Archive pour le Tag 'Algérie'

France Algérie–Retailleau pour la suppression de l’accord de 1968

France Algérie–Retailleau pour la suppression de l’accord de 1968

Le ministre de l’intérieur souhaite remettre en cause l’accord bilatéral sur l’immigration signé en  1968 sur la question de l’immigration. 

 

Le texte de 1968  établit un droit particulier pour les Algériens en matière d’immigration. Leur entrée est facilitée (sans qu’ils aient besoin de visa de long séjour), ils peuvent s’établir librement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante et accèdent plus rapidement que les ressortissants d’autres pays à la délivrance d’un titre de séjour de 10 ans.

La position du ministre de l’intérieur est notamment motivée par le refus d’Alger de reprendre ses ressortissants délinquants condamnés en France.

 

Algérie : la France doit riposter

Algérie : la France doit riposter

Le refus de l’Algérie de reprendre un influenceur algérien par ailleurs multirécidiviste ayant déjà été condamné à 11 ans de prison constitue une énième provocation du régime en vigueur à Alger. Il s’agit bien entendu notamment de la part de l’Algérie de protester contre la position de la France qui a considéré le Sahara occidental comme appartenant au Maroc. Mais il existe bien d’autres sujets de conflit notamment en matière d’immigration. L’Algérie a l’habitude de se servir de la martingale anti française pour dissimuler son régime antidémocratique et l’appropriation  des richesses du pays par des autocrates soutenus par les militaires. La France doit riposter d’après le ministre français des affaires étrangères.

En réalité l’Algérie est potentiellement très riche compte tenu notamment de ses ressources minières, du gaz et du pétrole. L’Algérie figure en tête en matière de richesse en Afrique en termes de  PIB. Le problème est l’utilisation de cette richesse pour une grande partie détournée et qui ne sert pas la modernisation économique du pays et encore moins le développement social. Pour preuve un salaire moyen de 250 € par exemple en décalage complet avec le montant du PIB ( Produit surtout des exportations).

Le discours antifrançais permet ainsi de masquer la responsabilité d’un régime qui gaspille et détourne la richesse du pays sans parler évidemment des atteintes à la démocratie.

Au lendemain du renvoi en France d’un influenceur algérien, le ministre des affaires étrangères s’est dit «stupéfait» que les autorités algériennes aient «refusé de reprendre un de leurs ressortissants».

La France n’aura pas «d’autre possibilité que de riposter» si «les Algériens continuent cette posture d’escalade», a déclaré vendredi le ministre français des Affaires étrangères, alors qu’un influenceur algérien expulsé vers l’Algérie jeudi a été renvoyé vers la France.

Trois Algériens et une Franco-algérienne ont été récemment interpellés pour avoir mis en ligne des contenus haineux envers la France, incitant notamment à «brûler vif, tuer et violer», tout en appelant à des actes violents, souvent à l’encontre d’opposants au régime algérien.

 

Immigration et Algérie : Attal pour la remise en cause de l’accord de 1968

Immigration et Algérie : Attal pour la remise en cause de l’accord de 1968

Gabriel Attal  dénonce les propos haineux et les appels à la violence lancés par certains influenceurs d’origine algérienne, et appelle à « une réponse ferme ».
L’ancien premier ministre accuse par ailleurs le pouvoir algérien de balayer « depuis plusieurs années… toutes nos mains tendues »  et de ne cesser « de tester notre pays ». Gabriel Attal évoque également l’arrestation en Algérie « de notre compatriote, Boualem Sansal », un écrivain qui « dénonçait les dérives de l’islamisme », jugeant que « ce n’est pas seulement Boualem Sansal qui est pris en otage, c’est la France ».« Dernière provocation en date : l’Algérie a décidé de renvoyer en France l’un des influenceurs que nous avions arrêté et renvoyé dans son pays », une « bravade » qui « doit être la dernière », lance-t-il. Le chef de file de Renaissance exige aujourd’hui que la France pose des limites et assume « le rapport de force…Car la France n’est pas n’importe quel pays : la France est une grande puissance et doit, comme toutes les grandes puissances, se faire respecter ».

Des mots qui sonnent comme un avertissement : « La France, on ne l’intimide pas. On la respecte et on ne la provoque pas sans conséquence ». Gabriel Attal voudrait que cessent « les stratégies de déstabilisation » envers la France, et parle d’un manque de « respect pour les ressortissants algériens vivant dans notre pays, qui, dans leur immense majorité, ne souhaitent que l’apaisement et sont pris en tenailles par les manipulations et les outrances des hiérarques d’Alger ».

« C’est une opportunité historique pour établir une relation normale », estime encore le macroniste, qui souhaite « ouvrir une nouvelle page dans nos relations avec l’Algérie, faite de respect mutuel », déclarant que « face au régime algérien, l’heure de la fermeté a sonné ».

La solution, pour Gabriel Attal, semble résider dans le démantèlement de l’accord franco-algérien de 1968. «

Démocratie en Algérie :l’avocat de Boualem Sansal interdit en Algérie

Démocratie en Algérie :l’avocat de Boualem Sansal   interdit en Algérie

Lors d’une audience prévue ce mercredi 11 décembre, l’avocat de Boualem Sansal, Me François Zimeray, prévoyait de demander la remise en liberté de l’écrivain franco-algérien. Il ne pourra finalement pas le faire, faute de visa valide pour entrer en Algérie. 

Selon l’avocat, mandaté par l’éditeur Gallimard, «ce refus de visa en temps utile, entrave l’exercice de la défense, sans laquelle il n’y a pas de procès équitable». Dans un communiqué, il déplore également qu’«aucune autorité n’ait cru utile d’informer ses défenseurs du changement de lieu de détention de M. Sansal, désormais incarcéré à la prison de Kolea.» 

L’écrivain aurait été transféré jeudi dernier dans cet établissement pénitentiaire, situé à 35km au sud d’Alger. Une façon pour les autorités algériennes de maintenir à distance le prévenu de sa défense.

 L’écrivain est poursuivi sur le fondement de l’article 87 bis du Code pénal algérien, notamment pour «atteinte à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale du pays» et «complot contre la sûreté de l’État».

Politique- Algérie : la haine de la France comme martingale politique

Politique- Algérie : la haine de la France comme martingale politique

La dictature militaire algérienne n’en finit pas de ressortir la vieille martingale politique qui consiste à encourager la haine de la France. Et de saisir l’occasion de l’arrestation d’un écrivain algérien, arrestation contestée par la France et par d’autres pays démocratiques . La vieille rengaine pour masquer la dictature, maintenir la division et permettre à la classe dirigeante de piller le pays pourtant très riche tout en maintenant la population dans la pauvreté .Pour les autorités algériennes l’écrivain Boualem Sansal est  « un pantin utile »

Algérie Presse Service, l’agence de presse qui dépend du ministère algérien de l’Information, a publié un article dans lequel elle s’attaque aux soutiens dont bénéficie l’écrivain depuis son arrestation.
Elle ne parle pas de « disparition » mais bien d’ »arrestation ». Algérie Presse Service a diffusé un article ce vendredi 22 novembre dans lequel elle indique que l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a bien été arrêté à l’aéroport d’Alger.

« L’arrestation de Boualem Sansal, pseudo intellectuel, vénéré par l’extrême-droite française, a réveillé les professionnels de l’indignation », écrit l’agence sur son site Internet.
Des proches de l’écrivain d’origine algérienne, naturalisé français cette année, se disaient « sans nouvelles » de lui depuis son arrivée en Algérie le 16 novembre. Jeudi soir, Emmanuel Macron s’est dit « très préoccupé » par la « disparition » Boualem Sansal, a appris BFMTV auprès de l’entourage du président de la République.
« Agitation comique »
Plusieurs autres personnalités politiques françaises telles qu’Édouard Philippe, Christian Estrosi ou Jérôme Guedj avaient précédé le chef de l’État en exprimant également leur inquiétude.

« L’agitation comique d’une partie de la classe politique et intellectuelle française sur le cas de Boualem Sansal est une preuve supplémentaire de l’existence d’un courant ‘haineux’ contre l’Algérie », écrit l’agence de presse.
« La France Macronito-Sioniste qui s’offusque de l’arrestation de Sansal (à l’aéroport d’Alger), n’a toujours pas déclaré au monde si elle a la souveraineté nécessaire de pouvoir arrêter Benjamin Netanyahu, si jamais il se pointerait à l’aéroport Charles De Gaulle », poursuit Algérie Presse Service, en référence au mandat d’arrêt émis contre le Premier ministre israélien par la Cour pénale internationale.

L’Algérie solidaire avec la Russie !

« Accuser l’Algérie d’empêcher la liberté d’expression, alors que les Français détiennent toujours Pavel Durov, le fondateur de la messagerie Telegram, plateforme mondiale de l’expression, est la confirmation de cette sinistre comédie dont seul Sansal est le pantin utile », conclut enfin l’agence de presse algérienne. Arrêté en août 2024, puis remis en liberté par les autorités, Pavel Durov est contraint de rester sur le territoire français.

Une tonalité d’expression particulièrement agressive qui témoigne aussi  des doutes sur la légitimité du régime militaire au pouvoir en Algérie.

 

Politique-Algérie : la rente mémorielle pour perpétuer un régime illégitime

Politique-Algérie : la rente mémorielle pour perpétuer un régime illégitime
Il est clair que le parti pris de la France en faveur de relations privilégiées avec le Maroc va encore accentuer les différends avec l’Algérie. En réalité, un  différend qui sert de rente mémorielle pour perpétuer un régime illégitime. L’indépendance algérienne a en effet été mise sous tutelle des militaires proches de l’ancien FLN qui se sont partagés pouvoir et ressources du pays. Et pour perpétuer leur mainmise sur le pays, ils utilisent le discours antifrançais récurrent. Le soutien de la France au Maroc sur l’affaire du Sahara va servir au pouvoir militaire algérien pour nourrir encore leur illégitimité.

Pourtant l’Algérie est un pays exceptionnellement riche mais les ressources sont appropriées par la classe dirigeante proche des militaires Sur le plan économique, le pays se démarque avec le 3ème PIB du continent africain, estimé à 244,7 Mds USD en 2023 selon le FMI, et le PIB par habitant le plus élevé du Maghreb, atteignant 4 982 USD en 2023.Dans le même temps le salaire minimum a été fixé à 300 € par mois mais la moyenne tourne autour de 200. Des chiffres qui témoignent du détournement de richesse du pays.

Mais cette injustice et ce pillage est masqué par les propos systématiquement antifrançais d’un pouvoir dirigé en réalité par les militaires qui se partagent la manne du pays.

Contrairement au Maroc, l’Algérie n’a pas réussi à se structurer et s’est contentée de dilapider ses immenses ressources sans que le pays en bénéficie réellement. Pire politiquement toujours pour justifier le caractère libéral du pouvoir, il se rapproche maintenant de Poutine !

Politique-Algérie : la rente mémorielle pour perpétuer un régime illégitime

Politique-Algérie : la rente mémorielle pour perpétuer un régime illégitime
Il est clair que le parti pris de la France en faveur de relations privilégiées avec le Maroc va encore accentuer les différends avec l’Algérie. En réalité, un  différend qui sert de rente mémorielle pour perpétuer un régime illégitime. L’indépendance algérienne a en effet été mise sous tutelle des militaires proches de l’ancien FLN qui se sont partagés pouvoir et ressources du pays. Et pour perpétuer leur mainmise sur le pays, ils utilisent le discours antifrançais récurrent. Le soutien de la France au Maroc sur l’affaire du Sahara va servir au pouvoir militaire algérien pour nourrir encore leur illégitimité.

Pourtant l’Algérie est un pays exceptionnellement riche mais les ressources sont appropriées par la classe dirigeante proche des militaires Sur le plan économique, le pays se démarque avec le 3ème PIB du continent africain, estimé à 244,7 Mds USD en 2023 selon le FMI, et le PIB par habitant le plus élevé du Maghreb, atteignant 4 982 USD en 2023.

Mais cette injustice et ce pillage est masqué par les propos systématiquement antifrançais d’un pouvoir dirigé en réalité par les militaires qui se partagent la manne du pays.

Contrairement au Maroc, l’Algérie n’a pas réussi à se structurer et s’est contentée de dilapider ses immenses ressources sans que le pays en bénéficie réellement. Pire politiquement toujours pour justifier le caractère libéral du pouvoir, il se rapproche maintenant de Poutine !

Algérie : la rente mémorielle pour perpétuer un régime illégitime

Algérie : la rente mémorielle pour perpétuer un régime illégitime
Il est clair que le parti pris de la France en faveur de relations privilégiées avec le Maroc va encore accentuer les différends avec l’Algérie. En réalité, un  différend qui sert de rente mémorielle pour perpétuer un régime illégitime. L’indépendance algérienne a en effet été mise sous tutelle des militaires proches de l’ancien FLN qui se sont partagés pouvoir et ressources du pays. Et pour perpétuer leur mainmise sur le pays, ils utilisent le discours antifrançais récurrent. Le soutien de la France au Maroc sur l’affaire du Sahara va servir au pouvoir militaire algérien pour nourrir encore leur illégitimité.

Pourtant l’Algérie est un pays exceptionnellement riche mais les ressources sont appropriées par la classe dirigeante proche des militaires Sur le plan économique, le pays se démarque avec le 3ème PIB du continent africain, estimé à 244,7 Mds USD en 2023 selon le FMI, et le PIB par habitant le plus élevé du Maghreb, atteignant 4 982 USD en 2023.

Mais cette injustice et ce pillage est masqué par les propos systématiquement antifrançais d’un pouvoir dirigé en réalité par les militaires qui se partagent la manne du pays.

Contrairement au Maroc, l’Algérie n’a pas réussi à se structurer et s’est contentée de dilapider ses immenses ressources sans que le pays en bénéficie réellement. Pire politiquement toujours pour justifier le caractère libéral du pouvoir, il se rapproche maintenant de Poutine !

France–Algérie : un rapprochement qui sent encore le gaz !

France–Algérie : un rapprochement qui sent encore le gaz !

 

En raison du passé historique,  les tentatives de rapprochement entre la France et l’Algérie sentent  toujours le gaz ! En clair ,il n’a jamais été possible d’élaborer des relations relativement égalitaires et fructueuses pour les deux pays.
Pour des raisons politiques,  le pouvoir algérien s’est aussi rapproché de pays comme la Russie, la Chine et d’autres afin de diversifier les soutiens à un régime toujours fragile.
La dernière tentative de rapprochement est évidemment surtout justifiée par la crise en Ukraine et ses conséquences sur les approvisionnements de gaz de l’Europe

L’Elysée explique cependant que ce rapprochement n’est pas lié à la guerre en Ukraine et à la crise énergétique. Pour autant on voit mal dans quel domaine les coopérations pourraient se renforcer ailleurs que dans le gaz du faite du relatif gel des relations entre les deux pays notamment à propos des visas

 

À l’image de la Turquie, l’Algérie développe une diplomatie tous azimuts. Entre son armée qui dispose des liens forts avec la Russie, ses excellentes relations avec les pétroliers américains, ses entrées en Iran et en Turquie, ses ressources minières, notamment en métaux rares, et son ouverture à la Chine, le pays sait largement se débrouiller économiquement sans la France. Le  président Tebboune doit d’ailleurs partir prochainement en visite à Moscou et à Pékin.

En outre la concurrence pour le gaz entre pays européens complexifient la question. Et  l’Algérie ne pourra pas résoudre l’équation européenne d’approvisionnement en gaz. Si ses ressources restent très bon marché par rapport au gaz de schiste américain, le fameux « gaz de la liberté », poussé par Biden après avoir été poussé par Trump, les sous investissements de ces dernières années dans la filière algérienne du pétrole et du gaz l’empêche d’augmenter largement sa production face à l’urgence européenne.

Algérie : du gaz contre des visas ?

Algérie : du gaz contre des visas ?

 

Pour remplacer le gaz russe, Emmanuel Macron tente de se rabibocher avec Alger.

 

Une sorte de marchandage urgent est en cours sans doute pour échanger le gaz précieux qui manque notamment contre des visas NDLR

Dans le cadre de sa diplomatie du gaz, la nouvelle visite d’Emmanuel Macron en Algérie marquera-t-elle un nouveau départ dans la relation avec la France ? Après les ratés des premiers voyages, l’élection d’un nouveau président aurait pu en offrir l’espoir, avec à la clef plus de coopération économique. Mais après la polémique sur la « rente mémorielle » et celle sur l’existence d’une nation algérienne, la réconciliation reste de façade. Le président Tebboune doit d’ailleurs partir prochainement en visite officielle à Moscou et à Pékin.( papier de la Tribune)

 

Jusqu’à présent, l’Algérie n’avait guère porté chance à Emmanuel Macron ! Et ce n’est pas faute d’essayer ! Dès sa campagne présidentielle de 2017, le futur président avait ainsi tenu à établir une relation forte avec ce géant de la Méditerranée et de l’Afrique. À l’époque, le candidat Macron s’était même déplacé avec toute une partie de son staff durant deux jours à Alger, multipliant les prises de contact, notamment avec les oligarques algériens, pourtant symboles d’un « système » à bout de souffle. Comme à son habitude, il avait alors fait de nombreuses promesses.

Malheureusement, lors de ce voyage à Alger, les couacs se multiplient. Par exemple, le candidat se recueille sur la tombe de Roger Hanin, héros de la série télévisée « Navarro ». Il fleurit alors la sépulture du comédien, ce qui ne se fait pas dans la tradition juive, s’y rend sans prévenir les proches du défunt, et encore mieux, se retrouve accompagné d’une personne se revendiquant comme faisant partie de la famille ce qui n’était pas le cas… Un épisode révélateur du manque d’expérience du futur président et de son équipe…

On s’en souvient encore, Emmanuel Macron avait aussi créé lors de ce déplacement une énorme polémique en France en expliquant à un journaliste de la télévision algérienne que la colonisation française avait été un « crime contre l’humanité ». Ces paroles avaient suscité un tollé en France, notamment chez les Pieds Noirs. Mais surtout, la principale imprudence que commet à l’époque le candidat Macron, c’est de se lier avec l’ensemble des vieux réseaux du pouvoir politique et économique algérien, ceux-là même qui seront contestés par le peuple algérien lors de la révolution du Hirak au printemps 2019. Du jour au lendemain, plusieurs connaissances d’Emmanuel Macron vont se retrouver en prison. Et ces liens vont peser ensuite bien lourds dans les relations entre les deux États.

Fin 2019, l’élection d’un nouveau président, Abdelmadjid Tebboune, aurait pu être l’occasion d’un nouveau départ pour Emmanuel Macron en Algérie. À l’inverse, les relations vont se dégrader encore un peu plus. Début 2020, un projet de voyage du président français à Alger est reporté. À l’automne 2021, les tensions aboutissent à un point de quasi non retour, à quelques mois de la présidentielle française. Lors d’une rencontre avec des jeunes algériens et franco algériens à l’Elysée et un journaliste du Monde, le président use d’un langage peu diplomatique : il dénonce alors l’utilisation d’une « rente mémorielle » par les autorités algériennes, assure que l’histoire officielle de l’Algérie est « totalement réécrite », et ose se demander s’il existait une nation algérienne avant la colonisation française, tout en rappelant que l’Algérie avait été aussi colonisée par les Turcs…

Ces propos chocs provoquent immédiatement un tollé en Algérie. Et ils tombent au plus mal : deux jours plus tôt, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé que la France allait réduire de moitié l’octroi des visas pour l’Algérie et le Maroc, et l’Algérie avait déjà, en réaction, rappelé son ambassadeur en France. Résultat, l’Algérie décide d’interdire le survol du pays aux avions militaires français qui participent à l’opération Barkhane au Sahel. Dans les jours qui suivent, la tension monte encore d’un cran. Alger multiplie les « cartes postales » inamicales à l’égard du président français. Mais après une assez longue période de latence, la situation revient peu à peu à la normale, notamment après un voyage éclair à Alger de Jean-Yves Le Drian, alors ministre des Affaires étrangères, début décembre 2021, « pour amorcer la réconciliation franco-algérienne », selon un conseiller élyséen.

Huit mois plus tard, la visite d’Emmanuel Macron en Algérie est donc placée sous le signe de la jeunesse et de l’innovation. Comme à son habitude, le président français va profiter de son voyage pour rencontrer de jeunes entrepreneurs algériens mais aussi des artistes. Ce sera aussi l’occasion pour Emmanuel Macron de rencontrer la nouvelle organisation patronale en Algérie, le Crea (le conseil du renouveau économique algérien), présidé par Kamel Moula, qui rassemble des entreprises privées et publiques et souhaite rompre avec l’affairisme des dernières années du président Bouteflika. Voilà pour la « communication ».

L’Elysée préfère minimiser l’aspect business du voyage. Pas question pour le château de laisser entendre que la France tente de se rabibocher avec l’Algérie pour cause de guerre en Ukraine et de crise énergétique. Pas question non plus de laisser entrevoir la signature de gros contrats alors les espoirs de Paris dans ce domaine sont minces au vu du niveau de la « relation bilatérale » depuis plusieurs années. « Les relations sont vidées de tout contenu probant et convainquant. Elles se limitent à la sécurité, au Sahel, à la question migratoire, à la « mémoire » », tacle un bon connaisseur des relations entre Algérie et France.

Dans la délégation française, on trouve toutefois des poids lourds. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire est accompagné de Rémy Rioux de l’Agence Française de Développement et Nicolas Dufourq de la BPI. Les grands patrons Xavier Niel et Rodolphe Saadé (CMA CGM), tous deux proches d’Emmanuel Macron, sont également du voyage, ainsi que Catherine MacGregor, la directrice générale d’Engie qui vient de signer un nouveau contrat avec la Sonatrach, la société d’hydrocarbure algérienne, ou le haut cadre d’Ardian, François Touazi, très proche d’Emmanuel Macron. À noter également, la présence notable d’Arnaud Montebourg, devenu, depuis 2018, le président de l’association France Algérie. Selon plusieurs sources, on assiste en coulisses à un rapprochement de l’ancien ministre du Redressement productif avec Emmanuel Macron. Un soupçon d’union nationale dans l’équipe France ?

C’est que pour la France, l’urgence est là. Alors que les forces françaises se sont retirées du Mali et que la Russie pousse ses pions partout en Afrique, son influence décroit à vitesse grand V sur tout le continent. Au Maghreb, la France n’a pas que des difficultés avec Alger, les relations entre Emmanuel Macron et le roi du Maroc, Mohammed VI, sont devenues « exécrables », selon plusieurs observateurs. Une situation périlleuse alors que la France cherche à diversifier ses approvisionnements énergétiques depuis la guerre en Ukraine, et en particulier en gaz. Les Algériens l’ont bien compris et se laissent courtiser, mais pas à n’importe quelles conditions.

À l’image de la Turquie, l’Algérie maintient une diplomatie efficace et surtout tous azimuts. Entre son armée qui dispose des liens forts avec la Russie, ses excellentes relations avec les pétroliers américains, ses entrées en Iran et en Turquie, ses ressources minières, notamment en métaux rares, et son ouverture à la Chine, le pays sait largement se débrouiller économiquement sans la France. Selon nos informations, le président Tebboune doit d’ailleurs partir prochainement en visite à Moscou et à Pékin.

Dans ce contexte, la partie pour Emmanuel Macron est loin d’être gagnée. Si TotalEnergies a également signé un nouveau contrat de gaz en juillet dernier, la concurrence reste rude entre pays européens. L’Italie, qui dispose d’un gazoduc direct avec l’Algérie, a ainsi signé un contrat de gaz géant au printemps dernier, sans concertation avec ses voisins du « vieux continent ». En cette fin d’été, alors que l’opinion publique française craint désormais l’arrivée de l’hiver, la France tente ainsi de se placer dans cette voie italienne vis-à-vis de l’Algérie. « Macron essaye de se placer en sauveur de l’Europe sur le dossier du gaz », ironise un franco algérien proche du cabinet Tebboune. L’Elysée espère profiter des très mauvaises relations que le pays entretient avec l’Espagne depuis plusieurs mois. L’Espagne qui, comme l’Italie, dispose également d’un gazoduc direct avec les ressources du Sahara.

Reste que l’Algérie ne pourra pas résoudre l’équation européenne d’approvisionnement en gaz. Si ses ressources restent très bon marché par rapport au gaz de schiste américain, le fameux « gaz de la liberté », poussé par Biden après avoir été poussé par Trump, les sous investissements de ces dernières années dans la filière algérienne du pétrole et du gaz l’empêche d’augmenter largement sa production face à l’urgence européenne. Et il faudra encore un peu de temps avant que le projet d’un gazoduc entre Lagos et Alger voit le jour. Cette voie transsaharienne, permettrait alors à l’Europe de pouvoir puiser, via les gazoducs algériens, dans les nouveaux gisements de gaz au large du Nigéria, qui jusqu’à présent est obligé d’exporter en GNL. Une chose est sûre : il est bel et bien fini le temps où les Européens pouvaient imposer leurs vues au continent africain. Que les occidentaux le veuillent ou non, assisterait on l’établissement d’un ordre international plus juste, malgré la montée des tensions entre super puissances ?

Algérie : l’oubli de la domination militaire ottomane pendant trois siècles

Algérie : l’oubli de la  domination militaire ottomane

L’un des frères Barberousse, après avoir chassé les Espagnols d’Alger, prit la décision de se déclarer vassal du sultan ottoman en 1520, avec l’accord des oulémas et des notables algérois, précise l’historien Alain Blondy, qui répond à une précédente tribune au « Monde » de l’historien M’hamed Oualdi.

 

Tribune.

 

Il est à craindre que l’historien M’hamed Oualdi soit victime, sans doute sans s’en rendre compte, du discours pseudo-historique que l’Algérie officielle rabâche depuis 1962 à ses étudiants comme à son opinion publique (« Emmanuel Macron se trompe lorsqu’il assimile à une colonisation l’ancienne tutelle ottomane sur l’Algérie », Le Monde du 29 octobre).

Si l’on peut être d’accord avec lui qu’il ne convient pas d’assimiler la République laïque de Turquie, voulue et créée par Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938), à l’Empire ottoman, vaste ensemble multiethnique soumis à un grand seigneur issu de la tribu turque des Osmanlis, on ne peut que s’étonner qu’un historien puisse prétendre que les Ottomans sont accourus à l’appel des élites algéroises. C’est aller vite en besogne.

 

Après l’expansion éclair en Syrie puis en Egypte où le sultan du Caire se démit du califat au profit de celui de Constantinople (1517), des marins, principalement grecs convertis à l’islam, se lancèrent dans une seconde expansion, cette fois par mer. Quatre frères, d’une famille originaire de Mytilène, qui passèrent à la postérité sous le nom des frères Barberousse, s’installèrent d’abord à Jijel (1514), puis chassèrent les Espagnols d’Alger (1516).

L’aîné qui s’y était proclamé sultan ayant péri dans un combat avec les troupes de Charles Quint (1518), son frère Kheireddine fut proclamé généralissime (beylerbey) par ses troupes. Il trouva face à lui l’opposition d’une partie des tribus de l’intérieur. Il comprit alors que la menace de l’impérialisme mercantiliste espagnol serait toujours suspendue sur un Maghreb émietté politiquement en tribus, en sultanats expirants ou mort-nés, en confédérations d’oligarchies marchandes se soupçonnant mutuellement.

Il jugea donc que seule une autorité suffisamment constituée pouvait conjurer le péril castillan et la coalition plus ou moins centrifuge des villes et des groupes qui s’étaient soumis temporairement à son frère. Avec l’accord des oulémas et des notables algérois, il prit alors la décision de se déclarer vassal du sultan. Ce fut ainsi qu’Alger devint un eyalet (province) ottoman en 1520.

Pendant trois cent dix ans, le pouvoir appartint à une caste militaire ottomane, celle des janissaires, qui détint autant le pouvoir politique que l’essentiel du pouvoir économique, créant ainsi une tradition très enracinée à Alger. Cette domination aristocratique ne se voulut jamais acculturante, puisque à aucun moment l’élite ottomane n’envisagea de se mêler aux autochtones, Berbères arabisés des campagnes ou Maures des villes issus de multiples croisements ethniques depuis le tréfonds de l’Antiquité.

Algérie : ne pas oublier la domination militaire ottomane

 

L’un des frères Barberousse, après avoir chassé les Espagnols d’Alger, prit la décision de se déclarer vassal du sultan ottoman en 1520, avec l’accord des oulémas et des notables algérois, précise l’historien Alain Blondy, qui répond à une précédente tribune au « Monde » de l’historien M’hamed Oualdi.

 

Tribune.

 

Il est à craindre que l’historien M’hamed Oualdi soit victime, sans doute sans s’en rendre compte, du discours pseudo-historique que l’Algérie officielle rabâche depuis 1962 à ses étudiants comme à son opinion publique (« Emmanuel Macron se trompe lorsqu’il assimile à une colonisation l’ancienne tutelle ottomane sur l’Algérie », Le Monde du 29 octobre).

Si l’on peut être d’accord avec lui qu’il ne convient pas d’assimiler la République laïque de Turquie, voulue et créée par Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938), à l’Empire ottoman, vaste ensemble multiethnique soumis à un grand seigneur issu de la tribu turque des Osmanlis, on ne peut que s’étonner qu’un historien puisse prétendre que les Ottomans sont accourus à l’appel des élites algéroises. C’est aller vite en besogne.

 

Après l’expansion éclair en Syrie puis en Egypte où le sultan du Caire se démit du califat au profit de celui de Constantinople (1517), des marins, principalement grecs convertis à l’islam, se lancèrent dans une seconde expansion, cette fois par mer. Quatre frères, d’une famille originaire de Mytilène, qui passèrent à la postérité sous le nom des frères Barberousse, s’installèrent d’abord à Jijel (1514), puis chassèrent les Espagnols d’Alger (1516).

L’aîné qui s’y était proclamé sultan ayant péri dans un combat avec les troupes de Charles Quint (1518), son frère Kheireddine fut proclamé généralissime (beylerbey) par ses troupes. Il trouva face à lui l’opposition d’une partie des tribus de l’intérieur. Il comprit alors que la menace de l’impérialisme mercantiliste espagnol serait toujours suspendue sur un Maghreb émietté politiquement en tribus, en sultanats expirants ou mort-nés, en confédérations d’oligarchies marchandes se soupçonnant mutuellement.

Il jugea donc que seule une autorité suffisamment constituée pouvait conjurer le péril castillan et la coalition plus ou moins centrifuge des villes et des groupes qui s’étaient soumis temporairement à son frère. Avec l’accord des oulémas et des notables algérois, il prit alors la décision de se déclarer vassal du sultan. Ce fut ainsi qu’Alger devint un eyalet (province) ottoman en 1520.

Pendant trois cent dix ans, le pouvoir appartint à une caste militaire ottomane, celle des janissaires, qui détint autant le pouvoir politique que l’essentiel du pouvoir économique, créant ainsi une tradition très enracinée à Alger. Cette domination aristocratique ne se voulut jamais acculturante, puisque à aucun moment l’élite ottomane n’envisagea de se mêler aux autochtones, Berbères arabisés des campagnes ou Maures des villes issus de multiples croisements ethniques depuis le tréfonds de l’Antiquité.

Algérie: La rente mémorielle pour cacher l’échec

Algérie: La rente mémorielle pour cacher l’échec

Le discours d’Emmanuel Macron sur la « rente mémorielle » algérienne intervient à un moment ou le pays, qui s’est décrédibilisé et « neutralisé géopolitiquement », veut faire oublier sa vulnérabilité en faisant diversion, explique le professeur de géopolitique Ali Bensaad dans une tribune au « Monde ».

 

Tribune.

rien n’a été dit par Emmanuel Macron sur le pouvoir algérien qui n’ait déjà été dit et crié fort en Algérie même. Il en a seulement pris avantage pour semer le doute sur les fondements d’une nation algérienne. S’il s’est permis de le faire, ou a cru – pour des calculs électoralistes – devoir le faire, c’est parce que le discrédit du régime algérien est tel qu’il rejaillit sur l’image de tout le pays. Pour cette raison, il ne se trouve plus personne en France pour le défendre, alors même que sa guerre de libération, puis ses tentatives de développement et de lutte pour le rééquilibrage des rapports Nord-Sud, malgré leurs errements, lui avaient valu la sympathie de larges secteurs de l’opinion française et de nombre de ses intellectuels.

 

Les pratiques autoritaires et prédatrices du régime ont fini par dilapider le capital de sympathie dont bénéficiait le pays et lui aliéner ses soutiens. Pis, ils ont justifié, a posteriori, les thèses revanchardes de l’extrême droite et des tenants de « l’Algérie française » en leur offrant l’alibi d’une « république bananière ». Remuer le couteau dans la plaie des tares du régime pour jeter l’opprobre sur le parcours libérateur du pays procure dorénavant un avantage électoral. Le régime algérien porte une part de responsabilité dans ce glissement de l’opinion française.

La désespérance qu’il a introduite dans la société est telle que nombre de ses citoyens identifient les figures militaires et civiles de ce système à des « colons » et le crient dans les manifestations. Il ne sert à rien de s’offusquer d’un tel anachronisme, qui exprime plutôt la violence d’un ressenti. Le discrédit du système politico-militaire algérien est tel que, par ricochet, il a abouti à crédibiliser la monarchie marocaine et à faire occulter la dimension corrompue et autoritaire d’un makhzen [système de pouvoir monarchique] archaïque.

Mais l’Algérie s’est isolée même dans ses bastions stratégiques, comme en Afrique, où le retour en force du Maroc a entraîné dans son sillage celui d’Israël, illustré par son statut d’observateur à l’Union africaine, obtenu [en juillet] au moment même où ce pays dénie plus que jamais tout droit aux Palestiniens.

L’intérêt n’est pas dans ce qu’a dit M. Macron sur la nation algérienne [le 30 septembre, au cours d’un échange avec des jeunes, Français d’origine algérienne, binationaux et pour certains Algériens]. Il a repris des clichés aussi vieux que démentis par les historiens, et qui vont et viennent au gré des enjeux électoraux. Ce qu’il y a de nouveau, c’est le contexte dans lequel intervient cette énième polémique. Celui de l’extrême isolement dans lequel s’est placé le régime algérien, dans le pays d’abord, comme l’illustre le Hirak, et à l’international ensuite, et qui vulnérabilise à l’extrême l’Algérie. C’est cela qui en fait de l’Algérie la cible facile des révisionnistes de la décolonisation. C’est cela aussi qui élargit, en France, le cercle de l’inimitié, ou au moins de l’antipathie, en dehors des secteurs traditionnellement hostiles. Mais c’est surtout cela qui, faisant de l’Algérie « l’homme malade du Maghreb », a abouti à un effacement de sa présence sur la scène internationale et a aiguisé des appétits pour l’en bouter.

Algérie: Macron dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas

Algérie: Macron dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas

 

 

La réaction virulente du régime algérien aux propos tenus par le chef de l’Etat français le 30 septembre tient à ce qu’il n’assume pas que sa démocratie est « juste formelle » puisque sa souveraineté est dans les mains de la hiérarchie militaire, analyse le politiste, Lahouari Addi,Professeur émérite à Sciences Po Lyon,  dans une tribune au « Monde ».(extrait)

 

Tribune.

 Les propos d’Emmanuel Macron critiquant, le 30 septembre, le « système politico-militaire » de l’Algérie et l’accusant d’entretenir une « rente mémorielle » ont créé la surprise auprès des autorités à Alger, qui ont réagi avec un communiqué sévère de la présidence. Il est vrai que c’est la première fois qu’un président français dit publiquement ce que ses prédécesseurs, de droite comme de gauche, disaient en privé.

Les officiels français sont exaspérés de ne pas avoir des interlocuteurs algériens dotés de l’autorité que leurs fonctions supposent. C’est ce que veut dire Emmanuel Macron quand il parle du président Abdelmadjid Tebboune, qu’il décrit comme étant l’otage d’un « système politico-militaire dur ». Venant de la France, pays à travers lequel beaucoup de gouvernements étrangers perçoivent l’Algérie, cette déclaration est considérée comme un coup de poignard dans le dos par des généraux qui font tout pour apparaître sous les ordres du président.

Priorité à la lutte contre l’opposition

Il n’est pas à écarter que Macron ait été contrarié par le peu d’empressement que montre l’Algérie à accepter l’expulsion de ses ressortissants en situation irrégulière, en cette période préélectorale où Eric Zemmour presse gauche et droite sur la question sensible de l’immigration clandestine. Alger veut-il monnayer en contrepartie de cette expulsion l’extradition d’opposants sur le sol français ? Cela est probable, surtout que les services de sécurité algériens ont été encouragés à cette fin par l’extradition d’Espagne d’un ex-gendarme réfugié à Barcelone obtenue à la suite de négociations confidentielles. Mais l’Algérie a moins de moyens de pression sur la France que sur l’Espagne qui pourrait, du jour au lendemain, ne plus recevoir de gaz algérien [l’Algérie fournit à la péninsule Ibérique 50 % de son gaz ].

Si cela se confirme à l’avenir, cela signifierait que la diplomatie algérienne donne la priorité à la lutte contre l’opposition au détriment d’autres aspects de la coopération avec les pays d’Europe, portant notamment sur les échanges économiques et culturels. Les services de sécurité, qui décident de la politique étrangère, ont juste oublié que ce qu’ils obtenaient hier de [l’ancien ministre de l’intérieur de 1986 à 1988 et de 1993 à 1995] Charles Pasqua, ils ne peuvent l’obtenir aujourd’hui d’Emmanuel Macron.

Pour les officiels algériens, la déclaration du président français est inadmissible de la part d’un chef d’Etat étranger. La réaction sera d’autant plus brutale que le régime algérien n’assume pas sa caractéristique essentielle, à savoir que la souveraineté appartient à la hiérarchie militaire en lieu et place de l’électorat, sous un habillage institutionnel qui ne traduit pas la réalité des rapports d’autorité au sommet de l’Etat.

Politique-Algérie : Macron réactive la rente mémorielle

Politique-Algérie : Macron réactive la rente mémorielle 

Les propos d’Emmanuel Macron sur l’Algérie ne passent pas auprès du gouvernement algérien, ni auprès des Algériens eux-mêmes, estime Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam) à Genève, ce lundi sur franceinfo.

D’une certaine manière, Macron réactive la rente mémoriaelle qu’  exploite à nouveau l’appareil politico- militaires algérien.  NDLR

 

(Interview sur France Info extrait)

 

 

Selon un article du journal Le Monde, le président français estime qu’après son indépendance en 1962, l’Algérie s’est construite sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire ».

 Est-ce que l’Algérie instrumentalise l’histoire, comme le laisse entendre Emmanuel Macron ?

Hasni Abidi : Chaque pouvoir politique prend possession de son histoire à des fins de survie et parce qu’il s’agit d’un acquis important qui appartient à toute la nation. Donc, le pouvoir algérien n’a pas un usage exclusif de l’histoire et de la mémoire algérienne. C’est pourquoi, les propos du président Macron sont de nature à choquer, non seulement les autorités algériennes, mais une bonne partie de la population algérienne.

Est-ce que vous y voyez un changement de pied d’Emmanuel Macron, un échec de la réconciliation à laquelle il œuvre depuis qu’il est arrivé au pouvoir ?

La réconciliation n’a jamais avancé. La situation entre la France et l’Algérie est normale tant qu’il n’y a pas ce genre d’incident. Là, on entre dans une tempête, un nouvel épisode de cette crise entre les deux capitales. Le chantier mémoriel est déjà en panne depuis un certain temps puisque l’Algérie n’a pas répondu favorablement au rapport de Benjamin Stora. Le deuxième élément est que l’Algérie s’attendait à des gestes, à des actions plus fortes. Et pour Alger, c’était tout de même un rapport a minima qui ne satisfait pas les demandes algériennes.

 

Pourquoi ces propos aussi forts interviennent maintenant ?

Les propos de Macron sont surprenants, d’autant que le président Macron est bien perçu par le président Tebboune. Il a réussi à entretenir une belle relation avec le président algérien. Le président Macron n’est pas du tout prisonnier de l’histoire de la France parce qu’il est né après l’indépendance, il a fait des gestes forts lors de sa campagne électorale à Alger. Je pense que cette sortie de route est motivée probablement par des promesses non tenues de la part d’Alger. Mais on ne connaît pas quelles promesses. Probablement la question mémorielle, la question des visas, la question des rapports économiques. Cela démontre une mauvaise image de la part du président français. Il lui aurait fallu plutôt utiliser des propos beaucoup plus mesurés, sachant que les Algériens sont très susceptibles et très sensibles. Les mots étaient forts : la question de la « rente mémorielle », le « système politico-militaire », une histoire réécrite, ce sont des propos que jamais dans le passé, un président français n’avait tenu à l’égard des Algériens.

Quand Emmanuel Macron évoque un système politico-militaire, il sous-entend que le président algérien n’a qu’un pouvoir limité ?

Absolument. C’est le message qui a été reçu par Alger, c’est-à-dire que le président Macron fait le diagnostic d’un régime composé de deux pôles : un pôle présidentiel dirigé par le président Tebboune, avec lequel il entretient de bonnes relations, et un autre pôle, l’institution militaire ou l’armée, qui laisse très peu de marge au président Tebboune. Mais ce genre de propos passe très mal du côté d’Alger parce que les autorités algériennes pensent bien sûr qu’il y a un seul président, c’est le président Tebboune, et cela affaibli même le président Tebounne lui-même. Ces déclarations irritent les autorités algériennes qui pensent que la campagne électorale française est responsable de l’intrusion de l’Algérie comme un enjeu électoral.

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