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Sauver l’école de la “cancel culture”

Sauver l’école de la “cancel culture”

Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, se mobilise avec son homologue québécois, Jean-François Roberge, contre la «culture de l’annulation» (cancel culture)

 

 

TRIBUNE –

 

Pour les ministres de l’Éducation français et québécois, il est crucial que l’école soit préservée des activistes qui dressent un réquisitoire permanent contre l’héritage occidental au sein de l’institution scolaire, recourent à l’intimidation et bafouent les libertés.

Comme l’ont rappelé récemment plusieurs médias à travers le monde, des livres pour la jeunesse, notamment Tintin et Lucky Lukeont été brûlés puis enterrés en Ontario, au Canada, au cours d’une «cérémonie de purification par la flamme» parce qu’ils véhiculaient une image jugée négative et erronée des peuples autochtones.

Nous assistons depuis trop longtemps aux dérives liées à la «culture de l’annulation» (cancel culture), une idéologie et des méthodes directement importées de certains campus universitaires américains et qui sont à mille lieues des valeurs de respect et de tolérance sur lesquelles se fondent nos démocraties. Le bannissement de personnalités, de spectacles et de conférences, le harcèlement sur les médias sociaux, la censure, l’assujettissement de la science à l’idéologie, l’effacement de l’Histoire jusqu’à l’autodafé de livres constituent autant d’assauts portés contre la liberté d’expression et le sens civique, qui nous ramènent aux temps les plus obscurantistes .

«Cancel culture» : ras-le-bol d’OBAMA

«Cancel culture» : ras-le-bol d’OBAMA

 

Dans une interview pour CNN l’ancien président Obama a clairement évoqué les «dangers» de la mode qui consiste selon lui «à condamner les gens en permanence», expliquant qu’il s’en rend compte à travers l’expérience de ses propres filles, Malia et Sasha, qui vivent cela de l’intérieur sur les campus d’université. «Elles se rendent bien compte que cela va trop loin», commente-t-il encore, ajoutant que «l’on ne peut pas exiger des gens qu’ils se montrent politiquement corrects en toutes circonstances». Il a ensuite distingué la lutte contre les discriminations, nécessaire selon lui, de la victimisation permanente par l’entremise notamment des réseaux sociaux.

 

Barack Obama avait également plaidé par le passé déjà contre la vision manichéenne des interactions sociales prônée par le mouvement «woke», expliquant lors d’un sommet à Chicago que «le monde est complexe, ambigu» et s’était délibérément moqué des gens qui «tweetent ou lancent un hashtag pour dénoncer l’emploi d’un verbe inadapté dans une phrase, puis se rasseyent et se sentent fiers d’eux».

Les professeurs sous surveillance de la cancel culture

 Les professeurs sous surveillance de la cancel culture

 

 

Le professeur de lettres et écrivain Aymeric Patricot estime, dans une tribune au « Monde », qu’à l’heure de la « cancel culture » les enseignants sont moins libres qu’avant dans les propos qu’ils tiennent en classe et dans leurs approches pédagogiques.

 

Professeur de lettres, essayiste et romancier, auteur de « Les Bons profs » (Plein jour, 2019), et « La Révolte des Gaulois » (Léo Scheer, 2020)

Tribune. 
A l’heure de la cancel culture – cette nouvelle forme d’ostracisme motivée par des questions morales –, les professeurs subissent un devoir de réserve d’un genre nouveau. Ils n’ont plus seulement l’obligation de taire leurs opinions dans l’exercice de leurs fonctions, ni de respecter l’esprit des programmes, mais de faire attention à ce que les élèves eux-mêmes comprendront du cours. L’affaire Samuel Paty [enseignant de 47 ans assassiné le 16 octobre à la sortie du collège du Bois-d’Aulnes à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines)] en a fourni la macabre illustration. En effet, la classe prend aujourd’hui parfois des allures de tribunal. L’image d’Epinal veut que le professeur juge l’élève à l’aune d’exigences de travail et de discipline. Mais il semble que la charge se soit inversée : ce sont bien les élèves qui, du haut de leur intimité avec les sensibilités du moment, forts du pouvoir que leur confère l’audience des réseaux sociaux, s’autorisent à porter un regard critique sur le professeur, et de le sanctionner s’ils l’estiment nécessaire.

 Le phénomène des classes qui se retournent contre l’autorité a toujours existé – chahut, menaces, contestation du savoir et de la hiérarchie. On se souvient du groupe Pink Floyd exhortant les professeurs à « laisser les enfants tranquilles ». Dans un genre différent, on a connu dans les années 1980 des histoires de professeurs bousculés par des accusations de racisme, fondées ou non, leur valant déjà de sérieux ennuis. Mais, depuis dix ans, les phénomènes d’intimidation menacent de s’intensifier, soutenus par de nouvelles techniques et de nouvelles morales.

Les réseaux sociaux, tout d’abord, entrent par effraction dans la classe. Que les élèves pianotent en cours, filment à l’insu du professeur ou se contentent de relayer leurs perceptions quand le cours s’achève, rien ne s’oppose en pratique à ce que le monde soit au courant de ce qui se dit sur l’estrade. Le professeur ne parle plus seulement aux élèves, il parle à tous ceux qui prêteront l’oreille à ses discours, pour peu que ces derniers soient relayés. Cela se passe malgré lui, et dans des conditions hasardeuses puisque les sons, les paroles, les images y sont sortis de leur contexte scolaire.

De nouvelles valeurs s’imposent, également. Tout au moins certaines valeurs prennent-elles un poids nouveau, au détriment de ce que le professeur croyait être un équilibre raisonnable. Il arrive que les susceptibilités d’aujourd’hui bousculent le goût pour l’histoire, que l’antiracisme entre en conflit avec l’universalisme, que le respect des cultures impose le silence à la critique. Par exemple, il m’a suffi d’évoquer l’affaire Mila devant des classes pour me rendre compte de la solitude morale de cette jeune femme. Le professeur doit composer avec l’esprit de l’époque, qui ne cesse d’évoluer et que reflète l’attitude des élèves.

La « Cancel culture » ou le grand désordre psychique

La « Cancel culture »  ou le grand désordre psychique

Pour être vulgaire  et schématique , on peut se demander si certains ne sont pas devenus complètement fous en voulant substituer à une approche universelle humaniste une déconstruction totale des idées et des valeurs. Sans doute la conséquence d’une grande dépit des gauchistes de la terre entière déçue par les échecs du communisme. La plupart se sont reconvertis dans les organisations extrémistes, sectaires et radicales.

On les retrouve dans toutes les organisations d’extrême-gauche y compris en France aussi dans une recherche un peu bousculée par la complexité du temps. En effet c’est sans doute cette complexité d’une société qui a évolué en 30 ou 50 ans beaucoup plus que pendant des siècles et des millénaires qui conduit certains à mettre des œillères pour restreindre le champ d’observation à des espaces très réduits faute de compétences plus générales.

Le problème c’est qu’on n’hésite pas à les essentialiser certains aspects, généraliser , pour les imposer comme explication principale des grandes évolutions humaines. Or ces évolutions humaines exigent des approches autrement plus complexes. Cela d’autant plus qu’il y a des interactions entre les champs économiques, sociaux, sociétaux, technologiques ou encore environnementaux.

 La couleur de peau par exemple et le genre en général sont bien insuffisants pour expliquer les grandes mutations., leurs bénéfices mais aussi leurs conséquences néfastes. D’un certain point de vue , cette cancel culture révèle une certaine paresse de l’analyse réduite à des champs très limités. La critique ne s’adresse pas seulement aux sociologues, elle vaut aussi pour les économistes ou les politistes.

La cancel culture et surtout une tentative de déconstruction faute de compréhension globale. Un seul exemple en quoi la couleur de peau des Asiatiques influencent-elles l’avenir des individus et des pays où ils résident ?

La cancel culture  offre surtout un nouveau terrain de jeu à des gauchistes qui ne trouvent plus dans les organisations politiques d’extrême-gauche les raisons d’externaliser leur radicalité et leur schématisme.




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