CARBURANT: Entre Total et la CGT, l’affrontement de deux idéologies
Il paraît peu probable que la situation s’améliore rapidement concernant le carburant. En effet pour l’essentiel on assiste à un affrontement de deux idéologies entre Total et la CGT.
Total incarne en effet ce capitalisme international sans état d’âme qui exploite sans vergogne toutes les occasions de profits ( de l’exploitation souvent discutable des ressources pétrolières jusqu’à la vente de carburant ); par exemple Total profite de la hausse des cours du pétrole pour chaque fois – comme toutes les autres pétroliers-engrangèrent encore davantage de bénéfices. Le groupe français a plus que doublé son bénéfice net au deuxième trimestre, à 5,7 milliards de dollars, contre 2,2 milliards au même trimestre de 2021.Sur l’ensemble premier semestre dégagé un bénéfice de plus de 10 milliards. Des profits qui ne sont pas corrélés à une augmentation de l’activité mais qui découle directement de la spéculation résultant d’une part de la hausse des cours du pétrole, d’autre part de l’inflation.
Total est l’exemple même de ce capitalisme international qui accroît ses profits sur le dos des consommateurs et plus généralement des populations et en plus qui exhibe sans vergogne ses succès financiers.
Face à total et à des entreprises de même taille, le gouvernement ne pèse pas lourd. Ainsi face aux superprofits, le gouvernement a renoncé à une fiscalité spécifique. Le problème c’est que dans le même temps il n’a pas non plus incité les entreprises à engager rapidement des négociations pour un meilleur partage des profits entre actionnaires, salariés et investissements.
Face à des profits aussi importants, face à l’inflation qui affecte le pouvoir d’achat, il était assez prévisible que les salariés de certains secteurs dégageant de superprofits fasse valoir leurs revendications.
Le problème c’est que le conflit actuel se déroule dans un secteur où la CGT compte des forces les plus radicales. En effet la CGT dans le pétrole dépend de la fédération CGT des industries chimiques, une fédération particulièrement radicale beaucoup plus que la confédération et qui a même été très proche pendant longtemps du parti communiste.
On est donc en face de deux idéologies complètement différentes. Deux postures d’affrontement. La direction de Total déclare vouloir négocier mais avec un préalable la reprise du travail. À l’inverse la CGT veut d’abord négocier avant d’envisager la fin du conflit.
Cette guerre va durer un moment. Il est probable qu’ils n’ayez pas de généralisation conflictuelle dans le pays mais plutôt une sorte de radicalisation chez certains pétroliers comme Total.
Les grévistes ont refusé mercredi soir une proposition de la direction pour lever les blocages de dépôts de carburants, quelques heures après une première réquisition lancée par le gouvernement chez Esso-ExxonMobil afin de ravitailler les stations-services franciliennes à sec.
Au terme d’une nouvelle réunion au siège de TotalEnergies à la Défense, les grévistes ont refusé fermement une proposition de débloquer les livraisons tôt jeudi matin, comme condition à l’ouverture dans la foulée de négociations salariales.
Plus tôt dans la journée, la direction avait pourtant accepté pour la première fois de recevoir la CGT mercredi. Jusqu’à présent, elle exigeait comme préalable la levée des blocages pour voir le deuxième syndicat du groupe.Mais pour l’instant c’est plutôt le dialogue de sourds qui persistent avec des risques sérieux de radicalisation.
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