Archive pour le Tag 'douane'

Une désescalade possible des droits de douane d’après les États-Unis ?

Une désescalade possible des droits de douane d’après les États-Unis ?

C’est le secrétaire au trésor américain, M. Bessent, qui le dit qui le dit les surtaxes douanières agissent comme un embargo commercial bloquant les échanges de biens entre la Chine et les États-Unis.

e secrétaire au Trésor a considéré que ces surtaxes agissaient comme un embargo commercial bloquant les échanges de biens de part et d’autre, a-t-on indiqué de même source. Dans ce contexte aux airs d’impasse, M. Bessent a estimé qu’il devrait prochainement y avoir une désescalade.

Quelques heures plus tard, la porte-parole de l’exécutif américain Karoline Leavitt a affirmé que les discussions pour trouver un accord commercial avec Pékin avançaient «très bien». «Toutes les parties souhaitent qu’un accord commercial soit conclu, et les choses vont dans le bon sens», a-t-elle déclaré. Le président américain avait déjà déclaré la semaine dernière que des pourparlers étaient en cours avec la Chine. Le seul problème c’est que la Chine ne fait pas preuve du même optimisme et a même décidé d’engager un rapport de force pour lutter contre ces taxes douanières invraisemblables qui tuent les échanges et la croissance.

Droits de douane Chinois jusqu’à 245%

Droits de douane Chinois jusqu’à 245%

Donald Trump a imposé des droits de douane allant jusqu’à 145% sur un grand nombre de produits importés de Chine, ce qui fait monter les taxes jusqu’à 245% dans certains cas, comme les véhicules électriques.

De son côté, la Chine a dénoncé lundi les pays qui pratiquent l’«apaisement» à l’égard des États-Unis dans les négociations commerciales sur les droits de douane américains, affirmant «s’opposer fermement» à tout accord nuisant à ses intérêts.

Pékin a répliqué par sa propre taxe de 125% sur les produits américains.

Les partenaires commerciaux des États-Unis sont frappés par une surtaxe plancher de 10%, alors que l’entrée en vigueur de droits de douane bien plus élevés a été suspendue par M. Trump le 9 avril pour 90 jours, pour la plupart des pays concernés. Nombre de ces derniers ont engagé des discussions avec Washington. Ce que critique Pékin.

Guerre droits de douane : baisse du dollar

Guerre droits de douane : baisse du dollar

Hier, le billet vert – qui avait repris un peu de terrain la veille – relâchait 0,81% face à la monnaie unique, à 1,1374 pour un euro.
Le Dollar index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, repassait sous la barre des 100 points, et perdait 0,74% à 99,47 points.

«Le dollar est à nouveau sous pression» plombé par l’escalade dans l’offensive commerciale lancée par Trump. «L’angoisse de la guerre commerciale (…) est revenue après les mesures prises par Pékin à l’encontre de Boeing et l’obligation faite par les États-Unis à Nvidia d’obtenir des licences d’exportation pour exporter ses puces» vers la Chine et d’autres pays, commente pour sa part Marc Chandler de Bannockburn Global Forex.

De son côté, Pékin a suspendu toute réception d’avions fabriqués par le constructeur américain Boeing. La poste de Hong Kong a de son côté annoncé mercredi qu’elle suspendait les envois de colis à destination des États-Unis. En outre, les cours du billet vert ont aussi été plombés par les propos du président de la Fed, Jerome Powell, selon qui les droits de douane voulus par le président américain Donald Trump placent la Réserve fédérale (Fed) face à une situation «compliquée dans laquelle nos deux objectifs sont en tension».

Pour l’heure, a-t-il déclaré, la Fed pourrait maintenir ses taux d’intérêt à leurs niveaux actuels, pour « attendre davantage de clarté avant d’étudier de potentiels ajustements » de sa politique monétaire.

La Fed a procédé l’an dernier à plusieurs baisses de taux, les ramenant à 4,25%-4,5%. Depuis, les progrès vers l’objectif d’inflation de 2% ont été moindres.

Jerome Powell a admis que « les droits de douane devraient très vraisemblablement générer une hausse au moins temporaire de l’inflation. Les effets inflationnistes pourraient également s’avérer plus persistants ».

C’est un avril qu’on pourra mesurer l’influence des nouveaux droits de douane puisque les opérateurs économiques ont anticipé nombre de commandes en mars précisément avant l’application des nouvelles taxes.

Taxes douane: Hong Kong arrête l’envoi de colis vers les États-Unis

Taxes douane: Hong Kong arrête l’envoi de colis vers les États-Unis

La Poste de Hong Kong a annoncé mercredi 16 avril suspendre les envois de colis à destination des États-Unis, en réponse aux hausses de droits de douane «intimidantes» ( de 145%!) du président américain Donald Trump. Elle a indiqué dans un communiqué cesser d’«accepter d’envois postaux contenant des marchandises» destinées aux États-Unis. Cette mesure prend effet immédiat pour le courrier envoyé par voie maritime et entrera en vigueur le 27 avril pour le transport par voie aérienne.

Semi-conducteurs, smartphones, ordinateurs: des droits de douane « dans un mois ou deux » ?

Semi-conducteurs, smartphones, ordinateurs: des droits de douane « dans un mois ou deux » ?

Alerté par les géants de l’attaque, le président américain a dû sérieusement reculer à propos de la supère taxation des importations de Chine concernant le secteur.

Et pour cause la plupart de tout ou partie de l’industrie Tech est fabriquée en Asie et subirait de plein fouet les droits de douane américain. Désormais c’est la certitude qui règne quant à la décision finale des nouvelles taxes douanières. Pour tenter de rassurer, le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a déclaré ce dimanche 13 avril que les smartphones et les ordinateurs qui ont été exemptés des droits de douane imposés par les États-Unis à la Chine feraient, finalement, l’objet de droits de douane distincts qui seront mis en place dans environ un mois.
Des droits de douane seront appliqués dans « un mois ou deux » sur les semi-conducteurs, un secteur pour l’instant épargné par la surtaxe de 10% contre la plupart des partenaires commerciaux des États-Unis, a déclaré le secrétaire au Commerce américain ce dimanche 13 avril. Les smartphones et les ordinateurs seront également compris dans ces nouvelles mesures commerciales agressives. Mais il n’y a aucune certitude dans ce domaine tout dépendra de l’évolution de la balance commerciale des États-Unis vis-à-vis de l’Asie

Droits de douane et Bourses : Trump accusé de manipulation

Droits de douane et Bourses : Trump accusé de manipulation

En raison du changement brutal de stratégie du président américain, la bourse a subi des mouvements dont certains pensent qu’ils résultent d’une manipulation de Trump. Ainsi la décision de suspendre pendant trois mois la hausse des droits de douane a permis un bond de 10 % en une seule séance à la bourse de New York.

«Tout va bien se passer, C’est le moment d’acheter avait tweeté le président américain afin d’annoncer la suspension des droits de douane pour la Chine.

La question est de savoir si dans son entourage prévenu de ce revirement on a ou non bénéficier du redressement des cours de la bourse. Peut-être même si le président lui-même a profité de sa propre annonce pour encaisser des bénéfices boursiers.

Droits de douane : des conséquences dramatiques pour les pays en développement

Droits de douane : des conséquences dramatiques pour les pays en développement

Les droits de douane massifs et les contre-mesures décidées par le président américain Donald Trump pourraient avoir un impact « catastrophique » sur les pays en développement, frappant encore plus durement que les réductions de l’aide étrangère, a déclaré vendredi la directrice exécutive de l’agence des Nations unies pour le commerce.

Le commerce mondial pourrait se contracter dans ce contexte de 3% à 7% et le produit intérieur brut mondial de 0,7%, les pays en développement étant les plus touchés, a déclaré le Centre du commerce international. « C’est énorme », a déclaré Pamela Coke-Hamilton, directrice exécutive du Centre du commerce international.

« Si l’escalade entre la Chine et les États-Unis se poursuit, elle entraînera une réduction de 80% des échanges commerciaux entre les deux pays, ce qui pourrait avoir des répercussions catastrophiques sur l’ensemble des secteurs », a-t-elle ajouté.

« Les droits de douane pourraient avoir un impact bien plus néfaste que la suppression de l’aide étrangère », a déclaré Pamela Coke-Hamilton, avertissant que les économies en développement risquent d’inverser les gains économiques réalisés ces dernières années.

La Chine porte à 125% les droits de douane sur les importations américaines

La Chine porte à 125% les droits de douane sur les importations américaines

En réaction à la surtaxe américaine à 145 %, la Chine a indiqué, vendredi 11 avril, porter ses droits de douane supplémentaires sur les produits américains à 125 %. Autant dire que les échanges entre la Chine et les États-Unis risquent d’être bloqués pendant une période avec les conséquences non négligeables sur la croissance des deux pays mais aussi au plan mondial compte tenu de l’internationalisation de l’économie.

« Les droits de douane exorbitants » de Washington « ne sont plus qu’un jeu de chiffres dénué de sens économique » et « sont devenus une farce », affirment les autorités chinoises. En février, Pékin avait décidé de porter plainte à l’OMC contre Washington.

Sommet UE-Chine. Face à la politique de guerre commerciale de Donald Trump, le président chinois, Xi Jinping, a appelé l’UE à la rescousse. « La Chine et l’UE doivent assumer leurs responsabilités internationales, protéger conjointement la mondialisation économique et l’environnement commercial international, et résister ensemble à toute coercition unilatérale », a-t-il souligné à Pékin lors d’une rencontre avec le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez.

Droits de douane supprimés contre l’achat de 350 milliards de dollars d’hydrocarbures

Droits de douane US supprimés contre l’achat de 350 milliards de dollars d’hydrocarbures

Trump voudrait que les 27 importent pour 350 milliards de dollars d’hydrocarbures en échange d’une levée totale des droits de douane sur leurs exportations.

Cette semaine, le très imprévisible président américain a demandé aux (méchants) Européens d’acheter pour 350 milliards de dollars d’énergie, moyennant quoi, la totalité des tarifs de douane pourraient être supprimés.

«Les Européens vont devoir nous acheter de l’énergie, parce qu’ils en ont besoin», a affirmé Donald Trump devant un parterre de journalistes, avant de préciser le montant : 350 milliards.

Droits de douane : l’union européenne heureuse de suspendre aussi sa réplique

Droits de douane : l’union européenne heureuse de suspendre aussi sa réplique

Finalement cette décision du président américain de suspendre pendant trois mois- sauf 10 % à 25% !- son plan d’augmentation des taxes arrange aussi l’union européenne qui avait bien du mal à harmoniser sa réponse compte tenu des divergences internes en Europe.

L’union européenne affirmait que sa riposte serait mesurée et ciblée . La mollesse de l’Europe a d’ailleurs été reconnue comme une qualité par le président américain !La présidente de la Commission européenne dit vouloir «donner une chance aux négociations» avec les États-Unis, mais maintient la pression sur son partenaire américain.

Au cours des derniers mois, l’Union européenne a été frappée à trois reprises par des droits de douane décrétés par le président américain. D’abord des taxes visant l’acier et l’aluminium, puis l’automobile et enfin des droits de douane de 20% sur tous les produits européens.

Mercredi après-midi, Bruxelles avait adopté ses premières mesures de riposte : des taxes contre une série de produits américains comme les motos, le soja ou la volaille pour répondre à celles sur les métaux. Pour répliquer aux autres droits de douane (automobiles et le 20% généralisé) des mesures devaient en théorie être présentées en début de semaine prochaine.

Droits de douane: Trump suspend sauf pour la Chine

Droits de douane: Trump suspend sauf pour la Chine

Il s’agit d’une vraie reculade pour Trump contraint par sa propre opinion de suspendre l’augmentation des droits de douane pour une période de 90 jours qui pourraient peut-être être prolongée. En cause, des inquiétudes grandissantes sur l’avenir des économies y compris dans le camp des républicains.

Une exception est de taille toutefois avec la Chine à laquelle sera appliquée un doublement des droit de douane soit 125 %. Notons cependant que 30 maintient un taux douanier uniforme de 10 % pour tout le reste du monde.

Comme c’était attendu les bourses font du yo-yo un jour à la hausse un jour à la baisse mais la tendance globale est baissière.

Cette période de trois mois sera peut-être bénéfique pour permettre aux Américains et à ses partenaires commerciaux de se mettre d’accord sur des droits de douane plus réalistes. Mais avec Trump, on ne peut jamais prévoir ce que sera l’avenir car lui-même sans doute ne le sait pas. Pour l’instant Trump a surtout réussi à installer l’instabilité un peu partout chez les acteurs économiques, ce qui va se répercuter sur le volume et la nature des échanges internationaux et au-delà sur la croissance mondiale

Droits de douane. « Taxer les produits américains stratégiques »

Droits de douane. « Taxer les produits américains stratégiques »

Face aux menaces de Donald Trump d’imposer des droits de douane sur les produits européens, l’Union européenne se prépare à une riposte. Une série de mesures sont envisagées, visant à augmenter les tarifs douaniers sur les produits américains, tout en cherchant à limiter les effets négatifs sur les consommateurs européens. Par Michael Landesmann, Oliver Reiter et Louise Curran dans La Tribune (*)

Même si les guerres commerciales ne font généralement que des perdants, l’Union européenne ne se laissera pas faire. Après l’annonce par Donald Trump d’une avalanche de droits de douane sur les produits du Vieux Continent, l’heure est à la préparation de la riposte, avec une volonté d’augmenter en retour les tarifs douaniers sur les produits américains. Mais quels produits américains viser prioritairement ?

On a parlé ces dernières semaines d’augmenter les droits de douane sur des biens iconiques, qui représentent des archétypes de l’Amérique, ou qui proviennent majoritairement d’États pro-Trump, constituant ainsi des outils de lutte politique. Ces produits ont l’avantage d’avoir une valeur symbolique. Par ailleurs, et ce n’est pas un détail, la hausse de leurs prix aura peu d’impact sur le portefeuille de la majorité des consommateurs européens, ne risquant donc pas d’entraîner des mouvements sociaux d’ampleur. On peut se passer de Bourbon sans grande difficulté.

Les gains financiers que pourrait procurer à l’Europe une augmentation des taxes sur ce type de produits est cependant très faible et l’impact sur l’économie américaine assez minime. On peut craindre également des effets délétères pour certaines industries européennes frappées en représailles, notamment les producteurs d’alcool dépendant de l’export comme le cognac français.

S’attaquer aux services, surtout numériques, comme il en est question désormais est-il la solution ? Une partie de la solution, très certainement, mais frapper l’Amérique industrielle en son cœur est également nécessaire pour jouer la dissuasion. La Commission en est bien consciente et le sujet est au cœur des débats à Bruxelles.

Les travaux que nous avons menés dans le cadre du projet de recherche européen TWIN SEEDS, peuvent être utiles dans ce contexte. Ils indiquent comment il serait possible de peser davantage face à Donald Trump, en mettant sous pression l’industrie américaine, en levant des taxes significatives, tout en minimisant les désavantages pour l’Europe.

Il s’agit de frapper là où cela fait le plus mal, dans des secteurs où les produits américains arrivent en masse en Europe, mais en préservant autant que possible le bien-être des Européens, donc en générant des hausses de prix qui soient soutenables pour les consommateurs, ce que notre algorithme prend en compte.

Les biens qui semblent les meilleures cibles dans cette perspective sont parfois des biens intermédiaires, vendus à l’industrie et peu identifiés par le grand public, ou des biens standards qui n’ont pas une image de marque spécialement américaine.

Les taxes devraient ainsi viser les importations de produits chimiques, métallurgiques, électroniques, les machines-outils, les véhicules et les équipements de transport… Des produits peu évoqués actuellement dans les débats, mais pour lesquels l’industrie européenne pourrait monter en puissance assez rapidement et prendre le relais des importations américaines.

Prenons les équipements de transport fabriqués aux États-Unis. Augmenter leurs taxes de 20% à leur entrée dans l’Union permettrait de réduire leurs achats en Europe de plus de 40%. Cela correspond à une diminution du montant des importations américaines de plus de 7 milliards d’euros. Ces équipements seraient selon nos estimations remplacées à hauteur de 5 milliards, par des équivalents produits dans l’Union.

Une hausse similaire des tarifs douaniers sur les produits chimiques aurait également des conséquences globalement positives : de la même manière une diminution des achats européens de produits américains de 40%, ce qui représente une perte pour l’industrie américaine de 5,5 milliards d’euros, avec, en Europe, une hausse de la consommation de produits locaux à hauteur de plus de 4 milliards.

Accroître les droits sur les produits alimentaires et les boissons est par comparaison beaucoup moins impactant, avec une balance commerciale améliorée de moins de 1,5 milliard par la diminution des importations américaines.

En raisonnant ainsi, en optimisant le choix des produits américains taxés, il devient possible de diminuer très significativement l’impact négatif pour l’Europe des mesures tarifaires annoncées par Donald Trump. Un atout clé dans de futures négociations.

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(*) Michael Landesmann et Oliver Reiter, économistes au Vienna Institute for International Economic Studies (WIIW), et Louise Curran, professeur de stratégie à TBS Education, tous participants au projet de recherche européen TWIN SEEDS

États-Unis–Chine des droits de douane jusqu’à 104 %

États-Unis–Chine des droits de douane jusqu’à 104 %

Cette fois la guerre est déclarée entre les États-Unis et la Chine. Pékin qui a augmenté ses droits de douane en réplique à l’augmentation des taxes américaines de 54 % sur les importations. Du coup Trump menace de faire passer les droits de douane à 104 % !

Or les relations entre les États-Unis et la Chine constitue l’enjeu majeur de la recomposition des échanges mondiaux puisque la Chine est en quelque sorte l’usine du monde.

Donald Trump a menacé lundi d’alourdir encore fortement les droits de douane américains sur les produits chinois si Pékin maintient sa riposte à son offensive douanière. «Si la Chine ne retire pas son augmentation de 34% [de droits de douane sur les produits américains] (…) d’ici demain [mardi] 8 avril, les États-Unis imposeront des droits de douane ADDITIONNELS de 50% sur la Chine, à partir du 9 avril», a affirmé le président américain sur sa plateforme Truth Social.

Droits de douane de Trump : vers un nouvel échec

Droits de douane de Trump : vers un nouvel échec

Un voyage dans le temps s’impose pour comprendre les conséquences potentielles des droits de douane mis en place en 2025 par la nouvelle administration Trump. Revenons donc sur les effets de ceux imposés lors de son premier mandat, en 2018 et 2019.

par Antoine Bouët
Directeur, CEPII dans The Conversation

En 2018 et 2019, sous la première administration Trump, les droits de douane avaient concerné environ 300 milliards d’importations de panneaux solaires, machines à laver, acier, aluminium, puis de nombreux produits de Chine, d’Inde et d’Europe : dispositifs médicaux, téléphones, produits chimiques, textiles, avions, fromages, huiles d’olive.

Avec quels bénéfices ? Dans ses déclarations, en 2025, Donald Trump assigne plusieurs objectifs aux droits de douane : le rééquilibrage de la balance commerciale, la réindustrialisation du pays et la création d’emplois dans le secteur manufacturier. Il met en avant une augmentation des recettes publiques de l’État fédéral, tout en soulignant la nécessité de sanctionner la Chine pour ses pratiques jugées déloyales.

Le président états-unien espère attirer des investissements directs étrangers (IDE), qui chercheraient à contourner les barrières tarifaires imposées. Cet argument du tariff-jumping rappelle qu’une entreprise peut établir des filiales aux États-Unis pour éviter de hauts tarifs douaniers.

Pour Donald Trump, les droits de douane sont une taxe sur les exportateurs étrangers, non sur ses concitoyens. Ils ne pèsent pas sur les ménages et les entreprises états-uniennes, qui, dès lors, ne devraient pas voir les prix des biens qu’ils achètent augmenter.

S’il considère la possibilité de représailles commerciales, il en minore les effets, car les contre-représailles que les États-Unis exerceraient sont de nature à renforcer leur poids dans les négociations.

Commençons par la balance commerciale . Le déficit états-unien est passé de 870 milliards de dollars en 2018 à 1 173 milliards en 2022, puis 1 203 milliards en 2024. Si les importations ont connu un léger fléchissement en 2018, et surtout 2020 — année du Covid-19 —, elles ont ensuite repris une tendance haussière.

Les exportations ont enregistré une évolution similaire avec une hausse moins marquée en fin de période. Parmi les facteurs qui ont pu jouer un rôle : l’évolution du dollar. Avec la baisse des importations, la demande de monnaie étrangère se réduit – comme le yuan chinois, la roupie indienne ou l’euro –, ce qui favorise l’appréciation du dollar. Un dollar plus fort équivaut à des produits états-uniens plus chers pour les étrangers. Conséquence : une baisse des exportations du pays de l’Oncle Sam.

Voyons maintenant l’impact des droits de douane de Trump 1 sur la réindustrialisation. Les économistes David Autor, Anne Beck, David Dorn et Gordon Hanson ont estimé les conséquences de la guerre commerciale de 2018-2019 sur l’emploi au niveau des commuting zones (les zones où les individus vivent et travaillent) et ils ont constaté que les droits de douane de la première administration Trump n’ont pas eu d’effet sur l’emploi au niveau local.

Recettes douanières de l’État fédéral de 2015 à 2024. US Treasury Fiscal Data
Quant aux recettes douanières, elles ont bien augmenté à partir de mai 2018, puis en mai 2019 (Graphique 2). Pourtant, elles ne représentent qu’une faible partie des recettes de l’État fédéral : environ 1 % en 2018, 2 % en 2019, loin derrière les revenus tirés de la taxation sur le revenu des ménages ou le bénéfice des sociétés. Augmenter davantage les recettes douanières pourrait se faire, mais seulement au prix de distorsions considérables. Nous avons démontré que le droit de douane maximisant les recettes douanières serait une taxe d’environ 80 % sur les importations de tous les produits en provenance de tous les pays. Elle équivaut à un peu plus de 800 milliards de dollars, soit 15,3 % des recettes totales de l’État fédéral en 2024.

S’agissant de l’inflation, sujet sensible aux États-Unis, les droits de douane ont toutes les chances de l’accélérer. Comment ? Par les hausses de prix intérieurs qu’ils risquent fort d’engendrer, aussi bien pour les ménages que pour les entreprises achetant des biens nécessaires à leur activité. Les analyses empiriques montrent qu’il y a eu un pass-through des droits de douane aux prix des biens importés par les États-Unis en 2018-2019. Les entreprises répercutent directement la hausse de ces droits de douane sur leurs produits et services. Autrement dit, les prix avant droits de douane n’ont pas baissé.

Le coût de ces droits a été quasi intégralement payé par les ménages américains. Mary Amiti, Stephen J. Redding et David E. Weinstein concluent que les droits de douane de l’administration Trump 1 ont augmenté le prix moyen des biens manufacturés aux États-Unis de 1 point de pourcentage. Les chercheurs Fajgelbaum, Goldberg, Kennedy et Khandelwal concluent à un pass-through complet. La perte de revenu réel pour les ménages et les entreprises qui achètent des produits importés a été de 51 milliards de dollars… soit de 0,27 % du PIB américain.

Baisse des importations chinoises, hausse des importations indiennes, vietnamiennes et mexicaines
Quant aux droits de douane, dont une partie a été mise en place au titre de la section 301 du Tariff Act de 1974, il semblerait qu’ils n’aient pas pleinement atteint leur objectif. Ils avaient été créés pour sanctionner la Chine après une enquête américaine sur les politiques du gouvernement chinois liées aux transferts de technologie. Selon certains observateurs, une autre raison : réduire les dépendances des chaînes de valeur américaines vis-à-vis de ce pays.

Si la part des exportations chinoises dans les importations états-uniennes de biens a bien baissé, l’évolution en valeur n’est pas claire. Les importations américaines en provenance de Chine ont en effet augmenté de 2016 à 2018, baissé en 2019 et 2020, puis de nouveau augmenté en 2022. À cette date, ils ont atteint 536 milliards de dollars et baissé à nouveau autour de 430-440 milliards sur les deux années suivantes.

En revanche les importations américaines ont clairement augmenté entre 2018 et 2024 en provenance de l’Inde – de 54 à 87 milliards de dollars –, du Mexique – de 344 à 506 milliards – et du Vietnam – de 49 à 137 milliards de dollars. Sur la période, la part de la Chine dans les importations états-uniennes a ainsi baissé de 21,5 % à 13,4 %, tandis que celle cumulée des trois autres pays augmentait de 16,9 % à 22,3 %.

Quelle explication potentielle à ces chiffres ? Des sociétés chinoises auraient pu installer des usines dans ces pays pour y fabriquer (ou y assembler ou y faire transiter) des produits traditionnellement fabriqués en Chine, pour les exporter ensuite vers les États-Unis. Cette stratégie contourne les droits de douane américains sur les biens en provenance (directe) de Chine.

Les chercheurs Alfaro et Chor ont constaté que des entreprises chinoises ont davantage investi, notamment au Vietnam et au Mexique. Ce moment coïncide avec l’imposition par les États-Unis de droits de douane discrétionnaires sur les importations en provenance de Chine. Ils ont également constaté une corrélation négative entre les variations de la part de la Chine dans les importations américaines par secteur et les variations de la part du Mexique et du Vietnam, mais aussi de l’Inde, de la Malaisie et de l’Indonésie : la baisse dans un secteur des exportations chinoises vers les États-Unis est corrélée au cours de cette période avec la hausse des exportations dans le même secteur de ces cinq pays vers les États-Unis.

Le rôle de pays connecteurs (G5) joué par l’Inde, l’Indonésie, la Malaisie, le Mexique et le Vietnam peut s’observer à partir du graphique 3. Entre 2018 et 2020, les exportations chinoises vers les États-Unis baissent substantiellement, davantage que celles du reste du monde vers les États-Unis. Les exportations chinoises vers le groupe des cinq pays connecteurs (G5) augmentent fortement, davantage que celles vers le reste du monde. Au total, les exportations mondiales de la Chine n’ont pas diminué à la suite des droits de douane sous la première administration Trump. Elles ont au contraire augmenté de 32 % entre 2017 et 2021.

Dans le même temps on observe bien une réallocation des exportations chinoises, en particulier vers les pays connecteurs (G5). Quant à ces derniers, ils ont à partir de 2017 augmenté significativement leurs exportations vers les États-Unis, de 62 % entre 2017 et 2022. En parallèle, leurs exportations vers le reste du monde ne s’accroissaient que de 46 %.

Les États-Unis sont-ils moins dépendants de la Chine en 2021 par rapport à 2017 ? Clairement, si on considère une relation directe, moins si les relations indirectes sont prises en compte.

Électeurs trumpistes exposés aux droits de douane
Pour terminer, en ce qui concerne l’argument du tariff-jumping et l’impact des droits de douane sur les investissements étrangers aux États-Unis, aucune étude n’a tenté de le mesurer. À partir des seuls flux , on observe plutôt un recul de ces investissements étrangers depuis 2016, hormis en 2021.

Investissements directs étrangers aux États-Unis de 2010 à 2023. UNCTADSTAT
Ce que l’on sait, c’est que le coût des biens intermédiaires intervient dans les décisions des investisseurs. À cet égard, les droits de douane sur l’acier et l’aluminium ne jouent pas en faveur de l’implantation d’entreprises ayant besoin de ces biens dans leur processus de production.

Un argument qui pourrait justifier la décision de mettre en place des droits de douane : leur popularité, surtout auprès de ceux qui travaillent dans les secteurs où ces droits sont imposés. Les chercheurs du National Bureau of Economic Research (NBER) soulignent en effet que les habitants des régions les plus exposées aux droits de douane ont été plus susceptibles de voter pour la réélection de Donald Trump en 2020.

Un argument que ce dernier n’a pas mis en avant dans ses déclarations pour justifier sa « tarifmania », mais qui pourrait bien avoir pesé.

Droits de douane américains :ils vont assommer économie mondiale

Droits de douane américains :ils vont assommer économie mondiale

Trump vient sans doute de lancer un processus qui risque de tuer la croissance mondiale avec une hausse généralisée des taxes douanières. Des droits de douane d’au moins 10% sur tous les produits importés mais qui peuvent aller jusqu’à 49 % pour certains pays.

La conséquence immédiate est évidemment la réaction des bourses mondiales qui risquent de plonger durablement non seulement en raison du renchérissement du coût des échanges mais tout autant des incertitudes que cela créent chez les acteurs économiques. Tout n’est pas en effet totalement joué car nombre de pays vont réagir et Trump peut encore évoluer. Il restera aussi à persuader le parlement américain car les oppositions à cette politique de matraquage douanier rencontrent de plus en plus d’adeptes mêmes chez les républicains.

Le président républicain a annoncé que les biens en provenance de Chine seraient désormais assortis de droits de douane fixés à 34%, contre 20% pour ceux en provenance des pays de l’Union européenne. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde, 31% pour la Suisse ou encore 46% pour le Vietman. « Depuis des décennies, notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis », a asséné Donald Trump, vantant un « âge d’or » à venir pour l’économie américaine.

Ces droits de douane seront imposés à partir des 5 et 9 avril, a annoncé la Maison Blanche dans la foulée : le 5 avril pour les droits de douane d’au moins 10% sur tous les produits entrant aux Etats-Unis, et le 9 avril pour les droits de douane majorés visant des géants comme la Chine et l’Union européenne.

Les surtaxes présentées par Donald Trump sont calculées de manière à refléter les droits de douane que les pays imposent aux produits américains, mais aussi les barrières dites non tarifaires mises par ces pays à l’entrée de produits américains. Par exemple : des réglementations sanitaires et des normes environnementales, ou encore la TVA.

Les dirigeants étrangers espèrent donc qu’une fois passé les annonces « chocs », les négociations pourront commencer avec l’ancien promoteur immobilier, qui se présente comme un spécialiste du « deal ». Et pour cause, si le républicain a déjà augmenté les droits de douane sur des produits venant de Chine, de même que tout l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis, il a aussi déjà fait marche arrière .

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