Archive pour le Tag 'Niger'

Niger : l’hypocrisie des États-Unis et de l’Europe

Niger : l’hypocrisie des États-Unis et de l’Europe

À juste titre, Macron a dénoncé la couardise des États-Unis et de l’Europe vis-à-vis de la situation au Niger. De fait , la France- avec la CDEAO- se trouve relativement isolée. Les États-Unis ne veulent même pas parler de coup d’état et négocient discrètement le maintien au Niger de leurs forces. De son côté, l’Europe ferme les yeux sur la situation et ne veut pas s’engager comme d’habitude. Pour l’Europe ,le Niger n’est pas un enjeu économique stratégique et il n’appartient pas au Vieux continent de s’engager à la fois pour la démocratie et la lutte contre le terrorisme.

Macron a raison de dénoncer cette hypocrisie. La France est un effet la salle grande puissance à réclamer le retour de la démocratie et le retour du président élu.

Dans la coulisse évidemment, la Russie ne cesse d’ajouter de l’huile sur le feu en s’appuyant sur les gauchistes et autres profiteurs qui préfèrent Poutine à la démocratie. Dernier coup de force de la dictature, la demande de renvoi de l’ambassade de France. Une provocation évidemment. Mais le temps jouera certainement contre le coup d’État car le prix de l’alimentaire a considérablement augmenté et l’État malien se trouvera bientôt en situation de faillite financière et ne pourra plus payer ses fonctionnaires y compris les militaires.

Un enjeu de taille, il s’agit ni plus ni moins de la contagion des dictatures dans toute l’Afrique et de la menace encore plus grave du terrorisme islamique .

Politique-Niger : l’hypocrisie des États-Unis et de l’Europe

Politique-Niger : l’hypocrisie des États-Unis et de l’Europe

À juste titre, Macron a dénoncé la couardise des États-Unis et de l’Europe vis-à-vis de la situation au Niger. De fait , la France- avec la CDEAO- se trouve relativement isolée. Les États-Unis ne veulent même pas parler de coup d’état et négocient discrètement le maintien au Niger de leurs forces. De son côté, l’Europe ferme les yeux sur la situation et ne veut pas s’engager comme d’habitude. Pour l’Europe ,le Niger n’est pas un enjeu économique stratégique et il n’appartient pas au Vieux continent de s’engager à la fois pour la démocratie et la lutte contre le terrorisme.

Macron a raison de dénoncer cette hypocrisie. La France est un effet la salle grande puissance à réclamer le retour de la démocratie et le retour du président élu.

Dans la coulisse évidemment, la Russie ne cesse d’ajouter de l’huile sur le feu en s’appuyant sur les gauchistes et autres profiteurs qui préfèrent Poutine à la démocratie. Dernier coup de force de la dictature, la demande de renvoi de l’ambassade de France. Une provocation évidemment. Mais le temps jouera certainement contre le coup d’État car le prix de l’alimentaire a considérablement augmenté et l’État malien se trouvera bientôt en situation de faillite financière et ne pourra plus payer ses fonctionnaires y compris les militaires.

Un enjeu de taille, il s’agit ni plus ni moins de la contagion des dictatures dans toute l’Afrique et de la menace encore plus grave du terrorisme islamique .

Niger: La fermeture des frontières va provoquer un drame économique et social

Niger: La fermeture des frontières va provoquer un drame économique et social

Le Niger a fermé ses frontières terrestres, suite au coup d’Etat militaire du 26 juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Au même moment, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé des sanctions financières contre Niamey. Hassan Abdo Mamane est enseignant-chercheur à la Faculté des sciences économiques et de gestion de l’Université Abdou Moumouni de Niamey. Il décrypte les conséquences économiques de la fermeture des frontières du pays.

Dans The conversation

Quelles sont les raisons de cette fermeture ?
La principale raison de la fermeture temporaire des frontières terrestres et aériennes, accompagnée d’un couvre-feu nocturne, est sécuritaire après le coup d’Etat au Niger. Il s’agit de mesures conservatoires visant à sécuriser les auteurs du coup de force et à protéger les citoyens du pays pour leur permettre de vaquer à leurs occupations quotidiennes en contrôlant les entrées et les sorties frauduleuses des individus, de groupes de personnes ou des États “mal intentionnés”. Dès que la situation se stabilise les auteurs du coup d’Etat lèveront ces meures. D’ailleurs, les frontières aériennes ont été rouvertes puis fermées pour des raisons sécuritaires.

Quels sont les secteurs économiques les plus touchés ?

Le commerce transfrontière formel avec le Nigeria et le Benin est directement affecté négativement dans l’immédiat et à court terme. Ce resserrement des contraintes extérieures s’exerce sur l’économie nigérienne et touche principalement les secteurs économiques concernés par les sanctions prises par les chefs d’Etat membres de la CEDEAO qui cherchent à infléchir la position rigide des auteurs de coup d’Etat. Cette intensité de la contrainte extérieure est d’abord appréhendée au niveau de la sphère réelle de l’économie avant d’être traitée au niveau de ses contreparties financières et monétaires.

Dans l’immédiat, les secteurs économiques directement affectés négativement sont ceux qui dépendent des approvisionnements en produits pharmaceutiques, en produits alimentaires périssables, comme les légumes, les fruits, les désherbants importés du Nigeria ainsi que les animaux sur pied et les sacs d’oignon transportés dans des camions et exportés vers ce pays.

Les exportations du Niger vers le Nigeria s’élevaient en 2019 à 193 millions de dollars en 2022, soit 26,23 % des exportions totales nigériennes. A la même date, les importations en provenance de ce pays, représentaient 87, 143 millions de dollars, soit 5 % du total des importations nigériennes.

Le port de Cotonou, au Bénin, quant à lui, fournit essentiellement des produits pharmaceutiques. L’impact est lié, dans une large mesure, à l’importance du stock des entreprises. Ces stocks de matières premières et de produits finis qui présentent un intérêt majeur permettent aux entreprises en situation d’incertitude de continuer à produire jusqu’à un certain temps m’excédant pas le plus souvent deux à trois mois.

Toutefois, si les nouvelles autorités ne sensibilisent pas les opérateurs économiques le plus rapidement possible, ces opérateurs économiques derniers vont commencer à spéculer en augmentant le prix de leurs marchandises même si leurs stocks des produits et biens de consommations intermédiaires sont importants. La hausse des prix qui en résulte lamine le pouvoir d’achat déjà très faible des consommateurs. Les secteurs économiques, quant à eux, seront diversement affectés par les fermetures des frontières.

Le secteur industriel, toujours embryonnaire, risque d’être affecté directement et instantanément avec l’arrêt des importations des intrants importés, acheminés par le port de Cotonou, et des commandes en cours, par exemple du lait en poudre en provenance de l’Union européenne, principal input des industries laitières.

Au niveau du secteur tertiaire, les services marchands seront les plus affectés : le commerce, le transport, l’hôtellerie et le tourisme. Aussi, le blocage va impacter négativement toutes tous les services publics et privés à terme.

En définitive, la fermeture du pays va mettre de nombreux individus au chômage, les forçant à quitter leur domicile, déstabilisant leur cellule familiale, alors que leur accès à l’eau potable, aux produits de base, à l’éducation, aux soins médicaux est fortement limité. Les inégalités sociales, véritable source d’instabilité, augmentent.

Cet impact, qui se traduit par le ralentissement des activités productives, est aggravé par le problème du ravitaillement énergétique, notamment les délestages de la fourniture de l’électricité, conséquences de la suspension de l’énergie électrique en provenance du Nigéria, dont dépend le pays à près de 90 %. Mais des efforts de réorganisation des unités de production nationale ont permis la satisfaction des besoins à hauteur de 75 %.

Comment atténuer ces effets pervers?
Les incertitudes associées à ces effets pervers peuvent être atténuées, d’une part à court terme par l’offre intérieure des produits alimentaires issus de la prochaine récolte agricole, et d’autre part, par les échanges transfrontières de nature informelle. En effet, les niveaux des prix divergents entre le Niger et le Nigeria et la modification du taux de change du naira, la monnaie nigeriane, développent une forme d’intégration économique d’essence informelle pouvant renforcer le commerce non officiel des produits, et ainsi réduire l’efficacité des mesures de sanction.

On a d’ailleurs observé, suite à la fermeture unilatérale de sa frontière en août 2019 par le gouvernement nigérian, une intensification des échanges frontaliers informels qui a quasiment annulé tous les effets négatifs sur les consommateurs nigériens. Une telle résilience est historique puisque tous les chocs subis par l’économie nigérienne depuis 1980 ont été résorbés de cette manière.

Qu’en est-il de l’économie financière et monétaires ?
Au cœur de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), il y a la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), institution sur laquelle repose la confiance dans les obligations de ses huit Etats membres. Les mesures prises par cette dernière (dont la fermeture de son agence principale) contre le Niger à court et à moyen terme sur la liquidité mettent fin au refinancement des banques commerciales. Il n’y aura plus d’injection de nouvelles monnaies fiduciaires dans l’économie, seule la masse monétaire déjà en circulation continue de l’être.

Ces mesures punitives ont des conséquences immédiates sur les transactions financières, bancaires et monétaires, car, elles entraînent automatiquement l’arrêt des échanges interbancaires et le blocage des comptes du trésor national et des banques de second rang logés à l’agence principale de la BCEAO-Niger. Ceci entraîne l’arrêt instantané des activités entre la BCEAO, le trésor public et les banques de second rang. Ce qui affecte les opérations bancaires à plusieurs niveaux : paiements des salaires, transferts de fonds au niveau international, compensations bancaires, etc.

Quelles seront les conséquences de ces fermetures ?

Ce blocage des transactions commerciales internationales au niveau des portes d’entrée et de sortie des marchandises du Nigeria et du Bénin singulièrement, touche directement et instantanément la gestion des affaires publiques au Niger. Il impacte négativement les recettes douanières et, partant réduit drastiquement la capacité de l’État à faire face à ses dépenses de souveraineté (salaires des fonctionnaires, fonctionnement régulier de l’administration etc.).

A terme, le secteur privé sera à son tour affecté. Nous n’entrerons pas dans les détails à ce niveau pour la simple raison que de telles conséquences s’inscriront dans le plus ou moins moyen ou long terme.

Que peut-on faire pour minimiser l’impact ?
A l’heure actuelle, la fermeture des frontières ne concerne pas certains pays limitrophes du Niger : Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali et Tchad. Le Niger ne vit pas en autarcie, même si les flux commerciaux avec ces Etats ne sont pas importants.

En guise de solidarité avec les auteurs du coup d’Etat, les autorités burkinabè ont levé l’interdiction d’exporter certains produits agricoles (mil et riz) pour permettre aux commerçants de leur pays de les exporter au Niger pour atténuer l’impact négatif des mesures de sanctions imposées par la CEDEAO.

En plus de la résilience liée au secteur informel, les opérateurs économiques nigériens peuvent progressivement réorienter leurs activités commerciales, soit vers le port de Conakry en Guinée, en passant par le Mali, au travers de la mutualisation des moyens et des stratégies des trois pays, soit en direction de l’Algérie qui approvisionne le nord du Niger en pâtes alimentaires à des prix défiant toute concurrence.

C’est le prix à payer pour contourner les sanctions de la CEDEAO. Cela ne peut qu’atténuer et non compenser toutes les pertes encourues par l’économie nationale. La mobilisation des ressources financières doit désormais s’orienter vers la fiscalité intérieure tout en faisant attention à ne pas conduire les entreprises du secteur privé vers la faillite.

La fermeture des frontières du Niger, suite aux évènements du 26 juillet 2023 qui ont mis fin au régime de Mohamed Bazoum, entraîne un bouleversement profond de l’économie et des finances du pays. Une telle situation va inévitablement contraindre les opérateurs économiques à réorienter, à terme, leurs activités commerciales vers d’autres pays, malgré les coûts supplémentaires qui seront certainement supportés, surtout par les consommateurs nigériens.

Niger : l’hypocrisie des États-Unis et de l’Europe

Niger : l’hypocrisie des États-Unis et de l’Europe

À juste titre, Macon a dénoncé la couardise des États-Unis et de l’Europe vis-à-vis de la situation au Niger. De fait , la France- avec la CDEAO- se trouve relativement isolée. Les États-Unis ne veulent même pas parler de coup d’état et négocient discrètement le maintien au Niger de leurs forces. De son côté, l’Europe ferme les yeux sur la situation et ne veut pas s’engager comme d’habitude. Pour l’Europe ,le Niger n’est pas un enjeu économique stratégique et il n’appartient pas au Vieux continent de s’engager à la fois pour la démocratie et la lutte contre le terrorisme.

Macron a raison de dénoncer cette hypocrisie. La France est un effet la salle grande puissances à réclamer le retour de la démocratie et le retour du président élu.

Dans la coulisse évidemment, la Russie ne cesse d’ajouter de l’huile sur le feu en s’appuyant sur les gauchistes et autres profiteurs qui préfèrent Poutine à la démocratie. Dernier coup de force de la dictature, la demande de renvoi de l’ambassade de France. Une provocation évidemment. Mais le temps jouera certainement contre le coup d’État car le prix de l’alimentaire a considérablement augmenté et l’État malien se trouvera bientôt en situation de faillite financière et ne pourra plus payer ses fonctionnaires y compris les militaires.

Un enjeu taille, il s’agit ni plus ni moins de la contagion des dictatures dans toute l’Afrique et de la menace encore plus grave du terrorisme islamique .

Politique- Niger, le putsch de trop

Politique- Niger, le putsch de trop

Le putsch qui a eu lieu au Niger le 28 juillet 2023 n’est pas un putsch de plus mais le putsch de trop, qui donne lieu à une partie de poker entre la CEDEAO et la junte au pouvoir.

par
Thierry Vircoulon
Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité dans The Conversation

Largement sous-estimés, les enjeux du quatrième putsch en Afrique de l’Ouest en deux ans (après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso) sont, en effet, majeurs pour le Niger, pour la région et au-delà.

Selon les putschistes, c’est la dégradation de la situation sécuritaire qui les aurait incités à prendre le pouvoir. Or, à l’inverse du Mali et du Burkina Faso, le Niger n’est pas en partie conquis par les groupes djihadistes. Menacé par Boko Haram au sud dans la région de Diffa et par les groupes armés affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique à l’ouest dans les régions de Tillabéri et Tahoua, le pays n’a pas connu d’attaques majeures cette année. En fait, l’embuscade dans laquelle est tombée l’armée nigérienne dans la région de Tillabéri le 13 août – soit quinze jours après le putsch –, qui a fait 17 morts parmi les militaires, est la première attaque d’envergure depuis plusieurs mois.

De même, à l’inverse du Mali et du Burkina Faso, les putschistes n’incarnent pas une nouvelle génération montante et insatisfaite au sein de l’armée. Âgé de 59 ans, le principal auteur du coup d’État, le général Tiani, était le chef de la garde présidentielle depuis 2011, tandis que le numéro 2 de la junte, le général Mody, a 60 ans et était le chef d’état-major des armées de 2020 à avril 2023.

Qui est Abdourahamane Tiani, le général qui a pris le pouvoir au Niger ? France 24, 29 juillet 2023.
La motivation des putschistes semble davantage liée à leur sort personnel qu’à la politique sécuritaire du pays, et reflète les tensions préexistantes entre le président Bazoum et une partie de la hiérarchie militaire. Outre le fait que, le 31 mars 2021, à la veille de son investiture, une tentative de coup d’État avait failli l’empêcher d’accéder au pouvoir, le président Bazoum avait récemment procédé à des changements parmi ses sécurocrates.

Le haut commandant de la gendarmerie et le chef d’état-major général des armées ont été remplacés en mars 2023 et six généraux ont été mis à la retraite. Le remplacement du général Tiani et la restructuration de la garde présidentielle étaient à l’ordre du jour du conseil des ministres du 27 juillet 2023. Or le putsch a eu lieu le 26 et c’est le 28 juillet, après deux jours de tractations au sein de l’armée, que le général Tiani a pris la tête du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).

Le refus d’accepter la remise en cause de leur position dans la hiérarchie militaire illustre la montée en puissance politique et financière des sécurocrates sahéliens – montée en puissance qui est un effet collatéral de cette guerre contre le djihadisme qui dure déjà depuis dix ans et dont les effets néfastes apparaissent progressivement. Parmi ces effets figure l’explosion des budgets militaires. Selon le Stockholm International Peace and Research Institute, qui fait référence en la matière, les dépenses militaires du Niger sont passées de 39 à 151 milliards de francs CFA de 2011 à 2022. Elles ont donc presque quadruplé en dix ans. Au Mali, pendant la même période, elles sont passées de 76 à 321 milliards de francs CFA.

Or la gestion des budgets militaires est entachée de corruption. Réalisé en février 2020, un audit mené par l’inspection générale des armées sur les commandes passées par le ministère nigérien de la Défense avait révélé un détournement de 76 milliards de francs CFA entre 2014 et 2019. Ces détournements étaient surtout organisés dans le cadre des achats d’armes : une grande partie du matériel militaire fourni par des entreprises étrangères, notamment russes, était sujet à des surfacturations, de faux appels d’offres ou n’était parfois tout simplement pas livrée.

Malgré les révélations accablantes de cet audit, les sanctions sont restées cosmétiques et les personnalités impliquées dans ce scandale n’ont pas été poursuivies. L’ampleur de la rente sécuritaire créée par la guerre contre le djihadisme est une des raisons non dites de la montée en puissance des sécurocrates au Sahel et de l’épidémie de juntes militaires.

La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest au pied du mur
L’Afrique de l’Ouest connaît une véritable épidémie de putschs. Le Niger, nous l’avons dit, est le quatrième pays touché en trois ans : le Mali a ouvert le bal en 2020 suivi par la Guinée en 2021 et le Burkina Faso par deux fois en 2022. Quatre présidents élus (Ibrahim Boubacar Keïta, Alpha Condé, Roch Kaboré et Mohamed Bazoum) ont été destitués par des hommes en uniformes.

En tant qu’organisation chargée de la paix et de la sécurité dans la région, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) joue son va-tout. Impuissante face aux trois coups d’État précédents, surprise par ce quatrième putsch, la CEDEAO se trouve maintenant face à une menace existentielle pour les régimes politiques de la région qui se disent démocratiques. Selon la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, il s’agit bien pour la CEDEAO du « coup (d’État) de trop ». L’organisation régionale a donc réagi en force à ce quatrième putsch :

Ultimatum d’une semaine aux putschistes pour rendre le pouvoir au président Bazoum.

Train complet de sanctions économiques et financières (fermeture des frontières terrestres et aériennes, gel des avoirs de la République du Niger dans les banques centrales de la CEDEAO, suspension des transactions commerciales et financières entre les États membres de la CEDEAO et le Niger, gel de toutes les transactions de service, etc.).

Et surtout, menace inédite d’une intervention militaire qui fait écho à la création d’une force anti-putsch annoncée en 2022.

Mais loin de reculer, la junte nigérienne a surenchéri en nommant un premier ministre, en accusant le président Bazoum de haute trahison et en se rapprochant des trois autres régimes putschistes. Ce rapprochement a conduit à une déclaration de solidarité belliqueuse des juntes malienne et burkinabé qui considèrent qu’une intervention militaire de la CEDEAO au Niger serait « une déclaration de guerre ».

L’organisation régionale est donc à présent scindée en deux blocs antagoniques – les régimes civils et les juntes – qui sont entrés dans une logique d’escalade. La rhétorique belliciste de ces dernières semaines évoquant une guerre régionale fait partie de la partie de poker qui se déroule entre la junte et la CEDEAO et dont l’issue définira les perdants et les gagnants de cette crise.

Le basculement géostratégique du Sahel

Alors que le général Tiani annonce son intention de rester au moins trois ans au pouvoir, les enjeux de cette crise sont majeurs pour ses acteurs proches et lointains.

Les putschistes nigériens jouent bien sûr leur avenir personnel, tout comme les présidents élus de la CEDEAO. Ces derniers savent que ce n’est plus leur crédibilité qui est en cause, mais leur avenir. Après avoir échoué face à trois coups d’État, leur impuissance pourrait donner des idées à certains de leurs propres militaires, qui suivent de près l’irrésistible ascension des juntes. Quant aux putschistes déjà au pouvoir dans les pays voisins, la confirmation de l’installation au Niger d’une nouvelle junte viendrait les conforter et serait célébrée comme une nouvelle étape du retour des militaires au pouvoir en Afrique de l’Ouest.

Dans un retournement de l’histoire particulièrement ironique, la démocratisation de l’Afrique de l’Ouest, engagée au début des années 1990, s’achèverait par une remilitarisation du pouvoir. Comme la première démocratisation dans les années 1960, la seconde démocratisation se solderait par un échec. La lutte entre les démocraties et les autoritarismes se joue aussi au Niger.

Pour l’Europe et les États-Unis, les enjeux sont aussi considérables, bien qu’encore sous-estimés. Leur opposition au coup d’État leur vaut d’être vilipendés par les putschistes ; c’est tout particulièrement le cas de la France, de nouveau utilisée par ses partenaires africains d’hier comme le bouc émissaire parfait. Le Niger est le dernier bastion de la présence militaire occidentale dans le cadre de la lutte contre le djihadisme au Sahel.

Après son expulsion du Mali et du Burkina Faso, l’armée française risque d’être complètement expulsée du champ de bataille sahélien, les putschistes ayant exigé son départ d’ici septembre. Même si les putschistes s’en prennent en priorité à la France, ce risque d’expulsion plane aussi sur les troupes européennes et américaines stationnées au Niger. En ce sens, l’avenir de la guerre contre le djihadisme sahélien se joue au Niger.

En outre, le rapprochement immédiat avec les juntes voisines et leurs amis russes augure une réorganisation régionale des alliances. Grâce à un jeu de dominos parfait, un Sahel hostile aux intérêts occidentaux et prêt à explorer tous les partenariats alternatifs sur le marché de l’aide (pas seulement russe mais aussi arabe, chinois, etc.) est en train d’être créé. À ce titre, les similitudes du schéma des coups d’État entre Bamako, Ouagadougou et Niamey ne peuvent qu’interroger : même justification sécuritaire, même posture anti-française, même campagne de désinformation sur les réseaux sociaux et même appel à la Russie. Le Sahel devient un nouvel exemple de la perte d’influence des États-Unis et de l’Europe sur la scène internationale et du déclassement de la France, qui fait figure de grand perdant. En ce sens, la guerre d’influence entre grandes puissances se joue aussi au Niger.

Politique- Niger et Afrique : manipulation des foules

Politique- Niger et Afrique : manipulation des foules


L’exemple du Mali Hier-du Niger aujourd’hui- vis-à-vis des rapports avec la France témoigne bien de la versatilité et des manipulations opérées par des forces politiques intérieures mais aussi extérieures.

Au Mali par exemple faut-il se rappeler qu’en 2013 les armées françaises ont été accueillies dans un enthousiasme débordant quand les militaires français sont intervenus pour arrêter les avancées des islamistes et sauver l’État. À l’inverse en 2020 après le nouveau putsch des militaires, la France a été prise pour cible par les manifestants. La preuve qu’il est facile de manipuler quelques centaines ou quelques milliers de personnes en s’appuyant sur le populisme, les rancœurs locales et la corruption pour mobiliser dans un sens ou dans un autre. Avec quelques bières et quelques billets de mille franc CFA (environ 1,5 €) on peut grossir les quelques dizaines de militants politisés et réunir des centaines et des milliers de participants. Et on trouvera à l’occasion quelques intellectuels pour légitimer ces mouvements de foule au nom de la souveraineté voir même de la démocratie.

C’est à peu près le phénomène se passe aussi Niger ou la France jusque-là n’avait jamais rencontré de problème majeur. C’est un concours de circonstances qui a permis d’agglomérer tous les mécontentements : le mécontentement contre la vie chère, le mécontentement de certains vis-à-vis du gouvernement, le mécontentement des militaires se jugeant mal rémunérés. Et de brandir des pancartes contre le néo colonialisme en réclamant la venue des dictateurs et des criminels de Poutine et Wagner.

La versatilité des foules ce manifestera avant peu car les conséquences sociales seront terribles dans la mesure où le Niger dépend à 40 % des aides extérieure. En 2013, les armées françaises se sont déployées en urgence au Mali à la demande des autorités maliennes afin de stopper l’offensive des groupes armés terroristes vers Bamako. L’intervention de la France a permis d’éviter l’effondrement de l’État malien ainsi que la prise du pouvoir par des groupes djihadistes.

Niger et Afrique : manipulation des foules

Niger et Afrique : manipulation des foules


L’exemple du Mali Hier-du Niger aujourd’hui- vis-à-vis des rapports avec la France témoigne bien de la versatilité et des manipulations opérées par des forces politiques intérieures mais aussi extérieures.

Au Mali par exemple faut-il se rappeler qu’en 2013 les armées françaises ont été accueillies dans un enthousiasme débordant quand les militaires français sont intervenus pour arrêter les avancées des islamistes et sauver l’État. À l’inverse en 2020 après le nouveau putsch des militaires, la France a été prise pour cible par les manifestants. La preuve qu’il est facile de manipuler quelques centaines ou quelques milliers de personnes en s’appuyant sur le populisme, les rancœurs locales et la corruption pour mobiliser dans un sens ou dans un autre. Avec quelques bières et quelques billets de mille franc CFA (environ 1,5 €) on peut grossir les quelques dizaines de militants politisés avec des centaines et des milliers de participants.

C’est à peu près le phénomène se passe aussi Niger ou la France jusque-là n’avait jamais rencontré de problème majeur. C’est un concours de circonstances qui a permis d’agglomérer tous les mécontentements : le mécontentement contre la vie chère, le mécontentement de certains vis-à-vis du gouvernement, le mécontentement des militaires se jugeant mal rémunérés. Et de brandir des pancartes contre le néo colonialisme en réclamant la venue des dictateurs et des criminels de Poutine et Wagner.

La versatilité des foules ce manifestera avant peu car les conséquences sociales seront terribles dans la mesure où le Niger dépend à 40 % des aides extérieure. En 2013, les armées françaises se sont déployées en urgence au Mali à la demande des autorités maliennes afin de stopper l’offensive des groupes armés terroristes vers Bamako. L’intervention de la France a permis d’éviter l’effondrement de l’État malien ainsi que la prise du pouvoir par des groupes djihadistes.

Politique-Niger : la manipulation des foules

Politique-Niger : la manipulation des foules

L’exemple du Mali Hier-du Niger aujourd’hui- vis-à-vis des rapports avec la France témoigne bien de la versatilité et des manipulations opérées par des forces politiques intérieures mais aussi extérieures.

Au Mali par exemple, faut-il se rappeler qu’en 2013 les armées françaises ont été accueillies dans un enthousiasme débordant quand les militaires français sont intervenus pour arrêter les avancées des islamistes et sauver l’État. À l’inverse en 2020 après le nouveau putsch des militaires, la France a été prise pour cible par les manifestants. La preuve qu’il est facile de manipuler quelques centaines ou quelques milliers de personnes en s’appuyant sur le populisme, les rancœurs locales et la corruption pour mobiliser dans un sens ou dans un autre. Avec quelques bières et quelques billets de mille franc CFA (environ 1,5 €) on peut grossir les quelques dizaines de militants politisés avec des centaines et des milliers de participants.

C’est à peu près le phénomène se passe aussi Niger ou la France jusque-là n’avait jamais rencontré de problème majeur. C’est un concours de circonstances qui a permis d’agglomérer tous les mécontentements : le mécontentement contre la vie chère, le mécontentement de certains vis-à-vis du gouvernement, le mécontentement des militaires se jugeant mal rémunérés. Et de brandir des pancartes contre le néo colonialisme en réclamant la venue des dictateurs et des criminels de Poutine et Wagner.

La versatilité des foules ce manifestera avant peu car les conséquences sociales seront terribles dans la mesure où le Niger dépend à 40 % des aides extérieure. En 2013, les armées françaises se sont déployées en urgence au Mali à la demande des autorités maliennes afin de stopper l’offensive des groupes armés terroristes vers Bamako. L’intervention de la France a permis d’éviter l’effondrement de l’État malien ainsi que la prise du pouvoir par des groupes djihadistes.

Entre les dérives autoritaires d’un régime militaire, arrivé au pouvoir par la force en août 2020 dans un contexte de mouvement populaire contre le président Ibrahim Boubacar Keïta (2013-2020), et le départ de la mission française « Barkhane » (2014-2022), le Mali s’enlise dans une crise politique profonde. Pendant ce temps, la menace djihadiste, originellement concentrée dans le Sahel, se diffuse en Afrique de l’Ouest

Politique Niger–CEDEAO : pour l’instant des menaces verbales

Politique Niger–CEDEAO : pour l’instant des menaces verbales

Pour l’instant le ton monte entre la CEDEAO et les putschistes mais on n’en reste cependant à des menaces verbales. La question d’une intervention militaire de la CEDEAO est clairement évoquée. Une réunion des chefs d’état-major des armées de la CEDEAO a été reportée témoignant du fait sans doute qu’on hésite encore entre l’action militaire et l’action diplomatique Reste cependant les conditions d’une telle intervention qui paraissent particulièrement délicatse et pourraient nourrir radicalité et nationalisme de la part de la population surtout à Niamey.

Le problème évidemment c’est que ce putsch au Niger porte un rude coup à l’économie de la sou région car l’instabilité ainsi créée ne va pas encourager les investisseurs à intervenir dans ces régions. Et c’est évidemment aussi une gifle à la CEDEAO tant sur le plan économique que politique. Enfin ce putsch porte les germes après celui du Mali et du Burkina Faso d’une contagion possible à d’autres pays et d’une déstabilisation encore plus large cette partie de l’Afrique.

Le président ivoirien Alassane Ouattara, de retour d’un sommet à Abuja a affirmé selon l’AFP que les chefs d’État ouest-africains avaient donné leur feu vert pour qu’une opération «démarre dans les plus brefs délais» afin de rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.

Alassane Ouattara a indiqué que la Côte d’Ivoire fournirait «un bataillon» de 850 à 1100 hommes, aux côtés du Nigeria et du Bénin notamment, et que «d’autres pays» les rejoindront. «Les putschistes peuvent décider de partir dès demain matin et il n’y aura pas d’intervention militaire, tout dépend d’eux», a-t-il martelé, ajoutant: «Nous sommes déterminés à réinstaller le président Bazoum dans ses fonctions».

La France a apporté jeudi soir «son plein soutien à l’ensemble des conclusions» adoptées lors du sommet. En outre, Paris «réitère sa ferme condamnation de la tentative de putsch en cours au Niger, ainsi que de la séquestration du Président Bazoum et de sa famille», a ajouté le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. Washington a également soutenu les mesures de la Cédéao, a indiqué le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Niger , Burkina et Mali: une conjoncture qui va favoriser la poussée migratoire

Niger , Burkina et Mali: une conjoncture qui va favoriser la poussée migratoire

Les putschs , le réchauffement climatique et l’explosion démographique dans ces pays, risquent de déboucher sur une hausse de l’immigration subsaharienne en Europe, analyse l’ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration dans le Figaro.

Patrick Stefanini est l’ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire de 2008 à 2009. Ancien préfet, il est actuellement conseiller départemental des Yvelines. Dernier ouvrage paru: Immigration. Ces réalités qu’on nous cache (Robert Laffont, 2020)

Patrick STEFANINI considère que l’environnement politique, la situation économique et la sécurité vont inciternombre d’habitants de ces pays à émigrer en particulier vers l’Europe.
C es dictatures en ce repliant sur elle-même vont affecter gravement une conjoncture économique déjà très fragile. Une fois l’enthousiasme des dictatures un peu refroidi, il faudra en effet faire face aux impératifs de gestion économique et sociale.

Nombre d’investisseurs et d’acteurs économiques européens vont quitter ses pays faute de stabilité politique. La conséquence sera une augmentation sensible d’un chômage qui affecte déjà de l’ordre de 30 à 40% de la jeunesse. Des candidats potentiels à une immigration vers l’Europe pour trouver un travail et nourrir la famille.–

Niger–CEDEAO : pour l’instant des menaces verbales

Niger–CEDEAO : pour l’instant des menaces verbales

Pour l’instant le ton monte entre la CEDEAO et les putschistes mais on n’en reste cependant à des menaces verbales. La question d’une intervention militaire de la CEDEAO est clairement évoquée. Restent cependant les conditions d’une telle intervention qui parassent particulièrement délicate et pourrait nourrir radicalité et nationalisme de la part de la population surtout à Niamey.

Le problème évidemment c’est que ce putsch au Niger porte un rude coup à l’économie de la sou région car l’instabilité ainsi créée ne va pas encourager les investisseurs à intervenir dans ces régions. Et c’est évidemment aussi une gifle à la CEDEAO tant sur le plan économique que politique. Enfin ce putsch porte les germes après celui du Mali et du Burkina Faso d’une contagion possible à d’autres pays et d’une déstabilisation encore plus large cette partie de l’Afrique.

Le président ivoirien Alassane Ouattara, de retour d’un sommet à Abuja a affirmé selon l’AFP que les chefs d’État ouest-africains avaient donné leur feu vert pour qu’une opération «démarre dans les plus brefs délais» afin de rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.

Alassane Ouattara a indiqué que la Côte d’Ivoire fournirait «un bataillon» de 850 à 1100 hommes, aux côtés du Nigeria et du Bénin notamment, et que «d’autres pays» les rejoindront. «Les putschistes peuvent décider de partir dès demain matin et il n’y aura pas d’intervention militaire, tout dépend d’eux», a-t-il martelé, ajoutant: «Nous sommes déterminés à réinstaller le président Bazoum dans ses fonctions».

La France a apporté jeudi soir «son plein soutien à l’ensemble des conclusions» adoptées lors du sommet. En outre, Paris «réitère sa ferme condamnation de la tentative de putsch en cours au Niger, ainsi que de la séquestration du Président Bazoum et de sa famille», a ajouté le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. Washington a également soutenu les mesures de la Cédéao, a indiqué le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Politique Afrique-Niger: la manipulation des foules

Politique Afrique-Niger: la manipulation des foules


L’exemple du Mali Hier-du Niger aujourd’hui- vis-à-vis des rapports avec la France témoigne bien de la versatilité et des manipulations opérées par des forces politiques intérieures mais aussi extérieures.

Au Mali par exemple faut-il se rappeler qu’en 2013 les armées françaises ont été accueillies dans un enthousiasme débordant quand les militaires français sont intervenus pour arrêter les avancées des islamistes et sauver l’État. À l’inverse en 2020 après le nouveau putsch des militaires, la France a été prise pour cible par les manifestants. La preuve qu’il est facile de manipuler quelques centaines ou quelques milliers de personnes en s’appuyant sur le populisme, les rancœurs locales et la corruption pour mobiliser dans un sens ou dans un autre. Avec quelques bières et quelques billets de mille franc CFA (environ 1,5 €) on peut grossir les quelques dizaines de militants politisés avec des centaines et des milliers de participants.

C’est à peu près le phénomène se passe aussi Niger ou la France jusque-là n’avait jamais rencontré de problème majeur. C’est un concours de circonstances qui a permis d’agglomérer tous les mécontentements : le mécontentement contre la vie chère, le mécontentement de certains vis-à-vis du gouvernement, le mécontentement des militaires se jugeant mal rémunérés. Et de brandir des pancartes contre le néo colonialisme en réclamant la venue des dictateurs et des criminels de Poutine et Wagner.

La versatilité des foules ce manifestera avant peu car les conséquences sociales seront terribles dans la mesure où le Niger dépend à 40 % des aides extérieure. En 2013, les armées françaises se sont déployées en urgence au Mali à la demande des autorités maliennes afin de stopper l’offensive des groupes armés terroristes vers Bamako. L’intervention de la France a permis d’éviter l’effondrement de l’État malien ainsi que la prise du pouvoir par des groupes djihadistes.

Niger : la manipulation des foules

Niger : la manipulation des foules

L’exemple du Mali Hier-du Niger aujourd’hui- vis-à-vis des rapports avec la France témoigne bien de la versatilité et des manipulations opérées par des forces politiques intérieures mais aussi extérieures.

Au Mali par exemple faut-il se rappeler qu’en 2013 les armées françaises ont été accueillies dans un enthousiasme débordant quand les militaires français sont intervenus pour arrêter les avancées des islamistes et sauver l’État. À l’inverse en 2020 après le nouveau putsch des militaires, la France a été prise pour cible par les manifestants. La preuve qu’il est facile de manipuler quelques centaines ou quelques milliers de personnes en s’appuyant sur le populisme, les rancœurs locales et la corruption pour mobiliser dans un sens ou dans un autre. Avec quelques bières et quelques billets de mille franc CFA (environ 1,5 €) on peut grossir les quelques dizaines de militants politisés avec des centaines et des milliers de participants.

C’est à peu près le phénomène se passe aussi Niger ou la France jusque-là n’avait jamais rencontré de problème majeur. C’est un concours de circonstances qui a permis d’agglomérer tous les mécontentements : le mécontentement contre la vie chère, le mécontentement de certains vis-à-vis du gouvernement, le mécontentement des militaires se jugeant mal rémunérés. Et de brandir des pancartes contre le néo colonialisme en réclamant la venue des dictateurs et des criminels de Poutine et Wagner.

La versatilité des foules ce manifestera avant peu car les conséquences sociales seront terribles dans la mesure où le Niger dépend à 40 % des aides extérieure. En 2013, les armées françaises se sont déployées en urgence au Mali à la demande des autorités maliennes afin de stopper l’offensive des groupes armés terroristes vers Bamako. L’intervention de la France a permis d’éviter l’effondrement de l’État malien ainsi que la prise du pouvoir par des groupes djihadistes.

Entre les dérives autoritaires d’un régime militaire, arrivé au pouvoir par la force en août 2020 dans un contexte de mouvement populaire contre le président Ibrahim Boubacar Keïta (2013-2020), et le départ de la mission française « Barkhane » (2014-2022), le Mali s’enlise dans une crise politique profonde. Pendant ce temps, la menace djihadiste, originellement concentrée dans le Sahel, se diffuse en Afrique de l’Ouest

Niger: Nouvel échec de la France

Niger: Nouvel échec de la France


Après le Mali et le Burkina Faso, le putsch nigérien invite à s’interroger sur le succès des coopérations militaires françaises, qui, concrètement, reviennent à former des putschistes, estime, dans une tribune au « Monde », le politiste Marc-Antoine Pérouse de Montclos.

Le 9 mars 2017, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la défense, vantait les mérites de l’opération « Barkhane » et de ses partenaires africains pour lutter contre les groupes terroristes au Sahel. « La France, déclarait-il dans Paris Match, a formé plus de 20 000 soldats et chaque jour, nos coups communs affaiblissent l’ennemi (…) Ces opérations menées par l’armée française avec les armées nationales montrent d’excellents résultats. »

Six ans plus tard, le coup de force au Niger pose cependant question. Dernier en date d’une longue série qui a démarré en 2020 au Mali et qui s’est poursuivie en Guinée puis au Burkina Faso, il invite plutôt à s’interroger sur les prétendus succès de coopérations militaires qui, concrètement, reviennent à former des putschistes alors que les insurgés continuent de gagner du terrain.

La France, il est vrai, n’est pas seule en cause. Outre l’Union européenne, les Etats-Unis ont par exemple fourni des formations aux militaires qui ont pris le pouvoir au Mali (Amadou Haya Sanogo en 2012 et Assimi Goïta en 2021), en Guinée (Mamadi Doumbouya en 2021) et au Burkina Faso (Paul-Henri Damiba et Ibrahim Traoré en 2022). A Bamako, Assimi Goïta et Lassine Togola, commandant par intérim du bataillon autonome des forces spéciales, récemment sanctionné par Washington, avaient ainsi participé en 2019 et 2020 à l’exercice « Flintlock » que les Américains organisent chaque année pour renforcer les capacités opérationnelles et antiterroristes de leurs alliés en Afrique.

Côté français, le renversement du président nigérien Mohamed Bazoum, élu en 2021, a cependant des conséquences plus profondes. En effet, il ne met pas seulement en évidence l’ineptie de coopérations militaires que les parlementaires, à quelques exceptions près, n’ont jamais eu le courage de confronter sérieusement, de crainte d’être aussitôt accusés de gauchisme ou de laxisme à l’égard de la menace terroriste. A plus long terme, le coup de force au Niger démontre aussi les limites stratégiques d’une puissance moyenne qui n’en a pas fini de purger son passé colonial.

Niger: fin et échec de Barkhane pour des sénateurs

Niger: fin et échec de Barkhane pour des sénateurs

Après le coup d’État au Niger, 94 sénateurs français ont adressé une lettre ouverte au président Emmanuel Macron, publiée par le quotidien Le Figaro lundi 7 août, où ils regrettent « l’échec de l’opération Barkhane » et « l’effacement de la France » en Afrique. Les signataires, menés par les LR Roger Karoutchi, Bruno Retailleau et Christian Cambon, demandent au président de revoir sa stratégie.

« Aujourd’hui le Niger, hier le Mali, la Centrafrique, le Burkina Faso ont rejeté la France, les forces françaises, les entreprises françaises », soulignent les sénateurs LR Roger Karoutchi, Bruno Retailleau et Christian Cambon dans leur lettre signée par 94 parlementaires et publiée par Le Figaro.

Avec 1 500 militaires sur place, le Niger constitue le pivot du dispositif anti-jihadiste français au Sahel depuis le départ contraint du Mali à l’été 2022, dont les soldats faisaient partie de l’opération Barkhane, qui a pris fin en novembre. Mais les putschistes ont dénoncé à Niamey plusieurs accords militaires conclus avec la France, dont certains concernent notamment le « stationnement » du détachement français et le « statut » des militaires présents dans le cadre de la lutte anti-jihadiste.

« À nos dépens, après l’échec de l’opération Barkhane, voilà les milices (du groupe russe) Wagner, peu sourcilleuses des droits humains ou de démocratie, mais parfaitement disponibles pour tous les dictateurs ou les dirigeants se maintenant au pouvoir en coalisant leurs populations contre l’ancienne « puissance coloniale » », déplorent MM Karoutchi, Retailleau et Cambon, respectivement premier vice-président du Sénat chargé des relations Internationales, président du groupe Les Républicains au Sénat et président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, ainsi que leurs co-signataires.

Ils appellent à remettre à plat la politique de la France en Afrique, sans pour autant faire de propositions.

Pour le sénateur Les Républicains Roger Karoutchi, l’un des auteurs de cette lettre, «nous n’avons pas fait suffisamment d’efforts pour faire en sorte que la jeunesse africaine comprenne la France»: «l’échec est politique».

1234



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol