David Cameron : autosatisfaction et leçon à Hollande
David Cameron n’y va pas par quatre chemins avec des propos qui relèvent entièrement de l’autosatisfaction. Selon lui, la Grande-Bretagne va renouer avec la croissance « grâce à une politique qui tourne le dos aux grandes erreurs ayant conduit à la grande récession : plus d’emprunts, plus de dépenses et plus de dettes ». A aucun moment, le locataire du 10 Downing Street cite la France mais le propos sonne comme un pic envoyé directement à François Hollande au lendemain de ses propres vœux télévisés. Se livrant à une sérieuse charge contre les Travaillistes – clairement comparés aux socialistes français – le chef du gouvernement britannique appelle à ne pas ressusciter ce que sont à ses yeux « les dangereuses idées qui nous ont plongé dans la crise ». « Regardez, dit-il, les pays qui sont en train de suivre cette approche font face à un chômage croissant, une stagnation industrielle et leurs entreprises sont en chute libre… l’opposé de ce que nous faisons ici », conclut David Cameron. Ils montrent l’état d’esprit dans lequel est la Grande-Bretagne, le camp conservateur en particulier. Tenir des propos aussi forts le Jour de l’An est symbolique. C’est le moment où l’on prend les bonnes résolutions pour les 12 mois qui s’annoncent. Dans cette tribune du Times, David Cameron fait passer le message : en 2014, la Grande-Bretagne s’affirmera encore plus qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent en pesant par exemple sur certaines décisions prises à Bruxelles. On ne peut s’empêcher de penser aux élections européennes du printemps prochain. Le ton est donné, c’est du pur esprit british, prenant à contre-pied les pro-européens qui sont bien en peine de « vendre » auprès de leur opinion publique une Europe jugée trop lointaine, compliquée et technocratique. En 2013, les britanniques ont repris espoir après des années 2010 à 2012 très difficiles. Le chômage est tombé à 7.5% de la population active… selon l’OCDE, le Royaume-Uni peut espérer une croissance économique supérieure à 2% dès 2014. Une fois les Travaillistes évincés en 2010, le libéral Cameron a relancé la machine, baissé les impôts sur les sociétés, mais avec de lourdes conséquences pour les britanniques eux-mêmes comme la réduction des prestations sociales, des indemnités chômage ou le relèvement de l’âge de la retraite à 69 ans horizon 2040.