Covid-19 :un nombre de décès discutable

Covid-19 :un  nombre de décès discutable

Afin d’améliorer le consentement de la population aux mesures privatives de liberté prises pour lutter contre la pandémie, le gouvernement devrait expliquer comment il compte le nombre de décès. Il s’agit d’un enjeu résolument démocratique, estime dans une tribune au « Monde », l’économiste Adam Baïz, enseignant à Sciences Po Paris et à l’école polytechnique.

 

Tribune.

 

 Derrière moi dans le métro, une discussion s’anime. L’un des passagers est exaspéré. « On dézingue nos vies pour 200 ou 300 morts par jour. Sauf que les gars qui meurent, ils ont 80 ans en moyenne, et de l’hypertension. C’est triste pour eux, mais nous, alors ? » C’est que, dans les médias, on parle déjà d’un troisième confinement à venir…

Sur le coup, j’ai envie de dire au passager qu’il a raison sur deux points. L’âge moyen de décès avoisine effectivement les 81 ans, et près de 90 % des personnes en réanimation présentent une comorbidité. Mais j’ai aussi envie de lui rappeler que le virus est nouveau, que ses effets à long terme restent inconnus (sur les jeunes et les moins jeunes) et que les dégâts sanitaires auraient sans doute été bien plus dramatiques sans les restrictions que nous connaissons aujourd’hui. Mais cela suffira-t-il à le convaincre ?

Combien de temps encore ces arguments suffiront-ils pour conserver le consentement à l’effort des millions de personnes dont les métiers, les études, les déplacements, les vies sont chamboulés depuis bientôt un an ? Et si la pandémie venait à durer plusieurs années encore, sans qu’il ne soit possible d’entrevoir la moindre issue ?

Une évaluation des morts selon différents critères

A mon sens, ce consentement-là ne peut tenir qu’à une seule condition : l’effort doit être incessamment perçu comme démocratiquement souhaitable. En d’autres termes, une majorité d’entre nous doivent rester convaincus que nous avons collectivement plus à gagner (et en tout cas moins à perdre) dans le renoncement à la vie normale que dans le renoncement à l’effort.

Or, si elle est à ce jour minoritaire, la contestation de l’effort existe déjà et pourrait en se renforçant saper toute chance de sortir effectivement de la crise actuelle. Alors, que faire ? S’il est tentant de contester la contestation, nous gagnerions à lui donner au contraire une visibilité au plus haut niveau de l’Etat, en débattant des indicateurs sur lesquels elle s’appuie (taux de contamination, taux de létalité, taux de défaillance des entreprises, etc.).

Intéressons-nous à l’indicateur-clé du nombre de décès dus au coronavirus. Ce n’est pas une simple affaire. On peut, comme aujourd’hui en France, comptabiliser à égalité toutes les personnes décédées qui ont été testées positives au coronavirus. Mais on pourrait aussi

 

 

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