Archive pour le Tag 'efforts'

Finances publiques-Dette et déficit : report des efforts en 2024…ou 2027

Finances publiques-Dette et déficit : report des efforts en 2024…ou 2027 !

Il y a encore quelques mois le gouvernement et notamment le ministre de l’économie voulait donner l’illusion d’une plus grande rigueur de gestion des l’années 2023. Par ces perspectives ont été vite démenties aussitôt par Bruxelles comme par la Cour des Comptes. En effet, le déficit va continuer d’augmenter en 2023 car comme d’habitude les recettes ont été surestimées, à l’inverse des dépenses qui elle sont sous-estimées. ( Exemple les avantages progressifs accordés à certaines catégories pour faire passer la réforme des retraites qui atteignent de l’ordre de 10 milliards sur la vingtaine de milliards d’économies espérées). Sans parler des différentes aides promises pour amortir la crise de l’énergie dans l’industrie, le commerce et les petites entreprises.

La dette publique française a, en effet, explosé ces dernières années, et plus particulièrement depuis le début de la pandémie de Covid-19. Elle a franchi les 100% du PIB pour la première fois durant la pandémie et se rapproche inexorablement du cap symbolique des 3000 milliards d’euros. Le coût de cette dette devient exorbitant puisqu’il représente environ 50 milliards par an. Et comme la France empreinte pour rembourser les emprunts précédents la note va encore monter avec l’augmentation des taux d’intérêt. Pourtant le ministre de l’économie affirme sa volonté de rigueur des 2024 avec un objectif en 2027 pour ramener le déficit public sous les 3 % du PIB.

«Avec le Président et la première ministre, nous sommes déterminés à faire baisser la dette à partir de 2026 et à ramener le déficit public sous les 3 % en 2027», met en avant le ministre de l’Économie. En 2021, le déficit public atteignait 6,4 % du produit intérieur brut, loin de la règle européenne des 3%.

«Dès le budget 2024, nous pourrons ainsi programmer des réductions de dépenses significatives», assure le ministre.

Mais ces économies ne seront pas réalisées sur le dos de la transition énergétique puisque pour réussir celle-ci, «60 à 70 milliards d’euros supplémentaires par an» sont nécessaires, chiffre Bruno Le Maire. Le problème c’est qu’on ne sait pas comment ces 60 à 70 milliards seront financés !

Le vrai problème qui n’est pas abordé par le ministre de l’économie est évidemment la réforme globale de l’État qui non seulement nourrit les déficits mais crée aussi en France un climat administratif délétère qui tue l’initiative et la responsabilité sans parler de la compétitivité. Un travail qui n’est pas prêt d’être engagé et encore moins réalisé puisque la très grande majorité des responsables politiques de haut niveau y compris au gouvernement sont d’anciens fonctionnaires.

Dette et déficit : report des efforts en 2024

Dette et déficit : report des efforts en 2024…ou 2027 !

Il y a encore quelques mois le gouvernement et notamment le ministre de l’économie voulait donner l’illusion d’une plus grande rigueur de gestion des l’années 2023. Par ces perspectives ont été vite démenties aussitôt par Bruxelles comme par la Cour des Comptes. En effet, le déficit va continuer d’augmenter en 2023 car comme d’habitude les recettes ont été surestimées, à l’inverse des dépenses qui elle sont sous-estimées. ( Exemple les avantages progressifs accordés à certaines catégories pour faire passer la réforme des retraites qui atteignent de l’ordre de 10 milliards sur la vingtaine de milliards d’économies espérées). Sans parler des différentes aides promises pour amortir la crise de l’énergie dans l’industrie, le commerce et les petites entreprises.

La dette publique française a, en effet, explosé ces dernières années, et plus particulièrement depuis le début de la pandémie de Covid-19. Elle a franchi les 100% du PIB pour la première fois durant la pandémie et se rapproche inexorablement du cap symbolique des 3000 milliards d’euros. Le coût de cette dette devient exorbitant puisqu’il représente environ 50 milliards par an. Et comme la France empreinte pour rembourser les emprunts précédents la note va encore monter avec l’augmentation des taux d’intérêt. Pourtant le ministre de l’économie affirme sa volonté de rigueur des 2024 avec un objectif en 2027 pour ramener le déficit public sous les 3 % du PIB.

«Avec le Président et la première ministre, nous sommes déterminés à faire baisser la dette à partir de 2026 et à ramener le déficit public sous les 3 % en 2027», met en avant le ministre de l’Économie. En 2021, le déficit public atteignait 6,4 % du produit intérieur brut, loin de la règle européenne des 3%.

«Dès le budget 2024, nous pourrons ainsi programmer des réductions de dépenses significatives», assure le ministre.

Mais ces économies ne seront pas réalisées sur le dos de la transition énergétique puisque pour réussir celle-ci, «60 à 70 milliards d’euros supplémentaires par an» sont nécessaires, chiffre Bruno Le Maire. Le problème c’est qu’on ne sait pas comment ces 60 à 70 milliards seront financés !

Le vrai problème qui n’est pas abordé par le ministre de l’économie est évidemment la réforme globale de l’État qui non seulement nourrit les déficits mais crée aussi en France un climat administratif délétère qui tue l’initiative et la responsabilité sans parler de la compétitivité. Un travail qui n’est pas prêt d’être engagé et encore moins réalisé puisque la très grande majorité des responsables politiques de haut niveau y compris au gouvernement sont d’anciens fonctionnaires.

Société-Une surconsommation qui tue les efforts de sobriété

Société-Une surconsommation qui tue les efforts de sobriété

L’effet rebond, ce principe, théorisé par l’économiste britannique William Stanley Jevons en 1865, se concrétise aujourd’hui dans des secteurs comme le transport aérien ou le numérique. Par Pierre Veltz, École des Ponts ParisTech (ENPC)

Dans le livre de Lewis Carrol De l’autre côté du miroir (la suite des Aventures d’Alice au pays des merveilles), on voit la Reine rouge prendre Alice par la main pour courir. Mais plus elles courent, moins le paysage bouge aux alentours ! Face à l’étonnement d’Alice, la Reine lui explique qu’il faut courir sans cesse pour rester sur place. C’est une excellente image de ce qui se passe dans notre société, où les gains d’efficacité sont sans cesse rattrapés, annulés, dépassés par l’envolée des consommations.

Dans le transport aérien civil, chaque kilomètre de vol par passager consomme environ trois fois moins de carburant qu’il y a quarante ans. Voilà qui est bon pour la planète, direz-vous. Hélas non, car la baisse des coûts a fait que le voyage aérien s’est considérablement développé et démocratisé. Le nombre de kilomètres de vol a explosé. En 2017, on a dépassé 4 milliards de passagers dans les vols de l’aviation civile dans le monde. Alors que le volume de GES émis par passager-kilomètre diminuait de moitié, le volume total d’émissions a été multiplié par deux ; L’impact global sur les consommations de matières et d’énergie a crû considérablement.

Prenons un autre exemple, plus banal encore, celui de l’éclairage. Aucune de nos activités courantes n’a connu sur le long terme une telle augmentation d’efficacité et une chute aussi vertigineuse du coût par unité produite (Au passage, cela signifie que le fameux retour à la bougie évoqué par les écolo-sceptiques serait une catastrophe écologique !). Mais la consommation, d’abord portée par le gaz de ville, puis par l’électricité, a plus que rattrapé cette augmentation d’efficacité. Elle a été, grosso modo, multipliée par dix tous les cinquante ans.

Depuis les débuts de l’éclairage urbain dans les années 1830 jusqu’en 2000, le nombre de lumens-heure a été multiplié par 100 000. Le résultat est que désormais on voit nos villes nocturnes de l’espace, comme sur les belles images envoyées par Thomas Pesquet ! Mais l’aviation et l’éclairage ne sont que des illustrations d’un phénomène universel, que l’on va retrouver pour les mobilités, pour le chauffage, pour l’informatique, pour l’habillement. En réalité, pour la quasi-totalité de nos activités.

Ainsi, « le moins alimente le plus », écrit le [chercheur et analyste politique canadien] Václav Smil. Le signe de ce rattrapage, ou débordement, par la demande est que les gains d’efficacité constatés au niveau « macro » sont nettement plus faibles que ceux qu’on observe au niveau « micro ». Ils existent néanmoins.

Pour l’ensemble du monde, la quantité de gaz à effet de serre (GES) par unité de PIB a ainsi diminué d’un tiers depuis 1990. En France, elle a baissé de 50 % (si on s’en tient aux émissions sur le territoire national : rappelons que le carbone incorporé dans nos importations représente désormais plus de la moitié de notre empreinte réelle). En Chine, qui partait de loin, la baisse de ce ratio « tonnes de GES par unité de PIB » a été beaucoup plus rapide encore, même si, à ce jour, il reste sensiblement plus élevé que dans les pays occidentaux. [...]

Pourquoi les gains d’efficacité réalisés au niveau « micro » sont-ils ainsi atténués, voire dilapidés ? La réponse est très simple.

L’efficacité rend les biens et les services moins coûteux, plus accessibles, plus désirables, et la demande, dopée par la publicité et par les multiples formes de l’effort pour vendre, croît en proportion, ou même davantage. On appelle cela l’effet rebond, ou, si on veut avoir l’air savant, l’effet ou le paradoxe de Jevons.

En 1865, les producteurs de charbon britanniques s’inquiétaient de l’efficacité croissante des machines à vapeur, qui utilisaient de moins en moins leur précieux combustible. William Stanley Jevons, homme d’affaires et économiste, un des fondateurs, avec Léon Walras, de l’école marginaliste, leur répondit :
« C’est une erreur complète de supposer que l’usage plus économique de l’énergie va faire baisser la consommation. C’est exactement le contraire qui va se passer. »
Un siècle et demi plus tard, il est difficile de lui donner tort

Il y a beaucoup moins d’aluminium ou d’acier dans chaque canette de 33 centilitres, mais le nombre de canettes a tellement crû que la consommation d’acier ou d’aluminium pour les canettes s’est envolée (Un conseil, au passage : l’acier est un meilleur choix écologique, car plus facile à recycler !). Dans le monde numérique, les gains d’efficacité pour les processus de base sont très spectaculaires. Même les mégafermes de serveurs, sur lesquelles repose la croissance du cloud, sont de plus en plus efficaces en énergie et en émissions de carbone.

Les Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) ne mentent pas quand ils soulignent que ces hyperscalers (la dernière génération des infrastructures du cloud) sont 30 à 50 % plus efficaces que les anciennes fermes. Mais, au bout du compte, il s’agit bien de permettre la multiplication des utilisations, notamment du côté du grand public, par le streaming vidéo en particulier.
L’empreinte globale du monde numérique, qui paraît léger et immatériel, a déjà dépassé celle de l’aviation civile et ne cesse de croître. Elle repose sur un effet rebond massif, le cœur du modèle économique des plates-formes étant précisément la croissance ultrarapide des volumes que permettent les effets de réseau. L’effet pervers est que ces augmentations sont insensibles pour l’usager qui échange des photos ou regarde des vidéos, et dont la consommation locale est négligeable au regard des coûts globaux.

Un autre domaine très problématique est celui du ciment et de la construction, où les gains d’efficacité (en énergie et en émissions de GES) restent relativement limités, parce que techniquement difficiles à obtenir, alors que la demande explose en Asie et en Afrique.

L’effet Jevons est donc omniprésent. Il peut être indirect – les baisses de prix dans un domaine dégageant du revenu disponible pour d’autres consommations – ou direct, par augmentation de la consommation du bien concerné. Bien entendu, la croissance de la demande n’est pas indépendante des stratégies marketing et commerciales déployées par les entreprises, qui mobilisent des ressources considérables. Le renouvellement plus ou moins frénétique des produits et des catalogues commerciaux reste un moyen classique pour doper la demande.
Pensez aux centaines de variantes des produits les plus simples qui apparaissent lorsque vous consultez Internet pour un achat banal. Les stratégies d’obsolescence programmée et d’accroissement incessant de la diversité se retrouvent même dans les modèles de services. Nous connaissons tous l’imagination avec laquelle les offreurs de logiciels arrivent à nous obliger de changer de version en permanence.
»
Il y a une autre forme de « recyclage » des gains d’efficacité, analogue à l’effet rebond mais beaucoup moins étudiée : c’est la progression incontrôlée de la complexité technique et fonctionnelle de nos objets. [...] En lien avec la globalisation, nos objets sont devenus en quelques décennies considérablement plus compliqués que ceux des générations précédentes, tant par le nombre de composants que par leur complexité technologique. Les microprocesseurs, par exemple, se sont disséminés bien au-delà de nos ordinateurs et de nos portables. L’Internet des objets nous promet une vague encore plus puissante et étendue.

Or il est certain que cet effet de « profondeur technologique » pèse lourd dans la balance climatique, même si personne, à ma connaissance, ne l’a chiffré. Derrière nos objets et nos services quotidiens, on trouve maintenant des réseaux de plus en plus labyrinthiques d’activités productives, avec des myriades de fournisseurs en cascade – ce qui, soit dit au passage, rend irréaliste l’idée de certains économistes de pister précisément les impacts écologiques de ces chaînes en recensant toutes les activités qui les composent.

L’évolution de nos voitures est un bon exemple. Au lieu de rendre les modèles plus simples (et beaucoup moins coûteux), les gains d’efficacité ont été recyclés principalement dans une formidable augmentation de complexité, avec une part énorme désormais consacrée à l’électronique et, de plus en plus, au logiciel.

Bien sûr, une partie de ces nouveaux équipements et des nouvelles fonctionnalités imaginées par les bureaux d’études est très utile. Qui voudrait se passer de fonctions de sécurité comme l’ABS, ou même de confort comme la caméra arrière ? Mais le processus d’ensemble est à l’évidence piloté davantage par la passion des ingénieurs et la créativité du marketing que par une analyse des véritables besoins des usagers, et encore moins par celle des conséquences écologiques. Il ne s’agit pas de refuser les avancées de la technique, ni de les brider par avance. Il faut cependant bien constater qu’il n’existe aucun forum, ni dans la société, ni dans les entreprises, pour exercer ce que [l'ingénieur] Philippe Bihouix appelle le « techno-discernement ».

« N’importe quelle mesure du progrès dans le niveau de vie de l’individu donne un coefficient de progrès incomparablement plus faible que dans la quantité d’énergie dépensée par habitant », écrivait déjà [l'écrivain] Bertrand de Jouvenel dès la fin des années 1950. Depuis, cette quantité a été multipliée par 7, et nettement plus pour les plus riches d’entre nous. Vivons-nous sept fois mieux ?
L’ingénieur Jean-Marc Jancovici rappelle souvent que nous ne consommons pas d’énergie. Ce qui consomme de l’énergie, ce sont les centaines, les milliers, les dizaines de milliers de machines qui travaillent pour nous, machines dont nous avons oublié l’existence, car la plupart d’entre elles sont très lointaines, devenues « abstraites » à nos yeux.

Reprenant une image proposée par [l'architecte américain] Buckminster Fuller dès 1940, il parle des « équivalents-esclaves » qui sont à notre disposition, en prenant comme unité l’énergie déployée par un humain en une journée de travail. Leur nombre est faramineux et se chiffre en centaines. Cette image montre à quel point nos processus se sont auto-emballés depuis un siècle, et même un demi-siècle. Elle est aussi source d’espoir, car elle suggère qu’une réduction substantielle de notre extravagant train de vie est possible en gardant l’essentiel de nos acquis, surtout si on partage mieux nos « esclaves ».
_________
Par Pierre Veltz, Professeur émérite, École des Ponts ParisTech (ENPC)
Ce texte est extrait du livre « Bifurcations : réinventer la société industrielle par l’écologie ? » de Pierre Veltz, publié aux Éditions de l’aube en octobre 2022. Les intertitres ont été ajoutés par la rédaction.

Une surconsommation qui tue les efforts de sobriété

Une surconsommation qui tue les efforts de sobriété

L’effet rebond, ce principe, théorisé par l’économiste britannique William Stanley Jevons en 1865, se concrétise aujourd’hui dans des secteurs comme le transport aérien ou le numérique. Par Pierre Veltz, École des Ponts ParisTech (ENPC)

Dans le livre de Lewis Carrol De l’autre côté du miroir (la suite des Aventures d’Alice au pays des merveilles), on voit la Reine rouge prendre Alice par la main pour courir. Mais plus elles courent, moins le paysage bouge aux alentours ! Face à l’étonnement d’Alice, la Reine lui explique qu’il faut courir sans cesse pour rester sur place. C’est une excellente image de ce qui se passe dans notre société, où les gains d’efficacité sont sans cesse rattrapés, annulés, dépassés par l’envolée des consommations.

Dans le transport aérien civil, chaque kilomètre de vol par passager consomme environ trois fois moins de carburant qu’il y a quarante ans. Voilà qui est bon pour la planète, direz-vous. Hélas non, car la baisse des coûts a fait que le voyage aérien s’est considérablement développé et démocratisé. Le nombre de kilomètres de vol a explosé. En 2017, on a dépassé 4 milliards de passagers dans les vols de l’aviation civile dans le monde. Alors que le volume de GES émis par passager-kilomètre diminuait de moitié, le volume total d’émissions a été multiplié par deux ; L’impact global sur les consommations de matières et d’énergie a crû considérablement.

Prenons un autre exemple, plus banal encore, celui de l’éclairage. Aucune de nos activités courantes n’a connu sur le long terme une telle augmentation d’efficacité et une chute aussi vertigineuse du coût par unité produite (Au passage, cela signifie que le fameux retour à la bougie évoqué par les écolo-sceptiques serait une catastrophe écologique !). Mais la consommation, d’abord portée par le gaz de ville, puis par l’électricité, a plus que rattrapé cette augmentation d’efficacité. Elle a été, grosso modo, multipliée par dix tous les cinquante ans.

Depuis les débuts de l’éclairage urbain dans les années 1830 jusqu’en 2000, le nombre de lumens-heure a été multiplié par 100 000. Le résultat est que désormais on voit nos villes nocturnes de l’espace, comme sur les belles images envoyées par Thomas Pesquet ! Mais l’aviation et l’éclairage ne sont que des illustrations d’un phénomène universel, que l’on va retrouver pour les mobilités, pour le chauffage, pour l’informatique, pour l’habillement. En réalité, pour la quasi-totalité de nos activités.

Ainsi, « le moins alimente le plus », écrit le [chercheur et analyste politique canadien] Václav Smil. Le signe de ce rattrapage, ou débordement, par la demande est que les gains d’efficacité constatés au niveau « macro » sont nettement plus faibles que ceux qu’on observe au niveau « micro ». Ils existent néanmoins.

Pour l’ensemble du monde, la quantité de gaz à effet de serre (GES) par unité de PIB a ainsi diminué d’un tiers depuis 1990. En France, elle a baissé de 50 % (si on s’en tient aux émissions sur le territoire national : rappelons que le carbone incorporé dans nos importations représente désormais plus de la moitié de notre empreinte réelle). En Chine, qui partait de loin, la baisse de ce ratio « tonnes de GES par unité de PIB » a été beaucoup plus rapide encore, même si, à ce jour, il reste sensiblement plus élevé que dans les pays occidentaux. [...]

Pourquoi les gains d’efficacité réalisés au niveau « micro » sont-ils ainsi atténués, voire dilapidés ? La réponse est très simple.

L’efficacité rend les biens et les services moins coûteux, plus accessibles, plus désirables, et la demande, dopée par la publicité et par les multiples formes de l’effort pour vendre, croît en proportion, ou même davantage. On appelle cela l’effet rebond, ou, si on veut avoir l’air savant, l’effet ou le paradoxe de Jevons.

En 1865, les producteurs de charbon britanniques s’inquiétaient de l’efficacité croissante des machines à vapeur, qui utilisaient de moins en moins leur précieux combustible. William Stanley Jevons, homme d’affaires et économiste, un des fondateurs, avec Léon Walras, de l’école marginaliste, leur répondit :
« C’est une erreur complète de supposer que l’usage plus économique de l’énergie va faire baisser la consommation. C’est exactement le contraire qui va se passer. »
Un siècle et demi plus tard, il est difficile de lui donner tort

Il y a beaucoup moins d’aluminium ou d’acier dans chaque canette de 33 centilitres, mais le nombre de canettes a tellement crû que la consommation d’acier ou d’aluminium pour les canettes s’est envolée (Un conseil, au passage : l’acier est un meilleur choix écologique, car plus facile à recycler !). Dans le monde numérique, les gains d’efficacité pour les processus de base sont très spectaculaires. Même les mégafermes de serveurs, sur lesquelles repose la croissance du cloud, sont de plus en plus efficaces en énergie et en émissions de carbone.

Les Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) ne mentent pas quand ils soulignent que ces hyperscalers (la dernière génération des infrastructures du cloud) sont 30 à 50 % plus efficaces que les anciennes fermes. Mais, au bout du compte, il s’agit bien de permettre la multiplication des utilisations, notamment du côté du grand public, par le streaming vidéo en particulier.
L’empreinte globale du monde numérique, qui paraît léger et immatériel, a déjà dépassé celle de l’aviation civile et ne cesse de croître. Elle repose sur un effet rebond massif, le cœur du modèle économique des plates-formes étant précisément la croissance ultrarapide des volumes que permettent les effets de réseau. L’effet pervers est que ces augmentations sont insensibles pour l’usager qui échange des photos ou regarde des vidéos, et dont la consommation locale est négligeable au regard des coûts globaux.

Un autre domaine très problématique est celui du ciment et de la construction, où les gains d’efficacité (en énergie et en émissions de GES) restent relativement limités, parce que techniquement difficiles à obtenir, alors que la demande explose en Asie et en Afrique.

L’effet Jevons est donc omniprésent. Il peut être indirect – les baisses de prix dans un domaine dégageant du revenu disponible pour d’autres consommations – ou direct, par augmentation de la consommation du bien concerné. Bien entendu, la croissance de la demande n’est pas indépendante des stratégies marketing et commerciales déployées par les entreprises, qui mobilisent des ressources considérables. Le renouvellement plus ou moins frénétique des produits et des catalogues commerciaux reste un moyen classique pour doper la demande.
Pensez aux centaines de variantes des produits les plus simples qui apparaissent lorsque vous consultez Internet pour un achat banal. Les stratégies d’obsolescence programmée et d’accroissement incessant de la diversité se retrouvent même dans les modèles de services. Nous connaissons tous l’imagination avec laquelle les offreurs de logiciels arrivent à nous obliger de changer de version en permanence.
»
Il y a une autre forme de « recyclage » des gains d’efficacité, analogue à l’effet rebond mais beaucoup moins étudiée : c’est la progression incontrôlée de la complexité technique et fonctionnelle de nos objets. [...] En lien avec la globalisation, nos objets sont devenus en quelques décennies considérablement plus compliqués que ceux des générations précédentes, tant par le nombre de composants que par leur complexité technologique. Les microprocesseurs, par exemple, se sont disséminés bien au-delà de nos ordinateurs et de nos portables. L’Internet des objets nous promet une vague encore plus puissante et étendue.

Or il est certain que cet effet de « profondeur technologique » pèse lourd dans la balance climatique, même si personne, à ma connaissance, ne l’a chiffré. Derrière nos objets et nos services quotidiens, on trouve maintenant des réseaux de plus en plus labyrinthiques d’activités productives, avec des myriades de fournisseurs en cascade – ce qui, soit dit au passage, rend irréaliste l’idée de certains économistes de pister précisément les impacts écologiques de ces chaînes en recensant toutes les activités qui les composent.

L’évolution de nos voitures est un bon exemple. Au lieu de rendre les modèles plus simples (et beaucoup moins coûteux), les gains d’efficacité ont été recyclés principalement dans une formidable augmentation de complexité, avec une part énorme désormais consacrée à l’électronique et, de plus en plus, au logiciel.

Bien sûr, une partie de ces nouveaux équipements et des nouvelles fonctionnalités imaginées par les bureaux d’études est très utile. Qui voudrait se passer de fonctions de sécurité comme l’ABS, ou même de confort comme la caméra arrière ? Mais le processus d’ensemble est à l’évidence piloté davantage par la passion des ingénieurs et la créativité du marketing que par une analyse des véritables besoins des usagers, et encore moins par celle des conséquences écologiques. Il ne s’agit pas de refuser les avancées de la technique, ni de les brider par avance. Il faut cependant bien constater qu’il n’existe aucun forum, ni dans la société, ni dans les entreprises, pour exercer ce que [l'ingénieur] Philippe Bihouix appelle le « techno-discernement ».

« N’importe quelle mesure du progrès dans le niveau de vie de l’individu donne un coefficient de progrès incomparablement plus faible que dans la quantité d’énergie dépensée par habitant », écrivait déjà [l'écrivain] Bertrand de Jouvenel dès la fin des années 1950. Depuis, cette quantité a été multipliée par 7, et nettement plus pour les plus riches d’entre nous. Vivons-nous sept fois mieux ?
L’ingénieur Jean-Marc Jancovici rappelle souvent que nous ne consommons pas d’énergie. Ce qui consomme de l’énergie, ce sont les centaines, les milliers, les dizaines de milliers de machines qui travaillent pour nous, machines dont nous avons oublié l’existence, car la plupart d’entre elles sont très lointaines, devenues « abstraites » à nos yeux.

Reprenant une image proposée par [l'architecte américain] Buckminster Fuller dès 1940, il parle des « équivalents-esclaves » qui sont à notre disposition, en prenant comme unité l’énergie déployée par un humain en une journée de travail. Leur nombre est faramineux et se chiffre en centaines. Cette image montre à quel point nos processus se sont auto-emballés depuis un siècle, et même un demi-siècle. Elle est aussi source d’espoir, car elle suggère qu’une réduction substantielle de notre extravagant train de vie est possible en gardant l’essentiel de nos acquis, surtout si on partage mieux nos « esclaves ».
_________
Par Pierre Veltz, Professeur émérite, École des Ponts ParisTech (ENPC)
Ce texte est extrait du livre « Bifurcations : réinventer la société industrielle par l’écologie ? » de Pierre Veltz, publié aux Éditions de l’aube en octobre 2022. Les intertitres ont été ajoutés par la rédaction.

Protection sociale: Des efforts mieux répartis démographiquement

 Protection sociale: Des efforts mieux répartis démographiquement 

 

Les trois économistes Hippolyte d’Albis, Julien Navaux et Jacques Pelletan montrent, dans une tribune au « Monde », que, si le vieillissement de la population met en tension les systèmes de protection sociale, les efforts entre les générations son aujourd’hui mieux répartis. ( Ils le seront sans doute encore davantage avec la future réforme des retraites NDLR)

 

Tribune.

 

Si la réforme des retraites n’a pu être menée à son terme, stoppée par un choc épidémique et économique sans précédent, elle met en lumière la nécessaire question du partage des efforts dans le financement des systèmes de protection sociale et plus généralement celle de la solidarité entre les générations.

On entend souvent dire que les seniors sont les grands bénéficiaires des réformes passées, les actifs ayant été pénalisés. Mais la réalité des chiffres conduit à une vision plus nuancée. C’est le propos d’une étude de France Stratégie que nous venons de publier avec Pierre-Yves Cusset. Quatre enseignements majeurs peuvent être tirés de l’évolution de ces systèmes depuis quarante ans.

Le premier enseignement porte sur le montant total des dépenses : le vieillissement de la population a alimenté la hausse des dépenses de protection sociale – aujourd’hui supérieures à 30 % du PIB – cette croissance étant concentrée sur les risques vieillesse-survie et maladie. Les seniors entre 60 et 79 ans sont de très loin les premiers destinataires de la protection sociale, alors que leurs effectifs sont fortement croissants.

Les seniors, des vainqueurs provisoires

Les dépenses qui leur sont consacrées ont progressé de trois points de produit intérieur brut (PIB), de même que celles à destination des plus de 80 ans, ce qui représente au total six points de PIB pour les plus de 60 ans. A l’inverse, les dépenses dont bénéficient les moins de 20 ans ont progressé moins vite que le PIB, leur poids passant de 4 à 3 points de PIB au cours de la période. Cela tendrait à accréditer le discours d’une opposition entre les générations dont les seniors seraient les vainqueurs provisoires.

Mais, dans ces trajectoires de dépenses, il convient de faire la part entre deux facteurs : d’une part les évolutions démographiques, c’est-à-dire l’évolution du poids des différents groupes d’âge dans la population ; d’autre part l’évolution des dépenses de protection sociale dont bénéficie en moyenne chaque individu au sein des différents groupes d’âge.

La méthodologie des comptes de transferts nationaux (ou national transfer accounts) initiée à l’université de Berkeley permet cette finesse d’analyse. La consommation, les revenus ou les transferts publics et privés sont décomposés en fonction de l’âge, donnant ainsi une vision cohérente des flux financiers entre les âges sur une longue période.

Un allègement des cotisations pesant sur le travail

A une échelle individuelle, les enseignements sont alors beaucoup plus nuancés. Les dépenses de protection sociale par personne à destination des plus de 60 ans ont évolué moins vite que la richesse par habitant. Cela vient principalement des réformes successives du système de retraite.

« Il faire des efforts pour réduire la dette » Lemaire essaye de rassurer l’Europe

« Il faire des efforts pour réduire la dette » Lemaire  essaye de rassurer l’Europe

Pour tenter de rassurer l’Europe , le ministre de l’économie Bruno Lemaire déclare qu’il faudra réduire l’endettement de la France. Exactement le contraire de ce qu’il fait dans la mesure où la France va s’endetter de manière considérable en raison d’une part de la perte de ressources fiscales liées à la diminution de l’activité d’autre part du fait des dépenses supplémentaires pour soutenir les entreprises, les ménages et financer la crise sanitaire. En fait,  la dette de la France devrait augmenter de manière assez considérable de l’ordre de 500 milliards avec une perspective d’endettement équivalent à 120 % du PIB .( les intérêts de la datte actuelle sont de 50 milliards)

Les propos du ministre de l’économie paraissent un peu décalé à moins que sa préoccupation soit seulement de satisfaire l’orthodoxie allemande et en même temps la commission économique européenne. “Entre des milliers de faillites et la dette, nous avons choisi la dette”, a déclaré sur Europe 1 le ministre de l’Economie, qui a annoncé la veille dans Les Echos que la dette publique de la France bondirait à 112% du produit intérieur brut à la fin de l’année en raison des diverses mesures de soutien à l’activité prises pour aider les entreprises et les salariés à surmonter la crise.“Cet endettement doit être provisoire et nous devons le plus rapidement possible, dès que l’économie pourra redémarrer, réduire cette dette”, a-t-il poursuivi.

“Ce choix que nous faisons du financement par la dette c’est un choix responsable, c’est un choix nécessaire (…) mais ça ne peut être qu’un choix provisoire”, a insisté Bruno Le Maire. “A la sortie de cette crise il faudra faire des efforts, le redressement sera long et il passera par le désendettement du pays.” sans doute mais pas avant une bonne dizaine d’années voire davantage.

Moscovici : Déficit, la France doit faire plus d’efforts, …..et toi ?

Moscovici : Déficit,  la France doit faire plus d’efforts, …..et toi ?

 

 

Décidément vraiment gonflé Moscovici le commissaire européen endormi qui met en demeure la France de faire davantage d’efforts en matière de déficit budgétaire. Il faut bien convenir que Moscovici n’a pas fait preuve d’un grand dynamisme dans ce domaine lorsqu’il était ministre de l’économie, c’est même seulement après son départ que la France a commencé à faire quelques efforts. En outre la période n’est pas forcément très bien choisie pour justifier une rigueur budgétaire qui va à l’encontre de la relance. Ce que pense d’ailleurs maintenant le fonds monétaire international. Certes la maîtrise et même la réduction des dépenses budgétaires doivent constituer une préoccupation permanente ne serait-ce que pour éviter de plomber l’avenir des prélèvements obligatoires (dont la France détient le record mondial). Pour autant l’urgence pour la France comme pour les autres pays et sans doute de combiner l’action budgétaire avec la politique monétaire et les réformes structurelles afin  de relancer une croissance atone. En réalité la déclaration de Moscovici est surtout destinée à satisfaire l’Allemagne donc aussi à conforter son  poste du commissaire européen. Un commissaire européen qui pourrait par ailleurs peut-être s’imposer lui aussi un peu de rigueur puisque les commissaires européens (entourés par ailleurs par des armées de technocrates) s’attribuent  une « petite » rémunération de 25 000 € par mois soumise seulement un impôt communautaire très inférieur à la fiscalité française et qui permet accessoirement d’obtenir une petite retraite complémentaire de 4000 € par mois à 65 ans.   »Nous serons vigilants, nous serons exigeants et il n’y a pas d’autre alternative que d’être en-dessous de 3% en 2017″, a affirmé le commissaire européen Pierre Moscovici sur LCP, après l’appel du président néerlandais de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, à plus de fermeté à l’égard de Paris. L’Eurogroupe est la réunion des ministres des Finances des États membres de la zone euro. Dans ses propos, le commissaire européen n’a pas voulu laisser transparaître le moindre signe d’un traitement spécial pour la France à un an des présidentielles et après les nouvelles dépenses annoncées par le gouvernement ces dernières semaines.  »Si ces dépenses sont faites, il faudra que l’équilibre soit respecté et que l’on passe en-dessous de 3% en 2017″, a martelé Pierre Moscovici. « Il faut que cet équilibre soit sérieux, que les choses ne soient pas optiques. La France a pris des engagements. Elle doit les tenir », a-t-il insisté.

Air France : le choix entre la suppression de 2.900 emplois ou des efforts des pilotes

Air France : le choix entre la suppression de 2.900 emplois ou  des efforts des pilotes

 

 

Il n’y a maintenant plus d’autre choix pour ou bien les navigants surtout les pilotes acceptent de faire des efforts de productivité la compagnie sera contrainte de supprimer près de 3000 emplois dans un premier temps. La problématique est simple Air France souffre d’un manque structurel de compétitivité par rapport aux entreprises concurrentes le différentiel de coût et de l’ordre 25 % Air France. Sur la tendance faute d’amélioration de la productivité l’entreprise n’aura d’autre choix que de réduire la voilure. Autrement dit d’autres vagues de suppressions de postes sont à prévoir à moyens et longs termes. Air France a donc officiellement annoncé lundi 2.900 nouvelles suppressions de postes et le retrait de 14 avions de sa flotte long-courrier d’ici 2017 au cours d’une réunion du comité central d’entreprise (CCE) interrompu par des violences. Le CCE, au cours duquel était présenté ce « plan B » consécutif à l’échec des négociations avec les personnels navigants, a été arrêté au bout d’une heure après l’envahissement de la salle par une centaine de manifestants.  Le directeur des ressources humaines Xavier Broseta s’est enfui torse nu de la réunion, qui se tenait au siège d’Air France à Roissy, après s’être fait arracher sa chemise par des manifestants, tandis que Pierre Plissonnier, numéro deux du long-courrier et DRH d’Air France à Roissy, a eu la sienne déchirée. Trois autres cadres de la DRH ont également été molestés, tandis que deux vigiles ont été blessés, dont l’un a passé quelques heures dans le coma, a précisé un porte-parole de la compagnie. Air France, filiale d’Air France-KLM, a annoncé porter plainte pour « violences aggravées », pointant des « individus isolés » et rappelant que la manifestation des personnels grévistes se déroulait jusque-là dans le calme. Le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies a appelé de son côté dans un tweet à la reprise du dialogue, qualifiant ces violences d’ »inacceptables ». L’Etat français détient 17,6% d’Air France-KLM. Les représentants de la CFE-CGC et de la CFDT, deux des principaux syndicats d’Air France, ont eux aussi condamné les violences et refusé de participer à l’intersyndicale entamée en milieu d’après-midi pour décider des suites à donner à la grève de lundi. La potion est particulièrement amère pour les salariés d’Air France, qui a déjà supprimé quelque 8.000 emplois depuis 2012 et peine à redresser son activité concurrencée par les compagnies du Golfe sur le long-courrier et les « low cost » sur le court-courrier. Dans une première phase, Air France dit vouloir supprimer 1.700 postes chez les personnels au sol, 900 chez les hôtesses et stewards et 300 chez les pilotes à la suite du retrait de cinq avions de sa flotte et de la réduction de 35 fréquences hebdomadaires réparties sur 22 lignes, dans le cadre d’une réduction de 3% de son activité long-courrier. Lors d’une seconde phase, qui serait activée en cas d’échec des négociations, la compagnie pourrait procéder à des départs contraints pour la première fois depuis les années 1990, retirer neuf autres avions de sa flotte et fermer cinq lignes en Asie dans le cadre d’une baisse supplémentaire de 7% de son activité. Air France réduira ainsi sa flotte long-courrier à 93 avions à l’été 2017 contre 107 avions à l’été 2015, espérant économiser jusqu’à 200 millions d’euros. La compagnie va négocier avec Boeing et le loueur d’avions AerCap l’annulation d’une commande de cinq 787 dont elle devait prendre livraison en 2016 et 2017, a également précisé le PDG Frédéric Gagey lors d’une conférence de presse. Air France-KLM avait commandé en septembre 2011 un total de 25 Boeing 787. Parmi ceux-ci, 16 étaient destinés à Air France, dont trois en location. KLM, elle, prendra livraison de ses premiers 787 à partir de novembre.  En plus des 25 Boeing 787, Air France-KLM avait commandé 25 A350, dont le premier est prévu pour être livré en 2019 à Air France. Les deux commandes étaient en outre assorties d’options pour 25 autres avions. Le groupe franco-néerlandais, qui maintient ses objectifs financiers pour 2017, a précisé que ses capacités globales devraient baisser d’environ 2% entre 2015 et 2017 pour le trafic passagers au lieu d’une hausse d’environ 3% envisagée antérieurement. Frédéric Gagey a également dit qu’Air France n’avait pas à ce stade de projet d’activité « low cost » long-courrier, qui ne concernerait de toute façon que « trois ou quatre avions ». Il a en outre confirmé qu’Air France comptait renouer avec une marge opérationnelle positive en 2015 et était prête à renouer le dialogue avec ses navigants (pilotes, hôtesses et stewards).

Déficit de la Sécu : encore des efforts…un euphémisme

Déficit de la Sécu : encore des efforts…un euphémisme

 

 

Alors que la Cour des Comptes vient récemment de déclarer qu’elle était dans l’incapacité de prévoir une date pour le rééquilibrage des comptes de la Sécu (pas avant 2020) la commission des comptes de la sécurité sociale est plus complaisante ;  elle juge qu’il faudra faire des efforts supplémentaires par rapport à ceux demandés par le gouvernement. Une sorte d’euphémisme puisque ce déficit de la sécu et de l’ordre  deux 10 milliards et que les déficits cumulés représentent environ 230 milliards !  La vérité c’est que la dérive est incontrôlable et que la sécu sert aussi d’amortisseur social face à la crise. En outre il est clair qu’en l’état actuel du chômage les recettes sont durement affectées tandis que les dépenses dérivent. Le gouvernement doit aller au-delà des efforts de maîtrise des dépenses de santé déjà prévus pour tenir ses objectifs de baisse du déficit de la protection sociale en 2016, juge donc  la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS). Selon des informations publiées mercredi par Les Echos, le gouvernement table sur un déficit de la Sécurité sociale proche de dix milliards d’euros l’an prochain, en baisse de trois milliards par rapport à cette année. Ce chiffre est conforme à la trajectoire publiée fin 2014, qui prévoyait un déficit 2016 à 10,2 milliards, bien que la Cour des Comptes ait des doutes sur la capacité du gouvernement à maîtriser les comptes sociaux de la France. Il devrait être officialisé jeudi à l’issue d’une réunion de la CCSS et tient compte de mesures d’économies qui figureront dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Mais à en juger par les dernières projections de la CCSS, qui seront présentées lors de cette réunion et dont Reuters à obtenu la synthèse, le pari n’est pas gagné. La Commission table sur un déficit global du régime général de la Sécurité sociale et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) de 12,8 milliards d’euros en 2015, en baisse de 400 millions d’euros par rapport à 2014, et de 14,2 milliards en 2016, donc de nouveau en hausse, avant mesures correctrices. Le programme de stabilité des dépenses publiques de la France prévoit cependant de limiter à 1,75% la progression des dépenses d’assurance maladie, après 2,05% en 2015. « La fixation d’un Ondam (objectif national de dépenses d’assurance maladie) à 1,75% devrait réduire de 3,1 milliards (ces) dépenses », estime la CCSS dans son rapport. De quoi ramener le déficit de l’assurance maladie à sept milliards d’euros, niveau comparable à celui attendu en 2015. Mais cela ne ramènerait le déficit global de la Sécurité sociale qu’à 11,1 milliards d’euros, largement au-dessus de l’objectif affiché par le programme de stabilité. « Des mesures complémentaires en dépenses ou en recettes sont donc nécessaires pour réduire significativement le déficit », écrit donc naïvement la  commission.

 

Sondage : Les efforts que les français acceptent

Sondage : Les efforts que les français acceptent

 

Si 83% des Français se disent plus pessimistes sur l’avenir de la situation économique, 41% d’entre eux sont prêts à faire des efforts important pour l’améliorer, selon un sondage Odoxa, réalisé pour BFM Business et Challenges, publié jeudi 9 octobre. Quelles efforts  seraient-ils prêts à faire personnellement ? Revue de détails. Parmi le total des sondés, 79% accepteraient que les allocations familiales soient modulées selon le revenu. Le président du groupe socialiste, Bruno Le Roux, a annoncé mercredi 8 octobre que les députés PS à l’Assemblée nationale envisageraient de proposer un amendement en faveur de cette mesure dans le projet de budget de la Sécurité sociale, mercredi 8 octobre. Pour 65% des Français sondés, des indemnités de chômage dégressives versées aux chômeurs seraient envisageable. En Europe, plusieurs pays ont mis en place une dégressivité des allocations: en Espagne, par exemple, avec une réduction du montant de l’allocation du salaire de référence de 60 à 50%, à partir du 7e mois de chômage. Conditionner les aides au logement étudiant aux revenus de leurs parents. Selon le sondage, 65% des interrogés seraient prêts à faire cet effort. Actuellement, comme pour le reste de la population, elles sont conditionnées notamment à un plafond de ressource et aux conditions liées au logement. Mais les Français ne sont pas prêts à tout accepter. Ainsi, 55% refusent l’idée d’« un recul de l’âge du départ à la retraite d’un an ». L’idée de baisser de 5 % les pensions de retraites versées aux retraités effraie également 92% des sondés. En outre, travailler plus sans gagner plus (« demander à tous les salariés de travailler deux heures de plus, en les payant au même salaire ») en rebute 67%. Pas touche à la santé non plus. Pour 73% des interrogés, il hors de question de « réduire de 5% le montant des remboursements des dépenses de la santé », et 78% refusent « l’institution d’une franchise de 100 euros par an sur le remboursement des dépenses de santé ».

 

Sondage-déficits publics : 54% des français prêts pour des efforts

Sondage-déficits publics : 54% des français prêts pour  des efforts

 

Les français semblent de plus en plus conscients de la gravité de la situation financière de la France et veulent bien faire des efforts. Reste toutefois à préciser la nature et l’ampleur. Même si ils se plaignent de la pression fiscale, les Français semblent en effet disposés à contribuer davantage au redressement des comptes publics.  En effet, 54% des Français se disent prêts à faire personnellement des efforts dans ce but, selon un sondage IFOP à paraître le 13 avril pour Dimanche Ouest France. La proportion de volontaires n’était que de 44% en novembre 2013, note l’institut de sondage. En 6 mois, l’acceptation des efforts de la part des ouvriers a augmenté de 28 points et celle des employés de 13 points. En revanche, celle des professions intermédiaires n’a progressé que de 3 points tandis que celle des professions libérales et des cadres supérieurs reculait d’un point. Parmi les personnes interrogées, seulement 42% des sympathisants du Front de Gauche et 47% de ceux du Front National seraient prêts à ces efforts, contre 60% des sympathisants UMP et 74% de ceux du PS.

 

Les français semblent de plus en plus conscients de la gravité de la situation financière de la France et veulent bien faire des efforts. Reste toutefois à préciser la nature et l’ampleur. Même si ils se plaignent de la pression fiscale, les Français semblent en effet disposés à contribuer davantage au redressement des comptes publics.  En effet, 54% des Français se disent prêts à faire personnellement des efforts dans ce but, selon un sondage IFOP à paraître le 13 avril pour Dimanche Ouest France. La proportion de volontaires n’était que de 44% en novembre 2013, note l’institut de sondage. En 6 mois, l’acceptation des efforts de la part des ouvriers a augmenté de 28 points et celle des employés de 13 points. En revanche, celle des professions intermédiaires n’a progressé que de 3 points tandis que celle des professions libérales et des cadres supérieurs reculait d’un point. Parmi les personnes interrogées, seulement 42% des sympathisants du Front de Gauche et 47% de ceux du Front National seraient prêts à ces efforts, contre 60% des sympathisants UMP et 74% de ceux du PS.

Moody’s : des efforts structurels et budgétaires pour la France

Moody’s : des efforts structurels et budgétaires pour la France

 

Moody’s  ne fait que confirmer ce que tout le monde sait,  sans efforts structurels la France va dans le mur. Moody’s  lie donc  la future note de la France à des progrès budgétaires et structurels L’agence de notation Moody’s a indiqué vendredi que ses futures décisions de notation concernant la France dépendraient en partie « des progrès du gouvernement pour s’attaquer aux pressions budgétaires et aux problèmes structurels de l’économie ». Dans un communiqué à l’occasion de la publication de son rapport annuel sur le pays, l’agence souligne que l’économie française a une taille robuste et est diversifiée. Elle salue aussi l’endettement modéré de ses ménages, et sa moindre dépendance aux exportations que d’autres pays de la zone euro, ce qui limite son exposition aux chocs extérieurs.  L’agence évoque toutefois une série de difficultés, à commencer par une perte de compétitivité, liée entre autres aux rigidités de son marché du travail, des biens et des services. Les prévisions budgétaires sont par ailleurs rendues incertaines par des perspectives économiques maussades.  Moody’s attribue à la France sa deuxième meilleure note (Aa1), assortie d’une perspective négative.

 

Retraites: efforts pour tout le monde ; en clair un recul du pouvoir d’achat

Retraites: efforts pour tout le monde ; en clair un recul du pouvoir d’achat

Payer plus, travailler plus longtemps et toucher moins, voilà qui résume le rapport Moreau. Un rapport qui par ailleurs sous-estime les besoins financiers. Il y aura d’autre réforme après celle-ci ! Le rapport Moreau sur les retraites en France, remis vendredi à Matignon et qui doit inspirer la réforme prévue « à la fin de l’été », propose de prolonger la durée de cotisation jusqu’à 44 ans, de mettre à contribution les retraités, les entreprises et ouvre le dossier politiquement explosif des pensions des fonctionnaires. Très attendu, ce rapport va servir de base à un projet de loi qui sera proposé « avant la fin de l’été », a annoncé le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault. Il a promis que les « efforts à faire » pour assurer la pérennité du système par répartition ne seraient pas « écrasants », mais « guidés par la continuité et la justice ».  La réforme se fera dans un esprit de « justice et d’efficacité », a renchéri le président François Hollande.  La concertation s’engagera à la conférence sociale des 20 et 21 juin.  Le déficit de l’ensemble des régimes de retraite a été estimé par le Conseil d’orientation des retraites (COR), en l’absence de mesures, à 20 milliards d’euros en 2020, dont 5 milliards pour le régime général (3,5 milliards actuellement).  Mais, tenant compte de la poursuite de la crise, la Commission d’experts présidée par la haut-fonctionnaire Yannick Moreau a réévalué à 7 milliards ce déficit prévisionnel du régime général des retraites (70% des salariés).  Ce sont donc 7 milliards d’économies qu’il faut trouver, étant entendu que les régimes complémentaires Agirc-Arrco vont continuer de prendre leurs mesures propres et que l’Etat va continuer à renflouer les régimes des fonctionnaires et des entreprises publiques, a expliqué Mme Moreau aux journalistes.  Pour tous les salariés, privé et public, la Commission suggère « une accélération des durées d’assurance » pour obtenir une retraite à taux plein.  Alors que les salariés nés en 1955 et 1956 doivent cotiser 41,5 ans, le rapport suggère de faire cotiser 43 ans ceux nés à partir de 1962 et 44 ans ceux nés à partir de 1966. Si l’on avait simplement suivi le rythme d’allongement de la réforme Fillon de 2003, les 44 ans n’auraient concerné que la génération 1989.  En revanche, la Commission juge « peu opportun » de reculer encore les bornes d’âge, déplacées en 2010, de 60 à 62 ans pour l’âge légal de départ et de 65 à 67 ans pour le taux plein même si la durée de cotisation n’est pas atteinte. Cet allongement est réclamé par la droite et le Medef.  Le rapport propose aussi d’agir sur le niveau des pensions actuelles et à venir.  Pour les retraités, la Commission prévoit « une sous-indexation exceptionnelle à titre transitoire » des pensions, à l’image de ce qui a été fait pour les retraites complémentaires mais recommande d’épargner les petites retraites.  Elle innove aussi en proposant de modifier « l’indexation des salaires portés au compte » pour les futures pensions: il s’agirait de diminuer légèrement le montant des salaires des actifs qui compteront pour la retraite, d’un montant de 1,2 point, pendant les années 2014 à 2016.  Elle plaide aussi pour un comité de pilotage dès 2015 pour tenir compte de la situation économique et démographique.  Pour les actuels retraités, qui sont imposables, les experts suggèrent d’aligner le taux de CSG sur celui des actifs, en le faisant passer de 6,6% à 7,5%, de baisser l’abattement fiscal de 10% dont ils bénéficient comme les actifs au titre des frais professionnels en le portant à 7, 5 ou 3%.  Pour les majorations de pensions (10%) accordées aux ménages ayant élevé trois enfants ou plus, il est suggéré de les fiscaliser.  Les entreprises sont également sollicitées via une hausse de 0,1 point par an pendant 4 ans et à parts égales des cotisations retraite des employeurs et des salariés pour les salaires au-dessus du plafond de la Sécurité sociale (un peu plus de 3.000 euros nets).  Sur les fonctionnaires, le rapport suggère de faire calculer leurs pensions non plus sur les salaires des six derniers mois mais sur une période allant de 3 à 10 ans, avec une intégration partielle des primes. Mais il prend soin de souligner que globalement les différences ne sont pas si grandes entre le public et le privé.  La Commission s’est peu attardée sur les régimes spéciaux (SNCF, EDF, RATP etc). Mais Mme Moreau a souligné qu’un nouvel allongement de la durée de cotisation rendrait leurs âges de départ légaux de plus en plus « théoriques » si ces salariés veulent une retraite pleine.  Les syndicats ont très vite lancé des avertissements au gouvernement, la CGT rappelant notamment sa capacité à mobiliser, comme cette semaine dans les transports.  FO a jugé les propositions « écrasantes et inacceptables ».  La CFDT s’est néanmoins prononcée contre un changement du mode de calcul des pensions des fonctionnaires et réclame « une réforme de fond, pour aller vers un système plus juste et plus lisible ».  Côté opposition politique, Jean-François Copé, président de l’UMP, a affirmé que le rapport Moreau était « une invitation au courage, à la justice sociale et à refuser tout clientélisme électoral ».  Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, s’est lui « dit « très en colère », « à ne rien reprendre » de ce document qui, selon lui, « utilise les mêmes arguments, exactement la même recette que celle employée pour la réforme de 2010 par Nicolas Sarkozy

 

Novartis : super salaire et super retraite pour le patron mais efforts pour les salariés

Novartis : super salaire et super retraite pour le patron mais   efforts pour les salariés

Novartis n’est pas une affaire uniquement suisse puisque le groupe est présent dans une centaine de pays (dont la France), du coup le super salaire, maintenant la  super retraites pour le patron de Novartis risque d’être contesté. De quoi alimenter la polémique quand dans le même temps on demande des sacrifices aux salariés ; certes, ce n’est pas la réduction du salaire du patron qui peut modifier sensiblement le résultat d’une telle entreprise mais la démesure discrédite les efforts de compétitivité demandés aux salariés. Mercredi, lors de la publication des résultats annuels du groupe, Daniel Vasella a annoncé qu’il ne solliciterait pas de nouveau mandat lors de la prochaine assemblée générale après avoir piloté le géant pharmaceutique pendant dix-sept années. Ses indemnités de départ n’ont cependant pas été dévoilées.   »Selon des experts en indemnité, Vasella pourrait encaisser chaque année 50% de son ancien salaire de 13 millions de francs suisses à titre de dédommagement pour les clauses de non-concurrence », fait valoir l’hebdomadaire suisse alémanique.  Daniel Vasella se serait engagé à ne pas travailler pour la concurrence pendant cinq ans, selon une information publiée jeudi par le Tages-Anzeiger. Interrogé à ce sujet le jour même sur la radio suisse romande, Daniel Vasella n’avait pas souhaité s’exprimer sur la teneur de l’accord avec Novartis.  Les indemnités de départ de Daniel Vasella font l’objet d’intenses spéculations dans la presse helvète alors que les Suisses doivent se prononcer le 3 mars sur une initiative sur les salaires abusifs.  La rémunération de Daniel Vasella, longtemps le patron le mieux payé de Suisse, est au centre des débats.  En 2009, il avait perçu un salaire de 20,5 millions de francs suisses (16,4 millions d’euros). Alors que les critiques avaient fusé, ses traitements ont été ramenés en 2012 à 13,1 millions de francs suisses (10,5 millions d’euros).  Ses indemnités de départ pourraient donc jeter un peu plus d’huile sur le feu, alors que les milieux d’affaires tentent de faire basculer l’opinion, qui soutient largement l’initiative, selon les récents sondages.   »De telles indemnités de départ sont pénibles », a déclaré au SonntagsZeitung Werner Hug, membre du comité exécutif de l’association patronale Economiesuisse.  Les indemnités de Daniel Vasella ont également suscité des remous auprès des groupements d’actionnaires tels qu’Actares et la fondation Ethos.   »C’est un scandale. les profiteurs continuent comme si de rien n’était, c’est incroyable », a déploré Roby Tschopp, le directeur d’Actares, dans les colonnes du SonntagsZeitung.  De son côté, Dominique Biedermann, le directeur de la fondation Ethos, a appelé Novartis à fournir des « indications transparentes » sur règlement concernant les indemnisations.  Dans un entretien accordé dimanche au SonntagsBlick, Daniel Vasella s’est cependant fendu d’un trait d’humour. Interrogé sur le montant total accumulé pendant ses années à la tête de Novartis, estimé par le journal entre 200 et 300 millions de francs suisses, Daniel Vasella a dit « n’avoir lui-même jamais fait l’addition ». « Chaque jour, la somme monte dans la presse », a-t-il déclaré.

Nouveau :- site chansons-poèmes de  g.bessay:

 




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol