SNCM : les syndicats plient et acceptent le plan de licenciement
Finalement dans le dossier SNCM on aura perdu bien des années pour aboutir finalement à une solution qui était incontournable et qui se traduit notamment par une forte restructuration et un dégraissage des effectifs. De ce point de vue les syndicats portent une lourde responsabilité mais ils ne sont pas les seuls. Il y a aussi les autorités publiques corses qui ont laissé la situation se dégrader par manque de courage politique. Il y a également la position ambiguë depuis des mois de Transdev (Véolia et Caisse de dépôts). Enfin la responsabilité du gouvernement français qui avant les élections départementales avait promis la lune, puis s’est engagé désengager ensuite. Ce dossier démontre à l’évidence l’incapacité des acteurs économiques et politiques à effectuer à temps des réformes structurelles. Les syndicats de la SNCM ont donc signé mardi le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui entérine le licenciement de 583 des 1.500 salariés de la compagnie maritime reprise par le transporteur corse Patrick Rocca avec l’aval de l’Union européenne. De source proche du dossier, on indique que la liste des départs volontaires et des licenciements secs doit être arrêtée au 12 décembre. L’envoi des lettres de licenciement est programmé deux jours plus tard. Les actionnaires de la Société nationale Corse Méditerranée, détenue majoritairement par Transdev, coentreprise entre Veolia et la Caisse des dépôts, se sont engagés à apporter 85 millions d’euros à l’appui de ce plan social. Le tribunal de commerce a retenu le 20 novembre l’offre de Patrick Rocca pour la reprise des actifs de la SNCM placée en redressement judiciaire le 28 novembre 2014.La Commission européenne a donné son aval à cette reprise, constatant une « discontinuité économique » qui ouvre la voie à l’abandon des recours européens à l’encontre de la compagnie pour perturbation de la concurrence. L’exécutif de l’UE devrait renoncer à réclamer le remboursement de quelque 440 millions d’euros d’aides publiques jugées illégales, puisque le plan de cession de la SNCM s’inscrit dans le cadre réclamée par l’exécutif européen de création d’une compagnie au périmètre réduit.