Archive pour le Tag 'manipulation'

Borne et les syndicats: encore une rencontre inutile et une manipulation médiatique

Borne et les syndicats: encore une rencontre inutile et une manipulation médiatique

La réunion de Borne avec les syndicats relève de la pure communication. En effet la première ministre n’avait strictement rien à dire de nouveau à propos de la réforme des retraites. Elle a fait comme d’habitude une longue introduction sur l’intérêt du dialogue social. Le problème c’est qu’elle refuse de négocier sur les retraites. Ce qui a justifié le départ des syndicats.Il ne pouvait évidemment rien sortir de positif de la rencontre avec une Première ministre en sursis et par ailleurs prisonnière de l’ entêtement de Macron qui ne veut rien entendre de la colère concernant la réforme des retraites.

Élisabeth Borne a tenté sans doute un dernier geste envers les syndicats pour sauver sa place. Ainsi elle invite l’intersyndicale a participé à un débat sans vrai mandat du président la république et sans ordre du jour. On connaît évidemment déjà le résultat. Les syndicats ont évidemment parlé de retraite et de leur refus de 64 ans et la première ministre de son côté a rappelé que la réforme suit son chemin démocratique jusqu’au conseil constitutionnel. Et l’on va vaguement évoquer d’éventuelles chantiers sociaux dont la plus grande responsabilité n’incombe d’ailleurs pas à l’État . Bref un vrai dialogue de sourds. Borne va vouloir parler d’avenir qu’elle n’a plus ! Et les syndicats vont souhaiter parler du présent que veut ignorer Borne.

Un nouvel échec première ministre qui s’est pourtant pourtant félicitée de la réunion ! Bref une manipulation médiatique.

Conclusion, la première ministre veut encore montrer qu’elle existe. Et les syndicats qui ont participé à la réunion ont montré de leur côté qu’elle ne sert à rien

Borne et les syndicats: encore une rencontre inutile et une manipulation médiatique

Borne et les syndicats: encore une rencontre inutile et une manipulation médiatique

La réunion de Borne avec les syndicats relève de la pure communication. En effet la première ministre n’avait strictement rien à dire de nouveau à propos de la réforme des retraites. Elle a fait comme d’habitude une longue introduction sur l’intérêt du dialogue social. Le problème c’est qu’elle refuse de négocier sur les retraites. Ce qui a justifié le départ des syndicats.Il ne pouvait évidemment rien sortir de positif de la rencontre avec une Première ministre en sursis et par ailleurs prisonnière de l’ entêtement de Macron qui ne veut rien entendre de la colère concernant la réforme des retraites.

Élisabeth Borne a tenté sans doute un dernier geste envers les syndicats pour sauver sa place. Ainsi elle invite l’intersyndicale a participé à un débat sans vrai mandat du président la république et sans ordre du jour. On connaît évidemment déjà le résultat. Les syndicats ont évidemment parlé de retraite et de leur refus de 64 ans et la première ministre de son côté a rappelé que la réforme suit son chemin démocratique jusqu’au conseil constitutionnel. Et l’on va vaguement évoquer d’éventuelles chantiers sociaux dont la plus grande responsabilité n’incombe d’ailleurs pas à l’État . Bref un vrai dialogue de sourds. Borne va vouloir parler d’avenir qu’elle n’a plus ! Et les syndicats vont souhaiter parler du présent que veut ignorer Borne.

Un nouvel échec première ministre qui s’est pourtant pourtant félicitée de la réunion ! Bref une manipulation médiatique.

L’intersyndicale est donc invitée aujourd’hui à Matignon. Le gouvernement veut reprendre le dialogue rompu après le retour au 49.3 pour passer la réforme des retraites et l’embrasement social qui a suivi. L’exécutif ne semble pourtant pas ouvert à la discussion sur la réforme des retraites. Le Conseil constitutionnel a de son côté annoncé qu’il rendrait ses décisions sur le texte en principe le 14 avril.

Reste à savoir sur quel sujet les discussions porteront. Si Matignon a confirmé l’invitation, l’ordre du jour n’est pas connu. Cela constitue une pratique assez inhabituelle. Mais pour le pouvoir l’important est de faire semblant de montrer sa bonne volonté en invitant les syndicats à parler même de n’importe quoi. Une sorte de piège dans les syndicats ne pourront se sortir que s’il dénonce l’absence total de pouvoir de la première ministre et la manipulation médiatique de la rencontre.

Les syndicats ne pouvaient pas ne pas répondre à cette invitation puisqu’à plusieurs reprises ils avaient demandé à être reçus.

Mais l’exécutif maintient que le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans s’appliquera. Par la voix d’Olivier Véran son porte-parole, le gouvernement a encore écarté à l’issue du Conseil des ministres mardi, l’hypothèse d’une pause dans l’application de la réforme.

Conclusion, la première ministre veut encore montrer qu’elle existe. Et les syndicats qui ont participé à la réunion ont montré de leur côté qu’elle ne sert à rien

Twitter : Nouvelle manipulation d’ Elon Musk

 Twitter : Nouvelle manipulation d’ Elon Musk

Le milliardaire Elon Musk pourrait bien avoir des difficultés à trouver les 44 milliards qu’il a proposés pour le rachat du réseau Twitter. Et pour faire baisser la somme, il procède à une nouvelle manipulation en déclarant qu’il suspend l’achat ! L’action du groupe a plongé d’environ 20% après cette annonce dans les échanges électroniques précédant l’ouverture de Wall Street, mais s’est ressaisie ensuite et ne perdait que 8% à la mi-journée ( d’après La Tribune).

 

Le réseau social avait avancé cette estimation à l’occasion de l’annonce de ses résultats du premier trimestre fin avril. Si une plus grande partie de ses 229 millions d’utilisateurs quotidiens actifs s’avéraient être des faux comptes, ses revenus publicitaires (qui représentent 90% de son chiffre d’affaires) pourraient diminuer. De son côté, Elon Musk a fait de la lutte contre les « bots » (les comptes automatisés) un des principaux chantiers de son projet.

Deux heures après ce tweet initial, le milliardaire a ajouté dans un second tweet qu’il était « toujours engagé dans le rachat« .

Cet énième coup d’éclat d’Elon Musk pourrait n’être qu’un coup de bluff. Comme l’expliquait à La Tribune Karl Hepp de Sevelinges, avocat associé chez Jeantet, également spécialiste M&A :  »Elon Musk ne peut pas sortir du contrat, sauf si la sortie est prévue dans le contrat« . Ce dernier, plutôt standard, contient une clause de révocation, celle des  »événements défavorables significatifs« , un terme du jargon pour évoquer « des événements qui mettent en danger l’économie de l’acquisition« . Mais le juriste précisait qu’il fallait un désastre financier pour que cette clause puisse être invoquée, évoquant un cas où la société rachetée avait perdu plus de 90% de son chiffre d’affaires et un autre cas où un dirigeant de l’entreprise rachetée s’était servi dans les caisses.

Ce n’est pas tout : Twitter a prévu dans son contrat avec Elon Musk une clause contre les frasques de ce dernier, le citant nommément. Il est prévu que si l’entreprise était affectée d’une quelconque manière par les propos tenus par l’homme d’affaires, cela ne pourrait pas être pris en compte dans les critères de rupture. Autrement dit, même si le milliardaire fait baisser la valeur de l’entreprise à cause de sa communication, il ne pourrait pas, en théorie, s’en servir pour renégocier le prix du rachat. Quoiqu’il en soit, le contrat prévoit qu’en cas de rupture, même justifiée, le milliardaire doit payer 1 milliard de dollars à Twitter.

Twitter: Vers la manipulation de l’information

 Twitter: Vers la manipulation de l’information

Twitter, plus que tout autre réseau social, permet de suivre et de commenter les événements en temps réel. L’acquisition de la plate-forme par Elon Musk pourrait radicalement changer la donne. Par Anjana Susarla, Michigan State University ( dans la Tribune)

 

Elon Musk, la personne la plus riche du monde, a acquis Twitter pour 44 milliards de dollars américains le 25 avril 2022, 11 jours après avoir fait son offre. Twitter a annoncé que l’entreprise, côtée à la bourse de New York depuis 2013, passerait entièrement sous la propriété d’Elon Musk.

Dans son dépôt auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis, Elon Musk a expliqué :

« J’ai investi dans Twitter car je crois en son potentiel d’être la plate – forme de la liberté d’expression dans le monde entier, et je pense que la liberté d’expression est un impératif sociétal pour une démocratie en bonne santé. »

En tant que chercheuse spécialiste des réseaux sociaux, je trouve que l’acquisition de Twitter par Elon Musk et les raisons qu’il a invoquées pour ce rachat soulèvent des questions importantes. Ces questions sont liées à la nature même des plates-formes de médias sociaux, qui se distinguent des plates-formes classiques.

Twitter occupe une place unique. Ses messages courts et ses fils de discussion favorisent les conversations en temps réel entre des milliers de personnes, ce qui le rend populaire auprès des célébrités, du monde des médias et des politiques.

Les analystes des médias sociaux prennent en compte la demi-vie du contenu sur ces plates-formes, c’est-à-dire le temps nécessaire pour qu’un contenu atteigne 50 % de l’engagement qu’il aura totalisé à la fin de sa durée de vie, généralement mesuré en nombre de vues ou d’autres mesures de popularité. La demi-vie moyenne d’un tweet est d’environ 20 minutes, contre cinq heures pour les publications Facebook, 20 heures pour les publications Instagram, 24 heures pour les publications LinkedIn et 20 jours pour les vidéos YouTube. Cette demi-vie beaucoup plus courte illustre le rôle central qu’occupe désormais Twitter en suscitant des conversations en temps réel, à mesure que se déroulent les évènements.

La capacité de Twitter à façonner le discours en temps réel, ainsi que la facilité avec laquelle les données, y compris les données géomarquées, peuvent être recueillies sur Twitter, en ont fait une mine d’or pour les chercheurs qui souhaitent analyser une variété de phénomènes sociétaux, allant de la santé publique à la politique. Les données issues de Twitter ont été utilisées pour prédire les visites aux urgences liées à l’asthme, mesurer la sensibilisation du public aux épidémies et modéliser la dispersion de la fumée des feux de forêt.

Les tweets qui constituent une discussion sont affichés par ordre chronologique et, même si une grande partie de l’engagement d’un tweet se fait en amont, les archives de Twitter offrent un accès instantané et complet à tout tweet public. Twitter permet ainsi d’enregistrer les évènements, ce qui en fait, de facto, un outil pour « fact-checker » ce qui s’est réellement passé.

Les projets d’Elon Musk

Il est donc crucial de comprendre comment l’acquisition par Elon Musk de Twitter, ou plus généralement le contrôle privé de plates-formes de médias sociaux affectent le bien-être collectif. Dans une série de tweets supprimés, Elon Musk a fait plusieurs suggestions sur la façon de changer Twitter, notamment en ajoutant un bouton d’édition pour les tweets et en accordant aux utilisateurs premium des badges distinctifs sur leur profil.

Il n’existe aucune preuve expérimentale de la manière dont un bouton d’édition modifierait la transmission des informations sur Twitter. Cependant, il est possible d’extrapoler les analyses de recherches antérieures sur les tweets supprimés.

Il existe de nombreux moyens de récupérer les tweets supprimés, ce qui permet aux chercheurs de les étudier. Alors que certaines études montrent des différences de personnalité significatives entre les utilisateurs qui suppriment leurs tweets et ceux qui ne le font pas, ces résultats suggèrent que la suppression de tweets est un moyen pour les gens de gérer leur identité en ligne.

L’analyse du comportement menant à ces suppressions de tweets peut fournir des indices précieux sur la crédibilité et la désinformation en ligne. De la même façon, si Twitter ajoutait un bouton d’édition, l’analyse des comportements menant à l’édition des tweets pourrait fournir des informations sur les intentions des utilisateurs de Twitter et l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes.

Des études sur l’activité des robots informatiques sur Twitter ont montré que près de la moitié des comptes qui publient des tweets à propos du Covid-19 sont probablement des robots. Étant donné les clivages partisans et la polarisation politique dans les espaces en ligne, permettre aux utilisateurs – qu’il s’agisse de robots informatiques ou de personnes réelles – de modifier leurs tweets pourrait devenir une nouvelle arme dans l’arsenal de désinformation utilisé par ces robots et les propagandistes. L’édition des tweets permettrait aux utilisateurs de déformer ce qu’ils ont dit, de manière sélective, ou de nier certains de leur propos, y compris les plus controversés, ce qui pourrait compliquer le traçage de la désinformation.

Elon Musk a également indiqué vouloir lutter contre les robots sur Twitter, ces comptes automatisés qui tweetent rapidement et de façon répétitive tout en se faisant passer pour de vrais utilisateurs. Il a appelé à authentifier les utilisateurs comme de véritables êtres humains.

Compte tenu des défis posés par les atteintes malveillantes à la vie privée en ligne, comme la pratique dite du « doxxing » - la divulgation de données personnelles pour nuire à un individu -, il est nécessaire que les méthodes d’authentification respectent la vie privée des utilisateurs. Cela est particulièrement important pour les activistes, les dissidents et les lanceurs d’alerte qui sont menacés à cause de leurs activités en ligne. Des mécanismes tels que les protocoles décentralisés permettraient l’authentification tout en garantissant l’anonymat.

Pour comprendre les intentions d’Elon Musk et ce qui attend les plates-formes de médias sociaux telles que Twitter, il est important de prendre en compte le gargantuesque – et opaque - écosystème de la publicité en ligne, qui comprend une variété de technologies utilisées par les réseaux publicitaires, les médias sociaux et les éditeurs qui proposent des espaces publicitaires. La publicité est la principale source de revenus pour Twitter.

Elon Musk a pour projet de générer les revenus de Twitter à partir des abonnements plutôt qu’à partir de la publicité. En s’épargnant le souci d’attirer et de retenir les annonceurs, Twitter aurait moins besoin de se concentrer sur la modération du contenu. Twitter deviendrait ainsi une sorte de site d’opinion, pour des abonnés payants, dénué de contrôle. À l’inverse, Twitter s’est montré jusqu’à présent très actif dans sa modération du contenu afin de lutter contre la désinformation.

La description faite par Elon Musk d’une plateforme qui ne se préoccupe plus de modérer le contenu est inquiétante en considération des préjudices causés par les algorithmes des médias sociaux. Des recherches en ont mis en évidence un grand nombre, comme les algorithmes qui attribuent un sexe aux utilisateurs, les inexactitudes et biais potentiels des algorithmes utilisés pour récolter des informations sur ces plates-formes, et les conséquences pour la santé de ceux qui s’informent en ligne sur ce sujet.

Le témoignage de la lanceuse d’alerte Frances Haugen, ancienne employée de Facebook, et les récents efforts de réglementation, tels que le projet de loi sur la sécurité en ligne dévoilé au Royaume-Uni ou les futures législations de l’Union européenne, montrent que le public est largement préoccupé par le rôle joué par les plates-formes technologiques dans la formation des idées de société et de l’opinion publique. L’acquisition de Twitter par Elon Musk met en lumière toute une série de préoccupations réglementaires.

En raison des autres activités d’Elon Musk, la capacité de Twitter à influencer l’opinion publique dans les secteurs sensibles de l’aviation et de l’automobile provoque automatiquement un conflit d’intérêts, sans compter les implications quant à la divulgation des informations importantes nécessaires aux actionnaires. En ce sens, Elon Musk a déjà été accusé de retarder la divulgation de sa participation dans Twitter.

Le challenge lancé par Twitter aux hackers pour détecter les biais existants dans ses propres algorithmes a montré qu’une approche communautaire était nécessaire pour créer de meilleurs algorithmes. Ainsi, le MIT Media Lab a imaginé un exercice très créatif consistant à demander aux collégiens de réimaginer la plate-forme YouTube en tenant compte de l’éthique. Il est peut-être temps de demander à Elon Musk de faire de même avec Twitter.

________

Par Anjana Susarla, Professor of Information Systems, Michigan State University

La version originale de cet article a été publiée en anglais.

Politique : Manipulation de l’opinion et instituts de sondage

Politique : Manipulation de l’opinion et instituts de sondage 

Dans une tribune au « Monde », les responsables des principaux instituts d’études s’inscrivent en faux contre les critiques qui leur sont faites, notamment sur la représentativité des enquêtes d’opinion. Ils rappellent qu’elles sont « un élèment essentiel du débat démocratique ».

Ils oublient cependant d’indiquer qui les financent et pour quels intérêts .

La plupart des médias qui commandent ces sondages appartiennent en effet à des financiers qui ont à peu près tous en commun de soutenir Macron ( sauf Bolloré qui soutient Zemmour).

On pourrait par ailleurs largement mettre en cause la méthodologie de ces sondages qui reposent désormais sur des enquêtes assez aléatoires sur Internet. Surtout , les sondeurs n’indiquent n’a pas qu’ils ne peuvent pas prendre en compte le fait qu’un Français sur deux n’ira pas voter. La question étant de savoir lesquels.  Or ce qui caractérise le corps électoral, c’est à la fois sa déception des politiques et son indécision.

Il est clair que le matraquage chaque jour de sondages qui affirment que Macron a déjà gagné dans toutes les hypothèses constitue un instrument de propagande pour influencer l’opinion.

NDLR

 

Tribune.

 

Chaque grande échéance électorale provoque deux phénomènes paradoxalement indissociables : d’un côté, une présence importante des sondages dans la campagne, avec une focalisation sur les intentions de vote ; de l’autre, une avalanche de critiques des sondages et de leur utilisation… parfois de la part des mêmes, mais c’est le charme des périodes électorales !

La profession, rassemblée au sein de Syntec Conseil, s’était déjà exprimée dans Le Monde en 2016 pour la campagne de 2017. Ces lignes gardent leur actualité. Aujourd’hui pourtant, la place donnée à une critique radicale, parfois au nom de la science, de la plupart des sondages mérite qu’on s’y arrête. Rappelons que nous travaillons avec des universités, des centres de recherche, des instituts d’études politiques, et mobilisons des méthodologies issues des sciences humaines, et de décennies d’expérience.

Faut-il jeter à la poubelle les sondages et les méthodes qui les fondent, les quotas, la représentativité, les panels en ligne ? A l’évidence, non. La notion d’échantillon représentatif définit les sondages depuis une loi de 2016 et, contrairement à ce qu’on lit ici ou là, la représentativité est bien définie, notamment par la norme ISO 20252:2019.

La méthode des quotas, validée depuis longtemps par des études scientifiques, correctement utilisée, fiabilise la représentativité de l’échantillon. Enfin, les recherches universitaires n’ont montré aucune détérioration de la précision des sondages à travers le temps, au contraire.

 

Non, les sondages ne racontent pas n’importe quoi : pour de nombreuses élections, ils ont permis de détecter des dynamiques conduisant au résultat final. S’il y a eu des échecs historiques, et c’est le cas, chacun a été et doit être l’occasion de nous remettre en question, d’adapter nos méthodes aux nouveaux comportements. Nous nous y sommes efforcés, ces dernières années, avec le développement des panels en ligne.

S’ils comportent des risques de biais, comme les interviews en face-à-face ou par téléphone, ceux-ci sont traités en combinant plusieurs sources de recrutement et, comme y invite notamment le référentiel de l’organisation internationale des études Esomar (European Society for Opinion and Market Research), par la vérification des profils et des comportements, la fréquence de mobilisation des profils… Internet n’est certes pas parfait mais il est, aujourd’hui, le mode de recueil qui permet d’assurer la meilleure représentativité.

 

Surtout, ne nous trompons pas sur le sens des sondages d’intention de vote. Leur vocation est d’abord de comprendre l’opinion des Français à un moment donné, de suivre leurs fluctuations dans le temps, les porosités entre les électorats, le moment où les intentions se cristallisent en fonction de l’évolution de la campagne. Ils sont à lire comme un film et non comme une photo fixe et définitive, et l’influence d’éléments exogènes sur le vote des citoyens comme leur mobilité accrue rendent le résultat incertain jusqu’au jour du scrutin.

Manipulation de l’opinion et instituts de sondage

Manipulation de l’opinion et instituts de sondage 

Dans une tribune au « Monde », les responsables des principaux instituts d’études s’inscrivent en faux contre les critiques qui leur sont faites, notamment sur la représentativité des enquêtes d’opinion. Ils rappellent qu’elles sont « un élèment essentiel du débat démocratique ».

Ils oublient cependant d’indiquer qui les financent et pour quels intérêts .

La plupart des médias qui commandent ces sondages appartiennent en effet à des financiers qui ont à peu près tous en commun de soutenir Macron ( sauf Bolloré qui soutient Zemmour).

On pourrait par ailleurs largement mettre en cause la méthodologie de ces sondages qui reposent désormais sur des enquêtes assez aléatoires sur Internet. Surtout , les sondeurs n’indiquent n’a pas qu’ils ne peuvent pas prendre en compte le fait qu’un Français sur deux n’ira pas voter. La question étant de savoir lesquels.  Or ce qui caractérise le corps électoral, c’est à la fois sa déception des politiques et son indécision.

Il est clair que le matraquage chaque jour de sondages qui affirment que Macron a déjà gagné dans toutes les hypothèses constitue un instrument de propagande pour influencer l’opinion.

NDLR

 

Tribune.

 

Chaque grande échéance électorale provoque deux phénomènes paradoxalement indissociables : d’un côté, une présence importante des sondages dans la campagne, avec une focalisation sur les intentions de vote ; de l’autre, une avalanche de critiques des sondages et de leur utilisation… parfois de la part des mêmes, mais c’est le charme des périodes électorales !

La profession, rassemblée au sein de Syntec Conseil, s’était déjà exprimée dans Le Monde en 2016 pour la campagne de 2017. Ces lignes gardent leur actualité. Aujourd’hui pourtant, la place donnée à une critique radicale, parfois au nom de la science, de la plupart des sondages mérite qu’on s’y arrête. Rappelons que nous travaillons avec des universités, des centres de recherche, des instituts d’études politiques, et mobilisons des méthodologies issues des sciences humaines, et de décennies d’expérience.

Faut-il jeter à la poubelle les sondages et les méthodes qui les fondent, les quotas, la représentativité, les panels en ligne ? A l’évidence, non. La notion d’échantillon représentatif définit les sondages depuis une loi de 2016 et, contrairement à ce qu’on lit ici ou là, la représentativité est bien définie, notamment par la norme ISO 20252:2019.

La méthode des quotas, validée depuis longtemps par des études scientifiques, correctement utilisée, fiabilise la représentativité de l’échantillon. Enfin, les recherches universitaires n’ont montré aucune détérioration de la précision des sondages à travers le temps, au contraire.

 

Non, les sondages ne racontent pas n’importe quoi : pour de nombreuses élections, ils ont permis de détecter des dynamiques conduisant au résultat final. S’il y a eu des échecs historiques, et c’est le cas, chacun a été et doit être l’occasion de nous remettre en question, d’adapter nos méthodes aux nouveaux comportements. Nous nous y sommes efforcés, ces dernières années, avec le développement des panels en ligne.

S’ils comportent des risques de biais, comme les interviews en face-à-face ou par téléphone, ceux-ci sont traités en combinant plusieurs sources de recrutement et, comme y invite notamment le référentiel de l’organisation internationale des études Esomar (European Society for Opinion and Market Research), par la vérification des profils et des comportements, la fréquence de mobilisation des profils… Internet n’est certes pas parfait mais il est, aujourd’hui, le mode de recueil qui permet d’assurer la meilleure représentativité.

 

Surtout, ne nous trompons pas sur le sens des sondages d’intention de vote. Leur vocation est d’abord de comprendre l’opinion des Français à un moment donné, de suivre leurs fluctuations dans le temps, les porosités entre les électorats, le moment où les intentions se cristallisent en fonction de l’évolution de la campagne. Ils sont à lire comme un film et non comme une photo fixe et définitive, et l’influence d’éléments exogènes sur le vote des citoyens comme leur mobilité accrue rendent le résultat incertain jusqu’au jour du scrutin.

Politique-Manipulation de l’opinion : les instituts de sondage se défendent….mal !

 

 Politique-Manipulation de l’opinion : les instituts de sondage se défendent….mal !

Dans une tribune au « Monde », les responsables des principaux instituts d’études s’inscrivent en faux contre les critiques qui leur sont faites, notamment sur la représentativité des enquêtes d’opinion. Ils rappellent qu’elles sont « un élèment essentiel du débat démocratique ».

Ils oublient cependant d’indiquer qui les financent et pour quels intérêts .

La plupart des médias qui commandent ces sondages appartiennent en effet à des financiers qui ont à peu près tous en commun de soutenir Macron ( sauf Bolloré qui soutient Zemmour).

On pourrait par ailleurs largement mettre en cause la méthodologie de ces sondages qui reposent désormais sur des enquêtes assez aléatoires sur Internet. Surtout les sondeurs n’indiquent n’a pas qu’ils ne peuvent pas prendre en compte qu’un Français sur deux n’ira pas voter. La question étant de savoir lesquels.  Or ce qui caractérise le corps électoral,c’est à la fois sa déception des politiques et son indécision.

Il est clair que le matraquage chaque jour de sondages qui affirment que Macron a déjà gagné dans toutes les hypothèses constitue un instrument de propagande pour influencer l’opinion.

NDLR

 

Tribune.

 

Chaque grande échéance électorale provoque deux phénomènes paradoxalement indissociables : d’un côté, une présence importante des sondages dans la campagne, avec une focalisation sur les intentions de vote ; de l’autre, une avalanche de critiques des sondages et de leur utilisation… parfois de la part des mêmes, mais c’est le charme des périodes électorales !

La profession, rassemblée au sein de Syntec Conseil, s’était déjà exprimée dans Le Monde en 2016 pour la campagne de 2017. Ces lignes gardent leur actualité. Aujourd’hui pourtant, la place donnée à une critique radicale, parfois au nom de la science, de la plupart des sondages mérite qu’on s’y arrête. Rappelons que nous travaillons avec des universités, des centres de recherche, des instituts d’études politiques, et mobilisons des méthodologies issues des sciences humaines, et de décennies d’expérience.

Faut-il jeter à la poubelle les sondages et les méthodes qui les fondent, les quotas, la représentativité, les panels en ligne ? A l’évidence, non. La notion d’échantillon représentatif définit les sondages depuis une loi de 2016 et, contrairement à ce qu’on lit ici ou là, la représentativité est bien définie, notamment par la norme ISO 20252:2019.

La méthode des quotas, validée depuis longtemps par des études scientifiques, correctement utilisée, fiabilise la représentativité de l’échantillon. Enfin, les recherches universitaires n’ont montré aucune détérioration de la précision des sondages à travers le temps, au contraire.

 

Non, les sondages ne racontent pas n’importe quoi : pour de nombreuses élections, ils ont permis de détecter des dynamiques conduisant au résultat final. S’il y a eu des échecs historiques, et c’est le cas, chacun a été et doit être l’occasion de nous remettre en question, d’adapter nos méthodes aux nouveaux comportements. Nous nous y sommes efforcés, ces dernières années, avec le développement des panels en ligne.

S’ils comportent des risques de biais, comme les interviews en face-à-face ou par téléphone, ceux-ci sont traités en combinant plusieurs sources de recrutement et, comme y invite notamment le référentiel de l’organisation internationale des études Esomar (European Society for Opinion and Market Research), par la vérification des profils et des comportements, la fréquence de mobilisation des profils… Internet n’est certes pas parfait mais il est, aujourd’hui, le mode de recueil qui permet d’assurer la meilleure représentativité.

 

Surtout, ne nous trompons pas sur le sens des sondages d’intention de vote. Leur vocation est d’abord de comprendre l’opinion des Français à un moment donné, de suivre leurs fluctuations dans le temps, les porosités entre les électorats, le moment où les intentions se cristallisent en fonction de l’évolution de la campagne. Ils sont à lire comme un film et non comme une photo fixe et définitive, et l’influence d’éléments exogènes sur le vote des citoyens comme leur mobilité accrue rendent le résultat incertain jusqu’au jour du scrutin.

Manipulation de l’opinion : les instituts de sondage se défendent !

Manipulation de l’opinion : les instituts de sondage se défendent !

 

Dans une tribune au « Monde », les responsables des principaux instituts d’études s’inscrivent en faux contre les critiques qui leur sont faites, notamment sur la représentativité des enquêtes d’opinion. Ils rappellent qu’elles sont « un élèment essentiel du débat démocratique ».

Ils oublient cependant d’indiquer qui les financent et pour quels intérêts NDLR

 

Tribune.

 

Chaque grande échéance électorale provoque deux phénomènes paradoxalement indissociables : d’un côté, une présence importante des sondages dans la campagne, avec une focalisation sur les intentions de vote ; de l’autre, une avalanche de critiques des sondages et de leur utilisation… parfois de la part des mêmes, mais c’est le charme des périodes électorales !

La profession, rassemblée au sein de Syntec Conseil, s’était déjà exprimée dans Le Monde en 2016 pour la campagne de 2017. Ces lignes gardent leur actualité. Aujourd’hui pourtant, la place donnée à une critique radicale, parfois au nom de la science, de la plupart des sondages mérite qu’on s’y arrête. Rappelons que nous travaillons avec des universités, des centres de recherche, des instituts d’études politiques, et mobilisons des méthodologies issues des sciences humaines, et de décennies d’expérience.

Faut-il jeter à la poubelle les sondages et les méthodes qui les fondent, les quotas, la représentativité, les panels en ligne ? A l’évidence, non. La notion d’échantillon représentatif définit les sondages depuis une loi de 2016 et, contrairement à ce qu’on lit ici ou là, la représentativité est bien définie, notamment par la norme ISO 20252:2019.

La méthode des quotas, validée depuis longtemps par des études scientifiques, correctement utilisée, fiabilise la représentativité de l’échantillon. Enfin, les recherches universitaires n’ont montré aucune détérioration de la précision des sondages à travers le temps, au contraire.

 

Non, les sondages ne racontent pas n’importe quoi : pour de nombreuses élections, ils ont permis de détecter des dynamiques conduisant au résultat final. S’il y a eu des échecs historiques, et c’est le cas, chacun a été et doit être l’occasion de nous remettre en question, d’adapter nos méthodes aux nouveaux comportements. Nous nous y sommes efforcés, ces dernières années, avec le développement des panels en ligne.

S’ils comportent des risques de biais, comme les interviews en face-à-face ou par téléphone, ceux-ci sont traités en combinant plusieurs sources de recrutement et, comme y invite notamment le référentiel de l’organisation internationale des études Esomar (European Society for Opinion and Market Research), par la vérification des profils et des comportements, la fréquence de mobilisation des profils… Internet n’est certes pas parfait mais il est, aujourd’hui, le mode de recueil qui permet d’assurer la meilleure représentativité.

 

Surtout, ne nous trompons pas sur le sens des sondages d’intention de vote. Leur vocation est d’abord de comprendre l’opinion des Français à un moment donné, de suivre leurs fluctuations dans le temps, les porosités entre les électorats, le moment où les intentions se cristallisent en fonction de l’évolution de la campagne. Ils sont à lire comme un film et non comme une photo fixe et définitive, et l’influence d’éléments exogènes sur le vote des citoyens comme leur mobilité accrue rendent le résultat incertain jusqu’au jour du scrutin.

 

Présidentielle: La grande manipulation des sondages

Présidentielle: La grande manipulation des sondages

 

En dépit de sondages maintenant quotidiens, il est bien difficile de voir clair dans les intentions de vote. D’abord, ces sondages sont méthodologiquement très critiquables car sur des échantillons très réduits et effectués le plus souvent de manière approximative via Internet. Par ailleurs on ne tient pas compte environ 40 à 50 % de Français qui n’ont pas l’intention d’aller voter sans parler de tous ceux qui hésitent et ne sont pas certains de leur choix.

Quand on écoute les grands médias à peu près tous sont d’accord pour considérer que Macron vient en tête avec autour de 24 % des voix. Un accord de tous les institut de sondage qui sont évidemment financés par des médias au service des intérêts financiers et économiques qui se satisfont de la politique de Macron.

Dans les faits, le score au premier tour risque d’être beaucoup plus serré mais les instituts de sondage tentent d’imposer le résultat par avance. Ensuite ,certains instituts mettent Valérie Pécresse en tête devant Marine Le Pen alors que d’autres instituts placent Marine Le Pen très largement devant Valérie Pécresse. Un petit jeu qui selon les cas vise à appuyer la candidate la plus facile à battre au second tour.

Les résultats des différents sondages sont donc à prendre avec des pincettes et même souvent en se bouchant le nez. Témoin le dernier sondage qui réaffirme que Macron est nettement en tête

 


Selon notre sondage Ipsos ( Très proche du patronat) – Sopra Steria, samedi, le chef de l’État reste en tête dans les intentions de vote pour le premier tour de l’élection présidentielle.

 

Alors que le duel se resserre entre Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour pour décrocher une place pour la deuxième place de la présidentielle, un nouveau sondage Ipsos Sopra-Steria pour franceinfo et Le Parisien Aujourd’hui-en-France montre une remontée des intentions de vote pour Éric Zemmour (+2 points) à 14% par rapport à la précédente étude, le 7 janvier. Ainsi, à 64 jours du premier tour de l’élection présidentielle, les deux candidats d’extrême droite sont désormais à égalité puisque Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, descend à 14% (−3 points).

 

Les ralliements successifs à Éric Zemmour de personnalités venues du RN et de LR ont-ils un lien avec ce léger rebond du candidat de Reconquête! ? « Possible, mais pas certain », selon Mathieu Gallard, directeur d’études au département affaires publiques chez Ipsos. « Ce ne sont pas non plus des personnalités connues, elles n’apportent pas d’éléments de compétence à Éric Zemmour ».

En revanche, note Mathieu Gallard, « ces ralliements ont créé une petite musique auprès de l’électorat radical qui hésite, du coup Valérie Pécresse se détache un peu et semble la favorite pour accéder au second tour ». La candidate des Républicains Valérie Pécresse progresse en effet très légèrement et atteint 16,5% d’intention de vote (+0,5 point) et se place en deuxième position derrière Emmanuel Macron. Le chef de l’État, qui n’est toujours pas officiellement candidat, reste ainsi en tête, pour l’instant, des intentions de vote même si son avance se réduit légèrement par rapport à janvier avec 24% (-1,5 point

À gauche, la situation n’évolue guère. Le sondage a été réalisé deux jours après la victoire de Christiane Taubira à la Primaire populaire, et l’ancienne garde des Sceaux ne profite pas de cette victoire dans les intentions de vote. « La Primaire populaire n’a clairement pas eu d’effet sur la candidature de Christiane Taubira », pointe Mathieu Gallard. Elle se situe à 4% d’intentions de vote (+1%), devant la candidate socialiste Anne Hidalgo stable à 3% et le communiste Fabien Roussel avec 3% (+1 point), et derrière l’écologiste Yannick Jadot qui recueille 8% (+1 point) et l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon stable à 9%. Le directeur d’études au département affaires publiques chez Ipsos note que si l’on cumule les scores à gauche on atteint seulement 27% des voix.  »Même si un candidat de gauche connaît une dynamique dans les prochaines semaines, il sera difficile que la gauche remporte cette présidentielle », note-t-il.

Cette enquête Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien-Aujourd’hui en France été réalisée du 1er au 3 février 2022 sur un échantillon de 1 535 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus.

Vichy et les juifs : rétablir la vérité

Vichy et les juifs : rétablir la vérité

 

L’historien ,Jacques Semelin  revient, à la première personne, sur les faits et comment ils ont été établis. « Une énigme française », un livre contre Eric Zemmour.

Par André Loez ( Historien et collaborateur du « Monde des livres »)

« Une énigme française. Pourquoi les trois quarts des Juifs en France n’ont pas été déportés », de Jacques Semelin, avec Laurent Larcher, Albin Michel, 224 p., 19 €, numérique 13 €.

Qu’une connaissance historique soit exacte ne suffit pas pour qu’elle soit connue, reconnue, ni surtout correctement interprétée dans l’espace public. Tel est l’inconfortable constat qui traverse le nouveau livre de Jacques Semelin, directeur de recherche émérite au CNRS. Une énigme française tient à la fois du carnet de recherche et du plaidoyer pour la compréhension du fait remarquable qui en forme le sous-titre : Pourquoi les trois quarts des juifs en France n’ont pas été déportés. Il y récapitule les résultats des ouvrages qu’il a déjà consacrés à la question, dont le récent et fouillé La Survie des juifs en France. 1940-1944 (CNRS Editions, 2018).

Une utile synthèse des acquis

Ce rappel vient évidemment s’inscrire en opposition aux assertions d’Eric Zemmour qui, en partant des mêmes chiffres – sur près de 320 000 juifs établis en France avant 1940, environ 74 150 furent déportés, soit un taux de survie de 75 % –, attribue faussement la responsabilité de ce bilan (moins lourd que dans la plupart des pays soumis aux nazis, des Pays-Bas à la Pologne) au régime de Vichy dirigé par le maréchal Pétain. Un des derniers chapitres de l’ouvrage, sobrement intitulé « Déjouer les pièges de M. Zemmour », redit avec clarté pourquoi ces vues sont intenables.

Lire aussi cette tribune de Jacques Semelin (2021) : Article réservé à nos abonnés « M. Zemmour, votre rhétorique est celle de “l’entrepreneur identitaire” qui peut entraîner un pays au massacre »

Sur le plan factuel, en effet, le livre constitue une utile synthèse des acquis permettant de comprendre cette proportion apparemment étonnante, déjà soulignée dans les travaux de Serge Klarsfeld (Vichy-Auschwitz, Fayard, 1983) et dans le fameux discours de Jacques Chirac commémorant la rafle du Vél’d’hiv,’ en 1995. Si les trois quarts des juifs ont, en France, échappé à la déportation, ce n’est pas dû à une quelconque protection de Vichy, qui entreprit au contraire de les discriminer et prêta le concours de sa police à l’occupant pour les traquer, mais à l’entrecroisement de plusieurs facteurs : leurs propres stratégies de survie ; les priorités stratégiques du IIIe Reich, initialement moins brutal dans l’ouest de l’Europe ; des réseaux d’entraide ou d’évasion relevant notamment des Eglises ; la complicité ordinaire d’une population prompte à les cacher ou du moins à ne pas les dénoncer ; ainsi que les protestations publiques de plusieurs prélats catholiques, dont l’archevêque de Toulouse, Mgr Jules Saliège (1870-1956), en 1942, aboutissant à infléchir les politiques de persécution. De l’« énigme » du titre, il ne reste rien, en réalité.

 

Robots et machines parlantes : le danger de manipulation

Robots et machines parlantes : le danger de manipulation

 

Pour le psychiatre Serge Tisseron, l’installation à domicile d’enceintes connectées, de plus en plus perfectionnées et dotées d’une subjectivité artificielle, va accroître considérablement les pouvoirs de suggestion de ces machines. (tribune Le Monde)

 

Demain, toutes les machines qui nous entourent vont être progressivement dotées de la voix. Et, comme rien ne mobilise autant l’être humain que de pouvoir parler de lui et d’être écouté, certaines d’entre elles deviendront probablement nos confidents privilégiés. Le problème est que plus ces machines bénéficieront de compétences réelles dans le domaine de la compréhension et de la simulation émotionnelle, plus certains d’entre nous seront tentés de leur accorder par projection des compétences imaginaires. Personne, bien entendu, ne les confondra avec des humains, mais nous nous habituerons, à leur contact, à de nouvelles formes de relations qui modifieront peu à peu notre fonctionnement psychique et nos liens avec nos semblables.

Tout d’abord, l’installation d’enceintes connectées de plus en plus perfectionnées dans l’espace domestique va accroître considérablement le potentiel d’« intimité » entre l’homme et ses machines. Même si leurs utilisateurs continuent à les considérer comme des objets perfectionnés, beaucoup risquent de leur octroyer dans leur vie quotidienne des formes de prévenance traditionnellement réservées aux humains, à commencer par la politesse, et de les intégrer au monde de leurs relations sociales. Certains pourraient même être tentés de leur attribuer un peu « d’humanité », selon une gradation pour laquelle j’ai proposé de parler de degrés de « personnéité », puisque l’objet n’aura évidemment pas de personnalité, et encore moins d’humanité. L’homme qui parle à la machine parle en réalité toujours à l’homme qui est derrière la machine.

Il en résultera évidemment des problèmes inédits liés à la sécurité et à la préservation de la vie privée. Comment évoluera la représentation que nous avons de ce qu’est notre intimité ? Et que deviendra notre désir de partage quand une machine se présentera à tout moment comme attentive, disponible et jamais fatiguée de nous écouter ? Comment accepterons-nous d’avoir des émotions non partagées quand des machines capables de simuler l’attention et la compréhension humaine rendront à tout moment possible ce partage ? Et même, pourrons-nous encore éprouver une émotion sans la partager ?

Les capacités d’autorégulation, qui permettent à l’être humain d’organiser ses choix, risquent d’être, elles aussi, fortement impactées par la révolution des machines parlantes. La machine « sujetisée », c’est-à-dire partiellement perçue comme un sujet parce qu’elle est dotée d’une subjectivité artificielle, peut rapidement acquérir des pouvoirs de suggestion. Google, Amazon, Facebook et Apple – les fameux GAFA – ne cachent d’ailleurs pas leur ambition de faire de leurs enceintes connectées un cheval de Troie capable non seulement de capturer nos données les plus intimes, mais aussi de nous faire accepter, à terme, d’autres technologies plus invasives encore, utilisant des avatars numériques, puis des robots physiques dotés de capacités « empathiques ».

 

Politique : Attention à la manipulation des sondages

Politique : Attention à la manipulation des sondages

 

Avec l’apparition d’Internet, les sociétés de sondage se sont peu à peu éloignées de la rigueur scientifique. Pour qu’elles la retrouvent, les commanditaires doivent imposer un standard de charte sur les informations à livrer, afin que les experts puissent effectuer une analyse de qualité, estime le statisticien Michel Lejeune, dans une tribune au « Monde ».

 

Tribune.

L’article récent de Luc Bronner (« Dans la fabrique opaque des sondages », Le Monde du 5 novembre 2021) a dû retourner bien des esprits. Il a donné la preuve évidente que les sondages d’opinion étaient loin d’avoir la qualité vantée par les sondeurs, aussi bien sur le plan de la sélection et du contrôle des échantillons que sur la nature des questionnaires. Pourtant, combien d’observateurs avertis n’ont-ils pas alertés sur les biais de sélection des access panels Internet devenus la norme ? On les a écoutés distraitement en revenant toujours vers la parole rassurante des sondeurs.

Avec l’apparition et l’usage d’Internet, les sociétés de sondage se sont détournées de la méthode scientifique. Dans leur positionnement concurrentiel, elles ont toutes cédé aux avantages des faibles coûts, de l’immédiat et de la prolifération aux dépens de la qualité. Elles ont développé une démarche empirique, laquelle, n’ayant pas de justification théorique, les a amenées à construire un discours pseudoscientifique séduisant mais peuplé de contre-vérités. Certes cette démarche peut, de temps à autre, donner des résultats jugés corrects dans les intentions de vote proches de la date du scrutin, mais elle n’offre aucune garantie a priori.

Un concept flou

Trois types de contre-vérités constituent le socle de la communication des sondeurs. Ils concernent la représentativité de leurs échantillons, les redressements et l’analyse des résultats. Examinons-les successivement.

Tous les sondages sont déclarés « représentatifs par la méthode des quotas ». Premier problème, au-delà de son sens historique très spécifique, il n’existe pas de définition de la représentativité. Il serait intéressant de poser la question de sa signification à ceux qui se réfèrent à ce terme. Pour chacun d’entre nous, c’est un concept flou qui assurerait que l’on puisse faire de bonnes estimations sur la population.

 

La formulation des sondeurs fait accroire que cela est garanti par la « méthode des quotas » du fait qu’elle produit, selon leurs termes, un « modèle réduit de la population ». Or ce modèle ne s’applique qu’à quatre critères sociodémographiques de quotas (âge, genre, profession, zone de résidence), ce qui est totalement insuffisant pour fournir de bonnes estimations.

Ainsi, comme l’a montré concrètement l’enquête du Monde, les échantillons issus des « access panels » [bases de données] n’ont pas cette qualité, quand bien même ils sont construits sur des quotas. D’ailleurs, le seul fait que les panélistes doivent être des internautes coutumiers, excluant d’emblée de l’ordre de 40 % de la population, selon les études de l’Insee, suffirait à le prouver.

Chine : entrisme, manipulation et corruption

Chine : entrisme, manipulation et corruption

 

Longtemps la Chine s’est tenue à l’écart des grands enjeux géo politiques s’efforçant même de montrer une image relate vivement lisse du régime. Mais depuis l’arrivée du président Xi, désormais président à vie, la stratégie a changé. La Chine a opté pour la brutalité, la manipulation et la corruption.

Le mensonge est partout y compris dans les ambassades de Chine sans parler évidemment des extraordinaires réseaux d’intoxication sur Internet. Il faut lire par exemple les interviews de l’ambassadeur de Chine en France. Un véritable discours de propagande en outre très agressif pour le pays où l’ambassadeur est censé se limiterà des relations diplomatiques apaisées

L’ambassadeur de Chine en France va jusqu’à affirmer que les Français sont admiratifs devant le régime politique chinois et qu’il déteste la démocratie pratiquée en France. On croit rêver, on croit entendre Georges Marchais, on croit entendre les responsables communistes des années 50 .

En fait, toutes les manipulations obéissent à une stratégie d’intrusion de la Chine dans toutes les sphères économiques bien sûr mais aussi politiques et culturelles. Une étude d’une ampleur sans précédent, de 650 pages, que vous révèle France Inter, dévoile le gigantisme tentaculaire et très professionnalisé des réseaux d’influence construits par la Chine partout dans le monde.

« C’est un moment machiavélien », écrivent les deux auteurs du rapport, Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, au sens où Pékin semble désormais estimer que, comme l’écrivait Machiavel dans « Le Prince », « il est plus sûr d’être craint que d’être aimé. Ce qui correspond donc à une ‘russianisation’ des opérations d’influence chinoise ».

Les objectifs de la Chine à l’étranger sont de « séduire et subjuguer » mais surtout « d’infiltrer et de contraindre », en modernisant les méthodes russes pour aboutir à ce que les deux auteurs du rapport appellent le « techno-autoritarisme » ou « autoritarisme numérique » chinois. Cette industrialisation des moyens d’influence de Pékin s’est accélérée depuis 2017, avec « une agressivité croissante ces dernières années », constate le rapport de l’Irsem.

Pour ces actions à l’étranger, la Chine utilise plusieurs courroies de transmission : le département de la propagande du Parti communiste chinois, la Ligue de la jeunesse communiste, le bureau 610 en charge de la lutte contre le mouvement Falun Gong, l’armée et ses cybers-soldats de la base 311, les centres culturels Confucius, les diasporas chinoises et une myriade d’associations, etc.

La Chine a aussi recours à des opérations de manipulation de l’information sur les réseaux sociaux :

« Elles se déploient simultanément dans plusieurs secteurs afin de circonvenir les diasporas, les médias, la diplomatie, l’économie, la politique, l’éducation, les think tanks, la culture, etc. », notent les auteurs du rapport.

Politique: Report des élections régionales: encore une manipulation !

Politique:  Report des élections régionales: encore une manipulation  !

 

Aurélien Pradié, LR, , met en garde contre un éventuel report des élections régionales de juin. « On doit pouvoir mener une campagne et tenir le scrutin même dans des conditions sanitaires difficiles », estime-t-il.

 

. L’hypothèse d’un report est envisagée par le gouvernement et une réunion avec les chefs des partis politiques devrait être convoquée début avril, selon Le Figaro. Pour le numéro 3 des Républicains, Aurélien Pradié, candidat en Occitanie, il n’est pas possible de « constamment mettre en concurrence l’aspect sanitaire avec la question des libertés ou avec celle de la démocratie ». Le secrétaire général y voit de « la pure tactique politique ».

Quelle serait votre réaction si un report des élections régionales était annoncé?
Tout ça me semble cousu de fil blanc. Je pense qu’Emmanuel Macron a cette idée de reporter cette échéance électorale intermédiaire au fond de la tête depuis des mois. Et ce, pour des raisons de trouille électorale et de pure tactique politique. Il est suffisamment cynique pour espérer ce scénario depuis le début. Cela fait longtemps que j’alerte mes amis politiques en leur disant que je sens mal les choses et que quelque chose se trame.

La situation sanitaire actuelle ne justifierait-elle pas ce report?
Il y a quelque chose qui me terrifie dans le débat politique actuel : la question sanitaire est constamment mise en concurrence avec celle de la préservation de nos libertés publiques. La première a désormais totalement anesthésié la seconde, cela m’inquiète beaucoup. On est maintenant en train de s’attaquer à un dernier repère, une dernière voûte de notre démocratie, à savoir le rendez-vous électoral. Il est temps de tirer la sonnette d’alarme et de dire qu’on ne peut pas, dans un pays comme le nôtre, constamment mettre en concurrence l’aspect sanitaire avec la question des libertés ou avec celle de la démocratie. Sinon au final, que restera-t-il fondamentalement de notre vie démocratique? C’est compliqué d’avoir ce discours car nous serons vite accusés de ne nous intéresser qu’aux élections, mais c’est le moment d’avoir le courage de le tenir.

Le discours responsable aujourd’hui est celui qui dit que la démocratie ne peut pas être congelée

Vous êtes candidat en Occitanie. Est-il possible de mener une campagne électorale dans ces conditions?
La situation qui consiste à tenir le scrutin au mois de juin avec une campagne électorale difficile est très inconfortable pour moi qui suis un candidat challenger. Si je ne raisonne que pour mon petit intérêt personnel, je devrais être favorable à un report de cette échéance, moi qui ne suis pas un élu régional sortant. Je ne défends donc pas cette position par intérêt électoraliste. Je pense qu’on doit pouvoir mener une campagne et tenir le scrutin même dans des conditions sanitaires difficiles.

Vous parlez de « tactique politique » de la part de la majorité, pourquoi?
Quand je dis que je soupçonne le gouvernement d’avoir cette idée depuis des mois, j’ai aussi quelques éléments de preuve. A l’occasion de différents examens de texte, notamment celui qui a acté le premier report des régionales, nous avons proposé des modalités qui permettait de faire campagne autrement en ayant par exemple la possibilité de faire de la publicité sur les réseaux sociaux, d’aller toucher les électeurs par des courriers postaux avec des moyens de campagne différents… Le gouvernement a refusé toutes ces mesures, comme celles qui permettaient de faire évoluer les modalités de vote. A chaque fois, il a dit : ‘circulez il n’y a rien à voir’. Aucun effort n’a été fait pour anticiper la situation actuelle. A un moment, il faut se reposer des questions fondamentales : est-ce que sous couvert d’une situation sanitaire difficile, on peut s’autoriser à reporter des échéances démocratiques? La survie de notre démocratie est tout aussi importante que la question sanitaire, peut-être même plus. Le discours responsable aujourd’hui est celui qui dit que la démocratie ne peut pas être congelée.

Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour se rendre compte que LREM va prendre sa deuxième volée de bois vert lors de cette élection

Selon vous, LREM a peur de perdre en juin?
Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour se rendre compte que LREM va prendre sa deuxième volée de bois vert lors de cette élection, comme cela a été le cas lors des municipales l’année dernière. Même si les élus de LREM n’ont pas un grand sens politique, j’imagine qu’ils ont quand même subodoré le fait que ce rendez-vous électoral ne serait pas glorieux pour eux, qu’il serait même sûrement assez minable. Je pense en effet qu’un report les arrange. D’autant plus que ces élections régionales commencent à impacter l’élection présidentielle : plusieurs candidats sont aussi des candidats putatifs à la présidentielle. Dans l’esprit d’Emmanuel Macron il peut y avoir cette tentation – compromettante du point de vue de sa responsabilité de chef de l’Etat, garant de la démocratie et de nos institutions – de gêner ses concurrents potentiels. La situation n’est pas acceptable. La démocratie, c’est la libre-concurrence entre les candidats.

Des élections régionales à l’automne, à 6 mois de la présidentielle, est-ce envisageable?
Ou bien les élections se tiennent en juin, ou bien elles se tiendront après la présidentielle. Je ne crois pas au report intermédiaire. D’abord parce qu’on va entrer dans le pré-débat présidentiel, et que tout ça n’aura plus de sens ni de lisibilité démocratique. Ensuite parce que je ne sais pas qui peut dire aujourd’hui que la situation sanitaire sera absolument certaine au mois d’octobre. Si c’est pour qu’en octobre, on nous explique qu’il faut encore reporter… Nous verrons. Mais si nous en sommes aujourd’hui à reconfiner le pays, c’est bien parce que les décideurs politiques ont échoué sur la question de la stratégie et de la vaccination. Ce qui nous arrive n’est pas une fatalité mais une responsabilité de ceux qui nous dirigent. De ce fait, il est encore plus intolérable que ceux qui ont échoué à nous protéger soient ceux qui commanderont le nouveau calendrier électoral.

Report des élections régionales. Encore une manipulation politique !

Report des élections régionales. Encore une manipulation politique !

 

Aurélien Pradié, LR, , met en garde contre un éventuel report des élections régionales de juin. « On doit pouvoir mener une campagne et tenir le scrutin même dans des conditions sanitaires difficiles », estime-t-il.

 

. L’hypothèse d’un report est envisagée par le gouvernement et une réunion avec les chefs des partis politiques devrait être convoquée début avril, selon Le Figaro. Pour le numéro 3 des Républicains, Aurélien Pradié, candidat en Occitanie, il n’est pas possible de « constamment mettre en concurrence l’aspect sanitaire avec la question des libertés ou avec celle de la démocratie ». Le secrétaire général y voit de « la pure tactique politique ».

Quelle serait votre réaction si un report des élections régionales était annoncé?
Tout ça me semble cousu de fil blanc. Je pense qu’Emmanuel Macron a cette idée de reporter cette échéance électorale intermédiaire au fond de la tête depuis des mois. Et ce, pour des raisons de trouille électorale et de pure tactique politique. Il est suffisamment cynique pour espérer ce scénario depuis le début. Cela fait longtemps que j’alerte mes amis politiques en leur disant que je sens mal les choses et que quelque chose se trame.

La situation sanitaire actuelle ne justifierait-elle pas ce report?
Il y a quelque chose qui me terrifie dans le débat politique actuel : la question sanitaire est constamment mise en concurrence avec celle de la préservation de nos libertés publiques. La première a désormais totalement anesthésié la seconde, cela m’inquiète beaucoup. On est maintenant en train de s’attaquer à un dernier repère, une dernière voûte de notre démocratie, à savoir le rendez-vous électoral. Il est temps de tirer la sonnette d’alarme et de dire qu’on ne peut pas, dans un pays comme le nôtre, constamment mettre en concurrence l’aspect sanitaire avec la question des libertés ou avec celle de la démocratie. Sinon au final, que restera-t-il fondamentalement de notre vie démocratique? C’est compliqué d’avoir ce discours car nous serons vite accusés de ne nous intéresser qu’aux élections, mais c’est le moment d’avoir le courage de le tenir.

Le discours responsable aujourd’hui est celui qui dit que la démocratie ne peut pas être congelée

Vous êtes candidat en Occitanie. Est-il possible de mener une campagne électorale dans ces conditions?
La situation qui consiste à tenir le scrutin au mois de juin avec une campagne électorale difficile est très inconfortable pour moi qui suis un candidat challenger. Si je ne raisonne que pour mon petit intérêt personnel, je devrais être favorable à un report de cette échéance, moi qui ne suis pas un élu régional sortant. Je ne défends donc pas cette position par intérêt électoraliste. Je pense qu’on doit pouvoir mener une campagne et tenir le scrutin même dans des conditions sanitaires difficiles.

Vous parlez de « tactique politique » de la part de la majorité, pourquoi?
Quand je dis que je soupçonne le gouvernement d’avoir cette idée depuis des mois, j’ai aussi quelques éléments de preuve. A l’occasion de différents examens de texte, notamment celui qui a acté le premier report des régionales, nous avons proposé des modalités qui permettait de faire campagne autrement en ayant par exemple la possibilité de faire de la publicité sur les réseaux sociaux, d’aller toucher les électeurs par des courriers postaux avec des moyens de campagne différents… Le gouvernement a refusé toutes ces mesures, comme celles qui permettaient de faire évoluer les modalités de vote. A chaque fois, il a dit : ‘circulez il n’y a rien à voir’. Aucun effort n’a été fait pour anticiper la situation actuelle. A un moment, il faut se reposer des questions fondamentales : est-ce que sous couvert d’une situation sanitaire difficile, on peut s’autoriser à reporter des échéances démocratiques? La survie de notre démocratie est tout aussi importante que la question sanitaire, peut-être même plus. Le discours responsable aujourd’hui est celui qui dit que la démocratie ne peut pas être congelée.

Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour se rendre compte que LREM va prendre sa deuxième volée de bois vert lors de cette élection

Selon vous, LREM a peur de perdre en juin?
Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour se rendre compte que LREM va prendre sa deuxième volée de bois vert lors de cette élection, comme cela a été le cas lors des municipales l’année dernière. Même si les élus de LREM n’ont pas un grand sens politique, j’imagine qu’ils ont quand même subodoré le fait que ce rendez-vous électoral ne serait pas glorieux pour eux, qu’il serait même sûrement assez minable. Je pense en effet qu’un report les arrange. D’autant plus que ces élections régionales commencent à impacter l’élection présidentielle : plusieurs candidats sont aussi des candidats putatifs à la présidentielle. Dans l’esprit d’Emmanuel Macron il peut y avoir cette tentation – compromettante du point de vue de sa responsabilité de chef de l’Etat, garant de la démocratie et de nos institutions – de gêner ses concurrents potentiels. La situation n’est pas acceptable. La démocratie, c’est la libre-concurrence entre les candidats.

Des élections régionales à l’automne, à 6 mois de la présidentielle, est-ce envisageable?
Ou bien les élections se tiennent en juin, ou bien elles se tiendront après la présidentielle. Je ne crois pas au report intermédiaire. D’abord parce qu’on va entrer dans le pré-débat présidentiel, et que tout ça n’aura plus de sens ni de lisibilité démocratique. Ensuite parce que je ne sais pas qui peut dire aujourd’hui que la situation sanitaire sera absolument certaine au mois d’octobre. Si c’est pour qu’en octobre, on nous explique qu’il faut encore reporter… Nous verrons. Mais si nous en sommes aujourd’hui à reconfiner le pays, c’est bien parce que les décideurs politiques ont échoué sur la question de la stratégie et de la vaccination. Ce qui nous arrive n’est pas une fatalité mais une responsabilité de ceux qui nous dirigent. De ce fait, il est encore plus intolérable que ceux qui ont échoué à nous protéger soient ceux qui commanderont le nouveau calendrier électoral.

1234



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol