Archive pour le Tag 'discutable'

Une planification écologique discutable

Le 25 septembre dernier, à l’issue d’un conseil de planification écologique, Emmanuel Macron twittait : « Nous avons un plan. Il est déjà à l’œuvre », accompagné d’une vidéo cherchant à démontrer le sérieux et la constance de l’engagement du président en faveur de l’écologie depuis 2017.

par Fabrice Flipo
Professeur en philosophie sociale et politique, épistémologie et histoire des sciences et t dans The Conversation

Un article intéressant mais avec certaines faiblesses concernant la question fondamentale de la capacité de production d’électricité au moment des pointes. Le caractère intermittent de l’éolien et du salaire est tout simplement ignoré ! NDLR

Mais est-ce vraiment le cas ? Tout indique que non, la faute à une vision technocratique des enjeux, qui cherche à optimiser le modèle, sans le changer.

Le programme de 2017 n’a pas brillé par son volet écologique. Le changement climatique est certes évoqué, de même que la sortie du charbon, la transition écologique et la rénovation des logements, mais sans beaucoup plus de précisions sur la façon d’y parvenir.

Le programme de 2022 est plus offensif. Tout d’abord, un constat : les transports représentent 30 % de nos émissions, l’agriculture 19 %, comme l’industrie, le bâtiment 18 %, l’énergie 10 % et les déchets 3 %. À partir de là, un programme : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, au moyen d’un déploiement « massif » d’énergies renouvelables et de six voire quatorze nouveaux réacteurs EPR ; proposer une offre de voitures électriques françaises en leasing ; accentuer la rénovation énergétique et notamment le remplacement des chaudières.

Le premier conseil de planification écologique, le 28 janvier 2023, s’est montré plus didactique. Le président se félicite que les émissions ont baissé deux fois plus vite entre 2019 et 2022, par rapport aux tendances antérieures, suggérant par là que l’action du gouvernement est très positive. Mais attention : pour atteindre la neutralité carbone, le rythme doit encore doubler, soit être quatre fois plus rapide qu’avant 2019.

À cette occasion, le programme est affiné. En matière de transports, la mesure la plus efficace – et la plus rentable – serait l’électrification des véhicules particuliers ; et ensuite le financement des infrastructures ferroviaires, notamment de type RER. Dans le domaine agricole, la voie serait celle d’une réduction des intrants, aider les jeunes à s’installer avec de nouvelles méthodes, et planter un milliard d’arbres. Dans le domaine du bâtiment, l’effort concerne plus particulièrement les acteurs collectifs, publics et privés. Enfin, on apprend que les 50 sites les plus polluants sont en voie de décarbonation, et que l’industrie a déjà beaucoup réduit ses émissions depuis 1990, certes pour partie parce que la France s’est tertiarisée.

Avec deux leçons :

les émissions du transport ne baissent pas, elles augmentent

Le plan de sobriété, dévoilé par le gouvernement en octobre 2022, a donné de bons résultats.

L’écologie du « il n’y a plus qu’à »

À entendre l’exécutif, en janvier, les pistes seraient identifiées, et maintenant tout ne serait plus affaire que « d’exécution ». Constatant qu’« on n’y est pas encore », et que le chemin pour y arriver sera « très dur », le président se veut rassurant : si on innove, si on met de la bonne volonté, de la transparence et de l’accompagnement, nous y arriverons.

Le plan est formalisé le 23 juillet 2023 dans le plan France nation verte. Pas de grand changement, mais quelques évolutions :

Sur le volet transport, la voiture électrique légère est mise en avant, ainsi que le vélo, le transport en commun et le covoiturage.

Dans le bâtiment, il s’agit d’une sortie du fioul par les pompes à chaleur.

Dans l’industrie, la voie est l’efficacité énergétique, l’énergie biomasse et la séquestration de carbone.

Le plan réitère les objectifs en matière de nucléaire, annonce un doublement des renouvelables d’ici 2030 (solaire et éolien), ainsi qu’un triplement de la chaleur livrée par réseau.

Et il ajoute des objectifs en matière de biodiversité et d’usage de l’eau.

Le second conseil du 25 septembre conserve ces orientations. L’inflexion industrielle est renforcée. Les batteries, voitures et même matières premières (lithium) seront françaises. La France portera également en Europe la voie d’une sortie du charbon, d’une écologie créatrice de valeur économique, de souveraineté.

Le projet de budget 2024 va dans le même sens, tout en étant plus difficile à décrypter, en raison des jeux usuels entre catégories budgétaires, telle ou telle activité pouvant être brutalement considérée comme « verte », suivant le sens qu’on veut lui donner. L’effort sur la rénovation sera accru, et enfin le nucléaire bénéficiera 1,5 milliard supplémentaire de soutiens.

Comment jauger de l’ambition ? Le point de départ très optimiste d’Emmanuel Macron est déjà à relativiser. La baisse « deux fois plus rapide » vantée par le président entre 2019 et 2022 n’était en réalité qu’un retour à la trajectoire initialement affichée par le gouvernement Hollande, dont Emmanuel Macron était ministre, comme le rappelle la Stratégie nationale bas carbone. Elle a aussi été bien aidée, avons-nous dit, par la pandémie de Covid, ainsi que par des hivers particulièrement doux et la guerre en Ukraine, comme le relève le Réseau Action Climat.

Ce plan garantit-il de vraiment mettre les bouchées doubles sur les réductions d’émissions, comme il le faudrait pour atteindre la neutralité carbone ? Il est permis d’en douter. En effet, dans le fond, il mise surtout sur la décarbonation des énergies et l’efficacité énergétique dans les bâtiments, ainsi que la réorientation des usages de la biomasse des particuliers vers l’industrie.

Sur le premier volet, la « sortie du charbon » tant mise en avant par le président fait sourire. Il y a belle lurette que la France importe du pétrole et du gaz, qui représentent 65 % de l’énergie finale consommée. Le charbon, c’est 3 %. La sortie est donc déjà faite. Mais les fossiles représentent toujours la part du lion.

L’avantage des renouvelables sur le nucléaire
Il faut donc décarboner au plus vite. Or le déploiement des nouvelles centrales nucléaires prendra du temps, s’il a lieu (voir par exemple les déboires des EPR : il ne sera pas au rendez-vous avant plusieurs années, alors que la cible à atteindre est dans sept ans.

Le choix du nucléaire, outre les risques induits (risque d’accident, question des déchets…), est aussi celui de la lenteur. Le déploiement des renouvelables est potentiellement plus rapide, car les acteurs mobilisables sont beaucoup plus nombreux, puisque ce sont tous ceux qui disposent d’un peu de surface : églises, parkings, agriculteurs, supermarchés, toits… Se baser sur les renouvelables favoriserait en outre une forme de « pédagogie de la sobriété » de par son appropriation par les usagers.

Mais le plan ne va pas dans ce sens. Le Réseau Action Climat relève le retard de la France en la matière. Et de fait, la production de renouvelables n’a augmenté que d’un tiers depuis 1990.

Dans le bâtiment aussi, les leviers à activer restent flous. La rénovation énergétique reste très en deçà de ce qui serait nécessaire : entre 50 et 100 000 par an au lieu de 350 à 400 000. Il est dit qu’il faut mobiliser les acteurs privés et publics, mais rien n’est clairement dit à leur sujet, sinon qu’ils sont plutôt à la traîne. Il reste donc les promesses de pompe à chaleur.

Les mesures prises dans le transport sont quant à elles totalement dépendantes de la mise en œuvre de la sobriété. Plus de transport conduit à plus d’étalement urbain, toutes choses égales par ailleurs ; de même que le télétravail tant vanté : les télétravailleurs réguliers habitent plus loin de leur travail que les autres. La seule manière de garantir l’atteinte des objectifs serait qu’ils soient entièrement appropriés par la population. Or, ce n’est pas le cas : les Français sont confortés dans le culte de « la bagnole », que le plan se contente d’électrifier.

Enfin, le plan d’Emmanuel Macron se réfère exclusivement aux émissions nationales de gaz à effet de serre, tout comme la Stratégie nationale bas carbone. Or le mode de vie français a des implications plus vastes. En achetant des ordinateurs en Chine, par exemple, la France provoque des émissions hors de son territoire.

Or, si les émissions nationales étaient de 403 MtCO2e en 2022, l’empreinte carbone, ou émissions « nettes », qui tient compte des importations et exportations, s’élevait à environ 623 MtCO2e, soit 50 % de plus. Et comme la part extraterritoriale a nettement augmenté, l’empreinte carbone en a fait autant, puisqu’elle n’était encore « que » de 575 MtCO2e en 2021…

Ne pas se soucier de l’empreinte carbone, plus largement, c’est ne pas réellement se soucier d’un changement dans les modes de vie. Le plan du gouvernement vise seulement à les décarboner et en améliorer l’efficacité globale, pas réellement à en restreindre l’expansion – et le cas du numérique est à cet égard exemplaire. Tel est le paradigme de la « croissance verte », monde dans lequel chacun peut et doit chercher à devenir milliardaire, tout en protégeant la planète.

Covid-19 :un nombre de décès discutable

Covid-19 :un  nombre de décès discutable

Afin d’améliorer le consentement de la population aux mesures privatives de liberté prises pour lutter contre la pandémie, le gouvernement devrait expliquer comment il compte le nombre de décès. Il s’agit d’un enjeu résolument démocratique, estime dans une tribune au « Monde », l’économiste Adam Baïz, enseignant à Sciences Po Paris et à l’école polytechnique.

 

Tribune.

 

 Derrière moi dans le métro, une discussion s’anime. L’un des passagers est exaspéré. « On dézingue nos vies pour 200 ou 300 morts par jour. Sauf que les gars qui meurent, ils ont 80 ans en moyenne, et de l’hypertension. C’est triste pour eux, mais nous, alors ? » C’est que, dans les médias, on parle déjà d’un troisième confinement à venir…

Sur le coup, j’ai envie de dire au passager qu’il a raison sur deux points. L’âge moyen de décès avoisine effectivement les 81 ans, et près de 90 % des personnes en réanimation présentent une comorbidité. Mais j’ai aussi envie de lui rappeler que le virus est nouveau, que ses effets à long terme restent inconnus (sur les jeunes et les moins jeunes) et que les dégâts sanitaires auraient sans doute été bien plus dramatiques sans les restrictions que nous connaissons aujourd’hui. Mais cela suffira-t-il à le convaincre ?

Combien de temps encore ces arguments suffiront-ils pour conserver le consentement à l’effort des millions de personnes dont les métiers, les études, les déplacements, les vies sont chamboulés depuis bientôt un an ? Et si la pandémie venait à durer plusieurs années encore, sans qu’il ne soit possible d’entrevoir la moindre issue ?

Une évaluation des morts selon différents critères

A mon sens, ce consentement-là ne peut tenir qu’à une seule condition : l’effort doit être incessamment perçu comme démocratiquement souhaitable. En d’autres termes, une majorité d’entre nous doivent rester convaincus que nous avons collectivement plus à gagner (et en tout cas moins à perdre) dans le renoncement à la vie normale que dans le renoncement à l’effort.

Or, si elle est à ce jour minoritaire, la contestation de l’effort existe déjà et pourrait en se renforçant saper toute chance de sortir effectivement de la crise actuelle. Alors, que faire ? S’il est tentant de contester la contestation, nous gagnerions à lui donner au contraire une visibilité au plus haut niveau de l’Etat, en débattant des indicateurs sur lesquels elle s’appuie (taux de contamination, taux de létalité, taux de défaillance des entreprises, etc.).

Intéressons-nous à l’indicateur-clé du nombre de décès dus au coronavirus. Ce n’est pas une simple affaire. On peut, comme aujourd’hui en France, comptabiliser à égalité toutes les personnes décédées qui ont été testées positives au coronavirus. Mais on pourrait aussi

 

 

Constitution : l’inscription de l’environnement est très discutable

Constitution : l’inscription de l’environnement est très discutable 

Alors qu’Emmanuel Macron s’est engagé à organiser un référendum pour intégrer la protection de l’environnement à l’article premier de la Constitution, le professeur de géographie Laurent Simon estime, dans une tribune au « Monde, la mesure irréaliste voire dangereuse.

 

Tribune.

 

En mars 2018, Nicolas Hulot, alors ministre de la transition écologique et solidaire, déclarait à l’Assemblée nationale : « La biodiversité, tout le monde s’en fiche. » Deux ans et demi plus tard, il est fortement question de l’introduire à l’article premier de la Constitution « La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique. » Un tel chemin témoigne incontestablement d’une prise de conscience dont on ne peut que se féliciter vu l’ampleur des défis face au déclin toujours accéléré de la biodiversité. Faut-il pour autant se réjouir d’une telle perspective ? Trois réflexions nous conduisent à en douter.

Garantir la préservation de la biodiversité suppose d’être en mesure de l’évaluer de manière incontestable pour attester d’une possible diminution. Or, une telle évaluation est non seulement très difficile, pour ne pas dire impossible (aucun indicateur ne permet de quantifier l’ensemble de la biodiversité), mais elle est en outre dangereuse car elle envisage la biodiversité comme un état, un stock à conserver, une liste à préserver alors qu’il s’agit de bien autre chose.

La diversité du vivant, c’est d’abord et avant tout une création continue, un faisceau d’interactions éminemment complexes. Dès lors, vouloir la préserver revient à la figer au travers de listes, d’indicateurs bien pauvres au regard de cette dynamique créative.

Bien des hauts lieux de biodiversité actuels sont le fruit d’interventions humaines passées qui ont, au départ, porté atteinte à la biodiversité : l’un des plus grands sites protégés par la convention relative aux zones humides d’importance internationale (dite convention de Ramsar), le lac du Der-Chantecoq, en Champagne, est un lac artificiel ; les hautes chaumes des Vosges sont le fruit du déboisement ; les mosaïques méditerranéennes, le fruit de la mise en valeur agricole.

La dynamique du vivant n’est pas linéaire. Ne l’envisager que sous l’angle de la préservation, c’est en réduire la part créative et incertaine…

L’inscription dans la Constitution est-elle bien pertinente et constitue-t-elle, comme le pense Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, « un acquis que l’on n’éliminera pas » ? Là encore, rien n’est moins sûr.

« Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse », disait le journaliste et essayiste H. L. Mencken (1880-1956). C’est bien le cas ici. Car, si l’article 1 tel que proposé est appliqué, alors c’en est fini de tout projet d’aménagement, de toute infrastructure (au motif qu’ils porteront inévitablement atteinte à la biodiversité). C’est par exemple rendre impossible tous les efforts entrepris en faveur de la transition énergétique fondés sur les énergies renouvelables : les éoliennes mais aussi les parcs photovoltaïques ont des impacts sur la biodiversité. Au titre de l’article 1, il faudrait y renoncer.

80 km/h : une conclusion très discutable du Premier ministre

80 km/h : une conclusion très discutable du Premier ministre

Bien entendu on ne peut que se féliciter de la diminution de l’accidentologie et en particulier du nombre de morts constatés en 2018. Mais de là à l’attribuer comme le fait le premier ministre à la mesure de réduction de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire il y a un pas qu’on ne peut pas franchir. Première observation, un bilan sur des mesures structurelles ne peut s’effectuer que sur une période assez longue de l’ordre de deux à trois ans. Surtout, les 116 morts économisés par cette mesure d’après le premier ministre constituent une arnaque statistique. Pour valider sa démonstration, le premier ministre compare les résultats de 2018 à ceux de 2017. Notons que la mesure des 80 km/h et intervenus seulement au 1er juillet. Notons surtout qu’à fin juin  2018 (c’est-à-dire avant la mise en œuvre des 80 km/h), l’accidentologie était orientée nettement à la baisse.

, Le nombre d’accidents corporels est de 5 422 contre 5 747 en juin 2017. Cela représente 325 accidents corporels de moins (-5,7%). 6 651 personnes ont été blessées contre 7 193 en 2017, soit 542 de moins (-7,5%). Enfin, 2 303 personnes ont dû être hospitalisées 24 heures ou plus. En juin 2017, elles étaient 2 890, soit 587 personnes de moins (-20,3%). A fin juin 2018 les 12 derniers mois, ce sont 3 348 personnes qui ont trouvé la mort sur la route. Pour rappel, le plus bas historique est en 2013 avec 3 268. Pour le moment, on se trouve sous le niveau de 2014 (seconde « meilleure » année). Il y avait alors eu 3 384 personnes tuées. Sur le premier semestre de 2018, on compte 1 528 décès contre 1 628 en 2017 soit une baisse de 6,14%. C’est le deuxième meilleur premier semestre derrière 2013 toujours (1 417 tués). En clair le nombre d’accidents avant la mise en place des 80 km/h s’inscrivait déjà dans une forte baisse tendancielle. La conclusion qu’en tire le premier ministre et non seulement prématurée mais  fallacieuse tant qu’elle n’a pas été démontrée. On se demande si le Premier ministre ne défend pas d’abord son poste puisqu’on sait que Macron avait déclarait devant des élus que cette mesure des 80 km/h entre guillemets « était une belle connerie ». Il faut globalement se féliciter de la réduction de vitesse mais la régulation dans ce domaine doit être adaptée à chaque portion de route en fonction de son niveau accidentogène. Ainsi dans certains cas on peut imposer sur certaines petites routes 50 à 60 km/h, voire moins sur certaines zones très dangereuses, mais sur certaines routes départementales (notamment anciennes nationales) la limite peut être fixée à 90.

Limiter la vitesse à 80 km/h : une mesure discutable

Limiter la vitesse à  80 km/h : une mesure discutable

 

Une  baisse de 10 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes démunies de séparateur central pourrait paraît a priori  mesure en apparence de bon sens : réduire la vitesse pour limiter la gravité et le nombre d’accidents. On sait en effet que la vitesse et l’alcool sont les deux facteurs explicatifs majeurs qui affectent l’insécurité routière. Pour autant,  une mesure de portée générale n’est pas forcément très pertinente. En effet, sur certaines portions, même une vitesse à 80 km/h peu se révéler dangereuse  alors que sur d’autres une vitesse à 100 km/h ne présente que peu de danger. La vérité c’est qu’il conviendrait de mettre en place une régulation de la vitesse beaucoup plus fine adaptée à chaque tronçon en fonction de la dangerosité. Une philosophie par exemple qui est pratiquée dans les chemins de fer pourtant un transport guidé où  les risques est beaucoup moindres. La baisse de 90 à 80km/h sur les routes bidirectionnelles, démunies de séparateur central, devrait donc figurer parmi les mesures annoncées par le gouvernement lors d’un prochain comité interministériel à la sécurité routière. Comme souvent en France quand on constate qu’une législation est peu ou  mal appliquée, on en ajoute une autre qui ne sera sans doute pas mieux respectée. D’où cet empilement de dispositions réglementaires qui permet à la France de posséder des plus grandes cathédrales administratives du monde. Face à la dégradation de la sécurité routière, la philosophie des services de contrôle consiste à faire du chiffre et non à se  polariser sur les facteurs de risque. Exemple il est plus facile pour les brigades de gendarmerie de se positionner au sein même de petit village dont  la circulation ne présente aucun risque que de se focaliser sur les lieux et véhicules de risques potentiels. On préfère additionner les infractions accessoires voire dérisoires que de contrôler les infractions graves qui demandent davantage de temps, de compétence  et de travail. Il conviendrait notamment  de professionnaliser les services de contrôle dans sur une structure complètement dédiée et spécialisée dans le contrôle routier.  Si la mortalité sur les routes a largement diminué depuis quatre décennies, le nombre de tués repart à la hausse, un phénomène particulièrement observable en France (3469 tués en 2016), mais qui concerne plus largement toute l’Europe. Avec 54 tués par million d’habitants, la France se situe au-dessus de la moyenne européenne (50) et affiche un taux deux fois plus élevé que le champion en la matière, la Suède (27). En l’absence d’approche vraiment scientifique de l’insécurité routière chaque gouvernemenet improvise sans vraiment mesurer les effets des mesures prises.

 

Richard Ferrand : un jugement discutable

Richard Ferrand : un jugement discutable

 

Juridiquement Richard Ferrand est lavé  dans l’affaire des mutuelles de Bretagne qu’il a dirigée  de 1998 à 2012. Reste que la motivation du tribunal paraît un peu douteuse. Le procureur de la république a en effet considéré que l’affaire  pouvait être classé sans suite au motif qu’il n’a pas commis d’infraction au code de la mutualité et qu’il n’était pas avéré que les mutuelles Bretagne assume un rôle de service public. Le procureur de Brest a donc annoncé le classement sans suite de l’enquête visant Richard en invoquant notamment la prescription. «Les infractions d’abus de confiance et d’escroquerie» ne sont, elles, «pas constituées, faute d’un préjudice avéré», a-t-il précisé. S’agissant d’un éventuel délit de prise illégale d’intérêts, «la question est apparue complexe» et «le parquet de Brest aurait pu envisager l’ouverture d’une information judiciaire», a expliqué le procureur de Brest, Jean-Philippe Récappé. «Il convenait toutefois de vérifier au préalable si l’infraction éventuelle (…) n’était pas prescrite», ce qui est le cas depuis le 19 juin 2015», a-t-il souligné. Dans cette affaire, révélée par le Canard Enchaîné le 24 mai dernier, Richard Ferrand, est soupçonné d’avoir favorisé sa compagne, l’avocate Sandrine Doucen, à l’époque où il était directeur général des Mutuelles de Bretagne et élu local PS. Le 19 juin, il était contraint de démissionner de son poste de ministre de la Cohésion des territoires. Force est de constater les explications du procureur sont assez alambiquées. Les mutuels de Bretagne n’appartiennent pas juridiquement un service public mais dans les faits elles en assurent le rôle. ” Le parquet dit qu‘il aurait pu envisager l‘ouverture d‘une information pour prise illégale d‘intérêt, mais souligne que la jurisprudence ne permet pas d‘affirmer que les Mutuelles de Bretagne ont effectué une mission de service public au sens du droit pénal et que l‘infraction éventuelle est prescrite !

Numérique à l’école : un résultat très discutable

Numérique à l’école : un résultat très discutable

Il est clair que rien n’est démontré concernant l’intérêt de l’utilisation des outils numériques à l’école. Tout au plus peut-on déterminer un taux d’utilisation et un taux d’équipement. Un bilan  finalement très douteux d’autant que la plupart  des élèves ont déjà accès à un ordinateur et à l Internet à leur domicile. De plus ,  des élèves en connaissent  d’ailleurs beaucoup plus que leurs enseignants en matière de maniement des nouveaux outils. Dans les écoles américaines les plus huppés on a d’ailleurs banni l’utilisation de toute outil numérique De ce point de vue  le  rapport Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) sur les performances numériques à l’école dans le monde, réalisé à partir des résultats d’élèves âgés de 15 ans ne prouve rien. . Les résultats ne sont pas forcément tendres avec le numérique. On y apprend que les pays ayant opté pour les tablettes, tableaux numériques et ordinateurs n’ont pas forcément des meilleurs résultats scolaires. Le bilan est en revanche plutôt positif pour la France en matière d’équipement. En 2012, 99% des élèves de 15 ans avaient au moins un ordinateur à la maison et 96% des élèves défavorisés ont accès à Internet chez eux. En classe, on compte un ordinateur pour trois élèves, un chiffre proche de la moyenne de l’OCDE. La ministre de l’Éducation nationale fait d’ailleurs régulièrement la promotion de ces classes équipées. Le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem se félicite : « L’étude révèle des résultats plus encourageants que les enquêtes Pisa classiques » !!! Seuls 12% des élèves français naviguent dans la mauvaise direction, contre 15 % en moyenne dans l’OCDE. Un résultat encourageant alors que 24% seulement des enseignants utilisent les outils numériques en classe, contre 37% en moyenne dans l’OCDE. Des résultats qui pourraient être améliorés avec des moyens et des équipements supplémentaires. Bonne nouvelle donc pour le gouvernement qui peut ainsi justifier la mise en place de son grand plan numérique, annoncé le 7 mai dernier par François Hollande. Le Président a annoncé un milliard d’euros sur trois ans pour le numérique. Pour développer au mieux l’enseignement par les outils numériques, l’Éducation nationale explique que « des efforts exceptionnels vont être mis dans une formation particulière pour les professeurs, afin qu’ils puissent utiliser de façon pertinente les outils numériques ». Au cabinet de la ministre, on mesure tout de même les effets de ces supports : « Il faut avant tout être un bon professeur pour pouvoir s’en servir comme un support pédagogique efficace« . Les formations permettront de combler les lacunes qui existent à l’heure actuelle. L’Éducation nationale insiste sur le « lien entre des investissements massifs et des résultats concluants« . La France ne veut surtout pas suivre l’exemple des pays de l’Europe de l’Est. Dans ces pays, où il est courant d’utiliser Internet en classe, les performances scolaires ont reculé entre 2000 et 2012.  »Des ordinateurs ou des tablettes trop présents dans l’apprentissage n’est pas forcément signe de réussite. Il faut savoir les utiliser avec bon sens », précise-t-on à l’Éducation nationale.  L’Australie et la Norvège sont les deux exceptions qui pourraient convaincre les plus réfractaires au numérique. Ces pays ont derrière eux une expérience de cinq et dix ans. Ils ont pu révolutionner les pratiques pédagogiques avec une personnalisation des enseignements, et surtout, par un vrai travail collaboratif des professeurs. « Surfer sur Internet dans le cadre d’un travail scolaire encadré permet d’améliorer les performances. Faire des exercices sur Internet, chatter ou envoyer des mails ne les améliore pas », résume Francesco Avvisati, analyste à l’OCDE.




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