Social: Le gouvernement refuse d’emblée la demande de médiation faite par la CFDT
Le gouvernement n’a pas attendu longtemps pour répondre à la demande de nomination de médiateurs pour résoudre la crise sociale, une demande exprimée par la CFDT et l’intersyndicale à laquelle le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a répondu très vite non.
La CFDT et l’intersyndicale souhaitent la nomination de médiateurs pour permettre une reprise officielle des contacts avec le gouvernement. Sur le fond l’intersyndicale demande de reprendre dans le bon sens la problématique à savoir parler d’abord du travail, des conditions de son exercice et seulement ensuite de ses conséquences, sur d’autres aspects comme la retraite. Bref la CFDT milite pour qu’on mette les 64 ans de côté de la réforme des retraites pendant le temps d’une discussion sur l’ensemble des questions de travail. Résumant son propos, Laurent Berger a ainsi conclu : « Ce que propose l’intersyndicale aujourd’hui, c’est un geste d’apaisement » qu’il « faut saisir ».
Ce que ne fera pas le gouvernement. « Nous saisissons la proposition de Laurent Berger de se parler, mais directement. Nul besoin de médiation », a ainsi répondu vertement le porte-parole du gouvernement Olivier Véran lors du compte-rendu du conseil des ministres.
« Le président de la République l’a dit : il est prêt à recevoir l’intersyndicale dès lors, parce que nous respectons nos institutions, que le Conseil constitutionnel se sera prononcé sur la conformité de notre texte de loi », a rappelé Olivier Véran, soit pas avant la fin du mois d’avril. « Ensuite, la Première ministre se tient à disposition des syndicats pour les recevoir très directement, pour pouvoir parler », a-t-il ajouté.
Présent au départ de la manifestation parisienne, le leader syndical a vivement réagi. « Ca va commencer à suffire les fins de non-recevoir à la discussion et au dialogue (…). C’est insupportable que la réponse soit une fin de non-recevoir », a-t-il asséné.
Les députés du MoDem, une des composantes de la majorité avec Renaissance et Horizons, ont aussi pris leurs distances avec la position du gouvernement. « C’est bien d’avoir une ou deux personnes pour essayer de retrouver le dialogue et avoir un certain recul », a souligné le président du groupe centriste Jean-Paul Mattei, lors d’un point presse à l’Assemblée nationale. « Un médiateur ne s’immisce pas dans le fond, il est là pour retrouver du liant et arriver à se parler, c’est ça qui est important. Il faut quelqu’un qui ne soit pas impliqué » directement sur la réforme, a insisté ce proche de François Bayrou.
« Je suis préoccupé (par) la situation », avait-il ajouté. «J’appelle le président de la République et la Première ministre à entendre qu’il y a une voie de sortie, mais que cela nécessite de faire un mouvement de leur côté », avait-il affirmé.
Laurent Berger avait, en outre, rappelé avoir proposé une « ouverture » en faisant une pause et en discutant « pendant six mois et du travail et des retraites ».