Transport aérien – Emirates: Encore une grosse commande d’avions
Après l’annonce récente de Ryanair de commander 300 B737 MAX, celle, hier, de Turkish Airlines de passer prochainement la plus grosse commande de tous les temps (600 appareils), et les informations de Reuters sur l’existence de négociations entre Indigo et Airbus pour l’achat de 500 A320, Emirates évalue ses besoins jusqu’en 2040 et envisage également de passer de nouvelles commandes
Ce mardi, en marge de l’assemblée générale de l’Association internationale du transport aérien (Iata)qui se tenait à Istanbul, son président, Tim Clark, a déclaré que la compagnie qu’il dirige depuis une vingtaine d’années pourrait commander davantage d’Airbus A350 et de Boeing 777X ou de 787.
« Nous envisageons à la fois plus d’A350, plus de 777-9 et éventuellement la gamme 787 », a-t-il dit à des journalistes, refusant de préciser le nombre d’appareils long-courriers concernés.
Ces commandes d’avions traduisent la confiance des compagnies sur la croissance du secteur. Après avoir été torpillé par la pandémie, l’aviation est en train de signer un rétablissement spectaculaire. Les compagnies aériennes s’attendent à transporter 4,35 milliards de passagers dans le monde cette année, non loin du record de 4,54 milliards de 2019. Cette reprise vigoureuse du trafic, à la faveur notamment de la réouverture de la Chine, va se traduire par un retour aux bénéfices pour les transporteurs. Ils devraient dégager cette année 9,8 milliards de dollars de bénéfice net – soit le double de ce qu’envisageait jusqu’alors l’Iata, qui a aussi divisé par deux ses estimations de pertes pour 2022, à 3,6 milliards. Le chiffre d’affaires global des transporteurs aériens devrait de son côté atteindre 803 milliards de dollars, à portée des 838 milliards de 2019, selon l’Iata qui a donc révisé en hausse ses précédentes projections (779 milliards).
Même si les marges opérationnelles de l’industrie resteront très faibles cette année, à 1,2%, ces bénéfices, les premiers depuis le début de la pandémie, marqueront une amélioration spectaculaire par rapport aux 42 milliards de dollars perdus en 2021 et au gouffre de 2020 (137,7 milliards).
Toutes les zones géographiques ne retrouveront pas les bénéfices cette année, a toutefois prévenu l’Iata. Les transporteurs nord-américains, européens et moyen-orientaux devraient évoluer largement dans le vert, avec respectivement 11,5, 5,1 et 2 milliards de dollars cumulés. Mais les compagnies de la région Asie-Pacifique (-6,9 milliards de dollars), d’Amérique latine (-1,4 milliard) et d’Afrique (-500 millions) resteront déficitaires.