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Enseignement: Des excuses à la baisse du niveau scolaire ?

Enseignement: Des excuses à la baisse du niveau scolaire ?

Par Nadir Altinok
Maître de conférences, IUT de Metz, UMR BETA, Université de Lorraine

Claude Diebolt
Directeur de Recherche au CNRS, UMR BETA, Université de Strasbourg
dans the Conservation

La démocratisation scolaire va-t-elle inévitablement de pair avec une perte des exigences et des acquis scolaires ? Les résultats successifs des enquêtes PISA (Programme for International Student Achievement) plaident en ce sens, laissant entrevoir que le meilleur système éducatif au monde serait à chercher hors de l’Hexagone.

Au-delà des critiques – souvent légitimes – sur leur méthodologie et leur pertinence, ces publications invitent, telles des lanceurs d’alertes, à questionner la politique éducative, si ce n’est économique des pays.

Cependant, se focaliser sur les seuls résultats des enquêtes PISA peut s’avérer trompeur, notamment pour évaluer les tendances sur le long terme. Pour avoir une vue d’ensemble plus précise des évolutions en mathématiques et en lecture, nous avons repris les conclusions des principales enquêtes sur les acquis des élèves menées sur un demi-siècle (1970-2020) dans les 20 pays de l’OCDE et construit une base de données comparatives autour d’une grille de lecture qui permette de les mettre en regard et les comparer, au-delà des différences de méthodologie.

De façon analogue à PISA, nous mesurons la performance sur une échelle de scores allant de 1 à 1 000, avec une moyenne internationale à 500. Au regard des résultats obtenus, la photographie de l’état de santé de l’école française en 2020 n’est guère exaltante.

En comparaison internationale, la France se situe toujours en dessous de la moyenne des pays développés. Certes, au niveau secondaire, l’écart est faible en lecture (moins de 10 points), mais c’est à l’évidence au niveau primaire que le retard de compétence est important. Qui plus est, il est particulièrement significatif en mathématiques : les élèves français affichant un score inférieur de 30 points à la moyenne des scores obtenus au sein des autres pays développés.

Notons ici que le Royaume-Uni apparaît comme particulièrement performant en mathématiques, avec près de 560 points, soit 80 points de plus que la France.
En lecture, le niveau des élèves français s’avère médiocre. Les scores obtenus atteignent difficilement la moyenne au sein d’un panel de plus de 50 pays. En extension, leur niveau est très en dessous de celui des 20 pays les plus développés de l’OCDE. Dans les faits, 40 points séparent les élèves de CM1 en France de leurs homologues étrangers. En mathématiques, l’écart observé entre la France et l’Allemagne par exemple équivaut à une année d’études.

Quoiqu’il en soit, sur le long terme, il ressort que le niveau a significativement progressé depuis 1970. La hausse est notable dans tous les domaines (lecture et mathématiques) et niveaux scolaires (primaire et collège).

En France, depuis 1970, l’évolution des scores en lecture est substantielle. Alors qu’un élève du collège obtenait un score plutôt faible en lecture, son niveau a augmenté de près de 16 % sur un demi-siècle : il est passé de 430 à 502 points. D’ailleurs, cette hausse se retrouve à la fois en lecture et en mathématiques. De manière très concrète, cette hausse d’environ 70 points équivaut à 2 années d’acquis scolaires en plus.

Les résultats sont tout aussi significatifs en mathématiques, avec l’équivalent d’une année d’acquis scolaires gagnée en 50 ans.

Il y a donc bel et bien eu des progrès, tant en lecture qu’en mathématiques, à l’école primaire et au collège depuis les années 1970. En même temps, dès les années 1990, un tassement semble s’opérer au niveau primaire, tandis que la performance au collège ne diminue qu’une décennie plus tard.

Confronter ces réalités historiques à la variation des performances observées dans les autres pays développés devient dès lors central. De fait, presque tous les pays développés ont su augmenter leur niveau en lecture et en mathématiques depuis une cinquantaine d’années. Pour reprendre Baudelot et Establet, « le niveau monte » presque partout.

Il est toutefois indéniable que certains pays progressent plus, sans réelle perspective de convergence (à court terme du moins) pour les autres. Au-delà du niveau général des pays, c’est cette progression qui a retenu toute notre attention.

En effet, même si la progression de la France est au-dessus de la moyenne des pays développés (+50 points contre +31 points), son classement reste décevant. En 17e position sur les 20 pays de notre échantillon en début de période, la France régresse d’un rang en fin de période, pour se retrouver à la 18e place en 2020.

À l’inverse, des pays comme la Finlande voient leur système éducatif progresser significativement : alors que le pays était classé 14e en 1970, il parvient à se hisser à la première place en 2020. Quant au Royaume-Uni, il reste dans le trio de tête de 1970 à 2020. Notons ici que ce sont finalement les scores du Portugal qui progressent davantage que ceux des autres pays.

Relier le niveau économique d’un pays à sa performance aux tests de compétence a été une autre ambition de notre recherche. Cette intuition renvoie à l’idée que, plus un pays est riche, plus son système éducatif sera de bonne qualité (le niveau économique étant ici estimé par le PIB par habitant).

Là encore, nous trouvons un décrochage assez significatif pour la France, notamment en ce qui concerne les mathématiques au niveau primaire. La position de la France apparaît telle un point « aberrant ». Alors que la performance espérée est de 515 points environ, le niveau réel observé n’est que de 482 points.

En fin de compte, nous trouvons que la France ne parvient pas à se hisser au niveau des pays les plus performants. Un retard significatif s’observe notamment en mathématiques au niveau primaire. De surcroît et par-delà l’analyse de long terme (50 ans), les variations observées depuis 2000 soulignent une baisse absolue de la performance dans tous les domaines et niveaux confondus.

L’intérêt de notre base de données réside dans sa capacité à couvrir une période historique longue. Au-delà de l’analyse des tendances de long terme, elle permet de mieux situer la période récente et plus particulièrement de noter la rupture, si ce n’est le décrochage des années 2000.

En lecture, la performance a diminué d’environ 11 points par décennie sur les 20 dernières années, tandis que la diminution est d’environ 8 points par décennie en mathématiques dans le secondaire. Si l’on mesure cette variation en termes d’années d’acquis scolaires, les effets sont inquiétants. Alors que, sur le long terme, la France a gagné l’équivalent de plus de deux années d’acquis scolaires en lecture, une perte d’une année d’acquis scolaires a été observée sur la période 2000-2020. La baisse est moindre en mathématiques… mais le niveau baisse !

Afrique : De la démocratie à la dictature militaire soutenue par les Russes !

Afrique : De la démocratie à la dictature militaire soutenue par les Russes !


L’Afrique est actuellement travaillée par le retour à la dictature qui permet aux militaires de reprendre le pouvoir et en même temps de mettre la main sur les richesses nationales. Un modèle soutenu souvent par les Russes qui ainsi peuvent déstabiliser une région très fragile sur le plan politique, économique et social tout en s’appropriant aussi les ressources potentielles. La démocratie pourrait être confisquée pendant longtemps avec les méthodes russes qui vont également aliéner les populations et accentuer la pauvreté ( comme en Russie). Cinq pays d’Afrique ont dernièrement connu des putschs militaires couronnés de succès. Dans aucun d’entre eux, le retour à l’ordre constituionnel n’est garanti, loin de là. Par Thierry Vircoulon, Université Paris Cité

Depuis 2020, une étonnante épidémie de putschs (cinq en deux ans) a frappé la zone comprise entre les 10e et le 20e parallèles nord, qui va du Soudan à la Guinée. De Khartoum à Conakry, des militaires ont pris le pouvoir entre 2020 et 2022 et entendent y rester. Niger mis à part, cette bande est ainsi devenue la « bande des juntes ».

Analyse d’une tendance qui, malgré les promesses des putschistes, n’annonce nullement l’avènement – ou la restauration – de la démocratie dans les pays concernés.
Putschs de guerre, putschs de paix et putsch consenti
Commençons par un bref rappel des événements.

• Au Mali, le 18 août 2020, le colonel Assimi Goïta a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013. En mai 2021, le colonel Assimi Goïta a démis et remplacé le président de la transition, Bah N’Daw.
• Au Tchad, le 21 avril 2021, le général Mahamat Déby a succédé avec l’appui d’un Conseil militaire de transition (CMT) à son père tué en pleine opération militaire.
• En Guinée, le 5 septembre 2021, le colonel Doumbouya a renversé le président Alpha Condé réélu depuis 2010.
• Au Soudan, le 25 octobre 2021, le général Abdel Fatah al-Burhane a fait un putsch au sein de la transition ouverte par la chute du régime d’el-Béchir en 2019 en mettant fin au gouvernement civilo-militaire et en arrêtant le premier ministre Hamdok, en poste depuis 2019.
• Au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, le colonel Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré élu depuis 2015. En octobre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a démis et remplacé le lieutenant-colonel Damiba.

Bien que tous ces pays aient une longue histoire de pouvoirs militaires, il faut distinguer, dans cette succession de coups de force, les « putschs de guerre », les « putschs de paix » et le putsch consenti tchadien. Les premiers (Mali et Burkina Faso) sont motivés par la défaite progressive face aux groupes djihadistes et le mécontentement consécutif des militaires vis-à-vis du pouvoir civil.
Les noms que se sont donnés les putschistes au Burkina Faso (Comité national pour le salut du peuple, CNSP) et au Mali (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, MPSR) illustrent leur motivation : prendre les rênes de la guerre pour sauver le pays face à ses ennemis.

Parmi ces cinq coups d’État, le Tchad est un cas particulier car il peut être qualifié de putsch consenti. En effet, il n’y a pas eu de renversement du pouvoir, mais une succession familiale anticonstitutionnelle dans laquelle l’oligarchie militaire a joué un rôle-clé.

Après le décès inattendu du président Déby, le président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi a renoncé à être président par intérim comme le prévoyait la Constitution, au profit d’un des fils de Déby et d’un groupe de généraux (Conseil militaire de transition, CMT). Dans la mesure où les protestations ont été minoritaires et vite réprimées, la succession militaro-dynastique a été consentie par la majorité de la classe politique, y compris des figures historiques de l’opposition.

Quant aux « putschistes de paix » (Guinée, Soudan), ils ont – de même qu’au Tchad – pris le pouvoir pour préserver des intérêts, avant tout ceux de l’armée. Au Soudan, la transition prenait une direction dangereuse pour l’oligarchie militaire, le comité de démantèlement du régime d’Omar el-Béchir commençant à s’intéresser de près à son empire économique. Le putsch a donc mis un coup d’arrêt à la « débachirisation » du pays et s’est traduit par le retour aux affaires de plusieurs fidèles d’el-Béchir.

Au Tchad, le demi-putsch visait la conservation du pouvoir par le groupe militaro-clanique qui soutenait Idriss Déby. En Guinée, si le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a justifié son putsch par la nécessité de « fonder une nation et de bâtir un État », il représente aussi et surtout des intérêts particuliers à l’intérieur des forces de sécurité. Dans ces trois pays, des mesures salariales en faveur des forces de sécurité ont d’ailleurs rapidement été ordonnées par les nouveaux dirigeants.

Ces juntes ne sont pas uniformes. En revanche, elles ont toutes la même stratégie pour résister à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, qui est une demande à la fois interne (partis politiques, organisations de la société civile) et externe (Cédéao, Union africaine, UE, ONU, etc.).

Les juntes font des concessions cosmétiques et gagnent du temps en retardant l’application du schéma habituel de retour à l’ordre constitutionnel. Élaboré au fil des nombreuses transitions en Afrique (Tchad 1993-1997, République démocratique du Congo 2003-2006, Centrafrique 2014-2016, etc.), ce schéma prévoit l’inéligibilité des dirigeants des gouvernements de transition et trois étapes politiques :
• Un dialogue national. Il permet généralement de créer un consensus sur les principes de la future Constitution et de l’organisation des élections.
• Une nouvelle Constitution. Elle est généralement validée par un référendum.
• Des élections présidentielle et législatives. La mise en place d’un gouvernement et d’un Parlement élus au suffrage universel clôture la transition.
Pour l’heure, seules les autorités maliennes, tchadiennes et guinéennes ont franchi la première étape. Encore ont-elles mis un an pour organiser un dialogue national qui a été en partie boycotté et qui a abouti, au Tchad, à une répression violente.

Au Soudan, la tentative d’organiser un dialogue entre militaires et civils a échoué au printemps 2022 pour réussir en décembre. Dans tous les pays, les putschistes ont refusé l’idée d’une transition courte (entre six et dix-huit mois selon les pays) voulue par la Cédéao et l’UA. La perspective d’élections en 2022 s’est donc rapidement éloignée et, après de longues négociations, les pouvoirs putschistes ont fini par accepter une transition en deux ans.

Théoriquement, toutes ces transitions militaires devraient donc s’achever par des élections en 2024. Si cette date est respectée, seul le Burkina Faso aura connu une transition de deux ans, et les autres putschistes seront restés au pouvoir trois ou quatre ans avant l’échéance électorale. Ils auront donc réussi à imposer des transitions longues, décrocher quelques années de pouvoir et, pour certains d’entre eux (Tchad, Mali, Soudan), refuser le principe de l’inéligibilité des dirigeants des juntes aux prochaines échéances électorales. Dans ces trois pays, l’installation des putschistes aux commandes du pays pendant plusieurs années et la possibilité de se présenter aux élections ne laissent guère de doutes sur leur intention de conserver le pouvoir après la transition.
En outre, quelques concessions secondaires des juntes permettent d’atténuer les pressions internes et externes. En supprimant le CMT à la fin 2022, Mahamat Deby a donné la fausse impression d’une démilitarisation de la transition et, avec l’accord de décembre 2022, le général Abdel Fatah al-Burhane rend possible le retour à un gouvernement civilo-militaire de transition au Soudan en 2023.

Même si les juntes promettent toutes le retour à l’ordre constitutionnel, le chemin de la transition est semé d’embûches.
Les élections sont hypothéquées au Mali et au Burkina Faso par la situation sécuritaire. Tant qu’une majeure partie du territoire national restera inaccessible aux forces armées et aux fonctionnaires, organiser des élections et mener une campagne électorale sera irréaliste. Le Soudan, où les conflits se multiplient dans un climat politique confus, peut aussi être forcé de reporter les élections pour des raisons d’insécurité.

Par ailleurs, outre l’assaut de rébellions agressives, deux menaces planent sur ces transitions militaires : le putsch dans le putsch (comme ceux qui ont eu lieu au Mali en mai 2021 et au Burkina Faso en octobre 2022), et la contestation populaire.

D’autres coups de force entre militaires sont envisageables car l’appareil sécuritaire des cinq juntes considérées est travaillé par des rivalités de groupes et de personnes que le marasme sécuritaire et économique ne fait qu’accentuer. Pour les putschistes, l’état de grâce a été de courte durée car leur base sociale est réduite, la situation socio-économique s’aggrave et, au Mali et au Burkina Faso, les juntes sont incapables de concrétiser leur promesse de retour de la sécurité.

L’acceptation populaire des juntes étant essentiellement fondée sur le discrédit des pouvoirs précédents et l’espoir d’une amélioration sécuritaire et socio-économique, le désenchantement peut aisément se transformer en mobilisations contestataires. Alors qu’en Guinée le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) interdit en août 2022 exprime le désenchantement vis-à-vis de la junte, qu’au Soudan les comités de résistance ayant fait tomber le régime d’el-Béchir restent mobilisés contre le pouvoir militaire et qu’au Mali la junte est ouvertement critiquée, le gouvernement de transition tchadien a déjà été menacé par la rue et par des militaires mécontents.

Enfin, si les juntes réussissent à se maintenir, elles organiseront des élections dans des scènes politiques nationales sinistrées. Dans ces cinq pays, la société civile est épuisée et affaiblie, la classe politique est discréditée, l’opposition est incapable de s’unir et peine à se renouveler, et le paysage politique est fragmenté à l’extrême (le Tchad, le Burkina Faso et la Guinée comptent chacun environ 200 partis). Les élections prévues en 2024 se joueront entre des forces politiques probablement divisées, à court de moyens et d’idées et face à des électeurs appauvris et mécontents.
Pour les putschistes qui sont au pouvoir et entendent y rester, ces scrutins constitueront l’occasion idéale d’être légitimés par les urnes – même en recourant à la fraude électorale. Alors qu’en Afrique de l’Ouest, les transitions des années 1990 ont ouvert la voie vers la démocratie, les transitions militaires actuelles inaugurent une nouvelle période d’instabilité et risquent fort d’aboutir à des régimes pseudo-civils où les militaires conserveront plus ou moins discrètement l’essentiel du pouvoir.
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Par Thierry Vircoulon, Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Présidentielle 2022 : une réélection à la Pyrus

Présidentielle 2022 : une réélection à la Pyrus

 

La victoire d’Emmanuel Macron – qui a perdu presque 2 millions de suffrages en cinq ans – le confronte directement à son échec : il n’a pas su faire reculer l’extrémisme ni revitaliser notre vie démocratique. Pour rendre crédible l’« ère nouvelle » annoncée par le président réélu, il importe d’en annoncer rapidement les contours estime un papier du Monde de Jérôme Fenoglio .

 

Editorial du Monde. 

 

« Cinq années de mieux », et non cinq de plus. Au soir de son second tour une nouvelle fois victorieux face à Marine Le Pen, dimanche 24 avril, Emmanuel Macron a lui-même fixé l’ambition qui peut le distinguer de ses trois prédécesseurs réélus présidents sous la Ve République. Pour Charles de Gaulle, puis François Mitterrand et Jacques Chirac – ces deux derniers renouvelés au sortir d’une période de cohabitation –, le second mandat avait pris la forme d’une longue déception. Comme si la continuité de l’exercice du pouvoir avait fini par étouffer toute l’ardeur de la prise de fonctions.

De fait, Emmanuel Macron, encore jeune président de 44 ans, n’a d’autre choix que de tenter d’échapper à cette langueur du maintien à l’Elysée. Sa prouesse d’avoir résisté au dégagisme qui l’avait porté au pouvoir lui donne toute légitimité pour gouverner, sans pour autant l’éloigner du bord de l’abîme. Deux chiffres, à l’issue de ce scrutin présidentiel, donnent la mesure de ce gouffre qui menace d’avaler notre vie démocratique. Avec près de 13,3 millions de voix – 2,7 millions de plus qu’en 2017 –, Marine Le Pen a établi le meilleur score de l’extrême droite à une élection, toutes périodes confondues. Celles et ceux qui ont décidé de ne pas choisir, par l’abstention, le vote blanc ou nul, pèsent encore plus lourd : près de 16,7 millions de personnes, un nouveau sommet. Sur ces deux points, la victoire d’Emmanuel Macron – qui a lui-même perdu presque 2 millions de suffrages en cinq ans – le confronte donc directement à son échec : il n’a pas su, comme il en avait affiché l’intention, faire reculer l’extrémisme et revitaliser notre vie démocratique.

Sa réélection le maintient aussi sous la pression d’une conjonction inouïe de crises : agression russe de l’Ukraine, catastrophe climatique, pandémie, dérèglements économiques et sociaux. Pour amortir les effets de ces bouleversements en France, et surtout pour attirer des voix acquises à Jean-Luc Mélenchon, M. Macron a choisi, dans l’entre-deux-tours, d’infléchir vers la gauche un programme très nettement orienté à droite. Faire « mieux » consistera dès le début de ce nouveau quinquennat à donner forme à cette synthèse, sans décevoir une nouvelle fois les progressistes.

Sur le réchauffement climatique, des paroles fortes ont été prononcées, qui ont certainement contribué au report des voix d’une partie de la jeunesse sur le président sortant. Confirmées dimanche soir, ces promesses sont tellement appuyées qu’il faut considérer, à rebours du vieil adage chiraquien, qu’elles engagent pour une fois davantage celui qui les a émises que ceux qui les ont reçues. De la part d’un président qui a souvent démontré, au cours du premier quinquennat, une capacité supérieure à traverser les crises qu’à les anticiper, il n’est que temps de réaliser que cette catastrophe n’obère plus seulement notre avenir, mais frappe dès maintenant notre présent.

Face au programme imprégné de xénophobie de Marine Le Pen, Emmanuel Macron a également choisi de renouer avec la réfutation ferme qui était la marque de son début de mandat. Il faut souhaiter que celui qui s’ouvre, éclairé par les déboires de la droite classique qui y a égaré la plupart de ses électeurs et un bout de son âme, ne renouera pas avec les gesticulations et les surenchères des derniers temps.

Présidentielles 2022 : à quand un appel des concierges, des charcutiers et des vendeurs d’enclumes à la sauvette

Présidentielles 2022 : à quand un appel des concierges, des charcutiers et des vendeurs d’enclumes à la sauvette

 

À la veille du deuxième tour se multiplient les appels de personnalités qui se réclament de la culture ou de la science pour voter pour ou contre tel ou tel candidat. Notons d’abord une usurpation d’identité avec la référence scientifique et culturelle. La confusion habituelle en France entre statut, objet social et compétence.

Revendiquer d’appartenir au monde culturel pour certains relève de l’escroquerie qui consiste à confondre notoriété médiatique et notoriété culturelle ou encore statut et production scientifique.

Dans le monde contemporain, on se demande à quoi servent ces appels de groupes plus ou moins corporatistes qui d’une certaine manière instrumentalisent le vote démocratique dans le sens évidemment de leur sensibilité et de leurs intérêts.

Si toutes les catégories socioprofessionnelles doivent influencer un vote démocratique pourquoi pas aussi un appel des concierges, des charcutiers et des vendeurs d’enclume à la sauvette.

Les organisations et groupes socioprofessionnels qui s’expriment n’ont pourtant aucune légitimité ni même aucune pertinence pour peser médiatiquement sur un vote. Ils doivent s’en tenir à leur objet social, à la défense des intérêts de leurs mandants et éviter le mélange sulfureux du corporatisme et de la politique.

Pour tout dire, les Français sont fatigués par la faiblesse du débat politique et sans doute tout autant par l’appel d’élites autoproclamées qui se montrent par ailleurs moins mobilisées  devant certaines injustices sociales scandaleuses comme par exemple  le salaire de certaines stars , la montée des inégalités et de la pauvreté.

Jeux olympiques: comme en économie, la France à la traîne

Jeux olympiques: comme en économie, la France à la traîne

 

La France a obtenu des résultats spectaculaires dans quelques disciplines comme le handball, le basket-ball, le volley-ball ou encore le judo. Des victoires remarquables mais qui cachent  un peu la forêt du grand vide sportif du pays. En effet, la France n’a obtenu à Tokyo que 33 médailles soit un score aussi mauvais que celui réalisé à Athènes en 2004. La question qui se pose est de savoir si la France sera prête pour les jeux qu’elle organise sur son sol en 2024. Rien n’est sûr car le déclin est général dans le pays.

 Les résultats sportifs sont d’une certaine manière le reflet de la vie socio-économique caractérisée par un manque de compétitivité, d’innovation et aussi du courage. Résultat des déficits abyssaux, un chômage record comme le prélèvement obligatoire. L’autre caractéristique de la France, c’est l’écroulement de son système de formation scolaire  qui nous renvoie dans les dernières places du classement international dans toutes les disciplines.

Pour 2024, les délais sont sans doute trop courts pour renverser les tendances sur le plan sportif. Il faudrait pour cela un immense plan de mobilisation pour systématiser la détection des sportifs actuellement en milieu scolaire. Or souvent la discipline sportive en milieu scolaire est réduite à pas grand-chose. Quant aux clubs sportifs dans la discipline majeure qu’est l’athlétisme, beaucoup sont à l’agonie faute de moyens. Quant aux fédérations qui sont supposées animer leur sport dans le pays, elles ont trop  tendance  à vivre surtout pour elles-mêmes.

Vaccins français : un fiasco dû à la bureaucratie anti-Covid-19

Vaccins français : un fiasco dû à la bureaucratie anti-Covid-19 

Enjeu diplomatique et économique, la course au vaccin n’est pas sans rappeler la course aux armements d’une autre époque, ou encore celle de l’espace. Et pour le moment, la France est hors jeu, relève la chercheuse de l’INREST Carine Milcent dans une tribune au « Monde ».

La France, l’un des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine) est le seul à ne pas avoir encore mis au point de vaccin contre le Covid-19. Elle apparaît aujourd’hui comme en marge des grandes puissances, développant puis proposant leur(s) vaccin(s) à l’ensemble de la planète.

Le point d’orgue de cet échec médiatisé fut, il y a quelques semaines, lorsque le laboratoire Pasteur annonça jeter l’éponge et abandonner ses recherches sur le vaccin anti-Covid-19. Au-delà du fait qu’il s’agisse d’une entreprise française, le nom même de cette firme évoque un homme emblématique du dynamisme de la recherche médicale française.

Si, pour certains, il s’agit des risques associés à tout processus de recherche, on est en droit de s’interroger sur les facteurs de réussite des autres pays. Comment expliquer les causes de ce qui est lu comme un retard industriel français ?

Fragilité humaine et limites scientifiques

La crise sanitaire a ébranlé l’idée que l’espèce humaine était en passe de contrôler son environnement. Elle a fait ressurgir notre peur des aléas climatiques et environnementaux. Elle nous a amenés à reconsidérer notre fragilité face à la nature. Elle a souligné nos limites scientifiques à anticiper les catastrophes naturelles et à les prévenir.

Chaque jour, depuis plus d’un an, les médias égrènent les cas de contamination et de décès dus à ce virus. Ainsi, l’arrivée sur le marché des vaccins, tant attendue par tous, est devenue une arme de puissance économique et diplomatique sans précédent. La course au vaccin n’est pas sans rappeler la course aux armements d’une autre époque, ou encore celle de l’espace.

La Chine, à travers ses laboratoires pharmaceutiques, développe cinq vaccins dont deux ont obtenu un accord (pour l’un conditionnel) par l’autorité chinoise de régulation des médicaments. Les résultats en termes d’efficacité et de sécurité ne sont pas encore confirmés, tandis que les doses de vaccin sont inoculées, et cela avant même les homologations officielles. Cette décision doit en partie son explication à un arbitrage lié aux risques de diffusion du virus inhérents au Nouvel An chinois (mi-février).

En Russie, le vaccin Spoutnik V, dont le nom évoque le satellite de la course spatiale au temps de la guerre froide, a également été utilisé avant la fin des essais cliniques. L’Inde fait de même avec son vaccin local. Dans la ligne d’une politique de diplomatie sanitaire, le vaccin Sinovac, promu à l’étranger, bénéficie déjà de commandes comme en Asie et en Américaine latine, voire a déjà été acheté et inoculé, comme pour le vaccin russe

La faute à la médecine de ville ?

La faute à la médecine de ville ?

L’économiste Brigitte Domont reporte dans le monde en grande partie les difficultés de la santé publique sur les excès d’une médecine libérale non contrôlée. Une défense un peu corpo du secteur public qui aurait bien besoin pourtant d’être évalué de manière un peu pertinente .

Tribune.

 

Le chef de l’Etat a fait connaître sa colère devant les lenteurs de la campagne de vaccination. Fuite utile pour suggérer que sa responsabilité ne serait pas en jeu et qu’il subirait les déboires d’une administration technocratique, à la fois impuissante et hypertrophiée…

Mais les ratés de l’agence nationale Santé publique France dans la livraison des vaccins sont-ils vraiment dus à la médiocrité de ses personnels ? Ou bien plutôt à l’insuffisance de ses budgets et de ses effectifs ? Lui a-t-on donné des moyens à la hauteur de ses missions, alors que sa création, issue de la fusion entre des agences préexistantes, a donné lieu à de sérieuses coupes budgétaires ?

Les mêmes questions peuvent être posées au sujet des agences régionales de santé (ARS), tellement critiquées dans leur réponse à la première vague épidémique. Créées en 2009 pour coordonner les parcours de soins entre la médecine de ville et l’hôpital, elles n’ont jamais eu de réelles marges de manœuvre budgétaire.

Encore actuellement, elles ne disposent pour améliorer les parcours de soins que d’un petit budget appelé « fonds d’investissement régional », qui représente moins de 1,7 % des dépenses de santé couvertes par la sécurité sociale.

On le sait maintenant, la pénurie de masques, qui a exposé les professionnels de santé à l’épidémie et causé tant de décès dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), avant d’imposer un confinement strict mortifère pour l’activité du pays, résultait de la recherche d’économie sur une petite ligne budgétaire.

Les enquêtes ont montré que c’est au plus haut niveau du ministère de la santé, en dépit des recommandations d’experts et des demandes du directeur de Santé publique France, qu’il a été décidé de ne pas reconstituer le stock de masques nécessaires pour protéger la population, alors que le risque de pandémie était bien signalé par de nombreux rapports.

Dans ce cas, l’administration avait fait son travail et c’est au plus haut niveau que la décision a privilégié l’économie budgétaire de court terme, au détriment de la protection contre le risque. Le calcul économique le plus élémentaire montre pourtant que reconstituer le stock de masques aurait été une décision conforme à l’intérêt général.

Enfin, les hôpitaux ont été soumis à une austérité budgétaire sans précédent. Le pilotage des dépenses hospitalières vise essentiellement à les contenir, et même à les comprimer afin de compenser les dépenses non maîtrisées de la médecine de ville. Mais ce pilotage a entravé les mécanismes censés conduire à une efficience de la dépense, comme la tarification à l’activité.

Démocartie- Le projet sociétal soumis à la dictature des doxophophes

Démocartie- Le projet sociétal  soumis à la dictature des  doxophophes

 

On ne manque pas d’intellectuels, de scientifiques qui pourraient nourrir un projet sociétal faisant autant appel au progrès qu’à la raison. Mais le projet sociétal leur échappe puisqu’il est surtout soumis désormais à la dictature des doxophobes  comme Platon nommait ces fabricants  d’opinion. Le projet politique du coup se résume à une sorte de cocktail d’idées populistes, de propos de bistrot masquant souvent les véritables intentions idéologiques et les projets réels .  Ce qui fonde essentiellement les axes d’un projet sociétal, ce sont essentiellement les mouvements d’opinion avec toutes ses contradictions et ses évolutions.

 

Il suffit par exemple d’un événement pour qu’on sorte soudain du chapeau la question de la laïcité, de l’immigration ou de la PMA sans parler évidemment des questions économiques et sociales dont les enjeux fluctuent au gré de l’actualité.  On objectera que cette opinion participe d’un fonctionnement démocratique. Le problème, c’est que cette  opinion est surtout fabriquée par les grands médias et que la plupart de ces grands médias sont désormais dans les mains des financiers. La maîtrise des grands médias par les financiers est évidemment stratégique. Il ne s’agit pas pour les nouveaux patrons de l’info de réaliser des profits car la plupart des médias sont dans le rouge. Il s’agit d’un investissement pour fabriquer l’opinion.  

 

Ce sont désormais les sondages et les organismes d’opinion qui font les programmes politiques et les orientations. Or ces sondages sont souvent manipulés et reposent sur des problématiques déformées en tout cas incomplètes. Insidieusement une opinion apparaît dans un journal ou autre média, est reprise progressivement par d’autres pour constituer finalement le sentiment général de la population. Bref une forme d’intoxication légitimée par la consultation dite démocratique de sondages souvent bidonnés. Pour s’en persuader, il faut voir le poids politique et la présence des sondeurs par exemple dans les débats des chaînes d’info continue. Une présence autrement plus significative que celle des scientifiques, des philosophes ou des représentants de la société civile. Bref, les nouveaux médecins de Molière qui parle le latin de l’opinion pour mieux la manipuler.

 

Renoncement de Macron à la retraite: un pied de nez au sénat

Renoncement de Macron à la retraite:  un pied de nez au sénat

 

 

Il est clair qu’il y a quelque chose de démagogique dans le renoncement de Macron à la retraite de président. Mais c’est surtout une occasion de mettre en contradiction ceux qui proposent davantage  de rigueur pour l’ensemble des Français et qui en même temps ne l’appliquent  pas pour eux-mêmes. Une manière aussi de claquer le bec à François Hollande qui ne cesse de titiller le pouvoir mais qui profite d’un confortable patrimoine et  d’une très bonne situation financière en cumulant les retraites de  nombre de mandats et qui n’a  jamais démissionné de son statut de la Cour des Comptes où pratiquement il n’a jamais mis les pieds. Ceci étant, on  peut sans doute se rassurer quant à l’avenir financier de Macron capable en quelques  mois  d’accumuler des millions dans la banque sur des opérations opaques ; des millions qui curieusement se seraient rapidement envolés ! Il  y a évidemment quelque chose de très contradictoire, pour  ne pas dire de scandaleux, dans la position de la majorité sénatoriale. On sait que celle-ci propose de reporter l’âge  la retraite à 65 ans et milite pour un rééquilibrage financier qui fera diminuer en moyenne toutes les pensions. Par contre, les mêmes sénateurs sont totalement opposés à la suppression de leurs régimes  spécifiques au motif qu’il s’agirait d’une caisse autonome. Le problème c’est que cette caisse  autonome est alimentée par les fonds publics destinés au fonctionnement du sénat. Le montant moyen de la retraite tourne autour de 1400 € en France mais avec des écarts autour de cette moyenne, certains  devant se contenter de moins de 1000 €. Cela à  un âge  de la retraite qui se situe réellement aujourd’hui à plus de 63 ans. Par comparaison, les sénateurs réellement en moyenne atteignent de 4000 € nets de retraite après seulement 6 ans d’activité minimum.  Les sénateurs ne toucheraient plus que de leurs de 600 € si le régime devait être aligné sur le système universel ! Comme les députés qui ne touchent plus depuis la dernière réforme de leur retraite qu’environ 600 €.

Les sénateurs ont droit, après un seul mandat de six ans, à une retraite de 2 190 euros net par mois. Mais combien sont-ils à ne faire qu’un mandat ​? Au 1er mars 2018, la pension mensuelle moyenne nette de retraite d’un sénateur s’établissait à environ 3 856 euros, hors majoration pour enfants. A l’Assemblée nationale, le montant de la pension est passé depuis le 1er janvier 2018 de 1 053 euros net mensuel à 664 euros, après que les élus du Palais Bourbon ont voté l’alignement sur le droit commun de leur régime de retraites. Entre 2007 et 2018, l’Assemblée nationale a ainsi baissé son montant de pensions de 60 %.

Pour un président de la république,  en vertu de l’article 19 de la loi du 3 avril 1955, la pension annuelle de retraite d’un ancien président de la République est égale au “traitement indiciaire brut d’un conseiller d’Etat en service ordinaire”. A l’heure actuelle, un conseiller d’Etat touche un traitement indiciaire brut annuel de quelque 75.000 euros. Le montant d’une retraite présidentielle s’élève ainsi à environ 6.000 euros bruts mensuels, qui peuvent être cumulés avec d’autres émoluments provenant d’autres emplois.

“Emmanuel Macron a confirmé (…) que la réforme du système des retraites s’appliquerait à lui et qu’il ne percevrait pas, à l’issue de son mandat en 2022, les sommes prévues par les dispositions de la loi de 1955. Les dispositions de la loi de 1955 ont vocation à être ‘normalisées’ à terme”, lit-on dans le communiqué de l’Elysée. “Il s’agit d’exemplarité, mais tout simplement aussi de cohérence”, poursuit le palais présidentiel, ajoutant qu’Emmanuel Macron “a démissionné de la fonction publique avant de prendre ses fonctions (et qu’)il a par ailleurs indiqué qu’il n’entendait pas siéger au conseil constitutionnel à l’issue de son/ses mandats”.

Prime à la casse : victime de son succès ou mal adaptée

Prime à la casse : victime de son succès ou mal adaptée

 

 

  • La question brutale,  c’est de savoir si cette prime à la casse est destinée à soutenir le marché automobile ou à lutter contre les émissions polluantes. D’après le gouvernement,  la prime à la conversion serait victime de son succès. Mais peut-on parler vraiment de succès environnementales quant à cette prime arrose tout les candidats à l’achat d’une voiture neuve ou d’occasion y compris le diesel ! La vérité c’est que cette mesure prise à la hâte est particulièrement mal ficelée notamment lorsqu’elle permet d’acheter des véhicules haut de gamme qui forcément polluent davantage que les autres ou encore des diesels relativement polluants. N’oublions pas que le marché automobile est entré dans une phase baissière inquiétante qui va sans doute durer plusieurs années d’où des mesures de soutien ambigu qui s’abrite sous le parapluie environnemental. Le dispositif a été lancé en janvier 2018 et renforcé en janvier 2019 en réponse à la crise des Gilets jaunes. Le montant de la prime dépend du véhicule acheté et de la situation fiscale du foyer. Elle est comprise entre 1.000 et 5.000 euros.  Le problème pour le gouvernement est que le nombre de primes à la conversion a explosé. Au 30 juin, plus de 220.000 demandes avaient été déposées. Pratiquement autant que sur toute l’année 2018. Il risque de manquer 300 millions d’euros à l’Etat pour honorer ses promesses. Mais si le dispositif a réellement une dimension écologique pourquoi alors limiter l’enveloppe budgétaire. Finalement cette question renvoie la contradiction entre les discours sur le climat et la politique réellement menée.

 

La présidente du groupe LR à la mairie de Paris à la soupe !

La présidente du groupe LR à la mairie de Paris à la soupe !

Nouvelle désertion au sein des républicains avec le départ de la président LR à la mairie de Paris. Non seulement une démission mais un ralliement à Macron. Sans doute comme d’autres pour sauver sa place en espérant un positionnement favorable sur la future liste en Marche lors des municipales de Paris. Une attitude  assez lamentable mais qui est conforme aux convictions sulfureuses des produits d’institut politiques qui ont transformé la politique en métier. De ce point de vue, en marche est complètement noyauté par ce type de profil. Pour justifier sa position l’intéressé trouve des accents gaullistes au discours de Macron, notamment sa capacité à rassembler. Une capacité relative quand on sait que Macron n’a réuni aux européennes que moins de 25 % des électeurs et que 70 % de l’opinion condamnent sa politique. En tout cas ce nouveau débauchage confirme que le nouveau parti républicain de droite n’est pas à construire, il existe déjà avec en marche ;

Prévisions économiques France : forte révision à la baisse d’ici 2022

Prévisions économiques France : forte révision à la baisse d’ici 2022

 

Devant les incertitudes relatives aux perspectives économiques jusqu’à la fin de mandat de Macron, le gouvernement remet en cause sa politique de redressement. Il y a d’abord l’activité générale dont la croissance est ramenée en moyenne à 1,4 % contre près de 2 % prévus il y a an. Mécaniquement l’équilibre du budget et la dette seront pour partie remis en cause. Cela en raison de recettes fiscales moins importantes mais aussi de dépenses moins maîtrisées. Comme il y a toujours un décalage entre ces prévisions officielles et la réalité, la France prépare l’union économique à un dérapage de ses grands équilibres. Bercy prévoit désormais une croissance de 1,4% par an entre 2020 et 2022, contre 1,7% par an il y a 12 mois. Pour 2019, la chute est aussi brutale: la prévision de progression du PIB a été ramenée à 1,4% versus 1,9% il y a un an. La conséquence de ce net ralentissement de l’économie, commun à toute l’Europe, se voit sur les autres indicateurs macroéconomiques. Le déficit, qui devait à être ramené à -0,3% du PIB en 2022, est annoncé à -1,2% à terme, soit une prévision de reflux de 1,6 point depuis fin 2017, contre 3,1 visés il y a un an. Idem pour le taux de dette publique, lui aussi toujours présenté en repli, mais de manière moins prononcée: 96,8% en 2022, contre 89,2% il y a un an à la même échéance. À ce stade, l’endettement n’est donc programmé pour reculer que de 1,6 point sur le quinquennat, contre 5 points promis en 2017 au cours de la campagne par Emmanuel Macron. Quant au taux de dépenses publiques, il ne reculera que de 3 points, à 52,1% en 2022, versus une réduction de 4 points affichée à terme dans le programme de stabilité d’avril 2018. Il n’y a au final que sur les prélèvements obligatoires que le gouvernement améliore sa prévision expédiée à Bruxelles l’année dernière, en visant désormais un taux de 43,8% fin 2022, versus 44,3% il y a un an. Si le gouvernement tient cet objectif, la baisse sera donc de 1,4 point sur le quinquennat, contre 1 promis par le président en 2017.

Veto des Etats-Unis et de l’UE pour le statut d’économie de marché à la Chine

Veto des Etats Unis pour le statut d’économie de marché à la Chine

Les États-Unis et l’union européenne contestent le statut d’économie de marché à la Chine ce qui juridiquement permettra de maintenir des barrières douanières vis-à-vis des importations chinoises. En cause, le fait que la Chine soutient artificiellement la compétitivité de certaines productions qui envahissent les marchés occidentaux. Les Etats-Unis ont donc officiellement informé l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) qu’ils s’opposaient à l’octroi à la Chine du statut d’économie de marché, ce qui devrait leur permettre de maintenir des barrières douanières élevées sur certains produits chinois. Cette déclaration a été transmise par les services du représentant américain au Commerce et a été rendue publique jeudi. Elle fait suite à un avis rendu en octobre par le département du Commerce selon lequel la Chine n’a pas répondu aux critères d’une économie de marché dans le cadre de l’étude d’un dossier antidumping sur les feuilles d’aluminium. Les Etats-Unis et l’Union européenne s’opposent à ce que la Chine bénéficie du statut d’économie de marché, 16 ans après son adhésion à l’OMC, en raison du rôle jugé prépondérant de l’Etat dans l’économie chinoise, notamment via une politique de subventions. « Nous sommes préoccupés par le fait que la libéralisation économique de la Chine semble avoir ralenti ou s’être inversée, avec un rôle de l’Etat qui va croissant », a déclaré jeudi David Malpass, sous-secrétaire au Trésor pour les affaires internationales.   »Les entreprises publiques ne sont pas soumises à de fortes contraintes budgétaires et la politique industrielle de la Chine est devenue de plus en plus problématique pour les entreprises étrangères. D’immenses crédits à l’exportation affluent de manière non-économique et faussent le marché », a-t-il ajouté.

Des élus locaux complètement drogués à la dépense publique

Des  élus locaux complètement drogués à la dépense publique

Il faut aux élus  locaux une grande dose d’hypocrisie et d’incompétence pour crier au loup vis-à-vis des mesures d’économies que souhaite imposer Macron aux collectivités locales. Le pire c’est quand ces élus locaux, aussi responsables nationaux, défendaient il y a encore quelques temps lors  de la campagne électorale des mesures encore plus contraignantes. Ces protestations des élus locaux sont à la fois indécentes et irresponsables. On sait que la plupart des responsables territoriaux ne maîtrisent  plus depuis longtemps la dérive des coûts de fonctionnement et qu’en outre ils ne cessent  de développer des projets d’investissement le plus souvent inutile. Cela vaut les très grandes administrations ou les maires  sont complètement dominées par les superstructures, ce qui explique en particulier le développement incontrôlé des effectifs locaux. Mais cela vaut aussi pour les villes moyennes et les agglomérations rurales. Les collectivités locales sont complètement droguées à la dépense publique,  ignorent tout concept d’équilibre financier et font jouer la seule variable d’ajustement en augmentant sans cesse la fiscalité. Finalement le même processus que pour l’État et qui conduit la France à un niveau 57 % du PIB pour les dépenses publiques. En son temps Giscard d’Estaing avait déclaré que si ce niveau atteignait 50 % on pourrait considérer que le pays était en régime socialiste. Il y a longtemps que ce niveau a été dépassé ! D’une certaine manière les maires ne ce conduisent pas différemment de certains gauchistes et corpos du secteur public en réclamant toujours plus de l’État et d’une manière générale de la collectivité. Pas étonnant la plupart de ces maires sont d’anciens fonctionnaires et n’entretiennent avec les équilibres financiers que des rapports approximatifs. 

Automobiles : une prime à la casse inutile

Automobiles : une prime à la casse inutile

 

 

La dernière invention écologiste de Nicolas Hulot risque de relever du gadget tant du point de vue environnemental que du point de vue industriel. Jusque-là d’ailleurs les dispositifs toujours en cours se révèlent être un véritable bide. La question se pose de l’intervention de l’État vis-à-vis de la pollution automobile. De ce point de vue, les mesures de régulation avec des normes progressives de plus en plus restrictives concernant les émissions polluantes des véhicules neufs sont certainement plus efficaces que des primes au demeurant insuffisantes pour encourager l’achat de véhicules moins polluants. Dans l’hypothèse même où ces primes seraient efficaces on peut se demander si ces vraiment les rôles de l’État de financer l’achat d’automobile surtout content tenu de l’état des finances du pays. Cette prime n’est cependant pas une nouveauté. Une prime à la conversion existe déjà. Or, elle a montré ses limites en juin. L’actuelle prime à la conversion ne s’applique en effet qu’à l’achat de voitures neuves, et s’ajoute alors au bonus écologique: 4000 euros pour un véhicule électrique, 2500 euros pour un modèle émettant entre 21 et 60 grammes de CO2 par kilomètre, en échange d’un diesel d’avant 2006. Une prime de 500 à 1000 euros maximum, réservée plus spécifiquement aux ménages non-imposables, est également en vigueur. Elle porte sur l’achat d’un véhicule d’occasion récent: une essence Euro 6, datant donc au maximum de mi-2014, ou Euro 5, âgée au maximum de 8 ans. Trois voitures sur quatre vendues en France sont des véhicules d’occasion. Et pourtant, ce marché échappe en grande partie aux professionnels. Selon des chiffres publiés par La Tribune, les deux tiers des transactions se passent entre particuliers, via notamment les petites annonces sur internet.

 

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