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Christian Estrosi demande la dissolution des « Insoumis »

Christian Estrosi demande la dissolution des « Insoumis » 

Après les propos de Thomas Portes qui ne souhaite pas que des Israéliens participent aux Jeux olympiques, le maire de Nice demande la dissolution de la France insoumise. « Je demande qu’une procédure de dissolution soit engagée à l’encontre de LFI et, dans l’attente, la suppression de toute aide publique contre ce parti et ses membres qui se sont définitivement mis au ban de la nation », a-t-il écrit ce dimanche 21 juillet sur son compte X

L’insoumis avait déclaré : « Nous sommes à quelques jours d’une échéance internationale qui va se tenir à Paris, qui sont les Jeux olympiques. Et moi, je suis ici pour dire que non, la délégation israélienne n’est pas la bienvenue à Paris », lors d’un rassemblement pro-palestinien samedi 20 juillet. Selon l’élu de Seine-Saint-Denis, « les sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus aux Jeux olympiques à Paris. Il faut utiliser cette échéance, tous les leviers que nous avons pour créer des mobilisations ».

 Avec de tels propos, Thomas Portes a suscité l’indignation notamment du président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi. « Depuis le 7 octobre, Thomas Portes légitime le Hamas. Il met maintenant une cible dans le dos des athlètes israéliens, déjà les plus menacés des Jeux olympiques », a-t-il réagi.

 

Climat: Les COP Sont-elles vraiment utiles ?

Climat: Les COP Sont-elles vraiment utiles ?

À quoi servent les COP ? Certains mettent en doute leur utilité. Du sommet de Rio à la COP28, un retour historique permet de mieux saisir les enjeux de la négociation climatique. Chaque année, la COP (ou Conférence des Parties) sur le climat réunit pendant deux semaines des délégués venus du monde entier. Pour les représentants des États, c’est l’occasion de négocier les accords climatiques, comme le protocole de Kyoto (1997) ou l’accord de Paris (2015). De multiples évènements parallèles réunissent experts, représentants de la société civile et acteurs du monde économique. À l’extérieur de l’enceinte officielle, les militants battent le pavé, avec leurs pancartes dénonçant l’inertie des dirigeants face à l’urgence climatique.

Par Par Christian de Perthuis, Université Paris Dauphine – PSL. dans la « Tribune »

Hautement médiatisées, les COP attirent de plus en plus de monde : près de 10 000 personnes en 1997 à Kyoto pour mettre au point le protocole du même nom, plus de 30 000 à Paris en 2015. La barre des 40 000 a été franchie à Glasgow en 2021.

À quoi servent ces grands-messes annuelles ? Pour mieux comprendre, opérons un petit retour en arrière.

Si le lien entre les rejets de CO2 et le réchauffement de la planète a été établi dès 1896 par le Nobel de chimie Svante Arrhenius, la question a ensuite été ignorée des politiques pendant près d’un siècle. La création en 1988 du GIEC, le Groupement intergouvernemental d’experts sur le climat, va totalement changer la donne.

Le premier rapport d’évaluation du GIEC paraît en 1990. Il présente les premiers scénarios climatiques qui anticipent, si rien n’est fait pour contrôler des émissions de gaz à effet de serre (GES), un réchauffement global de 4 à 5 °C à l’horizon 2100. Il recommande, sur le modèle de ce qui a été fait quelques années auparavant pour protéger la couche d’ozone, l’adoption d’une « convention cadre » et de « protocoles additionnels » pour coordonner l’action des États.

Deux ans après la publication du rapport, se tient en 1992 à Rio le « Sommet de la Terre », une conférence décennale des Nations unies sur l’environnement. Ce sommet historique débouche sur l’adoption de trois conventions internationales sur la biodiversité, la désertification et le climat.

La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC, ou UNFCCC en anglais) est le traité international fondateur de la négociation climatique. Elle fixe un objectif ultime : stabiliser la concentration atmosphérique des GES à un niveau limitant les « perturbations anthropiques dangereuses du système climatique ». La Convention laisse toutefois le soin aux futurs textes d’application de préciser ce niveau.

Elle introduit le principe de la « responsabilité commune mais différenciée » face au réchauffement global. En ratifiant la Convention, chaque partie reconnaît porter une part de la responsabilité qui doit être différenciée suivant le degré de développement. La Convention liste en annexe les pays développés (pays occidentaux et Japon) qui portent la plus lourde responsabilité.

La Convention climat ne se contente pas d’énoncer des principes généraux. Elle met aussi en place une gouvernance, avec un secrétariat, des organes techniques basés à Bonn en Allemagne, et un organe suprême : la Conference of the Parties (COP) qui doit se réunir au moins une fois par an. Dans les COP, chaque pays, quelle que soit sa taille ou sa puissance économique, dispose d’une voix et les décisions se prennent au consensus.

Deux ans après la conférence de Rio, la Convention climat est ratifiée par un nombre suffisant de pays pour entrer en vigueur en mars 1994. La première COP sera convoquée à Berlin en décembre. Les négociations climatiques sont lancées.

C’est une jeune ministre de l’environnement, inconnue du public, qui préside la première COP : une certaine Angela Merkel, qui fait là ses premiers pas diplomatiques. Sa tâche est assez simple : la COP1 donne un mandat de deux ans à un groupe de négociateurs pour compléter la Convention de 1992 par un texte d’application.

En décembre 1997, c’est chose faite : la COP3 adopte le protocole de Kyoto, premier texte d’application de la Convention de 1992. Ce protocole introduit des engagements contraignants pour les pays développés et les pays de l’ex-bloc soviétique, qui doivent réduire de 5 % leurs émissions de GES entre 1990 et 2008-2012.

Pour faciliter l’atteinte de cet objectif, des mécanismes de flexibilité reposant sur des échanges de quotas ou crédits carbone sont introduits, sous la pression des négociateurs américains qui y voient une façon d’alléger la contrainte pesant sur les États-Unis.

Les négociations semblent alors être bien parties. Mais pour entrer en vigueur, le Protocole de Kyoto doit être ratifié par un nombre suffisant de pays représentant un certain volume d’émissions…
En mars 2001, le Président Bush, nouvellement élu à la Maison Blanche, annonce que les États-Unis ne ratifieront pas un protocole qui n’est pas contraignant pour la Chine et les autres pays émergents. Et c’est alors que la diplomatie climatique se complique.

Car sans la signature des États-Unis, il faut avoir celle de la Russie pour atteindre le quorum permettant à Kyoto d’entrer en application. Cela donne un grand pouvoir de négociation au Président Poutine qui ne va pas se priver de l’utiliser. La Douma finit par ratifier le protocole en novembre 2004 et le protocole de Kyoto entre en application début 2005.

Mais sans la participation des États-Unis et avec l’accélération des émissions de la Chine et des autres pays émergents d’Asie, il couvre désormais moins d’un tiers des émissions mondiales de GES. Il faut donc trouver les voies d’un élargissement des accords climatiques.

De 2005 à 2009, l’Union européenne préconise donc d’élargir le protocole de Kyoto aux pays émergents après 2012, ce qui permettrait un retour des États-Unis. Cette tentative échoue en 2009 à la COP15 de Copenhague.

Les grands pays émergents ne veulent pas d’un super-Kyoto, mais font une contre-proposition : un accord universel où chaque pays déposerait librement sa contribution avec un engagement de transfert financier des pays riches. Le Président Obama se rallie à ce schéma avec une promesse de transfert de 100 milliards de dollars par an de pays riches vers les pays pauvres.

En 2010, on renoue les fils de la négociation à la COP de Cancún sur ces nouvelles bases. L’année suivante, la COP17 de Durban confie un nouveau mandat à un groupe de négociateurs, de quatre ans cette fois, pour parvenir à un accord universel au plus tard en 2015 à la COP21.

Une grande incertitude pèse alors sur la possibilité de parvenir à un tel accord universel. À tel point que les candidatures ne sont pas légion pour héberger la COP21. La France se porte candidate. Sous la houlette de Laurent Fabius, le réseau du Quai d’Orsay est mobilisé. Son action est facilitée par l’engagement des Présidents Obama et Xi Jinping qui se prononcent à deux reprises à l’amont de la conférence en faveur d’un tel accord.

Nouveau texte d’application de la convention de 1992, l’accord de Paris est adopté le 12 décembre 2015. Sa forme juridique n’est pas un protocole, mais une annexe de la décision de la COP21, ce qui facilitera sa ratification, notamment par les États-Unis. Comme en témoigne le nombre des chefs d’État sur la photo de famille, c’est un beau succès diplomatique.

En matière climatique, l’accord précise en premier lieu les objectifs de long terme : limiter le réchauffement global bien en dessous de 2 °C en visant 1,5 °C. Pour y parvenir, l’article 4 précise qu’il faut atteindre rapidement le pic des émissions pour viser la neutralité climatique, conformément aux scénarios du 5ᵉ rapport d’évaluation du GIEC, publié en amont de la conférence.

Les objectifs de réduction des émissions de GES sont déclinés en « contributions déterminées au plan national » (NDC), que les pays déposent sur un registre des Nations unies et doivent réviser au moins une fois tous les cinq ans à la hausse, au vu d’un bilan global.

Au titre de la différenciation de la responsabilité, les financements climatiques devront être accrus, les 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 étant considérés comme un socle minimal amené à être fortement augmenté.

Contrairement au Protocole de Kyoto, l’accord de Paris entre très rapidement en application, le 4 novembre 2016. Moins d’un an après la COP21, mais… quelques jours avant l’élection présidentielle américaine. Nouvellement élu, Donald Trump retire les États-Unis de l’Accord de Paris en mars 2017. L’histoire serait-elle en train de se répéter ?

Pas tout à fait, car on sort de l’accord de Paris plus difficilement que du protocole de Kyoto. Il faut quatre ans pour que ce retrait soit acté : le temps d’élire un nouveau président ! L’une des premières décisions de Joe Biden à la Maison Blanche a été de signer un décret ramenant les États-Unis dans la maison onusienne.

Car l’épisode trumpien n’a pas fait dérailler l’accord de Paris. À la COP26 de Glasgow, retardée d’un an pour cause de Covid-19, la quasi-totalité des pays, États-Unis inclus, avait déposé sur le registre des Nations unies leur contribution à l’accord de Paris.

À la COP28 de Dubaï, les négociateurs vont examiner le tout premier bilan global de l’accord de Paris, préparé par le secrétariat de Bonn. C’est sur cette base que la négociation s’engagera avant le dépôt du prochain jeu de contributions nationales pour la prochaine période quinquennale démarrant en 2025.

Le rapport technique que vont trouver les délégations est sans équivoque. Si tous les pays mettent bien en œuvre leurs contributions nationales, les émissions mondiales cesseront de croître à partir de 2025 – voire diminueront même d’environ 10 % entre 2019 et 2030 dans le meilleur des cas (zone en rouge sur le graphique). C’est loin d’être suffisant pour rejoindre les trajectoires d’émission du GIEC limitant le réchauffement climatique en dessous de 2 °C.

Par ailleurs, au plan des financements climatiques, le bilan établi par l’OCDE est sans équivoque. Sur les 100 milliards promis de longue date par les pays riches, 10 manquent encore à l’appel en 2021.

Pour rattraper le temps perdu, il va donc falloir fortement rehausser l’ambition des NDC d’ici 2025 et surtout s’assurer des conditions de leur mise en œuvre. Cela implique de mobiliser davantage d’investissements proclimat et de diriger une plus large part de ces investissements vers les pays moins avancés. Simultanément, il faut tarir ceux dirigés vers les énergies fossiles et parallèlement renforcer les actions en faveur des forêts et de l’agroécologie.

Mission impossible dans le contexte actuel de dégradation des relations internationales ? Deux ans avant la COP21, peu d’observateurs pariaient sur l’adoption d’un accord universel comme celui de Paris, et pourtant. La COP28 peut-elle apporter quelques bonnes surprises ? Réponse mi-décembre à Dubaï.

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Par Christian de Perthuis, Professeur d’économie, fondateur de la chaire « Économie du climat », Université Paris Dauphine – PSL

Financement des campagnes présidentielles: Modifier les règles». (Christian Saint-Etienne)

 Financement des campagnes présidentielles: Modifier les règles». (Christian Saint-Etienne)

 

Indépendamment de l’actualité judiciaire, il est important de revisiter les règles de financement des campagnes présidentielles si l’on veut revitaliser la vie démocratique.

Les règles actuelles stipulent que les dons et aides matérielles des personnes morales, notamment les entreprises, sont interdits tandis que ceux des particuliers sont autorisés dans une stricte limite de 4 600 euros par citoyen quel que soit le nombre de candidats qu’il soutient. Outre ces dons, l’apport financier du candidat peut provenir de ses fonds personnels, d’aides de partis politiques ou d’emprunts auprès d’organismes bancaires.

Le plafond des dépenses électorales est fixé à 22,5 millions d’euros pour chacun des deux candidats restés en lice au second tour et à 16,85 millions pour chacun des autres. Ces dépenses sont remboursées par l’Etat à hauteur de 47,5 % du plafond pour les candidats ayant obtenu plus de 5 % des voix et 4,75 % pour les autres.

La dernière campagne électorale aux Etats-Unis a donné lieu à des dépenses globales de 11 milliards de dollars. Joe Biden a dépensé 484 millions de dollars et Donald Trump 456 millions de dollars. Ces fonds ne proviennent pas de financements publics pour ne pas être contraints par le plafond imposé de 84 millions de dollars.

Depuis les trois dernières élections, les financements sont privés. Depuis 2010, une décision de la Cour suprême américaine ne pose plus de limite au financement d’une campagne. Les “comités d’action politique” privés peuvent dépenser des centaines de millions de dollars pour soutenir un candidat en dehors du compte de campagne de celui-ci, ce qui explique l’écart entre les sommes déclarées par les deux candidats et la somme totale.

Que doit-on en retenir pour la France ? La dépense officielle des candidats américains est en moyenne de 470 millions de dollars. En corrigeant de l’écart des PIB américain et français, l’équivalent français est de 70 millions de dollars, soit environ 60 millions d’euros. De plus, dans un monde numérisé et dans lequel les réseaux sociaux jouent un rôle clé, il est essentiel de donner plus de moyens aux candidats principaux en prenant en compte le fait que les trois dernières semaines de la campagne du premier tour et les deux semaines d’entre deux-tours sont décisives.

Il apparaît nécessaire de faire évoluer les conditions de financement des campagnes électorales présidentielles sous réserve d’une totale transparence. Je propose donc :

1/de porter le plafond du premier tour à 25 millions d’euros et le plafond de second tour à 40 millions. L’ouverture de l’écart s’explique par la nécessité de permettre aux principaux candidats espérant être au second tour à l’approche du premier tour, d’accélérer le mouvement à leurs risques et périls s’il dépasse le plafond du premier tour sans être au second ;

2/de porter le financement des particuliers à 12 000 euros mais en rendant publics les noms des personnes ayant donné plus de 3 000 euros, tous candidats confondus ;

3/d’autoriser à nouveau le financement officiel par les personnes morales à hauteur de 50 000 euros, tous candidats confondus et avec publication des donateurs au premier euro ;

4/d’établir une tarification nationale des prêts ou locations de salle afin que les candidats soient à égalité d’accès aux lieux de meetings électoraux.

Il vaut mieux relever les plafonds, en exigeant la transparence des dons, que de favoriser une médiocrité opaque.

Christian Saint-Etienne est professeur émérite au Cnam, auteur du Libéralisme stratège (Editions Odile Jacob).

Une réforme des retraites bénéfique ? (Christian Saint-Etienne)

Une réforme des retraites bénéfique ? (Christian Saint-Etienne)

 

 « Une durée de cotisation de quarante-quatre ans et un âge légal à 64 ans permettraient de dégager une vingtaine de milliards par an, qui pourraient notamment financer une remise à niveau complète de l’école primaire », plaide l’économiste dans l’Opinion.

L’économiste libéral Christian Saint-Etienne préconise de réformer les retraites qui pèsent énormément sur l’économie, afin notamment d’ajouter deux heures de calcul par semaine aux élèves du primaire.

 

Les Français n’ont pas une idée claire du poids des retraites sur l’économie, la compétitivité des entreprises et la société. On rapporte généralement les retraites à la richesse produite, soit 14,3 % du PIB en 2019, dernière année avant la Covid-19. C’est quatre points de plus que dans les démocraties avancées et donc 100 milliards d’euros de cotisations sociales en plus qui contribuent massivement au coût du travail. Mais le PIB n’est pas le bon indicateur pour apprécier le poids exorbitant des retraites.

Si on rapporte les retraites au revenu disponible brut des ménages, on atteint 23,5 % pour 17 millions de retraités. Les actifs ne recevant que 947 milliards d’euros de salaires et traitements bruts, les retraites représentent même 36,6 % des salaires bruts d’activité. Or les 28,5 millions d’actifs devaient, en 2019, financer les 3,5 millions de chômeurs et les 18 millions de jeunes à leur charge, mais aussi les cotisations sociales santé qui bénéficient à plus de 60 % aux retraités. Le poids des retraites étouffe littéralement la population active alors que le coût du travail chargé, avec l’ensemble des cotisations sociales, en limite le nombre !

L’âge de départ à la retraite étant plus bas qu’ailleurs, le temps moyen passé à la retraite est supérieur de cinq ans au temps passé à la retraite dans les autres pays de l’OCDE. C’est donc sur la durée de cotisation et l’âge de départ à la retraite qu’il faut agir. La plupart des autres pays développés mettent progressivement en place un âge de départ à la retraite de 67 ans, qui correspond à l’allongement de l’espérance de vie. Sans aller aussi loin, dans un premier temps, il convient de porter au minimum la durée de cotisation à quarante-quatre ans et l’âge de départ à 64 ans d’ici 2027, en opérant le recul de l’âge de départ au rythme de quatre mois par an.

Enfants et pénibilité. Il faut compléter cette évolution par la mise en place d’une réduction de ces deux paramètres de six mois par enfant, mesure plafonnée à deux ans. De même, un mécanisme de pénibilité permet de réduire au maximum ces deux paramètres de dix-huit mois, le jeu conjoint des deux paramètres étant limité à 2,5 ans. Ceux qui en bénéficieraient pourraient ainsi partir à 61,5 ans avec une durée de cotisation de quarante et une années et demie.

«Dégager progressivement une vingtaine de milliards d’euros par an permettrait de financer notamment l’ajout en primaire de deux heures de calcul par semaine, tout en reformant massivement les maîtres à l’enseignement des mathématiques»

Ainsi, on limiterait l’augmentation du nombre de retraités en lien avec l’arrivée massive des baby-boomers à la retraite. On objecte souvent que l’âge effectif moyen de départ à la retraite est inférieur à l’âge légal, ce qui est faux pour la Cnav, la caisse des salariés du secteur privé (62,8 ans en 2019). On observe également que, dans l’ensemble des pays de l’OCDE, l’âge effectif de départ recule comme l’âge légal au cours des deux dernières décennies, et que l’écart entre les deux n’augmente pas.

Cette réforme permettrait de dégager progressivement une vingtaine de milliards d’euros par an dans les comptes publics, qui pourraient par exemple financer une remise à niveau complète de l’école primaire dont les performances s’effondrent dans les classements internationaux. Il faut notamment ajouter deux heures de calcul par semaine, tout en reformant massivement les maîtres du primaire à l’enseignement des mathématiques. On doit également s’assurer que tous les enfants maîtrisent la lecture, l’écriture et le calcul à la fin du CE1 avant de les envoyer en CE2, car les performances des enfants en fin de CE1 dans ces trois matières sont prédictives à plus de 80 % de leurs compétences à 18 ans. Et enfin créer une filière mixte enseignement général et professionnel pour y accueillir dès l’âge de 12 ans les enfants qui ne s’épanouissent pas dans un enseignement formel, avec passerelle pour revenir ensuite dans l’enseignement général.

Reconversions. Il faut donc investir de 5 à 7 milliards d’euros par an pour rénover complètement l’enseignement primaire, le collège et la formation professionnelle. Mais aussi 3 milliards d’euros par an pour développer des centres de formation pour adultes au sein des entreprises car, à la suite de la crise actuelle, nous serons confrontés à la nécessité de reformer en trois ans 2 millions de travailleurs qui vont devoir changer d’entreprise ou de filière de production.

«On peut encore allouer 3 milliards d’euros au rééquipement de nos armées. Il reste un solde de 5 milliards pour réduire le déficit public»

Ainsi, cette réforme conjointe des retraites et du système d’enseignement et de formation permettrait de relever fortement le niveau de compétences des élèves et des travailleurs, tout en économisant une dizaine de milliards d’euros nets (20 milliards d’économies moins 8 à 10 milliards de nouvelles dépenses). On pourrait alors allouer 4 à 5 milliards d’euros par an à la numérisation et robotisation de notre système industriel et agroalimentaire, afin de regagner en activité et compétitivité dans ces deux secteurs soumis à une forte concurrence internationale. Si l’on prend les options de 8 milliards de dépenses nouvelles pour l’éducation et 4 milliards d’euros pour la modernisation du système productif, on peut encore allouer 3 milliards d’euros au rééquipement de nos armées, dont 1 milliard par an pour doubler notre effort de R&D militaire qui est très insuffisant. Il reste un solde de 5 milliards d’euros pour réduire le déficit public.

Il existe une voie de quadruple progrès (enseignement primaire et secondaire, formation des adultes, modernisation de l’appareil de production et rénovation technologique de nos armées) pour accélérer la croissance dans un contexte de transformation rapide de l’économie mondiale, tout en réduisant le déficit public et en allégeant la charge qui pèse sur les actifs.

Enfin la réforme des retraites proposée ici encourage la natalité, prend en compte la pénibilité du travail dans certaines professions et contribue à faire remonter le taux d’emploi de la population âgée de 20 à 64 ans, un taux de 8,5 points inférieur en France à ce qu’il était en Allemagne en 2019 (72,1 % contre 80,6 %, source Eurostat).

Christian Saint-Etienne est économiste, professeur au Conservatoire national des arts et métiers et auteur du Libéralisme stratège (Editions Odile Jacob, septembre 2020).

Règlement de compte chez les mandarins avec l’exclusion du professeur Christian Perronne

Règlement de compte chez les mandarins avec l’exclusion du professeur Christian Perronne

 

 

On constate de nombreux règlements de comptes entre les mandarins, ceux qui sont proches du gouvernement et des laboratoires et ceux qui contestent la politique sanitaire. Le professeur Christian Péronne  vient d’être victime comme le professeur Raoult de la vindicte de ses confrères. Curieuse régulation dans ce monde scientifique où on se hisse parfois au plus haut niveau grâce aux coups de menton et aux relations politiques et économiques.

Un spectacle assez lamentable en vérité où certains scientifiques pris dans le piège des médias sont capables d’affirmer tout et son contraire. Derrière il y a aussi la main vindicative de Martin Hirsch patron l’APHP,  champion du slalom des amitiés politiques« Depuis plusieurs mois, dans un contexte de crise sanitaire, le Pr Christian Perronne a tenu des propos considérés comme indignes de la fonction qu’il exerce », écrit l’AP-HP. La sanction vient s’ajouter aux multiples plaintes déposées à son encontre auprès du Conseil national de l’ordre des médecins, qui doit rendre sa décision dans les prochaines semaines.

Masques, hydroxychloroquine, vaccins : l’infectiologue, fervent soutien de Didier Raoult, est de toutes les polémiques. Sur les radios et plateaux télévisés, il n’hésite pas à critiquer depuis le printemps la gestion de l’épidémie par les autorités sanitaires. Chez les mandarins, on ne critique pas les gourous, on les admire. Bref le retour aux médecins de Molière.

Sondage Crise : Hidalgo et Estrosi en tête des favoris pour les Français

Sondage Crise : Hidalgo et  Estrosi en tête des favoris pour les Français

  • Selon une étude exclusive IFOP pour La Tribune, réalisée auprès de 1.004 Français, la maire de Paris et le maire de Nice apparaissent comme les mieux placé(e)s pour juguler les crises économique, climatique et sanitaire.
    • En pôle position: Anne Hidalgo et Christian Estrosi, maires de Paris et Nice, sont les premiers édiles de grande ville en qui les Français ont confiance pour prendre ces défis à bras-le-corps. C’est ce qui ressort de l’étude exclusive IFOP pour La Tribune réalisée auprès de 1.004 Français entre le 4 et le 7 décembre dernier. « Le maire est à un acteur de référence pour les Français parce qu’il respecte la promesse du politique, à savoir changer les choses et les transformer », explique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP.
    • Anne Hidalgo apparaît également comme la maire en qui les sondés ont le plus confiance (40%) pour agir en faveur de climat, devant Christian Estrosi (36%). Le maire de Nice est en revanche devant la maire de Paris dès qu’il s’agit d’agir face à la crise sanitaire (47% contre 41%) et très en avance en matière de sécurité (56% versus 36%). Les deux élus locaux sont en revanche au coude-à-coude en matière de relance économique: 42% pour le premier, 39% pour la seconde.
    • Dans la suite du classement, figurent deux autres maires socialistes, « alors que dans l’imaginaire collectif, la gauche et l’entreprise sont deux mondes à part », relève le DG délégué de l’IFOP. La maire de Lille, Martine Aubry, arrive 2ème – à gauche -sur l’écologie et le climat et 3ème sur l’économie. Elle est suivi de près par Johanna Rolland, maire de Nantes – ville la plus attractive selon tous les classements – et présidente de l’association d’élu(e)s France urbaine, qui fait le plein auprès des CSP+ sur le climat comme des jeunes sur l’économie.
    • Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, satisfait, peu ou prou, un quart des Français sur chaque item. Les nouveaux maires de Lyon, Grégory Doucet, de Montpellier, Mickael Delafosse, et de Marseille, Michèle Rubirola, ferment, eux, la marche du palmarès, pâtissant de leur manque de notoriété nationale. La patronne de la cité phocéenne arrive même dernière sur la sécurité, l’économie et le climat. Le DG délégué de l’IFOP y voit l’expression « des doutes sur sa capacité à gouverner en tandem avec son premier adjoint Benoît Payan ».

Une urgence : produire des tests de dépistage» ( Christian Gollier)

Une urgence : produire des tests de dépistage»  ( Christian Gollier)

 

Christian Gollier directeur général de la Toulouse School of Economics, dont il est à l’origine avec Jean Tirole, prix Nobel d’économie en 2014,  estime urgent de produire massivement des tests  de dépistage. Il prône une économie de guerre et revient sur les enjeux. ( interview de l’Opinion)

L’intervention de l’Etat pour soutenir l’économie paralysée par la crise du coronavirus est-elle justifiée ?

Oui, il s’agit d’un choc exogène – contrairement à celui de 2008 – supporté par les ménages et les entreprises ; il a des conséquences sanitaires, pensons aux malades et aux morts, mais aussi économiques. On demande à chacun un effort qui bénéficiera à tous. Il est donc raisonnable que ce sacrifice soit porté par la communauté dans son ensemble, c’est-à-dire par l’Etat. Si l’on regarde la situation sous le voile de l’ignorance sans savoir qui est qui, fonctionnaire ou restaurateur, tout le monde voudrait bénéficier de la protection de l’Etat, alors que les restaurateurs sont beaucoup plus exposés que les premiers. La solidarité a posteriori de l’Etat fonctionne comme une assurance a priori. Ce partage de risque est socialement désirable, et seul l’Etat peut l’organiser. D’autant plus que, contrairement aux crises précédentes, il n’y a pas de coupables.

C’est la grande différence avec 2008 ?

Oui, en 2008 s’est posé le problème de l’aléa moral : quand vous savez que vous êtes assuré, vous faites moins d’efforts. Prenons un exemple extrême : on ne va pas assurer les étudiants contre le risque d’échec aux examens en fin d’année car ils seraient moins incités à travailler. En 2008, les grandes institutions financières savaient qu’en cas de difficultés, elles seraient secourues par les Etats au nom du too big to fail. Cela a provoqué un énorme débat public, mêlant économie, politique et morale. Nous n’avons aucune raison de donner une leçon ou de punir les restaurateurs, les commerçants et la myriade de PME obligés de fermer boutique. La solidarité est ici un devoir moral autant qu’une politique économiquement utile. De même, en 2011, les Européens du nord ont voulu que les Grecs paient pour leur mauvaise gestion. Et on a failli faire exploser la zone euro pour cela. Aujourd’hui, il n’y a pas d’aléa moral, l’Italie est frappée de plein fouet. Cela aurait pu être un autre pays.

Cela rend les coronabonds plus acceptables par les Allemands que les eurobonds ne l’étaient en 2012 ?

L’idée d’un emprunt de l’Union européenne pour financer la socialisation des pertes est plus acceptable en effet. On pourrait objecter que certains pays pourraient en profiter pour relâcher leurs efforts, mais l’intensité de cet aléa moral est bien moindre qu’il ne l’était en 2008.

Que doivent faire les Etats, que doivent-ils éviter ?

Socialiser les pertes, c’est transférer les pertes de revenu au budget de l’Etat. Reporter le paiement des taxes et charges sociales n’est qu’un emplâtre. En revanche, il faut massivement utiliser la mise au chômage temporaire des salariés et indépendants désœuvrés. Nous avons la chance en Europe d’avoir des systèmes d’assurance-chômage qui fonctionnent bien. Il faut aussi compenser les entreprises qui ont des coûts fixes importants.

La nationalisation est-elle un bon outil ?

Seulement pour les entreprises au bord de la faillite. Nous avons une belle institution, les marchés financiers, dont le rôle est d’absorber une partie des risques d’entreprendre. Moyennant quoi les actionnaires en tirent des bénéfices considérables, les bonnes périodes équilibrant les mauvaises. Sur l’ensemble du XXe siècle aux Etats-Unis, le rendement des actions s’est élevé à 6 % par an, en réel. C’est considérable ! Parallèlement à mon collègue de Harvard, Robert Barro, j’ai montré que cette forte prime de risque ne peut s’expliquer que par la possibilité d’événements extrêmes mais improbables, comme la crise de 1929, les deux guerres mondiales, ou la crise sanitaire actuelle. Il est donc légitime qu’en période de crise, les actionnaires boivent la tasse comme c’est le cas actuellement avec des chutes boursières de 30 à 40 %. Jusqu’à présent, les marchés boursiers ont bien joué leur rôle d’absorbeur de pertes. Mais les fonds propres sont maintenant laminés. L’Etat doit prendre le relais si on veut garder nos activités économiques.

Aux yeux de l’économiste, le confinement est-il justifié ?

Il faut faire une analyse coûts/bénéfices. Réduire la production pendant deux mois de moitié, cela implique une chute du PIB de 8 % sur l’année. En y ajoutant les retards au rallumage, on tourne autour d’une perte de 300 milliards d’euros (pour un PIB de 2 400 milliards). Le bénéfice attendu du confinement, ce sont des morts évités. Combien de personnes ? Certains épidémiologistes estiment que sans confinement, 70 % de la population serait touchée, avec un taux de mortalité de 2 %. Appliqué à une population de 66 millions de personnes, cela aboutit à un million de morts au total.

Comment comparer un million de morts à 300 milliards de pertes ? Qu’on le veuille ou non, une telle question nécessite de donner une valeur à la vie humaine. On fait tous les jours des arbitrages entre pouvoir d’achat et espérance de vie, en entretenant notre voiture ou en se soignant. Nos comportements révèlent donc cette valeur, que les études économiques situent autour de 3 millions d’euros pour une vie entière en bonne santé, chiffre établi en 2013 par les services de l’Etat sous la direction d’Emile Quinet. C’est cette valeur qui a poussé l’Etat à réduire la vitesse à 80 km/h sur nos routes malgré son coût en termes de perte de temps. Un million de vies perdues en l’absence de confinement correspond à 300 000 vies entières, et donc à 900 milliards d’euros. Comparés aux 300 milliards de coût économique du confinement, ces estimations confirment l’utilité sociale du confinement.

Je suis un peu surpris que le président de République, qui a été très martial, n’ait pas parlé d’économie de guerre. C’est une priorité absolue

Comment sort-on du confinement ?

Là encore, on emprunte la même démarche, coûts/bénéfices. Si vous libérez une personne sans dépistage du virus, vous engendrez un risque de mortalité supplémentaire que les épidémiologistes peuvent mesurer et que les économistes peuvent traduire en un coût équivalent monétaire. Vous pouvez alors comparer celui-ci avec la création de valeur engendrée par sa remise au travail. Il faut procéder par type de profession. Si on pouvait dépister systématiquement, le calcul serait très favorable à un déconfinement plus précoce, en remettant au travail toutes les personnes indemnes. Il faut donc pousser au maximum la production de tests.

Mais nous sommes face à une pénurie de tests, comment faire ?

En décembre 1942, Roosevelt déclare la guerre à l’Allemagne et au Japon, et en quelques mois, il transforme l’économie américaine en économie de guerre. Les usines de voitures se mettent à fabriquer des avions. Je suis un peu surpris que le président de République, qui a été très martial, n’ait pas parlé d’économie de guerre. C’est une priorité absolue, il faut que l’Etat mobilise l’ensemble des acteurs économiques capables de produire de manière massive des tests de dépistage pour redémarrer le plus rapidement l’économie sans risquer une deuxième vague d’infection.

Faut-il développer le traçage de la population ?

Si l’on déconfine sans disposer de tests à grande échelle, il est crucial de pouvoir déterminer les contacts d’une personne infectée. Les techniques liées à l’utilisation des téléphones portables permettent de récupérer ces données. Cela pose des questions éthiques, notamment pour la défense de la vie privée. Mais le bénéfice social est immense. Je comprends que la Cnil [Commission nationale de l’informatique et des libertés] peut avoir des difficultés à mener des analyses économiques sur les conséquences de ses décisions. Néanmoins, il serait malvenu ici de ne pas faire le calcul coût/bénéfices, à condition de savoir évaluer le coût des atteintes à la vie privée. Nous devons avoir un débat public sur nos valeurs, entre vie humaine et vie privée.

Peut-on reprocher aux pouvoirs publics de ne pas avoir anticipé la crise, notamment en matière de moyens de réanimation ?

Je trouve que la critique consistant à dire : « Nous n’avons pas assez de respirateurs » est injustifiée. L’argent public est rare, et les besoins immenses. Chaque euro public dépensé doit créer un maximum de valeur sociale. Il faut calculer la valeur d’un lit d’urgence supplémentaire en tenant compte de la probabilité que ce lit ne soit pas utilisé. Compte tenu de la faible fréquence des crises sanitaires, il n’est pas anormal que la limite de capacité soit atteinte dans les événements extrêmes. C’est vrai en santé comme pour les services d’incendie ou de déneigement, par exemple. De même, il est facile de critiquer a posteriori, ces commandes massives de vaccins et masques durant la crise du H1N1. Ils auraient été utiles si la crise s’était développée en intensité.

Ce sont deux situations inverses et vous dites à chaque fois qu’il est difficile de critiquer les politiques. N’est-ce pas les exonérer de toute responsabilité ?

Absolument pas. L’évaluation des politiques publiques est capable de tenir compte de ces incertitudes. On peut déterminer une politique optimale de capacité d’urgence scientifiquement fondée.

Que nous apprend cette crise sur nous-mêmes ?

Les Etats, la France en particulier, confrontés à un risque majeur, sont capables de se mobiliser, de transformer en quelques instants notre façon de vivre ensemble. C’est à comparer à un autre risque majeur, le changement climatique, de pareille ampleur, mais plus étalé dans le temps. Pourquoi ne pas faire pour l’environnement ce que nous faisons contre le virus ?

Peut-être que le sentiment d’urgence n’est pas le même ?

Il est vrai que les efforts ne feraient sentir leurs fruits que dans vingt ou quarante ans. C’est la tragédie des horizons, qui fait que nous n’avons rien fait pour le climat depuis trente ans.

Coronavirus: comportements irrationnels (Christian Schmidt)

Coronavirus: comportements irrationnels (Christian Schmidt)

 

 

L’économiste Christian Schmidt tente d’expliquer les raisons de comportement irrationnel face Coronavirus dans une tribune au « Monde ».  les recherches de la neuroéconomie susceptible d’éclairer les comportements face à « l’incertitude inattendue » d’une telle crise sanitaire.(extraits)

Tribune. 

 

Les économistes font depuis longtemps la distinction entre le risque (incertitude mesurée, ou, en tout cas, mesurable) et l’incertitude (non mesurable). Plus récemment, ils ont découvert, grâce aux progrès des neurosciences, une autre distinction concernant l’incertitude elle-même, selon que celle-ci est plus ou moins attendue, ou totalement inattendue (« Expected and unexpected uncertainty : Ach and NE in the neocortex », Angela Yu, Peter Dayan, Advances in neural information processing, Cambridge University Press, 2003, voir lien PDF).

Ces travaux portent, certes, sur des réactions individuelles et immédiates à l’inattendu. Cependant, l’irruption et les conditions de propagation de l’épidémie due au coronavirus comportent des similitudes avec cette catégorie particulière d’inconnu correspondant à des incertitudes inattendues.

Par inattendu, il faut entendre ici non seulement le « non prévu », mais encore, plus gravement, le « difficilement prévisible ». Or, il est établi aujourd’hui que le fonctionnement du cerveau se révèle très différent dans les deux cas. Tandis qu’il fonctionne principalement selon un modèle mental de référence dans le cas d’une incertitude attendue, il n’en va plus de même lorsqu’il s’agit d’une incertitude inattendue, faute précisément de modèle de référence.

Cette absence contraint brutalement le cerveau à rechercher un peu partout, et notamment dans sa mémoire lointaine, des informations susceptibles d’être ordonnées par induction. Une telle modification du travail cérébral s’accompagne d’importantes modifications dans l’activation des zones du cerveau, en priorité celles correspondant à la peur et à l’angoisse.

Ce basculement mental entraîne des changements immédiats dans les comportements, puisque les prises de décisions ne peuvent plus alors s’appuyer sur un socle de références capable de guider la rationalité des agents économiques. C’est précisément ce que l’on observe aujourd’hui avec l’émergence de l’épidémie de Covid-19, où les agents, quels qu’ils soient, peinent légitimement à adopter un comportement rationnel.

L’angoisse qui les guide se trouve en outre entretenue par le caractère le plus souvent imprévisible qui caractérise le développement de cette épidémie, chaque nouvelle donnée recueillie sur sa progression risquant alors d’aggraver encore paradoxalement ce type d’incertitude.

Deux autres dimensions du phénomène, du reste étroitement liées, se trouvent également éclairées par cette approche par la neuroéconomie. Elles concernent respectivement la vitesse de transmission des informations portant sur son évolution, et le caractère potentiellement contradictoire du contenu qu’elles véhiculent. »

Devenir “écovégétarien” (Christian Rémésy)

 Devenir “écovégétarien” (Christian Rémésy)

 

 

 

Le  nutritionniste Christian Rémésy propose, dans une tribune au « Monde », de réduire à 15 % la part de calories animales et de diversifier notre consommation de produits végétaux.

 

Tribune.

 

A l’heure de la crise écologique, nous avons pris conscience maintenant que notre manière de manger n’est pas neutre, qu’elle peut participer à l’aggravation du réchauffement climatique et à l’érosion de la biodiversité, ou à l’inverse, contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre et préserver l’environnement naturel. Nos modes alimentaires ont donc des conséquences sur notre santé mais aussi sur celle de la planète. Nous devons apprendre en particulier à limiter la part des calories animales dans nos régimes, puisque l’élevage est responsable de la moitié des émissions de gaz à effet de serre de la chaîne alimentaire, qui représente à elle seule environ 30 % des émissions totales.

Grosso modo, une attitude responsable devrait donc nous conduire à diminuer d’environ de moitié notre consommation de produits animaux pour que la part des calories animales dans nos assiettes passe de 30 % à 15 % des calories totales. Il s’agit là d’une mesure d’intérêt général, au même titre que les autres économies d’énergie, avec une portée encore plus grande puisqu’elle est bénéfique pour la santé humaine. Par conséquent notre alimentation doit devenir très majoritairement végétarienne, sauf qu’il n’existe pas de terme pour qualifier ce comportement écologique et préventif.

Dépasser les anciens clivages

Culturellement, nous avons développé un clivage entre végétarien et non végétarien, centré sur la consommation de viandes, sauf que l’urgence climatique exige plutôt de faire la part entre calories d’origine animale ou végétale. La nécessité de lutter contre les anciens clivages commence à être dénoncée et certains se qualifient maintenant de flexitarien pour signifier qu’ils sont des mangeurs occasionnels de viandes. Nous aurions besoin d’un mot plus signifiant, d’un autre néologisme auquel chacun pourrait se référer pour qualifier l’évolution de son comportement alimentaire vers un régime plus durable. Ce qualificatif, est celui d’« écovégétarien », que je vous invite à adopter dans la vie de tous les jours.

Grève des retraites: une conduite du mouvement social complètement suicidaire

 

Les radicaux voudraient définitivement tuer l’organisation syndicale qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. En effet, la gestion des grèves à la RATP comme à la SNCF est complètement irresponsable. Cette gestion aura pour conséquence d’avoir privé de salaire pendant 40 et peut-être 50 jours des salariés sans leur apporter en retour la moindre satisfaction. Elle ne va générer que rancœur, désillusion et rejet des organisations syndicales à  commencer  par les plus radicales. Bref, une stratégie totalement suicidaire du fait de en particulier de la confusion qu’il y a entre le rôle d’une organisation politique et celui d’un syndicat.

 

 Le syndicat a pour vocation de prendre en charge les intérêts des salariés, de négocier, de favoriser des compromis qui permettent  de satisfaire des revendications. Les syndicats n’ont pas vocation à organiser un rapport de force pour renverser un gouvernement, favoriser un courant politique,  une quelconque idéologie fut-elle révolutionnaire. Nombre de responsables de syndicats radicaux sont de ce point de vue de véritables apprentis sorciers. Ils poussent leurs troupes jusqu’à l’épuisement accompagnant ainsi et même favorisant la stratégie d’enlisement du mouvement voulu par le gouvernement. Leur incompétence et  leur irresponsabilité auront  largement contribué à tuer la mobilisation. On ne conduit pas un mouvement syndical de cette manière. On doit être capable d’analyser l’état réel du rapport de force et de le gérer avec intelligence et efficacité. La grève ultime recourt ne doit pas être galvaudée pour être sacrifiée sur l’autel illusoire de la révolution gauchiste et -ou anarchiste. Toute l’histoire du mouvement syndical montre que les grandes conquêtes n’ont été permises que lorsque deux facteurs ont été réunis:  d’abord une mobilisation significative voire majoritaire et une capacité à négocier. Ce n’est pas le cas quand le taux de grévistes tombe à quelques % et qu’on refuse toute perspective de négociation sur le sujet objet du conflit.

 

Christian Jacob : le dernier président de LR ?

Christian Jacob : le dernier président de LR ?

 

Victime expiatoire ou sauveur, quel sera le destin de Christian Jacob ; Sera-t-il  le messie ou le maitre de cérémonie pour enterrer définitivement ce qui reste de LR ? La  difficulté,  c’est que le nouveau parti de droite existe, c’est LREM ! En tout cas il n’y a pas de quoi sauter au plafond avec cette déclaration. Interview le Figaro–L’intéressé n’est pas un extrémiste mais pas non plus d’un grand charisme  Le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée veut sauver le mouvement LR en posant les bases d’un projet «collectif». Son objectif: restaurer «l’ADN» de la droite.

Christian Jacob est député de Seine-et-Marne depuis 1995.

 

Êtes-vous candidat à la présidence des Républicains?

Oui, je suis candidat pour bâtir un projet d’alternance. Depuis sept ans, nous avons perdu deux présidentielles, dont une où nous n’avons pas été présents au deuxième tour. Nous avons également perdu deux législatives et subi un échec des plus cinglants aux élections européennes. Aujourd’hui, nous constatons également un éclatement de notre famille politique. Laurent Wauquiez est parti avec beaucoup de dignité et un véritable sens de l’intérêt général. Je mesure son courage. Il y a une part d’injustice dans tout cela mais la politique n’est parfois pas juste.

Le refus de Bruno Retailleau a-t-il joué dans votre décision?

Ensemble, nous avions acté le fait qu’il serait suicidaire d’être candidat l’un contre l’autre. Ni lui ni moi ne voulions d’affrontement. On s’est d’ailleurs beaucoup parlé. Il n’y a jamais eu de tensions ou de conflits entre nous. On s’entend …

Dérive monarchique de Macron (Christian Jacob)

Dérive monarchique de Macron (Christian Jacob)

Ce que dénonce le président du groupe parlementaire LR dans un article du JDD.

« L’affaire Macron-Benalla, qui met directement en cause le président de la République, révèle chaque jour un peu plus, la dérive monarchique du président Macron. » Dans une tribune publiée par le JDD, le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale Christian Jacob se montre très critique à l’encontre du pouvoir exécutif et sa gestion de l’affaire Benalla. Il reproche notamment à Emmanuel Macron d’interférer dans le fonctionnement de la commission d’enquête parlementaire et de « se comporter en bonimenteur » face au trouble que suscite la crise politique actuelle. Le député de la 4e circonscription de Seine-et-Marne justifie également la motion de censure déposée par son groupe contre Edouard Philippe et qui sera débattue mardi. « Nous entendons profiter de cette motion pour exiger des explications de ce gouvernement et faire la démonstration des graves dysfonctionnements qui ont eu cours au plus haut sommet de l’État », écrit le président du groupe LR. »Face à la dérive monarchique du président de la République, le gouvernement a failli. Il a failli car il n’a pas été capable de défendre l’équilibre des pouvoirs fixé ».

Macron a un cœur d’algorithme (Christian Eckert)

Macron a un cœur d’algorithme, (Christian Eckert) 

  • Ce que pense l’ancien collègue de Macron ( l’un était au budget et l’autre à l’économie). Et de poursuivre que Macron a surtout passé son temps à utiliser les moyens de Bercy pour sa future campagne électorale.  (info du Figaro)

« Dans Un ministre ne devrait pas dire ça, à paraître le 24 mai prochain aux Editions Robert Laffont, l’ancien collègue de Macron à Bercy livre un portrait au vitriol d’Emmanuel Macron, qu’il a côtoyé à Bercy. Quand il repense à l’ascension de son ancien collègue il «n’a pas seulement de l’amertume» mais plutôt «de la rage». «Une immense rage», insiste-t-il, selon des extraits publiés jeudi dans L’Obs . . Avec le recul, il dit «réaliser avoir assisté à la naissance du premier président dont le cœur est un “algorithme”». «Derrière le sourire enjôleur, sous l’apparente improvisation, il y a un calcul froid et méthodique», dit-il, qui consiste autant à ringardiser la gauche qu’à siphonner les voix de droite.

Il se souvient de l’une de ses voisines, Brigitte Macron. «J’ai pu observer de près (sa) méthode très efficace pour organiser l’emploi du temps, les rencontres et les repas de son époux», écrit Christian Eckert. C’est dans l’appartement de fonction du ministre de l’Economie -«trois cents mètres carrés high-tech et rutilants (…) dignes d’une revue d’architecture»- que «matin, midi et soir, le couple a reçu beaucoup de monde pour préparer le décollage d’En Marche!». «La vue sur Paris y est exceptionnelle», se souvient Christian Eckert «et la salle à manger peut accueillir les journalistes, les acteurs, les écrivains, les “people”, les chefs d’entreprise, les chanteurs, le Tout Paris et bien au delà, accourus le plus souvent par l’entrée discrète située quai de Bercy». Le socialiste, poursuit: «Tous les espaces du 7e étage de Bercy, qui regroupent les salles de réunion et de réception du ministère, étaient mis à contribution simultanément. Une stratégie qui permettait à Brigitte et Emmanuel Macron de prendre l’apéritif dans une réception au ministère, de débuter un premier dîner plus officiel avec d’autres convives au 7e étage puis d’en poursuivre un second à l’appartement! Un double dîner, en somme», s’étouffe Christian Eckert. A tel point, remarque-t-il, qu’en 2016 «pendant les huit premiers mois, les crédits de l’année entière ont été consommés en frais de représentation». Une information qui avait déjà été évoquée en 2017 dans le livre Dans l’enfer de Bercy, (Frédéric Says et Marion L’Hour, JC Lattès). 80% des 150.000 euros alloués avait été utilisés, selon les deux journalistes. »

Christian Estrosi : non à l’opposition bête et méchante

Christian Estrosi : non à l’opposition bête et méchante

Estrosi fait son mea culpa dans un entretien accordé au Parisien Week-end, et reconnait que l’opposition bête et méchante est idiote et inopérante.    En clair, Christian Estrosi dans le  Parisien Week-end ce vendredi 1er décembre qu’il « n’aime pas l’ancien Christian Estrosi, celui qui jouait le jeu des partis, qui acceptait de défendre parfois aveuglément les positions d’un autre, sans forcément partager son point de vue. » Une confession surprenante mais qui va dans sa volonté d’émancipation de la direction des Républicains. Le maire de Nice va plus loin dans son introspection en allant même jusqu’à dire qu’il « déteste le Christian Estrosi qui a voté en 1988 un projet de loi relatif au rétablissement de la peine de mort. » L’élu semble regretter douloureusement ce passage de sa vie parlementaire.  Après ces remises en question, Christian Estrosi a continué sa distanciation vis-à-vis de son parti dans son entretien. Alors qu’il s’était déjà montré politiquement proche d’Emmanuel Macron au cours de la campagne présidentielle, le maire de Nice n’a pas manqué cette fois de complimenter Anne Hidalgo et sa politique en matière de transports à Paris. « Qui peut critiquer sa volonté de réduire à néant les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 ? Moi, je suis d’accord », a assuré Christian Estrosi.

Christian Estrosi annonce aussi la création d’un nouveau mouvement transpolitique

Christian Estrosi annonce aussi  la création d’un   nouveau mouvement transpolitique

 

Encore un nouveau mouvement lancé par un responsable des Républicains. Chacun se prépare  déjà à récupérer ceux  qui n’accepteraient t pas Wauquiez comme nouveau président et sa ligne ultra droitière. Cette fois il s’agit de Christian Estrosi qui veut ratisser très large avec un mouvement regroupant des Républicains pur sucre, des Républicains constructifs mais aussi ceux qui se sentent proches de la République en marche. Une sorte de mouvement transpolitique mais d’inspiration gaulliste. . Le maire LR de Nice Christian Estrosi a donc annoncé mardi la création d’un nouveau « mouvement d’élus locaux » après les sénatoriales du 24 septembre, se situant « entre les Républicains, profondément radicalisés, et une droite macroniste », dans une interview accordée au Figaro. « Nous lançons, après les sénatoriales, pour ne pas interférer dans cette élection, un mouvement d’élus locaux qui veulent se placer au-dessus de la mêlée », a déclaré l’édile dans une interview publiée mardi soir sur le site du quotidien. « Il y a un comité de membres fondateurs d’une cinquantaine d’élus qui illustre la France dans sa diversité. Certains maires restent attachés aux Républicains, d’autres à La République en marche, d’autres encore sont liés aux Constructifs », a précisé Christian Estrosi. « Aujourd’hui, il y a un vide énorme entre les Républicains qui se sont profondément radicalisés et une droite macroniste », a déclaré le maire de Nice. « Je suis toujours membre des Républicains. Mais je n’y trouve plus ce qui a constitué le fondement de mon engagement politique, le gaullisme ».

 

Christian Estrosi : intello et gastronome qui ne manque pas de sel

 Christian Estrosi : intello et gastronome qui ne manque pas de sel

 

Le motocrate qui est à la pensée universelle ce que McDo est à la gastronomie aime les réflexions et les notes salées. Celui qui était qualifié d’abruti par Sarkozy ne se gêne pas pour mener grand train. Estrosi soigne davantage son estomac que ses capacités cognitives. Dans son édition de mercredi, Le Canard enchaîné pointe en tout cas « la copieuse enveloppe » qu’a fait voter cet été le président de la collectivité (LR) Christian Estrosi pour « ses notes de frais de bouche ». Soit 27.000 euros pour l’année 2016 dans des restaurants gastronomiques. Mais la dilapidation  des fonds publics ne constituent pas la caractéristique la plus grave du président d’une des plus grandes régions de France. Le plus grave, c’est qu’il représente bien le degré zéro de la politique avec une spécialité : les saillies du café du commerce. Cet homme-là aurait pu tenir avec succès un bistrot, il en avait les compétences. La malchance sans doute s’est opposée à cette honorable carrière et il a échoué en politique en devenant maire de Nice, président de la région. Il a même été ministre de l’industrie même si personne ne s’en souvient. Bref l’incarnation de la nullité totale en politique. Ce qui ne l’empêche pas de se considérer comme un prince du sarkozysme en tout cas de mener un train princier aux frais du contribuable.

Publiée sur le site Internet du Conseil régional, la « délégation d’attributions au président du conseil régional », passée en revue le 24 juin dernier, prévoit en effet ce budget prévisionnel dans les dix établissements du « référentiel de restaurants pour l’année 2016 à destination des élus et leurs invités à l’occasion de repas d »intérêt régional’ ». Quatre à Marseille, trois autres à Nice (dont le restaurant d’application du lycée hôtelier Paul-Augier), un à Gap, un à Digne-les-Bains et un dernier à Paris. « Ils sont effectivement en compte avec nous. On leur envoie les factures. Ils viennent de temps en temps, mais ils ne mangent pas beaucoup », sourit Christian Buffa, le patron du Miramar, sur le Vieux-Port de Marseille. Dans ce restaurant gastronomique de la cité phocéenne, où la région a prévu jusqu’à 5.000 euros d’additions, la « vraie bouillabaisse » est tout de même affichée à 63 euros, comme le fait remarquer Le Canard enchaîné. Le conseil régional a aussi jeté son dévolu, avec une enveloppe de 3.000 euros, sur La Petite Maison, à l’entrée du Vieux-Nice. Un établissement huppé et sélect où Christian Estrosi, avant maire de Nice, a depuis longtemps ses habitudes.

 

 

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