Archive pour le Tag 'grande'

La grande consommation dans le rouge

La grande consommation dans le rouge

Signe de la détérioration du pouvoir d’achat mais aussi des inquiétudes concernant les perspectives économiques et sociales, la grande consommation enregistre un recul de 1,5 % sur un an du volume des produits vendus.

Un phénomène qui est également lié au changement de comportement après la flambée de l’inflation quand les consommateurs ont dû faire des arbitrages sur la nature et le volume des produits. D’une manière générale les consommateurs diminuent voire éliminent certains achats et ont tendance aussi à changer de gamme. Le souci étant  de trouver les prix les plus intéressants.

Accessoirement il y a une dimension vertueuse dans ce changement de comportement avec la découverte que certains produits sont inutiles ou qu’on peut en réduire la consommation. À l’inverse le fait de tirer les prix vers le bas amène aussi parfois à une baisse de qualité. Les produits bio par exemple sont des grandes victimes de cette restructuration de la consommation.

En juillet, le chiffre d’affaires des grandes surfaces a reculé de 1,5 % sur un an pour les ventes de produits de grande consommation.

« On parle souvent de rentrée sociale. Cette fois, nous avons une inquiétude sur la consommation. Les volumes de produits achetés en grande surface stagnent ou baissent », alerte le représentant d’une enseigne alimentaire. L’étau se resserre de plus en plus sur le secteur de la grande distribution qui fait face à une baisse des ventes en volume pour les produits de grande consommation (alimentation, hygiène, entretien et beauté) depuis plus de six semestres, selon l’institut Circana.

Or, parallèlement, les distributeurs ne peuvent plus compter sur l’inflation pour doper artificiellement leur chiffre d’affaires. Après une flambée de plus de 20 % entre 2021 et 2023, les prix refluent depuis plusieurs mois maintenant (-0,9 % sur un an). Résultat : au premier semestre, le chiffre d’affaires du secteur (supérettes, supermarchés, et hypers) n’a progressé que de 0,1 % sur un an, contre 10,4 % lors de la même période l’année précédente.

Moyen-Orient : vers une guerre de plus grande ampleur

Moyen-Orient : vers une guerre de plus grande ampleur

 

Le Hamas a annoncé que son principal dirigeant politique, Ismaïl Haniyeh, a été tué alors qu’il se trouvait à Téhéran. Le groupe islamiste accuse Israël d’être à l’origine de l’attaque, affirmant que son chef est mort à la suite d’une « frappe aérienne sioniste sur sa résidence à Téhéran après qu’il ait participé à l’investiture du nouveau président iranien ». L’Iran n’a pas encore donné de détails sur la manière dont Haniyeh a été tué, mais affirme qu’une enquête est en cours. Alors que la guerre à Gaza ne montre aucun signe d’apaisement et que l’ensemble du Moyen-Orient est à couteaux tirés, cet assassinat risque de déclencher une guerre régionale de plus grande ampleur.

 

par 

Research Scholar, Centre for Arab and Islamic Studies, Australian National University dans The Conversation 

Haniyeh était le plus haut dirigeant politique du Hamas. Résidant depuis des années à Doha, au Qatar, il était son principal négociateur dans le cadre des discussions actuelles avec Israël – conduites sous l’égide des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar – sur un cessez-le-feu lors de la guerre en cours à Gaza. Il va de soi que ces négociations sont désormais suspendues.

Bien qu’Israël n’ait pas revendiqué la responsabilité de sa mort – et ne le fera probablement pas, étant donné qu’il n’a pas l’habitude de déclarer officiellement avoir effectué telle ou telle opération clandestine –, il est de notoriété publique que Haniyeh figurait depuis longtemps sur sa liste de cibles à éliminer.

Ce qui est surprenant, en revanche, c’est le lieu et la manière de cet assassinat. Haniyeh se trouvait à Téhéran pour assister à la prestation de serment du nouveau président de l’Iran, Masoud Pezeshkian. Les détails de ce qui s’est passé sont encore vagues, mais il semble que le chef du Hamas a été tué avec l’un de ses gardes du corps par une explosion qui s’est produite dans le bâtiment où il résidait. À ce stade, nous ne savons pas encore si l’explosion était due à une bombe déclenchée à distance ou à un tir de missile.

Premièrement, l’Iran comment l’Iran réagira-t-il, sachant qu’Haniyeh était sous sa protection lorsqu’il a été tué ? Sa mort est susceptible de provoquer une gigantesque vague de colère en Iran et d’entraîner des représailles contre Israël, en plus de celles du Hamas.

Les tensions entre l’Iran et Israël sont très vives depuis longtemps. En avril, Téhéran a lancé plus de 300 missiles et drones sur Israël en représailles à une frappe ayant visé le consulat iranien à Damas, qui a coûté la vie à plusieurs hauts responsables du Corps des gardiens de la révolution.

L’assassinat d’Haniyeh est révélateur de la qualité remarquable des renseignements sur l’Iran dont Israël dispose actuellement. Ces dernières années, de nombreux scientifiques iraniens travaillant sur le programme nucléaire du pays ont été tués. Le « père » du programme, Mohsen Fakhrizadeh, a notamment été abattu par une mitrailleuse sophistiquée commandée à distance en 2020.

Toutefois, certains dirigeants du Hamas figurant sur la liste noire d’Israël sont, pour autant que l’on sache, toujours en vie. Apparemment, le chef politique du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, dirige toujours les opérations du groupe. En juillet, Israël a effectué une frappe qui aurait tué l’insaisissable chef militaire Mohammed Deif. Cependant, le Hamas n’a pas annoncé sa mort, et on sait que Deif avait déjà survécu à plusieurs tentatives d’assassinat.

La deuxième grande question est de savoir si le Hezbollah, basé au Liban, lancera une attaque contre Israël à la demande de l’Iran.

L’assassinat de Haniyeh survient quelques heures après une frappe aérienne israélienne dans le sud de Beyrouth, dans laquelle les responsables israéliens pensent avoir tué Fuad Shukr, un haut commandant du Hezbollah.

Si l’Iran devait riposter, il pourrait le faire par l’intermédiaire du Hezbollah au Liban. Un important barrage de missiles du Hezbollah pourrait potentiellement submerger le système de défense antimissile israélien Iron Dome.

L’Iran peut également faire appel à d’autres alliés, notamment des groupes chiites en Syrie et en Irak, ainsi que les Houthis au Yémen, qui ont déjà lancé une frappe de drone sur Tel-Aviv la semaine dernière, suivie d’une rapide riposte israélienne.

On l’aura compris : l’assassinat de Haniyeh est susceptible de provoquer une escalade significative dans la guerre de Gaza, et peut-être dans l’ensemble du Moyen-Orient.

« Grande marche populaire sur Matignon »  » les Insoumis » déraillent

« Grande marche populaire sur Matignon »  » les Insoumis » déraillent

 

Si l’opposition a des raisons de protester contre l’attentisme de Macron qui prend désormais une forme de désinvolture vis-à-vis du résultat des législatives en refusant pour l’instant de nommer un gouvernement, par contre l’idée des « Insoumis d’organiser une grande marche populaire sur Matignon paraît assez ridicule et provocatrice. 

Adrien Quatennens, très proche de Mélenchon , ancien député LFI du Nord, a en effet déclaré sur X : «Macron veut nous voler la victoire et manœuvre pour faire barrage à l’application du programme du NFP.» Pour manifester ce mécontentement, l’ex-élu a suggéré la tenue d’«une grande marche populaire en direction de Matignon».

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, s’est elle aussi inquiétée des propos de l’ex-député insoumis, alors que les Jeux olympiques de Paris approchent : «C’est totalement irresponsable [...] Nous ne sommes pas dans une situation où nous allons laisser les choses partir à vau-l’eau dans un pays qui accueille les JO dans quelques jours. La continuité de l’État c’est un des grands principes de la République.»

Marine Le Pen accuse le NFP de vouloir «prendre de force» Matignon.

Au centre, le président du MoDem, François Bayrou a comparé cette marche à «une révolution violente» sur le plateau de BFMTV. «Il y a des forces [politiques] qui ne respectent pas les valeurs démocratiques élémentaires et les institutions. Qui ont dans l’idée qu’une révolution violente peut imposer au pays sa loi. C’est la preuve que ce camp-là n’a pas sa place dans le gouvernement du pays. Cette phrase-là, est factieuse», s’est-il indigné.
La proposition d’Adrien Quatennens a même choqué jusque dans les rangs de la gauche. Le maire divers gauche de Marseille, Benoît Payan, a désapprouvé l’initiative. «Ça n’a aucun sens. Le pays n’a pas besoin de ça, on n’est pas en train de se faire voler l’élection. On est en train de discuter tranquillement. Qu’est-ce que c’est que cette manière de faire ?», a-t-il condamné sur le plateau de BFMTV.

 

Son groupe politique, en la personne de Manuel Bompard, a quant à lui défendu les propos de l’ancien député.

Iran: Élection du président sans doute sans grande surprise

Iran: Élection du président sans doute sans  grande surprise

 

Il n’y aura sans doute pas de grande surprise pour l’élection du nouveau président iranien d’une part parce que la participation est relativement faible  d’autre part parce que les candidats doivent recevoir la bénédiction des autorités politiques et religieuses. Elle pourrait toutefois donner une petite indication pour le remplacement le moment venu du guide suprême de la révolution islamique qui est âgée de 85 ans et qui dispose, lui , du véritable  pouvoir .

 

Les Iraniens sont appelés aux urnes vendredi pour une élection présidentielle organisée après le décès d’Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère survenu le mois dernier.

Le résultat de l’élection ne devrait avoir que peu d’incidence en matière de politique mais pourrait influer sur la succession de l’ayatollah Ali Khamenei.

Le guide suprême de la Révolution islamique, âgé de 85, a appelé à une participation « maximale » afin d’enrayer une crise de légitimité alimentée par le mécontentement de la population face aux difficultés économiques et aux restrictions imposées aux libertés politiques et sociales.

La participation aux scrutins a reculé ces quatre dernières années en Iran, alors que les jeunes iraniens se révoltent contre les restrictions politiques et sociales.

Dans le système théocratique iranien, le président gère les affaires courantes du gouvernement tandis que les principales décisions reviennent au guide suprême de la révolution islamique, qui dispose par exemple du dernier mot sur le nucléaire et la politique étrangère.

Mexique: une femme élue présidente sur fond de grande violence

Mexique: une femme élue présidente sur fond de grande violence
C’est dans un climat de grande violence avec notamment une dizaine de morts lors  des sélections une femme est élue pour la première fois présidente au Mexique. Claudia Sheinbaum, scientifique de 61 ans et candidate pour le Mouvement de régénération nationale, a remporté l’élection présidentielle au Mexique ce dimanche 2 juin. Cette scientifique de gauche est devenue la première femme de l’histoire du Mexique à être élue présidente ce dimanche 2 juin. Celle qui était candidate pour le Mouvement de régénération nationale est arrivée en tête du scrutin avec près de 60% des suffrages, d’après une première enquête sortie des urnes .

Suit à la deuxième position sa rivale de centre-droit, Xochitl Galvez, soutenue par une coalition de trois partis (29%). En troisième et dernière place se trouve Jorge Álvarez Máynez, du parti Mouvement citoyen (11%). Trois autres sondages publiés après la fermeture des bureaux de vote donnent en tête la candidate de gauche Claudia Sheinbaum, note El Pais.

  »C’est le temps des femmes et de la transformation », lançait avant de voter Claudia Sheinbaum à l’adresse des Mexicaines, qui dénoncent à l’unisson une société machiste. « Cela veut dire vivre sans peur et être libres de violences »

Chaque jour, une moyenne de neuf à dix femmes sont assassinées au Mexique, selon l’ONU Femmes.

La lutte contre la violence des cartels, des gangs et des bandes sera le premier défi de la future présidente, d’après Michael Shifter, chercheur au centre d’analyse Dialogo Interamericano, dont le siège est à Washington.

 

Prix et Grande consommation : inflation presque bloquée mais maintien des prix à haut niveau

Prix et  Grande consommation : inflation presque bloquée mais maintien des prix à haut niveau

 

 

Certes l’inflation des prix des produits de grande consommation en rayons est quasiment revenue à zéro sur un an, selon les dernières données analysées par le panéliste Circana et s’affiche à +0,5% entre avril 2023 et avril 2024, soit une forte diminution par rapport à mars 2024 (+2,6%). Reste que les prix globalement continue de légèrement augmenter en moyenne et surtout que ces prix demeurent à un très haut niveau.

Ce chiffre de +0,5% ne signifie pas que les prix de tous les produits ont arrêté de grimper. Circana parle d’un «équilibre» entre des produits dont les prix baissent et d’autres dont les étiquettes gonflent encore. Car on retrouve des prix encore en progression au rayon liquides (+1,7%) et épicerie (+1,1%). Dans le détail, les produits les plus inflationnistes en avril sur un an sont les fromages à la coupe (+11,9%), les purées de pommes de terre déshydratées (+9,8%), les flageolets en conserve (+9,6%), les huiles (+7,8%) et le maïs en conserves (+7,8%).

À l’inverse, le rayon entretien/hygiène (DPH) est fortement déflationniste, à -2,4% sur un an.

Invité sur BFMTV/RMC fin mars, le PDG de Système U Dominique Schelcher avait déjà rapporté une telle tendance. «Il y a un rayon où il y a des baisses significatives en ce moment, ce sont les produits d’entretien. C’est la conséquence de la nouvelle loi qui a changé la règle sur les promotions dans ce rayon, qui fait qu’il y a un peu moins de promotions sur les produits d’entretien et d’hygiène, par contre les prix des produits du quotidien dans ces rayons baissent du coup, jusqu’à 5% et même plus», a indiqué le dirigeant de l’enseigne.

Ainsi, sur un an, quatre des cinq produits les plus déflationnistes font partie de ces rayons : les colorations (-7,4%), les soins du visage (-6,2%), les après shampooings et soins (-6%) et les soins du corps (-5,5%). Et au mois le mois, si l’inflation globale continue sa phase de décroissance (-0,3% sur un mois), ce sont les produits d’hygiène et d’entretien qui tirent les prix à la baisse (-1,6%). En l’espace d’un mois, les soins du visage ont ainsi vu leurs étiquettes baisser en moyenne de plus de 9%, les colorations de près de 8% et les après shampooings et shampooings d’environ 5%.

Si la (longue) parenthèse inflationniste, qui aura duré plus de deux ans, semble se refermer, les prix ne reviendront pas à leur niveau d’avant, comme l’ont assez répété les distributeurs. Et certains produits ont vu leur prix particulièrement gonfler : «par rapport à il y a un an, nous payons l’huile d’olive 25% plus chère, le jus d’orange (100% pur jus) 11% plus cher et le chocolat à pâtisser 7% plus cher», a détaillé Emily Mayer sur LinkedIn. D’autres produits ont tout de même vu leur prix baisser depuis un an, à l’image de l’huile de tournesol (-25%), des fruits surgelés (-10%), du jambon de volaille et des soins du visage (-6%).

Grande consommation : inflation presque bloquée mais maintien des prix à haut niveau

Grande consommation : inflation presque bloquée mais maintien des prix à haut niveau

 

 

Certes l’inflation des prix des produits de grande consommation en rayons est quasiment revenue à zéro sur un an, selon les dernières données analysées par le panéliste Circana et s’affiche à +0,5% entre avril 2023 et avril 2024, soit une forte diminution par rapport à mars 2024 (+2,6%). Reste que les prix globalement continue de légèrement augmenter en moyenne et surtout que ces prix demeurent à un très haut niveau.

Ce chiffre de +0,5% ne signifie pas que les prix de tous les produits ont arrêté de grimper. Circanaparle d’un «équilibre» entre des produits dont les prix baissent et d’autres dont les étiquettes gonflent encore. Car on retrouve des prix encore en progression au rayon liquides (+1,7%) et épicerie (+1,1%). Dans le détail, les produits les plus inflationnistes en avril sur un an sont les fromages à la coupe (+11,9%), les purées de pommes de terre déshydratées (+9,8%), les flageolets en conserve (+9,6%), les huiles (+7,8%) et le maïs en conserves (+7,8%).

À l’inverse, le rayon entretien/hygiène (DPH) est fortement déflationniste, à -2,4% sur un an.

Invité sur BFMTV/RMC fin mars, le PDG de Système U Dominique Schelcher avait déjà rapporté une telle tendance. «Il y a un rayon où il y a des baisses significatives en ce moment, ce sont les produits d’entretien. C’est la conséquence de la nouvelle loi qui a changé la règle sur les promotions dans ce rayon, qui fait qu’il y a un peu moins de promotions sur les produits d’entretien et d’hygiène, par contre les prix des produits du quotidien dans ces rayons baissent du coup, jusqu’à 5% et même plus», a indiqué le dirigeant de l’enseigne.

Ainsi, sur un an, quatre des cinq produits les plus déflationnistes font partie de ces rayons : les colorations (-7,4%), les soins du visage (-6,2%), les après shampooings et soins (-6%) et les soins du corps (-5,5%). Et au mois le mois, si l’inflation globale continue sa phase de décroissance (-0,3% sur un mois), ce sont les produits d’hygiène et d’entretien qui tirent les prix à la baisse (-1,6%). En l’espace d’un mois, les soins du visage ont ainsi vu leurs étiquettes baisser en moyenne de plus de 9%, les colorations de près de 8% et les après shampooings et shampooings d’environ 5%.

Si la (longue) parenthèse inflationniste, qui aura duré plus de deux ans, semble se refermer, les prix ne reviendront pas à leur niveau d’avant, comme l’ont assez répété les distributeurs. Et certains produits ont vu leur prix particulièrement gonfler : «par rapport à il y a un an, nous payons l’huile d’olive 25% plus chère, le jus d’orange (100% pur jus) 11% plus cher et le chocolat à pâtisser 7% plus cher», a détaillé Emily Mayer sur LinkedIn. D’autres produits ont tout de même vu leur prix baisser depuis un an, à l’image de l’huile de tournesol (-25%), des fruits surgelés (-10%), du jambon de volaille et des soins du visage (-6%).

 

Démocratie des idées : la grande confusion entre showbiz et intellectuels

Démocratie des idées : la grande confusion entre showbiz et intellectuels

L’expression du monde artistique sur les grands problèmes sociétaux n’est pas nouvelle mais a tendance à se multiplier à propos de tout et de rien sans aucune légitimité démocratique mais surtout sans véritable compétence intellectuelle. Bref, les réseaux sociaux ont permis de transformer n’importe quel protestation ou pétition du monde du showbiz en référence idéologique ou sociétale.

Certes dans le passé de grands noms du monde artistique se sont exprimés sur certains grands sujets fondamentaux même les plus complexes mais leur formation, leur expérience ou leur légitimité conféraient un crédit à leur propos même si évidemment sur certains aspects il pouvaient aussi se tromper.

Aujourd’hui, se multiplient les protestations d’intellectuels proclamés du showbiz et de s son environnement. C’est évidemment un peu court comme référence et comme autorité. Certes, il n’est pas question de censurer cette expression mais simplement d’en éclairer les limites voir les manipulations. Il existe évidemment de nombreux intellectuels dans le monde artistique mais qu’il ne faut confondre avec une masse assez inculte de ceux qui se réclament du spectacle. Accéder à la célébrité à 16 ans via la télé réalité ou un passage remarqué dans un film n’autorise pas pour autant à prétendre à la pertinence sur les aspects philosophiques, politiques et plus généralement sociétaux.

Bref, on ne peut réduire la démocratie et la production intellectuelle à quelque pétitions ou quelque lignes sur Twitter.

De ce point de vue, l’appartenance au monde du showbiz ne confère pas davantage de légitimité que l’appartenance au syndicat des boulangers par exemple. À moins d’admettre la confusion entre par exemple Durkheim, Roland Barthes, Patrick Sébastien et Cyrille Hanouna.

Grande distribution: Les super profits de Carrefour et des autres

Grande distribution: Les super profits de Carrefour et des autres

 

 Les résultats de l’industrie alimentaire et des grands distributeurs montrent que l’inflation a été l’occasion de superprofits; Ainsi Carrefour va accorder une augmentation de 55% aux actionnaires via les dividendes. Bref en rajoutant des hausses illicites à l’inflation générale. Ce qu’on fait la plupart des grandes entreprises.

 

Contrairement à ce qu’avait annoncé le ministre de l’économie, on n’a pas constaté de baisse des prix de l’alimentaire au cours de l’été et pas davantage en cette rentrée; en cause, la confusion à dessein entre la baisse de l’inflation et la baisse des prix. Certes l’inflation se tasse mais les prix mécaniquement continuent d’augmenter. Par ailleurs ,l’inflation nouvelle s’ajoute à l’inflation ancienne ce qui maintient les prix à un niveau particulièrement élevé. Cela d’autant plus que les industriels et les distributeurs rajoutent de l’inflation illicite à l’inflation

Les espoirs du gouvernement risquent donc fort d’être douchés. Imposé par une récente loi, le calendrier accéléré des négociations tarifaires annuelles entre distributeurs et industriels des produits de grande consommation a certes été tenu. Mais il ne pourra pas entraîner la baisse générale des prix alimentaires que promet Bercy depuis des mois …. au contraire.

 

La fin des discussions a été avancée au 15 janvier pour les PME réalisant moins de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires, au 31 janvier pour les autres. 90 % des industriels ont déjà envoyé leurs conditions générales de vente. Ils demandent en moyenne une hausse de tarifs de 4 %. Soit au total une augmentation par rapport à la situation actuelle et non une baisse des prix comme annoncé imprudemment par le ministre de l’économie. La vérité c’est que les distributeurs et les industriels se gavent.

Grande distribution: Les scandaleux profits de Carrefour et des autres

Grande distribution: Les scandaleux profits de Carrefour et des autres

 

 Les résultats de l’industrie alimentaire et des grands distributeurs montrent que l’inflation a été l’occasion de superprofits; Ainsi Carrefour va accorder une augmentation de 55% aux actionnaires via les dividendes. Bref en rajoutant des hausses illicites à l’inflation générale. Ce qu’on fait la plupart des grandes entreprises.

 

Contrairement à ce qu’avait annoncé le ministre de l’économie, on n’a pas constaté de baisse des prix de l’alimentaire au cours de l’été et pas davantage en cette rentrée; en cause, la confusion à dessein entre la baisse de l’inflation et la baisse des prix. Certes l’inflation se tasse mais les prix mécaniquement continuent d’augmenter. Par ailleurs ,l’inflation nouvelle s’ajoute à l’inflation ancienne ce qui maintient les prix à un niveau particulièrement élevé. Cela d’autant plus que les industriels et les distributeurs rajoutent de l’inflation illicite à l’inflation

Les espoirs du gouvernement risquent donc fort d’être douchés. Imposé par une récente loi, le calendrier accéléré des négociations tarifaires annuelles entre distributeurs et industriels des produits de grande consommation a certes été tenu. Mais il ne pourra pas entraîner la baisse générale des prix alimentaires que promet Bercy depuis des mois …. au contraire.

 

La fin des discussions a été avancée au 15 janvier pour les PME réalisant moins de 350 millions d’euros de chiffre d’affaires, au 31 janvier pour les autres. 90 % des industriels ont déjà envoyé leurs conditions générales de vente. Ils demandent en moyenne une hausse de tarifs de 4 %. Soit au total une augmentation par rapport à la situation actuelle et non une baisse des prix comme annoncé imprudemment par le ministre de l’économie. La vérité c’est que les distributeurs et les industriels se gavent.

Élections européennes : la grande débâcle de Macron et de sa majorité

Élections européennes : la grande débâcle de Macron et de sa majorité

L’échéance des élections européennes du 9 juin pourrait se traduire par une véritable débâcle pour Macon et sa majorité. Une étude délabre pour la tribune montre en effet que cette majorité dégringole encore pour ne plus recueillir qu’un peu plus de 16 % au lieu de 18 il y a seulement un mois. Le Front National lui enregistre 27,5 % encore en hausse.

Un tel résultat assez vraisemblable pourrait créer les conditions pour une très grave crise économique, sociale et politique dès la rentrée 2024. Ce scrutin va encore confirmer le caractère ultra minoritaire d’un pouvoir qui aura échoué dans tous les domaines ( école, pouvoir d’achat, santé, sécurité, immigration, endettement). Un pouvoir qui laissera le pays dans un état catastrophique. Dès leur il y aura une légitimité politique a réclamé le départ de Macon et sa clique d’arrivistes incompétents et son courage.

Au Rassemblement national, malgré la perte de 1 point par rapport à janvier, la fidélité du socle joue à plein : dans ce sondage, 85 % des électeurs de Marine Le Pen disent vouloir voter pour la liste Bardella. Le RN récupérerait, au passage, près de la moitié (48 %) des Français qui ont soutenu Éric Zemmour à la dernière élection présidentielle.

À gauche, les rapports de force n’évoluent qu’à la marge. La liste La France insoumise conduite par Manon Aubry monte à 9 %, celle des écologistes à 9,5 %, quand la candidature de Raphaël Glucksmann, soutenue par les socialistes, se tasse légèrement pour s’établir à 9 %. Si on additionne les quatre principales listes de gauche, on arrive à 30 %, ce qui est à peu près le niveau des européennes de 2019. »

Monde agricole : une grande diversité sociologique et de problèmes

Monde agricole : une grande diversité sociologique et de problèmes

par Gilles Laferté, chercheur en sciences sociales spécialiste des agriculteurs dans the Conversation

Médiatiquement, il est souvent question des agriculteurs, comme si ces derniers représentaient un groupe social unifié. Est-ce le cas ?

D’un point de vue administratif, institutionnel, du point de vue de la description économique d’une tâche productive, « les agriculteurs », entendus comme les exploitants agricoles, ça existe. Mais d’un point de vue sociologique, non, ce n’est pas un groupe. Les viticulteurs de régions canoniques du vin, ou les grands céréaliers des régions les plus productives, n’ont pas grand-chose à voir avec les petits éleveurs, les maraîchers ou ceux qui pratiquent une agriculture alternative.

Le sociologue aura dont plutôt tendance à rattacher certains d’entre eux aux catégories supérieures, proches des artisans, commerçants, chefs d’entreprises voire des cadres, et d’autres aux catégories supérieures des classes populaires. La plupart des agriculteurs sont proches des pôles économiques, mais une partie, sont aussi fortement dotés en capitaux culturels. Et, encore une fois, même dans les classes populaires, les agriculteurs y seront à part. C’est une classe populaire à patrimoine, ce qui les distingue de manière très décisive des ouvriers ou des petits employés.

Dans l’histoire de la sociologie, les agriculteurs ont d’ailleurs toujours été perçus comme inclassables. Ils sont autant du côté du capital que du travail. Car ils sont propriétaires de leur propre moyen de production, mais en revanche ils n’exploitent souvent personne d’autre qu’eux-mêmes et leur famille, pour une grande partie. Autre dualité dans leur positionnement : ils sont à la fois du côté du travail en col blanc avec un ensemble de tâches administratives de planification, de gestion, de projection d’entreprise sur le futur, de captation de marchés, mais ils sont aussi du côté du col bleu, du travail manuel, de ses compétences techniciennes.

Comment expliquer alors qu’en France, ce groupe soit encore si souvent présenté comme unifié ?

Cette illusion d’unité est une construction à la fois de l’État et de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) pour un bénéfice mutuel historique : celle d’une co-gestion. Globalement, l’État s’adresse aux agriculteurs via ce syndicat dominant, pour tâcher de bâtir une politique publique agricole cohérente. Même si la co-gestion a été dépassée pour être plus complexe, cette idée que l’agriculture était une histoire entre l’État et les agriculteurs perdure comme on le voit dans les syndicats invités à Matignon, uniquement la FNSEA au début de la crise. La FNSEA a tenté historiquement de rassembler les agriculteurs pour être l’interlocuteur légitime. Mais cet état des lieux est aussi le fruit de l’action historique de l’État, qui a forgé une batterie d’institutions agricoles depuis la IIIème République avec le Crédit Agricole, une mutuelle sociale agricole spécifique, des chambres d’agriculture… Jusque dans les statistiques, les agriculteurs sont toujours un groupe uni, à part, ce qui est une aberration pour les sociologues.

Tout cela a produit l’image d’une existence singulière et unifiée du monde agricole, et dans le quotidien des agriculteurs, on trouve l’écho de cela dans des pratiques sociales communes instituées : l’immense majorité des agriculteurs va de fait à la chambre de l’agriculture, au Crédit Agricole ou à Groupama, ils sont tous affiliés à la mutuelle sociale agricole.

Lorsqu’un agriculteur est présenté, c’est souvent par son type d’activité, la taille de son exploitation, son revenu, son appartenance syndicale. Ces critères sont-ils suffisants pour comprendre sa singularité ?

Ces critères sont pertinents mais pas suffisants. D’abord, ils sont en général assez liés. Le type de culture, et ensuite la taille de l’exploitation sont très prédictives du revenu, avec des filières particulièrement rémunératrices (céréales, viticulture), qui garantissent, avec un nombre d’hectares suffisants, des revenus, et, en bas de l’échelle, le lait, le maraîchage, beaucoup moins rémunérateur. Cette réalité est d’ailleurs assez injuste car les filières les moins rémunératrices sont aussi celles où l’on travaille le plus, du fait des contraintes de traite, de vêlage.

Ensuite, bien sûr, l’appartenance syndicale est très importante, elle situe l’univers de référence, le sens politique d’un agriculteur, son projet de société derrière son activité, avec par exemple une logique productiviste derrière la FNSEA ; une politisation bien à droite, aujourd’hui proche du RN, de plus en plus assumée ces derniers jours du côté de la Coordination Rurale ; et enfin des projets alternatifs, centrés autour de petites exploitations, d’accélération de la transition avec la Confédération Paysanne.

Mais ces critères sont loin d’être suffisants, ceux des générations et des origines sociales sont devenus également déterminants.

Car il faut garder en tête que le groupe agricole est aujourd’hui un groupe âgé, avec une moyenne d’âge d’actifs qui dépasse les cinquante ans en moyenne. Le monde agricole est donc traversé par un enjeu de renouvellement des générations. Ce même monde agricole est aussi un des groupes les plus endogames qui soient. Être agriculteur, c’est surtout être enfant d’agriculteur ou marié à un enfant d’agriculteur, avec des croisements d’alliances historiquement importants à l’échelle du village, du canton, qui fait que les agriculteurs d’aujourd’hui, sont le produit des alliances des agriculteurs d’hier. Ceux qui ont raté ces étapes matrimoniales ont déjà quitté les mondes agricoles.

Mais aujourd’hui, cette réalité est en train de se fissurer. Pour renouveler les groupes agricoles, il faut donc aller puiser dans d’autres groupes sociaux, et les enfants d’agriculteurs d’aujourd’hui ne feront plus l’écrasante majorité des agriculteurs de demain. Des enfants d’autres groupes sociaux sont également attirés par les métiers agricoles. À ce titre, un slogan du mouvement actuel est très intéressant : « l’agriculture : enfant on en rêve, adulte on en crève ».

Cette façon dont l’agriculture fait rêver est un vrai phénomène nouveau, non pas pour les enfants d’agriculteurs, qui sont socialisés à aimer leur métier très tôt, mais pour les groupes extérieurs aux mondes agricoles. L’agriculture incarne désormais quelque chose de particulier dans les possibles professionnels, un métier qui a du sens, qui consisterait à nourrir ses contemporains, avec des productions qui seraient de qualité, pour la santé de chacun, soit une mission très noble. C’est une sorte d’anti-finance, d’anti « bullshit jobs » pour parler comme l’anthropologue David Graeber.

Tout cela génère d’énormes écarts dans le monde agricole entre ceux qui partent et ceux qui arrivent, ceux qui croient en la fonction productiviste de l’agriculture pour gagner des revenus corrects, et ceux qui veulent s’inscrire dans un monde qui a du sens. On trouve ainsi beaucoup de conflits sur les exploitations agricoles entre générations, entre anciens agriculteurs et nouveaux arrivants mais aussi des conflits familiaux. Les nouvelles générations, plus elles sont diplômées d’écoles d’agronomie distinctives, plus elles sont formées à l’agroécologie et plus elles vont s’affronter au modèle parental productiviste.

On entend beaucoup d’agriculteurs s’inquiéter que leur monde disparaisse, n’est-il pas seulement en train de changer ?

Le discours de la mort de l’agriculture est tout sauf nouveau. Un des plus grands livres de la sociologie rurale s’appelle d’ailleurs La Fin des paysans. Il est écrit en 1967. Depuis lors, les paysans se sont effectivement transformés en agriculteurs, et aujourd’hui, on parle de moins en moins d’agriculteurs et de plus en plus d’exploitants agricoles, voire d’entrepreneurs agricoles, à tel point que l’on pourrait écrire La Fin des agriculteurs. De fait, c’est la fin d’un modèle, d’une période de politique publique qui favorisait uniquement le productivisme. Cela ne veut bien sûr pas dire qu’il n’y aura plus de grandes exploitations productivistes, mais c’est la fin d’un mono bloc concentré sur l’idée principale de la production, de développement maximum des intrants et de la mécanisation.

Aujourd’hui, il y a d’autres modèles alternatifs qui sont en place, incluant l’environnement, la santé des agriculteurs et des ruraux, et qui cherche un autre modèle de vie, qui ne serait plus seulement fondé sur l’accumulation matérialiste.

Les agriculteurs en ont conscience, leur modèle est en pleine transformation, et d’ailleurs les agriculteurs d’aujourd’hui eux-mêmes ne veulent plus vivre comme leur parent. Ils revendiquent une séparation des scènes familiales et professionnelles, et aspirent donc à ne pas nécessairement vivre sur l’exploitation, pouvoir partir en vacances, avoir du temps à soi, un modèle plus proche du monde salarial en général. Donc si les agriculteurs crient à la fin d’un monde, ils sont aussi les premiers à espérer vivre autrement.

Et ceux qui sont en colère aujourd’hui ne le sont pas que contre l’Europe, l’État, la grande distribution, les normes, mais également contre eux-mêmes, leurs enfants, leurs voisins. Ils voudraient incarner la transformation mais ils n’ont pas les moyens d’accélérer le changement et subissent des normes qui vont plus vite qu’eux.

Ceux qui manifestent pour avoir du gazole moins cher et des pesticides savent qu’ils ont perdu la bataille, et qu’ils ne gagneront qu’un sursis de quelques années, car leur modèle n’est tout simplement plus viable. Ils sont aussi en colère contre les syndicats qui étaient censés penser pour eux la transformation nécessaire. La FNSEA ne maîtrise pas vraiment le mouvement. Ils savent qu’ils ne peuvent plus modifier la direction générale du changement en cours, ils souhaitent seulement être mieux accompagnés ou a minima, le ralentir.

Si l’on revient à l’idée d’un monde agricole qui se meurt, difficile de ne pas penser également au nombre de suicides parmi les agriculteurs, avec deux suicides par jour en moyenne.

Ces chiffres dramatiques sont effectivement les plus élevés parmi les groupes professionnels. Ils sont aussi révélateurs des immenses changements du monde agricole depuis un siècle. L’étude des suicides est un des premiers grands travaux de la sociologie avec Émile Durkheim. Or lorsque celui-ci étudie cette question, à la fin du XIXème siècle, le groupe agricole était alors celui qui se suicidait le moins. Il y avait peu de suicides car le monde agricole formait un tissu social très riche avec des liens familiaux, professionnels et villageois au même endroit.

Or aujourd’hui, on voit plutôt des conflits entre scène professionnelle et personnelle, une déconnexion avec le village et des tensions sur les usages productifs, résidentiels ou récréatifs de l’espace. Ce qui était cohérent et cohésif est devenu explosif, provoquant un isolement des agriculteurs les plus fragiles dans ces rapports de force. La fuite en avant productiviste, l’angoisse des incertitudes marchandes, l’apparition des normes à rebours des investissements réalisés, l’impossible famille agricole entièrement consacrée à la production et les demandes sociales, générationnelles, pour le changement agricole, placent les plus fragiles dans des positions socialement intenables. Le sur-suicide agricole est en tout cas un indicateur d’un malaise social collectif, bien au-delà des histoires individuelles que sont aussi chacun des suicides.

Crise agricole : une grande diversité sociologique et de problèmes

Crise agricole : une grande diversité sociologique et de problèmes

par Gilles Laferté, chercheur en sciences sociales spécialiste des agriculteurs dans the Conversation

Médiatiquement, il est souvent question des agriculteurs, comme si ces derniers représentaient un groupe social unifié. Est-ce le cas ?

D’un point de vue administratif, institutionnel, du point de vue de la description économique d’une tâche productive, « les agriculteurs », entendus comme les exploitants agricoles, ça existe. Mais d’un point de vue sociologique, non, ce n’est pas un groupe. Les viticulteurs de régions canoniques du vin, ou les grands céréaliers des régions les plus productives, n’ont pas grand-chose à voir avec les petits éleveurs, les maraîchers ou ceux qui pratiquent une agriculture alternative.

Le sociologue aura dont plutôt tendance à rattacher certains d’entre eux aux catégories supérieures, proches des artisans, commerçants, chefs d’entreprises voire des cadres, et d’autres aux catégories supérieures des classes populaires. La plupart des agriculteurs sont proches des pôles économiques, mais une partie, sont aussi fortement dotés en capitaux culturels. Et, encore une fois, même dans les classes populaires, les agriculteurs y seront à part. C’est une classe populaire à patrimoine, ce qui les distingue de manière très décisive des ouvriers ou des petits employés.

Dans l’histoire de la sociologie, les agriculteurs ont d’ailleurs toujours été perçus comme inclassables. Ils sont autant du côté du capital que du travail. Car ils sont propriétaires de leur propre moyen de production, mais en revanche ils n’exploitent souvent personne d’autre qu’eux-mêmes et leur famille, pour une grande partie. Autre dualité dans leur positionnement : ils sont à la fois du côté du travail en col blanc avec un ensemble de tâches administratives de planification, de gestion, de projection d’entreprise sur le futur, de captation de marchés, mais ils sont aussi du côté du col bleu, du travail manuel, de ses compétences techniciennes.

Comment expliquer alors qu’en France, ce groupe soit encore si souvent présenté comme unifié ?

Cette illusion d’unité est une construction à la fois de l’État et de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) pour un bénéfice mutuel historique : celle d’une co-gestion. Globalement, l’État s’adresse aux agriculteurs via ce syndicat dominant, pour tâcher de bâtir une politique publique agricole cohérente. Même si la co-gestion a été dépassée pour être plus complexe, cette idée que l’agriculture était une histoire entre l’État et les agriculteurs perdure comme on le voit dans les syndicats invités à Matignon, uniquement la FNSEA au début de la crise. La FNSEA a tenté historiquement de rassembler les agriculteurs pour être l’interlocuteur légitime. Mais cet état des lieux est aussi le fruit de l’action historique de l’État, qui a forgé une batterie d’institutions agricoles depuis la IIIème République avec le Crédit Agricole, une mutuelle sociale agricole spécifique, des chambres d’agriculture… Jusque dans les statistiques, les agriculteurs sont toujours un groupe uni, à part, ce qui est une aberration pour les sociologues.

Tout cela a produit l’image d’une existence singulière et unifiée du monde agricole, et dans le quotidien des agriculteurs, on trouve l’écho de cela dans des pratiques sociales communes instituées : l’immense majorité des agriculteurs va de fait à la chambre de l’agriculture, au Crédit Agricole ou à Groupama, ils sont tous affiliés à la mutuelle sociale agricole.

Lorsqu’un agriculteur est présenté, c’est souvent par son type d’activité, la taille de son exploitation, son revenu, son appartenance syndicale. Ces critères sont-ils suffisants pour comprendre sa singularité ?

Ces critères sont pertinents mais pas suffisants. D’abord, ils sont en général assez liés. Le type de culture, et ensuite la taille de l’exploitation sont très prédictives du revenu, avec des filières particulièrement rémunératrices (céréales, viticulture), qui garantissent, avec un nombre d’hectares suffisants, des revenus, et, en bas de l’échelle, le lait, le maraîchage, beaucoup moins rémunérateur. Cette réalité est d’ailleurs assez injuste car les filières les moins rémunératrices sont aussi celles où l’on travaille le plus, du fait des contraintes de traite, de vêlage.

Ensuite, bien sûr, l’appartenance syndicale est très importante, elle situe l’univers de référence, le sens politique d’un agriculteur, son projet de société derrière son activité, avec par exemple une logique productiviste derrière la FNSEA ; une politisation bien à droite, aujourd’hui proche du RN, de plus en plus assumée ces derniers jours du côté de la Coordination Rurale ; et enfin des projets alternatifs, centrés autour de petites exploitations, d’accélération de la transition avec la Confédération Paysanne.

Mais ces critères sont loin d’être suffisants, ceux des générations et des origines sociales sont devenus également déterminants.

Car il faut garder en tête que le groupe agricole est aujourd’hui un groupe âgé, avec une moyenne d’âge d’actifs qui dépasse les cinquante ans en moyenne. Le monde agricole est donc traversé par un enjeu de renouvellement des générations. Ce même monde agricole est aussi un des groupes les plus endogames qui soient. Être agriculteur, c’est surtout être enfant d’agriculteur ou marié à un enfant d’agriculteur, avec des croisements d’alliances historiquement importants à l’échelle du village, du canton, qui fait que les agriculteurs d’aujourd’hui, sont le produit des alliances des agriculteurs d’hier. Ceux qui ont raté ces étapes matrimoniales ont déjà quitté les mondes agricoles.

Mais aujourd’hui, cette réalité est en train de se fissurer. Pour renouveler les groupes agricoles, il faut donc aller puiser dans d’autres groupes sociaux, et les enfants d’agriculteurs d’aujourd’hui ne feront plus l’écrasante majorité des agriculteurs de demain. Des enfants d’autres groupes sociaux sont également attirés par les métiers agricoles. À ce titre, un slogan du mouvement actuel est très intéressant : « l’agriculture : enfant on en rêve, adulte on en crève ».

Cette façon dont l’agriculture fait rêver est un vrai phénomène nouveau, non pas pour les enfants d’agriculteurs, qui sont socialisés à aimer leur métier très tôt, mais pour les groupes extérieurs aux mondes agricoles. L’agriculture incarne désormais quelque chose de particulier dans les possibles professionnels, un métier qui a du sens, qui consisterait à nourrir ses contemporains, avec des productions qui seraient de qualité, pour la santé de chacun, soit une mission très noble. C’est une sorte d’anti-finance, d’anti « bullshit jobs » pour parler comme l’anthropologue David Graeber.

Tout cela génère d’énormes écarts dans le monde agricole entre ceux qui partent et ceux qui arrivent, ceux qui croient en la fonction productiviste de l’agriculture pour gagner des revenus corrects, et ceux qui veulent s’inscrire dans un monde qui a du sens. On trouve ainsi beaucoup de conflits sur les exploitations agricoles entre générations, entre anciens agriculteurs et nouveaux arrivants mais aussi des conflits familiaux. Les nouvelles générations, plus elles sont diplômées d’écoles d’agronomie distinctives, plus elles sont formées à l’agroécologie et plus elles vont s’affronter au modèle parental productiviste.

On entend beaucoup d’agriculteurs s’inquiéter que leur monde disparaisse, n’est-il pas seulement en train de changer ?

Le discours de la mort de l’agriculture est tout sauf nouveau. Un des plus grands livres de la sociologie rurale s’appelle d’ailleurs La Fin des paysans. Il est écrit en 1967. Depuis lors, les paysans se sont effectivement transformés en agriculteurs, et aujourd’hui, on parle de moins en moins d’agriculteurs et de plus en plus d’exploitants agricoles, voire d’entrepreneurs agricoles, à tel point que l’on pourrait écrire La Fin des agriculteurs. De fait, c’est la fin d’un modèle, d’une période de politique publique qui favorisait uniquement le productivisme. Cela ne veut bien sûr pas dire qu’il n’y aura plus de grandes exploitations productivistes, mais c’est la fin d’un mono bloc concentré sur l’idée principale de la production, de développement maximum des intrants et de la mécanisation.

Aujourd’hui, il y a d’autres modèles alternatifs qui sont en place, incluant l’environnement, la santé des agriculteurs et des ruraux, et qui cherche un autre modèle de vie, qui ne serait plus seulement fondé sur l’accumulation matérialiste.

Les agriculteurs en ont conscience, leur modèle est en pleine transformation, et d’ailleurs les agriculteurs d’aujourd’hui eux-mêmes ne veulent plus vivre comme leur parent. Ils revendiquent une séparation des scènes familiales et professionnelles, et aspirent donc à ne pas nécessairement vivre sur l’exploitation, pouvoir partir en vacances, avoir du temps à soi, un modèle plus proche du monde salarial en général. Donc si les agriculteurs crient à la fin d’un monde, ils sont aussi les premiers à espérer vivre autrement.

Et ceux qui sont en colère aujourd’hui ne le sont pas que contre l’Europe, l’État, la grande distribution, les normes, mais également contre eux-mêmes, leurs enfants, leurs voisins. Ils voudraient incarner la transformation mais ils n’ont pas les moyens d’accélérer le changement et subissent des normes qui vont plus vite qu’eux.

Ceux qui manifestent pour avoir du gazole moins cher et des pesticides savent qu’ils ont perdu la bataille, et qu’ils ne gagneront qu’un sursis de quelques années, car leur modèle n’est tout simplement plus viable. Ils sont aussi en colère contre les syndicats qui étaient censés penser pour eux la transformation nécessaire. La FNSEA ne maîtrise pas vraiment le mouvement. Ils savent qu’ils ne peuvent plus modifier la direction générale du changement en cours, ils souhaitent seulement être mieux accompagnés ou a minima, le ralentir.

Si l’on revient à l’idée d’un monde agricole qui se meurt, difficile de ne pas penser également au nombre de suicides parmi les agriculteurs, avec deux suicides par jour en moyenne.

Ces chiffres dramatiques sont effectivement les plus élevés parmi les groupes professionnels. Ils sont aussi révélateurs des immenses changements du monde agricole depuis un siècle. L’étude des suicides est un des premiers grands travaux de la sociologie avec Émile Durkheim. Or lorsque celui-ci étudie cette question, à la fin du XIXème siècle, le groupe agricole était alors celui qui se suicidait le moins. Il y avait peu de suicides car le monde agricole formait un tissu social très riche avec des liens familiaux, professionnels et villageois au même endroit.

Or aujourd’hui, on voit plutôt des conflits entre scène professionnelle et personnelle, une déconnexion avec le village et des tensions sur les usages productifs, résidentiels ou récréatifs de l’espace. Ce qui était cohérent et cohésif est devenu explosif, provoquant un isolement des agriculteurs les plus fragiles dans ces rapports de force. La fuite en avant productiviste, l’angoisse des incertitudes marchandes, l’apparition des normes à rebours des investissements réalisés, l’impossible famille agricole entièrement consacrée à la production et les demandes sociales, générationnelles, pour le changement agricole, placent les plus fragiles dans des positions socialement intenables. Le sur-suicide agricole est en tout cas un indicateur d’un malaise social collectif, bien au-delà des histoires individuelles que sont aussi chacun des suicides.

Démocratie : la grande confusion

Démocratie : la grande confusion entre showbiz et intellectuels

L’expression du monde artistique sur les grands problèmes sociétaux n’est pas nouvelle mais a tendance à se multiplier à propos de tout et de rien sans aucune légitimité démocratique mais surtout sans véritable compétence intellectuelle. Bref, les réseaux sociaux ont permis de transformer n’importe quel protestation ou pétition du monde du showbiz en référence idéologique ou sociétale.

Certes dans le passé de grands noms du monde artistique se sont exprimés sur certains grands sujets fondamentaux même les plus complexes mais leur formation, leur expérience ou leur légitimité conféraient un crédit à leur propos même si évidemment sur certains aspects il pouvaient aussi se tromper.

Aujourd’hui, se multiplient les protestations d’intellectuels proclamés du showbiz et de son son environnement. C’est évidemment un peu court comme référence et comme légitimité. Certes, il n’est pas question de censurer cette expression mais simplement d’en éclairer les limites voir les manipulations. Il existe évidemment de nombreux intellectuels dans le monde artistique mais qu’il ne faut confondre avec une masse assez inculte de ceux qui se réclament du spectacle. Accéder à la célébrité à 16 ans via la télé réalité ou un passage remarqué dans un film n’autorise pas pour autant à prétendre à la pertinence sur les aspects philosophiques, politiques et plus généralement sociétaux.

Bref, on ne peut réduire la démocratie et la production intellectuelle à quelque pétitions ou quelque lignes sur Twitter.

De ce point de vue, l’appartenance au monde du showbiz ne confère pas davantage de légitimité que l’appartenance au syndicat des boulangers par exemple. À moins d’admettre la confusion entre par exemple Durkheim, Roland Barthes, Patrick Sébastien et Cyrille Hanouna.

Démocratie : la grande confusion entre showbiz et intellectuels

Démocratie : la grande confusion entre showbiz et intellectuels

L’expression du monde artistique sur les grands problèmes sociétaux n’est pas nouvelle mais a tendance à se multiplier à propos de tout et de rien sans aucune légitimité démocratique mais surtout sans véritable compétence intellectuelle. Bref, les réseaux sociaux ont permis de transformer n’importe quel protestation ou pétition du monde du showbiz en référence idéologique ou sociétale.

Certes dans le passé de grands noms du monde artistique se sont exprimés sur certains grands sujets fondamentaux même les plus complexes mais leur formation, leur expérience ou leur légitimité conféraient un crédit à leur propos même si évidemment sur certains aspects il pouvaient aussi se tromper.

Aujourd’hui, se multiplient les protestations d’intellectuels proclamés du showbiz et de son son environnement. C’est évidemment un peu court comme référence et comme légitimité. Certes, il n’est pas question de censurer cette expression mais simplement d’en éclairer les limites voir les manipulations. Il existe évidemment de nombreux intellectuels dans le monde artistique mais qu’il ne faut confondre avec une masse assez inculte de ceux qui se réclament du spectacle. Accéder à la célébrité à 16 ans via la télé réalité ou un passage remarqué dans un film n’autorise pas pour autant à prétendre à la pertinence sur les aspects philosophiques, politiques et plus généralement sociétaux.

Bref, on ne peut réduire la démocratie et la production intellectuelle à quelque pétitions ou quelque lignes sur Twitter.

De ce point de vue, l’appartenance au monde du showbiz ne confère pas davantage de légitimité que l’appartenance au syndicat des boulangers par exemple. À moins d’admettre la confusion entre par exemple Durkheim, Roland Barthes, Patrick Sébastien et Cyrille Hanouna.

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