Archive pour le Tag 'irrationnels'

Coronavirus: comportements irrationnels (Christian Schmidt)

Coronavirus: comportements irrationnels (Christian Schmidt)

 

 

L’économiste Christian Schmidt tente d’expliquer les raisons de comportement irrationnel face Coronavirus dans une tribune au « Monde ».  les recherches de la neuroéconomie susceptible d’éclairer les comportements face à « l’incertitude inattendue » d’une telle crise sanitaire.(extraits)

Tribune. 

 

Les économistes font depuis longtemps la distinction entre le risque (incertitude mesurée, ou, en tout cas, mesurable) et l’incertitude (non mesurable). Plus récemment, ils ont découvert, grâce aux progrès des neurosciences, une autre distinction concernant l’incertitude elle-même, selon que celle-ci est plus ou moins attendue, ou totalement inattendue (« Expected and unexpected uncertainty : Ach and NE in the neocortex », Angela Yu, Peter Dayan, Advances in neural information processing, Cambridge University Press, 2003, voir lien PDF).

Ces travaux portent, certes, sur des réactions individuelles et immédiates à l’inattendu. Cependant, l’irruption et les conditions de propagation de l’épidémie due au coronavirus comportent des similitudes avec cette catégorie particulière d’inconnu correspondant à des incertitudes inattendues.

Par inattendu, il faut entendre ici non seulement le « non prévu », mais encore, plus gravement, le « difficilement prévisible ». Or, il est établi aujourd’hui que le fonctionnement du cerveau se révèle très différent dans les deux cas. Tandis qu’il fonctionne principalement selon un modèle mental de référence dans le cas d’une incertitude attendue, il n’en va plus de même lorsqu’il s’agit d’une incertitude inattendue, faute précisément de modèle de référence.

Cette absence contraint brutalement le cerveau à rechercher un peu partout, et notamment dans sa mémoire lointaine, des informations susceptibles d’être ordonnées par induction. Une telle modification du travail cérébral s’accompagne d’importantes modifications dans l’activation des zones du cerveau, en priorité celles correspondant à la peur et à l’angoisse.

Ce basculement mental entraîne des changements immédiats dans les comportements, puisque les prises de décisions ne peuvent plus alors s’appuyer sur un socle de références capable de guider la rationalité des agents économiques. C’est précisément ce que l’on observe aujourd’hui avec l’émergence de l’épidémie de Covid-19, où les agents, quels qu’ils soient, peinent légitimement à adopter un comportement rationnel.

L’angoisse qui les guide se trouve en outre entretenue par le caractère le plus souvent imprévisible qui caractérise le développement de cette épidémie, chaque nouvelle donnée recueillie sur sa progression risquant alors d’aggraver encore paradoxalement ce type d’incertitude.

Deux autres dimensions du phénomène, du reste étroitement liées, se trouvent également éclairées par cette approche par la neuroéconomie. Elles concernent respectivement la vitesse de transmission des informations portant sur son évolution, et le caractère potentiellement contradictoire du contenu qu’elles véhiculent. »

Les plates-formes numériques favorisent des choix irrationnels (Julien Mendoza)

Les  plates-formes numériques favorisent  des choix irrationnels  (Julien Mendoza)

C’est l’avis du consultant Julien Mendoza dans une tribune au Monde (extraits)

«  Standard, héritée d’un monde pauvre en information, le mécanisme de sélection est celui du prix, supposant que l’individu est rationnel et que le prix reflète toute l’information du produit : un produit de bonne qualité vaudra plus cher qu’un produit identique de mauvaise qualité. Dans une économie numérique, où l’attention est la ressource rare, la valeur se déplace vers la sélection de la bonne information. C’est-à-dire celle qui sera en mesure de capter l’attention des utilisateurs et d’influencer leurs décisions, leurs jugements. Le modèle économique des plates-formes, qui domine cette économie numérique, se traduit schématiquement par la mise en relation de l’offre et de la demande en exploitant les effets de réseaux. Par exemple, plus il y aura de chauffeurs Uber, plus l’intérêt à utiliser l’application sera fort car l’utilisateur trouvera un chauffeur plus facilement. Pour que ces effets de réseaux aient un réel impact, il est nécessaire que les utilisateurs soient actifs sur le service. C’est pourquoi ces modèles d’affaires s’appuient sur des biais cognitifs, qui ont pour double effet de capter l’attention et… de rendre les choix irrationnels. En s’appuyant sur l’illusion du contrôle, biais cognitif mis en évident par Ellen Langer (« The Illusion of Control », Journal of Personality and Social Psychology n° 32/2), 1975), on comprend mieux pourquoi Google change régulièrement ses paramètres de confidentialité pour, affirme-t-il, donner plus de contrôle aux utilisateurs. Cette volonté de transparence trompe le consommateur, qui croit maîtriser l’usage de ses données, alors qu’il ne les contrôle pas. En prenant une métaphore darwinienne, les entreprises du numérique cherchent à s’approprier ce qui sélectionne, car, ainsi, elles contrôlent l’information diffusée. Tous ces modèles reposent sur de savants algorithmes, qui visent à sélectionner la meilleure information pour aider, voire influencer, l’utilisateur dans ses choix. La sélection est donc au cœur des modèles d’affaires. Celui qui survit est celui qui trouvera la meilleure sélection. Google a triomphé de Yahoo car son algorithme sélectionnait l’information la plus pertinente pour les utilisateurs….. ».




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