grande démission : et si c’était que le début ? ».
On a également vu apparaître cette grande démission, au cours des derniers mois sur TikTok, notamment aux États-Unis, à travers des vidéos de jeunes gens se filmant en train d’annoncer leur démission en direct avec l’hashtag #quitmyjob27. Ces nombreuses démissions se constatent aussi dans les chiffres. C’était le cas aux États-Unis juste après la Covid-19. Entre mars et mai 2021, 11 millions d’Américains ont démissionné de leur poste. C’est désormais également le cas en France, où l’on observe des taux de démission qui n’avaient jamais été atteints depuis quatorze ans. Entre fin 2021 et début 2022, on a enregistré près de 520 000 démissions par trimestre, dont 470 000 démissions de CDI. Le record précédent datait du premier trimestre 2008, avec 510 000 démissions dont 400 000 pour les seuls CDI.

Pourquoi ces nombreuses démissions, et notamment en France ? Elles s’expliquent d’abord par un effet de rattrapage, les mouvements ayant été gelés ou très fortement ralentis durant les confinements. Le dynamisme du marché du travail actuel, avec un assez faible taux de chômage, favorise également les démissions. En effet, en période de reprise, les postes à pourvoir sont plus nombreux, donc de nouvelles opportunités d’emploi apparaissent, ce qui incite à démissionner pour négocier de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires, un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Ces nombreuses démissions sont aussi le reflet d’un état de mal-être parmi les salariés français, qui disent plus que la moyenne des actifs européens être en manque de reconnaissance depuis plusieurs années déjà28.
Mais selon nous, cette vague de démissions dit aussi beaucoup de l’accélération de la modification du rapport au travail des Français, la crise sanitaire étant venue booster une tendance déjà à l’œuvre préalablement. Durant la pandémie, près de 11 millions de salariés ont été mis en chômage partiel, période au cours de laquelle beaucoup se sont interrogés sur le sens de leur travail. Dans les secteurs peu rémunérés, où les contraintes horaires sont pesantes (travail en soirée, le week-end, en horaires décalés…) et où la pénibilité des tâches ou de l’environnement de travail est importante, toute une partie des salariés n’ont pas repris leur poste, entraînant des pénuries de main-d’œuvre dans l’hôtellerie-restauration, les services à la personne, ou bien encore le transport routier et le gardiennage.

La Covid-19 s’est également soldée par l’irruption du télétravail (près d’un quart des salariés français sont actuellement en télétravail à hauteur de trois jours ou plus par semaine), ce qui constitue un autre facteur de modification du rapport au travail, soit une proportion élevée.
Ce contexte explique sans doute en partie pourquoi notre enquête montre que les actifs français sont moins enclins à se donner corps et âme au travail et qu’une forte minorité a clairement perdu en motivation. Depuis la crise sanitaire, si la majorité des actifs (51%) affichent une motivation inchangée, 37% se disent en effet moins motivés qu’avant dans leur travail.

Cette proportion d’actifs en baisse de régime au travail correspond à peu de chose près aux 42% d’actifs se déclarant plus fatigués qu’avant la pandémie après un effort physique et aux 35% d’actifs qui, d’une manière générale, sont moins motivés qu’avant dans leur quotidien. Au fil des questions, on voit donc émerger un bloc de 35% à 40% d’individus, dont le moral ou la condition physique ont été affectés depuis la pandémie.
La perte de motivation au travail touche davantage les jeunes actifs (46% des 25-34 ans), mais aussi les cadres (44%) et les professions intermédiaires (43%), contre 34% « seulement » parmi les employés et ouvriers, catégories dont on notera qu’elles sont moins concernées par le télétravail.
Les contrastes se font également jour en termes d’affiliation partisane. Quand 61% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle disent être moins motivés qu’avant au travail, ce n’est le cas que pour 28% des électeurs d’Emmanuel Macron, 30% des électorats Zemmour et Pécresse et 34% des lepénistes. Ces résultats sont intéressants, car ils permettent d’éclairer le débat sur la « valeur travail » lancé par Fabien Roussel à la rentrée et les raisons pour lesquelles une partie de la gauche est mal à l’aise, voire critique, à son égard. Sandrine Rousseau a ainsi, par exemple, revendiqué le droit à la paresse cher à Paul Lafargue. Dans le même ordre d’idées, une autre enquête récente de l’Ifop29 indique d’ailleurs que près de quatre sympathisants La France insoumise ou Europe Écologie-Les Verts sur dix se définissent comme « peu ou pas travailleurs », cette proportion ne s’établissant qu’à environ un quart des sondés dans les autres familles politiques.

… s’inscrivant dans un phénomène plus global et ancien d’une perte de centralité du travail
D’une façon générale, une partie des actifs, et notamment les plus jeunes, se sont petit à petit désengagés de leur travail, un peu comme s’ils étaient entrés dans une forme de résistance silencieuse et passive à l’image de Bartleby, héros de la nouvelle éponyme d’Herman Melville, scribe de profession, qui repousse toutes les demandes qu’on lui fait – à commencer par celles de son patron – par la phrase restée célèbre « I would prefer not to » : je préférerais ne pas le faire.
Un phénomène illustre cela : le « Quiet quitting » (« démission silencieuse »), phénomène qui consiste à en faire le moins possible au travail sans se faire licencier. Certains se filment même – le nombre de vues sur TikTok a dépassé les 40 millions. Il ne s’agit pas d’une démission véritable, mais d’une démission mentale, d’une sorte de démission silencieuse ou clandestine.
Si cette soudaine démotivation est intéressante à analyser, c’est que le travail représentait historiquement dans la vie des Français quelque chose de particulier et avait une dimension statutaire très importante. Or, si les Français demeurent attachés à leur travail, celui-ci occupe une place beaucoup moins centrale dans leur vie qu’au début des années 1990, la Covid-19 n’ayant fait qu’accroître cette perte de centralité, comme l’a montré Romain Bendavid30. En 1990, 60% des sondés répondaient que le travail était « très important » dans leur vie. Ils ne sont plus aujourd’hui que 24% à faire cette réponse, soit un recul spectaculaire de 36 points en trente ans. Si la religion ou la famille ont également vu leur caractère très important dans la vie de nos concitoyens perdre du terrain, la chute, de l’ordre de 10 points, est sans commune mesure avec ce que l’on observe pour ce qui est du travail. Dans le même temps, la centralité des loisirs dans la vie des Français s’est renforcée de 10 points, cette progression produisant une inversion des normes. Alors qu’en 1990, deux fois plus de sondés considéraient comme « très important » le travail (60%) par rapport aux loisirs (31%), cette hiérarchie est aujourd’hui renversée : 41% pour les loisirs versus 24% seulement pour le travail.
Évolution entre 1990 et 2021 du caractère « très important dans sa vie » de différents éléments

D’autres données d’enquête accréditent cette évolution au long cours du rapport au travail et de l’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle. En mai 2008, soit au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, dont un des mantras était le fameux « Travailler plus pour gagner plus », 62% des salariés souhaitaient, s’ils en avaient le choix, « gagner plus d’argent, mais avoir moins de temps libre » contre 38% qui désiraient « gagner moins d’argent pour avoir plus de temps libre ». Le rapport de force entre ces deux modalités est aujourd’hui totalement inversé. Selon un sondage Ifop pour Solutions solidaires31, 61% des salariés souhaiteraient désormais « gagner moins d’argent pour avoir plus de temps libre », contre seulement 39% qui préféreraient « gagner plus d’argent mais avoir moins de temps libre ».

Parallèlement à la perte du sens du travail du fait du poids croissant des « process » et de l’impératif financier, les nouvelles conditions de travail devenues parfois la norme depuis ces cinq dernières années pour certains salariés de bureau contraints d’exercer dans des open spaces ou autres flex offices, créés sous couvert de gains de convivialité, ont sans aucun doute joué un rôle non négligeable dans la perte d’appétence à se rendre au travail chaque matin et dans le sentiment de ne plus « s’y retrouver » quand les salariés effectuent la balance coûts/avantages. Ainsi, d’après une enquête Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et Selkis réalisée en 202133, 21% de l’ensemble des salariés français travaillent aujourd’hui en open space, ce qui représente 35% des salariés travaillant dans un bureau, et 10% en flex office, soit 16% des salariés travaillant dans un bureau. Et parmi ces derniers, 36% considèrent que la configuration de leur espace de travail a un impact négatif sur leur santé, alors que cette proportion est deux fois moindre (17%) parmi les salariés qui ne sont pas en flex office, et qui ont donc une place attitrée.

L’évolution des conditions et de l’organisation du travail n’est pas le seul paramètre qui a fait perdre au travail sa centralité. Si ce dernier a perdu de son importance dans la vie des Français, c’est également parce que le pays a été le théâtre d’un processus au long cours de diminution de la durée annuelle effective de travail. De manière assez mécanique, au fur et à mesure que les actifs ont passé moins de temps au travail, son importance et sa centralité dans leur vie ont reculé. Comme on l’a vu précédemment, la part de Français qui considéraient que le travail était « très important » dans leur vie est passée de 60% en 1990 à 24% cette année. Ce recul spectaculaire est à mettre en regard avec l’évolution de la durée annuelle effective de travail, qui, sur la même période, est passée de 1 814 heures à environ 1 600 heures – nous avons pris les chiffres d’avant 2020-2021, années affectées par les confinements et l’arrêt du travail pour cause de pandémie. Si l’on se base sur une durée hebdomadaire de travail de trente-cinq heures, cette baisse de 214 heures correspond à six semaines de congé gagnées en trente ans.

Comme le montre le graphique suivant, la baisse du temps annuel de travail est un processus historique. Du fait du vote de la cinquième semaine de congés payés et du passage à la semaine des trente-neuf heures au début du premier septennat de François Mitterrand, cette durée annuelle est passée de 1 894 heures en 1981 à 1 816 heures en 1983. Ce mouvement s’est ensuite poursuivi avec, au début des années 1990, des abattements de charges qui ont incité à des embauches à temps partiel, puis avec la loi Robien sur la réduction du travail (1996) et surtout les lois Aubry qui ont abouti à la mise en place des trente-cinq heures. Entre 1997 et 2002, la durée annuelle moyenne de travail a reculé de 1 732 à 1 655 heures. Depuis, la tendance à la baisse s’était considérablement ralentie, mais la crise liée à la Covid-19 a violemment percuté l’organisation du travail et a éloigné, contraints et forcés, les actifs de leur emploi pendant de longues périodes.

Le passage aux trente-cinq heures au début des années 2000 a constitué un tournant important et a modifié en profondeur les référentiels. Des termes et des habitudes nouvelles se sont ancrés dans le paysage. C’est à partir de ce moment que les salariés ont appris à « poser » ou à « prendre » une « RTT ». Le cadre traditionnel de la semaine de travail allant du lundi au vendredi s’en est trouvé altéré, avec des week-ends commençant désormais souvent le jeudi soir ou le vendredi midi, faisant dire à certains dirigeants de grandes entreprises que « le vendredi a été supprimé » depuis la Covid-19. Ce changement sociétal n’a pas échappé à la sagacité des travailleurs indépendants qui ont, eux, continué de pratiquer la semaine traditionnelle, comme nous l’exprimait avec malice un agriculteur breton : « Le vendredi après-midi quand je laboure mes champs, je vois mes voisins qui tondent leur pelouse. »

La filière touristique, qui s’était historiquement structurée et développée en France avec l’instauration des congés payés, a connu un nouvel essor durant cette période, marquée par une augmentation du temps disponible pour toute une partie de la population. Les offres de courts séjours se sont multipliées, y compris hors saison, et l’optimisation ou le prolongement des ponts via des journées RTT, pour se constituer de longs week-ends, devient un sport national. L’univers du temps libre, qui était historiquement cantonné aux vacances, et particulièrement aux mois de juillet et d’août, se dilate et prend une place de plus en plus importante dans la vie des Français. Des acteurs comme la SNCF, les compagnies aériennes low cost ou bien encore les sites de réservation en ligne accompagnent ce mouvement historique et le développement d’une société de loisirs. Si Go Voyages et Lastminute.com apparaissent respectivement en 1997 et 1999, suivis en 2001 par Opodo, c’est certes du fait du développement fulgurant d’internet à cette période, mais ces dates de création correspondent également à l’avènement des RTT. En 1981, lors de la précédente étape de réduction du temps de travail, le gouvernement socialiste de l’époque avait créé un ministère du Temps libre, ayant pour mission « de conduire par l’éducation populaire une action de promotion du loisir vrai et créateur et de maîtrise de son temps », création qui s’était accompagnée de celle de l’Agence nationale pour les chèques-vacances. Le gouvernement Jospin n’a pas accompagné le passage aux trente-cinq heures par la mise en place d’une structure publique qui aurait eu vocation à proposer des activités culturelles et récréatives et c’est le marché qui s’est engouffré dans la brèche en créant de nouvelles offres de loisirs pour occuper le temps ainsi libéré.

La crise liée à la Covid-19 et le développement massif du télétravail vont constituer une nouvelle étape dans la perte de centralité du travail dans la vie de nombreux Français. Le cadre habituel de la semaine de travail allant du lundi au vendredi avait déjà été remis en cause par l’apparition des RTT. Mais l’adoption du télétravail par un tiers des salariés – qui télétravaillent au moins un jour par semaine – a entraîné une modification encore plus radicale. Les vendredis, et dans une moindre mesure les lundis, sont massivement télétravaillés. D’après une étude récente menée par la RATP sur les déplacements en Île-de-France34, la fréquentation des transports en commun est ainsi inférieure de 18% en moyenne les vendredis par rapport aux mardis. Les opérateurs des réseaux de transports, qui avaient appris à gérer les heures de pointe, doivent aujourd’hui intégrer dans leur modèle une autre notion qui est celle des « jours de pointe » que sont les mardis et jeudis, journées les moins télétravaillées et où les flux de passagers sont les plus massifs. De la même manière, la vie des entreprises intègre progressivement cette nouvelle organisation de la semaine avec des réunions en présentiel concentrées les mardis et jeudis pour pouvoir toucher le plus grand nombre de collaborateurs. Dans les collectifs de travail où le télétravail est pratiqué, les lundis et vendredis se voient ainsi progressivement dotés d’un autre statut. Ils constituent certes des journées de travail, mais de moindre intensité, comme une sorte de sas entre les « journées sur site » (mardi, jeudi et mercredi dans une certaine mesure) et le week-end.

Renouvellement générationnel et nouveau rapport à l’effort

L’essor et le développement de cette société de loisirs au cours des dernières décennies n’ont pas que fait relativiser la place du travail dans la vie de nos concitoyens. Ils ont plus globalement introduit une dévaluation de la valeur de l’effort. La dimension « sacrificielle » du travail et de l’effort qu’avaient en partage et le catholicisme (« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ») et toute une partie du monde ouvrier, qui s’est battu pour instaurer la fête du Travail le 1er mai, ne fait plus autant recette aujourd’hui. L’assertion selon laquelle « il faut souffrir pour réussir » coupe ainsi le pays en deux avec 51% d’adhésion et 49% de désapprobation. Sur ce sujet, le clivage n’est ni éducatif (52% d’adhésion parmi les diplômés du second ou troisième cycle, contre 50% chez les titulaires du bac et 53% parmi ceux qui ne l’ont pas), ni sociologique (45% d’adhésion parmi les cadres et les professions intellectuelles versus 47% chez les professions intermédiaires et 48% auprès des catégories populaires). Le « no pain, no gain » des Anglais semble en revanche nettement plus clivant selon l’âge, comme le montre le graphique ci-dessous.

Quand 62% des soixante-cinq ans et plus, qui ont grandi et ont été éduqués dans la France des années 1950-1960, adhèrent à cette maxime, la même proportion des 18-24 ans la rejette. Cette assertion recueille 43% d’adhésion parmi les 25-34 ans et devient tout juste majoritaire parmi les 35-64 ans. Le fait que l’approbation à cette maxime diminue assez linéairement avec l’âge nous met sur la piste d’un changement de référentiel et de philosophie qui est en train de s’opérer sous nos yeux au gré du renouvellement générationnel.

La sphère professionnelle n’est d’ailleurs pas l’unique témoin de ce changement de rapport à l’effort au cours des dernières années. Dans le journal Le Point, un professeur de sciences de la vie et de la terre au lycée Thibaut-de-Champagne à Provins (Seine-et-Marne) témoignait : « Chaque année, je fais remplir un questionnaire aux élèves sur leur temps de travail quotidien à la maison. En terminale, il y a quinze ans, la moyenne était d’une heure et demie à deux heures. Aujourd’hui, ils me répondent de trente minutes à une heure, et ils trouvent que c’est beaucoup ! Si j’avais maintenu la même exigence qu’en début de carrière, on aurait perdu deux points de moyenne35. »

Toujours en matière scolaire, l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, mettait en place en 2017 le dispositif « Devoirs faits », un temps d’étude accompagnée gratuit proposé en dehors des heures de classe aux collégiens pour faire leurs devoirs au sein de leur établissement sur des horaires appropriés. Si le dispositif a souvent été présenté dans le but de contribuer à la réduction des inégalités qui peuvent exister selon le niveau d’aide que les familles sont à même d’apporter aux enfants, le site internet du ministère insiste néanmoins sur le fait que ce dispositif permet aussi de « favoriser une forme de sérénité à la maison sur ces sujets36 », comme si le travail et la difficulté à s’y mettre devenaient désormais source de conflits pour une grande partie des familles. Une société privée de soutien scolaire avait d’ailleurs lancé une campagne d’affichage à destination des familles dont le slogan était : « Vous avez mieux à faire que de vous occuper des devoirs », visant à décomplexer les parents de sous-traiter et de déléguer cette « corvée ».

Pour finir, et en guise d’illustration, le Cedre (Cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur échantillon), qui réalise des évaluations tous les six ans en fin d’école et en fin de collège, a récemment montré que plus d’un tiers des élèves de troisième se sentaient découragés d’avance à l’idée de lire un texte d’une page. Ainsi, à l’affirmation « Quand on me demande de lire un texte d’une page, je suis découragé(e) d’avance », 37,5% des élèves se déclarent « plutôt d’accord » ou « tout à fait d’accord »37.

Si la mystique de l’effort fait de moins en moins recette dans les tranches d’âge les plus jeunes, on constate en revanche que ces dernières semblent beaucoup plus décomplexées que leurs aînés sur la question de l’ambition, qui est revendiquée par près de deux tiers des moins de trente-cinq ans, alors que moins d’une personne sur deux âgée de plus de 50 ans se définit comme tel. Les 35-49 ans, tranche d’âge intermédiaire, affichent une proportion d’ambitieux de 56%, taux se situant à égale distance des scores observés aux deux extrémités de la pyramide des âges.

Cet étagement des résultats constitue un indice supplémentaire d’une modification du système de valeurs évoquée plus haut. La sacralisation du travail et de l’effort s’est effacée avec la dislocation terminale de la matrice catholique et la disparition des mondes ouvrier et paysan, univers qui l’avaient placée au cœur de leurs systèmes de valeurs respectifs. Ces systèmes de valeurs traditionnels ne faisaient par ailleurs guère l’éloge et la promotion de l’ambition. Dans cette France d’avant, l’ambition était mal vue. Chez les paysans catholiques comme chez les ouvriers déchristianisés, on n’aimait pas celui qui « s’affichait » ou qui « la ramenait ». La modestie, l’humilité et le souci de « rester à sa place » étaient des lignes de conduite très majoritairement partagées. L’ambiance et le référentiel de valeurs ont profondément changé à partir des années 1980 et 1990. C’est à cette époque que la société de consommation et des loisirs a arasé les derniers vestiges de la société traditionnelle.

Les générations âgées de plus de soixante-cinq ans et une partie des 50-64 ans, qui ont grandi dans le système de valeurs forgé dans la France d’avant, demeurent majoritairement acquises à l’idée du « no pain, no gain ». Cet éloge de l’effort teinté de dolorisme s’accompagne d’une moindre valorisation de l’ambition, qui reste assez taboue ou honteuse dans cette tranche d’âge. Parmi les 35-49 ans, dont la période d’élaboration de leur référentiel correspond à la période de bascule, ce système de valeurs est minoritaire. Pour les moins de trente-cinq ans, qui, eux, sont nés dans cette France d’après la grande bascule, la sacralisation de l’effort n’est plus dans l’air du temps, quand l’ambition est, en revanche, clairement assumée et valorisée. Et ce n’est pas un hasard si les influenceurs des réseaux sociaux et de la téléréalité sont très populaires dans la jeune génération, puisqu’ils incarnent pleinement cette aspiration majoritaire à la réussite matérielle et sociale, mais sans forcer.

e projet fou d’Elon Musk de connecter les cerveaux

Le projet fou d’Elon Musk de connecter les cerveaux

Elon Musk est sans doute un brillante ingénieur en même temps qu’un idéologue particulièrement dangereux. À la fois libertarien ( quand ça l’arrange), antisocial, soutien de Trump et promoteur du transhumanisme. Sa dernière idée consiste à remplacer les salariés par des robots et de connecter les cerveaux humain sans doute pour orienter et manipuler ce qui reste dans le champ de La liberté humaine. Officiellement il s’agit d’organiser la synergie entre l’intelligence artificielle et l’homme. Officieusement il s’agirait plutôt de détruire tout espace de libre arbitre à l’espèce humaine.

À bien observer le milliardaire, on peut déceler dans son visage des formes d’anomalie mentale qui sont d’ailleurs confirmées par des propos de gourou manipulateur.

Le 30 novembre, Elon Musk a affirmé que sa start-up Neuralink serait en mesure d’implanter son premier appareil connecté dans le cerveau d’un humain d’ici à six mois. Une telle révolution soulève des questionnements éthiques vertigineux, argumente Murielle Popa-Fabre, docteur en neuro-imagerie du langage.

L’approbation de la Food and Drug Administration (FDA) tant attendue nous dira si Neuralink pourra enfin enregistrer les oscillations du cerveau humain avec l’ implant N1.Est de Musk . Son idée consiste à remplacer les salariés par des robots et de connecter les cerveaux sans doute pour orienter et manipuler ce qui reste dans le champ de l’indépendance humaine

Certains se rappelleront de la pédagogie prométhéenne du lancement de Neuralink, il y a trois ans. En tapant sur son micro, le patron de Tesla et SpaceX déclarait: «Vous pensez que c’est réel (ce toc, toc), mais ce ne sont que des potentiels électriques évoqués dans votre cerveau.» Elon Musk se lançait ainsi dans le projet de décoder et d’encoder des informations dans le cerveau en visant à long terme la symbiose entre l’homme et l’intelligence…

De l’essence à partir des végétaux : une incohérence totale

De l’essence à partir des végétaux : une incohérence totale

Un groupe pétrolier envisage de fabriquer de l’essence avec des végétaux afin de la qualifier sans carbone ou presque. Une incohérence totale de consacrer une partie des terres pour produire cette énergie. En effet, l’utilisation de déchets végétaux déjà critiquables ne suffira pas et il faudra consacrer de larges espaces à des cultures qui viendront ensuite transformées en carburant.

Mais ces cultures ne pousseront pas toutes seules, il faudra bien entendu utiliser des engins pour travailler la terre, des engrais pour la faire pousser et les produits chimiques pour les protéger. Bref ,On va utiliser du pétrole pour faire pousser des végétaux qui eux-mêmes produiront de l’essence

Une start-up française et le géant des hydrocarbures anglo-néerlandais s’allient donc pour mettre au point un carburant routier « bas carbone », grâce à la fermentation de ressources végétales. L’objectif : parvenir à fabriquer 30.000 tonnes de cet hydrocarbure renouvelable d’ici à 2030, afin d’alimenter les voitures et autres camions.

Reste à voir si les intrants utilisés seront eux aussi vertueux, alors que l’utilisation de cultures agricoles dédiées à la production de biocarburant est très critiquée et pour cause surtout contre-productive d’un point de vue environnemental.

La campagne de Macron financée par les grandes fortunes

la campagne de Macron financée par les grandes fortunes

Qui a financé la campagne d’Emmanuel Macron en 2017 ( et sans doute en 2022)? La moitié de la campagne d’Emmanuel Macron a été financée par des grands donateurs
Par Julie Guesdon, Sylvain Tronchet, Cellule investigation de Radio France. Deux ans après, les données concernant les dons des particuliers aux candidats de la présidentielle 2017 sont enfin (partiellement) disponibles. L’occasion de retracer l’histoire d’une levée de fonds sans précédent : celle d’Emmanuel Macron
.

Notons Que les enquêtes et plaintes ont été enterrées au motif le plus souvent d’insuffisance d’éléments constituant des preuves. Une habitude de la justice « indépendante » vis-à-vis des puissants. Dernier exemple en date l’affaire de détournement de fonds de Ferrand, elle enterrée pour prescription !

Emmanuel Macron a-t-il été le « candidat des riches » lors de la présidentielle 2017 ? Grâce à des données obtenues récemment auprès de la Commission des comptes de campagne, nous avons pu retracer en chiffres l’histoire du financement de la campagne du vainqueur de 2017.

Premier enseignement : le candidat a levé 15 994 076 euros entre la création d’En Marche en mars 2016 et décembre 2017 (certains ont encore donné après la campagne). Jamais un candidat n’avait rassemblé autant d’argent auprès des particuliers en partant de rien. Cette somme a été réunie grâce à environ 99 361 dons, ce qui semble accréditer l’histoire racontée par les responsables d’En Marche pendant la campagne, à savoir celle d’une mobilisation populaire autour du candidat.
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Pourtant, à bien y regarder, le candidat n’aurait jamais pu financer sa campagne sans une infime fraction de donateurs fortunés. 48 % de ces 16 millions d’euros, ont été récoltés grâce à « seulement » 1 212 dons de 4 500 euros et plus. Ces gros chèques ont été d’autant plus essentiels qu’ils ont longtemps représenté l’essentiel des ressources dont disposait le candidat.
Deux ans après l’élection présidentielle, nous avons analysé des fichiers seulement disponibles depuis quelques semaines, obtenus auprès de la Commission des comptes de campagne (CNCCFP), et nous les avons croisés avec d’autres données.

Répartition par département des dons collectés par LREM et l’association de campagne d’Emmanuel Macron en 2016 et 2017
Un candidat sans-le-sou. Au départ…

Quand il lance En marche, à Amiens, le 6 avril 2016, Emmanuel Macron a deux problèmes : son parti est jeune, donc il n’a pas accès au financement public dont bénéficient les autres candidats. Et il n’a pas d’actif immobilier qui pourrait servir de garantie pour un emprunt, donc les banques sont encore très réticentes à lui prêter de l’argent. Il n’a donc qu’une solution pour financer sa campagne : faire appel aux dons des particuliers. En Marche naît avec un petit pécule de 80 000 euros dans ses caisses. L’équipe de campagne en cours de formation a commencé, comme toujours en pareil cas, par solliciter des proches. Le premier donateur du mouvement est le père d’Emmanuel Miquel, le secrétaire de l’association de financement de la campagne, qui signe un chèque de 7 500 euros dès le 17 mars. Quelques amis banquiers sont également mis à contribution par Christian Dargnat, l’ancien patron de la branche gestion d’actifs de la BNP, qui va devenir dans les mois qui suivent le rabatteur en chef des (gros) donateurs du mouvement.

Une stratégie prioritairement orientée sur les grands donateurs

Dès le début de la campagne, la stratégie fundraising (levée de fonds) de l’équipe Macron est clairement orientée en direction des riches donateurs : ceux capables de faire un chèque de 7 500 euros, le maximum qu’un particulier a le droit de donner à un parti tous les ans. Christian Dargnat l’explique clairement dès le 10 septembre 2016, dans un mail issu des Macron Leaks : « Quand on sait que les dépenses de campagne présidentielle sont limitées à 22 millions d’euros et que nous pourrions contracter un prêt bancaire (à hauteur de 9 millions) remboursé si le candidat dépasse le seuil des 5% aux élections, il nous reste donc à ‘trouver’ 13 millions. Si l’on arrondit à 10 millions le budget à trouver, il faut donc obtenir des dons de 1 333 personnes à 7 500 euros chacune. »

Environ 800 personnes ont financé la moitié de la campagne Macron

La réglementation autorise un particulier à donner 7 500 euros par an à un parti politique. Ce même particulier peut également donner jusqu’à 4 600 euros au candidat de son choix par élection. Grâce aux Macron Leaks et aux données obtenues auprès de la CNCCFP, nous avons pu retrouver des donateurs qui ont ainsi donné 7 500 euros à En Marche dès 2016, puis renouvelé leur don en 2017, et fait un troisième chèque de 4 600 euros (parfois arrondi à 4 500) à l’association de campagne du candidat. Certains ont également multiplié cette somme par deux au nom de leur conjoint(e), le chèque ou le virement partant du même compte commun.

L’immense majorité des dons (environ 15 millions d’euros) ont été collectés par En Marche. Seul un million d’euro a atterri directement sur le compte du candidat sous la forme de 251 dons, quasiment tous au plafond de 4 600 euros.

L’explication est simple : ceux qui ont donné à l’association de campagne étaient ceux qui avaient déjà donné le maximum au parti. Les fichiers de dons fournis par la Commission des comptes de campagne sont anonymisés mais suffisamment précis pour faire certains recoupements. On observe par exemple qu’un don de 4 600 euros arrive de Tirana, en Albanie, le 25 janvier 2017. Le même jour, un autre don de 7 500 euros atterrit sur le compte d’En Marche de… Tirana. Six jours plus tard, un couple de Zurich (Suisse) fait deux virements de 4 600 euros sur le compte de la campagne, au moment même où le parti reçoit un virement de 15 000 euros partis d’un compte commun de Zurich. Ce couple vient donc de donner 24 200 euros. Et il n’est pas le seul à l’avoir fait. Nous avons même retrouvé la trace d’un virement unique de 24 200 euros qu’En Marche a dû rembourser pour cause de dépassement du plafond. Quelques jours plus tard, son émetteur, habitant à Tahiti, faisait deux virements séparés au parti et à l’association de campagne pour le même total. Ces données sont par ailleurs confirmées par d’autres contenues dans les Macron Leaks. Ainsi, si le candidat Macron (ou son parti) a bien reçu 1 212 dons supérieurs à 4 500 euros, entre ceux qui ont donné plusieurs fois et ceux qui ont multiplié le plafond par deux en donnant également pour leur conjoint(e), on peut estimer à environ 800 le nombre réel de grands donateurs.

L’équipe Macron a « optimisé » la réglementation électorale

Cette stratégie d’orientation des dons prioritairement vers le parti, puis vers l’association de campagne est d’ailleurs confirmée par un échange de mails entre deux membres de l’équipe Macron. Le 23 janvier 2017, Julien Denormandie écrit : « On en a déjà discuté avec CO [Cédric O, le trésorier] mais je voudrais double checker le fait que notre politique visant à solliciter les dons sans faire la distinction entre mouvement et campagne ne pose pas de problème. Je dis cela car l’esprit de la loi est bien de limiter le montant des contributions au titre de la campagne. » De fait, d’après nos informations, la stratégie d’En Marche a fait sourciller la Commission des comptes de campagne qui s’est opposée à ce que le parti règle directement la majorité des dépenses. L’équipe a réglé le problème en effectuant des virements vers l’association de campagne qui réglait alors les factures. Mais le fait d’orienter les dons vers En Marche présentait l’avantage de pouvoir recevoir des dons plus importants (plafond à 7 500 euros au lieu de 4 600 pour l’association de campagne), et pour certains de donner en 2016 puis en 2017, alors qu’on ne peut donner qu’une seule fois à un candidat. Une stratégie résumée dans la réponse d’Emmanuel Miquel, le trésorier de la campagne, à Julien Denormandie : « On cherche d’abord à saturer le don au mouvement (à 7 500 euros), avant d’ensuite saturer celle du candidat (à 4 600 euros). »

D’où viennent les gros dons ?

En analysant l’origine géographique des dons, la donnée la plus frappante est la surreprésentation de Paris dans le total : 6,3 millions d’euros ont été donnés au candidat par un peu plus de 15 000 habitants de la capitale. C’est quasiment la moitié des fonds collectés en France, alors que Paris intra-muros ne représente qu’un peu plus de 3 % de la population française. Cette proportion s’explique par la concentration de grands donateurs, installés dans les arrondissements huppés de l’ouest de la capitale, mais aussi par une mobilisation plus large des électeurs parisiens qui ont largement choisi Emmanuel Macron (35 % dès le premier tour, presque 90 % au deuxième).

Répartition par arrondissement des dons collectés à Paris par LREM et l’association de campagne d’Emmanuel Macron en 2016 et 2017
A titre de comparaison, le candidat a recueilli 240 000 euros de dons en provenance de Lyon, 35 000 à Bordeaux et 32 000 à Lille.
Les déplacements à l’étranger du candidat pour lever des fonds ont plusieurs fois suscité des polémiques pendant la campagne. Au total, Emmanuel Macron a reçu 2,4 millions d’euros de dons en provenance de l’étranger, soit 15 % de sa collecte totale ; 1,8 million émane de donateurs aisés (264 dons supérieurs à 4 000 euros).
Sans surprise, le Royaume-Uni arrive en tête des pays donateurs. Emmanuel Macron a effectué au moins quatre voyages à Londres pour y lever des fonds. Avec succès (le don moyen y est de 1 000 euros), mais le socle de grands donateurs du candidat est bien resté en France : à eux seuls, trois arrondissements parisiens (6e, 7e et 16e) ont donné plus que tous les donateurs installés à l’étranger.

Grands donateurs et petits mensonges…

Tout au long de la campagne, l’équipe d’Emmanuel Macron a noyé dans un brouillard de chiffres sa dépendance aux donateurs fortunés. Le 18 novembre 2016, le candidat affirme qu’ »il y a plus de 10 000 donateurs, une très grande majorité est constituée de petits dons autour de 40, 50 euros et il y a 5 % des dons qui dépassent 1 000 euros », installant l’idée d’une campagne financée par le grand public. Si ces chiffres sont globalement vrais, nous avons pu le vérifier, Emmanuel Macron en oublie un : à cette date, sur les 3,6 millions d’euros qu’il a levé, les deux tiers (2,2 millions) lui ont été donnés par 300 personnes. Dans les premiers mois de la campagne, le candidat est totalement dépendant des généreux contributeurs de sa campagne : banquiers d’affaires, gestionnaires de fonds, avocats, entrepreneurs du web… S’ils n’avaient pas sorti leur chéquier, jamais sa campagne n’aurait pu commencer. La mobilisation du grand public ne va devenir significative que vers le mois de février 2017.

Par la suite, l’équipe de campagne va quasi-systématiquement minorer les chiffres réels de la collecte. Dans cet article de février 2017, elle affirme par exemple avoir levé 5,1 millions d’euros et parle de 150 personnes ayant donné 7 500 euros. En recalculant les dons effectivement encaissés à cette date à partir des fichiers de la CNCCFP, on s’aperçoit qu’en réalité, la collecte totale était de 7,2 millions d’euros et que 362 personnes (plus du double admis par l’équipe de campagne) avaient fait des chèques de 7 500 euros.
Cette minimisation, sans doute guidée par des considérations politiques, avait aussi pour objectif d’essayer d’encourager les « petits » donateurs à se mobiliser plus largement. Dans un document interne d’En Marche de février 2017 issu des Macron Leaks, on peut lire : « La majorité des personnes n’ont pas confiance dans le financement et considèrent que seuls les ‘grands donateurs’ sont importants. […] Or, si chacun de nos adhérents donnaient 20 euros aujourd’hui, la campagne du premier tour serait entièrement financée. » Les auteurs de la note concluent qu’il faut « communiquer différemment sur la levée de fonds (casser l’image « CAC 40″) ».

Il y a un point en revanche sur lequel l’équipe de campagne n’a pas menti : la première tentative de levée de fonds à Londres le 14 avril 2016 a bien été un fiasco. Elle avait pourtant suscité une vive polémique. Emmanuel Macron, encore ministre de l’Économie avait rencontré, en marge d’un voyage officiel à deux reprises, de riches Français installés à la City pour solliciter des dons pour son tout jeune parti. Dans un entrefilet, le magazine Paris Match expliquait qu’il avait récolté plus de 12 millions d’euros lors de cette escapade. Interpellé à l’Assemblée nationale par le député LR Georges Fenech, Manuel Valls avait affirmé que son ministre n’avait pas profité de son voyage pour collecter des fonds. Finalement, quelques mois plus tard, Christian Dargnat avait admis dans le magazine Pièces à conviction sur France 3 (vers 19’15 ») que la réunion avait bien eu lieu, mais « nous avons levé zéro » affirmait-il, expliquant ce résultat par l’amateurisme de l’équipe à ce moment-là. Christian Dargnat disait vrai. Dans les deux mois qui ont suivi ce voyage, à peine une dizaine de dons supérieurs à 5 000 euros sont arrivés en provenance de Londres.
Et les autres candidats ?
Dans l’histoire des élections présidentielles, seul Nicolas Sarkozy avait réalisé une performance comparable à celle d’Emmanuel Macron en 2017. Le candidat UMP avait reçu 7 millions de dons via son association de campagne et son parti avait récolté 8,9 millions.
En 2017, le seul à avoir adopté une stratégie (un peu) comparable à celle d’Emmanuel Macron est Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de la France insoumise ne pouvait pas s’appuyer sur un parti bénéficiant d’un fort financement public. Il a donc lui aussi sollicité les dons. Il a ainsi récolté 2,8 millions d’euros. Même en y ajoutant les dons perçus par le Parti de gauche en 2016 et 2017 et La France insoumise en 2017, pour tenter de trouver un périmètre comparable à Emmanuel Macron, son potentiel financier atteint 4,5 millions, soit quatre fois moins que le candidat d’En Marche. Les comptes détaillés du candidat Mélenchon ne sont pas encore disponibles, mais si on regarde le fichier des donateurs 2017 du Parti de Gauche, on y trouve… Un don de 7 020 euros et une petite cinquantaine de contributions supérieures à 1 000 euros. Sans surprise, le potentiel financier des donateurs ne semble pas être le même…

Montant et structure des dons de particuliers reçus par les principaux candidats à l’élection présidentielle de 2017
François Fillon n’avait lui, a priori, pas besoin de faire appel aux dons. Il pouvait notamment compter sur un magot de 10 millions d’euros provenant des bénéfices réalisés lors de la primaire de la droite et du centre. Les 9,6 millions d’électeurs qui s’étaient déplacés sur les deux tours avaient tous versé 2 euros de participation. Le candidat de la droite, qui pouvait aussi compter sur un prêt de l’UMP, n’était pas dans le besoin. Néanmoins, il a collecté des fonds via son parti Force Républicaine. Il a ainsi récupéré 1,4 millions d’euros en 2017 mais « seulement » 61 dons supérieurs à 4 500 euros. Très loin des 1 212 reçus par Emmanuel Macron.

Quant à Benoît Hamon et Marine Le Pen, ils n’ont quasiment pas sollicité les dons. Le premier pouvait compter sur la cagnotte du PS, qui bénéficiait encore à cette époque d’un important financement public. La seconde s’est financée grâce à un prêt accordé par Cotelec, le micro-parti de son père.

Beaucoup moins de grands donateurs en 2018 chez LREM et LR
L’élection présidentielle passée, la mobilisation des grands donateurs semble s’être évaporée. Les comptes 2018 des partis politiques ne sont toujours pas publics, mais chez LREM, on explique n’avoir reçu qu’un million d’euros au total, une somme très faible au regard de ce que pouvait espérer jusque-là un parti majoritaire à l’assemblée. A titre de comparaison, en 2013, année post-présidentielle, le parti communiste avait engrangé 5,5 millions d’euros de dons. Ceci dit, LREM n’a plus à craindre pour ses fins de mois vu que le mouvement, grâce à son score aux élections législatives, touche dorénavant 22 millions d’euros par an de financement public.

Chez Les Républicains, les grands contributeurs habituels se sont également volatilisés. D’après nos informations, LR n’aurait reçu qu’environ 2,5 millions d’euros de dons en 2018, alors qu’en moyenne, sur les cinq années précédentes, la collecte rapportait 9 millions par an. Un cadre du parti explique qu’il a vu « les têtes changer lors des rencontres qui sont organisées entre Laurent Wauquiez et les plus généreux contributeurs du mouvement ». D’après lui, « certains ont fait le constat qu’Emmanuel Macron faisait des réformes qui leur étaient favorables, comme la flat tax, et finalement, ils n’ont plus de raison de nous donner autant. »

Méthodologie :
Nous avons obtenu auprès de la Commission nationale des comptes de campagne les fichiers des donateurs de la campagne d’Emmanuel Macron ainsi que ceux de LREM pour les années 2016 et 2017. Les noms des donateurs n’y sont pas présents mais ils comportent certains éléments : le date du don, le pays et la ville de résidence du donateur, le montant du don, son type (virement ou chèque). Nous avons également croisé ces données avec celles contenues dans les Macron leaks. On y trouve de nombreux mails de donateurs et bulletins de dons ainsi que des fichiers de contributeurs (dont nous avons pu vérifier l’exactitude grâce aux fichiers « officiels » que nous avions par ailleurs).

Nous avons également obtenu de la CNCCFP des fichiers similaires pour d’autres candidats, mais tous ne sont pas encore disponibles (celui de Jean-Luc Mélenchon notamment). Dans ce cas nous avons dû travailler sur des données partielles figurant dans les comptes des partis ou des candidats.

En raison de son manque de moyens notamment, la CNCCFP, ne fournit toutes ces données que deux ans (voire plus) après l’élection présidentielle. Dans de nombreux pays (Etats-Unis, Royaume Uni, Allemagne…) les dons aux partis politiques sont publiés en ligne quasiment en temps réel et le nom des donateurs est rendu public. En France, malgré quelques tentatives à l’Assemblée nationale ces dernières années, les députés ont toujours refusé la transparence totale du financement politique.

Ehpad Orpea: une marge de 25 % en 2021

Ehpad Orpea: une marge de 25 % en 2021

 

Tous les voyants sont au vert pour les EHPAD Orpéa. Ce que montre des indicateurs qui affichent une croissance soutenue de son chiffre d’affaires, qui a progressé de 9,2% à 4,285 milliards d’euros, mais aussi de l’excédent brut d’exploitation retraité des loyers (ebitdar), qui a augmenté de 10,9%, à 1,068 milliard d’euros, soit une marge de 24,9%.

D’ici à la semaine prochaine, le gouvernement doit rendre publiques les conclusions d’une double enquête administrative sur les activités de l’entreprise, ouverte après la publication du livre de Victor Castanet. Le journaliste y décrit un « système » mis en place par Orpea pour optimiser les profits dégagés par ses Ehpad, au détriment du bien-être de ses résidents âgés.

E-commerce: Perspective et limite

E-commerce: Perspective et  limite

 

Dans une interview accordée à La Tribune, Vincent Chabault, sociologue à l’Université de Paris, spécialiste du commerce et de la consommation et auteur d’Eloge du magasin (Gallimard, 2020), analyse dans le détail les différentes tendances de la consommation numérique .

 

Intreview de Vincent Chabault, sociologue à l’Université de Paris, spécialiste du commerce et de la consommation et auteur d’Eloge du magasin (Gallimard, 2020), (Crédits : F.Mantovani/Gallimard) ( dans la Tribune)

 La crise sanitaire a amplifié la croissance du e-commerce qui était déjà forte les années précédentes. Les confinements et les contraintes sanitaires qui l’ont accompagnée ont entraîné un fort développement de la demande et de l’offre avec, dans certains secteurs, un véritable coup d’accélérateur. Jusqu’où le e-commerce peut-il aller. Peut-il tuer le commerce « physique » à long terme ?

Vincent Chabault - La crise a en effet accéléré des tendances qui étaient préexistantes. Le gros changement est aussi d’ordre psychologique dans la mesure où, aujourd’hui, la norme du magasin connecté, quelle que soit sa taille, s’est imposée. Pendant la crise, et notamment pendant les deux confinements, il y a eu une forte digitalisation de tous les magasins. Y compris de ceux, comme la grande distribution et surtout le petit commerce, qui se méfiaient de cette révolution numérique car ils ne la maîtrisaient pas. Désormais, ces outils numériques au service du commerce de détail ne sont plus vus comme une menace, mais bel et bien comme un outil de développement économique, surtout en temps de confinement. Dans la grande distribution le « drive » a explosé, notamment pour les produits frais, ce qui n’était pas le cas auparavant. Il a également progressé sous d’autres formes comme les « drives fermiers » au printemps 2020, quand les marchés étaient fermés, organisés avec des circuits courts avec l’aide des chambres d’agriculture et des prestataires numériques comme Cagette.net. Dans les petits commerces, les librairies, les artisans alimentaires, les boucheries… le « click and collect », davantage que la livraison à domicile, s’est renforcé.
 
Aujourd’hui, les magasins sont ouverts. La croissance du e-commerce est-t-elle aussi forte ?
Nous ne sommes pas encore revenus à la normale. Nous constatons néanmoins que dès que les magasins rouvrent en mode non dégradé, quand les routines d’achat reprennent un peu, les services numériques connaissent un reflux. En ce moment, il y a moins de livraisons, moins de « click and collect »… Pour autant, il existe des routines d’achat qui avaient basculé vers le numérique et qui perdurent depuis la réouverture des magasins. On le voit notamment dans l’alimentaire, avec le « drive  voiture », les livraisons à domicile, et, dans des villes comme Paris, le « drive piéton ». Résultat, il y a une polarisation du modèle commercial avec l’émergence de deux logiques de consommation : la première concerne la consommation de flux, de ravitaillement régulier, le « fond de placard »… Là, le numérique sous la forme du « drive » (voiture ou piéton), de la livraison voire du « quick commerce », va encore progresser aux dépens des hypermarchés et des centres commerciaux de périphérie, qui me semblent les plus menacés par l’essor du e-commerce. L’autre logique de consommation correspond à une consommation ponctuelle, d’exception, à forte dimension gastronomique pour les artisans alimentaires ou culturelle pour ce qui concerne les librairies, pour laquelle le magasin conserve sa légitimité pour son rôle de conseil, de relation, d’expertise…Cette polarisation de l’appareil commercial va probablement se renforcer dans les années à venir. S’il ne va pas remplacer le commerce classique, il est clair que pour une certaine forme de consommation, le e-commerce va effectivement progresser énormément aux dépens du réseau classique.
 
Pourquoi cette logique de consommation échappe-t-elle au e-commerce ?
Je pense que le shopping, la flânerie, les courses ponctuelles ont un avenir car la consommation n’est pas qu’une affaire d’économie. Faire du shopping est une activité socio- culturelle. C’est une pratique qui comporte une dimension identitaire et relationnelle forte et elle s’inscrit dans des liens sociaux et des sociabilités. Les adolescents par exemple fréquentent beaucoup les centres commerciaux. Par ailleurs, il faut aussi reconnaître qu’un certain nombre de produits passent difficilement par le e-commerce.

 

Covid-Le père de Djokovic défend la liberté ou le fils tirelire ?

Covid-Le père de Djokovic défend la liberté ou le fils tirelire ?

 

 

D’après le père de Djokovic – (numéro un mondial du tennis qui refuse la vaccination), le fils serait le symbole même de la liberté mondiale ! Ce n’est évidemment pas la première fois que le paternel sublime la réussite de son fils le compare même à Jésus.

 

La vérité est sans doute plus prosaïque, ce paternel défend surtout le fils tirelire qui risque d’être privé des revenus du tournoi d’Australie faute d’être vacciné. Le père de Djokovitch n’est malheureusement pas le seul parent à se préoccuper autant de la tirelire filiale voire  même à intervenir dans le champ sportif de leur descendance. La tirade du père laisse évidemment pantois face à l’hypocrisie et au ridicule qui atteint les sommets :: «Nole (le surnom de Djokovic) est le cœur de la Serbie, notre fierté. Notre fierté ils veulent la mettre à genoux, mais ils n’y arriveront pas ! Serbes, et toutes les autres nations libertaires du monde, le moment est venu d’arrêter d’être opprimés ! (…) Mon fils, enchaine-t-il, est en captivité mais il n’a jamais été aussi libre. Novak deviendra un symbole et un leader du monde libre, le leader des pays et des peuples opprimés. Même un petit pays héroïque comme la Serbie peut avoir le plus grand athlète de tous les temps. Vous pouvez être mis en prison aujourd’hui ou demain, mais la vérité trouve toujours son chemin. Novak se bat pour l’égalité de tous les peuples de la planète.»

 

On pourrait suggérer aux autorités d’attribuer le Nobel de la paix à ce père aussi aimant vis-à-vis de son fils et de son  pays ou alors le prix du ridicule et de l’hypocrisie.

 

Société-Drogue: le retour de la French connexion

Société-Drogue: le retour de la French connexion

 

 

 

 

On peut se demander si la France n’est pas redevenue le centre logistique névralgique pour la distribution de drogue dans le monde. Une raison sans doute à cela à savoir les énormes profits dégagés par le trafic en France. Le pays est en effet un des plus gros consommateurs au monde et dégage des bénéfices considérables qui permettent d’en faire un des acteurs puissants au plan international.

 

Dans l’Hexagone, le marché de la drogue représente une véritable économie souterraine générant en 2020 « d’après l’Insee, un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros, soit 0,1 % du produit intérieur brut » (un peu plus de la moitié proviendrait du trafic de cannabis et 38 % de la cocaïne). Un chiffre forcément approximatif certain parlant de d’un montant de trois 4 milliards par an.

Par exemple plus d’une tonne de poudre venant de Colombie a encore été saisie le 22 décembre à proximité du port normand par l’Office anti-stupéfiants (Ofast) qui a interpellé plusieurs trafiquants.

Au début du mois, toujours dans la cité Océane, les douaniers ont saisi près de 1,5 tonne de poudre dans un conteneur. En provenance du Panama, la marchandise, conditionnée dans 39 sacs, a changé quatre fois de bateau pour brouiller les pistes.

Le cannabis est le premier marché de stupéfiant, avec une consommation annuelle de résine et d’herbe estimée à entre 370 et 580 tonnes par an.

Les routes du trafic partent quasi exclusivement du Maroc en passant par l’Espagne. Les services antidrogue sont également confrontés au développement de la production locale, avec la hausse de la consommation d’herbe de cannabis. Les pouvoirs publics s’inquiètent en outre de l’accroissement de la teneur en THC de la résine avec des conséquences néfastes sur la santé.

Les saisies de cocaïne restent à des niveaux très élevés en raison de l’abondance de la production sud-américaine : en 2018, les forces de l’ordre ont mis la main sur 15 tonnes de « blanche » (17,5 en 2017).

Selon les estimations, la production des trois principaux pays producteurs (Colombie, Pérou et Bolivie) aurait doublé entre 2016 et 2018 pour atteindre environ 2 000 tonnes par an. La cocaïne est un produit particulièrement « rentable » pour les trafiquants avec un « prix de gros » estimé en France au prix médian de 31 000 euros le kilo pour 70 euros le gramme à la revente.

La lutte contre les responsables des grands réseaux de drogue devient d’autant plus difficile que ces derniers opèrent souvent de l’étranger et en particulier de pays arabes.

CAC 40 : la Bourse de Paris encore en hausse avant correction

CAC 40 : la Bourse de Paris encore en hausse….. avant correction 

Comme d’habitude, c’est un peu le même rituel qui se déroule dans les milieux boursiers avec une envolée des cours vers la fin de l’année avant correction et prise de bénéfice. L’argent n’a pas manqué cette année grâce notamment à la générosité de la banque centrale européenne qui a inondé l’économie mais aussi les milieux financiers. Pour preuve de cette excellente santé financière, nombre d’entreprises se sont engagés dans la voie du rachat d’actions. Une opération complètement inutile sur le plan stratégique mais qui permet de gonfler les cours avant d’encaisser le fruit des hausses et de les faire payer ensuite aux naïfs de la bourse.

D’une certaine manière c’est le grand paradoxe de l’année 2021, année de crise sanitaire, année de redressement économique ( mais le retard demeure encore sur 2019) et d’amélioration du volume de liquidités des entreprises.

Le quoi qu’il en coûte était nécessaire mais il a été déversé sans condition vraiment contraignante et sans ciblage précis . De sorte que l’argent gratuit offert aux banques par la BCE n’a pas servi seulement qu’à soutenir l’économie. Il a aussi servi à soutenir inutilement les cours boursiers. Pour preuve cette augmentation de 30 % des cours complètement déconnectés de l’évolution des activités et de la vraie rentabilité des entreprises.

 

Hier l’indice CAC 40 avait encore gagné 0,57% à 7.181,11 points, un plus haut en clôture, mais, au cours de la séance, il était monté jusqu’à 7.187,76, un pic absolu améliorant son précédent plafond de la mi-novembre. 

Vaccin Omicron: une perte d’efficacité de près de 50 % après trois mois

Vaccin Omicron: une perte d’efficacité de près de 50 % après trois mois

 

Devant le caractère inédit du virus Covid se pose la question de la stratégie vaccinale. En effet puisqu’on constate une perte d’efficacité de près de 50 % après trois mois;  faudra-t-il envisager un rappel chaque trimestre ?

Le premier ministre français n’a pas exclu cette quatrième vaccination pour certaines catégories de population si nécessaire !.

Plusieurs études démontrent en effet que les vaccins voient leur efficacité ce dégradé après une dizaine de semaines.. En fin de semaine dernière, l’agence sanitaire britannique (UK Health Security Agency) a ainsi indiqué dans une analyse - qui se veut prudente – que l’efficacité de la troisième dose (ou booster) décline près de dix semaines après l’injection.

Dans le détail, l’étude britannique suggère qu’un schéma vaccinal à trois doses réalisé uniquement avec des doses Pfizer-BioNTech confère une protection de 70% contre les formes symptomatiques du coronavirus liées au variant Omicron. Mais cette immunité décline rapidement par la suite. Ainsi, cette protection n’est plus que de 45% au bout de dix semaines, selon les données de l’étude.

La conclusion c’est qu’on est sans doute loin d’en avoir fini avec la définition d’une bonne stratégie vaccinale. Il n’y a pas si longtemps qu’on a évoqué la question de la troisième dose, maintenant de la quatrième et dans peu de temps sans doute des suivantes.

La preuve vraisemblablement que la stratégie vaccinale n’est pas suffisante pour lutter contre cette pandémie qui appelle aussi  des mesures autrement plus restrictives.

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