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Samuel Paty : un impossible deuil collectif ?

 Samuel Paty : un impossible deuil collectif ?

Quatre ans après l’acte terroriste du 16 octobre 2020, la figure de Samuel Paty reste attachée à des émotions très vives chez les enseignants. Leur perception de cet assassinat et leur manière de le raconter disent beaucoup des déceptions et des souffrances de ce corps professionnel.L’assassinat de Samuel Paty le 16 octobre 2020 est un événement sans précédent dans l’histoire éducative et politique de France : le meurtre prémédité d’un enseignant par un islamiste radical. Signe de l’ampleur du choc, cet acte terroriste a déjà suscité un grand nombre d’articles et de publications, centrés pour la plupart sur l’engrenage qui a conduit au drame, sur le travail policier et judiciaire qui a suivi. Paradoxalement, les réactions des enseignants et de la communauté éducative en général ont été beaucoup moins traitées. Pour comprendre ce que la mort de notre collègue a signifié pour les acteurs d’une école touchée en son cœur même – l’acte d’enseigner – nous avons mené une enquête pluridisciplinaire (croisant sciences de l’éducation, histoire, science politique, sociologie), à la fois qualitative et quantitative, publiée en octobre 2024 sous le titre Une école sous le choc ? (éd. Le bord de l’eau). Travailler sur cette question ne constitue pas qu’une simple étude. Cela renvoie aussi à nos propres vécus professionnels et à nos thématiques de recherches. Nous avons tous deux été enseignants d’histoire-géographie, appartenant à la même génération que Samuel Paty. En tant qu’universitaires, nous travaillions déjà, chacun de notre côté, sur différents sujets dits sensibles : les réactions du monde scolaire aux attentats de 2015, les rapports entre jeunes, religieux et système éducatif, ou les reconfigurations de la laïcité à l’école.

 par  , Professeur des universités en sciences de l’éducation, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumière et , Maître de conférences, historien, Université de Picardie Jules Verne (UPJV) dans The Conversation 

L’assassinat de Samuel Paty a fait l’objet d’une médiatisation extrême : nous avons recensé des centaines d’articles dans la presse nationale et régionale entre 2020 et 2023. Les réactions politiques se dénombrent par dizaines avec des prises de position et des controverses qui ont induit des effets de polarisation au sein des discours publics – en témoignent les polémiques sur l’influence d’un « islamogauchisme » dans les universités suite au meurtre.

Les champs lexicaux de la communauté éducative, des responsables politiques et des médias restent cependant significativement différents. Les personnels de l’école ont ressenti et traité l’événement selon des problématiques qui restent profondément attachées à leurs pratiques et éthique professionnelles, alors même que celui-ci a frappé, au sens propre, la société française dans l’un de ses piliers institutionnels, à savoir l’institution scolaire.

Par ailleurs, le monde enseignant a su, malgré la sidération et le choc ressentis, pédagogiser l’évènement – c’est un point récurrent des témoignages recueillis. Nous utilisons le mot « pédagogisation » tel qu’il est utilisé depuis les années 1980, à savoir le transfert au système éducatif du traitement de questions sociales de plus en plus diverses – ici, un acte terroriste. Mais cette pédagogisation s’est parfois faite en dehors de la demande institutionnelle proprement dite. Celle-ci, en effet, avait finalement limité sa réponse au drame à un temps de recueillement (minute de silence), après avoir initialement prévu deux heures d’échanges, d’abord au sein de la communauté éducative de chaque établissement puis avec les élèves.

C’est dans un grand sentiment de solitude que le monde enseignant a accompagné les élèves face à ce drame. Dans les données recueillies, ce sentiment peut se comprendre comme la résultante d’une double fracture avec la « hiérarchie » et avec une partie des élèves dont les réactions étaient parfois source d’inquiétudes, voire de désillusions. La manière de percevoir et d’exprimer l’assassinat de Samuel Paty raconte beaucoup des déceptions et souffrances de ce corps professionnel.

La sidération ressentie face à l’assassinat d’un collègue dans une violence extrême (la décapitation) s’est donc accentuée par la connaissance de son mobile : une pratique professionnelle ordinaire d’un enseignant qui faisait son métier en appliquant les programmes officiels, soit en invitant les élèves à débattre – et le mot est ici fondamental – d’une question sensible au sein de la société française, en prenant l’exemple des caricatures du prophète musulman publiées par le journal Charlie Hebdo.

Ce qui a profondément et durablement choqué les enseignants, c’est la confrontation avec ce réel particulièrement vertigineux : un enseignant a été décapité parce qu’il faisait son métier. C’est la prise en compte de ce premier choc dans tous ses paramètres qui permet de comprendre une autre émotion qui s’ajoute à la première : l’immense colère ressentie par certains d’entre eux face à la volte-face du ministère qui annule trois jours avant la rentrée le temps d’échanges initialement programmé.

Ce sont les plus touchés sur le plan émotionnel et souvent les plus investis sur les questions de laïcité et des valeurs de la République qui ont ressenti le plus de colère à l’égard de leur hiérarchie. Un certain nombre – petite minorité mais signifiante compte tenu du contexte (hommage à un collègue assassiné) – ont décidé de se mettre en grève et de ne pas venir le jour de la rentrée, à l’occasion de l’hommage national à Samuel Paty rendu au sein des établissements scolaires.

Les entretiens menés indiquent une situation institutionnelle qui heurte profondément leur éthique professionnelle mais dont l’émotion a sa part. À la sidération et à la colère se sont parfois ajoutés une autre émotion tristesse et désarroi, le jour de la rentrée, cette fois face à certains de leurs élèves qui ne partageaient pas la stupeur ressentie et l’indignation morale pour cet assassinat, ce qui a renforcé leur sentiment de solitude déjà évoqué. Notre enquête aboutit à la question d’un impossible deuil collectif pour le monde enseignant, toujours présente quatre ans après.

On ne peut parler des enseignants comme d’une catégorie homogène. Dans le second degré, les professeurs d’histoire-géographie ont été beaucoup sollicités, comme lors des attentats de 2015. Ils l’ont été soit par leurs collègues, soit par leur hiérarchie, pour donner des éléments de langage, des ressources ou pour être l’interlocuteur du dialogue avec les élèves sur cet événement dans leur salle de classe. On a donc régulièrement déchargé le dialogue avec les élèves sur les professeurs de cette discipline. Mais des collègues d’autres disciplines ont pris aussi leur part, en tant que professeurs principaux par exemple.

Les réponses pédagogiques ont beaucoup varié selon les âges des élèves. Dans le premier degré, des pratiques ordinaires ont été mobilisées comme mettre des mots au tableau sur les émotions ressenties par les élèves ou les faire dessiner sur cet événement. Les enseignants ont mis en avant les valeurs de la République, dont la laïcité, comme bien commun.

Dans le second degré, les enseignants mobilisés ont porté leur attention sur les faits vérifiables en les différenciant des rumeurs qui avaient été au cœur de l’engrenage dramatique. Dans les établissements situés en éducation prioritaire, des enseignants ont engagé le dialogue avec leurs élèves d’abord en les laissant parler.

Les questions des caricatures du prophète musulman par Charlie Hebdo, d’un traitement discriminant contre l’islam et les musulmans sont réapparues dans la bouche de certains élèves, accompagnées d’un malentendu sur l’acte pédagogique de Samuel Paty lors de son cours sur la liberté d’expression, interprété par certains comme une injonction à faire adhérer ses élèves, dont des élèves musulmans, à ces caricatures. Les enseignants ont ainsi été amenés à clarifier le statut d’objet scolaire de ces caricatures religieuses, le droit pour les élèves d’être choqués par elles, tout en mettant en avant la nécessité de condamner l’assassinat de Samuel Paty.

Samuel Paty était un enseignant expérimenté, ayant derrière lui des années de pratique professionnelle, dans un collège réputé calme. Un tel profil explique probablement, au moins en partie, l’homogénéité et l’unanimité des réponses que nous avons pu recueillir : au final, le terrorisme, ici islamiste, peut toucher n’importe qui, n’importe où. L’expérience et l’ancienneté n’y changent rien.

À ceci s’ajoute – point aussi récurrent des témoignages – le fait que le drame se noue initialement dans une situation a priori banale : une élève difficile, un parent accusateur, les réseaux sociaux, le contexte du « pas de vagues » (rappelé à de nombreuses reprises dans les sources recueillies)… Cet aspect constitue probablement ce qu’il y a de plus déstabilisant, car il conduit précisément à une déconcertante proximité avec l’assassinat de Samuel Paty. Nombre de facteurs qui y mènent sont, hélas, loin d’être exceptionnels pour les enseignants qui ont témoigné auprès de nous.

Samuel Paty fait l’objet de nombreux hommages publics depuis 2020 : commémoration chaque année en octobre, « Prix Samuel Paty » créé par l’APHG en 2021 récompensant des projets pédagogiques, inaugurations de salles de cours portant son nom dans des établissements scolaires ou des universités, mais aussi noms de rue ou de place dans certaines villes.

Si la figure de Samuel Paty dépasse ainsi largement le cadre scolaire, notre enquête montre que celle-ci reste rattachée pour une majorité d’enseignants à des émotions toujours vives, des difficultés, et plus largement des conditions professionnelles vécues comme des mises à l’épreuve personnelles.

Bilan JO: La France valeureuse en sport collectif mais nulle en athlétisme

Bilan JO: La France valeureuse en sport collectif mais nulle en athlétisme

Peut-être que pour compenser une situation économique et politique catastrophique, les Français s’enivrent de la joie des JO et des médailles obtenues par le pays. Indiscutablement la France a mieux fait que d’ordinaire à un détail près elle remporte surtout ses trophées dans les sports collectifs ou les disciplines techniques voire marginales. Par contre, c’est le grand vide en athlétisme. Comment se gargariser des victoires françaises aux JO avec une seule médaille dans l’épreuve reine que constitue l’athlétisme ?

Pour ne pas gâter cette atmosphère d’unité exceptionnelle, les experts et autres commentateurs se font très rares pour commenter cette absence totale ou presque de la France en athlétisme.

Le tableau des médailles de la France offre un visage très positif mais surtout grâce à de nombreuses disciplines ajoutées sans cesse et qui permettent  à la France de briller quand même un peu.

Le bilan en athlétisme caractérise un pays qui n’a jamais été très sportif et qui a caché sa faiblesse derrière quelques athlètes exceptionnels mais beaucoup trop rares. En cause évidemment une politique sportive inexistante ou presque dans le système scolaire où la plupart des autres nations recrutent  leurs futurs champions. On objectera peut-être que l’éducation physique et sportive n’est pas le premier objectif de l’enseignement en France. Mais on fera remarquer également que dans les matières essentielles comme la maîtrise de la langue- ou les mathématiques- la France figure aussi en bas du tableau international.

Bien sûr il n’y a pas lieu de bouder son plaisir des récompenses reçues aux JO et surtout de cette joie collective qui remplace provisoirement l’humeur particulièrement déprimée concernant notre situation économique, financière et politique. Macron ne s’y est pas trompé alors qu’il est complètement englué dans l’immobilisme au plan politique ,il multiplie visites et embrassades sur les différents plateaux sportifs- surtout très télévisés- pour récupérer un peu de sa popularité perdue. En vain, car cette instrumentalisation des JO et sa récupération n’empêcheront pas de constater à la rentrée que le roi est nu et pathétique en même temps.

 

Bilan JO: La France valeureuse en sport collectif mais nulle en athlétisme

Bilan JO: La France valeureuse en sport collectif mais nulle en athlétisme

Peut-être que pour compenser une situation économique et politique catastrophique, les Français s’enivrent de la joie des JO et des médailles obtenues par le pays. Indiscutablement la France a mieux fait que d’ordinaire à un détail près elle remporte surtout ses trophées dans les sports collectifs ou les disciplines techniques voire marginales. Par contre, c’est le grand vide en athlétisme. Comment se gargariser des victoires françaises aux JO avec une seule médaille dans l’épreuve reine que constitue l’athlétisme ?

Pour ne pas gâter cette atmosphère d’unité exceptionnelle, les experts et autres commentateurs se font très rares pour commenter cette absence totale ou presque de la France en athlétisme.

Le tableau des médailles de la France offre un visage très positif mais surtout grâce à de nombreuses disciplines ajoutées sans cesse et qui permettent  à la France de briller quand même un peu.

Le bilan en athlétisme caractérise un pays qui n’a jamais été très sportif et qui a caché sa faiblesse derrière quelques athlètes exceptionnels mais beaucoup trop rares. En cause évidemment une politique sportive inexistante ou presque dans le système scolaire où la plupart des autres nations recrutent  leurs futurs champions. On objectera peut-être que l’éducation physique et sportive n’est pas le premier objectif de l’enseignement en France. Mais on fera remarquer également que dans les matières essentielles comme la maîtrise de la langue- ou les mathématiques- la France figure aussi en bas du tableau international.

Bien sûr il n’y a pas lieu de bouder son plaisir des récompenses reçues aux JO et surtout de cette joie collective qui remplace provisoirement l’humeur particulièrement déprimée concernant notre situation économique, financière et politique. Macron ne s’y est pas trompé alors qu’il est complètement englué dans l’immobilisme au plan politique ,il multiplie visites et embrassades sur les différents plateaux sportifs- surtout très télévisés- pour récupérer un peu de sa popularité perdue. En vain, car cette instrumentalisation des JO et sa récupération n’empêcheront pas de constater à la rentrée que le roi est nu et pathétique en même temps.

 

JO: La France valeureuse en sport collectif mais nulle en athlétisme

JO: La France valeureuse en sport collectif mais nulle en athlétisme

Peut-être que pour compenser une situation économique et politique catastrophique, les Français s’enivrent de la joie des JO et des médailles obtenues par le pays. Indiscutablement la France a mieux fait que d’ordinaire à un détail près elle remporte surtout ses trophées dans les sports collectifs ou les disciplines techniques voire marginales. Par contre, c’est le grand vide en athlétisme. Comment se gargariser des victoires françaises aux JO pratiquement sans une seule médaille dans l’épreuve reine que constitue l’athlétisme ?

Pour ne pas gâter cette atmosphère d’unité exceptionnelle, les experts et autres commentateurs se font très rares pour commenter cette absence totale ou presque de la France en athlétisme.

Le tableau des médailles de la France offre un visage très positif mais surtout grâce à de nombreuses disciplines ajoutées sans cesse et qui permettent  à la France de briller quand même un peu.

Le bilan en athlétisme caractérise un pays qui n’a jamais été très sportif et qui a caché sa faiblesse derrière quelques athlètes exceptionnels mais beaucoup trop rares. En cause évidemment une politique sportive inexistante ou presque dans le système scolaire où la plupart des autres nations recrutent  leurs futurs champions. On objectera peut-être que l’éducation physique et sportive n’est pas le premier objectif de l’enseignement en France. Mais on fera remarquer également que dans les matières essentielles comme la maîtrise de la langue ou les mathématiques la France figure aussi en bas du tableau international.

Bien sûr il n’y a pas lieu de bouder son plaisir des récompenses reçues aux JO et surtout de cette joie collective qui remplace provisoirement l’humeur particulièrement déprimée concernant notre situation économique, financière et politique. Macron ne s’y est pas trompé alors qu’il est complètement englué dans l’immobilisme au plan politique ,il multiplie visites et embrassades sur les différents plateaux sportifs- surtout très télévisés- pour récupérer un peu de sa popularité perdue. En vain, car cette instrumentalisation des JO et sa récupération n’empêcheront pas de constater à la rentrée que le roi est nu et pathétique en même temps.

 

Législatives: ni RN; ni LFI ( collectif dont Valls et Cazeneuve)

Législatives: ni RN; ni LFI ( collectif dont Valls et Cazeneuve)

 

Dans une tribune au « Monde », signée notamment par les deux anciens premiers ministres Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, ainsi que par la philosophe Elisabeth Badinter, des personnalités de gauche renvoient dos à dos le Rassemblement national et La France insoumise.

Les élections législatives des 30 juin et 7 juillet engageront, à un niveau rarement atteint dans l’histoire de la Ve République, les valeurs fondamentales sur lesquelles repose notre démocratie : le respect des personnes et des institutions, la quête de la vérité, la défense de la laïcité et le rejet viscéral de l’antisémitisme et du racisme.

C’est peu dire que le Rassemblement national (RN), dont les racines puisent dans les eaux les plus obscures de l’histoire, doit être combattu. Mais ces valeurs ne sauraient souffrir aucun compromis, fût-ce au nom d’un barrage contre l’extrême droite.
Elles ne peuvent pas plus être laissées à la merci de ceux qui les malmènent depuis des années. Camouflés au sein d’un prétendu Front populaire, les candidats de La France insoumise en trahissent jusqu’à son idéal historique.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Une partie de la gauche radicale a disséminé un antisémitisme virulent et subverti les valeurs qu’elle prétend défendre »

Face aux risques majeurs engendrés par le cynisme des uns et la lâcheté des autres, nous appelons tous les citoyens qui refusent de se voir dépossédés de leur choix à ne pas se soumettre aux calculs aussi illégitimes que dérisoires.

Pas de transition environnementale sans projet collectif

Pas de  transition environnementale  sans projet collectif 

 

 

Jean Pisani-Ferry, économiste estime que dans une économie où les choix de chacun pèsent sur tous, il faut repenser le rôle de la puissance publique. Et donc oui, planifier. La question est de savoir comment, considère l’économiste dans sa chronique au « Monde ».

 

Chronique.

 A défaut d’accéder au second tour, Jean-Luc Mélenchon a réussi à imposer son thème-phare, la planification écologique, qu’Emmanuel Macron a repris à son compte en annonçant qu’il en chargerait directement le premier ministre.

 

L’expression surprend : le dernier plan français a pris fin en 1992. Mais, surtout, on a longtemps dit que la transition écologique reposerait sur le marché. Les économistes répétaient que le rôle des gouvernements n’était pas de jouer les chefs d’orchestre, mais de donner un prix au carbone. Le reste – choix des technologies, spécialisation sectorielle, consommation, modes de vie – serait du ressort des agents privés. L’Etat fixerait l’ampleur et le rythme de la transformation, le marché en déterminerait les modalités.

Cette belle architecture s’est défaite. En France, la hausse de la fiscalité carbone est suspendue depuis fin 2018 ; aux Etats-Unis, Joe Biden a renoncé à cet instrument ; dans le reste du monde, les recettes correspondantes sont neuf fois inférieures aux subventions aux énergies fossiles, selon les calculs de l’Institut d’économie pour le climat. Certes, le marché européen des quotas fonctionne, et l’UE envisage de l’étendre. Mais ce ne sera, au mieux, qu’un instrument partiel.

La raison première de cet échec est une hostilité sociale profonde à la tarification du carbone. Celle-ci n’est pas sans fondement : en France, en 2019, un quart seulement du produit des nouvelles taxes devait être redistribué aux ménages. Mais même une restitution intégrale, pour un montant égalitaire, est perçue comme injuste. Pour celles et ceux que le prix des combustibles contraint à se restreindre, l’équité commande d’obliger les plus aisés à renoncer à leurs week-ends à Rome. Pas d’en augmenter le prix.

Il y a pire. Si l’on veut qu’entreprises et ménages investissent pour réduire leurs émissions, il ne suffit pas de fixer le prix du carbone pour aujourd’hui, il faut aussi le programmer pour dans vingt ans. Or, les gouvernants ne peuvent pas lier les mains de leurs successeurs. Et quand ils le font, cela n’empêche pas l’Etat de se dédire : en 2013, l’abandon de l’écotaxe poids lourds lui a coûté 1 milliard d’euros en indemnités. Ce manque de crédibilité affaiblit grandement l’instrument.

Toujours nécessaire, le prix du carbone ne sera donc plus la pierre angulaire de la stratégie climat. L’Etat va agir davantage par la réglementation, la subvention, l’investissement, et assumer la responsabilité de choix technologiques, territoriaux ou sociaux. C’est, au fond, normal : entre nucléaire et renouvelables, entre mobilité électrique et hydrogène, entre métropolisation et renaissance des villes moyennes, la décision appartient à la société. Dans une économie où les choix de chacun pèsent sur tous, il faut repenser le rôle de la puissance publique. Et donc, oui, planifier. La question est comment.

Environnement: Pas de transition écologique sans projet collectif

Environnement: Pas de  transition écologique sans projet collectif 

 

 

Jean Pisani-Ferry, économiste estime que dans une économie où les choix de chacun pèsent sur tous, il faut repenser le rôle de la puissance publique. Et donc oui, planifier. La question est de savoir comment, considère l’économiste dans sa chronique au « Monde ».

 

Chronique.

 A défaut d’accéder au second tour, Jean-Luc Mélenchon a réussi à imposer son thème-phare, la planification écologique, qu’Emmanuel Macron a repris à son compte en annonçant qu’il en chargerait directement le premier ministre.

 

L’expression surprend : le dernier plan français a pris fin en 1992. Mais, surtout, on a longtemps dit que la transition écologique reposerait sur le marché. Les économistes répétaient que le rôle des gouvernements n’était pas de jouer les chefs d’orchestre, mais de donner un prix au carbone. Le reste – choix des technologies, spécialisation sectorielle, consommation, modes de vie – serait du ressort des agents privés. L’Etat fixerait l’ampleur et le rythme de la transformation, le marché en déterminerait les modalités.

Cette belle architecture s’est défaite. En France, la hausse de la fiscalité carbone est suspendue depuis fin 2018 ; aux Etats-Unis, Joe Biden a renoncé à cet instrument ; dans le reste du monde, les recettes correspondantes sont neuf fois inférieures aux subventions aux énergies fossiles, selon les calculs de l’Institut d’économie pour le climat. Certes, le marché européen des quotas fonctionne, et l’UE envisage de l’étendre. Mais ce ne sera, au mieux, qu’un instrument partiel.

La raison première de cet échec est une hostilité sociale profonde à la tarification du carbone. Celle-ci n’est pas sans fondement : en France, en 2019, un quart seulement du produit des nouvelles taxes devait être redistribué aux ménages. Mais même une restitution intégrale, pour un montant égalitaire, est perçue comme injuste. Pour celles et ceux que le prix des combustibles contraint à se restreindre, l’équité commande d’obliger les plus aisés à renoncer à leurs week-ends à Rome. Pas d’en augmenter le prix.

Il y a pire. Si l’on veut qu’entreprises et ménages investissent pour réduire leurs émissions, il ne suffit pas de fixer le prix du carbone pour aujourd’hui, il faut aussi le programmer pour dans vingt ans. Or, les gouvernants ne peuvent pas lier les mains de leurs successeurs. Et quand ils le font, cela n’empêche pas l’Etat de se dédire : en 2013, l’abandon de l’écotaxe poids lourds lui a coûté 1 milliard d’euros en indemnités. Ce manque de crédibilité affaiblit grandement l’instrument.

Toujours nécessaire, le prix du carbone ne sera donc plus la pierre angulaire de la stratégie climat. L’Etat va agir davantage par la réglementation, la subvention, l’investissement, et assumer la responsabilité de choix technologiques, territoriaux ou sociaux. C’est, au fond, normal : entre nucléaire et renouvelables, entre mobilité électrique et hydrogène, entre métropolisation et renaissance des villes moyennes, la décision appartient à la société. Dans une économie où les choix de chacun pèsent sur tous, il faut repenser le rôle de la puissance publique. Et donc, oui, planifier. La question est comment.

Pas de transition écologique sans projet collectif

Pas de  transition écologique sans projet collectif 

 

 

Jean Pisani-Ferry, économiste estime que Dans une économie où les choix de chacun pèsent sur tous, il faut repenser le rôle de la puissance publique. Et donc oui, planifier. La question est de savoir comment, considère l’économiste dans sa chronique au « Monde ».

 

Chronique.

 A défaut d’accéder au second tour, Jean-Luc Mélenchon a réussi à imposer son thème-phare, la planification écologique, qu’Emmanuel Macron a repris à son compte en annonçant qu’il en chargerait directement le premier ministre.

 

L’expression surprend : le dernier plan français a pris fin en 1992. Mais, surtout, on a longtemps dit que la transition écologique reposerait sur le marché. Les économistes répétaient que le rôle des gouvernements n’était pas de jouer les chefs d’orchestre, mais de donner un prix au carbone. Le reste – choix des technologies, spécialisation sectorielle, consommation, modes de vie – serait du ressort des agents privés. L’Etat fixerait l’ampleur et le rythme de la transformation, le marché en déterminerait les modalités.

Cette belle architecture s’est défaite. En France, la hausse de la fiscalité carbone est suspendue depuis fin 2018 ; aux Etats-Unis, Joe Biden a renoncé à cet instrument ; dans le reste du monde, les recettes correspondantes sont neuf fois inférieures aux subventions aux énergies fossiles, selon les calculs de l’Institut d’économie pour le climat. Certes, le marché européen des quotas fonctionne, et l’UE envisage de l’étendre. Mais ce ne sera, au mieux, qu’un instrument partiel.

La raison première de cet échec est une hostilité sociale profonde à la tarification du carbone. Celle-ci n’est pas sans fondement : en France, en 2019, un quart seulement du produit des nouvelles taxes devait être redistribué aux ménages. Mais même une restitution intégrale, pour un montant égalitaire, est perçue comme injuste. Pour celles et ceux que le prix des combustibles contraint à se restreindre, l’équité commande d’obliger les plus aisés à renoncer à leurs week-ends à Rome. Pas d’en augmenter le prix.

Il y a pire. Si l’on veut qu’entreprises et ménages investissent pour réduire leurs émissions, il ne suffit pas de fixer le prix du carbone pour aujourd’hui, il faut aussi le programmer pour dans vingt ans. Or, les gouvernants ne peuvent pas lier les mains de leurs successeurs. Et quand ils le font, cela n’empêche pas l’Etat de se dédire : en 2013, l’abandon de l’écotaxe poids lourds lui a coûté 1 milliard d’euros en indemnités. Ce manque de crédibilité affaiblit grandement l’instrument.

Toujours nécessaire, le prix du carbone ne sera donc plus la pierre angulaire de la stratégie climat. L’Etat va agir davantage par la réglementation, la subvention, l’investissement, et assumer la responsabilité de choix technologiques, territoriaux ou sociaux. C’est, au fond, normal : entre nucléaire et renouvelables, entre mobilité électrique et hydrogène, entre métropolisation et renaissance des villes moyennes, la décision appartient à la société. Dans une économie où les choix de chacun pèsent sur tous, il faut repenser le rôle de la puissance publique. Et donc, oui, planifier. La question est comment.

Services publics : pour un gel en attendant le diagnostic (collectif de hauts fonctionnaires)

Services publics : pour un gel en attendant le diagnostic (collectif de hauts fonctionnaires)

 

Un article intéressant de la part d’un collectif de hauts fonctionnaires notamment parce qu’il propose une évaluation avant de décider de modernisation ou de restructuration aussi parce qu’il envisage également une association démocratique participative à la gestion des services publics.

 

Le collectif baptisé « Sens du service public » avait été créé à l’automne dernier par une quinzaine de fonctionnaires des trois versants de la fonction publique dans la perspective de l’élection présidentielle . Son objectif : apporter sa contribution afin que la campagne ne se résume pas en la matière à des débats comptables autour des effectifs de fonctionnaires ou du coût budgétaire. Il s’apprête à rendre sa copie, avec à la clé ce vendredi un débat auquel participeront les représentants de plusieurs candidats à l’Elysée.

Le manifeste, dont « Les Echos » ont eu copie, a retenu 18 propositions au total. Avec un double impératif : ne pas travailler sur les questions purement politiques que sont par exemple « la définition des missions prioritaires ou non » ; sortir de la « logique de recherche d’optimisation des fonctionnements et des coûts directs, avec l’aide de cabinets privés », une logique dont le collectif déplore qu’elle ait dominé les stratégies de modernisation des dernières décennies « parfois au détriment des principes fondateurs des services publics ».

Les fermetures de services publics et la digitalisation sont en particulier dans le collimateur de Sens du service public, qui en dresse un constat sévère, recoupant d’ailleurs notamment celui du Défenseur des droits. « Les processus sont appréhendés […] en silo sans vision d’ensemble, sans mesure des incidences et sans s’assurer du maintien d’un accès et d’un accompagnement aux services rendus », critique le collectif, qui note que « la dématérialisation rapide et généralisée a accéléré la réduction des fonctions d’accompagnement et de médiation […] indispensables notamment pour les plus fragiles ».

Le développement du télétravail dans les administrations n’a pas aidé, ajoute-t-il. Seule solution pour Sens du service public : « un gel des fermetures de services publics, le temps de faire un diagnostic partagé de leurs impacts ».

Outre la nécessité de préserver la possibilité pour l’usager d’entrer en contact avec un agent en chair et en os à l’appui de l’e-administration, parmi les mesures « d’accompagnement » préconisées, figure notamment l’idée de développer « du transport à la demande » quand le service public est trop loin « ou encore des bus itinérants ». Ainsi que la nécessité de travailler l’ergonomie des téléservices avec y compris les usagers les plus éloignés du numérique qu’il ne faut pas oublier.

L’administration a par ailleurs un « rôle exemplaire à jouer dans la transition bas carbone », affirme le manifeste. Pour cela, il propose d’« instituer une nouvelle règle d’or des finances publiques » en ajoutant aux critères de soutenabilité budgétaire des « critères de conformité avec les objectifs politiques de l’Accord de Paris sur le climat » et des « critères de contribution aux objectifs d’inclusion sociale pour toutes et tous ».

S’y ajoutent aussi des propositions plus concrètes dont certaines relèvent de la vie quotidienne des administrations (flotte de voitures, forfait mobilité durable, équipements numériques reconditionnés de préférence) et d’autres d’investissements de plus long terme, en particulier la réduction des consommations énergétiques des bâtiments publics.Une réduction qui se ferait grâce à des investissements « sanctuarisés » « pour éviter de pénaliser d’autres actions ou les discours attendus sur la hausse des dépenses publiques ». Le collectif préconise aussi de « renforcer les critères environnementaux et sociaux dans la commande publique ».

Enfin, il juge nécessaire de revoir la construction des politiques publiques en s’appuyant sur « la participation citoyenne » qui passe par une plus grande association des corps intermédiaires que sont les « associations, collectifs, syndicats, entreprises, citoyens » dans la définition et la mise en oeuvre des services publics. Avec, pourquoi pas, la mise en place dans les territoires de « nouveaux lieux de co-élaboration de l’action publique […] de type fab lab ».

Finance verte: Un collectif pour une démarche davantage sociale

Finance verte: Un collectif pour une démarche davantage sociale

 

Le réseau d’acteurs de la finance durable de Paris Europlace, Finance for Tomorrow, a annoncé mercredi 30 juin la création d’une plateforme collaborative qui vise à promouvoir une «transition socialement acceptable vers des économies bas-carbone» dans l’Opinion

 

 

Finance for Tomorrow veut œuvrer pour une « transition juste ». Mercredi 30 juin, le réseau d’acteurs privés, publics et institutionnels de la Place de Paris, engagés dans la finance durable, a annoncé le lancement de sa coalition, « Investors for a Just Transition ». Une « première mondiale », qui réunit des gestionnaires et détenteurs d’actifs de l’écosystème financier français, et qui vise à promouvoir une « transition socialement acceptable vers des économies bas-carbone », précise le communiqué publié sur le site du réseau, et relayé par Les Echos.

Une ambition que les membres de la coalition comptent concrétiser en menant « des actions d’engagement auprès des entreprises » pour les inciter à développer des stratégies en faveur de la transition environnementale et intégrer de « meilleures pratiques dans différents secteurs ». La « question sociale », sans laquelle « la transition ne sera pas possible », sera ainsi au cœur des échanges entre les différentes parties prenantes de cette plateforme collaborative. « Le secteur financier a un rôle à jouer dans cette démarche en intégrant pleinement la dimension sociale dans ses politiques de financement », plaide Jean-Jacques Barbéris, vice-président de Finance for Tomorrow, cité dans le communiqué. D’autant plus dans ce contexte de crise économique et sociale, liée à la pandémie de Covid-19.

 

Finance for Tomorrow souligne par ailleurs que la Place financière de Paris a été « la première à définir la transition juste et à prendre position en faveur de son intégration dans les stratégies d’investissement ». Pour autant, si cet écosystème financier fait office de pionnier, le réseau rappelle que l’urgence de mettre en œuvre une transition socialement acceptable vers des économies bas-carbone reste une « problématique mondiale », qui nécessite les ressources et les actifs de tous les acteurs à l’international, « pour soutenir l’émergence de méthodologies, d’indicateurs et d’outils financiers autour de la transition juste ».

Parmi ses principaux champs d’action, la coalition permettra notamment de former un partenariat académique avec une université ou un institut de recherche français de premier plan, et de créer un « Hub Transition Juste », un outil interactif qui permettra aux investisseurs « d’évaluer la performance des entreprises sur l’aspect social de leur transition ».

COVID : Un « collectif tiré au sort « pour définir la campagne de vaccination en France !!!

COVID : Un « collectif tiré au sort « pour définir la campagne de vaccination en France !!!

Une nouvelle fois Macon invente de nouvelles formes de concertation avec cette décision baroque de créer un collectif de citoyens tirés au sort pour participer à la définition de la campagne de vaccination en France.

S’il y a bien un sujet qui ne peut être confié à des profanes, c’est bien celui du virus. Pour preuve, les spécialistes eux-mêmes ont bien de la difficulté à se mettre d’accord sur certains aspects du sujet. Une décision d’autant plus curieuse que cette expérience de convention citoyenne sur le climat a abouti à fiasco et même un conflit entre Macron et nombre de ses participants. Pour résumer des propositions de la convention citoyenne sur le climat ressemble à une auberge espagnole et Macron n’a pas tenu sa parole.

L’objectif de ce « collectif de citoyens » sur la vaccination annoncé par Emmanuel Macron le 24 novembre est de « nourrir le pouvoir exécutif et législatif dans la menée à bien de la campagne de vaccination et d’ajuster les réponses qui doivent être apportées aux Français », explique-t-on au Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Comme pour la convention climat, c’est sous son égide ­qu’auront lieu les débats ; l’assemblée consultative devant être saisie dans les jours qui viennent par le Premier ministre Jean Castex. Une première réunion est prévue jeudi pour discuter notamment des critères qui permettront de procéder au tirage au sort des citoyens – une trentaine, quand la convention climat en comptait 150. « Un tirage au sort nécessite de la transparence, explique-t-on au Cese.  Sans doute pour éviter que ce tirage au sort, comme celui de la convention citoyenne sur le climat, ne soit bidonné.

En 2016, l’expérience citoyenne souhaitée par la ministre de la Santé de l’époque, Marisol Touraine, et dont l’objectif était de rétablir la confiance des Français à l’égard des vaccins, avait ainsi suscité des doutes concernant ‘indépendance et la transparence de ses membres.

Bref d’une manière supplémentaire pour Macon de contourner les organismes représentatifs officiels mais avec le risque du boomerang comme pour la convention citoyenne sur le climat.

Sortie du glyphosate : un échec « collectif » ( Macron)

 Sortie du glyphosate : un échec « collectif »

 

 

« Je n’ai pas changé d’avis » sur cet objectif, mais « je n’ai pas réussi » à l’accomplir, c’est un échec « collectif », a déclaré le chef d’État qui, en novembre 2017, s’était engagé dans un tweet pour une interdiction « au plus tard dans trois ans ».

 

En janvier 2019, Emmanuel Macron avait déjà averti que la France ne parviendrait pas à se passer du glyphosate « à 100% » en trois ans. « Pas faisable et ça tuerait notre agriculture », estimait alors le président.

« Pourquoi on n’a pas réussi? [...] Quand les autres ne vont pas au même rythme que nous, ça crée de la distorsion de concurrence et on sacrifie notre agriculture pour régler le problème », a-t-il fait valoir vendredi.

« Quand on veut lutter contre les pesticides, c’est l’Europe le bon niveau », a-t-il poursuivi. « On ne peut pas gagner la bataille tout seul si on n’a pas les autres européens », a-t-il insisté.

 

L’Élysée a indiqué récemment que le président souhaite porter la question au niveau européen, où pour l’instant seul le Luxembourg s’est engagé à se passer du glyphosate d’ici fin 2020.

Collectif contre l’islamophobie en France dissous

Collectif contre l’islamophobie en France dissous

Le collectif contre l’islamophobie a été officiellement dissous mercredi lors  du conseil des ministres. Ce collectif soutenu par l’extrême gauche était très contesté et servait en fait de paravent pour diffuser les idées islamistes. Il y aura d’autres mesures du même type notamment la fermeture de nouvelles mosquées dont 73 sont actuellement en observation. Une vingtaine pourraient également être fermées.

Gérald Darmanin avait annoncé son souhait de dissoudre le CCIF dans les jours qui avaient suivi l’assassinat de Samuel Paty le 16 octobre.

Le CCIF n’a pas attendu cette officialisation et a annoncé vendredi sa “dissolution volontaire”, ajoutant que ses actifs avaient “été transférés à des associations partenaires qui se chargeront de prendre le relais de la lutte contre l’islamophobie à l’échelle européenne”.

Taxer Amazon pour sauver les commerces ( collectif)

Taxer Amazon pour sauver les commerces ( collectif)

un collectif de Responsables politiques, syndicaux, mais aussi libraires ou éditeurs appellent lundi à imposer une taxe exceptionnelle sur les ventes d’Amazon et « les autres profiteurs de la crise » sanitaire, soulignant « l’urgence de stopper l’expansion du géant du e-commerce ».( Tribune France Info)

 

Tribune

« La fronde qui monte partout en France doit encore s’amplifier, car le monde rêvé par Amazon est en totale contradiction avec la profonde aspiration à des vies décentes sur une planète vivable », écrivent les 120 signataires de ce texte publié par franceinfo.

 

Ils entendent se mobiliser  »d’ici au 27 novembre prochain, date du Black Friday, pour montrer l’urgence de stopper l’expansion du géant du e-commerce avant qu’il ne soit trop tard ».

La tribune est portée par Attac, dont les porte-parole Aurélie Trouvé, Raphaël Pradeau et Maxime Combes sont signataires. Également signataires: des éditeurs, des économistes, des syndicalistes (dont le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez et celui de la FSU Benoît Teste), des responsables d’ONG (dont le directeur général de Greenpeace France Jean-François Julliard et le président des Amis de la Terre Khaled Gaïji) ou encore le porte-parole de la Confédération paysanne Nicolas Girod.

Mais aussi des députés et responsables de partis politiques (dont le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, le patron d’EELV Julien Bayou), ainsi que des conseillers municipaux et des maires, notamment ceux, EELV, de Grenoble et Besançon Éric Piolle et Anne Vignot.

 

 

« La crise du Covid devrait nous servir à repenser en profondeur nos modes de consommation et de vie sociale, pas à nous enfoncer dans un monde de surconsommation prédateur », considèrent-ils.

Dénonçant les dégâts sociaux et environnementaux de l’entreprise américaine, ils estiment que « pour faire face à l’urgence, une taxe exceptionnelle sur le chiffre d’affaires d’Amazon et des autres profiteurs de la crise est (…) indispensable ».

Celle-ci « permettrait dans l’immédiat de financer les mesures de préservation de l’emploi et le fonds de solidarité pour les commerces de proximité. »

Si Amazon est le « grand gagnant de la crise », « ce développement accéléré se fait aux dépens des engagements climatiques de notre pays », mais aussi des « revendications salariales » qui  »sont balayées d’un revers de main », et « de la destruction de milliers d’emplois dans les commerces de proximité ».

Ils accusent le président Macron de « dérouler le tapis rouge » à l’entreprise, en « interdi(sant) à tout le monde de vendre des produits non essentiels sauf… aux géants de la vente en ligne ! ».

« En faisant ce choix, le président dessine un monde d’après pire qu’avant. Celui d’un capitalisme sécuritaire dominé par les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon, Ndlr) », accusent-ils.

Outre la taxe exceptionnelle, les signataires défendent le moratoire sur la construction de nouvelles surfaces commerciales proposé par la Convention citoyenne sur le climat et dénoncent la volonté du gouvernement d’en exclure les entrepôts des sociétés de e-commerce.

 

De son coté,  Laurent Berger, considère parallèlement  cet appel qu’il faut  « contraindre Amazon à payer sa part de fiscalité au bien commun »…

 

Le leader de la CFDT Laurent Berger a souhaité lundi un « Noël avec le moins d’Amazon possible » mais a appelé à ne pas « mépriser » ceux qui y font leurs achats, soulignant que le plus important était de contraindre le géant de la distribution en ligne à payer davantage d’impôts.

Il faut « expliquer au citoyen » que « derrière Amazon, il y a, non pas forcément des conditions de travail plus dégradées que dans d’autres entrepôts mais des gens qui se font du fric sans payer leur fiscalité », a relevé M. Berger sur France Inter.

Il faut donc « contraindre Amazon à payer sa part de fiscalité au bien commun », de préférence via une imposition de ses bénéfices « sur le long terme », plutôt que par une taxe spéciale, selon lui.

Interrogé sur différents appels à boycotter le distributeur en ligne, le responsable syndical a estimé qu’il fallait « au minimum réduire sa consommation à travers Amazon » et « essayer d’aller plutôt dans les commerces de proximité ou en présentiel ».

« Je ne commande pas sur Amazon, mais je n’ai pas de mépris pour ceux qui le font », car « il y a aussi des citoyens qui n’ont pas d’autres solutions que de faire appel à ces plateformes » pour se procurer certains articles, a-t-il toutefois ajouté.

 

« C’est comme le débat sur les librairies: je fréquente les librairies, mais s’il n’y avait pas eu de livres dans les grandes surfaces, je n’aurais pas lu quand j’étais enfant », a encore expliqué M. Berger, qui a également appelé à « ne pas oublier non plus qu’Amazon ce sont des travailleurs ».

« Il n’est pas question de leur jeter l’opprobre, ce sont des milliers de salariés en France, dont il faut tenir compte, c’est aussi leur travail ».

 

 

Crise: jouer collectif et non de manière individuelle ou technocratique (Berger,CFDT)

Crise: jouer collectif et non de manière individuelle ou technocratique (Berger,CFDT)

 

Le secrétaire général de la CFDT paraît conscient de l’ampleur de la crise et propose de la gérer de manière plus collective en tenant compte des réalités sectorielles et locales et en intégrant les perspectives du monde d’après .

“Il y a sans doute plusieurs scénarios possibles, du moins pire au pire. Mais il n’y en n’a pas de bon. La récession qu’on est en train de connaître n’a sans doute pas de précédent dans l’histoire”, a déclaré Laurent Berger lors d’une interview accordée à Reuters.

“Soit on décide, parce que ça va être difficile, de rester planqués les uns et les autres (…), soit, on se relève les manches et on se dit : ‘qu’est ce qu’on fait’?”

La période de confinement a déjà entraîné en France une contraction de l’économie sans précédent, de près de 6% au premier trimestre.

Pour Laurent Berger, il va falloir travailler “filière par filière, territoire par territoire”, pour préserver un maximum d’emplois et en développer d’autres.

Il plaide notamment pour un meilleur accompagnement des entreprises, des aides renforcées pour les chômeurs, un transfert plus facile de compétences d’un secteur à l’autre, un soutien pour les jeunes arrivant sur le marché du travail et, surtout, des investissements massifs dans des secteurs créateurs d’emplois.

“J’ai redis au ministère du travail qu’il fallait jouer en offensif : où sont les secteurs où on peut créer de l’emplois? La transition écologique en est un”, dit le syndicaliste qui cite également le secteur des aides à la personne.

“Il y a beaucoup de raisons d’avoir des inquiétudes mais il y a beaucoup d’opportunités si on veut construire (…) un modèle économique plus vertueux sur la question sociale et environnementale, un modèle de société plus inclusif”, a-t-il souligné.

Ce modèle ne peut être imposé verticalement par l’exécutif, ajoute-t-il, appelant ainsi au lancement dès cet été d’une grande conférence sociale et écologique, réunissant corps intermédiaires et gouvernants, pour fixer les grands principes de cette réforme. »

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