Algérie: manifestation contre la condamnation à sept ans de prison d’un blogueur
Le pouvoir algérien est toujours partagé entre sa volonté de contrôler la colère de la rue contre l’immobilisme et la corruption et la nécessité de maintenir l’ordre. De nombreuses manifestations se développent un peu partout pour desserrer l’étau démocratique et économique. Cependant des oligarques du pouvoir ne sont pas prêts à lâcher leurs prérogatives. Ainsi un blogueur a été condamné à sept ans de prison ferme pour incitation au terrorisme.
D’où les manifestations à Ouargla, ville du nord du Sahara algérien, des manifestants ont bloqué plusieurs axes routiers et fait brûler des pneus après que le tribunal criminel local a condamné Ameur Guerrache,.
Arrêté chez lui le 1er juillet 2020, Ameur Guerrache, 31 ans, présenté comme un militant et poète, est «l’un des plus grands animateurs du mouvement (de protestation) à Mekhadma depuis plusieurs années», précise le CNLD (comité national pour la libération des détenus). Le mouvement Mekhadma tire son nom d’un quartier déshérité de la ville de Ouargla, où en juin dernier des centaines de personnes avaient protesté pacifiquement contre leurs conditions de vie ainsi que leur marginalisation et exclusion du développement local. Ouargla est la capitale d’une wilaya (préfecture) riche en hydrocarbures, où se trouvent nombre de gisements, dont celui de Hassi Messaoud. Mais c’est aussi une ville où le taux de chômage des jeunes est élevé.
Selon l’agence officielle APS, des preuves de la citation au terrorisme ont été trouvées chez l’intéressé notamment à une caméra et un téléphone mobile contenant la photo d’un terroriste!
D’un côté des autorités libère des manifestants arrêtés mais de l’autre en condamne d’autres. Il n’est pas certain que la promesse d’élections parlementaires soit de nature à affaiblir la contestation car ce que revendique nombre d’Algériens c’est une véritable révolution démocratique et économique.